TDAna Fonc 3

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Analyse fonctionnelle TD 3

C. Dossal
Février 2012.

1 Equicontinuité et théorème d’Ascoli.


1. Soit k > 0 et F l’ensemble des fonctions de C1 ([0, 1]) telles que ∀t ∈]0, 1[, | f 0 (t)| ≤ k.
(a) Montrer que F est équicontinue.
(b) Soit ( fn ) une suite d’applications k−lipschitziennes de R dans R telles que fn (0) = 2.
Montrer qu’on peut extraire une sous-suite convergente de ( fn ).
2. Soit E = C([0, 1]; R) muni
p de la norme ∞. On considère la suite de fonctions ( fn ) de E définie par :
x ∈ [0, 1], fn (x) = sin x + 4n2 π 2 .
(a) Montrer que la suite de fonctions ( fn ) est équicontinue. En déduire que A = { fn , n ≥ 0} est
relativement compact dans E.
(b) La suite de fonctions ( fn ) converge t-elle uniformément sur [0, +∞[ ?
3. Soit H = { f ∈ C1 (R), R f 2 (x)dx + R f 02 (x)dx ≤ 1}.
R R

(a) Soit f ∈ H et I ⊂ R un intervalle tel que I | f 0 (t)|2 dt 6 a,


R

montrer que pour tout (x, y) ∈ I 2 , | f (x)− f (y)| 6 a x − y. On pourra utiliser Cauchy-Schwarz.

(b) En déduire que x ∈ I et x + h ∈ I, f (x + h) > f (x) − a h.
R +∞ 0
(c) Soit f ∈ H, justifier que pour tout a > 0, il existe x0 tel que t=x 0
| f (t)|2 dt 6 a.
Z (l/a)2 √
(d) Soit x1 > x0 et l = f (x1 ). Calculer (l − a t)2 dt.
t=0
(e) En déduire que si f ∈ H, lim f (x) = 0.
|x|→∞

(f) Soit f ∈ H, supposons qu’il existe x1 ∈ R tel que f (x1 ) > l > 0 et que R | f 0 (t)|2 dt 6 a.
R
4
– Montrer que R | f (t)|2 dt > 3al 2 .
R

– En déduire que si f ∈ H, k f k∞ 6 31/4 .


(g) En utilisant la première question de cet exercice, montrer que H est une famille équicontinue
(h) Soit ϕ(x) = (x2 − 1)2 1|x|≤1 et fn (x) = ϕ(x − n).
Montrer qu’il existe λ ∈ R tel que λ fn ∈ H ; et qu’on ne peut pas extraire de ( fn ) de sous-
suites convergentes
4. Convergence du schéma d’Euler explicite.
Le but de cet exercice est de montrer que le schéma numérique d’approximation d’une équation
différentielle appelé Euler explicite converge (en un certain sens) vers la solution exacte du pro-
blème
y0 (t) = f (t, y(t)) (1)
sous certaines hypothèses sur la fonction f . Nous ne démontrons pas l’unicité de la solution.
Cette démonstration utilise le théorème d’Ascoli.
Soit f : [0, 1] × R → R une fonction continue. On suppose qu’il existe une constante M > 0 telle
que
∀t ∈ [0, 1], ∀x ∈ R | f (t, x)| 6 M(1 + |x|)
(a) Fixons un entier naturel non nul n. On définit la suite de points xnj , 0 6 j 6 n par
1
x0n = 0, ∀0 6 j 6 n−1 xnj+1 = xnj + f ( j/n, xnj )
n
Montrer que pour tout 0 6 j 6 n, on a
|xnj | 6 (1 + M/n) j − 1

et en déduire que ∀ 0 6 j 6 n, |xnj | 6 eM − 1.


On pourra utiliser le fait que ∀x ∈ R, x > ln(1 + x).

1
(b) Montrer que pour tout k > j,
k−1
1
xkn − xnj = ∑ n f (l/n, xln ).
l= j

(c) Soit gn la fonction affine par morceaux sur [0, 1] définie par :

∀t ∈ [ j/n], ( j + 1)/n] gn (t) = xnj + (t − j/n) f ( j/n, xnj ).

La fonction gn est ainsi la fonction affine qui passe par les points ( j/n, xnj ).
Montrer qur pour tout (t, s) ∈ [0, 1]2

|gn (t) − gn (s)| 6 MeM |t − s|.

On en déduit que kgn k∞ 6 MeM .


Indication : On pourra d’abord le montrer dans le cas où t et s appartiennent au même inter-
valle [ j/n, ( j + 1)/n]. Ensuite si on suppose t ∈ [ j/n, ( j + 1)/n] et s ∈ [k/n, (k + 1)/n] avec
j < k on pourra utiliser le fait que

gn (s) − gn (t) = gn (s) − gn (k/n) + gn (k/n) − gn (( j + 1)/n) + gn (( j + 1)/n) − gn (t).

(d) En utilisant le théorème d’Ascoli, montrer que (gn )n∈N admet une sous suite (gnk )k∈N qui
converge uniformément vers une fonction g ∈ C([0, 1]).
(e) Montrer que g est uniformément continue et que kgk∞ 6 MeM .
(f) On définit pour tout t ∈ [0, 1]
n−1
Gn ( f ) = ∑ χ[ j/n,( j+1)/n[ (t) f ( j/n, gn ( j/n)),
j=0

où χ[ j/n,( j+1)/n[ désigne la fonction indicatrice de [ j/n, ( j + 1)/n[. Montrer que


Z t
∀t ∈ [0, 1], gn (t) = Gn (s)ds.
0

(g) Justifier le fait que f est uniformément continue sur [0, 1] × [−MeM , MeM ].
(h) Pour t ∈ [0, 1] et n ∈ N on note j l’entier tel que j 6 n tel que j/n 6 t < ( j + 1)/n. On a en
particulier |t − j/n| < 1/n. Soit ε > 0.
– Montrer qu’il existe k1 ∈ N tel que ∀k > k1 et ∀t ∈ [0, 1],
 ε
| f ( j/nk ), gnk ( j/nk ) − f (t, gnk ( j/nk ))| 6 .
3
– Montrer qu’il existe k2 ∈ N tel que ∀k > k2 et ∀t ∈ [0, 1],
 ε
| f t, gnk ( j/nk ) − f (t, g( j/nk ))| 6 .
3
– Montrer qu’il existe k3 ∈ N tel que ∀k > k3 et ∀t ∈ [0, 1],
ε
| f (t, g( j/nk )) − f (t, g(t))| 6 .
3
(i) Montrer que la sous suite (Gnk )k∈N converge uniformément sur [0, 1] vers la fonction t 7→
f (t, g(t)).
Z t
(j) Montrer que la suite (gnk )k∈N converge uniformément sur [0, 1] vers la fonction t → f (s, g(s))ds.
s=0
(k) En déduire que g est de classe C1 sur [0, 1] et vérifie l’équation différentielle

∀t ∈ [0, 1] g0 (t) = f (t, g(t)), g(0) = 0.

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