Les Roches Detritiques

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CARACTERISATION DES ROCHES DETRITIQUES

II.1. Introduction

Une roche sédimentaire peut être constituée de grains (particules) de


taille plus ou moins importante, allant pour celles dont l'origine est détritique de
l'argile (diamètre de l'ordre du micromètre) aux blocs (de l'ordre du mètre) en
passant par les sables (taille millimétrique à centimétrique).
II.2. Critères de classification des roches sédimentaires

Les processus qui conduisent à la formation des roches magmatiques,


sédimentaires et métamorphique vont laisser une empreinte texturale dans celles-
ci. Ces observations peuvent être reprises sous plusieurs critères qui serviront à
une ébauche de classification.
Dans le processus qui mènent à la formation des roches sédimentaires,
le transport va laisser une signature texturale très facile à identifier. En effet, les
éléments transportés se percutant entre eux vont s'émousser, s'arrondir.
De ce fait les éléments granulaires constituant la roche présenteront une
forme spécifique. Toutes les roches sédimentaires ne présentent pas des indices
de transport. Mais la présence de ces indices permet de conclure sans ambiguïté
sur l'appartenance à la famille des roches sédimentaires de l'échantillon considéré
(i) Le litage
Une orientation, un litage qui sont obtenus par dépôts dans les roches
sédimentaires ou par pression et orientation des minéraux dans les roches
métamorphiques.

Fig.9: Litage
(ii) Cristaux enchevêtrés les uns sur les autres
Une présence de cristaux enchevêtrés les uns dans les autres. Ces
processus de cristallisation ou de recristallisation sont présents dans les trois
familles de roches qu'ils soient dus à un phénomène de refroidissement, de
réchauffement et de pression ou de précipitation.

Fig.10 : Cristaux enchevêtrés

(iii) Présence des grains arrondis


Une présence de grains arrondis ou émoussés qui témoignent d'un
phénomène d'érosion et de transport qui n'existe que dans les roches
sédimentaires.

Fig.11 : grains arrondis

(iv) Présence de la matrice

Une présence d'une matrice qui correspond la plupart du temps à un


assemblage de cristaux non visibles à l'œil nu ou à la loupe. Un refroidissement
ou une précipitation rapides peuvent expliquer cette texture qui n'existe pas dans
les roches métamorphiques.
Fig.12 : La matrice

(v) La porosité
Une présence de porosité qui, si elle se caractérise par des bulles est due
à un piégeage du gaz dans les roches volcaniques. La porosité entre grains est
nécessairement liée à la formation des roches détritiques. Pas de porosité donc
pour les roches plutoniques et les roches métamorphiques.

Fig.12 : La porosité

(vi) Présence des fossiles


Enfin la découverte de fossiles ne peut se faire que dans les roches
sédimentaires. Les traces de vie ont été détruites par la fusion ou le
métamorphisme.

Fig.13 : Les fossile

Les seuls critères de texture ne sont pas suffisants pour déterminer une
roche. Il faut aussi identifier les minéraux qui la composent.
Parmi ces minéraux certains ne seront présents que dans une seule
famille de roches. D'autres pourront se retrouver dans les trois familles. Leur
disposition et assemblages pourront alors nous orienter dans le diagnostic de
détermination.
II.3. Les roches sédimentaires détritiques.

Les roches sédimentaires détritiques sont constituées d’éléments


apportés et re-sédimentés. Il existait avant une roche ayant fourni ces éléments
par altération chimique, climatique... Ces éléments libérés vont être transportés
avant la sédimentation.
On distingue deux parties dans ces roches :
- La partie héritée : c’est ce qui a été transporté.
- Le liant : c’est ce qui lie la partie transportée.
II.3.1. Les textures

Les caractères de ces roches sont exprimés quand les éléments se


déposent : quand le transporteur s’arrête ou diminue et n’est plus capable de
transporter les éléments.

Fig.14 : Texture

II.3.1.1. Morphologie

L’aspect extérieur des différents éléments. Par exemple, dans le sable,


on trouve de nombreux grains de quartz qui résistent à l’érosion. Les grains de
sable anguleux expriment un transport court, sans usure mécanique (torrent ou
glacier).
Fig.15 : Morphologie

Les glaciers sont typiques d’un transport long, sans usure de ce qui est
porté mais de ce qui est dessous. Les grains émoussés et luisants sont typiques de
transports fluviaux et maritimes. Les grains ronds et mats sont transportés par le
vent.
La morphométrie s’applique aux galets et aux sables. On mesure la
longueur, la largeur et les rayons de courbure de l’aplatissement. Le but est de
chiffrer le galet pour trouver quel a été son transport et la durée de ce transport.
Toutefois, les galets sont de nature rocheuse différente, les résultats ne
s’appliquent pas pareil pour ces diverses roches. Les sables sont majoritairement
faits de quartz : il y a homogénéité dans leur constitution et donne des résultats
plus homogènes.
II.3.1.2. Nature des grains

On distingue trois éléments :


 Le quartz : c’est un minéral dur, souvent présent, inaltérable et qui reste à la fin
de l’histoire de la roche.
 Les feldspaths sont relativement altérables. S’ils sont présents, c’est que leur
transport n’a pas été long, avec des conditions d’altération peu sévères.
 Les lithiques : ils sont de natures diverses. Le fait de retrouver un élément ou
un autre de cette famille renseigne sur la nature et le type de transport.
La mollasse de Carcassonne a ses constituants venant des Pyrénées.
C’est une formation récente.
Les formations les plus vieilles ne présentent pas d’éléments rocheux :
en étudiant les constituants, on est capable d’avoir des informations sur la date de
la formation de montagnes, et donc du relief.
La muscovite est comme le quartz, inaltérable. Quand ce minéral et le
quartz sont seuls présents, c’est que le transport a été court mais avec une très
forte altération.
II.3.1.3. Le liant

Le liant peut être une matrice ou un ciment. La matrice : Ce sont les


éléments de plus petite taille qui soudent les gros éléments entre eux. Ce
phénomène a lieu pendant le dépôt.
Il y a un rapport entre les grains et la matrice qui donne la maturation
du sédiment. Quand la maturité est importante, il y a peu de matrice. Le ciment :
Le ciment vient postérieurement et soude les grains entre eux : formation
diagénétique. Ce ciment peut être de même nature que les grains ou de nature
différente.
Pour les sables cimentés, le processus est très long (les grès des Vosges
ont plus de 200 millions d’années). Il y a donc empilement de sphères de taille
égale. Le volume est alors d’une qualité de 40%. Après compaction, il reste
seulement 1 à 2% de pores. Les grains rentrent donc en contact et se dissolvent
puis recristallisent dans les zones vides : c’est la cimentation de même nature.
Quand de l’eau circule entre les grains, il peut y avoir du quartz cristallisé dans
de la calcite.
II.3.1.4. Diagénèse

C’est le passage du sédiment à la roche. Ils se déroulent des


phénomènes de compaction. On trouve une alternance de bancs durs et de bancs
mous, et ceci, plusieurs fois d’affilé.
II.3.2. Structure.

II.3.2.1. Stratification, Litage.

(i) Disposition en couches parallèles


Quand l’épaisseur de la couche est inférieure à 3cm, on parle de «
lamine ». Dans ce cas, le dépôt résulte de la gravité, avec parfois, des avalanches
sous-marines.
Fig.16 : les lamines dans la roche

(ii) Les dépôts dus à l’agent de transport

Le courant déplace des grains vers l’avant en érodant l’arrière. Les


marées vont former des vagues de sable ; Les courants plus forts, par une
sédimentation dans la partie protégée, donneront des dunes ; On peut aussi trouver
des antidunes qui ont une évolution face au courant, à l’inverse des dunes.

Fig.17 : Figure des courants


II.3.2.2. Figures sédimentaires

(i) Figures hydrodynamiques


Les figures hydrodynamiques sont les marques du courant trouvées
dans le sédiment par la mise en place du dépôt. Les particules les plus grosses
tombent le plus vite et l’on obtient un grano-classement.

Fig.19 : Figure cde courant

On trouve des traces de chenaux, de flûtes… Ces figures sont ensuite


moulées par les sédiments arrivant par le dessus. Dans ce cas, on parle de « cast
». On trouve des objets roulés par le courant qui gravent les sédiments : les «
toolcast ». Les objets qui rebondissent sur le fond sont appelés : « bouncecast ».
Les objets qui se plantent sont les « prodcast ». Les figures provenant de
l’évacuation d’eau (à cause de la compaction) sont les « loadcast ».
(ii) Figures d’origine biologique
Ces figures ont été réalisées par des gastéropodes, des vers…

Fig.20 : Figure d’origine biologique

II.3.2.3. La classification

On peut classer les roches sédimentaires détritiques en 2 grandes


catégories :
(i) Les roches détritiques terrigènes ;
(ii) Les roches biodétritiques.
L’origine des particules qui les composent permet de les distinguer.
a) Roches détritiques terrigènes
Les roches détritiques terrigènes proviennent de l’accumulation de
débris de roches et de minéraux provenant de roches continentales qui ont été
altérées. Les minéraux classiques les plus retrouvés sont des quartz, des feldspaths
et des micas.
Fig.20 : Roche détritique terrigène

Les débris de roches et de minéraux sont liés par un ciment, fait souvent
d’argiles ou d’éléments de type sables très fins. On utilise la granulométrie pour
classer et nommer les roches appartenant à cette catégorie.
Tableau.3 : présentant une classification des roches détritiques terrigène

Nom du groupe des


Diamètre des Sédiments Nom de la roche
roches détritiques
particules meubles consolidée
terrigènes

cailloux, blocs,
> 2 mm conglomérats rudites
graviers

entre 2 mm et
sables grès arénites
63 micromètres

entre
63 micromètres et silts siltites
2 micromètres pélites

< 2 micromètres argiles argilites

a.1. Les Rudites


Rudite est un nom général utilisé pour une roche sédimentaire composé
d'arrondis ou angulaires détritiques grains, à savoir granules, cailloux, galets et
blocs qui sont plus grossiers que du sable en taille.

Ils comprennent des roches sédimentaires composées à la fois


de siliciclastiques , c'est-à-dire de conglomérat et de brèche , et de grains
de carbonate , c'est-à-dire de calcirudite et de rudstone . Ce terme est équivalent
au terme grec pséphite .
Le terme Rudite a été initialement proposé par Grabau comme "rudyte".
Il est dérivé du mot latin rudus pour « pierre concassée », « détritus », « débris »
et « gravats ».

Les rudites peuvent être déposées dans une variété d'environnements


non marins et marins. Dans les milieux non marins, les graviers, qui ont ensuite
été lithifiés pour devenir des rudites, se sont accumulés dans les chenaux fluviaux,
dans les cônes alluviaux et sous forme de dépôts glaciaires.

Dans les environnements marins, les rudites se sont déposées le long


des rivages dans le cadre des plages , sous forme de conglomérats basaux lors de
transgressions marines , et en mer profonde par des affaissements et
des turbidites . Les rudites composées en grande partie de gravier silicoclastique
arrondi sont des conglomérats et d'autres composées de gravier silicoclastique
anguleux sont des brèches.

Petti john donne les termes descriptifs suivants basés sur la taille des
grains, évitant l'utilisation de termes tels que argile ou argileux qui impliquent une
composition chimique. Les termes grecs sont plus couramment utilisés pour les
roches métamorphisées et le latin pour les roches non métamorphisées :

Fig.21 : Ridute

a.2. Les Arénites


L’arénite est une roche sédimentaire détritique meuble ou consolidée
dont les éléments ont une granulométrie comprise entre 1/16 mm et 2 mm. Le
terme est surtout utilisé pour la classification des calcaires détritiques, alors que
le mot sable s'applique habituellement aux sédiments siliceux.
Les arénites de quartz sont les roches sédimentaires les
plus matures possibles, et sont souvent appelées ultra- ou super-matures, et sont
généralement cimentées par de la silice. Ils présentent souvent une maturité à la
fois texturale et compositionnelle. Les deux principaux environnements
sédimentaires de dépôt qui produisent des arénites de quartz sont les plages / la
face supérieure du rivage et les processus éoliens , [2] en raison de leur temps de
résidence élevé, de leur distance de transport élevée et / ou de la haute énergie de
l'environnement. La plupart du temps, ces sédiments sont retravaillés à maintes
reprises, même s'ils sont érodés à partir d'une roche lithifiée et deviennent un tout
nouveau sédiment et roche. Ceci est connu comme un sable multicycle.

Fig.22 : Arenite

a.3. Le pélites

Les lutites ou pélites sont au sens strict une classe de roches


sédimentaires détritiques dont les éléments ont un diamètre inférieur à 1/16 mm.
Elles constituent la fraction fine et colmatante des vases et se déposent dans les
régions abritées.

Les pélites sont facilement remises en suspension et peuvent voyager


très loin avant redéposition. Au cours des temps géologiques, elles ont donné
naissance à des roches sédimentaires également qualifiées de pélites. Les pélites
sont donc des roches sédimentaires détritiques à grain très fin.

Fig.23 : Pélites
b) Roches biodétritiques
Les roches biodétritiques proviennent de l’accumulation de parties
minérales (coquilles, tests, os), provenant de l’activité d’organismes vivants.
Les organismes vivants prélèvent dans leur milieu de vie aquatique, par
exemple, des éléments chimiques leur permettant de construire des squelettes
internes ou externes (coquilles), de nature variée (calcaire, silice).
On dit que ces structures sont d’origine biochimique.
À la mort des organismes vivants, ces structures participent à la formation de
sédiments et donc de roches sédimentaires, dites biodétritiques.
On peut citer comme exemple de roches biodétritiques : les calcaires
biodétritiques de type falun ou lumachelle et les radiolarites.

Fig.21 : Photographie d'un calcaire coquillé

Ces deux roches biodétritiques sont formées de coquilles calcaires


entières ou brisées d’organismes vivants, cimentées entre elles. Les coquilles des
organismes vivants qui composent les roches biodétritiques peuvent avoir une
autre origine.
Une radiolarite est une roche biodétritique, composée essentiellement
de coquilles siliceuses de radiolaires (être vivant planctonique de mer chaude).
Il n’est pas possible à l’œil nu d’observer les coquilles siliceuses, car les
radiolaires sont des organismes vivants microscopiques.
0. Boulvain, 2019. Une introduction aux processus sédimentaires, Université
de Liège, Faculté des Sciences.
1. CAMPY M. et MACAIRE J.J. 2003, Géologie de la surface. Dunod.
2. CAMPY M. et MACAIRE J.J. 1989, Géologie des formations
superficielles. Masson.
3. Grabau, AW (1904) Sur la classification des roches
sédimentaires. Géologue américain. vol. 33, p. 228-247.
4. Richard maillot 2020, UNT
5. Rudus . Charlton T. Lewis et Charles Short. Un dictionnaire latin sur le
projet Persée.
6. US Bureau of Mines Staff (1996) Dictionnaire de l'exploitation minière,
des minéraux et des termes connexes. Rapport SP-96-1, US Department of
Interior, US Bureau of Mines, Washington, DC
7. Neuendorf, KKE, JP Mehl, Jr., et JA Jackson, JA, éd. (2005) Glossaire de
géologie (5e éd.). Alexandrie, Virginie, Institut géologique américain. 779
pages ISBN 0-922152-76-4
8. Pettijohn FJ (1975), Roches sédimentaires, Harper & Row, ISBN 0-06-
045191-2
9. POMEROL C., RENARD M. et LAGABRIELLE Y. 2000, Eléments de
géologie. Dunod.

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