06 Espaces Prehilbertiens Planche Corriges

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Planche no 6. Espaces préhilbertiens.

Corrigé

Exercice no 1
(n)
Soit n ∈ N. Posons ℓn = (X2 − 1)n de sorte que Ln = ℓn . Ln est un polynôme de degré n car ℓn est de degré 2n.
1) a) Soient n ∈ N∗ et P ∈ E. Une intégration par parties fournit
Z1 Z1 h i1 Z1
(n) (n−1)
(Ln |P) = Ln (x)P(x) dx = (ℓn ) (x)P(x) dx = (ℓn ) (x)P(x) − (ℓn )(n−1) (x)P ′ (x) dx.
−1 −1 −1 −1

Maintenant, −1 et 1 sont racines d’ordre n du polynôme ℓn et donc, pour tout k ∈ J0, nK, −1 et 1 sont racines d’ordre
(k)
n − k de ℓn et en particulier racines de (ℓn )(k) pour k ∈ J0, n − 1K. Donc
Z1
(Ln |P) = − (ℓn )(n−1) (x)P ′ (x) dx.
−1
Z1
Plus généralement, si pour un entier k ∈ J0, n − 1K, (Ln |P) = (−1) k
(ℓn )(n−k) (x)P(k) (x) dx alors
−1

h i1 Z1 !
(n−k−1) (k)
(Ln |P) = (−1) k
(ℓn (x)P (x) − (ℓn )(n−k−1) (x)P(k+1) (x) dx
−1 −1
Z1
= (−1)k+1 (ℓn )(n−k−1) (x)P(k+1) (x) dx.
−1
Z1
On a montré par récurrence que pour tout entier k ∈ J0, nK, (Ln |P) = (−1)k (ℓn )(n−k) (x)P(k) (x) dx. En particulier
−1
Z1 Z1
(Ln |P) = (−1)n ℓn (x)P(n) (x) dx = (1 − x2 )n P(n) (x) dx (∗).
−1 −1

Cette dernière égalité reste vraie pour n = 0 et on a montré que


Z1
n
∀n ∈ N, ∀P ∈ R[X], (Ln |P) = 1 − x2 P(n) (x) dx.
−1

Soient alors n et p deux entiers naturels tels que 0 6 p < n. Puisque deg(Lp ) = p < n, on a (Ln |Lp ) = 0. On a montré
que

La famille (Lk )06k6n est une base orthogonale de l’espace (R[X], | ).

b) On applique maintenant la formule (∗) dans le cas particulier P = Ln . On obtient

Z1 Z1 Z0
2 n
2
L(n) 2 n
(1 − cos2 t)n (− sin t) dt

kLn k = 1−x n (x) dx = 2 × (2n)! (1 − x ) dx = 2 × (2n)!
−1 0 π/2
Z π/2
= 2 × (2n)! sin2n+1 t dt = 2 × (2n)!W2n+1 (intégrales de Wallis).
0

2n (2n) × (2n − 2) × . . . × 2
On « sait » que ∀n ∈ N∗ , W2n+1 = W2n−1 et donc ∀n ∈ N, W2n+1 = W1 =
2n + 1 (2n + 1) × (2n − 1) × . . . × 3
22n n!2
. On obtient alors
(2n + 1)!

22n n!2 22n+1 n!2


kLn k2 = × 2 × (2n)! = ,
(2n + 1)! 2n + 1

© Jean-Louis Rouget, 2022. Tous droits réservés. 1 http ://www.maths-france.fr


r
2
∀n ∈ N, kLn k = 2n n!.
2n + 1

r !
2n + 1 1
On en déduit que la famille Ln est une base orthonormale de (R[X], | ). Pour n ∈ N, on pose
2 2n n!
r n∈N
2n + 1 1 (n)
Pn = n
(X2 − 1)n . La famille (Pn )n∈N est une famille orthonormée de (R[X], | ). De plus, ∀n ∈ N,
2 2 n!
deg (Pn ) = n et donc la famille (Pn )n∈N est une base orthonormée de (R[X], | ).
2) Chaque Pn , n ∈ N, est de degré n et donc, ∀n ∈ N, Vect(P0 , ..., Pn ) = Vect(1, X, ..., Xn ) et de plus, pour n ∈ N
1 1 1 2
Pn |Xn = (Pn |dom(Pn )Xn ) = (Pn |Pn ) = kPn k
dom(Pn ) dom(Pn ) dom(Pn )

car Pn ∈ (P0 , . . . , Pn−1 )⊥ = (1, X, . . . , Xn−1 )⊥ = (Rn−1 [X])⊥ . Ceci montre que Pn |Xn > 0.

L’orthonormalisée de la base canonique de R[X] est la famille


! des polynômes de Legendre
r
2n + 1 1 (n)
(X2 − 1)n

.
2 2n n!
n∈N

3) R1 [X] est un sous-espace vectoriel de dimension finie de R[X]. Donc, la distance de X3 à R1 [X] est bien définie.
r r
1 3 1 2
′ 3
Une base orthonormée de R1 [X] est (P0 , P1 ) avec P0 = √ et P1 = × × X −1 = X.
2 2 2 2
Le projeté orthogonal de X3 sur R1 [X] est
1 3  3 3 
(X3 |P0 ) P0 + (X3 |P1 ) P1 = X |1 1 + X |X X,
2 2
Z1 Z1
1 2 3 2 3
avec X3 |1 = t3 dt = 0 et X3 |X = t4 dt = 2 × = . Donc, le projeté orthogonal de X3 sur R1 [X] est × X = X.
−1 −1 5 5 2 5 5
Par suite,

Z1 
2 3 3 2
2    
3 3 3 1 6 1 9 1 1 3
d X , R1 [X] = X − X
= t − t dt = 2 − × + × = 2 −
5 −1 5 7 5 5 25 3 7 25
2×4
= ,
7 × 25

3
 2 2
et donc d X , R1 [X] = √ .
5 7
Exercice n 2
o

1) • Soient P et Q deux polynômes. La fonction t 7→ P(t)Q(t)e−t est continue sur [0, +∞[ et est négligeable en +∞
1
devant 2 d’après un théorème de croissances comparées. Donc, la fonction t 7→ P(t)Q(t)e−t est intégrable sur [0, +∞[ et
t
ϕ(P, Q) existe dans R.
• La symétrie, la bilinéarité et la positivité de l’application ϕ sont claires. De plus, pour P ∈ E,

Z +∞
ϕ(P, P) = 0 ⇒ P2 (t)e−t dt = 0
0
⇒ ∀t ∈ [0, +∞[, P2 (t)e−t = 0 (fonction continue positive d’intégrale nulle)
⇒ ∀t ∈ [0, +∞[, P(t) = 0 (car ∀t ∈ [0, +∞[, e−t 6= 0)
⇒ P = 0 (polynôme ayant une infinité de racines).

Ainsi, la forme ϕ est bilinéaire, symétrique, définie, positive et finalement

l’application ϕ est un produit scalaire sur E.

© Jean-Louis Rouget, 2022. Tous droits réservés. 2 http ://www.maths-france.fr


2) a) Soit n ∈ N. La formule de Leibniz permet d’écrire
n  
! n
X n X  
n n! k
n −X (n) n (n−k) −X (k)
X
eX = (−1)k
 
X e e = (X ) e X .
k k k!
k=0 k=0

En particulier, ∀n ∈ N, deg(hn ) = n (et dom(hn ) = (−1)n ) et on sait que

la famille (hn )n∈N est une base de R[X].

b) Soient P ∈ E et n ∈ N∗ . Soit A > 0. Les deux fonctions t 7→ (tn e−t )(n−1) et P sont de classe C1 sur le segment [0, A].
On peut donc effectuer une intégration par parties et on obtient
ZA ZA h iA Z A
P(t)hn (t)e−t dt = P(t)(tn e−t )(n) dt = P(t)(tn e−t )(n−1) − P ′ (t)(tn e−t )(n−1) dt
0 0 0 0

Maintenant, (tn e−t )(n−1) peut s’écrire Q(t)e−t où Q est un polynôme et donc P(t)(tn e−t )(n−1) (t) tend vers 0 quand t
tend vers +∞ d’après un théorème de croissances comparées. D’autre part, la formule de Leibniz montre que le polynôme
Q a une valuation au moins égale à 1. On en déduit que la fonction t 7→ P(t)(tn e−t )(n−1) (t) s’annule en 0. En faisant
tendre A vers +∞, on obtient
Z +∞ Z +∞
−t
P(t)hn (t)e dt = − P ′ (t)(tn e−t )(n−1) dt.
0 0

De manière générale, pour 0 6 k 6 n − 1, les remarques précédentes s’appliquent à la fonction t 7→ P(k) (t)(tn e−t )(n−k−1)
et par récurrence on obtient
Z +∞ Z +∞
−t
∀k ∈ J0, nK, P(t)hn (t)e dt = (−1)k
P(k) (t)(tn e−t )(n−k) dt.
0 0
Z +∞ Z +∞
−t
En particulier, pour k = n, on obtient P(t)hn (t)e dt = (−1) n
P(n) (t)tn e−t dt. Cette égalité reste vraie quand
0 0
n = 0 et on a montré que
Z +∞ Z +∞
∀P ∈ R[X], ∀n ∈ N, ϕ(P, hn ) = P(t)hn (t)e−t dt = (−1)n P(n) (t)tn e−t dt.
0 0

En particulier, si n ∈ N∗ et deg(P) < n, on a P(n) = 0 et donc ϕ(P, hn ) = 0. Ainsi, ∀n ∈ N∗ , hn ∈ (Rn−1 [X])⊥ . Puisque
∀n ∈ N, deg(hn ) = n, on en déduit en particulier que ∀n ∈ N∗ , ∀k ∈ J0, n − 1K, ϕ (hn , hk ) = 0 et on a montré que

la famille (hn )n∈N est une base orthogonale de l’espace préhilbertien (R[X], ϕ).

(n)
c) Soit n ∈ N. Puisque deg(hn ) = n et dom(hn ) = (−1)n , on a hn = (−1)n n!. La question précédente fournit alors
Z +∞ Z +∞
khn k2 = (−1)n h(n) n −t
n (t)t e dt = n! tn e−t dt = n!Γ (n + 1) = n!2 ,
0 0

et donc khn k = n!. Par suite,


 
1
la famille hn est une base orthonormale de l’espace préhilbertien (R[X], ϕ).
n! n∈N

Exercice no 3
P(t)Q(t) P(t)Q(t)
1) • Soit (P, Q) ∈ E2 . L’application t 7→ √ est continue sur ] − 1, 1[. Ensuite, l’application t 7→ √ est bornée
1 − t2  1+t 
P(t)Q(t) P(t)Q(t) 1 1
au voisinage de 1 car continue en 1 et donc quand t tend vers 1, √ = √ ×√ =O √ . Puisque
1 − t2 1+t 1−t 1−t
1 P(t)Q(t)
< 1, on en déduit que l’application t 7→ √ est intégrable sur un voisinage de 1 à gauche. De même, quand t tend
2 1 − t2

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P(t)Q(t) 1 P(t)Q(t)
vers 1, √ =O √ et l’application t 7→ √ est intégrable sur un voisinage de −1 à droite. Finalement,
1−t 2 1+t 1 − t2
P(t)Q(t)
l’application t 7→ √ est intégrable sur ] − 1, 1[ et ϕ(P, Q) existe.
1 − t2
• La symétrie, la bilinéarité et la positivité de ϕ sont claires. De plus, pour P ∈ E,

Z1
P2 (t)
ϕ(P, P) = 0 ⇒ √ dt = 0
−1 1 − t2
P2 (t)
⇒ ∀t ∈] − 1, 1[, √ = 0 (fonction continue, positive, d’intégrale nulle)
1 − t2
⇒ ∀t ∈] − 1, 1[, P(t) = 0 ⇒ P = 0 (polynôme ayant une infinité de racines).

Ainsi, l’application ϕ est définie et finalement

l’application ϕ est un produit scalaire sur E.

2) a) Soit (n, p) ∈ N2 . En posant t = cos θ, on obtient


Z1 Z0 Zπ
Tn (t)Tp (t) Tn (cos θ)Tp (cos θ)
ϕ(Tn , Tp ) = √ dt = √ (− sin θdθ) = cos(nθ) cos(pθ) dθ,
−1 1 − t2 π 1 − cos2 θ 0

(pour θ ∈]0, π[, sin θ > 0 et donc 1 − cos2 θ = | sin θ| = sin θ). Si de plus, n 6= p (de sorte que n−p 6= 0 et n+p > 1+0 > 0),
Z π
1 π

1 sin((n + p)θ) sin((n − p)θ)
ϕ(Tn , Tp ) = (cos((n + p)θ) + cos((n − p)θ)) dθ = + = 0.
2 0 2 n+p n−p 0

Ainsi, la famille (Tn )n∈N est orthogonale. De plus, on sait que ∀n ∈ N, deg(Tn ) = n et on a donc montré que

la famille (Tn )n∈N est une base orthogonale de l’espace préhilbertien (E, ϕ).

b) Soit n ∈ N. Quand p = n, la formule précédente fournit


Zπ 
1 π si n = 0
2 π
kTn k = (1 + cos(2nθ)) dθ = ,
2 0 si n > 1
2
et donc
 √
 rπ si n = 0
∀n ∈ N, kTn k = π .
 si n > 1
2

Exercice no 4
1) Montrons que E est un sous-espace de (RN , +, .). La suite nulle est élément de E. Soient (u, v) ∈ E2 et (λ, µ) ∈ R2 . Pour
2
tout entier naturel n, u2n + v2n − 2un vn = (un − vn ) > 0 et donc
2
0 6 (λun + µvn ) = λ2 u2n + 2λµun vn + µ2 v2n 6 λ2 u2n + λµ(u2n + v2n ) + µ2 v2n = (λ2 + λµ)u2n + (λµ + µ2 )v2n .

Par hypothèse, la série de terme général (λ2 + λµ)u2n + (λµ + µ2 )v2n converge et on en déduit que la suite λu + µv est de
carré sommable. On a montré que

E est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel (RN , +, .).

2) • Soient u et v deux éléments de E. Pour tout entier naturel n,

1 2
|un vn | 6 (u + v2n ).
2 n

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Ainsi, la série de terme général un vn est absolument convergente et donc convergente. Ceci montre que ϕ(u, v) existe
dans R.
• La symétrie, la bilinéarité et la positivité de ϕ sont claires. De plus, pour u ∈ E,

+∞
X
ϕ(u, u) = 0 ⇒ u2n = 0 ⇒ ∀n ∈ N, u2n = 0 (réels positifs de somme nulle)
n=0
⇒ u = 0.
En résumé, l’application ϕ est une forme bilinéaire, symétrique, définie, positive et donc
l’application ϕ est un produit scalaire sur E.

Exercice no 5
Soit (A, B) ∈ (Mn (R))2 .
X
Φ(A, B) = Tr AT × B =

ai,j bi,j .
16i,j6n

L’application Φ n’est autre que produit scalaire canonique de Mn (R) et en particulier est un produit scalaire. La base
canonique de Mn (R) (constituée des matrices élémentaires) est orthonormée pour ce produit scalaire.
L’application Φ n’est pas un produit scalaire sur Mn (C). Par exemple, si A = iE1,1 6= 0 alors AT A = −E1,1 puis
T

Tr A A = −1 < 0.
Exercice no 6
Soit N une norme sur E vérifiant ∀(x, y) ∈ E2 (N(x + y))2 + (N(x − y))2 = 2((N(x))2 + (N(y))2 ).
Il faut montrer que la norme N est associée à un produit scalaire B. Si B existe, B est nécessairement défini par
1
∀(x, y) ∈ E2 , B(x, y) = ((N(x + y))2 − (N(x − y))2 ).
4
Réciproquement,
1 1
• Pour tout x ∈ E, B(x, x) = ((N(2x))2 − (N(0))2 ) = (4(N(x))2 − 0) = (N(x))2 et donc ∀x ∈ E, B(x, x) > 0 puis
4 p 4
B(x, x) = 0 ⇔ x = 0. De plus, ∀x ∈ E, N(x) = B(x, x).
1 1
• ∀(x, y) ∈ E2 , B(y, x) = ((N(y + x))2 − (N(y − x))2 ) = ((N(x + y))2 − (N(x − y))2 ) = B(x, y).
4 4
• Vérifions alors que l’application B est bilinéaire.
1) Montrons que ∀(x, y, z) ∈ E3 , B(x + y, z) + B(x − y, z) = 2B(x, z).

1
B(x + y, z) + B(x − y, z) = ((N(x + y + z))2 − (N(x + y − z))2 + (N(x − y + z))2 − (N(x − y − z))2 )
4
1
= ((N(x + y + z))2 + (N(x − y + z))2 ) − ((N(x + y − z))2 + (N(x − y − z))2 )
4
1
= (2(N(x + z))2 + (N(y))2 ) − 2((N(x − z))2 + (N(y))2 ) (par hypothèse sur N)
4
2
= ((N(x + z))2 − (N(x − z))2 ) = 2B(x, z).
4
1
2) Montrons que ∀(x, z) ∈ E2 , B(2x, z) = 2B(x, z). Tout d’abord, B(0, z) = ((N(z))2 − (N(−z))2 ) = 0 puis d’après 1)
4

B(2x, z) = B(x + x, z) + B(x − x, z) = 2B(x, z).


3) Montrons que ∀(x, y, z) ∈ E3 , B(x, z) + B(y, z) = B(x + y, z).

   
x+y x−y x+y x−y
B(x, z) + B(y, z) = B + ,z + B − ,z
2 2 2 2
 
x+y
= 2B , z (d’après 1))
2
= B(x + y, z) (d’après 2)).

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4) Montrons que ∀n ∈ N, ∀(x, y) ∈ E2 , B(nx, y) = nB(x, y).
• C’est vrai pour n = 0 et n = 1.
• Soit n > 0. Supposons que ∀(x, y) ∈ E2 , B(nx, y) = nB(x, y) et B((n + 1)x, y) = (n + 1)B(x, y). Alors

B((n + 2)x, y) + B(nx, y) = B((n + 2)x + nx, y) = B(2(n + 1)x, y) = 2B((n + 1)x, y),

et donc, par hypothèse de récurrence, B((n + 2)x, y) = 2(n + 1)B(x, y) − nB(x, y) = (n + 2)B(x, y).
5) Montrons que ∀n ∈ Z, ∀(x, y) ∈ E2 , B(nx, y) = nB(x, y). Le résultat est acquis pour n > 0. Pour n ∈ N,

B(nx, y) + B(−nx, y) = B(0, y) = 0 et donc B(−nx, y) = −B(nx, y) = −nB(x, y),


 
∗ 2 1 1
6) Montrons que ∀n ∈ N , ∀(x, y) ∈ E , B x, y = B(x, y).
n n
     
1 1 1 1
B(x, y) = B nx, y = nB x, y et donc B x, y = B(x, y).
n n n n
p
7) Montrons que ∀r ∈ Q, ∀(x, y) ∈ E2 , B(rx, y) = rB(x, y). Soient (p, q) ∈ Z × N∗ puis r = .
q
   
p 1 p
B(rx, y) = B x, y = pB x, y = B(x, y) = rB(x, y).
q q q

8) Montrons que ∀λ ∈ R, ∀(x, y) ∈ E2 , B(λx, y) = λB(x, y). Soit λ un réel. Puisque Q est dense dans R, il existe une
suite de rationnels (rn )n∈N convergente de limite λ.
Maintenant, l’application N : (E, N) → (R, | |) est continue sur E car 1-Lipschitzienne sur E. Donc
x 7→ N(x)

B(λx, y) = B( lim rn x, y) = lim B(rn x, y) = lim rn B(x, y) = λB(x, y).


n→+∞ n→+∞ n→+∞

Finalement,
p l’application B est une forme bilinéaire symétrique définie positive et donc un produit scalaire. Puisque ∀x ∈ E,
N(x) = B(x, x), N est la norme associée à ce produit scalaire. On a montré que

toute norme vérifiant l’identité du parallélogramme est une norme hilbertienne.

Exercice no 7
Soit i ∈ J1, nK.
n
X X
1 = kei k2 = (ei |ej )2 = 1 + (ei |ej )2
j=1 j6=i

X
et donc (ei |ej )2 = 0.On en déduit que ∀j 6= i, (ei |ej ) = 0. Ainsi, pour tout couple d’indices (i, j) tel que i 6= j, on a
j6=i
ei |ej = 0. Par suite

la famille (ei )16i6n est une famille orthonormale.

Il reste à vérifier que si F = Vect(e1 , ..., en ) alors F = E.


Soit x un vecteur de E. F est un sous-espace vectoriel de E de dimension finie. On peut donc définir le projeté orthogonal
pF (x) de x sur F. On sait que
n
X
pF (x) = (x|ei )ei .
i=1

n
X
On en déduit que kpF (x)k2 = (x|ei )2 = kxk2 . D’après le théorème de Pythagore,
i=1

kx − pF (x)k2 = kxk2 − kpF (x)k2 = 0,

et donc x = pF (x) ce qui montre que x ∈ F. Donc F = E et finalement

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la famille (ei )16i6n est une base orthonormée de E.

Exercice no 8
1) L’existence, la bilinéarité, la symétrie et la positivité sont immédiates. Soit P ∈ R[X].

Z1
Φ(P, P) = 0 ⇒ f(t)P2 (t) dt = 0
0
⇒ ∀t ∈ [0, 1], f(t)P2 (t) = 0 (fonction continue positive d’intégrale nulle).

Maintenant, la fonction f est continue, positive sur [0, 1] et n’est pas nulle. Donc la fonction f est strictement positive sur
un intervalle ouvert non vide inclus dans le segment [0, 1]. Par suite, le polynôme P a une infinité de racines et finalement
P = 0.

L’application Φ est un produit scalaire sur R[X].

2) L’orthonormalisée de la base canonique de R[X] répond à la question.


3) Soit n un entier naturel non nul. Le polynôme Pn ∈ (P0 , ..., Pn−1 )⊥ = (Rn−1 [X])⊥ . Soit p le nombre de racines réelles
d’ordre impair du polynôme Pn . Soient a1 ,..., ap ces racines (deux à deux distinctes, réelles et d’ordre impair) dans le cas
où p > 1. Si p > 1, on pose Q = (X − a1 )...(X − ap ) et si p = 0, on pose Q = 1.
Si p < n, le polynôme Q est orthogonal à Pn car de degré strictement plus petit que le degré de Pn . D’autre part , au vu
de la définition de Q, la fonction t 7→ f(t)Pn (t)Q(t) est continue sur [0, 1], de signe constant sur [0, 1], d’intégrale nulle
sur [0, 1]. La fonction t 7→ f(t)Pn (t)Q(t) est donc nulle.
La fonction f est continue, positive et non nulle sur [0, 1]. On en déduit que la fonction f ne s’annule pas sur un intervalle
de longueur non nulle et en particulier, ne s’annule pas en une infinité de valeurs. Mais alors, le polynôme Pn Q s’annule
en une infinité de valeurs puis Pn Q = 0. Ceci est faux et donc p = n, ce qui signifie que le polynôme Pn a n racines réelles
simples.
Exercice no 9
1) Soit F = Vect (x1 , . . . , xn ) et m = dimF. Soit B = (ei )16i6m une base orthonormée de F puis M la matrice de la famille
(xj )16j6n dans la base B. M est une matrice rectangulaire de format (m, n).
Soit (i, j) ∈ J1, mK × J1, nK. Puisque la base B est orthonormée, le coefficient ligne i, colonne j de la matrice MT M est
m
X
mk,i mk,j = (xi |xj ),
k=1

et on a donc

G (x1 , x2 , . . . , xn ) = MT M.

Puisque rg (x1 , . . . , xn ) = rg(M), il s’agit de vérifier que rg MT M = rg(M). Pour cela, montrons que les matrices M et


MT M ont même noyau. 


Soit X ∈ Mn,1 (R). X ∈ Ker(M) ⇒ MX = 0 ⇒ MT MX = 0 ⇒ X ∈ Ker MT M et aussi

X ∈ Ker MT M ⇒ MT MX = 0 ⇒ XT MT MX = 0 ⇒ (MX)T MX = 0 ⇒ kMXk22 = 0 ⇒ MX = 0 ⇒ X ∈ Ker(M).




Finalement, Ker MT M = Ker(M) et donc, d’après le théorème du rang, rg (x1 , . . . , xn ) = rg(M) = rg MT M =


 

rg (G (x1 , x2 , . . . , xn )).

rg (G (x1 , x2 , . . . , xn )) = rg (x1 , . . . , xn ).

2) D’après 1) et puisque MT M est une matrice carrée de format n,

(x1 , . . . , xn ) liée ⇔ rg (x1 , x2 , . . . , xn ) < n ⇔ rgG (x1 , x2 , . . . , xn ) < n ⇔ G (x1 , x2 , . . . , xn ) ∈


/ GLn (R)
⇔ γ (x1 , x2 , . . . , xn ) = 0.

De plus, quand la famille (x1 , x2 , . . . , xn ) libre, avec les notations de la question 1), on a m = n et la matrice M est une
matrice carrée, inversible. On peut donc écrire

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γ (x1 , x2 , . . . , xn ) = det MT M = det MT × det(M) = (det(M))2 > 0.
 

(x1 , . . . , xn ) liée ⇔ γ(x1 , . . . , xn ) = 0


(x1 , . . . , xn ) libre ⇔ γ(x1 , . . . , xn ) > 0.

3) 1ère solution. Soit x un vecteur de E et pF (x) son projeté orthogonal sur F. Dans la première colonne de γ (x, x1 , . . . , xn ),
le théorème de Pythagore permet d’écrire (puisque x − pF (x) ∈ F⊥ )

kx − pF (x) + pF (x)k2 kx − pF (x)k2 + kpF (x)k2


     
(x|x)
 (x|x1 )   (x − pF (x) + pF (x)|x1 )   (pF (x)|x1 ) 
.. = .. = ..
     
 
 .   .   . 
(x|xn ) (x − pF (x) + pF (x)|xn ) (pF (x)|xn )
kx − pF (x)k2
   
(pF (x)|pF (x))
 0   (pF (x)|x1 ) 
= .. + ..
   

 .   . 
0 (pF (x)|xn )

Après avoir remplacé aussi en première ligne les (x|xi ) par (pF (x)|xi ), on obtient par linéarité par rapport à la première
colonne

γ (x, x1 , x2 , . . . , xn ) = γ (x − pF (x), x1 , x2 , . . . , xn ) + γ (pF (x), x1 , x2 , . . . , xn )

Maintenant, pF (x) est dans F et donc la famille (pF (x), x1 , x2 , . . . , xn ) est liée puis d’après la question 2) γ (pF (x), x1 , x2 , . . . , xn ) =
0. Il reste γ (x, x1 , x2 , . . . , xn ) = γ (x − pF (x), x1 , x2 , . . . , xn ) et en développant suivant la première colonne, on obtient
2
∀x ∈ E, γ (x, x1 , . . . , xn ) = γ (x − pF (x), x1 , x2 , . . . , xn ) = kx − pF (x)k γ (x1 , x2 , . . . , xn ).

Finalement
s
γ (x, x1 , x2 , . . . , xn )
kx − pF (x)k = .
γ (x1 , x2 , . . . , xn )

n
X
2ème solution. Posons pF (x) = λi xi puis d = kx − pF (x)k de sorte que
i=1

d2 = (x − pF (x)) | (x − pF (x)) = (x − pF (x)) |x = kxk2 − (x|pF (x)).

D’autre part, pour chaque i ∈ J1, nK, x|xi = (x − pF (x)|xi ) + (pF (x)|xi ) = (pF (x)|xi ). Par suite, les n + 1 réels d2 , λ1 ,...,
λn sont solutions du système d’équations linéaires
 2

 d + λ1 (x|x1 ) + . . . + λn (x|xn ) = kxk2

 λ1 (x1 |x1 ) + . . . + λn (x1 |xn ) = (x|x1 )
..

 .


λ1 (xn |x1 ) + . . . + λn (xn |xn ) = (x|xn )

Le déterminant de ce système d’inconnues d2 , λ1 , . . . λn , vaut γ (x1 , x2 , . . . , xn ) > 0 et le système est de Cramer. Le


déterminant associé à l’inconnue d2 est γ (x, x1 , x2 , . . . , xn ) et les formules de Cramer refournissent

γ(x, x1 , . . . , xn )
d2 = .
γ(x1 , . . . , xn )

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