Finance Islamique 1720887824

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Advisory opportunity for the establishment of an Islamic window

AzerCredit- Azerbaijan

La Finance Islamique moderne: Approche juridique et


financière
Séminaire de formation en Finance Islamique
Casablanca- Maroc

Préparé par:
Dr/ Abdessattar KHOUILDI
Secrétaire Général du Centre International Islamique de Réconciliation et d'Arbitrage - Dubai (IICRA)

21 – 22 Octobre 2014
Sommaire

Introduction

Aperçu Historique

Le contrôle et la supervision des banques Islamiques

Les institutions d'encadrement de la finance Islamique

Fenêtres Islamiques

Les règles régissant les transactions commerciales en droit musulman ou


(l‘éthique de la pratique du commerce sous l'empire de la charia)

La finance Islamique et l'Afrique

Liste des normes et principes directeurs éditées par les organisations


internationales

Les Produits Islamiques


1 Introduction
1/ Pourquoi parler aujourd'hui de la finance Islamique?

Plusieurs raisons peuvent expliquer cet intérêt dont certaines sont d'une
grande actualité:

Le développement est une réponse au besoin d’un marché dans le monde
musulman ou des investisseurs sont à la recherche de produits conformes
aux principes de la législation Islamique. En dehors du monde musulman,
l’intérêt s’explique par la rentabilité de cette nouvelle industrie dite finance
Islamique.

La crise financière de 2008 qui a frappé durement le système financier à


travers le monde et alors que la finance Islamique a été épargnée: une force
intrinsèque des produits de la finance Islamique .

4
1/ Pourquoi parler aujourd'hui de la finance Islamique? (Suite)

La finance Islamique fait partie depuis quelques années de


l'ordonnancement juridique de certains grands pays et Institutions tels que la
France, la Grande Bretagne, le Fonds Monétaire International et la Banque
Mondiale qui s’y intéressent davantage.

C’est une finance éthique au sens ou il n’est pas permis de financer tous les
secteurs (armes, boissons alcooliques etc…).

Les résultats assez positifs réalisés par des banques Islamiques et les
institutions d’assurance mutuelle dite « Takaful » comparés aux résultats
d’institutions similaires dans le secteur conventionnel , a augmenté la
confiance de la clientèle dans le système financier Islamique.

5
1/ Pourquoi parler aujourd'hui de la finance Islamique? (Suite)

La création de nouvelles banques et la transformation de certaines


banques conventionnelles en banques Islamiques constituent un indice que
le secteur est porteur.

Le soutien du système financier Islamique par un mouvement législatif.


Plusieurs lois ont été prises en la matière. Actuellement plusieurs pays sont
en train de légiférer en la matière.

 L'augmentation de la demande des activités bancaires Islamiques en


particulier parmi la population émigrée en Europe et aux Etats Unis
d'Amérique a renforcé la demande.

6
1/ Pourquoi parler aujourd'hui de la finance Islamique? (Suite)

La tendance de certains gouvernements à financer les projets de


développement selon les modes de financement Islamique a crédibilisé
cette industrie. Exp:
 Bahreïn a opéré plusieurs émissions de Soukouks,
La Malaisie se finance ces dernières années par le biais des Soukouks.
La GB, l’Allemagne et le Sénégal ont récemment opté pour cette voie. Il
est a noter que le marché des Soukouks est estimé à 3,5 Trillions de
dollars pour les 5 prochaines années.

 Le Gouverneur de Dubaï vient d’annoncer « Dubaï la capitale de


l’économie Islamique », ce qui va créer un dynamisme dans plusieurs
directions : Montage juridique, ingénierie financière, la mise en place des
Normes, de nouveaux modes de résolution des litiges etc…

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2/ Remarques d‘Ordre Terminologique

Le terme de finance Islamique ou l'industrie financière Islamique englobe


plusieurs activités:
Les banques Islamiques principalement.
Les compagnies d'assurance dite Takaful (mutuelle Islamique)
Les sociétés d'investissement
Les sociétés de leasing (Ijara)
Les différents fonds de placement
et tous les montages financiers faits dans le respect des principes de la
législation Islamique dont principalement les Soukouks, B.O.T etc…

8
3/ Autres remarques

Sur le plan quantitatif c'est l'activité bancaire qui domine en matière de


finance Islamique. C'est pourquoi quand on parle de finance Islamique on
pense automatiquement aux banques Islamiques.
La littérature française en matière de finance Islamique
Apport modeste: Comparée à la littérature anglo-saxonne qui suit
l'évolution de la finance Islamique depuis plus d'un quart de siècle elle
reste modeste.
Evolution: Un regain d'attention est à souligner, tant du coté de la
presse que du coté des milieux académiques. A titre d'exemple on peut
citer les articles récents publiés dans la revue Banque et Droit,
l’instauration d’un mastère de finance Islamique aux Ecoles et
universités : Ecole de Management de Strasbourg, Paris Dauphine, Tunis
etc…

9
2 Aperçu Historique
Aperçu Historique

 L'activité bancaire Islamique organisée a démarré au milieu des années


1970 par la création de la Banque Islamique de Dubaï en 1975 suivie par
Kuweit Finance House et Faisal Islamic Bank of Egypt en 1977.

 La création de la Banque Islamique de Développement (BID) à Djeddah en


1975 ne s'insère pas dans un mouvement législatif. C’est une Institution
Financière Multilatérale créée par une convention internationale signée par
les pays membres de l'Organisation de la Coopération Islamique .

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Aperçu Historique (Suite)

 Ces trois institutions ont exercé leurs activités sur la base d'une
autorisation spéciale. Faute de texte d’ordre général régissant l'activité
bancaire Islamique.

 Aujourd'hui avec 80 pays à travers le monde dont la Grande Bretagne qui


vient d'accorder l'autorisation d'exercice à la première Banque Islamique
britannique.

 Ce sont autant de raisons qui montrent que la Finance Islamique en


général et l'activité des banques Islamiques en particulier ne sont plus au
stade expérimental et l'expérience mérite l'étude et l'analyse.

12
La part du marche occupée par la finance Islamique

Il est difficile d'estimer avec exactitude le marché des banques Islamiques
par rapport aux banques classiques, néanmoins on peut avancer les
commentaires suivants:

Le nombre d'Institutions financiers Islamiques dans le monde est passé


d'une seule en 1975 à plus de 600 aujourd'hui dans plus de 80 pays. La
finance Islamique représente environ 500 à 600 Milliards d'Euros à travers le
monde. Le taux annual de croissance augmente de 15% par an.

A l'exception des 3 grandes banques Islamiques Kuwait Finance House, la


Banque Islamique de Bahreïn et Al Rajhi Bank qui détiennent chacune
environ 15 à 20% du marché de leur pays, on peut dire que les banques
Islamiques ne viennent pas concurrencer sérieusement le système bancaire
conventionnel au moins pour deux raisons:
La part du marche occupée par la finance Islamique (Suite)

Première raison: comparées aux banques classiques et à leur réseau


bancaire, les banques Islamiques restent sensiblement minoritaires,
exception faite des pays dont le système bancaire est complètement
islamisé : le Pakistan, l'Iran et le Soudan.
Seconde raison: les deux systèmes bancaires ne revendiquent pas la même
clientèle. En effet, la clientèle des banques Islamiques est une clientèle qui
dans la plupart des cas n'a pas été bancarisée. C'est l'existence même du
système qui les a attiré. C’est la le plus que génère l’arrivée de ces banques
sur le marché financier.
Cette clientèle est appelée à connaitre un élargissement grâce aux efforts
déployés par: (a) les banques Islamiques pour faire connaître leurs produits
(b) les Institutions chargées d'adosser l'activité de la finance Islamique en
particulier à travers l'édition des Normes et principes directeurs.

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Le soutien du système financier Islamique par un mouvement
législatif: de l'hésitation à l'acceptation juridique ouverte
Après l'élargissement des activités des institutions financières tant sur le
plan qualitatif que quantitatif et leur insertion dans leur environnement
juridique et financier (coopération étroite avec les banques centrales,
financement de projets communs avec les banques conventionnelles etc...),
l'activité bancaire Islamique est ainsi passée de l'acceptation timide à la
consécration juridique ouverte.

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Les textes recensés:

Ci- après les textes traitant principalement des banques Islamiques à


travers le monde.
Pays Date du texte Nature du texte
1/ LE PAKISTAN 1980 Texte spécial
2/ L’IRAN 1983 Texte spécial
3/ LA MALAISIE 1983 Texte spécial
2 grandes lois ont été prises en 2013 : une
loi générale sur les services financiers et
une loi particulière sur les services
financiers Islamiques. On est en présence
d’un vrai code financier Islamique
4/ LES EMIRATS ARABES 1985 + 2010 Takaful Texte spécial
UNIS
5/ LE SOUDAN 1993 puis 2000 Texte spécial
6/ GAMBIE 1994 Texte spécial
7/ LE YEMEN 1996 Texte spécial

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Les textes recensés (Suite)

Pays Date du texte Nature du texte


8/ LA JORDANIE 2000 Texte intégré a la
Loi bancaire

9/ LE KOWEIT 2003 Texte intégré a la


Loi bancaire

10/ LE LIBAN 2004 Texte spécial


11/ LA SYRIE 2005 Texte spécial
12/ LA TURQUIE 1983 amendé en 2005 Texte spécial
13/ DJIBOUTI 2011 + 2012 Takaful Texte spécial
14/ L’AUTORITE 2012 Texte spécial
PALESTINIENNE
15/ La Lybie 2012 + Takaful 2012 Texte intégré a la
Loi bancaire

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Textes d’ordre fiscal
 La France: 4 textes ont été pris en 2010 en matière fiscale couvrant les 4 produits suivants :
- La Mourabaha - Les Soukouks
- L’istisna’a - Le Salam

La Tunisie : La loi de finances du 31/12/2011 a pris certaines mesures fiscales traitant de la
Mourabaha, du Salam, de l’Ijara. Une loi appropriée sur la finance Islamique est sous l’étude. 3
textes ont été promulgués jusqu’alors:
- la loi sur les Soukouks le 30/7/2013
- la loi sur les fonds d'investissement Islamique le 9/12/2013.
- La loi sur l'assurance Takaful le 14/7/2014.
 Le Maroc: Après avoir autorisé les produits alternatifs (dont le succès était mitigé), le Maroc à
pris des dispositions en matière de banque Islamique dite « participative » (texte intégré a la loi
bancaire).
La Mauritanie : Un appel d’offre aux cabinets d’experts pour l’élaboration d’une loi sur la
finance Islamique a été lancé au mois de décembre 2012.
l’UEMOA: Une étude complète sur le cadre réglementaire du système financier en vigueur au
sein de l’UEMOA en vue de l’introduction de la finance Islamique a été remise aux autorités
compétentes au mois de juin 2012. L’ampleur de la mission est importante

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Remarques sur le mouvement législatif

Nous sommes en présence d'un mouvement législatif très actif. Les années
2000 à 2010 ont connu à elles seules la promulgation de 6 lois réglementant
l'activité bancaire Islamique.
 De 2010 à nos jours de 4 ans, 4 lois ont été promulguées et 4 lois sont en
discussion.
Les Emirats Arabes Unis ont annoncé la promulgation prochaine d’une loi
sur les services financiers Islamiques qui serait une refonte de la loi de 1985.
Les avantages de l’apparition tardive des textes :
 L'apparition tardive des lois règlementant l'activité bancaire Islamique
était bénéfique du fait que les difficultés dégagées par la pratique ont
contribué positivement à l'obtention de bons textes juridiques associant à
la fois les aspects théoriques et pratiques.

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Coopération banque Islamique / banque conventionnelle : les
Operations interbancaires

La pratique a révélé plusieurs possibilités de coopération et d'entraide. Ci-


après quelques illustrations:
Lorsque le montant du financement sollicité est trop important pour une
seule banque, il peut être accordé par un consortium de banques. La
banque Islamique peut faire partie de ce consortium à la seule condition
que les fonds soient gérés et affectés conformément aux principes des
banques Islamiques.
Exp1. La banque Islamique peut prendre en charge le financement du matériel
sous la forme de leasing/ Ijara, opération licite ou sous autres formes jugées
acceptables par elle. Les autres banques peuvent être syndiquées dans le
même type de financement retenu ou agir avec des contrats de crédit
spécifiques tel que le financement du fonds de roulement.
Exp2. Les banques Islamiques peuvent faire des dépôts réciproques sans
intérêts avec les banques non Islamiques en cas d’excédent de liquidité. Une
telle issue constitue une alternative pour les banques Islamiques qui ne
peuvent pas recourir au marché monétaire (pratique réduite)

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Les rapports entre les banques Islamiques et les banques centrales

Les banques Islamiques peuvent faire des dépôts réciproques sans intérêts avec les
banques non Islamiques en cas d’excédent de liquidité. Une telle issue constitue une
alternative pour les banques Islamiques qui ne peuvent pas recourir au marché
monétaire (pratique réduite)

 Explication: Deux raisons au moins peuvent être avancées :


Les banques Islamiques n'entendent pas agir dans un domaine assez risqué -
qui est le domaine financier- sans le contrôle des banques centrales. Au
contraire, les déposants ainsi que les actionnaires ne peuvent que s'en réjouir.
Les banques centrales malgré leur attachement au fonctionnement classique
des banques ont fait preuve de souplesse et de compréhension envers les
produits des banques Islamiques.

 Résultat: la différence de nature devrait entraîner une différence de régime. En


fait Les banques Islamiques tout en voulant être soumises au contrôle des autorités
monétaires réclament néanmoins la prise en compte des spécificités. Les banques
centrales avaient connu les banques spécialisées et avaient aménagé des régimes
appropriés à chaque type.
21
3 Le contrôle et la supervision des banques Islamiques
1/ le contrôle éthique ou le contrôle de conformité des opérations
bancaires aux normes Islamiques : le comité de la charia
La soumission de l'activité bancaire Islamique au contrôle éthique:
Quant la banque a opté pour l'exercice de l'activité bancaire en
conformité avec le droit musulman, cette option doit logiquement se
traduire de manière effective dans la pratique de la banque.
D’où la création du "Comité de la Charia" dont la mission est l’examen
ainsi que le suivi destiné à s'assurer de la conformité de toutes les
opérations accomplies par la banque aux préceptes du droit musulman. Il
se trouve ainsi que la banque Islamique est dotée d'un organe de
surveillance de la conformité de ses opérations avec les préceptes de la
"charia". Cet organe est expressément consacré par les textes régissant
l'activité bancaire Islamique.
Trois séries de questions:
Quel est le rôle du "Comité de la Charia"?
Quel est le mode de sa désignation?
Quel est le degré de la force de ses décisions?

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1/ le contrôle éthique ou le contrôle de conformité des opérations
bancaires aux normes Islamiques : le rôle du Comite de la Charia
 La mission dévolue au "Comité de la Charia" consiste à :
 S'assurer de la conformité de l'activité de la banque aux préceptes de la Charia
 Emettre les avis sur les questions et les demandes d'explication qui lui sont
soumises.
 Approuver les contrats adoptés par la banque tant au niveau des investissements
qu'au niveau de la collecte des dépôts.

 Quant à la méthode de l’approche des questions économiques et


financières, elle est basée essentiellement sur un effort remarquable
d'adaptation des produits puisés des ouvrages du "Fiqh" à la finance
moderne. La résurgence d'instances collectives de la Fatwa est venue au
secours des "Comites de la Charia" en leur fournissant une matière affinée
et abondante (Académie Islamique du Fiqh à Djeddah)

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1/ le contrôle éthique ou le contrôle de conformité des opérations
bancaires aux normes Islamiques : le rôle du Comite de la Charia
Le mode de désignation des membres du Comite de la Charia
 En raison de la complexité de la tache dévolue au "Comité" qui requiert
une maitrise solide à la fois des préceptes de la Charia et du
fonctionnement moderne des banques, ce Comite est généralement
composé de 3 membres au moins.

 Il en résulte que sous réserve de la spécificité du domaine d'intervention


de chacun, une assimilation est permise entre le "Comité de la Charia" et
le commissaire aux comptes et ce pour les raisons suivantes:
la désignation par l'assemblée générale
l'indépendance par rapport à l'organe exécutif de la banque.
Rendre compte de sa mission à l'assemblée générale des actionnaires.

25
1/ le contrôle éthique ou le contrôle de conformité des opérations
bancaires aux normes Islamiques : le rôle du Comite de la Charia
(Suite)
Le degré d'obligation des décisions rendues par le Comité de la Charia
 les textes consultés sont unanimes que les décisions rendues par le
Comité de la Charia sont obligatoires pour l’institution financière
Islamique.

Explication:
Un avis simplement consultatif serait dénué de toute portée pratique
puisque la banque peut aller au delà de l’avis du Comité
Le Comité de la Charia tout en étant nommé par les actionnaires, assure
dans son domaine un équilibre général dans la banque y compris la
protection des déposants

26
2/ Le contrôle et la supervision des banques Islamiques

 Le contrôle financier (La soumission de l'activité bancaire Islamique au


contrôle financier) Les textes régissant l’activité bancaire Islamique ont
requis le contrôle de la B. C.

Explication:
Un souci évident de protection du système bancaire en général et la
protection des déposants en particulier (épargne publique)
La spécificité du système bancaire Islamique ne doit pas constituer un
facteur de nature à soustraire la banque Islamique au contrôle des
autorités monétaires.

27
4 Les institutions d'encadrement de la finance Islamique
Les institutions d'encadrement de la finance Islamique
(la régulation et la standardisation)

La pratique de la Finance Islamique organisée depuis presque 40 ans, les


opportunités de croissance de cette industrie, la nécessité d’un minimum de
régulation sont autant de défis qui ont rendu nécessaire, la création de
structures dans le but:
 D’encadrer l'industrie
 De tenter d'uniformiser les pratiques dans l'intérêt de la clientèle et
des institutions financières

29
1/ L'organisation de comptabilité et d'audit pour les institutions
financières Islamiques -l‘OCAIFI/ AAOIFI

AAOIFI est une Institution Internationale à but non lucratif.

Mission: Elle a pour mission d'émettre :


 (a) des Normes de gouvernance en matière de comptabilité compatibles
avec les principes de la finance Islamique à l'intention des Institutions
Financières Islamiques
(b) ainsi que les Normes réglementant les produits de la finance
Islamique.

 Le travail accompli par AAOIFI s'apparente à une codification partielle


des produits de la finance Islamique qui sont au nombre de 48 (Voir la liste
en Annexe)

30
2/ Le conseil général des banques et institutions financières
Islamiques "CIBAFI"

Crée en 2001 - CIBAFI est un organe de coordination entre les Institutions


Financières Islamiques par la collecte d'information financière et
économique ainsi que la formation du personnel de ces institutions.
Le Conseil Général des Banques et Institutions Financières Islamiques
(CIBAFI) est une organisation internationale autonome à but non lucratif.
Quels sont les objectifs ?
1.Promotion des institutions financières Islamiques, diffusion des concepts, règles
et dispositions qui s'y rapportent et développement et promotion de l'industrie
financière Islamique.
2.Fourniture des informations relatives aux banques Islamiques et aux institutions
financières et organisations Islamiques.
3.Promotion des intérêts des membres en surmontant les difficultés et des défis de
l’industrie.
4.Représentation les intérêts communs devant les autorités compétentes, en
particulier les autorités de réglementation.

31
3/ L'agence Islamique Internationale De Notation "International
Islamic Rating Agency (IIRA)"
 C'est une institution spécialisée dans l'évaluation des activités des
Institutions Financières Islamiques en tenant compte de la spécificité quant
aux opérations accomplies et aux risques tant généraux que particuliers
qu'elles rencontrent.

Intérêts:
 La notation donnée par IIRA constitue un témoignage (externe) de
l'engagement de l'institution dans le respect des principes de la finance
Islamique.
 Crédit auprès de la clientèle et auprès des tiers concernés.
 Peut devenir une pièce pour entre en syndication etc…

32
4/ Le Conseil Des Services Financiers Islamiques "Islamic Financial
Services Board" (IFSB)
 Créé par certaines Banques Centrales cet organe est chargé
principalement de promouvoir la finance Islamique en éditant des normes
de prudence et de transparence en particulier l'adaptation des normes
internationales aux principes de la finance Islamique et la coordination avec
les autorités monétaires sur les questions intéressant l'industrie financière
Islamique.

Cet organe rapproche l'industrie financière Islamique des organes de


contrôle et de supervision (Voir en Annexe la liste des guidelines)

33
5/ Liquidity Management Center (LMC)

La question de l'excédent de liquidité dans les institutions financières


Islamiques a posé certains problèmes dans l'emploi du moins lors des
premières années en raison du choix massif des banques Islamiques par les
petits épargnants et le capital relativement élevé de ces institutions d’où la
recherche des modes d’emploi

34
6/ Le Centre International Islamique De Réconciliation Et D'arbitrage
(IICRA)
Sur le plan de la résolution des litiges en matière de transactions
financières Islamiques, il a été crée un organe compétent en la matière qui
est le Centre International Islamique de Réconciliation & d'Arbitrage (IICRA)

IICRA dont le siège social est à Dubaï, a pour mission d’organiser le


règlement des différends entre les institutions financières ou commerciales
qui optent pour l’application à leur litige une loi qui n’ enfreint pas les
principes de la finance Islamique

IICRA est également compétent pour connaitre des différends entre les IFIs
et leurs clientèles par la voie de la réconciliation et de l’arbitrage.

35
7/ la Société Islamique Internationale de Gestion de liquidité

 C’est le dernier né dans l'industrie financière Islamique. C’est une


Institution Internationale créée fin 2010 par les banques centrales, les
autorités monétaires et les organisations multilatérales en vue de créer des
produits financiers de courte durée compatibles avec les préceptes de la
Charia. Ce qui permettra aux institutions financières Islamiques de disposer
de la liquidité et donne une stabilité à travers le déplacement des flux
financiers internationaux.

36
5 Fenêtres Islamiques
Aperçu sur l’exercice de l’activité bancaire Islamique parallèlement
avec l’activité bancaire conventionnelle : les cas des « Fenêtres
Islamiques »
A coté de la conversion totale de la banque passant ainsi de l’activité
bancaire conventionnelle à l’activité bancaire Islamique qui constitue une
solution radicale coupant avec le passé de l’institution, il ya une autre forme
plus souple qui consiste à conserver l’activité conventionnelle tout en
adoptant partiellement l’activité bancaire Islamique.

 Ce qui permet à la banque d’étaler la gamme de ses produits ainsi que


celle de sa clientèle. Cette option s’opère selon la forme des
« Fenêtres Islamiques ».

38
Aperçu sur l’exercice de l’activité bancaire Islamique parallèlement avec
l’activité bancaire conventionnelle : les cas des « Fenêtres Islamiques »

 Sur le plan pratique pour que ces fenêtres soient bien accueillies dans
leur milieu et acquérir la crédibilité nécessaire leur permettant de mener
à bien leur tache dans la transparence, certaines règles doivent être
observées, dont notamment :
 1/ L’observation de la licéité du secteur financé : Comme toute banque
Islamique exerçant l’activité bancaire à part entière, la fenêtre ne doit pas
financer les secteurs interdits par la finance Islamique
 2/ L’indépendance des ressources : les dotations affectées à titre de capital
doivent être indépendantes de l’activité bancaire conventionnelle. C’est ainsi
que ne peuvent pas être affectées à titre de capital, les ressources
provenant uniquement des intérêts de retard, des intérêts d’emprunts
obligataires, des débits des comptes courants etc…
 3/ Indépendance comptable : Les comptes de la clientèle de la fenêtre
Islamique doivent être traités comptablement de manière séparée en raison
de la spécificité des produits et l’attente de la clientèle.

39
Aperçu sur l’exercice de l’activité bancaire Islamique parallèlement avec
l’activité bancaire conventionnelle : les cas des « Fenêtres Islamiques »

 4/ Indépendance administrative : Le personnel travaillant dans la fenêtre


Islamique doit avoir une formation différente de celle dispensée au
personnel de l’activité conventionnelle. Les premières années et pour des
raisons évidentes de coût, on peut avoir les mêmes services (juridique,
risque, suivi, recouvrement etc…) jusqu'à la création des services
indépendants et spécialisés.
 5/ La prise en compte de la conformité de l’activité avec les principes de
la finance Islamique : La question du Comite de la Charia. L’ouverture de la
fenêtre Islamique n’est pas en elle même un engagement de respecter les
principes de la finance Islamique. L’engagement doit être concrétisé par la
constitution d’un Comité de la Charia dont les taches dévolues ont été
mentionnées ci-dessus.

 Qu’en est-il dans la pratique? Certaines banques de renommée internationale


ont opté pour cette solution: HSBC Amana et Standard Chartered Bank. Aux
Emirats 9 fenêtres dont 4 dépendent de banques locales, Bahreïn: 5 fenêtres.
Pour l’Afrique, il y a des mesures en cours dont Afriland au Cameroun
(pratiquement opérationnel) et Coris Bank au Burina Faso sous l’ étude.

40
Les règles régissant les transactions commerciales en droit musulman ou
6 (l‘éthique de la pratique du commerce sous l'empire de la charia)
Les règles régissant les transactions commerciales en droit musulman
ou (l‘éthique de la pratique du commerce sous l'empire de la charia)

En réponse a la question de savoir si en droit musulman la marge


bénéficiaire est plafonné à un pourcentage déterminé, l’Académie
Islamique du Fiqh a traité des questions fondamentales en matière
d'éthique de l'exercice du commerce en général

Nous estimons que cette Résolution contient des principes fondamentaux


en matière commerciale telles que la prohibition de la fraude, les conditions
de la tarification, la sobriété etc…

42
Les règles régissant les transactions commerciales en droit musulman
ou (l‘éthique de la pratique du commerce sous l'empire de la charia)
Premièrement: Le principe consacré par les textes et les règles de la Charia
est de laisser à tout individu la liberté d'acheter, de vendre et de disposer de ses
biens et de son argent, dans le cadre des dispositions des règles de la Charia
Islamique.
Deuxièmement: Il n'existe pas de limitation de la marge bénéficiaire à observer
par les commerçants dans leurs transactions. Cette marge est laissée aux
conditions générales du commerce, à celles du commerçant et des
marchandises, mais à conditions de se conformer à l'éthique de la Charia de
modération, de sobriété, de mansuétude et d'indulgence.
Troisièmement: La nécessite de tenir les transactions à l'abri de tout ce qui
peut être entaché d'illégalité (Prohibé), telle que la fraude, la tromperie,
escroquerie, la falsification, la dissimulation du bénéfice réel, la
monopolisation, qui sont préjudiciables à la société et aux individus.
Quatrièmement: Le Gouvernement n'intervient dans la tarification que lorsqu'il
constate une défaillance évidente dans le commerce et dans les prix, due à des
facteurs artificiels. Dans ce cas, il peut intervenir par les moyens les plus
équitables possibles pour éliminer lesdits facteurs et les causes de la défaillance,
de la hausse illicite des prix et de la fraude
Il faudrait ajouter à cela une autre règle d’une grande importance et une
précision d’ordre général

43
Les règles régissant les transactions commerciales en droit musulman:
Règle de base: celui qui a les avantages a les charges et les risques:
Ce principe veut dire que celui qui tire profit d’une chose doit supporter les
risques et les charges en découlant.
Exemple: Le bailleur qui perçoit des loyers doit supporter les frais
d’assurance du bien loué et subir la dévaluation des biens objet de la
location.
Application: Cette règle trouve aujourd’hui application dans le domaine
financier et en particulier en matière d’ Ijara ou les Comités de la charia
n'ont pas accepté que les frais d'assurance du matériel donné en location
au preneur soient supportés par ce dernier (différence substantielle avec
le leasing dans le système conventionnel ou le preneur supporte les frais
d'assurance.)
Les règles régissant les transactions commerciales en droit musulman
:Précision d’ordre général

 Dans la conception de la finance Islamique , le revenu se justifie soit par un


travail direct soit par un risque lorsqu’il s’agit d’employer l’argent, ce qui
explique la prohibition de l’intérêt faute de risque

Il est à noter que le risque ne doit pas être pour le simple plaisir (jeu au
hasard par exemple) mais doit servir une cause juste et sociale tel qu’un
investissement en partenariat
Les règles régissant les transactions commerciales en droit musulman
:Loi applicable aux contrats de la finance Islamique

 En résumé quant on parle des principes de la finance Islamique à ne pas


enfreindre, on songe particulièrement aux points suivants :
1/ La question des intérêts (reçus ou servis)
2/ La question de l’alea/incertitude en particulier quant à la chose et
au prix.
3/La question des secteurs prohibés (arme, boissons alcoolisés, jeu au
hasard etc…).
4/ La question de la perception de commissions ou autres sans
contrepartie d’un service effectif.

46
7 La finance Islamique et l'Afrique
La finance Islamique et l'Afrique

Pour le continent africain, il y a de grandes opportunités de tirer profit de


ces grandes ressources financières disponibles.
L’emplacement géographique ainsi que les bons rapports des pays africains
avec les pays ou la concentration de la finance Islamique est importante,
sont autant de facteurs positifs de réussite de l’accueil actif de la finance
Islamique sur le sol africain.
 Certains indices montrent l’intérêt manifesté à un certain niveau de la
prise de décision. A titre d’exemple les séminaires d’information et de
formation dispenses a la BCEAO par des experts internationaux en matière
de finance Islamique concrétisent cette tendance.
Nous avons assuré l’année dernière deux sessions de formation à la
demande de la BCEAO (l’une à Abidjan sur les principes de la finance
Islamique, l’autre à Dakar sur certains règles prudentielles émises par IFSB)
La finance Islamique et l'Afrique (suite)

Un autre atout pour les 8 pays membres de l’Union Economique et


Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) sont tous membres de la Banque
Islamique de Développement, laquelle banque finance sous forme
d’assistance technique, les études et les textes régissant l’activité financière
Islamique dans le but de renforcer l’infrastructure juridique des pays
membres.
 C’est dans ce sens qu’une étude visant la « la revue du cadre réglementaire
du système financier en vigueur au sein de l’UEMOA en vue de
l’implémentation de la finance Islamique » a été engagé et que les travaux
ont été remis aux autorités compétentes comme indiqué ci-dessus.
Devant le besoin considérable en matière de ressources pour le
financement de projets en Afrique et compte tenu des exigences du
développement de l’infrastructure dans la plupart des pays de la région, la
finance Islamique peut y contribuer
La finance Islamique et l'Afrique (suite)

Enfin pour ce qui est de l’étude menée dans les pays de l’UEMOA, elle se
présente comme l’unique dans son genre et ce pour 2 raisons au moins:
1. Quant au norme des pays: 8 pays pourront voir en même temps
l’émergence d’un marche financier Islamique disposant d’un système
juridique homogène
2. Quant au domaine couvert par l’étude: l’étude a passé en revue l’
intégralité de la règlementation régionale du marche bancaire, de
l’assurance Takaful, des marches financiers, des systèmes financiers
décentralisés (Micro finance) et de la fiscalité
Liste des normes et principes directeurs éditées par les
8 organisations internationales
Liste des normes éditées par AAOIFI
En attendant la parution de la traduction des Normes par une instance spécialisée, il
est proposé ci-après à titre d'information une traduction limitée aux titres des thèmes
abordes par AAOIFI".

1/ Le commerce de devises
2/ Les cartes de crédit
3/ Le débiteur récalcitrant (usant des mesures dilatoires)
4/ La compensation
5/ Les suretés
6/ la conversion de la banque conventionnelle en banque Islamique
7/ La subrogation
8/ La Mourabaha
9/ L'Ijara (bail)
10/ Le Salam et le Salam parallèle
11/ L'Istisna'a et l'Istisna'a parallèle
12/ La Mousharaka et Sociétés modernes
13/ La Moudharaba

52
Liste des normes éditées par AAOIFI (Suite)
14/ Les crédits documentaires
15/ La récompense d'un effort (Jou'ala)/ appel a un service contre rémunération
16/ Les effets de commerce
17/ Les Soukous d'investissement
18/ La possession
19/ Le prêt
20/ La vente des marchandises dans les marches organises Vente a livrer avec avance de prix Contrat
d'entreprise avec fourniture de matière première par l'entrepreneur/fabriquant
21/ Les effets financiers (actions et obligations)
22/ Les contrats de privilège
23/ Le mandat et la gestion d'affaires
24/ La syndication financière
25/ Le groupe de contrats
26/ L'assurance Islamique
27/ Les indices
28/ Les services bancaires dans les banques Islamiques
29/ Normes et éthique de la Fatwa
30/ Le Tawarraq/Le besoin de liquidité
31/ Les critères de l'alea annulant les transaction
32/ L'arbitrage
33/ Le Waqf (bien de main- morte)
34/ Le louage des services des personnes
35/ La Zakat

53
Liste des normes éditées par AAOIFI (Suite)

36/ Les situations exceptionnelles affectant les engagements


37/ Les conventions de crédit
38/ Les transactions financières par Internet
39/ Le nantissement et son application contemporaine
40/ Les comptes participatifs et la répartition des bénéfices.
41/ La réassurance Takful
42/ les droits pécuniaires et la manière d’en disposer
43/ La faillite
44/ La collecte et l’emploi de la liquidité’
45/ La protection du capital et des investissements
46/ Le mandat d’investissement
47/ Les règles de calcul des bénéfices des transactions
48/ Les options de sécurité

54
Listes des principes directeurs / Guidelines édités par (IFSB)

1. Guiding Principles of Risk Management for Institutions (other than


Insurance Institutions) offering only Islamic Financial Services (IIFS)
2. Capital Adequacy Standard For Institutions (Other Than Insurance
Institutions) Offering Only Islamic Financial Services
3. Guiding Principles On Corporate Governance For Institutions Offering
Only Islamic Financial Services (Excluding Islamic Insurance (Takaful)
Institutions And Islamic Mutual Funds)
4. Disclosures To Promote Transparency And Marketdiscipline For
Institutions Offering Islamic Financial Services (Excluding Islamic
Insurance (Takaful) Institutions And Islamic Mutual Funds)
5. Guidance On Key Elements In The Supervisory Review Process Of
Institutions Offering Islamic Financial Services (Excluding Islamic
Insurance (Takaful) Institutions And Islamic Mutual Funds)
6. Guiding Principles On Governance For Islamic Collective Investment
Schemes

55
Listes des principes directeurs / Guidelines édités par (IFSB)

7. Capital Adequacy Requirements For Sukuk, Securitisations And Real


Estate Investment.
8. Guiding Principles On Governance For Takaful (Islamic Insurance)
Undertakings
9. Guiding Principles On Conduct Of Business For Institutions Offering
Islamic Financial Services
10. Guiding Principles On Shari`ah Governance Systems For Institutions
Offering Islamic Financial Services
11. Standard On Solvency Requirements For Takaful (Islamic Insurance)
Undertakings
12. Guiding Principles On Liquidity Risk Management For Institutions
Offering Islamic Financial Services [Excluding Islamic Insurance (Takaful)
Institutions And Islamic Collective Investment Schemes]

56
Listes des principes directeurs / Guidelines édités par (IFSB)

13. Guiding Principles On Stress Testing For Institutions Offering Islamic


Financial Services [Excluding Islamic Insurance (Takaful) Institutions And
Islamic Collective Investment Schemes]
14. Standard On Risk Management for Takāful (Islamic Insurance)
Undertakings
15. Revised Capital Adequacy Standard for Institutions Offering Islamic
Financial Services [Excluding Islamic Insurance (Takāful) Institutions and
Islamic Collective Investment Schemes]
16. Revised Guidance on Key Elements In The Supervisory Review Process of
Institutions Offering Islamic Financial Services (Excluding Islamic
Insurance (Takāful) Institutions and Islamic Collective Investment
Schemes)

57
9 Les Produits Islamiques
Les principaux contrats de la finance Islamique (1/2)

Si la liste des produits de la finance Islamique est longue et il est difficile de


les passer tous en revue, il est néanmoins possible de sélectionner certains
contrats jugés représentatifs de la quasi- totalité des contrats de la finance
Islamique. A cet effet, 3 contrats ont été sélectionnés :
I. Le contrat Mourabaha : C’est un contrat représentatif des contrats
de financement de l’acquisition de la propriété d’un bien
(Catégorie des contrats de vente)
II. Le contrat Ijara : C’est un contrat représentatif des contrats se
service (proche du contrat de leasing)
III. Le contrat Moudharaba : C’est un contrat représentatif des
contrats de participation et de partenariat (contrat assez
spécifique)

59
Les principaux contrats de la finance Islamique (2/2)

Ci-après les idées clefs gouvernant chaque type des trois (3) produits
ainsi que les étapes procédurales les concernant

Il s’agit de principes directeurs (guidelines) à la fois théoriques et


pratiques permettant la mise en place des trois produits sélectionnés.

60
9. Les Produits Islamiques
I. La Mourabaha
I. La Mourabaha

Présentation Générale :

• La Mourabaha (achat comptant avec revente à terme). Elle veut dire


littéralement "vente a bénéfice". C'est un contrat assez spécifique par
lequel la banque achète sous sa responsabilité, mais à la demande
expresse et sur spécification de son client, une marchandise ou un bien,
puis le lui revend à terme au prix du revient majoré d'une marge
bénéficiaire fixe convenue. Initialement la Mourabaha est une relation
bipartite.

• Devenue un produit bancaire, la Mourabaha a changé de forme et elle


est devenue tripartite (un fournisseur, une institution financière et un
acheteur définitif).

62
I. La Mourabaha

Principes de la Mourabaha :

A/ La banque en qualité de vendeur assume les risques liés à l'opération


d'achat jusqu'à la livraison au client. Le prix ainsi convenu ne subit pas de
modification en cas de retard ou d'anticipation de règlement.

B/ Parmi les caractéristiques de la vente Mourabaha c'est que le client de la


banque doit impérativement être au courant du prix de l'acquisition. Il est
indiqué au contrat avec la marge revenant à la banque (vendeur). La
Mourabaha fait partie des contrats dits de confiance/Fiducie.

C/ La Mourabaha étant une vente a terme, il en résulte qu’il n’est pas


possible de financer par cette technique l’or, l’argent et les devises dont la
licéité de leur vente est subordonnée au paiement au comptant. Pas de
différé en la matière.

63
I. La Mourabaha
Prix :

le prix facturé au client comprend, le prix de l’acquisition et les frais


auxquels s’ajoute la marge bénéficiaire de la banque. Toutes ces
composantes du prix doivent être impérativement dévoilées au client .
C’est la nature du contrat qui l’impose

Il en résulte que :
 Le prix n’est pas librement débattu entre les parties.
 Le prix ne doit pas être lié à un indice variable tel que le Libor
(flottement source d’incertitude).
Remarque: On peut partir du Libor ou autre indice financier pour
déterminer le prix, encore faut il qu’il soit converti en taux au moment
de la signature du contrat Mourabaha.

64
I. La Mourabaha
Commissions :

1. Pas de commissions telle que la commission d’engagement qui n’a pas


sa raison d’être puisque la banque vend un bien qui est supposé lui
appartenir et ne donne pas un crédit dont les fonds seraient procurés
du marché monétaire par exemple.
2. Pour certains projets qui nécessitent une étude de faisabilité, la
banque peut percevoir une commission d’étude contre ce service à
condition que le client soit préalablement informé.

65
I. La Mourabaha
La Promesse Ferme d’Achat :

La banque ne procède pas à des ventes directes de biens pour des raisons à la fois
légales et pratiques, mais elle achète sur ordre de son client d’où le nom de la
« Mourabaha pour le donneur d’ordre », elle est en droit de s’assurer que le client
achète la marchandise une fois acquise par la banque d’où l’exigence d’une promesse
ferme de la part du client d’acheter la marchandise.

 Conséquences : La banque peut demander au client une somme d’argent sous


forme de « gage de sérieux ».

 Utilité : Si le client manque à honorer sa promesse d’acheter le bien, la banque,


obligée de vendre le bien à une tierce personne, peut subir un préjudice financier.
Elle est en droit de faire jouer la marge du sérieux en percevant la différence entre
le prix de revient et le prix effectif de vente. Si le montant retenu à titre de gage de
sérieux est supérieur au préjudice, la banque lui rend la différence. Si par contre la
marge n’est pas suffisante, la banque peut réclamer la différence. C’est à ce niveau
que la marge du sérieux diffère des arrhes.

66
I. La Mourabaha

• Role du Client / Donneur d’ordre


Le client de la banque étant le premier concerné par l’acquisition de la marchandise,
il peut à cet effet présenter à la banque des offres de prix obtenues auprès des
fournisseurs choisis par lui libellées au nom de la banque ou sans destinataires
(facture pro forma par exemple).
• Rôle de l’ordre dans les étapes
Si l’offre est adressée au nom du client et qui l’a acceptée, la vente étant conclue et le
client est devenu propriétaire avant la banque, cette dernière ne peut intervenir par
le biais de la Mourabaha sous peine de devenir un simple financeur sans risque qui
justifie les bénéfices perçus. Solution: Pour être éligible au financement sous le
régime Mourabaha, la première vente doit être résolue.
Le client peut être mandaté par la banque d’acheter la marchandise au nom de la
banque. Le client agit ainsi uniquement en qualité de mandataire.
• Résultat
La banque ne peut pas l’obliger à supporter les risques du transport ou du stockage
de la marchandise. Si la banque est suffisamment équipée pour acheter directement
la marchandise sans mandater le client serait mieux, car mandater le client lui-même
d’acheter une marchandise qui va lui revenir et la réceptionner est source de
polémique alors qu’une telle pratique est licite.

67
I. La Mourabaha

Qualité du Client donneur d’ordre :


la Mourabaha n’est pas permise en présence du cas ou le client donneur est
lui même le fournisseur ou son mandataire ou si le fournisseur est une
société dont le donneur d’ordre est propriétaire.

Raison de la prohibition : On est en présence d’un cas ou il n’ya pas transfert


de richesse. Il ya un seul patrimoine. Il ya un risque de tomber sous le coup
des transactions suspectes: achat d’un bien au comptant auprès d’une même
personne et lui vendre le même bien a terme a un prix supérieur (assimilée a
la INA, laquelle est prohibée)

68
I. La Mourabaha
Règlement du Prix de la Mourabaha :
a) Si le client n’arrive pas à régler les sommes dues à bonne date, la
banque ne peut pas lui imputer des pénalités de retard. Si elle procède
à un rééchelonnement, elle ne peut non plus percevoir un supplément.

b) Si le client est en mesure de payer mais recourt à des mesures


dilatoires, une pénalité peut être stipulée au contrat, mais doit être
affectée à des œuvres charitables, autrement dit les pénalités ne
profitent pas à la banque.

c) Quant au paiement par anticipation, il ne doit pas ouvrir


automatiquement droit à un rabais. Mais la banque une fois saisie de la
demande peut accorder un rabais. Dans tous les cas, il ne doit pas s’agir
d’une clause insérée au contrat par laquelle la banque s’engage
d’accorder un rabais contre le paiement anticipé.

69
I. La Mourabaha
Clauses permises dans le contrat Mourabaha :

Comme tout contrat de financement, ce contrat peut comporter les


clauses suivantes :

 Il peut être stipulé la déchéance automatique du terme en cas de


retard dans le paiement des sommes dues à leur échéance ou
après un certains temps (tel que deux échéances impayées).
Toutefois la banque tient compte du degré d’objectivité des
causes du retard.
 Prendre des garanties personnelles ou réelles
 Prévoir des clauses d’exonération des vices

70
I. La Mourabaha
Procédure de la Mourabaha :

1. A la demande expresse de son client, la banque achète des


marchandises spécifiées par son client. C'est un contrat passé entre la
banque et le fournisseur sans l'intervention du client de la banque.
C'est le premier contrat passé dans le cadre de l'opération.

2. Une fois que la banque est entrée en possession du bien demandé,


elle le vend à son client au prix d'achat (payé par la banque au
fournisseur) majoré d'une marge convenue d'un commun accord.
C'est le deuxième contrat passé dans le cadre de l'opération.

3. Apres avoir pris possession de la marchandise, le client entreprend le


payement du prix selon les termes convenus.

71
I. La Mourabaha
Procédure de la Mourabaha - Remarques

1. La Mourabaha ne peut consister dans l'avance d'une somme d'argent


au client pour acheter une marchandise déterminée.
2. Elle ne peut consister également dans l'achat par la banque de la
marchandise en qualité de mandataire du client puis elle récupère le
montant de la marchandise majoré d'un pourcentage

72
I. La Mourabaha

Chronologie détaillée du déroulement du financement sous forme de


Mourabaha. La chronologie est à respecter avec rigueur (1/2)
1. La passation d’une demande: Le client/donneur d’ordre adresse à la
banque une demande de financement « Mourabaha ». Comme toute
demande de financement, elle comprend des informations concernant
le client lui-même, le secteur d’activité, la nature de la marchandise
demandée, les garanties à consentir etc…
2. L’approbation de la demande: Après examen de la demande et son
approbation par le département concerné de la banque, l’acceptation
de financement est signifiée au client.
3. La promesse ferme : En réponse à l’acceptation de la banque, le client
adresse à la banque une promesse ferme d’acheter la marchandise une
fois entrée dans la propriété de la banque (peut prendre la forme d’un
contrat signé par les deux parties).

73
I. La Mourabaha

Chronologie détaillée du déroulement du financement sous forme de


Mourabaha. La chronologie est à respecter avec rigueur (2/2)

4. L’achat de la marchandise par la banque auprès du fournisseur : Sur la


base de la promesse ferme du client , la banque va conclure un contrat
d’achat avec le fournisseur
4 bis. Mandat donné au client d’agir au nom de la banque : la banque peut
mandater le client pour négocier et réceptionner la marchandise et
même conclure le contrat avec le fournisseur mais agissant en tant
que mandataire (selon le régime du mandat)
5. la conclusion du contrat Mourabaha avec le client : Devenue
propriétaire du bien, la banque conclut un contrat Mourabaha avec le
client. C’est la pièce maitresse et c’est l’aboutissement de la procédure
engagée de 1 à 4

74
I. La Mourabaha

Remarque quant à la pratique de la Mourabaha

On reproche souvent aux IFI de mettre l’accent sur le financement du


commerce à court terme qui est la Mourabaha qui n’est qu’une simple
reproduction des activités des banques traditionnelles, alors que les
opérations de type Moudharaba (vrai partenariat) sont négligées.

En terme de statistiques le reproche est réel, mais dire que la


Mourabaha est la reproduction du système bancaire classique occulte la
différence entre le prêt d’argent contre intérêt et la Mourabaha. De
même la notion de risque ne doit pas être négligée dans le système
financier Islamique.

75
9. Les Produits Islamiques
II. L’Ijara
II. l’Ijara

1. Définition :
C'est le bail qui peut être suivi d'une option d'acquisition du bien donné à
bail. Il en résulte que le bail peut être sous une forme qui ne se termine
pas par l'acquisition des biens loués par le preneur. Par contre lorsque le
bailleur donne au preneur à bail l'option d’acquérir les biens loués, on est
en présence d'une Ijara (telle que conçue par la FI), qui serait proche du
régime du crédit-bail.
Si l'Ijara s'apparente au crédit-bail, en ce qu'il y a une option en faveur du
locataire pour acquérir le bien donne en location en fin du bail, une
différence substantielle subsiste
le cours des loyers dans l'Ijara ne peut commencer qu'a partir du moment
ou le preneur a pris possession du bien objet du bail, alors que dans le
crédit-bail les échéances commencent à courir à partir du moment ou le
contrat de bail est signé indépendamment de la mise à disposition de la
chose affectée en location.

77
II. l’Ijara

2. Loyers :
Les loyers payés sont plus élevés que les loyers de location ordinaire parce
qu’il s’agit en réalité de loyers d’acquisition.

 Il est à noter que les loyers dans l’Ijara peuvent varier, comme ils peuvent
être indexés à un indice comme le Libor à condition que le premier loyer
soit déterminé avec exactitude. Pour le reste des loyers un seuil minimum et
maximum est à prévoir (Eviter la fluctuation excessive équivalente au
Gharar/incertitude)

Explication: L’Ijara est un contrat a exécution successive (contrairement à la


vente Mourabaha ou l’exécution est instantanée), le loyer peut varier en
fonction du marché

78
II. l’Ijara

3. La maintenance du bien donne a bail :

Etant propriétaire du bien jusqu’au paiement du dernier loyer et percevant


des loyers périodiques, le bailleur supporte les frais de maintenance du
bien donné à bail ainsi que les frais d’assurance.

La maintenance dont il s’git est celle concernant l’ossature de la chose


permettant de perpétuer l’usage. La maintenance courante est à la charge
du preneur.

79
II. l’Ijara

4. La promesse ferme de prendre a bail le bien :


La banque ne procède pas à des locations directes de biens pour des raisons à la
fois légales et pratiques, mais s’approprie sur ordre de son client, elle est en
droit de s’assurer que le client loue le bien une fois qu’elle l’a acheté, d’où
l’exigence d’une promesse ferme de la part du client.
Devant une promesse ferme, la banque peut demander au client une somme
d’argent sous forme de « gage de sérieux » (comme dans le cas de la
Mourabaha).
1. Si le client manque à honorer sa promesse de louer le bien, la banque peut
subir un préjudice financier en vendant le bien à une tierce personne à un
prix inferieur au prix d’acquisition.
2. Elle est en droit de faire jouer la marge du sérieux en déduisant la différence
entre le prix de revient et le prix effectif de vente.
3. Si le montant retenu à titre de gage de sérieux est supérieur au préjudice, la
banque lui rend la différence. Si par contre la marge n’est pas suffisante, la
banque peut réclamer la différence. C’est à ce niveau que la marge du
sérieux diffère des arrhes

80
II. l’Ijara

5. Le rôle que peut jouer le client / preneur :


a) Le client de la banque étant le premier concerné par la location du bien, il
peut à cet effet présenter à la banque des offres de prix obtenues auprès
des fournisseurs choisis par lui libellées au nom de la banque ou sans
destinataire.
b) Le client peut être mandaté par la banque d’acheter le bien objet de la
location au nom de la banque. Le client agit ainsi uniquement en qualité
de mandataire.
Résultat: La banque ne peut pas l’obliger à supporter les risques du
transport ou du stockage du bien. Si la banque est suffisamment équipée
pour acheter directement le bien sans mandater le client serait mieux, car
mandater le client lui-même d’acheter une marchandise qui va lui revenir
par le bail et la réceptionner est source de polémique.

81
II. l’Ijara

6. Le règlement des loyers


(a) Si le client n’arrive pas a régler les sommes dues à bonne date, la banque
ne peut pas lui imputer des pénalités de retard.
(b) Si elle procède à un rééchelonnement, elle ne peut non plus percevoir
un supplément.
(c) Si le client est en mesure de payer mais recourt à des mesures dilatoires,
une pénalité peut être stipulée au contrat, mais ne doit pas revenir à la
banque.
(d) Le paiement par anticipation, ne doit pas ouvrir automatiquement droit
à un rabais. Mais la banque une fois saisie de la demande peut accorder
un rabais. Dans tous les cas, il ne doit pas s’agir d’une clause insérée au
contrat par laquelle la banque s’engage à accorder un rabais contre le
paiement anticipé.

82
II. l’Ijara

7. Les clauses permises dans le contrat Ijara


Comme tout contrat de financement, ce contrat peut comporter les clauses
suivantes :
• Il peut être stipulé la déchéance automatique du terme en cas de retard
dans le paiement des sommes dues à leur échéance ou après un certains
temps (tel que deux échéances impayées). Toutefois la banque tient
compte du degré d’objectivité des causes du retard.
• Prendre des garanties personnelles ou réelles
Clause incompatible avec l’Ijara: L’Ijara est la vente uniquement de
l’usufruit (sans la nue propriété), elle ne peut pas comporter une clause
d’exonération des vices, alors qu’une telle clause est concevable en matière
de Mourabaha.

83
II. l’Ijara

8. L’appropriation du bien en fin de période


Ayant une finalité d’acquisition du bien, ce droit appartient au preneur dans
la mesure où la banque s’est engagée à lui céder le bien une fois les loyers
dument payés.

Cet engagement peut prendre 3 formes :


• Opérer une donation en faveur du preneur
• Opérer une cession à un prix symbolique
• Opérer une vente au prix du bien le jour de la cession

Clause non acceptable: La fixation du prix de la cession du bien dès le début


de la période, appelée valeur résiduelle, car on ne peut savoir la valeur du
bien en début de période.

84
II. l’Ijara

Procédure de l’Ijara (1/3)

A la demande expresse de son client qui postule pour la location d’un bien,
la banque achète le bien spécifié par le futur preneur. C'est un contrat
passé entre la banque et le fournisseur sans l'intervention du client de la
banque. C'est le premier contrat passé dans le cadre de l'opération.

Une fois la banque est entrée en possession du bien demandé, elle le loue
a son client selon un loyer fixe d’un commun accord. C'est le deuxième
contrat passé dans le cadre de l'opération. Apres avoir pris possession du
bien, le client commence a payer les loyers.

85
II. l’Ijara
Procédure de l’Ijara (2/3)
Chronologie détaillée du déroulement du financement sous forme d’Ijara. La
chronologie est à respecter avec rigueur, la validité du contrat en dépend.

1. La passation d’une demande: Le client postulant pour la location d’un


bien adresse à la banque une demande de financement « Ijara ». Comme
toute demande de financement elle comprend des informations
concernant le client lui-même, le secteur d’activité, la nature du bien à
louer, les garanties a consentir etc…
2. L’approbation de la demande: Apres examen de la demande et son
approbation par le département concerné de la banque, l’acceptation de
financement est signifiée au client.
3. La promesse ferme : En réponse a l’acceptation de la banque, le client
adresse à la banque une promesse ferme de louer le bien une fois entré
dans la propriété de la banque (peut être un contrat signé par les deux
parties)

86
II. l’Ijara

Procédure de l’Ijara (3/3)

4. La vente du bien au preneur enfin de période :


La banque s’engage par acte séparé du contrat de la location à vendre le bien en
fin de période selon une formule convenue dès le départ et qui consiste dans
l’une des trois formules sus-indiquées.

4.bis Mandat donne au client d’agir au nom de la banque :


la banque peut mandater le client pour négocier et réceptionner le bien donné
à bail et même conclure le contrat avec le fournisseur mais agissant en tant que
mandataire.

5. La conclusion du contrat Location avec le client :


 Devenue propriétaire du bien, la banque conclut un contrat Ijara avec le client.
C’est la pièce maitresse et c’est l’aboutissement de la procédure engagée de 1 à
4.

87
9. Les Produits Islamiques
III. La Moudharaba
III. la Moudharaba

Définition :
C'est une opération conclue entre
a) un pourvoyeur de fonds / Rab Ul mal /détenteur de capital qui avance le
capital.
b) et un Moudharib / Gestionnaire qui sera chargé de la gestion dudit
Capital .

89
III. la Moudharaba

Présentation Générale :
1. Le Moudharib ou agent (entrepreneur/gestionnaire) est donc celui qui
dirige le projet de la Moudharaba en apportant son savoir faire et
agissant sous sa seule responsabilité.
2. La perte, est uniquement supportée par le pourvoyeur de fonds (sauf
mauvaise gestion caractérisée), alors que les bénéfices sont repartis
selon une clef de répartition convenue d’avance.
3. Un parallèle peut être établi entre la Moudharaba et la société en
commandite simple (on trouve deux catégories d'associés : Le
commanditaire et le commandité avec le principe de la non immixtion de
la gestion de la part du commanditaire).
4. Ces points communs doivent être laissés dans leur juste proportion afin
d'éviter toute imprécision dans la comparaison. Il y a des différences
substantielles notamment quant à la responsabilité du commandité.

90
III. la Moudharaba
Pratique de la Moudharaba :

La Moudharaba telle qu’elle est pratiquée par la finance Islamique moderne prend
deux formes selon la place occupée par la banque.
1. Première forme: Si la banque reçoit des fonds du public qui veut investir, elle
agit en qualité de Moudharib (Agent/Gestionnaire) alors que le public est
pourvoyeur de fonds.
Dans la pratique bancaire, ces rapports prennent la forme d’un compte bancaire
connu dans la jargon de la finance Islamique de « Compte participatif non
affecté ou absolu ». Cette opération est la plus répandue et la plus développée.
La Moudharaba restrictive est rare.

2. Deuxième forme: Si la banque avance les fonds alors que le client agit en qualité
de Moudharib/Agent/Gestionnaire, dans ce cas un contrat de Moudharaba est
établi entre les parties. Le contrat va spécifier le secteur, les taches a accomplir
par le gestionnaire etc..
Cette deuxième forme de Moudharaba est d’une pratique très réduite due à une
difficulté de suivi par la banque et du contexte négatif général qui règne auprès
des Moudharib/gestionnaires qui, en face d’une banque qui leur fournit des
fonds sous forme de partenariat sans engagement de rembourser les fonds, ne
vont pas user de toute la diligence requise (constat à ne pas généraliser).
91
III. la Moudharaba

Règles régissant la Moudharaba en tant que compte participatif :


1. Le revenu du compte participatif non affecté (servi au déposant) ne peut pas
être une somme forfaitaire mais doit être toujours un pourcentage des
bénéfices à réaliser (raison).
2. Les pertes éventuelles sont subies par les investisseurs/détenteurs des
comptes participatifs, sauf négligence prouvée de la banque.
3. La banque agissant en qualité de Moudharib/Agent/Gestionnaire ne peut pas
s’engager à garantir le principal du montant déposé ou une part des bénéfices
sous peine d’enfreindre les règles de la Moudharaba.
4. S’agissant d’un compte bancaire et sachant que la banque a les moyens de
savoir les bénéfices réalisés du moins de manière approximative, les bénéfices
peuvent être distribués tous les trimestres par exemple, formule appréciable
par la clientèle et en particulier les petits déposants mais cette distribution
toujours doit être faite à titre d’avance qui peut être réajustée la fin de l’année
au moment où les bénéfices seront définitivement connus (hypothèse non
probable du fait que la banque essaye de servir le minimum au cours des deux
premiers trimestres par exemple).

92
III. la Moudharaba

Règles régissant la Moudharaba en tant que projet ou la banque agit en


qualité d’apporteur de fonds et le client Gestionnaire :
Les grands principes régissant la Moudharaba tel que le partage des
bénéfices selon un pourcentage arrêté d’avance et la prise en charges des
pertes par l’apporteur de fonds (sauf négligence du Gestionnaire)
demeurent inchangés.
Toutefois certains principes, tout en étant communs aux deux modes de la
Moudharaba, sont plus présents dans cette deuxième catégorie de la
Moudharaba.

93
III. la Moudharaba

1. Les opérations a titre gratuit :


Les opérations a titre gratuit telle qu’une donation ou renonciation à une
créance sont formellement interdites sauf autorisation expresse de la part
de l’apporteur du capital.
Raisons:
Les fonds de la Moudharaba ne sont entre les mains du Gestionnaire qu’à
titre de fiducie/ amana. Il n’a pas le droit d’en disposer comme un véritable
propriétaire.

94
III. la Moudharaba

2. L’emprunt au nom de la Moudharaba (ou engager la Moudharaba au


delà de son capital):

Cette hypothèse suppose que le Gestionnaire achète à crédit pour un


montant dépassant le capital de la Moudharaba ou emprunte auprès d’un
tiers. Cette opération est interdite sauf autorisation de l’apporteur des
Fonds.
Raisons:
L’emprunt constitue une augmentation de fait du capital de la Moudharaba,
ce qui alourdit les engagements de l’apporteur des fonds seul tenu de
supporter les pertes.

95
III. la Moudharaba

3. La vente à terme par le Gestionnaire:

C’est une limitation parfaitement compatible avec la finalité de la


Moudharaba.
En effet, L’apporteur des fonds étant seul responsable des pertes alors qu’il
n’a pas le droit à une gestion directe. Il en résulte qu’il est en droit de se
prémunir contre les risques par des clauses de ce type (Moudharaba
restrictive).

96
III. la Moudharaba

4. L’effectivité du capital :
L’apporteur des fonds doit remettre au Gestionnaire un capital effectif. Il en
résulte que si le Gestionnaire est débiteur d’une somme vis-à-vis de
l’apporteur des fonds, cette dette n’est pas constitutive d’un capital effectif.
Egalement une créance de l’apporteur des fonds contre une tierce
personne n’est pas non plus constitutive d’un capital effectif.
Raisons:
Il n’y a pas une certitude que le Gestionnaire va disposer réellement du
capital à fructifier. Un risque de servir des intérêts est possible faute de
capital.

97
9. Les Produits Islamiques
Lois applicables aux contrats de la Finance Islamique
Loi applicable aux contrats de la finance Islamique

Comme il a été annonce ci-dessus, la perception des intérêts est


expressément bannie par la législation musulmane. Or le système
financier conventionnel est basé essentiellement sur les intérêts
considérés comme étant la rémunération de la location de l'argent. Il en
résulte qu'on est en présence d'une contradiction à un moment où la
finance Islamique gagne du terrain à travers le monde et en particulier en
Europe et qui aspire à devenir une finance universelle.

Etant soumise aux principes du droit musulman, mais aussi au droit positif
qui lui octroie l'autorisation d'exercice (l‘agrément et assure le contrôle),
l'institution financière Islamique est en présence de deux systèmes qui,
s'ils ne sont pas antinomiques, peuvent se contredire.

99
Loi applicable aux contrats de la finance Islamique

Il en résulte que la connaissance du droit applicable est devenue chose


pressante, en particulier lorsqu'il s'agit de financement mixte entre des
institutions financières se réclamant de différentes cultures juridiques:
1. Quelle est la situation actuelle en la matière?
2. Quelles sont les solutions et les alternatives possibles devant des
situations non satisfaisantes pour l'une ou l'autre partie?

100
1/ La situation actuelle en matière de droit applicable

 L'application pure et simple du droit positif.


 L'application du droit positif avec la condition de ne pas contredire les
principes du droit musulman.
Les deux alternatives vont se révéler inadéquates pour les institutions
financières Islamiques, d'où la recherche d'une alternative.

101
1/ La situation actuelle en matière de droit applicable
a. l'application pure et simple du droit positif – Arguments (1/2)
Il est à remarquer au départ que le droit positif, en tant que système codifié et
homogène, ne comporte pas par principe des mesures foncièrement
contradictoires avec le droit de la finance Islamique.
A l'appui de cette alternative, on peut avancer les arguments suivants:
(a) La finance Islamique relève de ce qu'on appelle le Fiqh des transactions
(Fiqh Muamalat) et non du Fiqh Ibadat (Rituelle):
Contrairement aux Ibadats qui sont orientées vers la vie religieuse du
musulman au sens strict (Rituel), les Muamalat sont les relations sociales entre
les musulmans eux-mêmes et entre les musulmans et les non-musulmans. Ce
sont des transactions financières qui sont gouvernées par la raison et
l'innovation d'où l'affirmation par les Jurisconsultes musulmans de l'existence
de contrats innommés en droit musulman. Il en résulte que des règles tels que
la réparation du préjudice subi, le droit a la défense, la présomption de bonne
foi, la répétition de l’indu etc... sont des règles communes au droit positif et au
droit musulman.

102
1/ La situation actuelle en matière de droit applicable
a. l'application pure et simple du droit positif – Arguments (2/2)

(b) La référence explicite et souvent implicite faite par le droit positif au droit
musulman en cas de vide juridique:
Cette référence qui se trouve pratiquement dans tous les pays musulmans à
des dégrées différents est de nature a atténuer les divergences entre les deux
systèmes.

Mais des difficultés d’ordre pratique ont poussé les Comités de la charia à
imaginer une atténuation à l’application absolue du droit positif.

103
1/ La situation actuelle en matière de droit applicable
b. L'application du droit positif sans enfreindre les règles du droit musulman
L'exemple type de la mise en œuvre de cette formule est la clause devenue célèbre
dans les contrats des institutions financières Islamiques quand elles sont parties
dans un contrat avec une institution pratiquant le système conventionnel. La
solution imaginée répond a la fois:
 à un souci commercial qui consiste a ne pas perdre des opportunités.
 et un souci d‘éthique qui consiste à être fidèle à ses statuts l'obligeant au respect
des principes de la finance Islamique.

Cette clause est généralement ainsi libellée: "En cas de litige entre les parties du fait
ou a l'occasion du présent contrat, c'est le droit anglais qui constitue la loi
applicable, a condition de ne pas enfreindre les principes du droit musulman".
Cette clause voulue comme étant un compromis entre le droit positif et le droit
musulman a abouti dans la pratique a écarter l'application du droit musulman.
Cette exclusion a pris deux formes:
a) Tantôt une exclusion totale.
b) tantôt une exclusion partielle.

104
1/ La situation actuelle en matière de droit applicable
b. L'application du droit positif sans enfreindre les règles du droit musulman
(a) l'exclusion totale et absolue du droit musulman:
Le cas qui illustre bien cette situation est le cas "ARAMCO". Il s'agit d'une
compagnie américano-saoudienne d'exploration et de commercialisation
des produits pétroliers.
La résolution d'un éventuel litige entre les parties est régie par une clause
d'arbitrage dont le droit applicable est le droit musulman selon le Rite
Hanbalite. Apres la survenance d'un litige, la partie saoudienne a argué que
le contrat relève du droit administratif. L'arbitre a conclu que le droit
musulman ignore la notion de droit administratif.

105
1/ La situation actuelle en matière de droit applicable
b. L'application du droit positif sans enfreindre les règles du droit
(b) L'exclusion partielle du droit musulman:
Pour écarter partiellement le droit musulman, plusieurs arguments ont été
avancés:
L'exclusion pour défaut de codification du droit musulman:
Objectivement, l'argument est réel et nécessite une réflexion de la part des
Jurisconsultes musulmans, car les dispositions et les règles du Fiqh telles
qu'elles sont éparpillées dans plusieurs ouvrages du Fiqh - souvent très
anciens-, n'aident pas le juge non familiarisé avec le droit musulman a
cerner avec aisance le sens et la portée de la règle.
Mais ce qui est un peu étrange dans l'argument soulevé par le juge anglais,
dont le système juridique est régi par le droit coutumier « common law »
donc non codifié.

106
1/ La situation actuelle en matière de droit applicable
b. L'application du droit positif sans enfreindre les règles du droit
(b) L'exclusion partielle du droit musulman (suite)
L'exclusion par l‘interprétation de la clause comme étant une option:
Saisi d'un litige bancaire comportant la clause "En cas de litige entre les
parties du fait ou à l'occasion du présent contrat, c'est le droit anglais qui
constitue la loi applicable, à condition de ne pas enfreindre les principes du
droit musulman", le juge anglais a vu dans la clause une option lui donnant
le droit de choisir entre le droit anglais et le droit musulman.
Le juge a évidemment choisi le droit anglais dont il est supposé mieux le
connaitre et a écarté le droit musulman en ajoutant que les parties
n'avaient pas réellement l'intention de recourir au droit musulman en tant
que droit applicable a leur litige, mais pour une pure question d‘éthique.

107
2/ Quelles sont les solutions plausibles pour l'industrie financière
Islamique?
2-1/ L'application des Normes AAOIFI avec les Résolutions de l‘Académie Islamique du
Fiqh comme étant une codification partielle du Fiqh des transactions.
Comme il a été énoncé ci-dessus, l'AAOIF a édité plus de 80 Normes (éthiques,
comptables et produits) couvrant les principaux produits financiers Islamiques en
vigueur.
Toutefois et à supposer que les Normes de AAOIFI soient acceptées par toutes les parties
au litige comme étant leur droit applicable (car les Normes ne sont obligatoires que dans
certains pays), cette alternative ne constitue pas une issue sure et décisive dans la
résolution du litige et ce, pour les raisons suivantes :
Le contenu de la Norme est conçu dans un esprit descriptif du produit tenant compte
principalement de sa conformité avec les principes de la Charia. Il en résulte que la
Norme ne couvre pas tous les détails de l‘opération en réglementant les questions a
surgir
 Les Normes éditées malgré leur nombre ne couvrent pas tous les domaines des litiges.
En pratique, le litige ne nait pas souvent de l'inobservation des dispositions de la Charia
du fait que les contrats de la finance Islamique sont déjà approuvés par les Comités de
la Charia avant leur soumission a la clientèle, mais plutôt des effets de la résiliation d'un
contrat, le manquement dans la gestion, la réparation du dommage subi etc...

108
2/ Quelles sont les solutions plausibles pour l'industrie financière
Islamique?
2-2/ Le recours a l'arbitrage amiable composition:
Le juge amiable compositeur est l'arbitre qui, à la demande expresse des parties,
dispose de larges prérogatives dans l‘appréciation du résultat du litige puisqu'il n'est
pas lié par un droit quelconque, mais tranche selon les principes de l‘équité. Egalement,
l'arbitre amiable compositeur est libre des règles de procédures sauf les plus
nécessaires à la bonne marche de la justice (tel que le respect du droit a la défense, le
principe du contradictoire ou le respect des délais etc...).

Cette formule pourrait constituer une réponse au problème du droit applicable puisqu'il
n'y a pas de droit applicable, mais plutôt des principes généraux du droit.
Alternative limitée: Dans l’arbitrage international la notion d‘équité pourrait par
exemple faire l'objet d‘appréciation différente. Dans certaines cultures juridiques la
condamnation du débiteur au paiement des intérêts de retard est perçu comme étant
équitable, alors que dans d'autres cultures juridiques une telle condamnation est
inéquitable en particulier lorsque le débiteur est réellement incapable de payer a
bonne date.

109
2/ Quelles sont les solutions plausibles pour l'industrie financière
Islamique?
2-3/ La formule d'un contrat détaillé(1/2)
Cette formule consiste dans la bonne rédaction des clauses du contrat, ce qui est une
règle générale pour tous les contrats, mais en matière de droit applicable aux produits
financiers Islamiques, la question prend une autre ampleur.
Dans notre domaine, cette formule consiste à identifier les questions sujettes à
divergence entre le droit positif et le droit musulman (ce qui suppose une étude
préalable des deux systèmes pour pouvoir recenser les domaines de divergence) en
essayant de donner à ces questions sensibles des réponses contractuelles afin de
limiter au maximum l'intervention du juge ou des arbitres.
Ces questions diffèrent d'un contrat a un autre, mais on peut citer a titre d'exemple
quelques questions sujettes a généralisation:
a. La précision du contenu de la clause pénale qui peut être insérée dans un contrat de
finance Islamique. Une telle clause n'a pas les mêmes effets qu'en droit positif. En
droit positif, la clause pénale s'applique aux dettes non payées, alors qu'en droit
musulman, elle ne s'applique qu'aux cas de retard dans l‘exécution d'un service telle
que la livraison tardive des travaux par l'entrepreneur (istisna’a par exemple).
b. La clarification de la position des parties au contrat quant a la question du manque a
gagner qui n'est pas d'usage en droit musulman et que le droit positif le reconnait.

110
2/ Quelles sont les solutions plausibles pour l'industrie financière
Islamique?
2-3/ La formule d'un contrat détaillé (2/2)
c. La clarification du régime des sommes avancées, car le droit positif - à défaut de
qualification précise par les parties - a tendance à qualifier les sommes avancées
comme étant des arrhes. Or, certains produits de la finance Islamique font recours à
une avance de l'argent sans que cette avance soit constitutive d'arrhes. A titre
d'exemple, le paiement de ce qu'on appelle "la marge du sérieux" dans la
Mourabaha où la promesse est ferme. C’est une somme qui permet a la banque
devant le refus du client d’honorer sa promesse de percevoir uniquement la
réparation du préjudice réel.

111
2/ Quelles sont les solutions plausibles pour l'industrie financière
Islamique?
2-4/ L'adoption de la formule de l'arbitrage selon les règles et procédure du Centre
International Islamique de Réconciliation et d'Arbitrage "IICRA"
IICRA, dont Dubaï est le siège social, est une institution internationale ayant pour
mission d’organiser le règlement des différends financiers ou commerciaux qui peuvent
surgir entre les institutions financières ou commerciales qui optent pour l’application
d’une loi non contraire avec les principes de la finance Islamique, ou entre ces
institutions et ses clients par la voie de la réconciliation et de l’arbitrage.
IICRA a été créée par la conjonction des efforts de la Banque Islamique de
Développement, du Conseil Général des Banques et Institutions Financières Islamiques
et de l’Etat des Emirats Arabes Unis en sa qualité d’Etat de siège du Centre. La date
effective du démarrage de ses activités est le premier janvier 2007.
IICRA a opté pour l'arbitrage spécialisé qui comporte plusieurs avantages dont les plus
importants sont:
– l’approfondissement des concepts d’arbitrage professionnel dans ce secteur par la
formation des arbitres combinant les aspects techniques, juridiques et charaique.
– la promotion de l’industrie financière Islamique par la résolution des litiges qui tout
en tenant compte du droit choisi par les parties œuvre a ne pas ne contredire les
principes de la finance Islamique.

112
2/ Quelles sont les solutions plausibles pour l'industrie financière
Islamique?
Quelques pratiques harmonieuses :
A titre d’exemple, les juges aux Emirats Arabes Unis, en partant des règles du Code
Civil et Commercial (principalement), connaissent des questions de la finance
Islamique en appliquant les principes généraux du droit des contrats aux produits
de la finance Islamique en tenant compte des spécificités de ces produits.
Il arrive au juge de constater qu’un contrat n’est pas connu dans le Code Civil ou
Commercial, mais il constate néanmoins qu’il est connu dans le Fiqh
(jurisprudence Islamique) et il s’y réfère.
Cette pratique est encourageante en ce qu’elle prouve que la perception du juge
du vide juridique s’opere de manière positive et que la non stipulation expresse
d’un produit dans un Code quelconque n’est pas suffisante pour l’exclure de la
seine juridique.
Il est à noter qu’il arrive également que le juge requalifie le contrat telle que la
requalification du contrat Ijara en contrat de vente à terme ou le Contrat
Tawarrouk “monétisation” en contrat de prêt avec intérêt.

113
2/ Quelles sont les solutions plausibles pour l'industrie financière
Islamique?
Quelques pratiques harmonieuses (Suite) :
La requalification étant grave pour l’institution financière Islamique (crédibilité,
manque a gagner etc…), elle appelle par conséquent à agir dans deux sens:
1. former les juges et les auxiliaires de justice (avocats, experts etc…) pour faire
face à une industrie qui comporte des spécificités et dont les nuances sont
d’une grande portée pratique (différence entre les Soukouks et les titres de
créances à titre d’exemple).
2. Inviter les institutions financières Islamiques (et en particulier les départements
juridiques) à donner une attention particulière:
a) A la formulation des clauses des contrats et en particulier quant au
déroulement de la procédure de chaque produit.
b) A la finalité de chaque produit : Ne pas transposer les clauses propres à un
contrat déterminé a un autre au risque de le défigurer avec les
conséquences pratiques qui en découlent (requalification).

114
Merci pour votre attention

DR. ABDESSATTAR KHOUILDI


Secrétaire General Du Centre
International Islamique De Réconciliation
Et D’Arbitrage (IICRA) – Dubaï

Office Phone: (+971-42949292)


Office Fax: (+971-42959540)
Mobile : +971-508928788
Email : [email protected]/
[email protected]

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