Risques
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Risques
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RISK
La notion de risque n’est pas nouvelle dans les entreprises (Knight, 1921). Il
est présent dans toute action, fait partie de l’univers des entrepreneurs
(Schumpeter, 1926) ; il est inhérent à toute décision :
« Décider, c’est choisir, en univers incertain notamment, c’est prendre
un risque en espérant que le choix s’avérera a posteriori judicieux. »
(Persais, 2003). Le risque est ainsi à rapprocher de l’action. La prise de risque
est en soi la conséquence de la prise de décision dans un but précis : «
L’évènement non encore survenu qui motive l’action. » (Beck, 1986). Ce
but précis, c’est dans le contexte de l’entreprise la recherche de relais de
croissance, de rentabilité supérieure, de développement de l’organisation.
Pour Beck (1986), le risque et son corollaire le coût du risque, sont à intégrer
comme faisant partie des « effets induits latents » associés à toute activité
économique. Ce coût du risque est à mettre en lien avec la notion de pari sur
l’avenir. La prise de risque implique de se poser la question du coût
d’opportunité : le bénéfice attendu est-il supérieur au coût du risque en cas de
survenance ? Ce questionnement est pour certains auteurs aux origines de
notre société où rationalité économique et éthique du profit se conjuguent
(Méric et al., 2009). Le contrôle et la gestion du risque se positionnent entre
ces enjeux économiques de
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DÉFINITION DES
Dès 1921, Knight distingue le risque avéré (l’agent possède des informations
concernant la probabilité de réalisation et les conséquences du risque potentiel
(l’agent ne peut pas définir la liste des conséquences possibles d’un
évènement ou ne peut pas déterminer de probabilité de réalisation des
résultats identifiés comme dans l’assurance, avec la loi des grands nombres).
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RISK
L’identification des risques se fait par interview via des questionnaires, des
ateliers, des entretiens individuels…) de chaque responsable stratégique et
opérationnel et par l’utilisation de grilles (best practices). Les outils les plus
libres (ateliers, entretiens individuels, best practices,
comparaisons/benchmarks) sont privilégiés dans le cadre de la méthode
bottom up. Ces outils sont par ailleurs l’occasion de faire travailler ensemble
les membres du personnel et sont le point de départ de la diffusion d’une
culture du risque au sein de l’entreprise.
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DÉFINITION DES
Elle donne une image synthétique des risques et de leur poids respectif. En
effet, il semble essentiel compte tenu du contexte de chaque entreprise et son
exposition aux risques, de tenir compte de l’importance relative de chaque
risque. Ainsi, si le risque de conformité tend à avoir une importance majeure
en banque, il est à relativiser dans d’autres secteurs d’activité tels que la
grande distribution. Une cartographie permet de qualifier certains risques de
stratégiques (probabilité faible/impact élevé) encore de transférables
(probabilité moyenne/impact moyen), c’est-à-dire susceptibles d’être
traités par l’assurance, donc externalisés tels que les risques d’incendies
d’agences, de tempêtes, d’inondation ; d’autres risques sont appelés
opérationnels (probabilité forte/impact faible), ces derniers regroupant tous
les risques « mal connus » qui peuvent empêcher la réalisation des objectifs
à court terme de l’entreprise et les risques récurrents dont les enjeux
financiers sont importants tels que les risques clients, les risques liés au
système d’information du type de facturation, les fraudes, la fiabilité du
reporting…
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Elle permet une hiérarchisation des risques analysés conduisant les dirigeants
à se focaliser sur les risques majeurs (« top ten des risques » à gérer, par
exemple) et sur les systèmes de contrôle interne adaptés.
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L’analyse des résultats peut enfin donner lieu à la mise en place de retours
d’expérience. Ils prennent la forme de mises à jour régulières du site de
l’entreprise au fur et à mesure de la réalisation des plans d’action, d’échanges
d’informations entre le terrain et les équipes de management via les bases de
données ou encore de diffusion des meilleures pratiques accessibles à tous.
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va même jusqu’à oublier que certains projets ont été mis en place
suite à des incidents majeurs. »
« Bien avoir en tête des incidents passés permet de voir quand des
équipes métiers relâchent l’attention. C’est quand on vous demande
de retirer un moyen de maîtrise - des contrôles par exemple, jugés
trop chronophages - au motif qu’on ne voit pas où est le risque, que
les garde-fous sautent peu à peu. Il faut sans cesse réaffirmer les
raisons ayant justifié de couvrir des incidents ou des risques, peut-être
anciens, mais pouvant toujours menacer l’entreprise. »
Cependant, dans de nombreux cas, l’hypothèse d’un apprentissage
organisationnel en matière de risque apparaît théorique.
Le fait de penser que des incidents majeurs ne peuvent arriver qu’aux autres
entreprises, qu’aux autres filiales dans un groupe, peut également amener
l’entreprise à en oublier des situations à risques déjà connues. Cela vaut
notamment pour des risques à faible probabilité voire à faible vraisemblance
(risques terroristes, fraudes majeures, cas de fraude interne en bande
organisée, cyberattaques d’ampleur majeure, etc.).
La mise en place des cinq étapes confère à la gestion des risques une
approche globale qui la rapproche de l’Enterprise-wide-Risk-
Management (ERM), modèle anglo-saxon d’une gestion des risques
présentée comme globale et intégrée, dans lequel le rôle des
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responsables opérationnels devient essentiel. Une gestion des risques qui met
en place les cinq étapes relève de l’ERM ; ainsi décrite, elle est globale au
sens de Louisot (2010)1. Elle est par essence transversale puisqu’elle est là
pour servir les projets, les différentes entités et les processus opérationnels et
managériaux de l’entreprise et qu’elle se positionne en accompagnement
du processus de décision. Elle suppose l’implication du personnel
opérationnel indispensable à une bonne identification des risques. La
démarche de gestion des risques se doit d’intervenir en amont de la
survenance des évènements, les anticiper et non pas seulement valider les
expériences survenues. En cela elle n’est pas seulement une activité de
contrôle : on ne cherche pas seulement la qualité de chacune des opérations
mais la bonne articulation des activités entre elles.
Méric et al. (2009) synthétisent les méthodes de gestion des risques en trois
grands types.
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