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ANNEE ACADEMIQUE 2023-2024

TECHNIQUES D’EXPRESSION
FRANCAISE

NIVEAU BTS 2

MEMEL Lorng François

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 1


Section I : Les techniques d’expression orale

Définition
L’expression orale ou l’exposé oral est une prise de parole systématique, coordonnée et significative
sur un sujet donné devant un public déterminé. Toute expression orale commence par des idées sous
forme d’informations, d’opinions diverses. L’expression orale peut donc englober le non-verbal (sous
forme de gestes, de signes, de sourires, d’expressions gestuelles diverses adaptées à la situation de
communication), la voix (volume, articulation des sons, débit de la voix ou de l’intonation pour que la
communication soit faite de manière expressive), les pauses, les silences, les regards (pour vérifier le
niveau de la compréhension du message verbal). L’expression orale, c'est donc transmettre des
messages à l'aide d'un langage en utilisant
sa voix et son corps pour communique

Leçon 1 : Les registres de la langue


Tous les locuteurs disposent de plusieurs styles en liaison avec la situation dans laquelle ils se
trouvent, l’interlocuteur auquel ils s’adressent, le sujet dont ils parlent, les enjeux sociaux qu’ils
mettent dans des échanges... » (Gadet F., 1989, 10). Maîtriser la langue, c’est d’abord connaître et
utiliser correctement les codes (y compris les particularités) définissant le système de communication.
C’est également maîtriser les différents usages […] et les utiliser en fonction des situations de
communication » (Martel P. et Cajolet-Laganière H., 1992, 6). La langue commune connaît de
nombreuses variations que l'on désigne depuis quelque temps, sous le terme de niveaux de langue [...]
: en fait, on observe que la langue commune varie selon certains registres et que ces registres semblent
coïncider avec des situations de parole » (Corbeil, 1975, 7). On réserve souvent l’appellation de
registres de langue pour désigner les différentes variétés de pratiques langagières habituelles et
préférentielles utilisées par un locuteur dans certaines situations de communication pour énoncer un
message ou exprimer une réalité dont le contenu sémantique reste considérablement le même. Selon
Ferdinand de Saussure, toutes ces pratiques langagières relèvent de la parole. Ainsi, l’usage de l’une
de ces pratiques langagières varie en fonction de la situation de communication dans laquelle se
déroule l’échange conversationnel, de la nature des relations entre les partenaires de la conversation,
de leurs intentions, de la condition sociale et culturelle des interlocuteurs, des thèmes abordés. Par
ailleurs, il faut souligner que la variation de ces pratiques langagières modifie plusieurs aspects de la
langue à l’instar des aspects lexical, syntaxique, morphologique et phonétique.

1. Les différents registres de langue et leurs caractéristiques


L’on peut admettre sans peine qu’il existe une multitude de registres de langue désignant chacun une
situation spécifique. Mais, parmi toutes les typologies de registres de langue qui ont été réalisées par
des linguistes de tous horizons géographiques et scientifiques, la plus répandue et qui fait l’unanimité
de tous, demeure celle qui ne parle que de quatre registres de langue : courant, soutenu, courant et
familier.

1.1. Le registre familier


Considéré comme le registre des contextes informels et des situations où il y a absence des liens
hiérarchiques, il est l’un des langages les plus utilisés au cours de l'échange conversationnel quotidien
entre parents, enfants, élèves, étudiants, amis, collègues de travail... Il correspond à un langage qui
n’est pas totalement correct, mais admis sous certaines conditions. En choisissant comme canal ce
langage, le locuteur ne se surveille pas, n’a pas le souci de bien s'exprimer, ce qui lui donne une
certaine liberté dans l’emploi de la langue. Il se caractérise par :
- une syntaxe simplifiée et souvent approximative : « des phrases courtes, parfois inachevées, ou au
contraire, interminables; des phrases nominales, souvent asyntaxiques (anacoluthes, thématisations
agrammaticales ; cf. exemple ci-dessous); une ponctuation équivoque, des interjections fréquentes; un
grand usage de l’ellipse; des pléonasmes abusifs; l’utilisation de la juxtaposition paratactique, etc. »
Exemple. Au bureau, un de mes collègues, sa femme, elle a eu un bébé.
pour : « La femme d’un collègue du bureau a eu un bébé. »
- De nombreuses abréviations (non lexicalisées).
Exemple : T’es là ? / phone / p’tit dèje / une deuch’… pour : « Tu es là ? / téléphone / petit

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déjeuner / une deux chevaux… »
- Forme interrogative directe simple et sans inversion du sujet :
Exemple. Tu m’appelles d’où ? pour : « D’où est-ce que tu m’appelles ? »
- un vocabulaire relâché.
Exemple. bouffer / auto pour : « manger / voiture »
- remplacement de « nous » par le pronom sujet « on » :
Exemple. On viendra pour : « nous viendrons ».
- La suppression de « ne » dans les locutions négatives :
Exemple. je comprends pas. pour : « je ne comprends pas ».
- l’utilisation abusive du présent de l’indicatif.
- « une prononciation plus rapide et moins soignée des mots (notamment par l’abandon de
nombreux e muets causant des rencontres de consonnes alors simplifiées et modifiées ─
simplification qui s’étend aussi à d’autres groupes de consonnes, surtout en fin de mots ─,
par des métaplasmes comme la syncope, la métathèse, l’apocope, l’aphérèse) »71:8
Exemple. P’a, qu’est-ce vous f’rez ç’t aprèm si l’quat’-quat’ i’ démarre pas ? ─Ch’sais pas, d’mande à
M’man. pour : « Papa, que ferez-vous cet après-midi si le quatre-quatre ne démarre pas ? ─Je ne sais
pas, demande à Maman. »
- Consonnes géminés.
Exemple : apporter se prononce aporter.
- Assourdissement des consonnes sonores en contact avec des consonnes sourdes.
Exemple : observer se prononce opserver.
- L’utilisation fréquente d’expressions idiomatiques.
Exemples : Couper l’herbe sous les pieds de quelqu’un. Quand les poules auront des dents ?
Avoir un chat dans la gorge.
- Le tutoiement
- Les répétitions.
- un moins grand nombre de liaisons.
- Concordance des temps non réalisée.
Le registre familier est plutôt réservé à la langue orale, il comprend beaucoup de mots ou expressions
employés oralement que l’on ne peut utiliser dans un texte écrit relevant de la langue standard.
Cependant, et pour des raisons diverses, on peut rencontrer ce registre dans certains écrits notamment
les romans dits réalistes.

1.2. Le registre populaire ou relâché


Dans certains cas, le registre familier se transforme à un « registre populaire » (appelé aussi « relâché
») qui prend une allure totalement écartée de la langue standard, ce registre est employé généralement
dans les milieux moins scolarisés.
Exemple : Ca boume ? / - Ch’ais pas trop… pour : « - Ca va ? / - Je (ne) sais pas trop… »
Outre les caractéristiques notées déjà pour le registre familier, le registre populaire se caractérise par :
- Des termes impropres.
- Des termes péjoratifs.
- Des verbes mal conjugués.
- Des mots anglais.
- Des mots tronqués.
- Des phrases brisées.
Lorsque « le registre populaire » est émaillé de mots et d’expressions venus de la rue et des milieux de
délinquance, il peut se transformer en registre :
a) Argotique : qui consiste à transformer et créer des mots plus amusants ou expressifs que les mots
normaux. « Le verlan » en est une variété. Ce dernier, est un jeu de mots qui consiste à dire les
syllabes des mots à l'envers ("verlan" est d'ailleurs le verlan de "l'envers"!)
Exemple : femme devient meuf.
b) Vulgaire : à leur tour, les registres populaire et argotique peuvent se transformer au «registre
vulgaire » (appelé aussi « trivial » ou « grossier »), ce dernier, est un registre socialement inacceptable,
il se caractérise par l’emploi de mots et d’expressions choquants (jurons, gros mots, sacres,
expressions scatologiques ou sexuelles, et privilégie les interjections en guise de structure de phrases.

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Exemple : Foutez-moi le camp ! Pour : « partez ! » ou bien « laissez-moi tranquille ».

1.3. Le registre courant ou standard


Il est qualifié par les puristes de la langue française comme un langage correct et convenable aux
règles, normes et conventions de la langue et à toutes sortes de situation de communication. Par
exemple, il reste le registre privilégié dans l’enseignement, le journalisme et la correspondance dans la
vie professionnelle ou sociale. Considéré comme le langage le plus neutre du point de vue social, il se
caractérise par :
-un vocabulaire correspondant à celui des dictionnaires usuels (des mots compris par tout le monde et
qui paraissent neutres, c’est-à-dire pas trop recherchés).
- Une syntaxe correcte avec des phrases quelquefois complexes, les principales règles de grammaire
sont respectées.
- Des phrases bien construites, mais sans recherche stylistique.
Exemple. Ma voiture est une perte totale ; je l’ai vendue pour les pièces.
Le registre courant est le registre le moins marqué par la situation de communication, il ne retient pas
l’attention et donne le sentiment du français correct.

1.4. Le registre soutenu ou recherché


Considéré comme le registre des situations exceptionnelles à l’exemple de grands discours, de textes
de haut niveau scientifique, philosophique ou religieux, de certains textes littéraires, il correspond à un
langage réfléchi, recherché et élaboré qui jouit d’une surveillance extrême. Il se caractérise par :
- Une syntaxe souvent complexe avec des phrases pouvant être longues et des tournures élaborées
ainsi qu’une rigoureuse concordance des temps :
Exemple 1. Mon véhicule, mon compagnon de route, un préposé l’a conduit au cimetière en raison de
l’irréparable outrage du temps.
Exemple 2. Ma seule consolation, quand je montais me coucher, était que maman viendrait
m’embrasser quand je serais dans mon lit. Mais ce bonsoir durait si peu de temps, elle redescendait si
vite, que le moment où je l’entendais monter, puis où passait dans le couloir à double porte le bruit
léger de sa robe de jardin en mousseline bleue, à laquelle pendaient de petits cordons de paille tressée,
était pour moi un moment douloureux. (Marcel Proust, Du côté de chez Swann).
- un vocabulaire rare, précis et varié.
Exemple. Le firmament / les cieux / l’azur pour désigner le ciel
- des figures de style recherchées.
Exemple. Déjà la nuit en son parc amassait un grand troupeau d’étoiles vagabondes. (Joachim du
Bellay) pour dire : « Déjà la nuit tombait et on apercevait les premières étoiles. » (Métaphore)
- l’emploi de l’imparfait et du plus-que-parfait du subjonctif aussi bien que le passé simple et le passé
antérieur de l’indicatif.
Exemple 1. Quand son mari eut ouvert et poussé la porte de la chambre, elle se réveilla brusquement.
Exemple 2. Il partit soldat, devint officier et mourut général.
Exemple 3. Il fallait, à coup sûr, que j’eusse terminé cet ouvrage avant son retour, pour qu’il ne se
fâchât pas.
- L’inversion du sujet dans la forme interrogative directe.
Exemple : Quel prénom donneriez-vous à votre enfant ? pour Quel prénom vous donneriez à
votre enfant ?
- l’inversion du sujet après certains adverbes (aussi, ainsi, peut-être, sans doute, etc.).
Exemple. Ainsi ai-je dû suspendre le cours de ce matin. pour « Ainsi, j’ai dû suspendre le cours de ce
matin. »
- Le vouvoiement.
Le registre soutenu est celui qu’on relève dans la plupart des situations linguistiques. Dans une
prononciation relativement claire, il prend l’écrit comme modèle. L’emploi de ce registre dans une
situation où il n’est pas adapté peut le faire apparaître comme déplacé voire même prétentieux et
abusif.

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Leçon 2 : Les paronymes les plus usités
Les paronymes sont des paires de mots presque homonymes, qui ne présentent qu'une analogie
approximative de prononciation, de forme ou d'orthographe, et qui n’ont aucune parenté de sens :
Inculper, inculquer; conjecture, conjoncture; collision, collusion. Ils sont non seulement à l’origine de
confusions de sens et de lapsus fréquents, mais aussi de jeux de mots : Qui se ressemble s’assemble. A
mesure que le temps s’enfuit, le souvenir s’enfouit. Examinons-les donc un à un, ces paronymes, au
moins les plus courants, en les définissant et en expliquant en quoi ils diffèrent.
ABJURER/ADJURER
ABJURER : abandonner, par une déclaration formelle et solennelle, une croyance ou une opinion. Ex.
Les Juifs refusèrent d’abjurer leur Dieu. Jean-Jacques Rousseau abjura le catholicisme en 1754. Le
tribunal de l’Inquisition a contraint Galilée d’abjurer sa doctrine. Jugée coupable d’hérésie, Jeanne
d’Arc se défendit courageusement. Dans un moment de faiblesse, elle accepta toutefois d’abjurer.
ADJURER : s’adresser à Dieu ou à un homme d’une manière plus ou moins solennelle et toujours
pressante, pour le supplier avec insistance de faire ou dire ce que ce que la situation commande. Ex. je
vous adjure, par le Dieu vivant et avec sa permission sainte, de vous manifester à moi. Je vous adjure,
au nom du fils de Dieu, d’arrêter de fumer. Avant de mourir, cet homme adjura son frère de lui dire
toute la vérité. N’emprisonnez pas cet homme, je vous en adjure.
ACCEPTATION/ACCEPTION
ACCEPTATION : action pour une pers. ou une collectivité d’accepter qqch. Ex. Les entrepreneurs ont
confirmé l'acceptation de l'offre. Dès l'annonce de l'acceptation du projet, le calendrier de mise en
oeuvre sera établi. L'acceptation de la mort représente une étape difficile du deuil.
ACCEPTION : sens variable, nuance sémantique d’un mot suivant ses conditions d’emploi ou
d’interprétation. Ex. Le mot « sentence » est employé ici dans un sens plus étendu que son acception
ordinaire. Cette oeuvre se révèle un chef d'oeuvre dans toute l'acception du terme.
ACCIDENT/INCIDENT
ACCIDENT : événement fortuit qui suspend ou modifie le cours des choses, d’où l’expression par
accident, qui signifie « par hasard ». Le terme signifie aussi « hasard fâcheux » et, le plus souvent, «
événement imprévu et malheureux, qui survient soudainement et entraîne des dommages matériels ou
corporels ». Ex. Son incursion dans l’univers de la littérature n’était qu’un accident dans la carrière de
cet homme épris de science. Ma fille a renversé un verre sur ma veste. Elle ne l’a pas fait exprès,
c’était un accident. Les secouristes sont partis à la recherche des survivants du terrible accident
d’avion.
INCIDENT : petit événement fortuit et imprévisible, qui survient et modifie le déroulement attendu et
moral des choses, le cours d’une entreprise, en provoquant une interruption ressentie le plus souvent
comme fâcheuse. Ex. Les choses en étaient là, lorsqu'un incident imprévu vint brusquement en
changer le cours normal de la soirée. Il avait dit tout haut que l'incident du vase de fleurs renversé
n'avait aucune importance. Le serveur a renversé un verre sur ma veste. Malgré cet incident, la soirée
fut fort agréable.
ACCLIMATION/ACCLIMATEMENT
ACCLIMATATION : action d’habituer des animaux ou des plantes à un climat autre que celui du pays
d’origine. Ex. L’acclimatation des éléphants d’Afrique du Sud en France.
ACCLIMATEMENT : fait de s’habituer ou d’être habitué à vivre et à se reproduire dans un milieu qui
diffère notablement de celui où l'on a vécu (son milieu d’origine). Ex. Mon acclimatement au Gabon y
a facilité beaucoup mes déplacements. L'acclimatement de l'Européen dans les pays chauds.
ADHERENCE/ADHESION
ADHERENCE : état d’une chose qui adhère physiquement à une autre. Ex. L’adhérence de la roue sur
le rail. L’adhérence entre deux corps.
ADHESION : approbation réfléchie, action de souscrire à une idée, une doctrine, etc. » et « action de
s’inscrire à un parti, à une association ». Ex. Plusieurs Gabonais affirment leur adhésion aux idées du
parti au pouvoir. Ces militants justifient leur adhésion au parti socialiste. Elle savait aussi mon
adhésion à cette clause. AFFABULATION/FABULATION
AFFABULATION : morale énoncée au début ou plus généralement à la fin d’une fable ; moralité
tirée d’un événement symbolique ; succession des épisodes d’un rêve ; organisation méthodique d’un
sujet en fable, c’est-à-dire en intrigue d’une pièce de théâtre, en trame d’un récit imaginaire. Ex. Dans
Ésope, l'affabulation est toujours à la fin de la fable; dans La Fontaine, elle se trouve quelquefois au

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commencement. En écrivant ce roman, il a inventé une sorte d’affabulation. Il faut retrouver
l’affabulation de son rêve.
FABULATION : organisation des faits constituant le fond d’une oeuvre littéraire ; récit imaginaire se
rapportant à l’histoire d’une nation, à la mythologie ; tendance à présenter des récits imaginaires, de
façon plus ou moins organisée et cohérente, comme étant réels. Ex. Les fabulations les plus
extraordinaires de l'enfer et du purgatoire se trouvaient naturellement réalisées (BALZAC, Proscrits,
1831, p. 24). Sans lire le texte, j'appris bien vite, grâce aux images, les principales données de la
fabulation antique (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 165). Considérée comme normale chez le jeune
enfant, la fabulation est pathologique chez l'adulte. (Méd. Flamm.1975).
AFFLEURER/EFFLEURER
AFFLEURER : arriver au niveau qu’un autre élément, mettre au même niveau deux éléments
contigus, apparaître à la surface de quelque chose, émerger, devenir perceptible. Ex. Les vagues
affleurent le quai. Les feuilles de cet arbre affleurent presque le sol. Au bord de la rivière, on peut voir
quelques rochers qui affleurent. De nombreux souvenirs affleurent lorsque je regarde mes
photographies de famille.
EFFLEURER : passer tout près de qqch, raser la surface de qqch sans l’entamer, toucher légèrement
qqch, porter une légère atteinte à qqch, examiner superficiellement qqch sans l’approfondir, venir à
l’esprit sans s’y arrêter, sans entraîner de réflexion. Ex. Cette feuille m’a effleuré le visage. Ma mère
avait des idées religieuses que le doute n'effleura jamais, vu qu'elle ne les examina jamais. SAND,
Histoire de ma vie,t. 2, 1855, p. 166. Les étudiant n’ont qu’effleuré ce sujet susceptible de bien
d’autres développements. Il m’a embrassée en m’effleurant doucement la joue. Dans cette étude, on a
à peine effleuré la question des jeunes sans-abri. Marc croit que je vais le quitter; pourtant, cette idée
ne m’a même pas effleuré l’esprit.
AFFLIGER/INFLIGER
AFFLIGER : faire souffrir intensément, accabler » ou « causer beaucoup de peine ». La forme passive
être affligé et la forme pronominale s’affliger sont suivies de la préposition de lorsqu’elles introduisent
un verbe à l’infinitif; de la conjonction que lorsqu’elles introduisent un verbe au subjonctif; et de de ce
que lorsqu’elles introduisent un verbe à l’indicatif. La tournure avec de ce que étant lourde, certains
auteurs recommandent de l’éviter, mais elle demeure correcte. Ex. Un tremblement de terre afflige
cette ville. L’abdication du Pape a affligé toute l’Eglise catholique. Ses parents s’affligent de tout ce
qu’il lui arrive. Bernadette était affligée d’apprendre que son enfant allait mourir si jeune. Je m’afflige
que vous ayez tout perdu dans cet incendie. Cet enseignant de littérature est affligé de ce que ses
étudiants préférés sont devenus.
INFLIGER : imposer une sanction ou faire subir quelque chose de pénible. Dans ce dernier sens, on
l’emploie parfois avec une certaine ironie. On inflige quelque chose à quelqu’un. Le verbe s’emploie
aussi à la forme pronominale, s’infliger. Ex. Le policier m’a infligé une contravention pour excès de
vitesse. La police lui inflige finalement une amende de 100.000 f/cfa. Pourquoi cet homme nous
inflige-t-il toujours sa présence? Ils nous ont infligé le visionnement de leurs photos de mariage. Elle
s’infligera sans doute des reproches toute sa vie.
AGONIR/AGONISER
AGONIR : accabler qqn d’injures, de reproches, de malédictions, de sottises, etc. Ex. Le chauffard a
agoni d’injures le pauvre piéton. Cette femme m’a agoni de reproches.
AGONISER : être dans un état d’extrême souffrance morale, de très grand abattement spirituel ;
arriver aux derniers instants de sa vie, au terme de son existence ; toucher à sa fin. Ex. Mon grand-père
se meurt : il agonise. Elle l’imaginait agonisant dans sa voiture accidentée.
A L’INSTAR DE/A L’INSU DE/A L’ISSUE DE
A L’INSTAR DE (loc. prép.) : signifie « comme », « tout comme », « à l’exemple de », « selon le
modèle de » « à l'image de », « à l'imitation de », « à la manière de », « de même que ». Ex. Il a
transmis son savoir à l’instar de ses prédécesseurs.
A L’INSU DE (loc. prép.) : signifie « sans qu’on le sache », « sans que l’on s’en rende compte », «
sans en avoir conscience ». Ex. Cet indigent est mort presque à l'insu de tous. Ne prenez aucune
décision à l’insu du chef de famille.
A L’ISSUE DE (loc. prép.) : « à la fin de ». Ex. Une décision devra être prise à la fin de la réunion.
ALLOCATION/ALLOCUTION /ELOCUTION

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ALLOCATION : fait d’attribuer ou de verser une somme d’argent, des ressources à des personnes qui
doivent faire face à des dépenses ou à des charges supplémentaires. Ex. allocation familiale, allocation
de maternité, allocation de logement, allocation d’études.
ALLOCUTION : discours bref à caractère officiel prononcé lors d’une circonstance particulière. Ex.
Le recteur a prononcé une admirable allocution lors de la rentrée solennelle. Dans son allocution à la
nation, le président a réitéré son intention de réduire les inégalités sociales.
ELOCUTION : manière d’articuler les sons lorsqu’on parle et, par extension, manière de choisir et
d’arranger les mots par lesquels on s’exprime ou manière de parler. Syn. diction, prononciation. Ex.
Cet enseignant a une élocution si rapide qu’il est difficile de comprendre tout ce qu’il dit. L’élocution
de cet homme politique est toujours aussi nette et savante.
AMENAGER/EMMENAGER
AMENAGER : « préparer, organiser, disposer en vue d’un usage précis » ou « adapter, transformer
quelque chose afin de le rendre plus adéquat ». Il s’agit d’un verbe transitif ; il s'emploie avec un
complément direct ou à la voix passive. Ex. Ce jeune couple a aménagé leur maison de façon qu’elle
soit très harmonieuse et chaleureuse. Cette entreprise a aménagé les horaires de travail avec le souci de
satisfaire tous les employés. Cette salle de cours a été aménagée en salle de danse pour cette occasion
spéciale.
EMMENAGER : « s’installer dans un nouveau logement ». Ce verbe s'emploie généralement avec un
complément exprimant le lieu. Ex. Ce jeune couple a emménagé dans cette maison tout de suite après
leur mariage. Ces retraités ont acheté une nouvelle maison; ils emménageront dans deux mois.
AMENER/EMMENER
AMENER : « conduire un être animé quelque part ou auprès de quelqu'un ». C'est dans ce sens qu'on
le confond le plus souvent avec le verbe emmener. Le verbe amener met l'accent sur l'aboutissement,
sur le lieu où l'on se dirige. Cette idée de « direction vers » est une acception du préfixe a-.
Contrairement au verbe emmener, le verbe amener suppose qu'on quittera la personne conduite
lorsqu'on arrivera à destination. Amener peut aussi avoir d'autres sens : il peut signifier « diriger vers
un but ou une destination », « avoir pour conséquence, occasionner » et, lorsqu'il est suivi de la
préposition à, « entraîner quelqu'un à accomplir une action ou atteindre un état ». Notons que la
construction pronominale s'amener, qui signifie « arriver », est réservée à la langue familière. Ex.
Cette femme amènera sa fillette à la garderie avant de se rendre à son lieu de travail. Cet orateur a
amené la discussion sur un point qui lui tenait vraiment à coeur. Ces réformes ont amené beaucoup de
mécontentement. Une révélation a amené cet enfant à choisir cette profession.
EMMENER : « faire quitter un lieu à un être animé en l'entraînant avec soi », sens qu'on peut
confondre avec le premier sens du verbe amener. Contrairement au verbe amener, le verbe emmener
met l'accent sur le point de départ, sur le lieu que l'on quitte et dont on s'éloigne, idée qu'apporte le
préfixe em- lorsqu'il est joint à un verbe de mouvement. Lorsque le sujet du verbe emmener est une
chose, il peut aussi signifier « conduire, transporter au loin ». Ex. Lorsqu'elle fait des promenades, elle
emmène toujours Milou avec elle. Si je pars pour Franceville, je t'emmène! L'autobus qui nous
emmènera à Libreville appartient à cette compagnie.
AMNISTIE/ARMISTICE
AMNISTIE : « mesure du pouvoir législatif qui a pour but d’effacer de façon officielle certaines
condamnations en annulant les poursuites pénales ». L’amnistie concerne notamment la défense ou la
libération des prisonniers politiques ou d’opinion. Dans la langue littéraire, amnistie peut aussi
exprimer l’idée d’un pardon général. Ex. Des milliers de manifestants ont réclamé l’amnistie des
homosexuels emprisonnés dans ce pays en raison de leur orientation sexuelle. L’organisme Amnistie
internationale a pour mission de militer en faveur des droits humains. Peu importe ce qu’il faisait, elle
lui accordait toujours une amnistie inconditionnelle.
ARMISTICE : « convention entre des armées ennemies pour mettre fin aux hostilités ». Au figuré,
armistice a aussi le sens de « pause provisoire d’une lutte ou d’un débat qui permet de reprendre des
forces ». Enfin, armistice peut aussi être employé avec une majuscule initiale pour désigner
l’anniversaire de l’armistice de 1918 (fin de la Première Guerre mondiale), aussi appelé jour du
Souvenir, fêté le 11 novembre pour commémorer les anciens combattants. Ex. L’armistice est souvent
l’étape préliminaire à la paix entre des pays en conflit. Leurs disputes étaient parsemées d’armistices
trop courts pour qu’ils puissent y trouver un quelconque sentiment de calme. Mon grand-père
soulignait chaque année l’anniversaire de l’Armistice.

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AMORAL/IMMORAL
AMORAL : « qui est étranger à la morale, n’a pas de rapport avec elle, n’appartient pas à ce domaine
» et « qui manifeste naturellement une ignorance à l’égard de la morale, ne la prend pas en
considération ». Le préfixe a- « sans », qui a servi à former ce mot, marque la privation. Notons que le
terme peut avoir tout autant une valeur positive ou neutre que négative. Ex. Descartes a posé comme
principe que la science est par nature amorale. Les enfants aiment les livres qui finissent bien, pas les
histoires banales et amorales! L’observateur se doit d’être parfaitement amoral et impartial dans le
rapport qu’il transmettra aux médecins.
IMMORAL : « qui est contraire à la morale ou aux bonnes moeurs » et « qui agit contrairement à la
morale, qui en viole les principes ». Le préfixe im-, variante de in-« pas », qui a servi à former ce mot,
marque la négation. Notons que ce terme a toujours une valeur négative. Ex. Ce roman ne peut être lu
par les enfants : on y raconte des histoires immorales! Cet être profondément immoral a commis des
meurtres d’une brutalité déconcertante.
ANOBLIR/ENNOBLIR
ANOBLIR : « accorder à quelqu’un le titre et les droits de la noblesse ». Dans ce contexte, le mot
noblesse désigne la classe sociale qui exerce certaines charges et jouit de certains privilèges, classe à
laquelle on appartient de naissance ou bien à laquelle on accède par sa fonction ou par une désignation
du pouvoir central. Le verbe anoblir est formé à partir du préfixe a-, qui sert ici à marquer le passage
d’un état à un autre, et de l’adjectif noble. Ex. Le compositeur Jean-Philippe Rameau fut à la fin de sa
vie anobli par Louis XIV, honneur qui lui fut rendu en reconnaissance de sa contribution à la culture
française. On dit qu’en 1761 Pierre Augustin Caron s'anoblit en achetant un titre de secrétaire du roi,
ce qui lui permit de porter légalement le nom de Beaumarchais.
ENNOBLIR : « conférer les qualités morales ou physiques attribuées à la noblesse ». Dans ce
contexte, le mot noblesse désigne soit un état caractérisé par la dignité ou l’élévation des idées et des
sentiments, soit une beauté marquée par l’élégance, la pureté ou la grâce. Par extension, ennoblir
signifie aussi « améliorer les qualités d’un produit », surtout dans la langue commerciale et
publicitaire. Ce verbe est formé à partir du préfixe en-, qui sert ici à marquer l’acquisition d’une
qualité, et de noble. Ex. La capacité de savoir garder un secret est une qualité qui ennoblit l’être
humain. Son regard empreint de compassion ennoblit son doux visage. Le temps ennoblit les grands
vins. Lorsque nous côtoyons les plus démunis, nos sentiments s’ennoblissent.
BARBARIE/BARBARISME
BARBARIE : ce qui va à l’encontre des valeurs morales. Inhumanité, cruauté, férocité ; état de
violence, d’oppression et de tyrannie ; ce qui contrevient aux formes intellectuelles, esthétiques,
morales d’un certain humanisme, ou civilisation. Ex. La barbarie nazie.
BARBARISME : faute contre le langage soit dans la forme, soit dans le sens du mot (mot créé ou
altéré, dévié de son sens, impropre). Ex. Vous faisez. Vous disez. Solutionner pour résoudre. Nominer
pour désigner.
BIMENSUEL/BIMESTRIEL
BIMENSUEL : publication qui a lieu, qui se fait ou qui paraît deux fois par mois.
BIMESTRIEL : publication qui a lieu ou qui paraît tous les deux mois.
CIVIL/CIVIQUE
CIVIL : « relatif à la collectivité et aux rapports sociaux entre citoyens ». Dans le domaine du droit, il
signifie « qui concerne les rapports juridiques entre individus »; ce deuxième sens fait référence à la
loi et s’oppose à criminel. Cet adjectif peut enfin avoir le sens de « qui ne présente pas de caractère
militaire ou religieux ». Ex. La révolte du peuple contre le pouvoir colonial a marqué le début d’une
longue guerre civile. Les années bissextiles permettent de faire concorder l’année civile avec l’année
solaire. Le droit à la nationalité, un droit civil très important, est inscrit dans plusieurs constitutions.
Comment se déroule une cérémonie de mariage civil?
CIVIQUE : « qui concerne le citoyen et sa participation à la vie politique »; il évoque l’idée d’un
devoir dont on s’acquitte librement. Civique a également le sens de « qui caractérise un bon citoyen »,
sens étroitement lié à la notion de civisme. Ex. Le droit de vote est un droit civique. Le sens civique
exemplaire dont cet homme a fait preuve a été souligné lors de cet hommage.
CLORE/CLOTURER
CLORE : Le verbe clore vient du latin claudere « fermer ». En français moderne, clore est employé au
sens figuré de « déclarer terminé » ou de « mettre fin à », notamment en parlant d’un débat, d’une

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discussion, de la séance d’une assemblée. On notera que clore est un verbe défectif, c’est-à-dire que sa
conjugaison est incomplète, certaines formes n’étant plus en usage; seules les formes du présent de
l’indicatif au singulier (je clos, tu clos, il clôt), de l’impératif (clos) et du participe passé (clos, close)
sont usuelles. Ex. La séance de l’assemblée fut close très tard en fin de journée. Je suis parvenue à
clore la discussion avant qu’elle ne s’envenime.
CLOTURER : Le verbe clôturer est dérivé du nom clôture, qui est de la même famille que clore. On
l’emploie notamment avec le sens propre d’« entourer, fermer avec une clôture ». Clôturer est aussi
utilisé en français avec le sens figuré de « terminer ou déclarer terminée une chose », qu’il partage
avec clore. Certains ouvrages normatifs considèrent que ce sens figuré de clôturer est employé
abusivement et qu’il serait préférable de le réserver à clore, mais comme ce dernier ne peut pas être
employé dans toutes les formes de conjugaison, clôturer l’a progressivement remplacé dans ce sens et
a réussi à s’implanter dans l’usage. On notera cependant qu’on doit éviter d’employer clôturer au sens
de « fermer ». Ex. Nous allons clôturer la piscine creusée avec une barrière en fer forgé. Cette année-
là, ils clôturèrent la saison théâtrale par la pièce controversée Les fées ont soif. Nous clôturerons la
séance de travail par une réflexion sur le climat morose qui règne au sein de la direction depuis
quelque temps.
COMPREHENSIF/COMPREHENSIBLE
COMPREHENSIF : se dit d’une personne qui comprend les autres et les excuse volontiers. L’adjectif
peut aussi avoir, en logique, le sens de « qui embrasse par sa signification un nombre plus ou moins
grand d’êtres ». Cette dernière définition suppose que moins un concept désigne d’êtres, plus il est
précis et compréhensif. Le suffixe -if, ayant servi à former cet adjectif, signifie « qui accomplit
l’action exprimée par la base du mot ». Ex. Un professeur compréhensif a plaidé en faveur de
l’étudiant accusé de méfait. Le concept d’« animal » est plus compréhensif que le concept d’ « être ».
COMPREHENSIBLE : signifie « qui peut être compris facilement » ou « que l’on peut expliquer,
admettre facilement ». Le suffixe-ible, ayant servi à former cet adjectif, exprime la possibilité passive
et a donc le sens de « qui peut être » ou de « que l’on peut ». Il s'emploie essentiellement pour
qualifier des textes, des paroles ou des attitudes que l'on comprend, que l'on admet sans difficulté. Ex.
Ce livre est compréhensible par les tout-petits. Dans l’état où Joseph se trouve, son geste est
compréhensible. Il est compréhensible qu’après cet échec Élise ne veuille plus nous voir.
CONJECTURE/CONJONCTURE
CONJECTURE : signifie « supposition fondée sur des apparences ou des probabilités », ou encore «
opinion qui repose sur une hypothèse non vérifiée ». Ce mot est souvent entendu dans l’expression se
perdre en conjectures, qui signifie « envisager de nombreuses hypothèses, être perplexe ». Conjecture
est emprunté au latin conjectura, dérivé de conjicere, qui signifie littéralement « jeter ensemble ». Ex.
Faute d’indices, les enquêteurs en sont réduits aux conjectures pour expliquer le mobile de ce meurtre
crapuleux. D’abord une conjecture, l’affirmation de Copernic (« Si la terre est une planète, alors elle
tourne autour du soleil ») est ensuite devenue une loi. Toutes les explications que vous donnez ne sont
que pures conjectures pour masquer votre ignorance.
CONJONCTURE : signifie « situation qui résulte d’un ensemble de circonstances et qui est
considérée comme le point de départ d’une action, d’une évolution » et « ensemble des éléments qui
déterminent la situation économique, sociale, politique ou démographique à un moment donné ». Il a
été formé d’après le latin conjunctus, qui signifie « conjoint, concordant ». Ex. Le suicide apparaît
comme une réaction à une conjoncture défavorable quant aux relations interpersonnelles, à la santé ou
à la situation financière. Les événements du 11 septembre ont transformé les perspectives de
croissance économique dans la plupart des pays industrialisés, qui ont dû tenir compte de cette
conjoncture imprévisible.
CONTINUATION/CONTINUITE
CONTINUATION : « action de poursuivre quelque chose » ou encore « fait d’être continué, prolongé
». Nous devons prendre une décision au sujet de la continuation de ce projet. Ils ont convaincu les élus
de plaider en faveur de la continuation de cette route. Crois-tu en la continuation de la vie après la
mort? En français, la formulation bonne continuation est utilisée pour souhaiter à quelqu’un de
poursuivre une activité qu’il a commencée de façon agréable. Cette expression est toutefois considérée
comme familière lorsqu’elle est employée comme formule de salutation qu’on adresse à une personne
dont on prend congé. Ex. Monsieur Lessard nous quittera à la fin de la semaine pour occuper de
nouvelles fonctions au sein d’une entreprise de télécommunications. Nous lui souhaitons une bonne

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continuation! (et non : une bonne continuité). Félicitations à tous ceux et celles qui ont obtenu une
bourse pour la poursuite de leurs études! Bonne continuation! (et non : bonne continuité)
CONTINUITE : « caractère de ce qui n’est pas interrompu dans le temps » et « caractère de ce qui est
constitué de parties non séparées, de ce qui est continu dans l’espace ». Ce nom est un dérivé de
l’adjectif continu. Ex. L’importance de la continuité des soins donnés aux patients asthmatiques
s’avère cruciale. Dans les dessins d’Escher, la continuité des lignes est souvent une illusion d’optique.
DECADE/DECENNIE
DECADE : « période de dix jours », ou « partie d’un ouvrage ou ouvrage composé de dix livres ou
chapitres ». Ce mot a fait naître l’adjectif décadaire « qui se rapporte aux décades du calendrier
républicain ». Ex. La moyenne des températures de la première décade de novembre est de 1 °C.
L’oeuvre de Tite-Live est divisée en décades.
DECENNIE : « période de dix ans ». Dans ce cas, c’est le substantif qui a été créé à partir de l’adjectif
décennal. Ex. L’ONU souhaite que la première décennie du millénaire soit consacrée à la promotion
de la paix et de la non-violence. Au cours de la dernière décennie, le secteur des communications a
connu une véritable mutation.
DECELER/DESCELLER
DECELER : détecter, découvrir, faire apparaître ce qui était caché. Ex. Il a décelé le complot. Dans
son regard, on décelait une pointe de tristesse.
DESCELLER : défaire ce qui est fermé d’un sceau, d’un cachet. Ouvrir ce qui est hermétiquement ou
semble l’être. Ex. Desceller un acte, un diplôme. Desceller un cercueil.
DECERNER/DISCERNER
DECERNER : « décider, décréter ». Ce verbe est couramment employé au sens d’« accorder
solennellement une distinction à quelqu’un ». On décerne généralement une récompense, que ce soit
un prix, un titre, une médaille, etc., mais certains ouvrages de référence attestent aussi décerner un
diplôme. En droit, décerner peut aussi signifier « ordonner par un acte juridique ». Ex. Cette nouvelle
bourse sera décernée à un étudiant à la maîtrise en informatique. Elles se sont vu décerner un prix pour
leur guide de rédaction épicène. Le juge d’instruction a décerné un mandat d’arrêt contre deux
suspects dans cette affaire de vol à main armée.
DISCERNER : « distinguer, séparer ». Il peut signifier « percevoir de façon distincte, sans ambiguïté
», par la vue ou un autre sens, en parlant d’une chose ou d’une personne. Discerner peut aussi avoir le
sens de « reconnaître clairement la nature ou la valeur de quelque chose » ou de « différencier des
choses comparées ». Lorsque le verbe sert à comparer deux choses, il peut être construit avec de ou
d’avec. Cependant, discerner de est plus courant que discerner d’avec, cette dernière construction étant
plutôt utilisée dans la langue soignée ou pour marquer plus fortement une différence. Ex. Depuis son
opération au cerveau, Luc a de la difficulté à discerner certaines couleurs. Elle a bien discerné le cri du
héron lors de notre promenade. Il est facile de discerner la grande bonté de cette femme. J’ai peine à
discerner le vrai du faux dans cette histoire. (ou : à discerner le vrai d’avec le faux).
DEDICACER/DEDIER
DEDICACER : c'est offrir concrètement et gracieusement sa signature sur un objet à quelqu'un,
parfois avec quelques mots ou un dessin. Ex. Dans cette librairie, un auteur célèbre dédicace des
exemplaires de son dernier roman (= il y appose sa signature).
DEDIER : c'est offrir ou adresser une oeuvre, un objet, une action à quelqu'un en hommage. Une
journée dédiée aux orphelins du Sida. À la radio, pour la Saint-Valentin, nombreux sont les auditeurs à
vouloir dédier une chanson à leur conjoint (= ils destinent une chanson à leur conjoint, en guise
d'hommage).
DESINTERESSEMENT/DESINTERET
DESINTERESSEMENT : « attitude altruiste marquée par la générosité et l’absence d’intérêt
personnel ». Il a aussi un sens particulier dans le domaine de la finance où il signifie « fait de
dédommager un créancier, de l’indemniser ». Enfin, désintéressement est aussi maintenant employé
comme synonyme de désintérêt, bien que cet usage soit critiqué par certains qui y voient une
ambiguïté possible. Ex. Toute sa vie, cet homme a feint d’agir avec désintéressement alors qu’en
réalité, son unique but était de prendre le pouvoir. Nous serons bientôt forcés de procéder au
désintéressement des créanciers. Son désintéressement pour le curling remonte au terrible accident
dont elle a été victime.

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DESINTERET : « absence d’intérêt, de goût pour quelque chose ou quelqu’un ». Ex. Je regrette
profondément votre désintérêt pour notre nouveau projet. L’attitude de Denise est marquée par un total
désintérêt à l’égard de son travail. Le désintérêt croissant de sa conjointe pour lui les a menés tout
droit au divorce. DIFFERENCIER/DIFFERER
DIFFERENCIER : « établir une différence, faire apparaître une différence ». Il a pour synonymes
distinguer, séparer. Ex. Nous devons différencier ces deux espèces bien qu'elles présentent plusieurs
points communs. C'est ce qui différencie la question A de la question B.
DIFFERER : Quand il est construit avec un complément d'objet direct, différer, signifie « remettre à
plus tard, reporter dans le temps ». Ex. Les avocats ont réussi à différer le jugement pour avoir un délai
supplémentaire de réflexion. Quand il est construit avec un complément d'objet indirect (COI),
introduit par de, différer signifie « être différent de ». Ex. Mon opinion diffère de la sienne (de la
sienne est COI de diffère).La situation aujourd'hui diffère totalement de celle d'hier (de celle d'hier est
COI de diffère). Ainsi se différencier et différer de sont synonymes. Ex. A se différencie de B ou A
diffère de B.
DIGESTE/DIGESTIBLE/DIGESTIF
DIGESTE : « qui a été digéré ». Son sens moderne, « qui se digère facilement », a été développé
tardivement par analogie avec son antonyme indigeste. On l’emploie aussi avec le sens figuré d’ «
assimilé, intériorisé par la réflexion » ou d’« acceptable, supportable ». Digeste a longtemps été
critiqué et jugé familier et il l’est encore aujourd’hui dans quelques ouvrage de référence, bien qu’il
soit répandu et formé correctement. On critiquait surtout sa synonymie non essentielle avec digestible,
qui est arrivé en français bien avant lui, mais on constate aujourd’hui que son sens concret bien
répandu dans la langue courante et son sens figuré font de lui un adjectif distinct. Ex. Ta recette de
tomates cerises marinées avec de l’ail est peu digeste. Cette version théâtrale est bien plus digeste que
l’oeuvre originale dont elle s’inspire. Personnellement, j’ai trouvé la rétroaction du directeur plus ou
moins digeste.
DIGESTIBLE : « qui est facile à digérer », mais seulement au sens concret, en parlant d’un aliment.
On l’emploie surtout dans la langue spécialisée. Ex. La cuisson à la vapeur rendrait les légumes plus
digestibles. Est-ce que les aliments biologiques sont plus digestibles pour l’organisme?
DIGESTIF : « qui sert à la digestion » ou « qui est relatif à la digestion », en parlant d’un organe,
d’une fonction ou d’une action physiologique, ou au sens de « qui aide à digérer », en parlant d’un
produit naturel ou fabriqué. Ex. La maladie de Crohn est une affection du tube digestif dont la
prévalence va en augmentant mais qui est encore méconnue. Pierre souffre de problèmes digestifs
depuis quelque temps. La crème de menthe est ma liqueur digestive de prédilection.
DESINTERESSEMENT/DESINTERET
DESINTERESSEMENT : « attitude altruiste marquée par la générosité et l’absence d’intérêt
personnel ». Il a aussi un sens particulier dans le domaine de la finance où il signifie « fait de
dédommager un créancier, de l’indemniser ». Enfin, désintéressement est aussi maintenant employé
comme synonyme de désintérêt, bien que cet usage soit critiqué par certains qui y voient une
ambiguïté possible. Ex. Toute sa vie, cet homme a feint d’agir avec désintéressement alors qu’en
réalité, son unique but était de prendre le pouvoir. Nous serons bientôt forcés de procéder au
désintéressement des créanciers. Son désintéressement pour le curling remonte au terrible accident
dont elle a été victime.
DESINTERET : « absence d’intérêt, de goût pour quelque chose ou quelqu’un ». Ex. Je regrette
profondément votre désintérêt pour notre nouveau projet. L’attitude de Denise est marquée par un total
désintérêt à l’égard de son travail. Le désintérêt croissant de sa conjointe pour lui les a menés tout
droit au divorce.
EFRACTION/INFRACTION
EFRACTION : c'est le fait de détruire un système de fermeture, de clôture afin de pénétrer dans un
lieu pour y commettre un délit. Ex. Aucune effraction n'ayant été constatée, l'assurance a refusé
d'indemniser la victime. Vol avec effraction. Les cambrioleurs sont entrés dans cette maison par
effraction. Ce criminel a commis plusieurs vols avec effraction.
INFRACTION : « violation, transgression d’une règle, d’une convention d’un engagement, etc. » ou «
action, comportement frappé d’une peine définie par la loi ». Ex. Le directeur de l’école ne tolérait
aucune infraction à la discipline. Conduire en état d’ébriété constitue une infraction au code criminel.
Quand le policier m’a fait signe, j’ai compris que j’étais en infraction.

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EGALER/EGALISER
EGALER : « être égal à », que ce soit en quantité ou en qualité (importance, valeur, mérite, etc.).
Notons que dans les énoncés qui décrivent une opération mathématique, le verbe égaler peut être au
singulier, si l'on considère l'opération comme un tout (ce qui est le cas le plus fréquent), ou s'accorder
avec les deux sujets et être au pluriel. Ex. Trois plus trois égale (ou égalent) six. Francis vient d'égaler
le record de Justin. Le nationalisme atteignit aux cours de ces années une frénésie jamais égalée
auparavant. D'après lui, peu de femmes égalent en beauté les Suédoises.
EGALISER : « rendre égal » ou « niveler, aplanir ». Il a donc un sens plus actif que le verbe égaler et
présuppose une activité volontaire. Dans le domaine du sport, égaliser signifie « rendre la marque
égale ». Ex. Le syndicat a sensibilisé l'employeur à l'importance d'égaliser les salaires. Nous devons
égaliser le terrain avant d'installer la piscine. Il est important d'égaliser parfaitement les pieds des
chaises. Les Autrichiens ont marqué un but et ainsi réussi à égaliser dans les toutes dernières secondes
de la partie.
ELUDER/ELUCIDER
ELUDER : Éluder signifie « se soustraire adroitement à quelque chose par quelque artifice ou faux-
fuyant; éviter, escamoter ». Ce verbe est issu du latin eludere, dont le sens est « se jouer de ».
L’adjectif ludique « relatif au jeu » a une origine semblable. Ex. Chaque fois qu’on leur demande leur
âge, les femmes coquettes éludent la question. Les personnes timides éludent souvent les invitations et
les situations où elles doivent parler en public. Certains élèves éludent dans leurs textes les difficultés
que présente l’accord du participe passé.
ELUCIDER : « expliquer, rendre clair ce qui est complexe, confus, obscur » et « faire la lumière sur
un fait énigmatique, incompréhensible ». Ce verbe vient du latin elucidare qui signifiait « éclairer » et
« rendre clair, expliquer ». Ce dernier a été formé à partir du latin lucidus, qui signifie « lumineux » et
qui a aussi donné l’adjectif lucide et ses dérivés. Ex. Qui est Dieu? Jusqu’ici, même les plus grands
théologiens se sont montrés incapables d’élucider cette question. De nombreux astrologues affirment
avoir élucidé les prédictions de Nostradamus. Dans les romans policiers traditionnels, l’intrigue est
souvent caractérisée par un meurtre qu’il faut élucider.
EMIGRER/IMMIGRER
EMIGRER : « quitter son pays pour aller s'installer dans un autre ». Le préfixe é- de ce verbe est une
variante de ex-, qui signifie « hors de ». C'est donc par rapport au pays de départ qu'on parle
d'émigration. Lorsqu'on parle de certains animaux, le verbe émigrer peut aussi avoir le sens de «
quitter une région pour séjourner dans une autre où le climat est différent ». Ex. De nombreux Irakiens
ont tenté d'émigrer pour fuir la guerre. Les oiseaux émigrent parce qu'ils manquent de nourriture à
l'approche de l'hiver.
IMMIGRER : « entrer dans un pays étranger pour s'y fixer de façon durable ou définitive ». Le
préfixe im- de ce verbe est une variante du préfixe in-, qui signifie « dans, à l'intérieur de ». C'est donc
par rapport au pays d'arrivée que l'on parle d'immigration. Ex. Cette famille ukrainienne réside
maintenant à Québec. Elle y a immigré depuis peu. C'est pour immigrer en Belgique que Marcelle a
émigré du Canada.
EMINENT/IMMANENT/IMMINENT
EMINENT : Éminent signifie « qui se distingue par son caractère remarquable, supérieur ». La valeur
de cet adjectif est emphatique. Dans la même famille, on trouve le nom éminence, employé au figuré
dans l'expression éminence grise qui signifie « conseiller influent ». Ex. La conférence sera donnée par
un éminent paléontologue. Nous reconnaissons le rôle éminent qu'a joué le général durant la crise.
- Dans ses commentaires, le professeur a souligné les qualités éminentes du travail de ce brillant élève.
IMMANENT : immanent appartient le plus souvent au vocabulaire de la philosophie. Contrairement à
éminent et à imminent, qui viennent tous deux du latin minere qui signifiait « avancer, surplomber
»,immanent est issu du verbe latin manere, qui signifiait « rester ». Immanent signifie « qui est
impliqué ou réside dans la nature d'un être, qui est intrinsèque ». Il s'oppose à transcendant, qui
signifie plutôt « qui résulte d'une action extérieure ». Ex. Certains théologiens affirment que Dieu est
en nous, qu'il est immanent.
IMMINENT : L'adjectif imminent signifie « qui va bientôt se produire ». Son sens est donc
strictement temporel. À l'origine, cet adjectif ne pouvait être employé que lorsqu'on évoquait une
menace ou un danger. Depuis le XIXe siècle, toutefois, cette particularité n'est plus essentielle. Ex. De

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nouveaux signes nous annoncent le déclenchement imminent du conflit. L'accord entre ces deux pays
au sujet du désarmement est imminent.
EVOQUER/INVOQUER
EVOQUER : Évoquer peut signifier « rappeler à la mémoire »; « faire apparaître à l'esprit », souvent
par analogie; « aborder »; et « faire apparaître par la magie ». Ce verbe est issu du verbe latin evocare,
qui signifiait « appeler à soi, attirer ». Ex. Nous avons évoqué nos folies de jeunesse pendant cet
agréable souper. La couleur de ce tissu évoque le vin. Le cas des sans-abri n'a pas été évoqué dans
cette étude. Cet homme prétend évoquer les esprits.
INVOQUER : Invoquer signifie « appeler à l'aide par des prières » et, par extension, « implorer ». Il
peut aussi signifier « faire appel à quelque chose pour se justifier ». Ce verbe est issu du verbe latin
invocare, qui signifiait « appeler, prendre à témoin ». Ex. Je ne sais plus quel saint invoquer pour me
sortir de ce pétrin. L'accusé invoque la clémence du jury. Il a invoqué les raisons les plus saugrenues
pour justifier son retard. Le juge a autorisé la divulgation de renseignements en invoquant le principe
de consentement du cabinet.
EXPLIQUER/EXPLICITER
EXPLIQUER : « faire comprendre », « rendre plus clair quelque chose qui est obscur » ou « donner
ou constituer la raison, la cause de quelque chose ». À la forme pronominale, il peut également
signifier « faire connaître ce qu’on pense ou ce qu’on ressent »; « comprendre quelque chose »; « être
ou devenir clair »; ou « discuter avec quelqu’un ». Ex. Peux-tu m’expliquer ce problème? Mon fils
devra m’expliquer le fonctionnement de ce magnétophone. J’aimerais bien que quelqu’un m’explique
ce texte. Son passé difficile explique son comportement. Mon conjoint comprend mal ma réaction; je
devrai m’expliquer avec lui. Paul s’explique mal comment Hélène peut aimer ces films. La différence
entre ces deux ouvrages s’explique par leur objectif respectif. Lucie et David se sont expliqués hier.
EXPLICITER : « formuler nettement, clairement, formellement » ou « rendre plus clair, plus précis ».
Ainsi, pour expliciter le contenu d'un texte, par exemple, on peut utiliser des synonymes, avoir recours
à des définitions, reformuler ou vulgariser certains passages afin de redire de façon plus claire ce que
le texte contient. Ex. L’assureur devrait expliciter les clauses de ce contrat. Votre argument ne me
convainc pas; veuillez l’expliciter. Je ne suis pas certaine d’avoir bien compris ce que tu viens de dire :
explicite ta pensée.
FUNEBRE/FUNESTE/FUNERAIRE
FUNEBRE : « qui se rapporte aux funérailles » et « qui a rapport à la mort, à la dépouille, à la
mémoire d’une personne ». Ex. Une veillée funèbre. Un repas funèbre. Une danse funèbre. Une nuit
funèbre.
FUNESTE : « qui cause, qui apporte la mort » et « qui évoque, annonce la mort, le malheur ». Ex. Un
jour funeste. Une maladie funeste. Faire des rêves funestes.
FUNERAIRE : « qui est relatif, qui a rapport aux funérailles », « qui commémore le souvenir de la
mort de quelqu’un. Ex. un drap funéraire. Un monument funéraire. Un rituel funéraire.
HABILETE/HABILITE
HABILETE : « qualité d’une personne qui exécute ce qu’elle entreprend avec autant d’adresse que
d’intelligence ou de compétence » ou « qualité de ce qui est fait avec adresse et compétence ou
intelligence ». Ce terme désigne aussi un acte, un procédé qui est fait avec adresse et compétence ou
intelligence. Ex. L’habileté du jeune Mozart subjugua les souverains d’Europe. L’habileté de son
argumentation a permis à Jacques de remporter la victoire. Le médecin nous a donné un aperçu des
nombreuses habiletés nécessaires à l’exercice du métier de chirurgien.
HABILITE : « capacité juridique à faire quelque chose ». Ex. En principe, l’habilité à négocier les
accords collectifs de l’entreprise n’est reconnue qu’au délégué syndical. Les enfants illégitimes du roi
n’ont pas l’habilité à succéder au trône.
HABITAT/HABITATION
HABITAT : « ensemble des conditions dans lesquelles vivent les espèces animales et humaines » et,
par extension, l' « ensemble des conditions d'habitation, de logement ». Ex. La forêt vierge est l'habitat
naturel des grands singes. On distingue, chez l'homme, l'habitat rural et l'habitat urbain.
HABITATION : lieu où l'on habite (demeure, logement, maison). Il se bat pour l'amélioration de
l'habitat mais Son habitation est mal isolée. Construire des habitations, changer d'habitation (et non
d'habitat).
INCLINAISON/INCLINATION

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INCLINAISON : « état de ce qui est incliné, oblique relativement au plan de l’horizon » ou « action
de pencher, position inclinée d’une chose, du corps ou d’une partie du corps par rapport à la verticale
». Ce mot est donc toujours associé à la position (physique) de quelque chose. Ex. L’inclinaison de la
tour de Pise a rendu célèbre ce chef d’oeuvre architectural. Ce mouvement exige des danseurs une
inclinaison du corps très prononcée. Les graphologues examinent minutieusement l’inclinaison de
l’écriture.
INCLINATION : mouvement affectif spontané vers un objet ou une fin ou encore une disposition, un
goût, un penchant pour quelque chose, ou encore l’action de pencher la tête ou le corps en signe
d’acquiescement ou de respect. Il a aussi le sens littéraire de « mouvement qui porte à aimer quelqu’un
». Ce mot est donc toujours associé à l’expression de sentiments. Ex. Les élèves doués présentent une
inclination naturelle à apprendre. Selon le protocole, les personnes qui saluent un membre de la famille
royale peuvent, à leur convenance, faire une révérence ou une inclination de la tête. La princesse de
Neufchâtel avoua au chevalier de Navarre l’inclination qu’elle avait pour lui.
INCONCILIABLE/IRRECONCILIABLE
INCONCILIABLE : « que l’on ne peut concilier » ; [En parlant de pers.] qui ne peuvent s’entendre,
que l’on ne peut faire s’accorder. Ex. Il ne savait comment concilier l'inconciliable (ROLLAND, J.-
Chr., Révolte, 1907, p. 420). Frères inconciliables.
IRRECONCILIABLE : « qui ne veut pas accepter la réconciliation » ; « qui refuse toute
réconciliation » ; [En parlant de pers. ou groupe de pers.] entre lesquelles il n’y a pas de réconciliation
possible. Ex. Deux partis irréconciliables. Ennemis irréconciliables.
INFECTER/INFESTER
INFECTER : « provoquer une infection par contamination ». En ce sens, il peut être utilisé à la forme
pronominale. Il peut aussi signifier « diffuser des émanations nauséabondes ou malsaines » (sens
parfois considéré comme vieilli) et, au figuré, « contaminer, corrompre, souiller moralement ». Ex.
Atteint de la rougeole, Marc est resté à la maison afin de ne pas infecter ses camarades. Il faut nettoyer
la plaie avec un antiseptique pour éviter qu’elle ne s’infecte. Les abattoirs situés dans ce quartier
infectent l'air que respirent les résidents des environs. L'attitude négative de Samuel a infecté l'esprit
de Renée, qui est de plus en plus morose.
INFESTER : « foisonner et envahir » lorsqu’on parle d’animaux ou de plantes nuisibles. Il peut aussi
signifier « ravager un endroit par des actes violents ». En médecine, infester signifie « entrer dans
l'organisme et l'envahir », lorsqu'on parle de parasites. Ce dernier sens se rapproche du premier sens
du verbe infecter, mais l'idée de contamination est absente du verbe infester. Ex. Les pucerons
infestent toutes mes plantes. Les pissenlits infestent notre terrain. Il y a plusieurs années, des voleurs
infestaient ce quartier. Ce traitement devrait réduire la quantité de parasites qui infestent actuellement
l'organisme de Gaétane.
LEGALITE/LEGITIMITE
LEGALITE : est légal ce qui est autorisé par le droit positif existant, ce qui est conforme au texte de la
loi. Ex. Respecter la légalité républicaine. Rester dans la légalité.
LEGITIMITE : est légitime ce qui est et doit être reconnu comme juste par tous. Ex. Au Gabon, on ne
reconnaît pas la légitimité d’un mariage homosexuel. Les opposants ont attaqué la légitimité de la
victoire du Président sortant.
LEGISLATION/LEGISLATURE
LEGISLATION : ensemble des textes de lois et règlements d’un pays ou concernant un domaine, une
matière déterminée. Ex. La législation en vigueur. La législation sur l’enseignement primaire privé.
LEGISLATURE : durée du mandat d’une assemblée législative.
MYSTHIFIER/MYTHIFIER
MYSTHIFIER : « berner quelqu'un en abusant de sa crédulité et en s’amusant à ses dépens » et «
tromper en déformant la réalité », en parlant d’une personne ou d’une collectivité. Ce verbe, lié au
concept de mystification, implique nécessairement l’idée d’une intention malveillante ou abusive. Ex.
Cet homme raconte des mensonges avec un ton tellement sincère qu’il mystifie même son psychiatre.
Lorsqu’il justifie ses actes, ce politicien charismatique semble mystifier la population.
MYTHIFIER : « transformer en mythe » et « donner une dimension plus grande que nature », en
parlant d’une personne, d’une chose ou d’une situation. Plus rarement, et dans la langue littéraire, il
peut aussi signifier « instaurer, créer un mythe »; il est alors employé sans complément. Le concept ici
en jeu est le mythe, nom dont est dérivé le verbe mythifier, d’où la présence du h dans la graphie. Ex.

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Adulé et mythifié par les uns, critiqué et rejeté par les autres, Freud est sans contredit le personnage le
plus célèbre de l'histoire de la psychologie. Cette exposition présente des images de l’Égypte moderne
et non de l'Égypte mythifiée des pharaons et des pyramides. Notre société a tendance à mythifier les
gens qui exercent des professions libérales. Cette histoire est trop romanesque; le conteur semble
encore mythifier.
NOTABLE/NOTOIRE
NOTABLE : « qui mérite d'être noté, signalé, relevé » lorsqu'on parle de choses. Lorsqu'on parle de
personnes, il signifie plutôt « qui a une position sociale importante »; dans ce sens, notable peut aussi
être utilisé comme nom. Notable est issu du latin notabilis, qui avait la même signification, lui- même
dérivé du verbe notare, qui signifiait « noter ». Ex. Le bulletin de ma fille montre qu'elle a fait des
progrès notables en français. Ces antibiotiques parviennent à freiner de façon notable la progression
des infections. Seuls des personnages notables font partie de la liste des invités à ce gala prestigieux.
Plusieurs notables de la ville ont participé à la campagne de financement de cet organisme.
NOTOIRE : « connu de manière évidente par de nombreuses personnes ». Lorsqu'il qualifie une
personne, cet adjectif a souvent le sens de « bien connu comme tel » et s'applique généralement à un
défaut de la personne dont on parle; parfois, notoire peut aussi signifier « célèbre ». Cet adjectif vient
du bas latin notorius. Ex. L'incompétence notoire de ce dirigeant l'a mené à la défaite. Il est notoire
que les pédophiles incarcérés sont malmenés par les autres prisonniers. Cet homme est un menteur
notoire. Ainsi, un fait notable est digne d'être signalé, alors qu'un fait notoire est connu de tous. On
doit aussi distinguer les noms correspondant à ces deux adjectifs. Le nom notabilité, dérivé de notable,
peut signifier « fait d'être notable, important » ou « personne notable ». Le nom notoriété, de notoire,
signifie plutôt « fait d'être notoire » et ne peut désigner directement une personne, contrairement à
notabilité.
OFFICIEL/OFFICIEUX
OFFICIEL : « qui concerne une charge, une fonction ». On l’emploie pour qualifier ce qui provient
du gouvernement ou d’une autorité reconnue et compétente; pour qualifier ce qui est reconnu, certifié,
organisé, consacré ou rendu public par cette autorité; pour qualifier un bien qui appartient au
gouvernement ou à une collectivité publique; ou, avec une connotation péjorative, pour qualifier ce qui
est donné pour vrai par l’autorité publique ou une autorité reconnue, mais qui laisse supposer autre
chose. Ex. Selon un communiqué officiel, le ministre aurait été admis à l’hôpital pour un malaise
cardiaque. Les langues officielles du Canada sont le français et l’anglais. Le départ à la retraite du chef
de police a été souligné lors d’une cérémonie officielle. Le président français sera en visite officielle
au Québec le mois prochain. Des manifestants se sont réunis devant ce bâtiment officiel pour protester
contre la présence militaire en terre afghane. La raison officielle de ces congédiements massifs ne nous
paraît pas crédible. L’adjectif officiel peut aussi qualifier une personne qui a une fonction au sein d’un
gouvernement ou qui représente l’autorité publique, et par extension, ce qui est associé à des
personnages officiels. Comme nom, officiel signifie « personne qui a une fonction publique » ou «
organisateur d’épreuves sportives, de concours ». Ex. Le porte-parole officiel de l’organisme fera un
point de presse sur ce sujet épineux. La voiture officielle de la mairesse a été impliquée dans un
accident hier matin. Les officiels du pays ont promis de réagir avec fermeté et rapidité à cet attentat-
suicide. Selon les analystes, l’officiel de la partie aurait fermé les yeux sur plusieurs accrochages.
OFFICIEUX : « qui rend service ». Ce mot a d’abord été attesté au sens de « serviable »; cet usage
ancien a été conservé dans la locution mensonge officieux, surtout utilisée dans la langue littéraire au
sens de « qui est dit dans le but de rendre service ou de faire plaisir, sans nuire à personne ». L’usage
moderne emploie l’adjectif officieux par opposition à officiel, c’est-à-dire avec le sens de « sans
caractère officiel », de « communiqué par une source autorisée, mais qui n’a pas de garantie officielle
». Ex. Raconter ce mensonge officieux lui a permis de rentrer dans les bonnes grâces de sa patronne.
Une programmation officieuse du festival a été publiée dans les quotidiens de la région, mais les
organisateurs ne confirmeront pas cette liste d’artistes avant le mois prochain. Pour le moment, la
nouvelle de la démission de la présidente n’est qu’officieuse.
OPPRESSER/OPPRIMER
OPPRESSER :« gêner quelqu’un dans sa respiration, comme en lui pressant fortement la poitrine »
ou, au sens figuré, « être la cause d’angoisse, d’un malaise moral ». Ex. Depuis son infarctus, Édouard
est oppressé dès qu’il monte un escalier ou marche un peu vite. Un terrible secret de famille oppressait
Marguerite.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 15


OPPRIMER : « soumettre à une autorité excessive et injuste, persécuter par des mesures de violence
», « entraver l’expression d’un sentiment, d’une idée, etc. », ou dans un registre littéraire, « accabler
sous un poids, un fardeau ». Ex. Dans nombre de pays, on opprime le peuple en utilisant les forces
armées. Les régimes autoritaires et totalitaires se caractérisent par la détermination à opprimer la
liberté religieuse. Éliminons la pauvreté et la faim qui oppriment tant d’êtres humains.
ORIGINAIRE/ORIGINAL/ORIGINEL
ORIGINAIRE : qui tire son origine de tel ou tel lieu, de telle ou telle source. Ex. Le tabac est une
plante originaire d'Amérique.
ORIGINAL : « qui vient directement de l’auteur, constitue la source première des reproductions » et «
qui semble ne dériver d’aucun modèle, qui est unique, hors du commun». Par extension, il peut aussi
avoir la valeur péjorative de « singulier, bizarre, anormal ». Ex. J’ai préféré la nouvelle version du film
Le survenant à sa version originale. Ma mère offre toujours des cadeaux originaux. Nos voisins sont
très originaux : leur maison arbore des décorations de Noël même en été!
ORIGINEL : « qui date de l’origine » et « qui vient de l’origine », et, dans un contexte religieux « qui
remonte à la création, au premier homme créé par Dieu », d’où les expressions péché originel et faute
originelle. Ex. Bien des scientifiques refusent l’idée d’un chaos originel. Ses recherches
étymologiques lui ont permis de retrouver le sens originel de ces mots. L’histoire du péché originel a
donné lieu à plusieurs interprétations théologiques.
PACIFIQUE/PACIFISTE/PAISIBLE
PACIFIQUE : L’adjectif pacifique, qui appartient à la famille du verbe pacifier « rétablir la paix », est
attesté depuis le XVe siècle et viendrait du latin pacificus « faire régner la paix » ou du provençal
pacific. Cet adjectif peut signifier « qui tend à la paix », en parlant de personnes ou de choses, ou « qui
se déroule dans la paix », en parlant d’une action. En droit, on utilise la désignation possesseur
pacifique (ou paisible possesseur) pour parler d’une personne qui dispose d’un bien sans faire l’objet
de contestations. On notera aussi que l’océan Pacifique aurait été nommé ainsi par le navigateur
Magellan parce qu’il l’aurait traversé sans y affronter de tempête. Ex. Ils auraient besoin d’un
médiateur pacifique pour les aider à régler leur différend. Le but de cette rencontre était de mettre fin
au conflit entre les deux pays de façon pacifique. La manifestation pacifique a réuni près de 5000
marcheurs pro-environnement.
PACIFISTE : L’adjectif pacifiste a pour sa part été formé d’après pacifique au début du XXe siècle. Il
signifie « qui préconise la recherche de la paix ». On l’emploie aussi et surtout comme nom au sens de
« partisan de la paix », et parfois avec une connotation péjorative avec le sens de « personne qui
cherche la paix à tout prix » ou de « personne qui affirme faire la paix par des moyens illusoires ». Ex.
Cet organisme pacifiste fait la promotion de moyens de résolution de conflits non violents auprès des
adolescents. Cet ex-prisonnier politique consacra sa vie à un idéal pacifiste. Ce sont de jeunes
pacifistes engagés qui ont organisé cette manifestation pour la paix.
PAISIBLE : Quant à l’adjectif paisible, attesté dès le XIIIe siècle, il est dérivé d’une ancienne graphie
du nom paix (pais), à laquelle on a ajouté le suffixe -ible. Cet adjectif peut signifier « qui est en paix »,
« qui ne trouble pas la paix », « qui dégage la paix », « qui n’est pas troublé dans son état de paix », «
où règne la paix » ou « qui évoque une impression de sérénité ». Ex. J’ai rencontré un homme
séduisant, modeste et paisible. À son retour de voyage, j’ai tout de suite senti que son esprit était
redevenu paisible. Éloïse a vécu son deuil de façon paisible, sans qu’il affecte tout son entourage.
Ludovic mène une vie paisible depuis qu’il s’est établi à la campagne avec sa famille. Je rêve de partir
quelques jours dans un hôtel paisible où je pourrai me reposer.
PERSONNALISER/PERSONNIFIER
PERSONNALISER : Le verbe personnaliser peut signifier « donner un caractère personnel à quelque
chose » ou encore « adapter quelque chose à chaque personne », notamment dans le domaine de la
commercialisation. Ex. En modifiant plusieurs pièces de sa voiture, Benoît l'a personnalisée. Irène a
personnalisé son espace de travail : elle y a accroché des photos de ses enfants et des affiches de films.
Richard a enfin trouvé une compagnie de téléphonie cellulaire qui lui offre un forfait personnalisé.
Nous enverrons plus de 300 lettres personnalisées à d'anciens clients. Le verbe personnaliser a aussi
déjà signifié « donner l'apparence d'une personne à quelque chose ». Il vaut toutefois mieux éviter
d'employer ce verbe dans ce sens, aujourd'hui réservé au verbe personnifier.
PERSONNIFIER : Le verbe personnifier peut, en effet, signifier « donner l'apparence ou les
caractéristiques d'une personne à une chose abstraite ou inanimée ». Il a également, en parlant d'une

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 16


personne, le sens d'« incarner, représenter de façon exemplaire un concept abstrait », ce concept étant
souvent une qualité ou un défaut. Ex. Cette statue personnifie la liberté. L'un des personnages du film
personnifiait la mort. Toujours à l'heure, Madeleine personnifie la ponctualité. Mon collègue Donald
personnifie le zèle. L'emploi du verbe personnifier pourrait toutefois être équivoque dans certains
contextes. Lorsqu'on dit qu'une personne personnifie quelque chose, cela peut vouloir dire qu'elle
donne l'apparence d'une personne à une chose abstraite, ou bien qu'elle représente de façon exemplaire
un concept abstrait, les deux sens étant possibles dans ce genre de construction. Une des façons
d’éviter cette équivoque est d’ajouter en soi après le verbe lorsqu'il signifie « incarner, représenter de
façon exemplaire un concept abstrait ». Ex. Dumais personnifie l'inspiration. (il donne à l'inspiration
l'apparence d'une personne. Dumais personnifie en soi l'inspiration. (il représente l'inspiration de façon
exemplaire). Par ailleurs, on évitera aussi de confondre les noms personnalisation et personnification.
Ex. La personnalisation du service est très importante. Aux yeux de Normand, Odile était une
personnification de la bonté.
PRESCRIRE/PROSCRIRE
PRESCRIRE : « ordonner formellement, indiquer précisément ce qui est exigé ». En médecine, il
signifie également « recommander, conseiller un traitement de façon formelle ». Lorsque le sujet est
inanimé, il peut aussi avoir le sens figuré de « dicter, exiger ». Ex. Simon a prescrit à son fils de porter
un casque lorsqu’il fait de la bicyclette. Le médecin lui a prescrit un antibiotique. La bienséance
prescrit de taire certaines vérités.
PROSCRIRE : « exclure ou bannir d’un groupe » lorsqu'on parle de personnes et, par extension, «
rejeter, éliminer » lorsqu'on parle de choses. Il a aussi le sens de « interdire, prohiber ». Ex. En France,
il fut une époque où les prêtres étaient proscrits. Marie a proscrit les produits carnés de son
alimentation. Le port de la casquette est proscrit dans cette école.
PRESOMPTIF/PRESOMPTUEUX
PRESOMPTIF : en parlant d’une personne désignée d’avance par la parenté ou par l’ordre de la
naissance pour succéder à quelqu’un, pour en hériter. Ex. Un héritier présomptif.
PRESOMPTUEUX : en parlant d'une personne qui a une grande estime de soi, une grande confiance
en soi ; qui a une opinion très avantageuse de soi-même, de ses possibilités physiques ou
intellectuelles. Ex. Un écrivain présomptueux.
PRODIGE/PRODIGUE
PRODIGE : un événement surprenant, qui semble magique ou surnaturel, d’où la locution tenir du
prodige, qui signifie « être extraordinaire, presque incroyable ». Le terme désigne aussi un acte
extraordinaire, un exploit et une personne qui se distingue par le caractère remarquable de ses talents.
C’est dans ce sens que le terme est parfois utilisé, comme un adjectif, en apposition. L’adjectif
prodigieux et l’adverbe prodigieusement lui sont apparentés. Ex. Les aurores boréales illuminaient le
ciel et les enfants ébahis croyaient assister à un prodige. Travaillant dans des conditions inimaginables,
ces médecins ont accompli des prodiges. Élève prodige, Arthur Rimbaud accumulait les prix,
notamment en rhétorique.
PRODIGUE : « qui dépense à l’excès, sans compter ». C’est aussi un nom qui désigne un
dilapidateur. La locution être prodigue signifie « distribuer, donner sans compter ». On trouve
notamment dans la même famille prodiguer et prodigalité. Ex. On dit d’Alexandre Dumas père qu’il
était un homme prodigue et qu’il connut des faillites aussi retentissantes que ses succès. Certains
prodigues s’avèrent des joueurs invétérés. Un mentor attentionné est prodigue de conseils avisés. En
apposition, prodige est le plus souvent juxtaposé à enfant, ce qui n’est pas surprenant puisque le fait
d’être doué a un caractère encore plus prodigieux lorsqu’il est observé chez un enfant. L’expression
enfant prodige figure ainsi au dictionnaire et désigne un enfant extraordinairement précoce et
talentueux. L’expression enfant prodigue fait quant à elle allusion à une parabole de l’Évangile (Luc,
XV, 11-32), dans laquelle un garçon prie son père de lui donner sa part d’héritage, qu’il dilapide
ensuite, pour revenir ruiné et repentant à la maison paternelle. Par extension, l’expression enfant
prodigue désigne aujourd’hui l’enfant qui, après avoir quitté ses parents un certain temps, est accueilli
à bras ouverts à son retour. Plaisamment, elle se dit aussi de celui qui a délaissé un groupe
d’appartenance (politique ou sportif, par exemple) et qui y revient, souvent après avoir connu quelques
revers. Il est intéressant de noter que dans cet emploi la signification de prodigue est complètement
évacuée. On ne compte plus les articles de journaux qui ont pour titre Le retour de l’enfant prodigue,
ou encore, jouant sur la paronymie, Le retour de l’enfant prodige.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 17


PROLIFIQUE/PROLIXE
PROLIFIQUE : productif, foisonnant, abondant. Ex. Un discours prolifique est riche en idées. Un
écrivain prolifique c’est-à-dire dont l’oeuvre est abondante.
PROLIXE : bavard, trop long, verbeux, redondant. Ce n'est pas élogieux. S’utilise pour désigner
quelqu’un qui délaye ses paroles ou ses écrits, qui se perd en développements superflus. Ex. Un
étudiant prolixe.
PROLONGATION/PROLONGEMENT
PROLONGATION : « action d’accroître en durée » ou « délai supplémentaire ». Son sens est
essentiellement temporel. Ex. On a ordonné la prolongation de la détention de ce prisonnier après qu’il
a tenté de s’évader. Comme les élèves étaient nombreux à ne pas avoir terminé l’examen, le surveillant
leur a accordé une prolongation de quinze minutes.
PROLONGEMENT : « action ou résultat d’accroître en longueur dans l’espace », « direction qui est
dans la continuité d’un point de repère » ou « répercussion ou suite d’un événement, d’une activité ».
Dans cette dernière acception, le nom est souvent au pluriel. Ex. Le prolongement de la route 138
entre Havre-Saint-Pierre et Natashquan a favorisé la vocation touristique de cette région. Le tendon
constitue le prolongement du muscle. Arcturus, une étoile lumineuse, se situe dans le prolongement de
la queue de la Grande Ourse.
RABATTRE/REBATTRE
RABATTRE : « rabaisser, consentir une réduction ». Ex. Veux-tu rabattre le capot de la voiture? Le
prix des vêtements d’hiver a été rabattu de 50 % ; « ramener par la force dans une certaine direction ».
Ex. Les chasseurs rabattent le gibier vers l’orée du bois. ; « accepter ou choisir, à défaut d’autre chose
».Ex. En hiver, je me rabats sur les légumes en conserve. La locution rabattre le caquet à quelqu’un
signifie « le faire taire, le remettre à sa place ».
REBATTRE : « battre de nouveau ». Ex. J’ai beau rebattre le tapis, rien n’y fait, la poussière s’y est
incrustée! Il faudra bien rebattre les cartes après cette partie, pour éviter la tricherie. L’expression
rebattre les oreilles (et non *rabattre les oreilles) a pour sens « répéter à l’excès ». Le sens de rebattre
est le même quand on parle d’un sujet rebattu (traité, exploité à l’excès).
RECOUVRER/RECOUVRIR
RECOUVRER : « rentrer en possession de quelque chose qu'on avait perdu » ou « rentrer en
possession d’une somme qui nous était due ». Ce verbe est issu du latin recuperare, qui signifiait «
rentrer en possession de », duquel on a tiré le verbe récupérer. Ex. Cet homme a miraculeusement
recouvré la santé. Barbara a enfin recouvré l'espoir d'avoir des enfants. Françoise a recouvré la somme
que David lui devait. C’est en avril que le gouvernement recouvre les impôts.
RECOUVRIR : « mettre une couverture neuve à la place d’une ancienne »; « couvrir complètement »;
« se superposer, correspondre parfaitement à »; et, au figuré, « cacher ». Recouvrir est dérivé du verbe
couvrir, lui-même issu du verbe latin cooperire. Ex. Nous avons recouvert de velours rouge les
fauteuils du salon. Le papier peint dont nous avons recouvert les murs n’est pas lavable. Des livres
recouverts de poussière remplissent la bibliothèque. Cette notion recouvre deux domaines distincts. La
nonchalance de Geneviève recouvre en fait une grande sensibilité. La conjugaison de ces deux verbes
peut également prêter à confusion. Recouvrer est un verbe du premier groupe. On ne doit donc pas dire
il recouvrit la santé, mais il recouvra la santé. Recouvrir, lui, est un verbe du troisième groupe. À la
troisième personne du singulier, le futur simple de recouvrer est recouvrera, alors que celui de
recouvrir est recouvrira. Certaines formes sont cependant identiques : on dit aussi bien cet homme
recouvre la santé (du verbe recouvrer) que cet homme recouvre les fauteuils (du verbe recouvrir).
RENONCEMENT/RENONCIATION
RENONCEMENT : On associe surtout le nom renoncement aux domaines de la morale, de la religion
et de la psychologie. Il peut signifier « fait de cesser volontairement de faire ou de vouloir quelque
chose, souvent au nom d’une valeur jugée plus importante », en parlant surtout d’une réalité non
matérielle ou d’un ensemble de réalités matérielles, ou, employé sans complément, « fait de se
détacher de biens ou d’attachements, de sacrifier ses propres satisfactions au profit d’une plus grande
spiritualité ». Ex. Le médecin voulait prouver, par le renoncement à son salaire, qu’il travaillait pour
des valeurs plus morales que financières. Le renoncement au confort est pour lui un acte de solidarité
envers les plus démunis. J’ai été fasciné par ma rencontre avec un bouddhiste qui vit dans un total
renoncement.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 18


RENONCIATION : Quant au nom renonciation, il est employé dans le domaine juridique au sens d’«
acte par lequel une personne abandonne ses droits », en parlant d’une chose matérielle, d’un moyen de
protection ou d’une charge publique ou familiale. On l’emploie aussi parfois avec le sens d’« abandon
». Ex. Un héritier peut procéder à la renonciation d’une succession par acte notarié ou par une
déclaration judiciaire. Louis a déçu ses partenaires d’affaires en leur annonçant sa renonciation à ce
projet d’envergure.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 19


LEÇON 3 : LA FAUTE DU PRONOM DE REPRISE

Une erreur possible avec les pronoms personnels consiste à employer un pronom de la troisième
personne du pluriel (ils ou les) pour reprendre un nom singulier. Il y a alors discordance de nombre
entre l’antécédent et le pronom de reprise. L’erreur peut aussi porter sur le genre du pronom ; on
reprend ainsi un nom féminin par un pronom masculin. Il importe de souligner que lorsqu’un pronom
reprend entièrement l’antécédent, les deux éléments doivent partager les mêmes caractéristiques
grammaticales : même personne, même genre et même nombre. Exemple fautif : Mes amis et moi,
nous préparons notre rencontre de football. C’est pour cette raison que nous cherchons un stade pour
s’entraîner. Exemple corrigé : Mes amis et moi, nous préparons notre rencontre de football. C’est pour
cette raison que nous cherchons un stade pour nous entraîner Exemples fautifs du pronom :
1. Ce groupe de renommée nationale fait danser tout le monde. Ils effectueront bientôt une tournée
nationale.
Correction : Ce groupe de renommée nationale fait danser tout le monde. Il effectuera bientôt une
tournée nationale. Ici, le pronom « Il » reprend le GN Ce groupe de renommée nationale. Il faut bien
sûr corriger le verbe.
2. Le sélectionneur a rencontré son équipe peu de temps avant le début de la rencontre. Il leur a alors
donné les dernières consignes.
Correction : Le sélectionneur a rencontré son équipe peu de temps avant le début de la rencontre. Il lui
a alors donné les dernières consignes. Ici, le pronom « lui » reprend le GN son équipe.
3. Quand ce fut le tour du Premier ministre de s’adresser au corps enseignant, il leur a parlé des efforts
fournis par le gouvernement pour sortir de la crise.
Correction : Quand ce fut le tour du Premier ministre de s’adresser au corps enseignant, il lui a parlé
des efforts fournis par le gouvernement pour sortir de la crise. Ici, le pronom « lui » reprend le GN
corps enseignant.
4. Il est inacceptable de condamner des personnes pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.
Correction : Il est inacceptable de condamner des personnes pour des crimes qu’elles n’ont pas
commis. Ici, le pronom « elles » reprend le GN des personnes.
5. Un jour, la jeunesse prendra la relève parce qu’ils n’auront pas le choix.
Correction : Un jour, la jeunesse prendra la relève parce qu’elle n’aura pas le choix. Ici, le pronom «
elle » reprend le GN des personnes.
6. À cause du bruit de la machinerie, notre guide nous a proposé un endroit retiré pour se détendre.
Correction : À cause du bruit de la machinerie, notre guide nous a proposé un endroit retiré pour nous
détendre.
7. Même si le mariage est de moins en moins populaire, Sophie et moi avons décidé, à la grande joie
de nos parents respectifs, de se marier.
Correction : Même si le mariage est de moins en moins populaire, Sophie et moi avons décidé, à la
grande joie de nos parents respectifs, de nous marier.
8. Pour se trouver un emploi dans notre domaine de spécialisation, mes compagnons de travail et moi
avons dû déménager.
Correction : Pour nous trouver un emploi dans notre domaine de spécialisation, mes compagnons de
travail et moi avons dû déménager.
9. Autour du feu de camp, nous étions toutes assises près d’elle et nous l’écoutions en se disant que la
vie était belle.
Correction : Autour du feu de camp, nous étions toutes assises près d’elle et nous l’écoutions en nous
disant que la vie était belle.

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LEÇON 4 : LES SOLECISMES

On entendra par « solécisme » une faute contre les règles de la syntaxe au regard de la grammaire.
Bien entendu, cette faute peut porter par exemple sur l'emploi incorrect d'une préposition, d'une
conjonction ou d'un pronom relatif, du verbe donné à la place d’un autre verbe (par exemple « être » à
la place d’« avoir » vice versa), etc. Exemples :

Forme fautives Formes correctes


C’est à cause de l’intervention des médecins, C’est grâce à l’intervention des médecins, que
que tout s’est bien passé tout s’est bien passé.
A chaque fois / A chaque fois que Chaque fois /Chaque fois que…
A compte-gouttes Au compte-gouttes
A part que… Sauf que / Excepté que / Hormis que
A : Je n’aime pas les dictateurs. B: Moi aussi. A : Je n’aime pas les dictateurs. B: Moi non
plus
C’est lui dont on parle. C’est de lui dont on C’est de lui qu’on parle.
parle.
Causer à quelqu’un. Causer avec quelqu’un.
Au fur et à mesure qu’avance le troupeau… A mesure qu’avance le troupeau…
Au nom du Président et à mon nom personnel… Au nom du Président et en mon nom
personnel…
C’est ici où on mange. C’est ici qu’on mange /
C’est ici que l’on mange
Ce que j’ai besoin. Ce dont j’ai besoin.
Dix à quinze étudiants Dix ou quinze étudiants
Crier (sur / après) quelqu’un Crier contre quelqu’un
D’ici demain D’ici à demain
De façon à ce que / De manière à ce que De façon que / De manière que
J’ai été au spectacle. Je suis allé au spectacle.
Pour pallier à cette lacune, je m’en occuperai. Pour pallier cette lacune, je m’en occuperai.
De la Sixième en Terminale De la Sixième à la Terminale
De toutes les façons / De toutes les manières De toute façon / De toute manière (= en tout
(= de plusieurs façons, de plusieurs manières) cas)
Demander après quelqu’un Demander quelqu’un
Des fois, il fait chaud Parfois il fait chaud/Quelquefois il fait chaud
En Afrique, la maternité et la soumission En Afrique, maternité et soumission interfèrent.
s’interfèrent.
Être devant un dilemme Être enfermé dans un dilemme

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Section II : Techniques d’expression écrite

Définition
L’expression écrite est un acte signifiant qui amène l’étudiant à former et à exprimer ses idées, ses
sentiments, ses intérêts, ses préoccupations, pour les communiquer à d’autres. Cette forme de
communication exige la mise en oeuvre des stratégies que l’étudiant sera appelé à maîtriser
graduellement au cours de ses apprentissages.

Leçon 1 : La lettre de motivation


La lettre de motivation connu sous plusieurs noms à savoir lettre de stage ou encore lettre d’emploi est
une lettre administrative. Elle a pour objectif premier d’appuyer le CV et est un document
incontournable dans la recherche d’un emploi ou d’un stage. Elle doit donner envie au recruteur de
vous rencontrer dans le cadre d’un entretien d’embauche. Il en existe plusieurs modèles, mais il est
conseillé d’utiliser le modèle le moins fantaisiste et qui respecte et tient compte des règles d’écritures
(les différentes parties et les éléments qui les composent). Il s’agit d’une lettre qui traduit la motivation
et les engagements du futur employé en relation avec le poste de travail qu’il cherche à occuper auprès
de son employeur. Le chercheur d’emploi doit traduire dans sa demande ses motivations ses
compétences ses objectifs et son désir à assumer convenablement les responsabilités qui lui seront
confiées. Une demande d’emploi est donc une lettre de motivation dont l'objectif est de créer un intérêt
favorable et, par conséquent, de décrocher un entretien à court ou moyen terme.

1. La structure d’une lettre de motivation


La lettre de motivation se doit d’être brève et concise. A cet effet, elle est constituée de plusieurs
parties. Ainsi on peut donc la subdivisée en trois parties. Cette lettre se fait sur papier ministre et
manuscrite généralement même si rarement on pourrait vous demandez de l’envoyer sous une forme
saisie à l’ordinateur. Quand vous le rédigez sur papier ministre, il faut prendre soins de ne jamais
tracer de marge et de ne jamais tenir compte de la première colonne tantôt pour débuter vos écrits que
pour toutes autres choses. Cette colonne est comme ligne à ne pas franchir.

1.1. La première partie

Dans le cadre de la lettre de motivation, on ne pourra pas donner le nom d’introduction à cette partie
car elle est composée de plusieurs éléments :
- Le nom, prénoms ,adresse téléphone et mail de l’expéditeur en haut à gauche sur des lignes séparées
(c’est la présentation)
-le lieu, la date en haut à droite en face du Nom et des prénoms de l’expéditeur
- Le titre et le grade ainsi que le nom de la structure d’emploi du récepteur à droite sous le lieu et la
date en commençant au niveau du dernier élément de la présentation. On débute par « A monsieur/ ou
A madame ou encoure A Monsieur/Madame quand on ignore le sexe du récepteur »
- L’objet : c’est là qu’on dit clairement l’emploi que l’on vise et la nature de la demande (stage ou
emploi).

1.2. La seconde partie

Elle est le corps de la lettre ou le développement. Il débute par la formule d’appel « Monsieur,
Madame ou encore Monsieur/Madame » et se compose de 4 ou 5 paragraphes :
- Le premier paragraphe sert à annoncer clairement, sans bavardage inutile ni superflu le pourquoi de
cette demande. On évite d’ajouter plus. La formule j’ai l’honneur de solliciter de votre haute
bienveillance…… est de mise ou toutes autres formules allant dans ce sens.
- le second paragraphe sert à se vendre. C’est là où on parle de ses diplômes, motivations,
compétences et atouts particuliers. Cependant on évite de tomber dans l’exagération et dans le
mensonge car un maximum de 5 a 6 lignes est prévu pour ça. Il faut donc aller à l’essentiel et savoir se
valoriser en peu de lignes.
-Le troisième paragraphe sert à vanter les mérites de la structure dans laquelle vous voulez rentrer. Il
ne faudrait donc pas utiliser cette partie pour continuer votre second paragraphe. Il s’achève

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 22


généralement par « l’intégré serait donc pour moi un avantage, ou bénéfique ou encore un plus » ou
d’autres formules allant dans le même sens.
- Le quatrième paragraphe est facultatif car il dépend du fait que le récepteur ait oui ou non demandé
préalablement de joindre ou même de joindre à la lettre un CV. Si tel est le cas alors ce paragraphe
servira à juste lui rappeler qu’il pourrait en apprendre plus sur vous avec ce CV.
- Le dernier élément de cette partie est la formule de politesse. Elle est brève et solennelle.

1.3. La troisième partie


C’est la plus simple car c’est la signature. Elle est précédée de la mention l’intéressé(e) suivie en
dessous de la signature.

2. Quelques exemples de lettre de motivation


Il existe plusieurs types de lettre de motivation. Cependant nous montreront ici les plus usuels et
mieux élaborés du point de vue du respect des normes. De ce fait, celui en exemple 2 présente plus
d’avantages et respecte plus les normes.

2.1. Exemple de lettre de stage 1.

Abidjan le A nom de l’entreprise


Nom et prénom
Tel…
Mail

Responsable de la formation
Adresse Adresse de l’entreprise

Objet : demande de formation en entreprise

Madame, Monsieur,

Je suis actuellement étudiant(e) en 2 ème année. … à IIPEA, je dois effectuer dans le cadre de
ma préparation à l’insertion dans l’activité professionnelle, une période d’exercice de 5 semaines au
sein d’une entreprise.
Cette période de stage pratique doit me permettre de consolider mon apprentissage et ma
formation professionnelle et votre entreprise (société) semble correspondre à mes objectifs.
Aussi, vous saurai-je gré de bien vouloir m’y accueillir du ….. au ……
Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire, et je vous prie d’agréer,
Monsieur, Madame, l’expression de mes salutations distinguées.

Signature

3. Quelques astuces
Ne pas se considérer en demandeur d’emploi mais plutôt en offreur de services car vous
disposez d’un savoir-faire et il est question dès les premiers pas de démontrer à votre
partenaire que vous disposez de la vocation et donc seriez capable d’assumer un certain
nombre de responsabilités.

4. Les erreurs à éviter


-La lettre trop longue, sans paragraphe, sans espaces…
- Des oublies important :
- la signature

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 23


- l’indication de vos coordonnées (adresse, téléphone…)
- la lettre qui répète ce qui est déjà écrit sur le C.V.
- les formules de « demande d’emploi », qui évoquent les difficultés de la situation, l’angoisse de la
recherche.
- Les expressions négatives : « Je n’ai pas pu… » « il ne m’a pas été permis… »

5. Les Formules classiques

5.1. Les formules d’entrée


- On ne sait pas si la personne qui va lire la lettre est un homme ou une femme : Monsieur ( Même si
la formule Monsieur/ (,) Madame, n’est pas interdite)
- On connaît le nom, donc le sexe, de la personne à qui la lettre est adressée : Madame, Mademoiselle,
Monsieur,
-On connaît le titre ou la fonction d’une personne de rang hiérarchique élevé : Madame la Directrice,
Monsieur le Directeur, Monsieur l’Administrateur,

5.2. Les formules d’introduction


- J’ai l’honneur et le plaisir de...
- Votre annonce d’emploi concernant un poste..
- Dans le dernier numéro du journal ... vous avez fait paraître une annonce relative à un emploi de
...cet emploi m’intéresse vivement...
- J’ai pris connaissance de l’offre d’emploi parue dans le journal ... du ... et je pose ma candidature
pour le poste de...

5.3. Les formules de politesse


Formules de politesse :
Lettre, le ton ne se rapproche pas tout à fait du langage parlé. Et bien que le sujet doive être abordé
directement, d’une manière concise et précise, la formule de politesse se distingue par sa courtoisie.
Toutefois, il n’est pas nécessaire d’utiliser des tournures désuètes, la simplicité est de règle. Aussi,
n’abusez pas des abréviations. Dans une lettre écrite en français, il est recommandé d’écrire les mots
en entier afin d’être compris immédiatement. Toute correspondance et communication nécessite une
certaine hiérarchie. Par conséquent, un subordonné veille à être déférent et un directeur ou un chef,
bienveillant. De plus, une lettre nécessite toujours un respect relatif aux différences d’âge et de sexe.
Même entre égaux, il est nécessaire d’observer une courtoisie polie. Dans une lettre d’affaires, il faut
éviter les tournures familières.

Formules non formelles
Veillez agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de mes sentiments respectueux. Avec mes
remerciements anticipés, je vous prie de trouver ici, Madame, Mademoiselle, l’expression de mes
sentiments distingués. Recevez, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées. Croyez, Madame, à
mes sentiments, les meilleurs. Cordialement.

Formules non formelles
Dans l’attente de votre accord, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Dans l’attente de votre réponse, je ...... Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations
distinguées. Je vous prie de recevoir, madame, Monsieur, mes salutations respectueuses. Je vous prie
d’agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de ma sincère considération. Veuillez agréer, Madame,
Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués. Dans cette attente, je vous prie d’agréer,
Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.

Formules formelles
Dans l’attente de vous lire, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de ma considération
distinguée. Dans l’attente d’une réponse favorable, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur,

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 24


l’expression de ma très haute considération. Avec toute ma gratitude, je vous prie d’agréer, Monsieur
le Président de la république, l’expression de mon profond respect. Veuillez croire, Madame,
Monsieur, à l’assurance de ma considération distinguée.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 25


Leçon 2 : Le CV
Créé sur la base de vos expériences et compétences professionnelles, le CV reflète votre personnalité,
c'est votre passeport pour l'emploi. Lu en quelques minutes, votre CV doit en premier attirer le regard
et susciter l'intérêt.

1. La présentation générale du CV
La présentation du CV a une importante toute particulière puisque c'est l'impression générale que vous
donnez au recruteur. Voici donc les règles de base à suivre pour une présentation classique et
professionnelle :
- Le CV doit être dactylographié
- Imprimé sur papier A4 de bonne qualité
- Il doit suivre une chronologie logique
- Les phrases doivent être courtes
- Faire ressortir les points clés de votre parcours
- Quelques couleurs pour égayer
- Évitez les fautes d'orthographe
- Évitez les fantaisies (les informations sans valeurs)
Dans l'ordre d'importance voici les grandes catégories à indiquer sur votre CV
- Coordonnées
- Expériences /( objectifs / résultats : pour certains types d’emplois)
- Formation scolaire / langues
- Compétences clés / techniques pour le poste
- Formations professionnelles
- Divers / hobbies
Les erreurs à éviter :
- Le fouillis, la surcharge, le texte sans titre de rubriques, ni élément mis en valeur.
- L’énumération simple d’emplois successifs : Ex. : «de 1993 à 1995 : Secrétaire
chez X. » «de 1995 à 1998 : Secrétaire chez Y. »
- L’information trop floue : «Anglais» : parlé ? Lu ? Ecrit ? Quel niveau ?
«Comptable» : comptabilité clients ? Fournisseurs ? Dans une équipe ? Seul ?
Bilan inclus ? «Serveur» : de café ? Brasserie ? Restaurant ?... «Contremaître»
: avec quelle équipe ? Quelles responsabilités ?
- Votre C.V. écrit recto-verso, des photocopies ou du papier de mauvaise qualité.
- L’absence de justification de «trous» dans la chronologie : Si vous ne travaillez pas depuis 2 ans,
parlez de vos activités extra-professionnelles, d’une formation suivie, de vos enfants.

2. Modèle de rédaction d’un curriculum vitae CV


Il existe plusieurs types de curriculum vitae, sur le net on peut en avoir un nombre indéfini de modèle.
Il est à adapté à la structure dans laquelle nous faisons notre demande d’emploi. Le cours va s’évertuer
à donner des modèles standards. Cependant, d’autres modèles existent et sont acceptés. Néanmoins, il
faut éviter le plus possible d’exagération surtout si la structure d’accueil ne prône pas un certain
nombre libertin. Ainsi, l’utilisation des couleurs est possible surtout pour les rubriques et les titres.
Tout dépendra de la structure car il va s’en dire qu’un CV pour intégrer une structure de mode, de
mannequin ou encore de designer ne serait pas identique à un CV pour un établissement
d’enseignement ou pour intégrer la fonction publique.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 26


Leçon 3 : Le rapport de stage

Le rapport de stage est un document personnalisé qui rend compte de votre expérience en entreprise.
Le stage est considéré par vos évaluateurs comme une étape décisive de votre formation. Votre rapport
devra donc mettre en avant ce que vous avez appris (savoirs et savoir-faire). Voici quelques astuces
pour vous aider à organiser vos idées.

1. Bonne longueur d'un rapport de stage


En moyenne, un rapport de stage tient sur une trentaine de pages au minimum, (sans les annexes et
autres) le travail brut. Pour un stage court (15 jours à un mois), une quinzaine de pages suffit. Celui du
BTS doit varier entre 2 mois minimum et 3 mois maximum. Le nombre de pages peut varier selon les
organismes d'accueil de formation : il peut aller de 30 à 80 pages parfois. Cette information est donnée
avant votre départ en stage, sinon demandez ! Si rien ne vous a été conseillé alors faites la règle de
trois en partant du principe que votre stage doit faire 3mois. Ainsi, un rapport riche et bien élaboré
pour ce temps aura entre 50 et 80 pages ( 50 pages pour le contenu et 10 pages pour les éléments
annexes serait l’idéal).

2. Style et mise en forme d'un rapport de stage


Style : phrases courtes et simples. Apporter des éléments critiques sur votre expérience en
argumentant. Parfois la rubrique "Préconisations" est exigée en fin de rapport.
Mise en forme : utiliser une seule police de caractère (Times New Roman taille 13, Arial 12). Les
titres des parties sont en gras et en gros caractères (ex : Arial 16 ou Times New Roman 16). Les titres
des paragraphes/sous-parties sont en gras en caractères intermédiaires (ex : Arial 14)

Interligne : Une espace interligne de 1,5 cm suffit. Là aussi, les exigences d'un établissement ou
centre de formation à l'autre diffèrent ; renseignez-vous ! 
Voici quelques conseils pour avoir un rapport clair et structuré : 
.
 il est évident que votre rapport doit être dactylographié ;
 n'écrivez que sur le recto des feuilles ;
 adoptez une mise en page simple, rigoureuse et uniforme ;
 construisez et structurez votre plan et votre rapport en numérotant et en hiérarchisant les
parties et les paragraphes de façon logique et cohérente.

Votre rapport de stage doit contenir :


Page de garde du rapport de stage - 1 page : Cette page doit contenir :
.
 votre nom, prénom
 intitulé (titre ou poste) et type de votre stage
 dates / période du stage.
 Nom + logo de l'entreprise
 Nom + logo de votre université ou école ou formation + adresses postales.
 Le nom de votre maître de stage + intitulé du poste.
 L’éventuelle mention de confidentialité (exigée ou non par l’entreprise selon les
informations contenues dans le rapport).

Le sommaire – 1 page : Il s’agit du plan de votre rapport.


Attention les lecteurs les plus pressés ne liront que cette page et la conclusion. Choisissez avec
précision les termes de vos titres pour que très rapidement la structure et le contenu de votre rapport
soient identifiables. En lisant votre plan, il est déjà possible aux enseignants de juger votre travail ; il
traduit la problématique que vous allez développer, c’est-à-dire votre analyse du sujet. Numérotez les
parties, sections, paragraphes afin d’obtenir une bonne lisibilité. Indiquez la pagination dans le plan.
Les remerciements - 1 page : Les remerciements du rapport de stage sont généralement destinés à
votre maître de stage et à une ou deux autres personnes ayant joué un rôle important dans votre stage.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 27


Citez le nom, le poste de chaque personne et la justification de votre remerciement. "Merci à ma boss
pour sa confiance et son respect de ma sieste hebdomadaire...";)
L'introduction - 1 à 2 pages : La cinquième page devra contenir une introduction à votre rapport. Une
introduction est constituée de deux ou trois parties. Il faudra dire :
1) dans quel cadre vous avez été amené à faire cette expérience ou ce stage ou bien, s'il s'agit d'un
projet de recherche, son cadre de référence et sa particularité ou son originalité.
2) Quels ont été ou seront les différentes étapes de cette entreprise et/ou ses résultats ? Voici quelques
expressions utilisables dans une introduction pour situer la recherche et annoncer les différentes phases
: C'est dans le cadre de, A l'occasion de, Dans le but de, Au cours de la période, Le sujet de notre
projet de recherche….. Précisez-ici pourquoi vous avez choisi ce stage, pour quelles raisons avez-vous
choisi ce poste et pourquoi dans cette entreprise ou secteur d’activité. Présentez ainsi de matières très
globales l’entreprise et les missions de votre stage.
Développement - Plan type : Voici un exemple de plan utilisable pour votre rapport de stage, faites
attention, la partie présentant vos missions et le bilan de votre stage doit être supérieure en volume à
celle présentant l’entreprise et le secteur. Lorsque vous décrivez vos missions, ne racontez pas votre
quotidien dans l’entreprise mais uniquement les faits majeurs, les objectifs, les méthodes et moyens
employés, les résultats obtenus, les difficultés rencontrées, les solutions apportées, les personnes avec
qui vous étiez en contact, les enjeux de la mission. La situation et le contexte ou les sources et les
méthodes d'analyse choisies, ce qu'on sait sur la question ou ce qui a été fait dans ce domaine et votre
approche particulière. Analyse de la situation décrite dans la première, une mise en lumière des
problèmes rencontrés ou des conflits à résoudre. Si vous décidez de ne faire que deux parties, la
seconde devra présenter aussi les solutions envisageables aux problèmes abordes.
Conclusion : La conclusion résume bien sûr, dans une première partie, les principales conclusions de
votre rapport de stage. Mais la conclusion permet aussi dans une deuxième partie de vous interroger
sur la suite, sur l’avenir de l’entreprise, sur le service, et de mettre en perspective votre stage dans
votre formation et dans projet professionnel. La page de conclusion comporte deux parties : un bilan
de ce qui a été dit et une ouverture vers d'autres études et expériences qui vous ont été
suggérées par cette entreprise.
Les annexes / Bibliographie : Placez-ici les documents, les rapports sur lesquels vous avez travaillé
qui permettent de mieux illustrer les missions ou apports du stage, les ouvrages qui vous ont apportés
des théories applicables durant votre stage. Attention tous les documents placés en
annexe/bibliographie doivent avoir été introduit lors du développement en faisant référence à l’annexe.

3. L’utilisation des cartes, schémas, croquis, tableaux et images


Ces éléments doivent être de bonnes qualités, être correctement insérés, numérotés et avoir des titres
de préférence sous les éléments. Des images floues ou de mauvaises qualités sont à éviter. Chaque
élément doit être correctement analysé, interprété et commenté. On ne met pas juste pour décorer ou
gagner des pages. Une page suivant le sommaire (table des figures…..) servira de localisateur.

4. Exemple de page de couverture

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LOGO DE LA STRUCTURE
DE STAGE ( Si possible)

INSTITUT INTERNATIONAL POLYTECHNIQUE DES ELITES D’ABIDJAN


SPÉCIALITÉ :

RAPPORT DE STAGE
Intitulé :

Présenté par Sous la direction de

Année Académique : 2022-2023

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 29


Leçon 4 : Questions + Le résumé texte + discussion : le sujet de TEF au BTS en TH

1. La nature de l’exercice
C’est un exercice de rédaction qui nécessite une bonne connaissance du monde en général, d’un esprit
de synthèse, une bonne argumentation et d’une bonne organisation. C’est un 3 en 1 dans le sens où
l’exercice est composé de 3 exercices. On a les questions, le résumé et la discussion. Si les deux
premiers cités ne sont pas nouveaux le dernier quant à lui suscite des interrogations.

2. La nature des questions


Les questions sont variées. Cependant, on peut les regrouper en trois grands groupes :
- les questions en rapport avec la compréhension du texte : thème, idée générale
-les questions en rapport avec l’argumentation de l’auteur : structure argumentative du texte, thèse,
but, enjeu, problème
-les questions en rapport avec la culture générale : explication de mots ou d’expressions en contexte

3. la compréhension du texte (Thème, thèse et problème)


Pour comprendre un texte il faut le lire à plusieurs reprises et se poser les questions suivantes :
- Qui écrit ?
- Sur quoi il écrit ?
- Dans quel contexte a –t-il produit ce texte ?
- A quelle question ou préoccupation tente-t-il de de répondre ?
- Quelle est sa position, son opinion sur le sujet ?
- que vise-t-il à cours et à long terme ?
Nul doute que répondre à ces questions vous permettra de mieux saisir le texte.

4. Le résumé
C’est un exercice qui demande de contracter un texte, le rendre petit selon un nombre prédéfini et une
marge précise. Pour faire un bon résumé, 3 règles importantes sont à respecter
- L’utilisation de mot englobant
- la reformulation dans notre français sans pour autant altérer l’essence de l’idée
- L’utilisation de synonyme

5. La sélection des idées


Elle se fait en supprimant les exemples, les explications et les énumérations. On conservera
uniquement que les idées essentielles, les idées que l’auteur tente d’expliquer.

6. La reformulation des idées


Elle se fait à partir de la règle des 3.

7. L’agencement des idées


Grâce à une bonne utilisation des connecteurs logiques, on pourra coller les idées tout en respectant la
logique argumentative de l’auteur. Pour se faire il faut une bonne maitrise des connecteurs car un
connecteur qui n’est pas à sa place peut dire le contraire de ce que l’auteur aurait souhaité.il faut donc
faire très attention.

8. La discussion
C’est un exercice de rédaction basée sur notre capacité argumentative. Il peut s’apparenter à un sujet
de production écrite vu que le sujet provient du texte à résumer. Mais ne vous y méprenez pas car il
présente des différences en bien des points à la production écrite :
- un plan différent
- une introduction différente car présentant une problématique
- une conclusion différente
Il serait en fait mieux de la décrire comme l’association de la dissertation et de la production écrite.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 30


8.1. Le plan
Un plan oppositionnel ou dialectique étendue ( thèse-antithèse-synthèse)

8.2. L’organisation des arguments


Son organisation suit celui de la dissertation ( thèse- argument1-explication-exemple-
explication• argument2-explication-exemple-explication • Antithèse- argument1-explication-
exemple- explication• argument2-explication-exemple-explication • synthèse- argument1-
explication-exemple-explication• argument2-explication-exemple-explication)

8.3. L’introduction
Elle est généralement élaborée comme celle de la dissertation

8.4. La conclusion
Elle est semblable à celle de la dissertation (bilan • prise de position • une ouverture sous forme de
question.

9. Etude de textes support : Quelques sujets de type BTS


Texte support

Texte 1 :
La planification familiale apparaît aujourd’hui comme un outil de développement nécessaire au
service du couple et de la société.
Tout d’abord, la connaissance et l’utilisation de méthodes contraceptives sont des moyens de
planification permettant à un couple de décider librement et de manière responsable du nombre de ses
enfants. Tel est le cas de Paul Kientéga et de son épouse Henriette qui ont trois enfants comme ils l’ont
souhaité.
Par ailleurs, une telle planification leur a permis de bien s’occuper de leurs trois enfants avec des
revenus moyens. Par exemple, le couple a su toujours faire face aux dépenses qu’exigent les besoins
en nourriture, vêtements et soins de santé de la famille.
Quant à l’éducation de leurs trois enfants, Paul et Henriette l’assurent sans difficultés majeures. Ainsi,
Aline l’aînée, fréquente la classe de première au lycée, son petit frère Joël est en classe de quatrième
au collège et Lucie la benjamine prépare le certificat d’études primaires.
En conséquence, on peut noter avec satisfaction que la planification a largement contribué à
l’épanouissement de la famille Kientéga.
Extrait des annexes du mémoire de DEA de Arouna DIABATE, année académique 2000- 2001,
Université de Mons-Hainaut, Belgique

QUESTIONS
1- Trouvez l’idée prise de position de l’auteur.
2- Structure du texte : dégagez de manière claire, les différentes idées arguments et les exemples qui
les soutiennent.
3- Trouvez dans le texte des mots liens et donnez leur signification.

Texte n2 : Les disparités dans l’accès à la scolarisation dans les pays du tiers monde : le
cas des femmes.

Si les tendances actuelles devaient se poursuivre, les disparités grandissantes entre les sexes en matière
d’alphabétisme seraient probablement aggravées par des contraintes économiques qui pousseraient les
femmes vers les emplois non qualifiés et relègueraient l’alphabétisation au bas de l’échelle des
priorités nationales.
Chez les hommes et les femmes du tiers monde, l’analphabétisme est lié à la pauvreté, aux inégalités
et à l’oppression. Systèmes éducatifs coloniaux ont parfois accentué, de différentes manières, la
discrimination. Les inégalités dans l’accès à la scolarité sont largement responsables de
l’analphabétisme actuel chez les adultes. La répartition traditionnelle des rôles familiaux et sociaux
entre les sexes empêchait la plupart des filles de suivre une scolarité. Celles qui y réussissaient quand

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 31


même subissaient des pratiques éducatives qui ne faisaient qu’accroître leur subordination.
Aujourd’hui, la discrimination déclarée de l’époque coloniale est moins courante, mais le système
patriarcal et l’oppression sociale subsistent encore.
Pourtant, dans de nombreux pays du tiers monde, de plus en plus de femmes, surtout en milieu rural,
s’efforcent de suivre les cours d’alphabétisation. Beaucoup y voient un moyen d’assumer
intelligemment les responsabilités que leur ont abandonné leurs maris en partant travailler à la ville.
Elles veulent aussi lire leurs lettres et y répondre sans avoir à solliciter d’aide.
Cependant malgré les nombreuses raisons qui poussent les femmes à s’instruire, leurs occupations
traditionnelles et leurs nouvelles responsabilités leur interdisent une présence régulière aux cours et un
apprentissage correct. Elles sont surchargées de corvées domestiques cuisine, ménage,
approvisionnement en eau et en bois de chauffage, travaux agricoles et autres activités de subsistance.
Des grossesses répétées leur laissent peu de ressources et de forces à consacrer à l’apprentissage de la
lecture et de l’écriture. Même lorsqu’elles parviennent à se rendre aux cours, elles doivent emmener
leurs enfants, ce qui nuit à leur concentration.
Il est très rare que des dispositions soient prises pour la garde des enfants dans le cadre des
programmes d’alphabétisation bien que dans certains pays on ait proposé aux femmes des cours dans
des pensionnats, loin des exigences et des obligations concurrentes. Mais d’autres problèmes ont surgi
: manque de qualification des enseignants, pénurie de vivres, absence de conforts programmes trop
courts.
Les femmes sont, par ailleurs découragées par l’attitude de leur mari et parfois même des enseignants
du sexe opposé, qui vont jusqu’à leur interdire l’accès aux cours d’alphabétisation. Les hommes
craignent qu’en s’instruisant, elles ne révèlent leur propre ignorance et contestent leur autorité au sein
de la famille.
Agneta LIND, Le courrier de l’UNESCO Juillet 1990
1. Dégagez le thème de ce texte
2. Donnez la thèse de ce texte
3. Expliquez en contexte l’expression « les disparités grandissantes »
4. résumez ce texte au ¼ de son volume initial avec une marge de 10%

Texte n3 : La place de la littérature


Si donc l’écriture (moyen d’expression par des signes écrits) est un phénomène relativement récent au
Burkina, la parole, un autre moyen d’expression bien plus populaire que l’écriture, elle, date de la nuit
des temps. C’est par les gestes et la parole – bien avant l’écriture – que les hommes ont commencé à
communiquer.
Ainsi la littérature orale – dont le principal moyen d’expression est avant tout la parole qui, bien
entendu, peut être accompagnée de gestes, de mimiques, d’attitudes diverses, etc. s’est avérée le
vecteur primordial des civilisations africaines, et donc celle du burkinabé. Aussi nous comprenons tout
de suite son importance pour les peuples Burkinabé.
Importance parce que la littérature orale, comme nous le savons tous, a un caractère collectif et
communautaire. Les oeuvres qui sont produites le sont par les membres de la société qui s’inspirent
des thèmes, qui de l’air musical, qui de la structure textuelle, qui des personnages, etc. C’est pour cela
que l’on a soutenu, à juste titre d’ailleurs, que les oeuvres de la littérature orale sont anonymes et
appartiennent à toute la collectivité.
Etant un bien d’expression populaire, la littérature orale sied bien à toutes les sociétés dites de
civilisation orale. C’est le domaine privilégié de « tous ceux qui ne savent ni lire ni écrire, mais qui
savent raconter ». De ce fait, c’est une littérature à la portée de l’ensemble des membres de la société,
même si pour certains genres oraux il faut observer quelques règles et avoir un minimum d’aptitudes
pour la théâtralisation. C’est aussi un atout de cette littérature que d’être facile d’accès à beaucoup de
gens : cela nous rassure sur son contenu sociologique qui n’est autre que le cumul d’une multitude
d’expériences, d’idées, de conceptions, etc., venant de personnes diverses.
C’est pourquoi la littérature orale renferme une documentation séculaire et se dresse en immense
grenier de connaissances sur les sociétés africaines. Aussi est-elle à même de fournir des informations
très précieuses aux chercheurs dans la plupart des domaines de recherche : Histoire, Ethnologie,
Pharmacopée, Musique, etc. Grâce à elle, on a pu retrouver des sites historiques par des fouilles
méthodiques.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 32


Enfin, la littérature orale est un moyen d’éducation de la société (par la morale, les leçons à tirer, le
savoir qu’elle décèle), et un moyen de diversement (l’humour, la détente et le spectacle sont
quelquefois de la partie) et un facteur de cohésion sociale (par l’esprit communautaire qui l’anime).
A cela, il faut ajouter aussi qu’elle est vivante ; elle s’adapte à son époque et vit avec son temps. Elle
est d’utilisation très souple. Lors des séances de contes par exemple, chacun peut prendre la parole,
approuver, infirmer ou compléter ce que le conteur dit : une preuve de plus qui confirme la popularité
de la littérature orale.
Pour toutes les raisons citées, on peut comprendre facilement que la littérature orale tienne une place
importance dans la société burkinabé.
Alain Sié KAM in Notre librairie N°101, Avril-Juin 1990, p.23
1. Dégagez le thème de ce texte
2. Donnez la thèse de ce texte
3. Expliquez en contexte l’expression « les oeuvres de la littérature orale sont anonymes et
appartiennent à toute la collectivité »
4. résumez ce texte au ¼ de son volume initial avec une marge de 10%

Texte n4 : Savoir s’alimenter


Les experts du monde entier-médecins, biologistes, nutritionnistes, diététiciens- sont formels : il existe
des relations irréfutables entre la plupart des grandes maladies du monde industriel et la
surconsommation ou la déséquilibre alimentaire. Maladies cardiaques, attaques, hypertension, obésité,
diabète, dégradation de la qualité de la vie 3eme âge, tel est le lourd tribut que nous devons payer pour
trop aimer, la viande, les graisses ou le sucre. Jour après jour, année après année, nous préparons le
terrain aux maladies qui nous emporteront prématurément.
Le tiers-monde meurt de sous-alimentation et nous de trop manger. Pléthore ou carence : les maladies
de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent probablement dans le monde d’aujourd’hui plus
que les microbes et les épidémies. Et pourtant, sauf dans le tiers-monde, on n’a rien à nous apprendre
en ce domaine. D’ailleurs quoi de plus triste qu’un régime une diète le jeûne ou l’abstinence. Il faut
bien, à la rigueur, y recourir pour traiter des maladies mais pas pour préserver sa santé, ou plus
simplement pur vivre mieux et plus longtemps.
Les biologistes vont plus loin : ce que nous mangeons influencerait notre manière de penser et d’agir.
Comme le disent si bien les Anglais : you are what eat, voute êtes ce que vous mangez. Et les Français
d’ajouter : on creuse sa tombe avec ses dents. Il ne s’agit donc plus aujourd’hui de perdre quelques
kilos superflus mais tout bonnement de survivre. Nous avons la mort aux dents. Il est grand temps de
réagir.
Mais comment ? Pendant des millénaires les hommes ont cherché à manger plus. Faut-il aujourd’hui
leur demander de manger moins ? Peut-on aller contre des habitudes aussi enracinées ? Beaucoup
estiment que toute ingérence dans leur mode d’alimentation est une véritable atteinte à leur vie privée.
Manger est devenu si banal et évident qu’on n’y prête plus attention. La plus grande diversité règne en
matière d’alimentation.
Il en va de même des hommes. Les besoins sont très différents selon les individus. Inégaux dans notre
façon d’assimiler une nourriture riche, nous le sommes aussi de devant les aliments : certains adaptent
à leurs besoins ce qu’ils mangent et boivent. D’autres ne peuvent résister à la tentation.
Certains grossissent facilement, d’autres ne prennent jamais de poids. D’autres encore ne parviennent
pas à grossir même s’ils le souhaitent. Les facteurs héréditaires viennent s’ajouter ou le terrain
moduleront sinon impossible de communiquer des règle de vie ou d’équilibre adaptées à chaque cas.
Stella et Joél de Rosnay,
La mal bouffe éd Olivier Orban
QUESTIONS
1) Résumé (8pts)
Résumez ce texte de 486 mots au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou en moins.
2) Vocabulaire (2pts)
« le lourd tribut »
« on creuse sa tombe avec ses dents »
3) Discussion (10pts)

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 33


Selon les biologistes, ce que nous mangeons influencerait notre manière de penser et d’agir. Expliquez
et discutez.

Texte n° 5
Tout est faux désormais dans le foot, dans la joie qui se veut délirante du marqueur après le but, dans
ces obscènes empilements de joueurs qui se forment alors, dans ces convulsions de l’avant-centre
prétendument fauché dans la surface de réparation ; dans ce ciel salué à genoux, ou cette terre que le
dirigeant vainqueur embrasse mystiquement. De sorte que ce que l’on attend désormais d’un arbitre
n’est plus de sanctionner des fautes mais de faire la part entre ce qui est sincère et ce qui est simulé. Il
n’est plus le juge d’application de la règle, c’est un psychologue de plein air, ou encore un habile
diplomate qui négocie avec la foule hurlante l’équilibre politique des penalties.
Voilà pourquoi nous ne nous amusons plus au football, dépassé par ses enjeux, paralysé par la peur.
Marquer des buts n’est même plus l’objectif essentiel, dans la plupart des matchs, c’est un accident
exceptionnel, qui vient troubler l’ordonnancement et la finalité même de la partie : la nullité, mais il y
a plus grave, il y a la place croissante prise par le foot dans notre univers politique : naguère langage
universel, aujourd’hui espéranto de notre déchéance ! A qui débarque d’une autre planète voudrait
goûter en une seule soirée à toute nos névroses d’aujourd’hui, on ne saurait conseiller plus des
maladies sociales dont nous souffrons : la violence, la tricherie, le fric et l’ennui.
Le général Pinochet est un précurseur méconnu. Transformer les stades en camps de concentration,
voire d’extermination, était apparu d’abord comme une provocation sinistre, une dérision paradoxale.
Erreur : cela n’était qu’une anticipation. Pinochet, comme son voisin argentin Videla, avait compris la
vraie nature du football. La tuerie du Heysel n’est pas un accident isolé, la suite l’a montré. Le football
britannique s’efforce, week-end après week-end, de rééditer un exploit aussi mémorable. Le football ;
c’est la guerre en camp clos. D’énormes forces de polices de polices sont encadrées des combattants
bottés, casques, vêtus d’uniformes, brandissant des matraques, voire des explosifs. Pour mieux se
préparer à l’affrontement, ils ont absorbé, comme jadis les poilus montant à l’assaut, d’énormes
quantités de vinasse et de bière qui font régner en permanence dans les tribunes de tous les stades du
monde cette inimitable odeur de vomissure et de déjections. J’ai à peine besoin d’ajouter que la plupart
des footballeurs professionnels, sont devenus des mercenaires sans âmes et sans honneur, qui le soir
du Heysel ne craignirent pas de slalomer entre les cadavres et les blessés pour remplir leur contrat,
tandis que les télévisions qui avaient été payées pour cela, s’empressèrent de retransmettre ces
macabres ébats. Au moment où j’écris ces lignes, c’est ce que Jacques Georges, président de l’UEFA,
appelle une Europe propre.
Alors vivre sans football ? L’idée d’une année sans football, comme celle d’une journée hebdomadaire
sans télévision, devrait être examinée. A moins qu’à l’instar des Mayas du Mexique précolombien
nous décidions de sacrifier aussi des dieux dans les jeux sacrés de la balle, les membres de l’équipe
victorieuse. Cela aura au moins pour avantage de nous délivrer de la race obsédante des vainqueurs.
Jacques Julliard, « Tout est faux dans le football »
Le Nouvel Observateur, n° 1233, 24-30 juin 1998.
QUESTIONS
1) Résumé (8pts)
Résumez ce texte de 560 mots au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou en moins.
2) Vocabulaire (2pts)
Expliquez le sens dans le texte de :
- « des mercenaires sans âmes et sans honneurs » ;
- « les jeux sacrés de la balle ».
3) Discussion (10pts)
Pensez-vous, comme le texte l’affirme avec vigueur, que la violence dans les stades constitue un
prolongement direct des « maladies sociales dont nous souffrons », et par conséquent une sorte de
fatalité?

Texte n° 6
Ni les hypothèses heureuses ni les hypothèses catastrophiques ne peuvent être écartées. Mais toute
l’histoire de l’humanité permet de penser que les hypothèses moyennes sont les plus vraisemblables. Il

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 34


est plus facile d’imaginer les paradis ou les apocalypses que de décrire avec précision ces solutions
moyennes. Il est néanmoins possible d’essayer de reconnaître les règles, les méthodes qui permettront
d’orienter heureusement les progrès attendus et de limiter les dangers inhérents à certains de ces
progrès eux-mêmes.
Les progrès de la biologie, les applications de ces progrès entraînement pour les hommes d’Etat, pour
les hommes de science de nouvelles responsabilités. Les hommes d’Etats par définition sont ou
devraient être des hommes de responsabilités. Les hommes de sciences ont moins d’entraînement,
d’où peut-être la diversité de leurs positions initiales, indifférence éventuellement très dangereuses de
leurs découvertes, panique lorsque sont connues les conséquences désastreuses de certaines
découvertes.
Ces positions fâcheuses étaient celles du passé. En ces dernières années les savants ont pris conscience
de leurs responsabilités et sont prêts à les assumer. Les questions posées sont neuves, les solutions à la
fois sur le plan éthique et sur le plan scientifique sont difficilement trouvées. Les études débordent
souvent les limites nationales et doivent être poursuivies à l’échelle universelle. La création
d’associations, de mouvement assemblant les savants que préoccupent ces graves questions, devrait
permettre des échanges féconds et la définition de nouveaux espoirs.
Les réponses aux questions posées seront tantôt morales, tantôt scientifiques et techniques. Ainsi toute
découverte biologique capable à la fois d’améliorer le sort de l’homme et d’altérer son environnement
ne devrait être appliquée qu’après la mise au point de méthodes atténuant ses conséquences fâcheuses.
La liberté des savants, des biologistes en particulier, au plan de la science fondamentale, ne peut être
limitée que par leur propre conscience. Mais lorsqu’on en vient aux applications et surtout à la
préparation des applications d’autres disciplines, sociologues, écologistes, philosophes, économistes,
et bien entendu avec les représentants des populations concernées. Cette coopération se propose,
comme premier objet, l’établissement d’une hiérarchie, d’une échelle des valeurs, comparant pour
chaque application les avantages,les inconvénients, les bienfaits, les dangers de ceci, dans toute la
mesure du possible, à cours terme et à long terme. Souvent à long terme ou au moins à moyen terme
pour les biologistes, beaucoup plus souvent à court terme pour les médecins.
Jean Bernard, L’Homme changé par l’homme.
QUESTIONS
1) Résumé (8pts)
Résumez ce texte au quart de sa longueur. Dans les conditions actuelles de l’epreuve, le resumé devra
comporter 110 mots (± 10%)
2) Vocabulaire (2pts)
Expliquez les expressions suivantes :
- « Dangers inhérents à certains de ces progrès » ;
- « Echelle des valeurs ».
3) Discussion (10pts)
Vous tenterez de montrer quelles perspectives ouvrent à l’homme les principales découvertes de ce
siècle. Vous direz notamment si elles vous rendent pessimiste.

Texte n° 7 : Déclin de l’écriture


L’éloge de l’écriture ne peut aujourd’hui se prononcer qu’au passé. La civilisation de l’imprimé est
entée en décadence au milieu de XXe siècle. Au règne de la graphie succède, depuis quelque dizaines
d’années, le règne de la scopie. Révolution technologique dont les hommes d’aujourd’hui consomment
les fruits avec allégresse sans prendre conscience qu’il s’agit là tout ensemble d’une révolution
anthropologique, d’une remise en question des fondements mêmes de l’existence individuelle.
L’introduction au foyer familial d’un appareil téléphonique, d’un récepteur de radiodiffusion, d’un
magnétoscope suscite de la part des intéressés un mouvement d’allégresse ; ils vont être admis dans un
cercle de la communication, bénéficiant, ainsi de possibilités élargies d’initiation à la culture
universelle. A première vue, un enrichissement des possibilités humaines.
Au contraire la nouvelle civilisation de la phonie et de la scopie dessaisit la main de certaines de ces
attributions fondamentales. Exemple banal, la diffusion de la communication téléphonique, peu à peu
entrée dans la pratique journalière au détriment de la correspondance scripturaire. On écrit de moins en
moins de lettres d’affaires et les circulaires en tous genres. Les relations commerciales exigent en effet

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 35


des traces écrites des signatures ; de mêmes pour les documents officiels. Il n’en est pas de même pour
les relations familières et familiales. Un coup de téléphone, coûte moins d’efforts qu’une lettre, il
permet d’entendre la voix et l’avis de l’interlocuteur, il autorise les bavardages interminables chers au
coeur féminin et parfois masculins. De plus la relation instantanée annule les délais d’attente de la
réponse. Solution de facilité, qui transfère une grande partie de la vie familière et familiale, en cas de
séparation proche ou lointaine, sur le réseau des télécommunications. Aujourd’hui, Madame de
Sévigné téléphonerait à sa fille chaque soir pour lui donner le film de la journée, à l’heure ou diminue
le coût de la communication. Irremplaçable d’une époque. Ni la correspondance de Schiller et de
Goethe, ni les lettres à Victor Hugo de Juliette Drouet.
Par- delà le dépérissement d’un genre littéraire, la différence entre la graphie et la phonie en concerne
pas seulement l’expression formelle du message communiqué : elle met en cause aussi sa substance. Je
décide de téléphoner à quelqu’un ; je prends l’appareil et je lui dis ce que j’ai à lui dire, sans délai,
selon l’ordre de l’improvisation….Ecrire une lettre est une opération complexe qui demande des
conditions propices. Je peux téléphoner d’un appareil installé en pleine rue, n’ importe où ; écrire
demande un espace favorable, un lieu bénéficiant d’une suffisante tranquillité et aussi un temps, car la
rédaction de la lettre occupe une certaine durée. Le débit de l’écriture est plus familiale n’a pas le
négligé, le débraillé de la conversation. Bon gré, mal gré, l’exigence orthographique doit se soumettre
aux discipline de l’orthographe et de la grammaire.
Ce délaissement de l’écriture et de l’exigence va de pair avec les nouvelles techniques de la phonie. A
la limite, l’homme le plus civilisé d’aujourd’hui pourrait être un illettré ; il n’aurait plus besoin de
savoir ses lettres à l’âge du magnétophone, de même que la multiplication des machines à calculer,
petites ou grandes, disperse les enfants des écoles de connaître les rudiments de l’arithmétique et de la
table de multiplication. On ne devrait pourtant pas négliger le fait que le recours systématique aux
technologies disponibles a pour effet de démobiliser une parie des fonctions mentales des enfants,
disposé de tout effort de ce côté. …Il ne semble pas que le dépérissement de l’écriture, générateur de
dangers certains pour la vie mental amoindrie par la facilité, ait donné lieu à des procédures de
substitution de la part des autorités pédagogiques, elle semble s’accommoder fort bien de l’ère de
facilité qui s’est instaurée aujourd’hui.
Georges Gusdorf, autobiographie, Edition Odile Jacob 1991
QUESTIONS
1) Résumé (8pts)
Résumez ce texte en 180 mots avec une marge de 10% de plus ou de moins sera accordée. Indiquez à
la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.
2) Vocabulaire (2pts)
Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées
dans le texte :
- « elle met en cause aussi sa substance »
- « procédures de substitution »
3) Discussion (10pts)
Selon Georges Gusdorf : « A la limite, l’homme le plus civilisé d’aujourd’hui pourrait être un illettré
». Croyez-vous personnellement que l’homme moderne puisse se passer de l’écriture ?

Texte n° 8 : La télévision culturelle


Certes on ne peut attribuer à l’apparition de la seule télévision, les bouleversements que nous sommes
en train de vivre dans le domaine culturel. Mais ce moyen qui est le symbole du nouveau, en train de
naître, est effectivement pour le moment le plus universel et le plus concret de tous les moyens de
communication. Et son existence ne peut manquer de toute façon de transformer progressivement,
même à elle seule, les données fondamentales de la participation des hommes au monde de la culture.
On ne pourra dater le point de départ de cette révolution de la même façon que l’on a daté, après coup,
la révolution déclenchée par Gutenberg, mais l’ampleur du phénomène doit être considérée à l’égal de
celle de phénomène imprimerie.
Dans les deux cas, la plus immédiate et instinctive destination du nouveau moyen découvert aura été la
diffusion de la culture du passé. La fonction culturelle de la télévision doit être tout naturellement de
diffuser les chefs d’oeuvre de la culture reconnue auprès de la grande masse, comme celui de
l’imprimerie aura été longtemps à se déclencher pour l’imprimerie commencent déjà à apparaître pour

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 36


la télévision. Le moyen transforme les conditions de la création et à la limite le contenu même de la
culture dont il est su support.
Que grâce à l’apparition de la télévision l’ensemble de la population d’une société puisse être mis en
mesure de suivre de façon direct, concrète la façon dont sont remplies des activités qui constituent
l’essentiel de la vie d’une société, que tombent les barrières qui protégeaient sans qu’on s’en rendît
vraiment compte beaucoup d’entre elles, que rien d’humain ne puisse être désormais tenu à priori pour
étranger au plus commun des mortels, ne peut être finalement indifférent. Tout ne sera jamais montré,
il est vrai et ce qui ne sera pas montré prendra une importance plus grande, opéra de nouvelles
discriminations entre les hommes. Mais de toute façon la perception par les différents groupes
humains de la réalité de l’existence de leur partenaire et leur perception commune et contradictoire de
l’ensemble seront radicalement transformées. Leur vision du monde, leur logique leur, imaginaire,
leurs besoins et leurs capacités de participation culturelle ne peuvent manquer d’en être bouleversés.
Pour toutes ces raisons, l’impact de la télévision sur la culture sera à notre avis beaucoup plus profond
qu’il ne le paraît pour le moment.
C’est le contenu même de la culture et l’idée que nous en avons qui seront finalement affectés. Car le
contenu n’est jamais indépendant du type de rapports humains qui sous-tend. Nous n’en apercevons
pour le moment que les effets négatifs. Il nous semble que cette ouverture ou cet envahissement
vulgarisent notre culture et risquent de l’étouffer ; beaucoup d’exemples très probants peuvent être
cités à l’appui de telles craintes. Mais si l’on met la culture à sa vraie place qui n’est pas seulement
celle d’un trésor lentement amassé et qu’il faut préserver jalousement de toute atteinte, mais celle d’un
moyen essentiel à l’homme pour son développement et qui n’est si précieux que parce qu’il lui est
indispensable, on doit aussi admette que l’élargissement de l’univers qu’ apporte pour tant de
membres de nos société l’apparition de ce moyen, va permettre la mobilisation de ressources
intellectuelles et affectives jusqu’alors inexploitées et va forcer par le défi même qu’ elle impose aux
créateurs un renouvellement profond de notre culture.
QUESTIONS
1) Résumé (8pts)
Résumez ce texte au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou de moins. Indiquez à la
fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.
2) Vocabulaire (2pts)
Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées
dans le texte :
- « ce qui ne sera pas montré opérera de nouvelles discriminations entre les hommes»
- « la mobilisation de ressources intellectuelles et affectives jusqu’alors inexploitées»
3) Discussion (10pts)
Discutez la phrase suivante :
« L’impact de la télévision sur la culture sera à notre avis beaucoup plus profond qu’il ne le paraît pour
le moment »

TEXTE 9 : L’échec scolaire

Le privilège que possède l’école de transmettre la culture lui confère, comme corollaire, celui d’être le
révélateur électif des inégalités intellectuelles et culturelles entre les enfants.
Les échecs scolaires sont si manifestes, tellement massifs qu’ils cessent d’être une anomalie et qu’on
est bien obligé d’en chercher les causes ailleurs une anomalie et qu’on est bien obligé d’en chercher
les causes ailleurs que dans les inégalités naturelles d’aptitudes (hormis les cas d’insuffisances
constitutionnelles et organiques pré, post ou périnatales, indéniables certes mais ne représentant
qu’une très faible proportion de la population) sous peine d’admettre que plus de la moitié des enfants
fréquentant nos écoles sont anormaux ou inadaptés.
L’échec scolaire n’est, en effet, qu’un produit de notre système scolaire et un constat de faillite de
notre société. Reflet structurel de l’économie libérale, le système scolaire est concurrentiel, compétitif,
sélectif. Le cursus scolaire, du début à la fin, n’est ni plus ni moins qu’une cours d’obstacles,
d’examens ou de concours. Toute la structure scolaire en témoigne.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 37


Placé ensemble sur la même ligne de départ, nantis soi-disant des mêmes possibilités, des mêmes
virtualités, les enfants de six ans se voient, au bout d’un mois, affublés d’un autre rôle que celui
conférait leur statut d’écolier à part entière : le rôle de premier, le rôle de second…le rôle de dernier.
Notes et classement, carnet scolaire, détermineront déjà une attitude du maître, celle des parents, celle
des camarades, celle des frères et soeurs, celle de l’enfant.
Prenons le cas banal ou l’enfant lit mal, fait des fautes, ne sait pas ses leçons, etc. il est grondé, puni, a
de mauvaises notes, est classé parmi les derniers. Quelles que soient les origines de ces difficultés,
organiques ou affectives, ou les deux en même temps, elles vont déterminer un style de relations
particulier avec l’entourage. Le maître, en tant que représentant d’une institution, risque d’apparaît
comme un personne dangereux, craint, exigeant, sanctionnant. Si l’échec persiste, et c’est bien le cas
souvent, les retards s’accumulent au fil des étapes scolaires. Cette perception négative du maître se
transpose sur les autres maîtres et l’école tout entière qui risque d’apparaître comme le champ
d’expériences douloureuses. Bien souvent, les parents viennent en contrepoint consolider ce système
de relations, car ils vivent l’échec scolaire de leur enfant comme un échec personnelle et prolongent le
monde désagréable de l’école à la maison par le biais de réprimandes à propos du mauvais carnet, des
leçons particulières, du travail supplémentaire présenté comme une punition. Les réactions provoquées
chez l’enfant, qui vont de l’anxiété à l’instabilité, en passant par l’indifférence et par la résignation
sont mal comprises par les parents, qui ne voient là qu’un résultat de manque de don ou de paresse ou
de mauvais fonds, ou qui, au contraire, font peser sur eux-mêmes la responsabilité de l’échec de leur
enfant : C’est ma faute, je n’ai pas de manière , je ne sais pas m’y prendre.
Cet aspect relationnel des difficultés scolaires, résultat des rôles qu’assigne l’institution scolaire aux
écoliers, entre la non-acquisition des connaissances et la mutilation des perspectives professionnelles,
risque de porter atteinte à la personne même de l’enfant, au développement de sa personnalité tout
entière et il est à craindre que le effets en subsistent au-delà de la scolarité.

QUESTIONS
1) Résumé (8pts)
Résumez ce texte au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou de moins. Indiquez à la
fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.
2) Vocabulaire (2pts)
Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées
dans le texte :
- « L’école comme le champ d’expériences douloureuses » ;
- « la mutilation des perspectives professionnelles »
3) Discussion (10pts)
L’échec scolaire entraine-elle l’échec dans la vie ? Vous vous référerez à des exemples précis ?

TEXTE 10
Errare humanum est de tous temps, le droit à l’erreur a été reconnu, et revendiqué comme propre à
l’homme. Aujourd’hui, l’indulgence à l’égard de l’erreur humaine a bien diminué. Les machines, les
technologies, les systèmes industriels requièrent, sous peine de conséquences sévères, des
automatismes en ordre de marche, des composantes stables, mais surtout des hommes fiables. Chaque
nouvelle catastrophe industrielle fait ressortir le problème de l’erreur humaine et soulève dans le
public une vague de peur et d’incompréhension : comment peut-on se tromper quand on a la
responsabilité de vies humaines, quand l’erreur peut être fatal ? Avec comme corollaire, une autre
question, tout aussi insistants, la responsabilité de système à haut risque ? Le droit à l’erreur
n’appartient plus au commun des mortels : du pilote aux commandes de son avion ou de l’opérateur
dans sa salle de contrôle, on exige un jugement sans faille- le geste juste au bon moment.
Dans le procès qu’on dresse aujourd’hui à l’erreur humaine, se profile en fait l’ombre des systèmes
complexes que les hommes sont censés contrôler. C’est moins l’erreur qui angoisse, que ses
conséquences dramatiques. Dans un livre qui a fait grand bruit, C. Perrow indique que l’insistance
mise sur le facteur humain est toujours suspecte : elle facilite l’occultation des autres facteurs de
risques qui pèsent sur la sécurité. Ces facteurs qui, s’ils étaient mis en cause, obligeraient à une
révision en profondeur du développement et de l’avenir de ces systèmes.

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 38


D’autres auteurs, comme J.M Faverge, de l’Université libre de Bruxelles, Jacques Leplat, de l’Ecole
Pratique des hautes études à Paris, ou James Reason, de l’Université de Manchester, ont souligné le
rôle positif que joue l’homme dans la fiabilité des systèmes. Parce qu’il tranche et juge dans
l’incertitude, parce qu’il peut faire face à des situations inattendues, c’est un excellent régulateur. Il
pallie de multiples carences. D’une manière générale, ses possibilités de diagnostic excèdent celles des
systèmes experts les plus performants. Même si sa performance baisse dans certaines circonstances de
stress ou de fatigue, il reste un élément clé de sécurité. Par ailleurs, ce n’est pas l’homme isolé qui
importe, mais le collectif et un langage commun, c’est encore la meilleure réponse qu’on puisse
donner aux questions de sécurité que posent les systèmes. Les systèmes industriels développés
aujourd’hui génèrent des risques différents des seuls risques techniques. Leur taille, leur
différenciation, la complexité des technologies mises en jeu, les multiples interactions qui peuvent se
produire entre les composantes, les rendent difficiles, voire impossibles à maîtriser de façon globale et
planifiée. Lorsque des dysfonctionnements se produisent, ce sont des ajustements presque au coup par
coup qui sont les plus efficaces. Dans cette perspective, les erreurs humaines ne seraient, bien souvent,
que des tentatives de régulation qui ont mal tourné. Des moments où l’intervention humaine n’a pu
faire barrage au risque.
Ces idées déplacent le regard qu’on peut porter sur l’erreur humaine : au lieu d’être la cause première
des catastrophes, celle-ci n’est plus qu’on facteur parmi d’autres. Elle prend place dans un
enchaînement, ou les risques produits par le système et habituellement endigués sont libérés.
Trois grandes idées sont à retenir. La première est que, même s’il commet des erreurs, l’homme est un
excellent agent de fiabilité. La seconde est que l’erreur peut souvent s’interpréter comme une
inadéquation entre les caractéristiques d’une situation et les limites du fonctionnement humain.
Recueillie et analysée, l’erreur permet de mettre le doigt sur les carences des systèmes et d’agir
préventivement pour éviter les catastrophes. Enfin, il faut apprendre à vivre avec l’erreur car elle est
loin d’être totalement négative. Dans certains cas, elle est intimement liée à la manière dont l’homme
s’adapte aux situations et tire parti de son expérience. Dans d’autres, elle est une forme résiduelle de
l’apprentissage : elle a une valeur pédagogique et marque la progression des connaissances. La gestion
des erreurs est aussi importante que la manière de les réduire.
Véronique de Keyser, Extrait de « LA RECHERCHE », décembre 1989

QUESTIONS
1) Résumé (8pts)
Résumez ce texte au quart de sa longueur. Une marge de 10% de plus ou de moins sera admise.
Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.
2) Vocabulaire (2pts)
Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées
dans le texte :
- « Un jugement sans faille » ;
- « Il pallie de multiples carences »
3) Discussion (10pts)
Etes-vous d’avis avec Véronique de Keyser qui dit : « …il faut apprendre à vivre avec l’erreur car elle
est loin d’être totalement négative. » ? Vous illustrerez vos points de vue à l’aide d’exemples tirés de
votre expérience personnelle et de votre environnement.

TEXTE 11 : Médecine traditionnelle : une reconnaissance en douceur

Dans les pays occidentaux comme dans les pays du Tiers Monde, la médecine officielle est
farouchement hostile aux médecines douces, aux médecines parallèles, aux guérisseurs et autres
rebouteux. Recourant au code pénal, l’Ordre des médecins de la plupart des pays occidentaux fait
régulièrement traduire devant un tribunal les guérisseurs pour pratique illégale de la médecine ou pour
non-assistance à personne en danger, lorsqu’ils traitent des maladies graves.
Cette guerre menée par la médecine officielle a longtemps également englobé des techniques
anciennes et éprouvées comme l’acupuncture et, dans le domaine de la pharmacie, l’homéopathie.
Innombrables sont les raisons pour lesquelles l’Académie de médecine, dans tel pays, veut empêcher
l’exercice de la médecine traditionnelle. D’abord, elle dénonce le charlatanisme des thérapeutes

TECHNIQUE D’EXPRESSION FRANCAISE BTS 2 Page 39


traditionnels : nombre de guérisseurs offrent des médicaments ou procèdent à des vaccins aux
pouvoirs incongrus car jugés non scientifiques. La plupart du temps, on s’appuie sur les cas les plus
folkloriques. Tout récemment, au Mali, comme en côte d’Ivoire, des charlatans vendaient dans les rues
des vaccins contre les accidents de voiture et les rixes dans les bars !
Autre sujet de colère de la médecine officielle : le manque d’hygiène prêté aux thérapies
traditionnelles. Celui-ci serait responsable de la contagion des maladies, qui aurait permis depuis des
années aux grandes épidémies (méningite, typhus, choléra) de se répandre comme une traînée de
poudre et de décimer des populations entières.
Le praticien moderne a par ailleurs beau jeu de souligner que les guérisseurs ne connaissent pas
l’anesthésie et se risquent quand même à arracher des dents, à recoudre des plaies etc. autre argument
massue invoqué par les partisans de la médecine moderne : les guérisseurs ne disposant pas de
laboratoires ni de blocs opératoires ne peuvent ni détecter ni soigner des maladies internes.
Enfin, l’inféodation d’une partie de la médecine traditionnelle aux pratiques magiques et aux rituels
pseudo-religieux n’est pas du goût de tout le monde. A la différence de la médecine moderne pour
laquelle les maladies sont naturelles (et due à des virus, à des parasite ou à une multiplicité de
facteurs), une partie de la médecine traditionnelle croit à des causes surnaturelles. Celles-ci révèlent
l’action de forces obscures et malfaisantes. Si bien que ce n’est plus un médecin qui traite le malade
mais une sorte de prêtre qui officie, en s’appuyant sur toute la cosmogonie des divinités qui régit
l’univers (et notamment le monde des humains).
Le succès de la médecine traditionnelle ne se justifie pourtant pas seulement par son coût abordable
pour tous mais surtout par son efficacité, c’est-à-dire les chances de guérison d’un malade après
traitement par un tradithérapeute. Au Sénégal, comme le souligne le docteur Eric Gbodossou, direction
du Centre Malango de Fatick, les résultats sont des plus encourageants.
Le traitement de la lèpre par médecine traditionnelle à Keu Masser au Sénégal a également donné de
bons résultats, le taux de guérison complète étant très élevé. Et ce sont des centres de médecine
traditionnelle plus ou moins dirigés par de véritables scientifiques qui ont officié. Rien à voir avec les
charlatans qui courent les rues et proposent des médicaments non testés en laboratoire.
Aujourd’hui, nombreux sont les Africains, surtout parmi les malades, à souhaiter la réconciliation
entre les deux médecines, de manière à avoir le choix, non seulement de la qualité ou de l’efficacité
des thérapeutes, mais aussi d’une médecine économiquement accessible. Cela passe par une véritable
collaboration entre praticiens modernes et tradipraticiens sélectionnés pour leur sérieux.

QUESTIONS
1) Résumé (8pts)
Résumez ce texte en 150 mots. Une marge de 10% de plus ou de moins sera admise. Indiquez à la fin
de votre résumé le nombre de mots utilisés.
2) Vocabulaire (2pts)
Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées
dans le texte :
- « Un savoir occulte» ;
- « Une véritable éclosion»
3) Discussion (10pts)
Partagez-vous l’opinion de l’auteur selon laquelle l’objectif santé pour tous ne saurait être atteint sans
l’appui de la médicine traditionnelle ?

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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
[1] ASLANIDES, Sophie, Grammaire du français. Du mot au texte, Paris, Ed. Honoré
Champion,2001.
[2] BARIL Denis, Techniques de l’expression écrite et orale, Paris, Ed. Dalloz, 2008
[3] BENOIT, Florence et ETERSTEIN, Catherine, Littérature et pratique du français. De l’analyse des
textes à l’expression, Paris, Ed. Hatier, 1996.
[4] CHARAUDEAU, Patrick, Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Ed. Hachette, 1992.
[5] FERREOL, Gilles et FLAGEUL, Noël, Méthodes et techniques de l’expression écrite et orale,
Paris, Ed. Armand Colin, 2008.
[6] RIEGEL, Martin, PELLAT, Jean-Christophe et RIOUL, René, Grammaire méthodique du français,
Paris, Ed. Quadrige, 2008.
[7] NIQUET, Gilberte, Structurer sa pensée. Structurer sa phrase. Techniques d’expression orale et
écrite,Ed. Hachette, 1997.
[8] Les exercices de français du CCDMD. http://www.ccdmd.qc.c

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