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Aline Mura-Brunel
2006/1 n° 7 | pages 39 à 53
ISSN 0084-6473
ISBN 2130559662
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-l-annee-balzacienne-2006-1-page-39.htm
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Q U I E S T- E L L E ?
E N J E U X RO M A N E S Q U E S
D’UNE ÉTUDE
PHILOSOPHIQUE :
« ADIEU »
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À l’intérieur de l’œuvre
La comtesse tombe glacée d’effroi dans la scène réelle (his-
torique et restituée dans la fiction) et dans la représentation
imaginée par Philippe de Sucy comme ultime moyen de faire
recouvrer la raison à celle qu’il aime. Devant « l’étrange
tableau », « souvenir vivant » d’une « épouvantable vérité » 23,
« elle se cadavérisa comme si la foudre l’eût touchée » 24. Et
lui-même, devant ce spectacle si fidèle au drame passé,
« s’éloign[e] d’un pas chancelant, comme un homme ivre » 25.
Ainsi, les deux séquences appartiennent de fait à des degrés
de fictionnalité différents. La stratégie narrative consiste pré-
cisément à montrer que l’une est réelle puisque l’autre n’en
est que la reprise ; c’est à proprement parler la réalité de la
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À l’extérieur de l’œuvre
Le lecteur – mémoire et réceptacle des signes multiples
disposés par le texte – est fasciné, emporté, interdit. Longtemps
cette nouvelle a suscité peu de commentaires. Puis la critique
féministe américaine s’en est emparée (en particulier Shoshana
Felman) 30. Quelques chercheurs ont pris le relais : Lucienne
Frappier-Mazur, Madeleine Borgomano, Patrice Bougon 31.
Mais le texte reste encore relativement inexploré.
Il incite à la réflexion sur un plan philosophique et psy-
chanalytique et à la relecture des textes de Foucault et de
Lacan sur la folie et le langage. Toutefois, nous retiendrons
plutôt la voix d’écrivains qui, à leur insu, prolongent cette
méditation ouverte par Balzac dans nombre d’Études philoso-
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