B Hydro Geol
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B Hydro Geol
François Métivier
François Métivier
Université de Paris, Institut de physique du globe de Paris
Table des matières
I Hydrogéologie 1D 6
1 Le sol et ses propriétés 7
1.1 Porosité totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Contenu en eau et saturation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Porosité efficace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 La nappe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2 Hydrostatique 12
2.1 Pression dans un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Équation de l’hydrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Charge d’un récipient au repos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4 Piézométrie des nappes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5 Tension de surface et eau capillaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
5 Polluants 30
5.1 Mélange instantané . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5.2 Mélange classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
5.3 Advection et diffusion moléculaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
5.4 Équation de dispersion et nombre de Péclet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
5.5 Solutions en régime permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
5.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2
Table des matières
7 Equation de Laplace 42
7.1 Expression en coordonnées cartésiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
7.2 Equation de Laplace en coordonnées Polaires et cylindriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
7.3 Signification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
7.4 Conditions aux limites et recherche de solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
7.5 Additivité des solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
7.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
12 Problèmes 74
12.1 Stockage de Fontsante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
12.2 Nappe de Beauce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
12.3 Plateau de Saclay . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
12.4 Lacs du Médoc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
12.5 Lacs de Biscarosse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
12.6 Nappe de Champigny . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
IV Annexes 102
13 Précision et incertitudes de mesures 103
13.1 Objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
13.2 Précision des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
13.3 Variables aléatoires et Incertitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
13.4 Erreur systématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
[email protected] 3
Table des matières
4 [email protected]
Cadre du cours
Ce cours 1 ne décrit ni l’ensemble des écoulements observés en milieu souterrain, ni les méthodes d’étude et
de suivi des nappes. Dans ce qui suit je vous propose d’aborder l’étude des écoulements dans un milieu poreux
simple. Toutes les équations et développements du cours reposent sur les hypothèses suivantes.
1. Le milieu est isotrope : une propriété P du milieu (porosité, perméabilité, distribution de grains) est
la même dans les trois directions principales de l’espace P (x) = P (y) = P (z). Quand le milieu est
anisotrope ses propriétés prennent la forme d’un tenseur.
2. Le milieu est homogène : la même propriété ne dépend pas de la position ∂i P = 0.
3. L’eau est incompressible, sa densité est constante. Elle ne dépend ni de la température ni de la pression.
À l’exception de l’eau de mer, la densité n’est en outre pas modifiée par un mélange avec des éléments
ou fluides miscibles.
4. Nous ne considérerons quasiment pas la zone dite non saturée du sol dans lequel les vides sont
occupés par un mélange de liquides et de gaz
5. Nous considérerons les milieux dans lesquels se produisent des écoulements souterrains comme des mi-
lieux granulaires dans lesquels les vides sont tous connectés entre eux.
6. Enfin nous considérerons toujours des écoulements stationnaires (ou permanents). Nous n’étudierons pas
les variations dans le temps des écoulements.
Malgré toutes ces simplifications nous verrons que les connaissances acquises vous permettront d’aborder au
premier ordre et de façon raisonnée de nombreux problèmes d’hydrogéologie. Des références plus avancées ou
historiques sont données en bibliographie.
Pour un cours d’hydrogéologie complet de niveau Licence on se reportera à [7] ou [10] ou, mieux encore, au
livre de Freeze et Cherry[9] 2 . Pour des développements plus avancés en français [12] reste la référence.
La première partie traite de problèmes d’écoulements unidirectionnels en régime permanent c’est à dire ce
qu’il y a de plus simple en hydrogéologie. Elle est adossée à des travaux pratiques afin d’aider les étudiants à
percevoir et comprendre ce que sont les écoulements dans le milieux souterrain à partir de l’étude des configura-
tions les plus simples possibles. L’essentiel du cours de L3 repose sur cette première partie. La deuxième partie
s’intéresse aux écoulements dans un plan et propose notamment une étude des puits et des solutions de l’équa-
tion de Laplace dans différentes configurations. L’équation de Laplace est centrale dans de nombreux domaines
de la géophysique, en particulier en hydrogéologie, dans des milieux homogènes. Comprendre cette équation et
la façon dont on la résout, de façon analytique et numérique, permet d’acquérir une meilleure compréhension
des écoulements souterrains. Enfin la troisième partie propose des solutions partielles de quelques exercices.
1. Ce cours est gratuit et distribué sous une Licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 Unported. Il ne vient avec
aucune garantie de quelque sorte et ni moi-même, ni mon université, ni mon institut de recherche ne saurions être tenus responsables
des effets indésirables de toute mauvaise utilisation ou mauvaise compréhension de ces notes et de leur contenu. Je serais heureux
de recevoir vos commentaires et suggestions.
2. Une version gratuite de ce classique est en ligne au http://hydrogeologistswithoutborders.org/wordpress/original-
groundwater-by-freeze-and-cherry-1979-now-available-online/.
5
Première partie
Hydrogéologie 1D
6
1
Le sol et ses propriétés
Vvides
ω= (1.1)
Vs
La table 1.1 donne des exemples de valeurs de la porosité totale de différents matériaux.
Teneur en eau
Vw
θ= , θ ∈ [0, ω]. (1.2)
Vs
7
Chapitre 1. Le sol et ses propriétés
Saturation
θ
S= , S ∈ [0, 1] (1.3)
ω
Forces intermoléculaires
Distance ( m)
0
0 2 4 6 8 10
Distance ( m)
Figure 1.1 – Structure de la couche d’eau entre deux particules. Eau adsorbée et eau pelliculaire forment ce
que l’on appelle l’eau de rétention (d’après [12]).
Une circulation des fluides sous l’effet de la gravité ou d’un gradient de pression, n’a lieu que dans la partie
des vides où les forces d’interactions moléculaire sont faibles et négligeable, au-delà de la couche de rétention.
Nous appelerons le volume dans lequel une telle circulation peut avoir lieu le volume (d’eau) libre (ou gravitaire)
et noté Vg . Par conservation on a
Vl + Vg
ω= (1.4)
Vs
Soit un volume Vs de sol contenant les volumes Vg et Vl d’eau libre et d’eau liée respectivement. La porosité
efficace (specific yield in anglais) est définie comme
Vg
ωef f = . (1.5)
Vs
Vl
cr = . (1.6)
Vs
Il vient alors
ω = ωef f + cr. (1.7)
1. On distinguera l’eau adsorbée et l’eau pelliculaire cf figure 1.1
8 [email protected]
1.4. La nappe
La figure 1.2 permet de comparer ces trois grandeurs pour différentes tailles de grains.
50
40
Por
osi
ty
Percent 30 Spe
cific
Yiel
d
20
10 Specific rete
ntion
0
1/16 1/4 1 4 16 64 256
D90 (mm)
Figure 1.2 – Comparaison entre porosité totale (Porosity), porosité efficace (Specific Yield) et Capacité de
rétention (Specific retention) pour des sols de granulométries différentes [11, 12]
La valeur de la porosité efficace dépend de la texture de la roche et de la distribution des tailles des grains
minéraux qui la composent. En particulier, la taille des pores est une fonction croissante de la taille des grains
ou des minéraux. On peut donc avoir un milieu de grande porosité dont les pores sont petits et dans lesquels
l’eau n’est pas libre de s’écouler. Dans la suite de ce cours, par souci de simplification, nous ne différencierons
pas la porosité efficace de la porosité totale.
1.4 La nappe
Formation aquifère : Corps de roches perméables contenant une zone suffisamment conductrice pour per-
mettre l’écoulement et le captage de quantités appréciables d’eau
Nappe : Ensemble des eaux comprises dans la zone saturée d’un ou plusieurs terrains aquifères. La notion
de nappe, propre au français, est source d’une ambiguïté constante par rapport à l’anglais qui ne connaît que
"groundwater" et "aquifer". En effet le vocabulaire anglais ne reconnaît a priori qu’une nappe = groundwater
qui peut s’écouler au travers de plusieurs aquifères alors qu’en France on a tendance à considérer que chaque
aquifère saturé correspond à une nappe. C’est la raison pour laquelle par exemple on entendra parler de la nappe
du Lutétien, de la nappe du Cuisien (les noms correspondent aux horizons rocheux saturés en eau) etc...Dans
ce cours nous considérerons toujours une nappe unique.
Nappe phréatique : Étymologiquement nappe dans laquelle on puise. Traditionnellement c’est donc la plus
proche de la surface et c’est ainsi qu’est généralement entendu ce terme (les puits profonds sont relativement
récents). Il est intéressant de noter qu’en anglais nappe phréatique se traduit par "water table" et donc corres-
pond à ce qu’on appelle la surface libre ou surface piézométrique (cf chapitre 2). Plusieurs formations aquifères
superposées auront la même surface libre dès lors qu’elles sont connectées. En France, souvent, on aura tendance
à les considérer comme des nappes différentes avec chacune leur surface piézométrique.
1.5 Exercices
1.5.1 Étude d’un sol
Un échantillon cylindrique de 10 cm de long et de 5cm de diamètre a été prélevé dans un sol glaciaire à
l’aide d’une tarière. La masse volumique moyenne des minéraux composant le sol est ρm = 2650 kg/m3 Lors du
[email protected] 9
Chapitre 1. Le sol et ses propriétés
puits
Rivière/lac Aquifère
Nappe 1 (phréatique) libre (S = 1)
U
Aquiclude
puits puits
Surface piézométrique
Aquiclude
Aquifère
Nappe captive (S=1)
Aquiclude
10 [email protected]
1.5. Exercices
prélèvement l’échantillon pesait 331.8 g. Après séchage à 105o C l’échantillon ne pèse plus que 302.4 g. Calculez
1. la masse volumique du sol,
2. sa porosité,
3. sa teneur en eau,
4. son pourcentage de saturation.
1.5.2 Porosité
Un sol saturé en eau est composé de grains de diamètre moyen d que l’on comptera en microns. L’arrangement
des grains est cubique.
1. Quel est le volume Vp et la surface Sp du pore se trouvant à l’intérieur d’un cube de 8 grains de côté d ?
2. La couche d’eau adsorbée contre les grains à une épaisseur d’environ 1µm, quelle est l’ordre de grandeur
du volume d’eau liée Vc occupée par cette couche ?
3. Quel est l’ordre de grandeur du volume d’eau libre Vf .
4. Quels sont les ordres de grandeur de la porosité totale ωt , de la porosité efficace ωe et de la capacité de
rétention cr du pore ?
5. Représentez graphiquement ces grandeurs en fonction du diamètre des grains pour des diamètres variant
entre 10µm et 1cm.
[email protected] 11
2
Hydrostatique
pdS = F · n (2.1)
où n est la normale à l’élément de surface sur lequel s’exerce la force F et dS la surface de l’élément.
Dans un fluide au repos toutes les contraintes sont normales aux surfaces sur lesquelles elles s’appliquent
(dès qu’une contrainte cisaillante s’exerce le fluide s’écoule). Elles sont dirigées vers l’intérieur du fluide.
Considérons l’élément prismatique représenté par schéma de la figure 2.1. On peut écrire un bilan des forces
dans chacune des directions (x et z 1 ). Dans la direction x on a
soit
p3 dzdy − p1 dyds sin β = 0. (2.3)
Dans la direction z on a
z
p1
dz
p3 ρgdV ds
β
dx x
p2
Figure 2.1 –
12
2.2. Équation de l’hydrostatique
— ds cos β = dx,
— ds sin β = dz.
On obtient alors
p1 = p3 , (2.5)
et
p2 = p1 + ρgdz/2. (2.6)
Quand dz → 0 p2 → p1 et
p1 = p2 = p3 . (2.7)
Conclusion : en un point d’un fluide au repos la pression est la même dans toutes les directions. On vérifie
bien ainsi que la pression ne dépend pas de l’orientation d’une surface d’application.
(p + ∂p/∂z) dxdy
z+dz
pdxdy
x x+dx
Figure 2.2 –
Nous allons effectuer un bilan de forces sur l’élément de volume dont une face est représenté sur le schéma
de la figure 2.2. On a
dans la direction des x :
∂p
pdydz − p + dx dydz = 0; (2.8)
∂x
dans la direction des y :
∂p
pdxdz − p + dy dxdz = 0; (2.9)
∂y
dans la direction des z :
∂p
pdxdy − p + dz dxdy − ρgdxdydz = 0. (2.10)
∂z
Après simplifications il vient
∂p ∂p
= = 0, (2.11)
∂x ∂y
et
∂p
= −ρg. (2.12)
∂z
Ces deux équations peuvent être réécrites sous une forme compacte
[email protected] 13
Chapitre 2. Hydrostatique
z2
z1
x
O x1 x2
Figure 2.3 –
p
φ= +z (2.16)
ρg
grad(φ) = 0 (2.17)
p
φ= +z =h (2.20)
ρg
En tout point d’un réservoir au repos, la charge φ est une constante qui vaut h, l’altitude de la surface
libre. La charge à la dimension d’une hauteur que l’on nomme aussi hauteur piézométrique ([piezometric] head
en anglais). C’est cette hauteur que l’on cherche à mesurer dans les milieux naturels et que l’on utilise pour
étudier les écoulements.
14 [email protected]
2.4. Piézométrie des nappes
En hydrogéologie, un piézomètre stricto sensu est un trou dans le sol. On peut y mesurer le niveau d’eau si
tant est que le trou est suffisamment profond pour atteindre la zone saturée de l’aquifère. Une mare, un puits
traditionnel de ferme ou de maison de campagne constituent un piézomètre (fig. 2.4). Le développement des
suivis de nappes et les pompages collectifs dans les nappes ont conduit au développement de forages moins
larges que les puits traditionnels et dans lesquels on ne se contente pas de creuser un trou. Un piézomètre est
aujourd’hui un trou dans laquel on a installé un tube, généralement en PVC, d’un diamètre de l’ordre de la
dizaine de cm, tube qui est crépiné (creusé de trous) sur toute ou partie de sa longueur afin de laisser entrer
l’eau qui s’écoule dans le sol (fig.2.4). Le trou se rempli donc d’eau, la hauteur du niveau d’eau correspond à ce
que l’on appelle la surface piézométrique. Dans le cas où la nappe est libre cette surface correspond à la surface
de la nappe.
La mesure de la hauteur de la surface piézométrique se fait en deux temps. on mesure tout d’abord la
profondeur de la surface de l’eau par rapport au niveau de la surface topographique. Cette mesure se fait soit
par des sondes dites manuelles que l’on plonge dans le puits et qui émettent un bruit ou un signal lumineux
au contact avec l’eau (fig.2.4), soit par des sondes de pressions qui enregistrent la pression d’eau dans le forage
et permettent d’obtenir des enregistrements sur la durée. Cette mesure relative doit ensuite être replacée dans
un repère cartésien régional afin de pouvoir comparer les mesures de différents piézomètres. Il faut pour cela
connaitre les coordonnées du puits soit au moyen d’un GPS, soit par nivellement topographique classique. Le
repère utilisé en France est le niveau géographique de référence (NGF). La figure 2.4 (photo en haut à gauche)
montre le géoréférencement d’un puits à l’aide d’un GPS cinématique dans le sud de Madagascar.
Si on dispose d’un réseau de puits ou de piézomètres, il devient alors possible de tracer une carte piézo-
métrique. La figure 2.4 montre une telle carte au niveau du plateau de Saclay. Les piézomètres sont installés
dans les sables de Fontainebleau. Il est important de prendre conscience que cette surface piézométrique est
loin d’être plane. Dans le cas des sables de Fontainebleau, la surface de la nappe présente une topographie qui
mime celle de la topographie réelle. La figure 2.4 montre cette surface en bloc diagramme et permet de s’en
convaincre. Les zones blanches correspondent aux vallées de la Bièvre et de l’Yvette que la nappe alimente.
[email protected] 15
Chapitre 2. Hydrostatique
120.0
119.8
Cote NGF (m)
119.6
119.4
119.2
Figure 2.5 – Piézométrie. À gauche et de haut en bas : schéma d’un piézomètre, courbe piézométrique d’un
piézomètre de la nappe de Beauce. À droite et de haut en bas : piézomètre en place, mesure piézométrique,
sonde de mesure. Sources : wikimédia pour les images, base de données ADES (https ://ades.eaufrance.fr/)
pour la courbe piézométrique.
16 [email protected]
2.5. Tension de surface et eau capillaire
48.7833°N
200
130
180
48.7625°N 120
160
140 110
Piézométrie
Altitude
48.7417°N 120
100
100
90
48.7208°N 80
60 80
40
48.7°N 70
2.06667°E 2.11667°E 2.16667°E 2.21667°E 2.26667°E
Figure 2.6 – Carte piézométrique de la nappe des sables de Fontainebleau au niveau du plateau de Saclay
130
2.05 120
2.10 110
100
2.15 90
80
2.20
2.25 48.7648.78
48.74
48.72
48.6848.70
Figure 2.7 – Bloc diagramme de la surface piézométrique des sables de Fontainebleau au niveau du plateau
de Saclay
Si on verse de l’eau sur une surface plane elle s’étale. Si le volume versé est petit on constate que l’étalement
n’est pas infini. le volume s’étale jusqu’à former une goutte plus ou moins sphérique (fig. 2.5).
De la mème façon, si on plonge un tube de faible diamètre dans un récipient contenant de l’eau, on constate
que l’eau monte dans le tube jusqu’à une certaine hauteur supérieure au niveau d’eau dans le récipient (fig 2.5).
On constate en outre que l’interface entre l’eau et l’air dans le tube est courbe.
Ces phénomènes sont liés à l’existence d’une surface de contact entre deux fluides, dans le cas qui nous
préoccupe l’eau et l’air. La grandeur qui caractérise ces effets s’appelle le coefficient de tension de surface γ. Elle
a la dimension d’une énergie par unité de surface ou d’une force par unité de longueur (Nm−1 ). Le coefficient
de tension de surface d’un interface eau/air est γ = 70 · 10−3 Nm−1 à 20o C
Deux relations nous intéressent dans le cadre de ce cours (la démonstration de ces deux lois fait l’objet d’un
exercice). La première donne la relation existant entre la différence de pression ∆p = pin − pout entre l’intérieur
et l’extérieur d’une goutte de fluide de rayon R et le coefficient de tension de surface. C’est la loi de Laplace.
[email protected] 17
Chapitre 2. Hydrostatique
Figure 2.8 – Étalement de gouttes sur une surface. le volume des gouttes augmente de droite à gauche
Figure 2.9 – Montée d’eau colorée dans un tube capillaire de diamètre 1mm.
Loi de Laplace
2γ
∆p = (2.21)
R
La seconde relation donne la relation existant entre la hauteur h de montée de l’eau dans un tube capillaire
de rayon r et le coefficient de tension de surface. Cette relation, la loi de Jurin, dépend en outre de l’angle du
ménisque que fait l’eau contre la paroi du tube. Dans le cas d’un interface eau/air/verre l’angle est de l’ordre
de θ ' 60o .
Loi de Jurin
2γ cos θ
h= (2.22)
ρgr
Dans le milieu souterrain les pores ont des diamètres variables mais qui sont couramment de l’ordre de la
centaine de microns voire moins. Ces pores jouent donc le rôle de capillaires et, en vertu de la loi de Jurin, l’eau
monte dans les pores. La hauteur de montée dans un capillaire est de l’ordre de 1cm pour un diamètre de 1mm.
la loi de jurin nous montre donc que pour un diamètre de pores de 100microns, la remontée sera d’environ 1m au
dessus du niveau piézométrique qui, en raison du diamètre des piézomètres (∼ 0.1m), sera très peu sensible aux
effets de tension de surface. La zone saturée d’une nappe contient donc ce que l’on appelle une frange capillaire
qui varie de quelques cm à plusieurs mètres en fonction de la taille des pores. Nous ne nous en préoccuperons
pas dans la suite de ce cours mais il est utile de savoir que cette frange existe.
2.6 Exercices
2.6.1 Piézométrie
1. Une réservoir contient deux fluides immiscibles de l’eau et un hydrocarbure de densité 1.2. La surface
libre du fluide de l’eau est située à une hauteur h1 , l’interface entre les deux fluides à une hauteur h2 .
Deux piézomètres sont en contact l’un avec l’eau, l’autre avec l’hydrocarbure.
18 [email protected]
2.6. Exercices
Forage
L
h
0
Mer
Eau douce
Eau salée
(a) Quelles sont les charges (hauteurs de fluide) dans les deux piézomètres ?
(b) Quelle est la pression à la base du récipient ?
2. Répondre aux même questions si on considère un récipient remplit de trois liquides non miscibles de
densités 0.7,1 et 1.6 dont les interfaces sont respectivement situées aux altitudes h1 , h2 et h3 ?
[email protected] 19
3
Ecoulement dans un tube, application aux
nappes captives
3.1 Introduction
L’objectif de ce chapitre est en premier lieu de comprendre à quoi peut ressembler l’écoulement dans une
expérience comme celle que l’on voit dans la figure 3.1. Ceci nous amènera à définir ce qu’est la loi dite de Darcy
et à appréhender le fonctionnement d’une nappe captive.
z
Q
h1
Φ
h2
Q
U
Φ=h1 Φ=h2
y x
x1 x2
L
Figure 3.1 – Schéma d’une expérience de filtration horizontale. Dans l’expérience originiale de Darcy la filtra-
tion était verticale.
20
3.2. Conservation de la masse
dS(x) dS(x+x)
i
O
U(x) U(x+dx)
x x+dx
Figure 3.2 –
Il est positif. Le vecteur étant dirigé vers l’extérieur à la surface cela veut dire que le flux circule dans le sens
de la normale dS. Il sort du volume. L’origine de cette «inversion» des signes (entrant négatif, sortant positif)
provient du fait que le vecteur normal à un élément de surface englobant un volume fermé est dirigé vers
l’extérieur du volume.
La somme des flux donne
Elle correspond à un flux sortant si elle est positive (la masse dans l’élément de volume diminue), entrant si
elle est négative (la masse dans l’élément de volume augmente). Durant un intervalle de temps dt la variation
de masse dM dans l’élément de volume sera donc
dM
= −ρ(U(x)dS(x) + U(x + dx)dS(x + dx)) (3.6)
dt
ou encore
dM X
=− ρUdS (3.7)
dt
S
Reprenons notre bilan (3.5) et remplaçons les flux par leurs expressions (3.1) et (3.2) on a
dM
= ρ(U (x) − U (x + dx))dS (3.8)
dt
En effectuant un développement limité au premier ordre de U (x + dx) on a
dM dρ dU
= dxdS = −ρ dxdS (3.9)
dt dt dx
soit
dρ dU
= −ρ (3.10)
dt dx
Dans le cadre de ce cours 1 ρ est constante. on aboutit donc à l’équation de conservation
dU
=0 (3.11)
dx
U = Cte. (3.12)
[email protected] 21
Chapitre 3. Ecoulement dans un tube, application aux nappes captives
φ(x1 ) − φ(x2 )
Q = KA (3.14)
x2 − x1
ou A est la section de la colonne sableuse, et K une constante dépendant du milieu que l’on nomme la conduc-
tivité hydraulique ou encore perméabilité des hydrogéologues (dimension LT −1 )
On peut définir une vitesse à partir de (3.14) :
φ(x1 ) − φ(x2 )
Q
U= =K . (3.15)
A x2 − x1
C’est la vitesse de Darcy ou vitesse de filtration. C’est une vitesse fictive. Elle correspond à la vitesse moyenne
qu’aurait l’écoulement si celui-ci s’effectuait au travers de toute la section (milieu solide inclus donc). On peut
approximer la vitesse réelle du fluide en tenant comte de la porosité du milieu ω par l’expression
φ(x1 ) − φ(x2 )
U K
v= = . (3.16)
ω ω x2 − x1
Dans les équations (3.14), (3.15) et (3.16) qui précèdent on constate que (φ(x1 ) − φ(x2 ))/(x2 − x1 ) est sans
dimension et représente une pente (figure 3.1a) ou un gradient (figure 3.1b). Si on réduit progressivement la
distance x2 − x1 dans le cas de l’expérience horizontale on arrivera à
φ(x1 ) − φ(x2 ) dφ
lim =− . (3.17)
x2 →x1 x2 − x1 dx
À partir de ce que nous venons de voir, l’équation (3.15) décrivant la vitesse de Darcy s’écrit
Loi de Darcy
dφ
U = −K (3.18)
dx
Equation de Laplace 1D
d2 φ
= 0. (3.19)
dx2
Considérons notre expérience de Darcy (figure 3.1a). L’échantillon de milieu poreux est contenu dans un
tube de section constante et très étroit dans le sens perpendiculaire au schéma (On ne considérera donc qu’un
écoulement unidimensionnel dans la direction du tube). Dans le réservoir de gauche la charge vaut h1 et dans
celui de droite elle vaut h2 . Les faces de l’échantillon sont donc aux charge Φ(x1 ) = h1 et Φ(x2 ) = h2 .
Notre domaine d’étude est donc un tube de courant unidimensionel limité par deux faces de charge constante.
Le problème a résoudre s’écrit
22 [email protected]
3.5. Application à une nappe captive
d2 φ
= 0 (EDP ) (3.20)
dx2
Nous sommes dans un cas très simple où une solution par intégration directe de (3.20) est possible. On
obtient
φ(x) = ax + b. (3.23)
(3.23) représente la solution générale de l’équation de Laplace pour un écoulement unidimensionel. On constate
que cette équation présente deux constantes d’intégrations (a, b). La donnée des deux conditions aux limites
(3.21) et (3.22) est donc nécessaire et suffisante pour définir une valeur de ces deux constantes et obtenir une
solution unique à notre problème.
On obtient alors l’expression de la charge dans le tube
h2 − h1
φ= (x − x1 ) + h1. (3.24)
x2 − x1
3.6 Exercices
3.6.1 Écoulements simple (1D)
1. De l’eau coule dans une colonne de sable (longueur L = 120cm, surface A = 200cm2 ,∆h = 120cm). Le
sable a une porosité n = 0.36 et une perméabilité K = 20m/j quelle sont
(a) le débit au travers de la surface,
(b) la vitesse de Darcy,
(c) la vitesse moyenne de l’eau dans la colonne ?
2. Un traceur radioactif indique une vitesse moyenne de V = 0.75m/j dans un aquifère. la pente de la
surface piézométrique est dh/dx = 0.002. Déterminer la perméabilité K de l’aquifère si sa porosité est
de n = 0.2.
[email protected] 23
Chapitre 3. Ecoulement dans un tube, application aux nappes captives
24 [email protected]
3.6. Exercices
6
y (mm)
1
1 2 3 4 5 6 7 8 9
x (mm)
[email protected] 25
4
Écoulement dans une nappe libre
C’est l’hypothèse de Dupuit. Dans le cas d’un écoulement dans l’espace, l’approximation de Dupuit conduit à
U ' Ux i + Uy j. (4.3)
Dans tous les cas, l’approximation de Dupuit revient donc à négliger la composante verticale de la vitesse :
Uz ' 0.
26
4.2. Etude du problème à une dimension
triq ue
Surface piézomé
θ
Ψ
h(x)
Zone saturée
triq ue
Surface piézomé
θ
Ψ
h(x)
Zone saturée
Figure 4.1 – Écoulement dans une nappe libre. La forme de la surface libre est volontairement exagérée afin
de bien comprendre l”intérêt et les liites de l’approximation de Dupuit.
d2 h2
= 0, (4.7)
dx2
h(x1 ) = h1 , (4.8)
h(x2 ) = h2 . (4.9)
4.2.2 Solution
L’équation (4.7), non linéaire, diffère de l’expression de l’équation de Laplace 1D à cause de l’approximation
de Dupuit. Elle s’intègre cependant simplement. On obtient ainsi la solution du problème :
[email protected] 27
Chapitre 4. Écoulement dans une nappe libre
20
18
16
Charge
14
12 Nappe captive
10 Nappe libre
0 250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000
Distance x
Figure 4.2 – Comparaison des profils piézométriques d’une nappe libre (sous l’approximation de Dupuit) et
d’une nappe captive. Les conditions aux limites sont identiques.
4.2.3 Commentaires
[1] L’approximation de Dupuit est largement vérifiée dans la nature. Elle signifie que l’écoulement dans une
nappe libre a essentiellement lieu dans le plan horizontal. Cette conséquence est très importante car c’est elle
qui nous permettra de traçer les lignes d’écoulement et les équipotentielles d’une nappe libre à partir de mesure
piézométrique de puits.
[2] Dans les deux situations, confinée ou libre, ce que nous venons de faire revient à considérer que la
pression dans la nappe est (quasi) hydrostatique. De ce fait la charge est constante sur l’épaisseur de la nappe
et correspond à la hauteur de la surface piézométrique. Dans le cas d’une nappe libre cette surface correspond
on outre à la surface libre de la nappe.
∂U h
− P = 0. (4.12)
∂x
L’application de la loi de Darcy nous permet alors d’obtenir
∂ 2 h 2P
+ = 0. (4.13)
∂x2 K
Cette équation est connue sous le nom d’équation de la diffusivité. Elle est présentée (comme ailleurs dans
l’ensemble du cours) dans sa version en régime permanent.
28 [email protected]
4.3. Terme source et équation de la diffusivité
18 P >0
16 h2
14
P =0
12
h1
10
0 200 400 600 800 1000
Figure 4.3 – Écoulement d’une nappe libre sous un plateau entre deux rivières.
∂ 2 h 2P
+ = 0 (4.14)
∂x2 K
h(0) = h1 (4.15)
h(L) = h2 (4.16)
h22 − h21
P PL
2
h = − x2 + + x + h21 (4.17)
K L K
La figure 4.3 montre le résultat pour un écoulement sans pluie et avec pluie. On note l’apparition d’une
convexité de la surface libre. Le sommet de la surface libre correspond à un changement de sens du gradient de
charge et donc à un changement de sens de l’écoulement. On voit apparaître une limite de partage des eaux.
Les précipitations alimentent les deux rivières.
[email protected] 29
5
Dispersion et transfert de polluants
V = V0 + (Qi − Qo )t (5.1)
On injecte un traceur dans la rivière alimentant le réservoir (en amont donc). Le flux de masse de traceur
entrant dans le réservoir est Ci Qi . Soit M la masse de traceur dans le réservoir, l’instantanéité du mélange
implique que la concentration en sortie est C = M/V et le flux sortant Mo = (Qo M )/V .
La variation de masse du traceur dans le temps 1 est égale à la différence entre flux de masse
entrant et flux sortant soit
Qo M
Ṁ = Ci Qi − (5.2)
Vo + (Qi − Qo )t
Soit
Qo
Ṁ + M = Ci Qi (5.3)
Vo + (Qi − Qo )t
Ci = 0 : on part d’une masse M0 et on étudie sa diminution par l’exutoire (pollution ponctuelle par exemple)
la solution de (5.4) est obtenue par séparation de variables et donne
Qt
M = M0 exp − (5.5)
V
Le temps caractéristique de rajeunissement de l’eau est le rapport entre débit sortant et masse du réservoir.
1. On notera
dX d2 X
= Ẋ = dt X, = Ẍ = d2tt X
dt dt2
. De façon usuelle on utilise les points pour les dérivées temporelles et les primes pour les dérivées spatiales.
30
5.2. Mélange classique
Z = M − Ci V (5.6)
Qt Qt
M (t) = Ci V 1 + exp − + M0 exp − (5.8)
V V
Cette équation très générale sera utilisée dans de nombreux autres cas comme par exemple pour vous décrire
l’équilibre dynamique d’une chaîne de montagnes.
∂
ZZZ ZZ
CdV = − F · dS. (5.10)
∂t V S
Le signe négatif vient du fait que la normale à la surface est dirigée vers l’extérieur. Prenons l’exemple d’un
flux entrant. Comme le produit scalaire d’un flux dirigé vers l’intérieur avec une normale dirigée vers l’extérieur
est négatif −F · dS sera donc positif et correspondra bien à un flux entrant donc à une augmentation de la
concentration de l’élément. Par application du théorème de Gauss
ZZZ ZZ
divF dV = F · dS, (5.11)
V S
(5.10 devient
ZZZ
∂C
+ divF dV = 0, (5.12)
V ∂t
Ou encore
∂C
+ divF = 0. (5.13)
∂t
On se limitera ici à des cas à une dimension. Dans de telles situations (5.13) se simplifie en
∂C ∂F
+ = 0. (5.14)
∂t ∂x
[email protected] 31
Chapitre 5. Polluants
F = CU (5.15)
2. Diffusif, les molécules se déplacent sous l’effet du gradient de concentration ou par un effet de dispersion
hydrodynamique dans le milieu poreux (c’est souvent ce dernier effet qui prédomine dans les milieux
poreux [13]) :
F = −D∇C (5.16)
Dans le cas le plus simple la diffusivité D est constante. En sommant ces deux types de flux et en les intégrant
à l’équation de conservation de la masse, on obtient alors
∂C ∂C ∂2C
+U − D 2 = 0. (5.17)
∂t ∂x ∂x
τd UL
Pe = = (5.18)
τa D
∂C ∂C
+U =0 (5.19)
∂t ∂x
∂C ∂2C
−D 2 =0 (5.20)
∂t ∂x
C = C0 . (5.22)
32 [email protected]
5.6. Exercices
Pe 1 Pe 1 Pe 1
1.0 1.0
1.04
0.9 0.8
1.02
Concentration
0.8 0.6
1.00
0.7 0.4
0.98
0.6 0.2
0.96
0.5 0.0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Distance
Figure 5.1 – Solutions en régime permanent de l’équation de dispersion en fonction du nombre de Péclet.
5.5.2 P e << 1
On est dans le cadre d’une diffusion et
∂2C
D =0 (5.23)
∂x2
L’équation différentielle est du second degré donc ont doit disposer de deux conditions aux limites pour la
résoudre. Ce qu’on voit bien en écrivant la solution générale
C = ax + b (5.24)
On se place dans le cas le plus simple d’une pollution constante de concentration C(x = 0) = C0 et d’une
sortie dans une rivière de concentration nulle en polluant C(x = L) = 0 et située à une distance L de la source.
La solution est alors de la forme
x
C(x) = C0 1 − . (5.25)
L
5.5.3 Pe ∼ 1
Enfin dans le dernier cas on a
∂C ∂2C
U −D 2 =0 (5.26)
∂x ∂x
Comme l’équation est de degré deux on a deux conditions au limite par exemple C(0) = C0 et C(L) = CL .
Dans le cadre de ce cours U et D sont constantes soit
∂ D ∂C
C− = 0. (5.27)
∂x U ∂x
ou encore
D ∂C
C− = B. (5.28)
U ∂x
La solution du terme est de la forme
Ux
C = A exp +B (5.29)
D
C0 − CL
A = (5.30)
1 − exp(U L/D)
CL − C0 exp(U L/D)
B = (5.31)
1 − exp(U L/D)
Les solutions des trois cas sont représentées sur la figure 5.1
[email protected] 33
Chapitre 5. Polluants
Atmosphère
15
36
Océans Continents
Figure 5.2 – bilans des flux hydriques en 103 km3 /an (d’après [15]).
34 [email protected]
5.6. Exercices
5.6 Exercices
5.6.1 Mélange instantané
Bilan global et temps de résidence
1. À partir de la figure 5.2 calculer la hauteur d’eau précipitée et évaporée à la surface du globe. Le bilan
est il bouclé ?
2. Calculer ces mêmes grandeurs sur les continents. Qu’observez-vous ?
3. Quelle(s) hypothèse(s) pouvez-vous alors formuler ?
4. À partir du volume des réservoirs (table 5.1) et des valeurs de flux (figure 5.2) estimer le temps de
résidence de l’eau dans ces différents réservoirs (les regrouper si nécessaire).
5. À quoi correspond ce temps ?
6. Que deviendrait le temps de résidence des continents si le réservoir des glaces disparaissait ?
7. Quelle serait l’évolution de la masse d’eau des continents en fonction du temps si, dû à la fonte des
glaciers, le ruissellement était multiplié par deux.
[email protected] 35
Deuxième partie
36
6
Conservation de la masse
∂Uy
Fy (y) + Fy (y + dy) = ρ dxdzdy (6.5)
∂y
et
∂Uz
Fz (z) + Fz (z + dz) = ρ dxdydz (6.6)
∂z
La somme des trois sommes de flux pendant un temps dt est égale à −dM soit
dM dρ ∂Ux ∂Uy ∂Uz
= dxdydz = −ρ + + dxdydz (6.7)
dt dt ∂x ∂y ∂z
ou encore
dρ
= −ρdivU, (6.8)
dt
où l’opérateur divergence div est définit par
Divergence
∂ ∂ ∂
div = i +j +k . (6.9)
∂x ∂y ∂z
Conservation de la masse
divU = 0. (6.10)
37
Chapitre 6. Conservation de la masse
dSz +dz
(x + dx,y + dy,z + dz)
dS y dSx +dx
(x + dx,y + dy,z)
(x,y,z)
(x + dx,y,z)
k
U = Ux i + Uy j + Uz k
j
i
Figure 6.1 –
x = r cos θ (6.12)
y = r sin θ (6.13)
z = z (6.14)
de la même façon les vecteurs unitaires i, j, k définissant un repère cartésien sont reliés aux vecteurs unitaires
er , eθ , ez définissant un repère cylindrique par
∂f ∂f ∂f
gradf = i+ j+ k (6.18)
∂x ∂y ∂z
38 [email protected]
6.2. Coordonnées cylindriques
Afin d’obtenir le gradient d’une fonction en coordonnées cylindrique on va chercher le gradient de g(r, θ, z) =
f (r cos θ, r sin θ, z) on écrira
∂f ∂f ∂x ∂f ∂y
= + , (6.19)
∂r ∂x ∂r ∂y ∂r
soit
∂f ∂f ∂f
= cos θ + sin θ. (6.20)
∂r ∂x ∂y
En effectuant le même calcul pour la dérivée partiel de f par rapport à θ on obtient
∂f ∂f ∂f
= −r sin θ + r cos θ. (6.21)
∂θ ∂x ∂y
Enfin pour z rien ne change.
A partir de (6.20) et (6.21) on peut alors inverser les relations et écrire
∂f ∂f 1 ∂f
= cos θ − sin θ, (6.22)
∂x ∂r r ∂θ
et
∂f ∂f 1 ∂f
= sin θ + cos θ. (6.23)
∂y ∂r r ∂θ
En reprenant chaque terme de (6.18) et en le remplaçant par son expression en coordonnées cylindriques on
obtient alors
∂f 1 ∂f
gradf = cos θ − sin θ (er cos θ − eθ sin θ)
∂r r ∂θ
∂f 1 ∂f
+ sin θ + cos θ (er sin θ + eθ cos θ) (6.24)
∂r r ∂θ
∂f
+ ez ,
∂z
qui se simplifie après calcul et donne
∂f 1 ∂f ∂f
gradf = ∇f = er + eθ + ez , (6.25)
∂r r ∂θ ∂z
∂ eθ ∂ ∂
∇f = er + + ez . (6.26)
∂r r ∂θ ∂z
[email protected] 39
Chapitre 6. Conservation de la masse
6.3 Exercices
6.3.1 Variation de vitesse dans une nappe
la figure 6.2 représente une section dans une nappe alluviale. Les mesures d’altitude de la surface libre de la
nappe, mesurées dans deux puits séparés de 2km sont z1 = 100m et z2 = 90m. On fait l’hypothèse que l’altitude
de a surface libre varie de façon linéaire entre ces deux points. La hauteur de la nappe au droit du premier puits
est de h1 = 35m et divers sondages indiquent que la base de la nappe est horizontale. On a de plus estimé par
traçage la vitesse de l’eau dans la roche au point 1 (u1 = 10−4 m/s). Enfin diverses mesures sur échantillons
révèlent que la porosité efficace de la roche est constante dans l’aquifère et vaut ωef f ∼ 15%
z L=2km
z1
Surface piéz
z2 ométrique
h1
h2
u1
Zone saturée
xi − yj (6.32)
x2 i − y 2 j (6.33)
yi + xj (6.34)
yi − xj (6.35)
y 2 i + x2 j (6.36)
y 2 i + xj (6.37)
40 [email protected]
6.3. Exercices
2xyi − y 2 j (6.39)
Ces champs peuvent-ils correspondre au champ de vitesses d’un écoulement incompressible ?
[email protected] 41
7
Equation de Laplace
Équation de Laplace
∇2 φ = ∆φ = 0 (7.2)
C’est l’équation de Laplace décrivant l’écoulement d’un fluide incompressible dans un milieu isotrope, ho-
mogène et lui même incompressible.
En coordonnées cartésienne l’équation de Laplace s’écrit
∂ 2 φ 1 ∂φ 1 ∂2φ ∂2φ
2
+ + 2 2 + 2 =0 (7.4)
∂r r ∂r r ∂θ ∂z
On peut bien sûr écrire l’équation de Laplace en coordonnées sphériques mais, si cette forme est très impor-
tante en géodésie elle n’a aucun intérêt en hydrogéologie.
7.3 Signification
Prenons une courbe définie par l’équation y = f (x). La dérivée première de f donne la tangente au point x,
la dérivée seconde correspond à la courbure de f . Trois cas se représentent
1. d2 f /dx2 > 0 : la courbure est dirigée vers le haut. Si on trace un segment reliant deux points (x1 , x2 )
entourant x et équidistants de x, ce segment passe au dessus de la courbe et (y1 + y2 )/2 > y. La valeur
de y au point x est plus petite que la moyenne des valeurs des points entourant x.
2. d2 f /dx2 < 0 : la courbure est dirigée vers le bas. Si on trace le même segment il passe cette fois au
dessous de la courbe et (y1 + y2 )/2 < y. La valeur de y au point x est plus grande que la moyenne des
valeurs des points entourant x.
3. d2 f /dx2 = 0 : la courbure est nulle. le segment passe par x et (y1 + y2 )/2 = y. La valeur de y au point
est la moyenne des valeurs des points entourant x.
42
7.4. Conditions aux limites et recherche de solutions
y
y = f(x) y (y1 + y2)/2
(y1 + y2)/2 (y1 + y2)/2
y
x1 x x2 x1 x x2 x1 x x2
L’équation de Laplace signifie donc que la valeur de la charge en un point est égale à la moyenne des
charges avoisinantes. Nous nous servirons de cette propriété quand nous aborderons les solutions numériques
de l’équation de Laplace.
Par contre quand le problème est suffisamment bien contraint il n’existe plus qu’une solution. Il est donc très
important lors d’une étude de cas de bien définir les conditions dans lesquelles a lieu l’écoulement. Pour ce faire
il faut définir le domaine dans lequel l’écoulement se déroule ainsi que les conditions aux limites de ce domaine.
Φ = f (x, y, z, t) (7.9)
Un cas courant en hydrogéologie et qui correspond à notre exemple précédent est Φ = Cte.
un = ∇Φ × 1n = ∂n Φ = f (x, y, z, t) (7.10)
Ici n indique la direction normale à la surface limite et selon laquelle se fait l’écoulement. Dans le cas d’une
limite imperméable ∂n Φ = 0 (en 2D la limite imperméable est une ligne de courant cf infra).
[email protected] 43
Chapitre 7. Equation de Laplace
Cas particulier d’une surface libre Dans le cas d’une surface libre (sans apports) Ψ = Cte. la surface
fonctionne comme une limite imperméable et correspond à une ligne de courant.
7.6 Exercices
7.6.1 Additivité
Montrez que la somme de deux fonctions solutions de l’équation de Laplace est solution de l’équation de
Laplace.
7.6.2 Orthogonalité
Calculer les intégrales suivantes où (m, n) ∈ N2 :
Z 1
I1 = sin(mπx) sin(nπx) (7.12)
0
Z 1
I2 = cos(mπx) cos(nπx) (7.13)
0
Z 1
I3 = sin(mπx) cos(nπx) (7.14)
0
44 [email protected]
7.6. Exercices
Φ = φ1
Φ=0 Φ(x, y) Φ = φ2
Φ=0
=
Φ = φ1
Φ=0
Φ=0
Φ1 (x, y) + Φ2 (x, y)
Φ = φ2
Φ=0 Φ=0
Φ=0 Φ=0
y
H1(x,y) H2(x,y)
U
x
K1 K2
[email protected] 45
8
Équipotentielles et lignes de courant
8.1 Définitions
Une équipotentielle est une courbe de charge constante. Étant donné que les écoulements sont potentiels,
la vitesse est en tout point perpendiculaire au courbes équipotentielles. Cette propriété permet, à partir de la
connaissance des charges, de connaître le sens de l’écoulement et sa norme.
Une ligne de courant est une courbe tangente en tout point au vecteur vitesse à un instant t donné.
On verra que tracer ces lignes (souvent à la main) permet en hydrogéologie de se faire une idée rapide (et
importante) des sens et de l’ordre de grandeur des écoulements dans bien des situations réelles.
U = rotA (8.3)
Or
∂Az ∂Ay ∂Ax ∂Az ∂Ay ∂Ax
rotA = − i+ − j+ − k (8.4)
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
En égalant les composantes de U avec les termes du rotationnel on obtient
∂Az ∂Ay
Ux = − (8.5)
∂y ∂z
∂Ax ∂Az
Uy = − (8.6)
∂z ∂x
et
∂Ay ∂Ax
0= − (8.7)
∂x ∂y
Une fonction vectorielle A telle que
A = Ψ(x, y)k (8.8)
et
∂Ψ ∂Ψ
Ux = , Uy = − (8.9)
∂y ∂x
46
8.3. Exemple
satisfait à la fois à la définition de la vitesse et aux contraintes imposées par la conservation de la masse. La
fonction Ψ(x, y) est appelée fonction courant
En comparant avec la définition de la vitesse de Darcy on obtient
∂φ ∂Ψ ∂φ ∂Ψ
−K = ,K = (8.10)
∂x ∂y ∂y ∂x
8.2.2 Propriétés
1. Une conséquence de ce qui précède est que la fonction courant Ψ,comme la charge φ satisfait à l’équation
de Laplace
∆Ψ = 0 (8.11)
Ψ et φ sont des fonctions dites harmoniques. Elles ont comme propriétés que les courbes du plan Ψ(x, y) =
C1 et φ(x, y) = C2 sont orthogonales (ici C1 et C2 sont deux constantes quelconques).
2. Une ligne de courant est une courbe sur laquelle la valeur de ψ reste constante. Une ligne de courant est
tangente au vecteur vitesse en chacun de ses points ce qui implique que
dx dy
= . (8.12)
Ux Uy
3. Enfin, le débit s’écoulant entre entre deux lignes de courant est donné par (cf exercice 12)
Z Ψ2
Q= dQ = Ψ2 − Ψ1 (8.13)
Ψ1
8.3 Exemple
Ψ =8 Ψ =6 Ψ =4 Ψ =2
10
8 Φ =18
6 Φ =16
4 U Φ =14
2 Φ =12
0
0 2 4 6 8 10
Figure 8.1 – Courbes équipotentielles Kφ(x) = 10−4 (x + 2y) = Ce m2 /s (bleu), lignes de courant ψ(x, y) =
10−4 (2x − y) = Cc m2 /s (rouge)
√ et vitesse de l’écoulement. la vitesse est définie par U = −10−4 i − 2 · 10−4 j.
−4
Elle a pour norme kUk = 5 · 10 m/s.
Kφ = ax + by, (8.14)
ou encore
φ = (ax + by)/K, (8.15)
[email protected] 47
Chapitre 8. Équipotentielles et lignes de courant
+ h1(x1,y1)=100m
+ h2(x2,y2)=90m
1000 m
+ h3(x3,y3)=80m
1000 m
Figure 8.2 –
où (a, b) sont deux constantes ayant la dimension d’une vitesse. On vérifie bien que cette charge correspond
à un écoulement potentiel c’est à dire qu’elle vérifie l’équation de Laplace. Une équipotentielle étant une ligne
de charge constante on aura
φ(x) = Ce (8.16)
où Ce est une constante quelconque Soit ici
Ce − ax
y= (8.17)
b
Comme la vitesse est perpendiculaire à ces équipotentielles, on peut simplement calculer la vitesse en tout
point grâce à
U = −Kgradφ = −ai − bj, (8.18)
dont on déduit sa norme p
kUk = a2 + b2 . (8.19)
On peut en outre tracer les lignes de courant qui, parce qu’elles sont tangentes en tout point au vecteur
vitesses, correspondent aux courbes perpendiculaires en tout point aux équipotentielles. À l’instar des équipo-
tentielles, les lignes de courant sont des courbes le long desquelles la fonction courant prend une valeur constante
Cc . Pour trouver leur expression nous allons chercher les fonctions ψ(x, y) respectant (8.10). Elles auront pour
équation générale
ψ(x, y) = K(bx − ay) = Cc . (8.20)
La figure 8.1 montre différentes équipotentielles, des lignes de courant et une représentation du vecteur
vitesse pour une charge définie par φ(x, y) = x + 2y et K = 10−4 m/s.
8.4 Exercices
8.4.1 Calcul d’un vecteur vitesse
On dispose de trois valeurs de la charge h mesurées dans trois piézomètres et représentées sur la figure 12.16.
On considérera que l’écoulement est horizontal (approximation de Dupuit). Évaluez et représentez la vitesse de
l’écoulement dans la nappe pour une perméabilité K = 10−5 m/s ?
48 [email protected]
8.4. Exercices
3. Que constatez-vous ?
4. Tracez les équipotentielles correspondant au cotes piézométriques 21,22 et 23 m en conséquence.
1000
24.19
800
600
21.68
y (m)
22.58
400
20.95
200
20.82
0
0 200 400 600 800 1000
x (m)
∆ψ = 0 (8.21)
2. Montrer que le débit passant entre de lignes de courant de valeur P si1 et Ψ2 est donné par
Z Ψ2
Q= dQ = Ψ2 − Ψ1 (8.22)
Ψ1
[email protected] 49
Chapitre 8. Équipotentielles et lignes de courant
50 [email protected]
9
Écoulements autour d’un puits
9.1 Introduction
Les puits sont essentiels en hydrogéologie pour plusieurs raisons. On s’en sert pour
1. suivre le niveau piézométrique dans une nappe,
2. pomper l’eau de la nappe,
3. contenir une pollution ou dépolluer une nappe.
Avant de nous concentrer sur les puits à proprement parler nous allons nous intéresser aux solutions de
l’équation de Laplace en coordonnées polaires.
∂ 2 φ 1 ∂φ 1 ∂2φ
+ + =0 (9.1)
∂r2 r ∂r r2 ∂θ2
Nous allons chercher des solutions de cette équation en séparant les variables c’est à dire de la forme
φ(r, θ) = R(r)Θ(θ) La séparation (exercice !) donne deux systèmes d’équations différentielles ordinaires
D’autre part la symétrie radiale impose que Θ(θ) = Θ(θ + 2π) donc k = α2 > 0 avec α > 0 et
Comme on a forcément Θ(θ) = Θ(θ+2π) cela limite les valeurs possibles de α qui doivent être entières α = n ∈ N
d’où
Pour R on a
r2 R00 + rR0 + n2 R = 0 (9.7)
dont une solution générale est de la forme
Dans ces équations A, B, An , Bn , Cn , Dn sont des constantes qui dépendent des conditions au limites et de
la valeur de α. La solution générale aura alors une forme ressemblant à
51
Chapitre 9. Écoulements autour d’un puits
∞
X
Cn rn + Dn r−n (An cos(nθ) + Bn sin(nθ))
φ(r, θ) = A ln(r) + B + (9.9)
n=0
Intéressons-nous à deux situations simples pour comprendre l’importance des conditions aux limites.
Surface piézométrique
Toit de la nappe
Q
Rayon r Φ(r)= hauteur
D piézométrique
U
dS
(a)
Surface piézométrique
=
surface libre de la nappe
Toit de la nappe
Q Φ(r)= h(r)=hauteur
piézométrique
Rayon r
U
dS
(b)
Figure 9.1 – Écoulement autour d’un puits (a) dans une nappe captive, (b) dans une nappe libre.
Penchons nous sur deux cas qui ont des applications pratiques : celui d’une nappe captive d’épaisseur D
(figure 9.1a) d’une part, celui d’une nappe libre (figure9.1b) d’autre part. Nous pouvons à l’aide de l’équation
de Laplace en coordonnées polaire étudier l’écoulement sur le domaine annulaire qui s’étend du puits de rayon
Rp , se trouvant au centre jusqu’à la limite matérialisée par le cercle de rayon Ra (figure 9.2 pour la clareté de
la figure, le rayon du puits est considérablement exagéré.).
Dans cas d’un écoulement confiné le problème aux limites est le suivant.
52 [email protected]
9.3. Écoulement radial et uniforme dans un anneau
Region of flow
Ra, = a
Rp, = p
Figure 9.2 – Domaine de définition et conditions aux limites de charge d’un écoulement dans un anneau.
∆φ = 0 (9.10)
φ(Ra ) = Φa (9.11)
φ(Rp ) = Φp (9.12)
Les conditions au limites permettent de simplifier considérablement la solution générale (9.9) de ce problème.
En effet la charge étant constante sur les deux anneaux le problème est axisymétrique (symétrie de rotation
autour de l’axe vertical) et ne dépend donc pas de θ. (9.9) se réduit alors à
Φa − Φp Φp ln Ra − Φa ln Rp
φ(r) = ln r + (9.14)
ln(Ra /Rp ) ln(Ra /Rp )
∆h2 = 0 (9.15)
h(Ra ) = ha (9.16)
h(Rp ) = hp (9.17)
Dans ce cas on peut se ramener à l’équation de Laplace par un changmement de variable très simples X = h2
avec X(Ra ) = h2a et X(Rp ) = h2p . La solution du problème est alors donnée par
[email protected] 53
Chapitre 9. Écoulements autour d’un puits
s
h2a − h2p h2p ln Ra − h2a ln Rp
h(r) = ln r + . (9.18)
ln(Ra /Rp ) ln(Ra /Rp )
Φa − Φp
1
U = −K ur , (9.19)
ln(Ra /Rp ) r
où K est la conductivité hydraulique. Le signe négatif indique que le vecteur vitesse est, dans notre cas, dirigé
vers l’intérieur c’est à dire vers le puits.
le débit s’obtient alors par intégration du produit Qe = U · ds représenté figure 9.1a. connaissant l’élément
de surface ds = rdθdz on en déduit
Z D Z 2π
Φa − Φp
Qe = −K dzdθ, (9.20)
ln(Ra /Rp ) 0 0
soit
Φ a − Φp
Qe = −2πKD (9.21)
ln(Ra /Rp )
Rappelons que par convention un flux entrant une surface fermée est négatif. Le flux pompé en surface sera
Qs = −Qe et sera lui positif soit
Φ a − Φp
Qs = 2πKD . (9.22)
ln(Ra /Rp )
Je laisse le calcul en application mais à partir de cette dernière équation il est possible de retrouver l’expres-
sion classique —que l’on trouve dans tous les livres d’hydrogéologie— de la charge autour d’un puits en nappe
captive :
Qs
φ(r) = ln r + C. (9.23)
2πT
Nappe libre Les calculs à partir de (9.18) sont un peu plus long mais ne présentent aucune difficulté. On
obtient successivement !
K h2a − h2p 1
U=− er , (9.24)
2r ln(Ra /Rp ) h(r)
puis !
h2a − h2p
Qs = πK , (9.25)
ln(Ra /Rp )
et enfin l’équation «classique» de la charge autour d’un puits en nappe libre.
Qs
h2 (r) = ln r + C. (9.26)
πK
Notes Contrairement à la solution logarithmique pour une nappe captive, la solution pour la nappe libre
n’est pas solution de l’équation de Laplace à proprement parler (c’est le carré de la charge qui est solution de
l’équation de Laplace). Ceci est lié à l’approximation de Dupuit en nappe libre qui rend l’équation différentielle
(??) non linéaire alors que l’équation de Laplace est linéaire. Nous en retiendrons donc de ceci que cette solution
logarithmique pour une nappe libre est approximative.
Les équations (9.26) et (9.23) sont trompeuses car elles laissent croire que la charge croit infiniment (quand
r → ∞, h → ∞). De même quand r → 0 alors h → −∞. Or c’est impossible physiquement. Un puits ayant
54 [email protected]
9.5. Rabattement et importance des puits
puits
Lac ou Océan,
charge constante
e
zométriqu
ce pié
surfa
Distance au puits
un certain rayon non nul, le problème posé par la limite à 0 ne se pose pas. Quand h augmente par contre on
est confronté au problème de l’augmentation constante de la charge. Comme nous l’avons vu, cette solution
logarithmique correspond à l’écoulement dans un anneau donc dans un domaine limité aux bords duquel une
charge fixe est imposée (on pourrait tout aussi bien imposer un flux). c’est le cas par exemple d’une île entourée
d’eau où le niveau du lac, ou de la mer, fixe la charge sur le pourtour de l’île (figure 9.3).
Dans la pratique vous entendrez parler d’un rayon d’influence ou rayon d’action d’un puits. Pour résoudre
ce problème de la croissance du logarithme les hydrogéologues font l’hypothèse que l’influence du puits devient
nulle au delà d’un certain rayon R le rayon d’influence ou d’action du puits pour lequel la charge φ = φa (resp.
h = ha en nappe libre) est fixée. Cela revient à se ramener à un problème aux limites d’écoulement dans un
anneau dont le rayon extérieur correspond à ce fameux rayon d’influence.
P Qs r
h2 = R2 − r 2 + ln (9.27)
K πK R
La figure 9.5 montre le résultat (pas à l’échelle). On voit comment l’équilibre entre précipitations et pompages
génère un cône ...
[email protected] 55
Chapitre 9. Écoulements autour d’un puits
m étrique
e piézo
Surfac
nappe captive
(a)
nappe captive
(b)
Figure 9.4 – (a) Écoulement dans une nappe captive en régime stationnaire. (b) Rabattement sous l’effet d’un
pompage. La courbe en pointillé indique le profil de charge avant l’installation du puits. La ligne en trait plein
indique le profil de charge après mise en place du pompage.
Précipitation P
puits
10 km 10 km
Distance au puits
Figure 9.5 – Pompage de débit Q dans une Île de rayon R, de conductivité hydraulique K recevant une
précipitation P
56 [email protected]
9.6. Exercices
9.6 Exercices
9.6.1 Écoulements autour d’un puits
Dans chacun des cas suivants proposez une solution approximée au problème posée puis comparez cette
solution au résultat obtenu avec un potentiel décrit par une fonction logarithmique.
1. La pente de la surface piézométrique d’un aquifère confiné d’épaisseur constante D, mesurée à r = 5 m
d’un puits pompant un débit Q = 200 m3 /h, est dh/dr = 0.2 (h et r correspondent respectivement à la
hauteur piézométrique et à la distance au puits). Calculer la transmissivité T = KD de l’aquifère.
2. Déterminer le débit d’un puits en nappe captive compte tenu des informations suivantes : Différence de
hauteurs piézométriques de ∆h = 2.5 m entre deux piézomètres situés respectivement à r1 = 10 m et
r2 = 30 m du centre du puits ; épaisseur de la nappe : D = 30 m ; conductivité hydraulique : K = 0.0001
m/s. On suppose que les mesures sont réalisées en régime permanent.
3. Déterminer le coefficient de perméabilité dans une nappe captive si les lectures à partir du niveau statique
dans deux piézomètres situés respectivement à r1 = 20 et r2 = 150 m du puits sont, dans l’ordre 3.3 et
0.3 m. L’épaisseur de la nappe est de D = 30 m. et le débit est de Q = 0.2 m3 /s.
1. Le rayon d’influence est une notion courante en hydrogéologie. Il représente le rayon au delà duquel un puits n’a plus d’influence
sur la nappe c’est à dire le rayon ou la charge de la nappe n’est pas altérée par le pompage. Sauf en de rares cas cette notion n’a
pas de sens même si elle est utile en pratique.
[email protected] 57
10
Écoulement dans une nappe captive
1 1
4
?
y2 2
y =0
D = h1 3 = h2
y =0
y1 2
x1 x2
Figure 10.1 – Écoulement dans une nappe captive : 1) piézomètres, 2) couches imperméables délimitant
l’aquifère captif, 3) zone d’étude de l’écoulement, 4) Niveau piézométrique hypothétique.
58
10.2. Résolution
L’équation de Laplace munie de ses conditions aux limite représente ce que l’on appelle un problème aux
limites (PL) ou Boundary Value Problem (BVP) en anglais
∆φ = 0, (10.3)
φ(x1 , z) = h1 , (10.4)
φ(x2 , z) = h2 , (10.5)
∂z φ(z1 ) = 0, (10.6)
∂z φ(z2 ) = 0. (10.7)
10.2 Résolution
Il n’y a pas de méthode générale de résolution d’une équation aux dérivées partielles mais des méthodes
qui marchent...ou pas. Ici nous allons utiliser la technique la «plus simple» dite de séparation des variables. On
écrira donc
φ(x, z) = X(x)Z(z), (10.8)
la charge φ peut s’écrire comme le produit de deux fonctions X(x) et Y (y) qui ne dépendent que d’une variable.
L’équation de Laplace se réécrit alors
X”Z + Z”X = 0 (10.9)
X” Z”
=− =k (10.10)
X Z
où k est une constante. Trois types de solutions sont possibles en fonction de la valeur de k.
et
Z = Az cosh (αz) + Bz sinh (αz) . (10.12)
soit
α (Az sinh (αz) + Bz cosh (αz)) = 0, z ∈ {0, D} (10.14)
On peut vérifier que la double condition implique Az = Bz = 0 soit Z = 0 ce qui conduit à un champs nulle en
tout point donc exit k < 0
On peut vérifier que la double condition, couplée cette fois à la constance de la charge aux limites en x1 et x2 ,
implique de nouveau Az = Bz = 0 soit Z = 0 ce qui conduit à un champs nulle en tout point. Exit donc k > 0.
[email protected] 59
Chapitre 10. Écoulement dans une nappe captive
k=0
X = ax x + bx (10.18)
Z = az z + bz (10.19)
L’application de la condition sur les limites supérieures implique az = 0 soit Z = bz .
En injectant alors dans (10.18) on obtient
avec a = bz ax , b = bz bx . Les conditions limites permettent alors de retrouver la solution du cas 1D développé
au chapitre précédent puis de calculer la fonction courant.
h2 − h1
φ= (x − x1 ) + h1. (10.21)
x2 − x1
h2 − h1
ψ = −K z + C, (10.22)
x2 − x1
où K est la conductivité hydraulique du milieu et C une constante d’intégration arbitraire. La figure 10.2
montre le résultat. Yes !
1 1
= Cte
y2 2
D = Cte
3
y1 2
x1 x2
Figure 10.2 – Écoulement dans une nappe captive : 1) piézomètres, 2) couches imperméables délimitant
l’aquifère captif, 3) carte des équipotentielles et des lignes de courant, 4) Niveau piézométrique.
dφ
U = −K i. (10.24)
dx
En intégrant sur l’épaisseur de la nappe on retrouve (10.23) que l’on peut réécrire
60 [email protected]
10.3. Débit de la nappe
h2 − h1
q = −T . (10.25)
x2 − x1
[email protected] 61
11
Écoulement sous une masse d’eau
Figure 11.1 – Écoulement sous une masse d’eau : une mare, un lac, une retenue ou une rivière
Ce chapitre va être l’occasion pour nous de travailler plus avant sur les solutions de l’équation de Laplace
et de réfléchir à l’impact des conditions au limites sur la forme d’un écoulement et d’un champs potentiel.
Evidemment les cas que nous étudierons sont simplifiés à l’extrême mais, on le verra, viser l’épure peut s’avérer
riche en enseinements.
1. Les conditions qui rende le problème le plus simple mathématiquement correspondent à trois côtés de
charge constante et nulle.
2. Une condition intéressante et plus réaliste consiste à changer la condition de fond pour la faire corres-
pondre à un milieu imperméable. Dans ce cas on a une condition sur le flux et non plus la charg.
3. Enfin on peut considérer des charges non nulles sur les côtés qui traduisent le fait que notre lac peut-être
en partie alimenté par sa nappe sur une partie et l’alimenter sur une autre
Dans la «vrai vie» ces conditions dépendent pour une part essentielle des mesures dont on dispose. Nous
détaillerons le premier cas puis nous irons plus vite sur les autres qui peuvent être taités comme autant d’exer-
cices.
62
11.2. Lac alimentant sa nappe
∆φ = 0, (11.1)
φ(x, H) = φ1 , (11.2)
φ(x, 0) = 0, (11.3)
φ(0, z) = 0, (11.4)
φ(L, z) = 0 (11.5)
dont les solutions dépendent de k. On recommence donc par étudier chacun des trois cas possibles.
Il faut donc que la constante soit nulle (aucun intérêt sinon on a plus de solution) ou que le sinus s’annule
soit
nπ
α= , n ∈ N∗ (11.11)
L
la solution sera donc une somme de sinus puisque alpha peut prendre toutes les valeurs décrites par 11.11. D
la même façon «la» constante Bx est en fait une somme de constantes que nous nommerons Bn une par valeur
de n.
Connaissant cette contrainte nous pouvons nous attaquer à Z(z). On a
nπ nπ
Zn (z) = Cn cosh z + Dn sinh z (11.12)
L L
Comme Z(x, 0) = 0 on a Cn = 0. Reste donc le sinus hyperbolique. La solution du problème devient donc enfin
X nπ nπ
φ(x, z) = Bn Dn sinh z sin x (11.13)
n
L L
[email protected] 63
Chapitre 11. Écoulement sous une masse d’eau
Bn et Dn étant deux constantes dépendant de n on pose En = Bn Dn . Pour finir de résoudre le problème nous
allons utiliser la dernière condition pour trouver l’expression des constantes En . Sur le fond du lac φ(0, H) = φ1
soit
X nπH nπ
En sinh sin x = φ1 (11.14)
n
L L
Pour résoudre ce problème on utilise la propritété d’orthogonalité des sinus (cf exercice) c’est à dire que
Z π
0 si n 6= m
sin(nx) sin(mx) = (11.15)
0 π/2 si n = m
On trouve alors que
Z L nπ Z L nπ −2Lφ
nπH 1
En sinh sin2 x = φ1 sin x = (11.16)
L 0 L 0 L nπ
or l’intégrale de gauche est nulle pour les valeurs paires de n et vaut -L/2 pour les valeurs impairs. la solution
du problème s’écrira donc
Solution du modèle 1
∞
(2n − 1)π (2n − 1)π
X
φ(x, z) = En sinh z sin x , (11.17)
n=1
L L
−4φ1
En = . (11.18)
(2n − 1)π sinh (2n−1)πH
L
15.0
00
1.000
000
10. Aquifère
0
00
5.
Figure 11.2 – Écoulement sous un lac (11.17). Équipotentielles en bleu, lignes de courant en rouge.
Interprétation et commentaires
Écoulement. Evidemment la première question qui vient est : à quoi ressemble le résultat ! La figure 11.2
montre le résultat. Les équipotentielles (lignes de charge constante) son représentées en bleu, les lignes de courant
en rouge. On voit bien que l’eau s’infiltre depuis le lac vers la nappe avec une séparation centrale entre une
partie du lac qui est draînée vers la gauche et une partie drainée vers la droite.
Nombre de termes dans le calcul. Pour représenter les écoulements nous n’avons pas réalisé une somme
infinie comme l’indique la solution (11.17). Nous n’avons sommé qu’un certain nombre de termes. Pourquoi ?
En premier lieu parce que nous ne pouvons pas ! Mais si on pousse un peu plus loin le raisonnement et qu’on
observe l’expression de la constante (11.18) on voit qu’elle diminue avec n pour tendre vers 0. A posteriori
cela semble évident mais c’est une condition nécessaire pour que la somme ne diverge pas. La question est de
combien de termes avons nous besoin.
À cette fin nous calculons le rapport entre la chage du lac φ1 et sa valeur calculée en fonction du nombre
de terms inclus dans le calcul. La figure 11.4 montre le resultat. Même si la valeur des coefficients diminue
rapidement il faut tout de même en inclure une centaine afin de voir la limite ressembler à ce qu’elle devrait
être : un plateau.
64 [email protected]
11.2. Lac alimentant sa nappe
δ
i−1
i Nx
i+1
Boundary
points
j−1 j j+1
Figure 11.3 – Grille numérique (python) pour le calcul de la solution numérique de l’équation de Laplace.
Cercles noirs : points intérieurs, carrés bleus : limites du domaine
L’approximation discrète de (11.23) sur une grille (i, j) de maille carrée et de distance entre les noeuds
dx = dy = δ (figure 11.3) aura pour expression
On retrouve bien ce que nous avions dit plus haut à savoir que la valeur du potentiel en un point correspond
à la moyenne des potentiels l’entourant.
Pour résoudre numériquement notre problème nous devrons alors
[email protected] 65
Chapitre 11. Écoulement sous une masse d’eau
1. définir une grille de noeuds (i, j), de taille (Nx , Ny ), de distance internoeuds δ (figure 11.3),
2. définir les bords de la grille et les conditions au limite sur ces bords,
3. remplir la grille d’un ensemble de valeurs initiales quelconques (ici 0),
4. itérer jusqu’à ce que les calculs convergent vers une solution stable.
le script suivant décrit chacune de ces étapes.
1 def solnum_PL1 () :
2
3 # ################################################################
4 #
5 # Jacobi iterative method to solve laplace equation with
6 # Dirichlet type BCs on a rectangular grid
7 #
8 # ################################################################
9
10 # Grid size
11 Nx =50
12 Ny =25
13
14 # Coordinates
15 xi = np . linspace (0 , Nx , Nx )
16 yi = np . linspace (0 , Ny , Ny )
17 x , y = np . meshgrid ( xi , yi )
18 delta = 1 # dx = dy =1
19
20 # Initialize ptential function
21 phi =0* x
22
23 # Boundaries
24 # Initialize Boundary matrix B
25 Boundary_points = np . zeros (( Ny , Nx ) )
26
27 # Declare boundary points
28 # Boundary_points =1 = > Boundary
29 # Boundary_points =0 = > inner point where the laplacian is to be calculated
30 Boundary_points [: ,0] = 1
31 Boundary_points [: , Nx -1] = 1
32 Boundary_points [0 ,:] = 1
33 Boundary_points [ Ny -1 ,:] = 1
34
35 # Dirichlet condition on the limits ( change accordingly )
36 phi [ Ny -1 ,:] = 20
37 phi [0 ,:] = 0
38 phi [: ,0] = 0
39 phi [: , Nx -1] = 0
40
41
42 # convergence criteria
43 epsilon =10
44 conv_crit = 0.0005
45
46 # ########################################
47 # Loop to solve Delta Phi = 0
48 # ########################################
49 while epsilon > conv_crit :
50 phi_copy = phi . copy ()
51 for i in range ( Ny ) :
52 for j in range ( Nx ) :
53 if Boundary_points [i , j ] == 0:
54 phi [i , j ] = ( phi_copy [i -1 , j ]+ phi_copy [ i +1 , j ]+ phi_copy [i ,j -1]+
phi_copy [i , j +1]) /4
55 epsilon = np . sqrt ( np . matrix (( phi - phi_copy ) **2) . sum () /( Nx * Ny ) )
56 print ( epsilon )
57 # ########################################
58
66 [email protected]
11.2. Lac alimentant sa nappe
59
60 # Calculate velocity vectors
61 U = - np . diff ( phi , axis =1) / np . diff (x , axis =1)
62 V = - np . diff ( phi , axis =0) / np . diff (y , axis =0)
63
64
65 # Plot equipotentials and streamlines
66 fig = plt . figure ( figsize =(14/2.54 ,7/2.54) )
67 ax = fig . add_subplot (111)
68 CS = ax . contour (x ,y , phi , levels = range (0 ,20 ,2) , colors = ’ blue ’)
69 ax . clabel ( CS , inline =1 , fontsize =10)
70 ax . streamplot ( x [1: ,1:] , y [1: ,1:] , U [1: ,:] , V [: ,1:] , color = ’ red ’ , density =0.5)
71 ax . axis ( ’ square ’)
72
73 plt . show ()
Vous pouvez jouer avec les valeurs des conditions aux limites pour voir à quoi ressemblerait la solution si
d’autres côtés ont un potentiel non nul ce que nous verrons pas la suite analytiquement (mais c’est nettement
plus long et exigeant !). Les exercices du chapitre ?? nous permettront d’aborder les problèmes de vitesse et de
critère convergence des solutions numériques.
11.2.4 Limites
Ce que nous venons de faire ne correspond pas à un «vrai» lac...vous vous en doutez et pour plusieurs
raisons :
1. la profondeur d’un lac n’est pas forcément constante,
2. l’écoulement ne se réduit pas à un réctangle sous le lac,
3. les conditions aux limites de charge nulle sont peu vraissemblables.
4. enfin il existe une discontinuité dans les conditions aux limites.
Le premier point peut être résolu en prenant une distribution de hauteur, le second aussi en étendant la
zone d’étude au dela des limites du lac. Les conditions aux limites de charge nulle on l’a vu sont des conditions
dont l’objectif est double : (1) simplifier le problème au maximum, (2) décomposer un problème plus complexe
en sous-problèmes plus simples et utiliser la propriété d’additivité des solutions. Enfin nous ne nous attarderons
pas trop le dernier point mais nous avons une discontinuité dans les conditions aux limites. Si le raccord entre
les trois bords inférieurs, quand φ = 0, est simple, au niveau du lac par contre on passe de 0 à H de façon
brutale. Les points (0, H) et (L, H) sont de facto exclus du domaine de solution comme le montre la figure 11.3
présentant la solution numérique.
1.25
1.00
0.75
cal/ th
1
0.50 5
10
0.25 50
0.00 100
0 25 50 75 100 125 150 175 200
distance X
Figure 11.4 – Écoulement sous un lac : rapport entre la charge φ1 et la charge calculée (11.18) en fonction du
nombre de termes inclus dans le calcul.
[email protected] 67
Chapitre 11. Écoulement sous une masse d’eau
∆φ = 0, (11.25)
φ(x, H) = φ1 , (11.26)
∂φ
(x, 0) = 0, (11.27)
∂z
φ(0, z) = 0, (11.28)
φ(L, z) = 0. (11.29)
Le lac est toujours de longueur L mais cette fois la nappe est limitéee par un aquiclude en z = 0 c’est à dire
à une profondeur H sous le lac.
∂Zn
(x, 0) = Bn = 0. (11.30)
∂z
La solution générale devient alors :
X nπ nπ
φ(x, z) = Cn cosh z sin x . (11.31)
n
L L
Nous avons échangé un sinus hyperbolique pour un cosinus hyperbolique. En effectuant le calul pour la constante
(exercice !) on arrive enfin à
Solution du modèle 2
∞
(2n − 1)π (2n − 1)π
X
φ(x, z) = C2n−1 cosh z sin x , (11.32)
n=1
L L
−4φ1
Cn = . (11.33)
(2n − 1)π cosh (2n−1)πH
L
68 [email protected]
11.4. Ajout de charges non nulles sur les bords du domaine
Aquifère
Aquiclude
Figure 11.5 – Écoulement sous un lac dans une nappe limitée par un niveau imperméable (11.32). Équipoten-
tielles en bleu, lignes de courant en rouge.
10 conv_crit = 0.0005
11
12 while epsilon > conv_crit :
13 phi_copy = phi . copy ()
14 for i in range ( Ny ) :
15 for j in range ( Nx ) :
16 if Boundary_points [i , j ] == 0:
17 phi [i , j ] = ( phi_copy [i -1 , j ]+ phi_copy [ i +1 , j ]+ phi_copy [i ,j -1]+ phi_copy [
i , j +1]) /4
18 # treatment of the Neumann condition on the lower boundary .
19 # Beware of the (i , j ) inversion with regard to (x , y )
20 # i -> y
21 # j -> x
22 if i ==0 and 0 < j < Nx -1:
23 phi [i , j ] = phi [ i +1 , j ] + delta * dphi [ j ]
24 epsilon = np . sqrt ( np . matrix (( phi - phi_copy ) **2) . sum () /( Nx * Ny ) )
25 print ( epsilon )
11.3.4 Analyse
L’ajout d’une niveau imperméable change significativement la forme de l’écoulement. Alors que l’eau s’infiltre
dans toutes les directions dans le cas précédent, ici le mur de la nappe induit une séparation plus marquée entre
la partie gauche et droite du lac. les lignes de courants sont nettement plus incurvées avec la restriction du
domaine d’écoulement.
∆φ = 0, (11.34)
φ(x, H) = Φ1 , (11.35)
∂φ
(x, 0) = 0, (11.36)
∂z
φ(0, z) = Φ0 , (11.37)
φ(L, z) = Φ2 . (11.38)
[email protected] 69
Chapitre 11. Écoulement sous une masse d’eau
1 2a 2b 3
Φ = Φ1 0 0 Φ = Φ1
0 0 Φ = Φ2 Φ = Φ2
+ + =
0 Φ = Φ0 0 Φ = Φ0
∂y Φ = 0 ∂y Φ = 0 ∂y Φ = 0 ∂y Φ = 0
Figure 11.6 – Décomposition du problème aux limites des échanges entre un lac et une nappe dans laquelle
se produit un écoulement.
Nous allons faire usage de l’additivité pour résoudre le problème en le décomposant en trois sous problèmes
(décrits dans la figure 11.6) que nous sommerons ensuite.
Problème au limites d’un lac alimentant une nappe avec écoulement (modèle 3)
∞
X
φ(x, z) = φn,0 (x, z) + φn,1 (x, z) + φn,2 (x, z), (11.39)
n=1
φn,0 (x, z) = An sinh (αn (x − L)) cos (αn z) , (11.40)
φn,1 (x, z) = Bn cosh (βn z) sin (βn x) , (11.41)
φn,2 (x, z) = Cn sinh (αn x) cos (αn z) , (11.42)
(2n − 1)π
αn = , (11.43)
2H
(2n − 1)π
βn = , (11.44)
L
(−1)n−1 4Φ0
An = , (11.45)
(2n − 1)π sinh(−αn L)
4Φ1
Bn = , (11.46)
(2n − 1)π cosh (2n−1)πH
L
(−1)n−1 4Φ2
Cn = . (11.47)
(2n − 1)π sinh(αn L)
70 [email protected]
11.5. Le problème du Barrage
Φ1 = 15m
Aquifère
Φ0 = 20m Φ2 = 10m
Aquiclude
Figure 11.7 – Solution du problème au limite des interactions entre un lac et une nappe dans laquelle a lieu
un écoulement.
11.4.4 Analyse
En fonction des valeurs que l’on impose aux charges latérales on voit immédiatement que le lac peut soit être
alimenté des deux cotés soit être alimenté d’un côté et alimenter l’autre. Toutes ces situations se rencontrent
évidemment dans la nature.
Une question que l’on se pose quand on regarde les figures 11.2, 11.5 ou 11.7 ; quid de l’environnement ?
Comment ces lignes de courant et ses équipotentielles se raccordent-elles avec la nappe autour du lac ? Répondre
à cette question dépend de la nature confinée ou non des écoulements autour du lac. En effet comme nous allons
le voir dans le chapitre suivant les écoulements non confinés présentant une surface libre leur résolution est plus
complexe à mettre en oeuvre.
φ = Φ1 ∂n φ = 0 φ = Φ2
∂n φ = 0
? ∂n φ = 0
∂n φ = 0
Figure 11.8 – Problème de l’écoulement sous un barrage séparant deux masses d’eau (lacs)
Le problème à résoudre est le suivant (figure 11.8) : un barrage sépare deux masses d’eau dont les surfaces
libres sont situées à deux altitudes différentes correspondant à deux charges dans la nappe Φ1 > Φ2 . Pour
simplifier le problème et ne pas se préoccuper d’un éventuel écoulement régional on pose des flux nuls sur les
[email protected] 71
Chapitre 11. Écoulement sous une masse d’eau
cotés et le fond de la nappe. On a donc une nappe qui connecte deux lacs séparés par un barrage. La condition
à la limite sous le barrage est elle aussi une condition de flux nul : le fond du barrage constitue lui une ligne de
courant.
La seule difficulté de la résolution consiste à ajouter une par une les conditions de flux (Neumann) sur les
différents bords. Le résultat est obtenu figure 11.9
Figure 11.9 – Écoulement sous un barrage séparant deux masses d’eau (lacs)
11.6 Exercices
11.6.1 Problème 2a
Résoudre et discuter le problème au limites suivant. Représenter graphiquement le résultat au moyen d’un
script python.
∆φ = 0 (11.48)
∂φ
φ(x, H) = 0 , (x, 0) = 0 (11.49)
∂y
φ(0, y) = h0 , φ(L, y) = 0 (11.50)
11.6.2 Problème 2b
Résoudre et discuter le problème au limites suivant. Représenter graphiquement le résultat au moyen d’un
script python.
∆φ = 0 (11.51)
∂φ
φ(x, H) = 0 , (x, 0) = 0 (11.52)
∂y
φ(0, y) = 0 , φ(L, y) = h2 (11.53)
72 [email protected]
11.6. Exercices
11.6.4 Le Barrage
Proposer une solution numérique du problème aux Limites défini par la figure 11.8.
[email protected] 73
12
Problèmes
12.1.1 Écoulements
Le sol est constitué de schistes très peu perméables en profondeur mais diaclasés et altérés en surface. La
perméabilité est plus importante dans l’axe des vallons, et plus faible dans les versants. Elle est estimée en
moyenne à K = 10−7 m/s sur les 20 premier mètres, et K = 10−10 m/s en dessous. On a foré 8 piézomètres
dont les positions et les niveaux moyens mesurés sont donnés dans la carte jointe 12.2. Deux mesures ont été
réalisées donnant à peu de chose près les mêmes valeurs.
1. Quelle est l’échelle de la carte ?
2. Tracez approximativement la carte piézométrique du vallon du Filon Blanc. On prendra par exemple une
isopièze tous les 5m. Essayez de distinguer les isopièzes dont vous pensez qu’elles sont probables et celles
qui sont extrapolées.
3. En quoi le drainage de surface (limites de versants en blanc et thalwegs en bleu) constitue-t-il une aide ?
4. En déduire les lignes de courant et la direction de l’écoulement.
5. Quelle approximation faîtes vous pour répondre à la question précédente ?
6. Le site présente-t-il un danger potentiel pour la retenue de St-Cassien ?
7. Où préconiseriez vous le forage de deux nouveaux piézomètres ?
8. Estimez, en justifiant votre choix, le flux d’eau souterraine susceptible de s’écouler sous le site de Stockage
74
12.2. Nappe de Beauce
[email protected] 75
76
43.55°N
233
195
Chapitre 12. Problèmes
222
43.5475°N 203
218
43.545°N
Site de stockage
221
[email protected]
12.3. Plateau de Saclay
Figure 12.3 – Carte piézométrique de la nappe de Beauce (2002), source des données : [17]
[email protected] 77
78
Chapitre 12. Problèmes
48.7833°N
200
130
180
48.7625°N 120
160
140 110
48.7417°N 120
Altitude
100
Piézométrie
100
90
48.7208°N 80
60 80
40
48.7°N 70
2.06667°E 2.11667°E 2.16667°E 2.21667°E 2.26667°E
[email protected]
12.4. Lacs du Médoc
[email protected] 79
Chapitre 12. Problèmes
(d) Dans la suite on fera l’hypothèse que les écoulements sont horizontaux dans le bassin d’alimentation
des lacs. Cette hypothèse vous semble-t-elle raisonnable ?
5. plusieurs mesures ont permis de déterminer une transmissivité T ' 3.3 · 10−3 m2 /s. Estimez à partir de
cette valeur et de la loi de Darcy le débit d’alimentation de chacun des lacs.
80 [email protected]
12.6. Nappe de Champigny
6480000 6480000
tlantique
15
Ocean A
A 1B
6460000 30 6460000
12
Lac 15 5
d'Hourtin
20
Lac de
Lacanau
6440000 12 10 6440000
C D
30
6420000 40 6420000
50
380000 400000 420000
30
50
Figure 12.5 – Image Landat 8 de la région des lacs médocains sur laquelle sont superposés les isopièzes de
la nappe des sables des landes, de Castets et des sables dunaires. La grille de coordonnées des latitudes et
longitudes est donnée en mètres. Les cotes sont données en mètres au dessu du niveau de la mer.source des
données : [5] et SIGES Aquitaine.
[email protected] 81
Chapitre 12. Problèmes
100
50
Hauteur (m)
50
1000 10 20 30 40 50
Distance (km)
Figure 12.6 – Coupe A-B. La ligne rouge représente la limite du substratum considéré comme imperméable
100
50
Hauteur (m)
50
1000 10 20 30 40 50
Distance (km)
82 [email protected]
12.6. Nappe de Champigny
10
20 20 70
50 60
Lac
Cazaux 20
30
20
ue
A 30 B
atlantiq
6380000 40 6380000
30
40
40 50
70
Océan
Lac 50 60
Parentis
18
C D
Lac 60
d'Aureilhan
6360000 30 6360000
60
10
5 40
20 70
50
60 70
80
80 90
6340000 6340000
20 30
80
10
360000 380000 400000
5040
60
70
Figure 12.8 – Image Landat 8 de la région de Biscarosse sur laquelle sont superposés les isopièzes de la nappe
des sables des landes, de Castets et des sables dunaires. La grille de coordonnées des latitudes et longitudes est
donnée en mètres. Les cotes sont données en mètres au dessus du niveau de la mer. [5] et SIGES Aquitaine.
[email protected] 83
Chapitre 12. Problèmes
100
80
60
Hauteur (m)
40
20
00 10 20 30 40 50
Distance (km)
100
80
60
Hauteur (m)
40
20
00 10 20 30 40 50
Distance (km)
84 [email protected]
12.6. Nappe de Champigny
[email protected] 85
Troisième partie
86
Étude d’un sol (§ 1.5.1, pp 9)
1. Marne sablo graveleuse
2. Calculez
la masse volumique du sol
Ms 302
ρs = = = 1.54 g/cm3 = 1540 kg/m3 (12.1)
Vs 196
sa porosité
ρs
φ=1− = 1 − 1540/2650 = 0.419 (12.2)
ρm
sa teneur en eau
2.
Vc ∼ πd2 (12.7)
c’est une valeur approximative et maximum car, comme les grains sont jointifs, la couche ne peut être
uniforme sur toute la surface des grains. On peut retrouver le résultat en approximant le volume compris
entre deux coques de diamètre d et d + avec ici = 2 (attention pas 1 car on parle en diamètre !
π
Vc = ∆V = [(d + )3 − d3 ] (12.8)
6
3. π
Vf = Vp − Vc ∼ d3 1 − − πd2 (12.9)
6
4.
Vp π
ωt = =1− (12.10)
Vt 6
Vf π π
ωe = = 1− − (12.11)
Vt 6 d
5. figure 12.12
(b)
Ptot = g(ρ1 h1 + ρ2 (h2 − h1 )
2.
ρ1 ρ2 ρ1
φ1 = h1 , φ2 = h2 + (h1 − h2 ), φ3 = h3 + (h2 − h3 ) + (h1 − h2 )
ρ2 ρ3 ρ3
[email protected] 87
4 × 10 1
Porosité (%)
3 × 10 1
2 × 10 1
Porosité efficace
Porosité totale
10 5 10 4 10 3 10 2
Diamètre (m)
2.
ρed
z=h = 40h (12.14)
ρes − ρed
3.
z = 80m, tan θ = 80/200 → θ ' 22o (12.15)
(c)
U 20
v= = = 55.5 m/j (12.18)
n 0.36
2.
Vn
K= = 75 m/j (12.19)
J
Sp
U =u . (12.20)
St
a 2
U = u 1 − 53 . (12.21)
A
88 [email protected]
Bilan global et temps de résidence (§ 5.6.1, pp 35)
1. La surface des océans est donnée par
En effectuant le bilan des flux et en divisant par cette surface on obtient Poc = Eoc ' 1m/a le bilan est
bouclé
2. Pc = Vc /Ac = 0.72 m/a, Ec = 0.48m/a. Le bilan n’est pas bouclé.
3. Soit le bilan n’est pas nul et alors il y a variation du stock d’eau dans un compartiment, soit il manque
un flux sortant ce sont les écoulements de surface et souterrains. Le bilan semble indiquer que c’est la
seconde solution qui est la bonne
4. Le temps caractéristique ici est obligatoirement donné par le rapport entre un flux et le volume d’un
réservoir.
V
T = (12.23)
Q
Comme les réservoirs semblent à l’équilibre, on prend le flux que l’on veut. en négligeant les variations
de masse en fonction de la température on à 103 km3 ' 1015 kg.
Pour l’atmosphère : les précipitation sont de P = 505 · 103 km3 /a et le volume d’eau de V = 15.5 · 1015 kg.
On en déduit donc
15.5
Tatm = = 0.03 a ∼ 11j (12.24)
505
1.4 · 106
TOc = ' 3200 a (12.25)
434
43400 + 15300
TCont ' ' 550 a (12.26)
107
Q
M (t) = M0 exp − t = 2000 exp(−1.6 · 10−6 t) (12.30)
V
On peut définir un temps caractéristique de la décroissance
V
τ= ∼ 623000 s ∼ 7 j (12.31)
Q
[email protected] 89
2000
1500
500
00 20 40 60 80 100
temps en jours
Figure 12.13 – Evolution de la saumure dans le lac en fonction du temps. les points marquent les temps
correspondant à t = kτ
QCi + QM
C= = 0.028 mgl−1 (12.32)
Q + vs A
QM
Ci = = 0.25 g/s (12.33)
vs A
3. (a) La grande différence avec ce qui précède est qu’ici on vous donne la profondeur donc vous pouvez
calculer le volume V = AH.
Q
M = AHCe 1 − exp − t (12.34)
AH
Et
Q
C = Ce 1 − exp − t (12.35)
AH
En supposant nulle la masse initiale de phosphore. Numériquement on obtient
t
C = 0.07 1 − exp − (12.36)
620
AH
τ= ∼ 230j (12.38)
Q + vs A
L’évolution des deux cas est représentée sur la figure suivante. On atteint le régime stationnaire dans
les deux cas au bout de ∼ 5τ mais on peut voir l’influence considérable de la sédimentation à la
fois sur la concentration d’équilibre (plus de deux fois plus faible) et sur le temps caractéristique
d’évolution du système (près de trois fois plus court).
90 [email protected]
0.08
0.07
0.05
0.04
0.03
0.02
0.01 vs =0 m/a
vs =10 m/a
0.000 1000 2000 3000 4000 5000
temps en jours
Figure 12.14 – Evolution de la concentration en phosphore du lac en fonction du temps. les points marquent
les temps correspondant à t = kτ .
4. (a) On considère tout d’abord qu’au temps t = 0 du glissement de terrain l’équilibre précédent est établi
(on a dépassé cinq fois le temps d’évolution du système). Donc à t = 0, C = Ce , M0 = V0 Ce
L’évolution du volume du lac, quand il n’y pas de sédimentation, est donnée par
V = V0 + ∆Qt (12.39)
H = 10 + 10−7 t (12.40)
[email protected] 91
Et
C = Ce (12.48)
Tout cela pour ça me direz vous...Oui parce-que les conditions initiales sont très simples et égales au
régime stationnaire.
(b) On considère tout d’abord qu’au temps t = 0 du glissement de terrain l’équilibre précédent est établi
(on a dépassé cinq fois le temps d’évolution du système). Donc à t = 0, C0 = QiCe /(Qi + vs A), M0 =
V0 Ce
On reprend l’équation de conservation en intégrant la sédimentation au numérateur du coefficient de
la masse M soit
Qo + vs A
Ṁ + M = Qi Ce (12.49)
V0 + ∆Qt
Le facteur intégrant devient
Qo + vs A
Is = exp ln(V0 + ∆Qt) = (V0 + ∆Qt)αs (12.50)
∆Q
où
Qo + vs A
αs = (12.51)
∆Q
L’intégration mène toujours à
Qi Ce
(V0 + ∆Qt)αs M = (V0 + ∆Qt)αs +1 + c (12.52)
(αs + 1)∆Q
Soit
Qi Ce c
M= (V0 + ∆Qt) + (12.53)
(αs + 1)∆Q (V0 + ∆Qt)αs
Cette fois (αs + 1)∆Q = vs A + Qi soit
Qi Ce c
M= (V0 + ∆Qt) + (12.54)
Qi + vs A (V0 + ∆Qt)αs
Ici la constante c est toujours nulle du fait du changement des conditions initiales soit
Qi Ce
C= (12.55)
Qi + vs A
et
Qi Ce
M= (V0 + ∆Qt) (12.56)
Qi + vs A
Pour finir si on part d’une condition initiale différente C0 on aura
Qi Ce c
C0 V0 = V0 + αs (12.57)
Qi + vs A V0
soit
Qi Ce
c = V0αs +1 C0 − (12.58)
Qi + vs A
L’équation finale ressemble donc à
V0αs +1
Qi Ce Qi Ce
M= (V0 + ∆Qt) + C0 − (12.59)
Qi + vs A Qi + vs A (V0 + ∆Qt)αs
Même si elle est moins évidente à première vue, cette formule montre que l’on tend vers la concentra-
tion asymptotique en décroissant depuis la valeur de concentration initiale par une décroissance un
peu plus compliquée qu’une simple décroissance exponentielle.
92 [email protected]
Variation de vitesse dans une nappe (§ 6.3.1, pp 40)
1.
U1 = u1 ωef f = 1.5 · 10−5 m/s (12.61)
2.
q1 = U1 h1 = 5.25 · 10−4 m2 /s (12.62)
3.
q1
U2 = = 2.1 · 10−5 m/s, (12.63)
h2
et
U2
u2 = = 1.4 · 10−4 m/s (12.64)
ωef f
u2 + y2
u2 + y2
0.0 0.0 0.0
60 100
2.5 2.5 2.5 40
75
40
5.0 5.0 50 5.0
20
7.5 20 7.5 25 7.5
10.0 0 10.0 0 10.0 0
10.0 7.5 5.0 2.5 0.0 2.5 5.0 7.5 10.0 10.0 7.5 5.0 2.5 0.0 2.5 5.0 7.5 10.0 10.0 7.5 5.0 2.5 0.0 2.5 5.0 7.5 10.0
(u, v) = (y, x) (u, v) = (y, x) (u, v) = (x, y)
10.0 14 10.0 14 10.0 14
7.5 12 7.5 12 7.5 12
5.0 5.0 5.0
10 10 10
2.5 2.5 2.5
8 8 8
u2 + y2
u2 + y2
u2 + y2
0.0 0.0 0.0
6 6 6
2.5 2.5 2.5
4 4 4
5.0 5.0 5.0
7.5 2 7.5 2 7.5 2
xi − yj (12.66)
1 − 1 = 0 donc OUI
x2 i − y 2 j (12.67)
2x − 2y = 0 quels que soient x et y donc NON
yi + xj (12.68)
0 + 0 = 0 donc OUI
yi − xj (12.69)
idem 0 − 0 = 0 OUI
y 2 i + x2 j (12.70)
[email protected] 93
idem 0 + 0 = 0 OUI
y 2 i + xj (12.71)
toujours OUI
1 + 1 = 0 donc NON
2xyi − y 2 j (12.73)
2y − 2y = 0 donc OUI
Z 1 0 si m 6= n,
I1 = sin(mπx) sin(nπx) = 1/2 si m = n, (12.74)
0
0 si m=n=0
Z 1
0 si m 6= n,
I2 = cos(mπx) cos(nπx) = (12.75)
0 1/2 si m = n,
Z 1
I3 = sin(mπx) cos(nπx) = 0 (12.76)
0
U = −∇φ(x, y) (12.77)
ou
Ux = −∂x φ(x, y), Uy = −∂y φ(x, y) (12.78)
x2
φ(x, y) = − + f (y)
2
x2 y2
φ(x, y) = − + (12.79)
2 2
U = yi − xj ne dérive pas d’un potentiel en effet la première intégration donne φ(x, y) = −xy + f (y) mais
en redérivant on obtient Uy = (x + f 0 (y))j = −xj ce qui ne colle pas.
Idem on aura
U = y 2 i + x2 j . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NON
U = y 2 i + xj . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NON
U = 2xyi − y 2 j . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NON
94 [email protected]
6000 6000
5000 h1=100m 5000 h1=100m
4000 h2=90m
y-distance (m)
y-distance (m)
4000 h2=90m
3000 3000 U
2000 2000
1000 1000
h3=80m h3=80m
0 0
0 2000 4000 6000 0 2000 4000 6000
x-distance (m) x-distance (m)
Figure 12.16 –
[email protected] 95
Étude d’écoulements (§ 8.4.4, pp 50)
ψ(x, y) = xy (12.87)
Second cas : U = yi + xj
1 2
ψ(x, y) = (y − x2 ) (12.88)
2
(b)
a=0,b=1,K=1 a=1,b=2,K=0.5
27.0
9.000 21.0 23.0 25.0 00
00 00 00
00
8.000
0.000
2.000
4.000
6.000
8.000
8 8
17.0
-3.0
7.000 00
6 6.000 6 19.0
13.0 00
00
5.000
15.0
y
00
0
1.00
4 4.000 4 7.00
1.000
3.000
5.000
7.000
9.000
9.00
0
00
3.000
-1.0
5.00 11.0
2 2.000 2 0 00
1.000 3.00 7.00
0
0
3.00
0
9.00
0
0
5.00
0 0.000 0
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
x x
(c)
(d) Q = 1 m2 /s
(b) on intègre la vitesse pour obtenir φ cette fois soit Ux = −2by = −K∂x φ d’où
2b
φ= yx (12.91)
K
On vérifie avec l’autre composante que c’est bon ! Comme toujours les résultats sont définis à une
constante près.
(c)
96 [email protected]
b=1,K=1 0 0
-90.000 00 0.00 .00
-80.0 -70.000 -6 -2106
1 0
01001 1 1 50 .00
-40. 10.020.030.0400.00.00000 0 .000
90
50.0
8 00 00 0 0. 30
30.00
.00
1
10.000
0
00
-50.000
0
00
-30.0
0
0
.00
6 .00 80.0 100.
-10 60.0
40
00 000
00
0
y
90.000 .000 0 0
.00
80 70.00 .00
20
4 00
60
0.0 70.000
40.000
0
2 20.000
50.00
0
0 2 4 6 8
x
6. (a) Oui.
(b)
ψ(x, y) = −3Kx2 y + Ky 3 (12.92)
K=1
900 -120 -1800
600 0 -1500
300
-1800
8 -60
0 -900
-300
0
-1500
6 -300
-12
000
y
4 -90300
0
-600
0
60
2
900
0
0 2 4 6 8
x
(c)
[email protected] 97
2. Le débit Q est donné par la consommation journalière divisée par la durée d’une journée soit
15000.375
Q= ' 6.5 · 10−2 m3 /s. (12.98)
86400
3. Le rabattement est calculé au puit soit à une distance r = 0.5m de l’origine. Le rayon d’influence
R = 500m sert de condition aux limites. On sait que la charge y est hR = 30m. La nappe étant libre, on
se sert de l’équation donnant la charge d’une nappe libre en fonction du rayon (??). Pour répondre à la
question on doit d’abord calculer la charge en r, hr , et en déduire la différence
4. Afin d’évaluer la vitesse de Darcy il faut calculer le gradient de charge. On le fait grâce à l’équation
donnant la charge dans la nappe (??) que l’on dérive.
Q 1
U= q ' 0.001 m/s (12.100)
π 2r h2 − Q
ln Rr
R πK
5. Pour le savoir il suffit de calculer le débit et le rabattement correspondant qui doit rester inférieur à 30m.
∆φ = 0 (12.102)
∂φ
φ(x, H) = 0 , (x, 0) = 0 (12.103)
∂y
φ(0, y) = Φ0 , φ(L, y) = 0 (12.104)
Solution
∞
X
φ = An sinh (αn (x − L)) cos (αn y) (12.105)
n=1
(2n − 1)π
αn = (12.106)
2H
(−1)n−1 4Φ0
An = (12.107)
(2n − 1)π sinh(−αn L)
Script
1 def s o l u t i o n _ e c o u l e m e n t _ g a u c h e () :
2
3 # Length L , Depth H , Number of terms in the fourier series N
4 L =200
5 H =100
6 N =100
7
8 # Initilize Matrices
9 xi = np . linspace (0 ,L ,100)
10 yi = np . linspace (0 ,H ,100)
11
12 x , y = np . meshgrid ( xi , yi )
98 [email protected]
13 phi =0* x
14
15 # Non zero BC
16 h0 =20
17
18
19 # Initilize fourier constants
20 c = np . zeros ( N )
21
22 # Loop to calculate Phi
23 for i in range ( N ) :
24 alpha = (2* i +1) * np . pi /(2* H )
25 c [ i ] = ( -1) **( i ) * 4* h0 / ((2* i +1) * np . pi * np . sinh ( - alpha * L ) )
26 print (2* i +1 , c [ i ])
27 phi += c [ i ]* np . sinh ( alpha *( x - L ) ) * np . cos ( alpha * y )
28
29
30 # Calculate velocity ( here K =1 m / s )
31 U = - np . diff ( phi , axis =1) / np . diff (x , axis =1)
32 V = - np . diff ( phi , axis =0) / np . diff (y , axis =0)
33
34 # Plot the result
35 fig = plt . figure ( figsize =(14/2.54 ,7/2.54) )
36 ax = fig . add_subplot (111)
37 # bins = np . arange ( h0 ) +1
38 CS = ax . contour (x ,y , phi , levels =[1 ,2 ,4 ,6 ,8 ,10 ,12 ,14 ,16 ,18] , colors = ’ blue ’)
39 ax . clabel ( CS , inline =1 , fontsize =10)
40 ax . streamplot ( x [1: ,1:] , y [1: ,1:] , U [1: ,:] , V [: ,1:] , color = ’ red ’ , density =0.5)
41 ax . axis ( ’ square ’)
42 ax . set_xlim (0 , L )
43 ax . set_ylim (0 , H )
44
45 ax . set_xlabel ( ’ Distance ’)
46 ax . set_ylabel ( ’ Depth ’)
47
48 plt . show ()
∆φ = 0 (12.108)
∂φ
φ(x, H) = 0 , (x, 0) = 0 (12.109)
∂y
φ(0, y) = 0 , φ(L, y) = P hi2 (12.110)
Solution
∞
X
φ = An sinh (αn x) cos (αn y) (12.111)
n=1
(2n − 1)π
αn = (12.112)
2H
(−1)n−1 4Φ2
An = (12.113)
(2n − 1)π sinh(αn L)
Script
C’est à très peu de choses près le même que le précédent.
[email protected] 99
24.50
24.19
23.75
800
23.00
600
21.68
y (m)
22.58
22.25
400
20.95
21.50
200
20.82
20.75
0
0 200 400 600 800
x (m)
20.00
100 [email protected]
100 2.000 1.000
80
116.000
4.00
10.
60 000
0
6.0
4.0
00
0
40
0
18.000
12.000
8.000
20
0
0 25 50 75 100 125 150 175 200
100
1.000
8.000
80 0
0
2.0
60
00
4.0
40
20
6.000
0
0 25 50 75 100 125 150 175 200
[email protected] 101
Quatrième partie
Annexes
102
13
Précision et incertitudes de mesures
13.1 Objectif
Il s’agit ici de différencier la précision des mesures, qui correspond aux limites des instruments, de l’incertitude
des mesures liées à des fluctuations naturelles ou induites par des dépendances non explorées comme l’influence
de l’humidité et de la température du laboratoire sur les remontées capillaires dans les tubes par exemple. Pour
une explication détaillée je vous conseille le remarquable ouvrage de John Taylor [16]
δh > 0
.
En l’absence d’autres informations, la précision sert d’incertitude c’est à dire que, quand vous mesurez une
hauteur d’eau piézométrique h, vous obtenez une valeur h0 connue à la précision δh près. La valeur «vrai» de
h est donc
h = h0 ± δh (13.1)
la précision δC sera X X
δC = |αi |δXi = |αi δXi |, (13.5)
i i
103
Chapitre 13. Précision et incertitudes de mesures
1 X
hhi = (hi ± δh ) , (13.6)
N i
Attention on verra plus loin que cette précision diffère de l’incertitude associée au calcul de hhi. Rappelons
que c’est une précision.
H1 − H2
Q=A . (13.8)
L
Dans cette équation le débit est le produit de trois variables : A la section de l’écoulement, H1 − H2 la différence
de hauteur d’eau entre deux piézomètre, enfin L la distance qui les séparent.
Chaque grandeur est connue avec une certaine précision δA, δH, δL. Pour calculer la précision de la mesure
de Q on transforme ce produit en somme en passant au logarithme
Y = F (h), (13.12)
dF
F (h0 + δh) = F (h0 ) + (h0 )δh. (13.14)
dh
La précision de Y est alors donnée par le second membre, toujours pris positivement,
dF
δY = (h0 )δh (13.15)
dh
104 [email protected]
13.3. Variables aléatoires et Incertitude
et le corrigé : s
1 X
σh = (h − hhi)2 . (13.18)
N −1
N
Si N est grand les deux sont très proches. Ils ne divergent que quand N est petit auquel cas il faut préférer la
version corrigée.
Si la distribution est normale (ce qu’elle est le plus souvent au delà d’une trentaine de mesures) on peut
écrire
hvraie = hhi ± σh (13.19)
qui signifie qu’avec 68% de certitude la valeur vraie de h, celle qu’on cherche, se trouve dans un intervalle de
plus ou moins σh de la moyenne calculée.
si on veut plus de certitude on prendra 2σ et on aura une certitude à 95% près. Ici donc, plutôt que de
prendre la précision de la mesure on préférera prendre l’écart type de la distribution soit
δh = σh (13.20)
13.3.3 Fonction de VA
De façon générale une fonction q(x, y) de deux variables indépendantes et normales x et y représente une nou-
velle variable aléatoire normale dont on trouvera par développement limité autour du point (X, Y ) la moyenne
et l’écart type. Le développement limité permet en effet d’approximer la fonction q(x, y) par une somme de trois
fonctions pour lesquelles il est, relativement, simple de trouver moyenne et écart type.
∂q ∂q
q(x, y) = q(X, Y ) + (X, Y )(x − X) + (X, Y )(y − Y ). (13.24)
∂x ∂y
Si on se concentre sur le second membre de l’égalité, q(X, Y ) est une constante et représente la moyenne
de la distribution car les deux autres termes sont centrés donc de moyenne nulle. ∂x q(X, Y )(x − X) est une
distribution centrée multiplié par une constante, elle a donc un écart type égal à ∂x q(X, Y )σx . Idem pour le
troisième et dernier terme.
[email protected] 105
Chapitre 13. Précision et incertitudes de mesures
xy = XY + Y (x − X) + X(y − Y ), (13.26)
106 [email protected]
14
TP No 1 : Porosité, capillarité, piézométrie
Note
L’objectif de cette première séance est de nous intéresser à la porosité, la teneur en eau, la saturation
ainsi qu’aux effet de la capillarité. Il correspond à la lecture des chapitres 1 et 2 du cours.
14.1 Dispositif
On dispose du matériel suivant :
— deux récipients composés d’un bécher et d’un tube connecté à la base du bécher par une raccord coudé
(piézomètre),
— d’un statif, d’une pince et d’une noix de serrage,
— d’un cristallisoir, de seringues, d’entonnoirs
— de tubes et pipettes de différents diamètres,
— d’une balance,
— de billes de verre (ρ = 2500 kg/m3 , d = 1 mm, 3 mm ou 4 mm),
— d’eau déminéralisée colorée.
14.2 Capillarité
— Mesurer le diamètre des réservoirs et des tubes
— Remplir le petit cristallisoir d’eau colorée. Plonger un des tubes dans le cristallisoir. Mesurez la hauteur
d’eau dans le récipient et dans le tube.
Question 1
Question 2
Représenter graphiquement la hauteur dans le tube en fonction du rayon de celui-ci. Vos mesures sont-
elles en accord avec la loi de Jurin ?
14.3 Porosité
— Peser les récipients à vide !
— En utilisant l’entonnoir, remplir un des deux récipients de 1000 ml de sables.
— Peser la masse de sédiments.
— Tapoter le récipient (doucement) avec une barre.
107
Chapitre 14. TP No 1 : Porosité, capillarité, piézométrie
Question 3
— Remplir le récipient en répétant la procédure (remplir-tapoter). À la fin le volume doit rester à 1000ml,
même quand vous tapotez.
Question 4
Quel est le volume occupé par les sédiments ? Quel est le le volume des vides ? Quelle valeur de porosité
pouvez-vous déduire de ces mesures ?
— Ajouter 200 ml d’eau dans le récipient vide et dans le récipient rempli de sables. Pour le récipient rempli
de sédiment on injectera l’eau dans le piézomètre.
— Comparer la hauteur dans le piézomètre avec la hauteur dans le récipient sans sédiment une fois que le
niveau d’eau dans le piézomètre reste statique.
Question 5
— Comparer la hauteur d’eau dans les piézomètres et dans les sédiments (on estimera celle-ci par le front
moyen d’humidité)
Question 6
Quelle est la taille des pores que l’on peut déduire des observations ?
— Ajouter progressivement l’eau, par volume de 50ml, jusqu’à saturation complète du milieu.
— À chaque ajout comparer la hauteur d’eau dans le récipient vide (hv ) et dans le récipient rempli de
sédiments (hs ).
Question 7
Question 8
Question 9
Comparez vos différentes estimations de porosité et Commentez vos résultats. Vos estimations sont-elles
différentes aux incertitudes près ? Quelle méthode vous semble la meilleures ? Pourquoi ?
108 [email protected]
15
TP No 2 : Expérience de Darcy, Nappe
Captive
Note
L’objectif de cette deuxième séance est de nous intéresser à des écoulements dans des nappes captives.
Cette séance correspond à la lecture des chapitres 3, 6, 7 et 9. Le chapitre 10 permettra aux plus
courageux d’aller plus loin.
15.1 Dispositif
le dispositif représente un cylindre de plexiglas dans lequel se trouve un aquifère composé de billes de verre
(figure 15). Aux extrémités de l’aquifère, deux bouchons équipés de raccords permettent l’arrivée et la sortie de
fluides. une grille empêche le passage des billes dans le circuit d’eau. L’alimentation se fait par l’intermédiaire
d’une pompe 12V reliée à une alimentation. L’eau déminéralisée est pompée dans un réservoir, alimente un
château d’eau qui lui-même alimente l’aquifère. En sortie l’eau passe dans un second château puis retourne au
réservoir de pompage. Des tubes de plexiglas de 4 mm, les piézomètres, plongent dans l’aquifère
— Actionner la pompe dès le début de la séance.s
— Faire un schéma du dispositif expérimental.
— Mesurer les dimensions de l’aquifère.
— Mesurer la distance entre les piézomètres
Question 1
109
Chapitre 15. TP No 2 : Expérience de Darcy, Nappe Captive
Question 2
Quelle condition doivent remplir les deux réservoirs pour que la nappe soit captive ?
Question 3
Que constatez-vous ?
Question 4
Que constatez-vous ?
Question 5
Quelle est d’après vous la forme de la courbe qui relie les hauteurs mesurées dans chacun des piézomètres ?
Question 6
Question 7
Question 8
110 [email protected]
15.3. Pompage dans une nappe
Question 9
Que constatez vous ? D’après-vous comment la nappe doit-elle évoluer dans ces conditions ?
Question 10
Question 11
Représenter les données h de chaque piézomètre en fonction de r la distance d’un piézomètre au puits.
Comparer vos mesures aux prédictions du chapitre 9 du cours. Quels Commentaires pouvez-vous faire ?
[email protected] 111
16
TP No 3 : Nappe libre, transfert de pol-
luant
Note
L’objectif de cette dernière séance est de comprendre le fonctionnement d’une nappe libre. Afin de
préparer la séance vous devrez lire des chapitres 4 et 5. Les chapitres 8 et 11 permettront aux plus
courageux d’aller plus loin
16.1 Dispositif
le dispositif représente un aquifère composé de billes de verres limité par des plaques de plexiglas sur les côtés
et sur le bas (figure 16). Aux extrémités de l’aquifère deux réservoirs sont limités par des grilles qui permettent
le passage de l’eau mais empêchent le mouvement des grains composant l’aquifère. L’alimentation en eau se
fait par l’intermédiaire d’une pompe 12V reliée à une alimentation. L’eau déminéralisée est pompée dans un
réservoir, alimente une premier château d’eau qui lui-même alimente le réservoir amont de l’aquifère. En aval
de l’aquifère l’eau est récupérée dans le second réservoir puis passe dans le second château avant de retourner
au réservoir de pompage. des piézomètres sont connectés à la base de l’aquifère.
— Veillez à actionner la pompe dès le début de la séance.
— Faire un schéma du dispositif expérimental.
— Mesurer les dimensions de l’aquifère.
— Mesurer la distance entre les piézomètres
112
16.3. Propagation d’un polluant
Question 1
Question 2
Question 3
Question 4
Quelle est la forme de la surface libre ? Pourquoi est-elle différente de la forme de la surface libre d’une
nappe captive ?
Question 5
Question 6
En utilisant les calculs de conductivité hydraulique du TP2 et votre cours pouvez-vous prédire la forme
analytique de la surface piézométrique ?
Question 7
Pour arriver à cette forme analytique on doit faire une hypothèse sur l’écoulement laquelle ? Cette
hypothèse est-elle toujours valable dans votre expérience ? Si non où et pourquoi ne l’est-elle pas ?
Question 8
Question 9
[email protected] 113
Chapitre 16. TP No 3 : Nappe libre, transfert de polluant
Question 10
À partir de l’observation de l’évolution de la grosseur de la tâche quel est le mécanisme principal qui
contrôle le déplacement du colorant ?
Le mécanisme principal peut se déduire de la valeur du nombre de Peclet (Pe chapitre 5).
Question 11
Quelle grandeur vous manque-t-il pour pouvoir estimer Pe. Proposez (et réalisez) une expérience qui
vous permettrait d’estimer cette grandeur ?
114 [email protected]
17
Changelog des versions sur Hal
versions 1 - 5 Première forme en deux parties I Notes de cours et II applications, correction d’erreurs et
réécriture de paragraphes
versions 6-7 Changement de plan en 4 parties 2 de cours + 2 d’applications, solutions de l’équation de
Laplace et solutions des exercices
version 8 Post covid : les cours deviennent principalement des TP, changement de plan I hydrogéologie 1D
(colle avec les TP), II écoulements dans le plan (suppléments) + applis et solution des exercices
versions 9 Calcul d’incertitude en annexe.
version 10 Extension de l’annexe sur les incertitudes, énoncés des TP fournis en annexe, corrections et
réécriture de paragraphes.
115
Bibliographie
[1] J. Bear. Dynamics of Fluids in Porous Media. Dover, New York, 1972.
[2] J. Boussinesq. Recherches théoriques sur l’écoulement des nappes d’eau infiltrées dans le sol et sur le débit
des sources. Journal de mathématiques pures et appliquées, 10 :5–78, 1904.
[3] W. Brutsaert. Hydrology and introduction. Cambridge University Press, 2005.
[4] H.S. Carslaw and J.C. Jaeger. Conduction of heat in solids. Clarendon press, 1992.
[5] P Corbier, G Karnay, B Bourgine, and M Saltel. Gestion des eaux souterraines en région aquitaine–
reconnaissance des potentialités aquiferes du mio-plio-quaternaire des landes de gascogne et du médoc en
relation avec les sage. Rapport final BRGM/RP-56475-FR, BRGM, 2008.
[6] H. Darcy. Les fontaines publiques de la ville de Dijon : exposition et application des principes à suivre dans
les questions de distribution d’eau. Victor Dalmont, Paris, 1856.
[7] S. L. Dingman. Physical hydrology. Prentice Hall, second edition edition, 2002.
[8] S. J. Farlow. Partial differential equations for scientists and engineers. Dover, 1993.
[9] R.A. Freeze and J.A. Cherry. Groundwater. Prentice-Hall, Englewood Cliffs, NJ, 1979.
[10] E. Gilli, C. Mangan, and J. Mudry. Hydrogéologie-4e éd. : Objets, méthodes, applications. Dunod, 2016.
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