MECA651 Fluide
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Émile Roux
[email protected]
Université Savoie Mont Blanc
Version mai 2019
Table des matières
3 Perte de charge 11
3.1 Introduction de la notion de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.2 Régimes d’écoulement des fluides réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.2.1 Nombre de Reynolds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.2.2 Écoulement laminaire / turbulent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.3 Perte de charge régulière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.3.1 Coefficient de perte de charge en régime laminaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.3.2 Coefficient de perte de charge en régime turbulent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.3.3 Expression de la perte de charge régulière en pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.4 Perte de charge singulière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.5 Pompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.6 Démarche de dimensionnement d’un réseau hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2
Chapitre 1
Statique des Fluides
force de pression.
On commence par étudier la force de pression :
Sommaire Suivant l’axe x elle s’exprime :
1.1 Hydrostatique . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Les hypothèses de l’hydro-
statique . . . . . . . . . . . . . . 3 d F x = p (x) d y dz − p (x + d x) d y dz (1.1)
1.1.2 Principe fondamental de = (p (x) − p (x + d x)) d y dz (1.2)
l’hydrostatique . . . . . . . . . 3
1.1.3 Poussée d’Archimède . . . . . 4 Or par définition du gradient :
1.2 Aérostatique . . . . . . . . . . . . . . 4 −−−−−−→ (p (x + d x) − p (x))
1.2.1 Les Hypothèses de l’aérosta- g r ad (p).~
x= (1.3)
dx
tique . . . . . . . . . . . . . . . 4
~ (p).~
p (x) − p (x + d x) = − g r ad xdx (1.4)
1.2.2 Disposition par couches iso-
thermes . . . . . . . . . . . . . 4 En injectant 1.4 dans 1.2, on obtient :
1.2.3 Disposition par couches
−−−−−−→
isentropes . . . . . . . . . . . . 5 d F x = − g r ad (p).~
x dV (1.5)
3
1.2. AÉROSTATIQUE
p (z + dz) P~a
p (x)
p ( y) • p ( y + d y) g~
M
p (x + d x) Isobare
g~ Fluide au repos
z~ p (z)
γ
ρ0 g γ − 1 γ − 1
p (z) = p0 1 − z (1.17)
p0 γ
C~
Sommaire
2.1 Notion de viscosité . . . . . . . . . . 6
2.1.1 Expérience de couette . . . . . 6
2.1.2 Forces de viscosité . . . . . . . 7
2.1.3 Fluide parfait . . . . . . . . . . 7
2.2 Description cinématique d’un
écoulement . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.1 Trajectoire . . . . . . . . . . . . 7
2.2.2 Ligne de courant . . . . . . . . 8
2.2.3 Ligne d’émission . . . . . . . . 8
2.2.4 Cas du régime stationnaire . . 8
2.3 Notion de débit . . . . . . . . . . . . 8 ~
w
2.3.1 Tube de courant . . . . . . . . 8
2.3.2 Débit massique . . . . . . . . . 8
FIGURE 2.1 – Expérience de couette
2.3.3 Débit volumique . . . . . . . . 8
2.3.4 Relation débit volumique -
débit massique . . . . . . . . . 8 2.1.1 Expérience de couette
2.4 Équation de conservation de la
masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Considérons un fluide enfermé entre deux cylindres, l’un
2.5 Théorème de Bernoulli . . . . . . . 9 mobile, l’autre fixé à un couple-mètre comme illustré en
2.5.1 Établissement du théorème . 9 figure 2.2.
On constate que lorsque la cavité cylindrique extérieure
2.5.2 Théorème de Bernoulli ex-
primé en charge massique . . 9
est mise en rotation à la vitesse angulaire w, ~ sur le cy-
lindre intérieur un couple résistant C~ est mesuré.
2.5.3 Théorème de Bernoulli ex-
primé en pression . . . . . . . 9 Analyse du phénomène :
2.5.4 Théorème de Bernoulli ex-
— L’observation d’un couple sur le cylindre intérieur
primé en hauteur . . . . . . . . 10 ne peut pas être expliquée par les forces de pres-
sion. On est donc obligé d’admettre l’existence
2.5.5 Intégration d’autres
pertes/gains de puissance . . 10
d’efforts tangentiels pour expliquer ce couple.
— On observe que les particules de fluide adhèrent
2.5.6 Cas des fluides parfaits . . . . 10
aux parois. Il existe donc un gradient de vitesse au
sein de l’écoulement.
— Pour les fluides simples, le couple C~ augmente pro-
portionnellement à w. ~ Les efforts tangentiels aug-
2.1 Notion de viscosité mentent donc proportionnellement au gradient de
vitesse.
Dans un fluide réel en mouvement des forces de frotte- Interprétation : L’expérience montre que, lors de l’écou-
ment apparaissent entre le fluide et la paroi ou entre les lement d’un fluide, la pression ne suffit pas à expliquer les
différentes couches du fluide. phénomènes observés. Il faut donc introduire des forces
Cette imperfection à la fluidité est appelée la viscosité, tangentielles qui s’opposent au mouvement du fluide. Ces
ces forces de frottement sont appelées forces de viscosité. forces, de type frottement, dûs aux interactions entre mo-
6
CHAPITRE 2. DYNAMIQUE DES FLUIDES
~
v (t)
~
v (t)
~
v (t)
~
v (t)
FIGURE 2.5 – Tube de courant
~
v (t)
de courant par unité de temps.
dV
Qv = (2.6)
dt
Définition : une ligne d’émission est le lieu à un instant t Où ρ est la masse volumique du fluide.
donné des particules fluides étant passées par un point M
donné à un instant quelconque. Visualisation : source de
colorant fixe - le filet fluide trace alors la ligne d’émission. 2.4 Équation de conservation de la
masse
2.2.4 Cas du régime stationnaire
L’expression de la conservation de la masse permet d’éta-
Il est à noter que dans le cas d’un écoulement en régime blir la loi de conservation du débit massique, et sous cer-
stationnaire ces 3 lignes se confondent. taines hypothèses la loi de conservation du débit volu-
Pour rappel un écoulement en régime stationnaire est un mique . Pour établir ces relations, on observe une portion
écoulement dont le champ de vitesse ~ v ne dépend pas du de fluide dans un tube de courant : enveloppe rouge Σ
temps. dans la figure 2.6. Cette portion de fluide se déplace dans
l’écoulement, après une durée d t cette portion de fluide
est repérable par l’enveloppe verte Σ0 dans la figure 2.6.
2.3 Notion de débit Par conservation de la masse, la masse du volume V1 est
égale à la masse du volume V2 , soit :
2.3.1 Tube de courant
Si l’on réunit les lignes de courant traversant une surface V1 ρ1 = V2 ρ2 (2.8)
délimitée par une courbe fermée (un cercle dans la figure M1 M10 dS1 ρ1 = M2 M20 dS2 ρ2 (2.9)
2.5), on obtient un tube de courant.
Or les distances M1 M10 = v1 d t et M2 M20 = v2 d t, où v~1 et
v~2 sont les vitesses d’écoulement dans la section dS1 et
2.3.2 Débit massique dS2 . l’équation 2.9 devient :
Définition : le débit massique Q m d’un fluide est la masse
de fluide qui traverse une section droite d’un tube de cou- v1 dS1 ρ1 d t = v2 dS2 ρ2 d t (2.10)
rant par unité de temps. v1 dS1 ρ1 v dS ρ
= 2 2 2 (2.11)
dt dt
dm
Qm = (2.5)
dt Ce qui d’après la définition du débit massique 2.5 permet
d’écrire :
2.3.3 Débit volumique dQ m1 = dQ m2 (2.12)
Définition : le débit volumique Q v d’un fluide est le vo- On en conclut alors que dQ m = C t e dans un tube de
lume de fluide qui traverse une section droite d’un tube courant. Dans le cas d’un écoulement incompressible
Σ0
dS1 Σ dS2
~
v
M1 + V1 + M10 M2 + V2 + M20
1
2.5.3 Théorème de Bernoulli exprimé en
∆Ec = m v22 − v12 (2.16)
2
pression
— Travail des forces de pression :
Le théorème de Bernoulli peut aussi s’exprimer en pres-
m sion (l’équation 2.23 est multipliée par ρ) :
Wpr ession = −V (p2 − p1 ) = − (p2 − p1 ) (2.17)
ρ
p2 v~2
z2
p1 v~1
z1
FIGURE 2.7 – L’écriture de la conservation de l’énergie d’un système (ici le volume bleu foncé de fluide entre un état 1 et un état 2)
permet d’établir le théorème de Bernoulli.
Il est à notré que dans cette formule le débit volumique s’écrit alors :
intervient Q v et non plus le débit massique Q m (voir équa-
−P f + PR − PP
2 2
tion 2.7). Cette expression permet d’identifier la pres- v2 p2 v1 p1
+ gz2 + − + gz1 + =
sion statique : p + ρ gz ; que l’on retrouve en statique des 2 ρ 2 ρ Qm
ρv 2 (2.27)
fluides et donc de définir la pression dynamique : .
2
2.5.6 Cas des fluides parfaits
Pression dynamique Dans le cas des fluides parfaits la viscosité est nulle, il
ρv 2 n’y a donc pas de perte de puissance du fluide due aux
pd y namiqe = (2.25) frottements internes, on a donc P f = 0. Le théorème de
2
Bernoulli pour un fluide parfait s’écrit alors (en pression),
d’après l’équation 2.24.
ρv22 ρv12
2.5.4 Théorème de Bernoulli exprimé en + ρ gz2 + p2 − + ρ gz1 + p1 = 0 (2.28)
2 2
hauteur
Il peut aussi s’exprimer en hauteur (l’équation 2.23 est
divisée par g) : Th. de Bernoulli pour un fluide parfait
En tout point de l’écoulement :
Th. de Bernoulli exprimé en hauteur ρv 2
p + ρ gz + = C te (2.29)
2
v22 v12
p p1 Pf
+ z2 + 2 − + z1 + =−
2g ρg 2g ρg gQ m
Remarque : si v = 0 on retrouve le principe fondamental
(2.26)
de la statique des fluides p + ρ gz = C t e .
fluide parfait
fluide reel
Sommaire
3.1 Introduction de la notion de charge 11 Pompe
11
3.2. RÉGIMES D’ÉCOULEMENT DES FLUIDES RÉELS
La suite du chapitre est consacrée au calcul de ces pertes Dans le cas d’un régime laminaire, les couches de
de charge. En préalable du calcul des pertes de charge, il fluides restent bien parallèles les unes aux autres. Dans
est nécessaire de caractériser le régime de l’écoulement. un écoulement entre deux plans statiques le profil de vi-
tesse est de forme parabolique (figure 3.3), la vitesse est
nulle au contacte des parois, elle est maximale au centre
3.2 Régimes d’écoulement des de l’écoulement.
fluides réels Dans le cas d’un écoulement turbulent, les couches
de fluide se mélangent. Dans un écoulement entre deux
Pour étudier le régime d’un écoulement, on étudie le rap- plans statiques le profil de vitesse est constant dans la
port (eq. 3.1) entre les forces d’inertie (qui ont tendance partie centrale de l’écoulement (figure 3.4), la vitesse de-
à rendre l’écoulement instable) et les forces de viscosité vient tout de même nulle au contact des parois, mais cette
(qui ont tendance à stabiliser l’écoulement) . Si les forces transition se fait sur une très faible distance, cette zone
d’inertie sont prépondérantes, l’écoulement est turbulent, est appelée couche limite (figure 3.4).
si les forces de viscosité sont prépondérantes l’écoulement Le régime transitoire est comme son nom l’indique l’état
est laminaire. (voir figure 3.2) transitoire entre le régime laminaire et turbulent. Les
couches de fluide commencent à devenir instables. (voir
figure 3.2)
3.2.1 Nombre de Reynolds
Pour discriminer le régime laminaire du régime turbulent 3.3 Perte de charge régulière
on utilise le nombre sans dimension de Reynolds (Re).
Osbone Reynolds était un physicien anglais (1842-1912). La perte de charge régulière dans une canalisation de dia-
mètre D et de longueur L s’exprime :
For ce I ner t ie L 〈V 〉2
Re = (3.3) ∆H = λ (3.7)
For ce De V iscosi t D 2g
ρ 〈V 〉 D
= (3.4) Où 〈V 〉 est la vitesse moyenne de l’écoulement, g la gra-
µ vité et λ le coefficient de perte de charge. Le coefficient
〈V 〉 D de perte de charge λ est une fonction du nombre de Rey-
= (3.5)
ν nolds et de la rugosité ".
Re
Turbulent
- Les tubes de courant ne se
conservent pas.
- Les grandeurs fluctuent autour
d’une valeur moyenne.
Vitesse élevé et Viscosité faible
2500 –
Transitoire
2000 –
- Les tubes de courant ne se mé-
Laminaire
langent pas.
- Les couche fluides glissent les
unes par rapport aux autres.
Vitesse faible et Viscosité forte
Position [m]
Couche limite
V i t esse[m.s−1 ] V i t esse[m.s−1 ]
FIGURE 3.3 – Forme du profil de vitesse d’un écoulement lami- FIGURE 3.4 – Forme du profil de vitesse d’un écoulement turbulent
naire entre deux plans pour un fluide réel entre deux plans pour un fluide réel
3.3.1 Coefficient de perte de charge en ré- et Re < 105 , λ suit la formule de Nikuradse :
gime laminaire
1
D
= 2log + 1.14 (3.10)
Dans le cas d’un régime laminaire (Re < 200) le coeffi- λ "
cient de perte de charge suit la loi de Pouseuille :
Si Re > 105 alors λ suit la formule de Moody :
64
λ= (3.8) " 31
Re λ = 0.0055 + 0.15 (3.11)
D
3.3.2 Coefficient de perte de charge en ré- Il est aussi possible de se référer au diagramme de Moody
gime turbulent (figure 3.5) pour calculer λ en fonction de la rugosité et
de Re.
Dans le cas d’un régime turbulent, le coefficient de perte
de charge est donné par des expressions analytiques dé-
terminées expérimentalement. 3.3.3 Expression de la perte de charge ré-
Pour un écoulement en conduite, lisse (" = 0) et 2000 < gulière en pression
Re < 105 , λ suit la formule de Blasius :
En utilisant le théorème de Bernoulli en pression il est
λ = 0.316Re−0.25 (3.9) possible d’exprimer la perte de charge régulière en pres-
sion :
Pour un écoulement en conduite rugueuse de rugosité " ∆p = ωL = ρ g∆H (3.12)
FIGURE 3.5 – calcul de λ - Diagramme de Moody (e est la rugosité) (lien vers la source)
64
λ= (3.14)
Re
λ = 0.316Re−0.25 (3.15)
point de fonctionement
Caractéristique de la Pompe
Caractéristique du reseau
0
0 5 10 15
Q v [m3 /s]