Formation Mecanique Des Fluides Poly
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Table des matières
1 Notion de fluide et de pression 4
1.1 Les fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 La pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 Direction de la contrainte dans un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Pression atmosphérique et ordres de grandeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.3 Signe de la pression dans un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.4 Influence des conditions aux limites sur la pression . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3 Ne pas confondre un solide et un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2 Hydrostatique 15
2.1 Relation fondamentale de l’hydrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.1 Démonstration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.2 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2 Poussée d’Archimède . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4 Conclusions 40
4.1 Quelques représentations initiales des élèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.2 Remarques finales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
5 Annexe : Notions utilisées et développées dans ce cours sur les fluides dans le
programme de physique-chimie de lycée (voie générale uniquement) 43
5.1 Seconde générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5.2 Première spécialité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.3 Terminale spécialité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
5.4 Enseignement scientifique de première . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3
Figure 1 – Diagramme d’état de l’eau.
Les notions de fluide ont été abordées à de nombreuses reprises avec les élèves, en particulier à
partir de la description des différents états de la matière. Il a été présenté aux élèves l’état solide l’état,
liquide, et l’état gazeux comme représenté sur la figure 1. Ces différents états ont été présentés de
manière macroscopique et microscopique. L’état solide est défini comme un état qui possède une forme
propre et une masse volumique importante. Cela correspond à la situation où les molécules vibrent
à l’échelle microscopique autour d’une position moyenne fixée. Les états gazeux et liquide sont des
états dits fluides. Les molécules, à l’échelle microscopique, sont mobiles et peuvent diffuser dans tout
l’espace. La différence entre l’état gazeux et l’état liquide est essentiellement lié à la masse volumique
du matériau. Bien que pour des températures inférieures au point critique, il existe une transition de
phase du premier ordre pour passer d’un état à l’autre, les symétries de ces deux étants sont les mêmes.
Néanmoins, pour différencier liquide et gaz, les liquides sont peu compressibles, alors que les gaz sont
relativement compressibles. Une autre différence notable est que les gaz, enfermés dans un récipient,
occupent tout le récipient contrairement aux liquides.
Dans ce cours, nous aborderons successivement la notion de fluide, d’un point de vue de la méca-
nique, les équations de la statique des fluides et leurs conséquences. Nous terminerons par la dynamique
des fluides parfaits qui a fait son entrée au programme de terminale spécialité. Nous discuterons les
limites des modèles présentés aux élèves à la fois en statique et en dynamique. Dans la conclusion,
nous identifierons un certain nombre de conceptions initiales des élèves qui peuvent à la fois constituer
une barrière aux apprentissages ou être utilisés par les professeurs·es.
4
Figure 2 – Potentiel de Lennard-Jones entre deux molécules.
approchée qui rend raisonnablement bien compte de la forme attendue du potentiel d’interaction entre
deux molécules, sans nécessairement inclure tous les détails (comme, en particulier, l’anisotropie de
l’interaction entre deux molécules).
" 6 #
12
d d
Ep = 4ϵ − (1)
r r
Le premier terme positif, diverge quand r tend vers zéro. Il correspond à la répulsion des électrons
d’après le principe d’exclusion de Pauli . Le deuxième terme, négatif, correspond aux interactions de
Van der Waals, attractives. Si l’exposant 6 a une justification physique (c’est l’énergie d’interaction
entre deux dipôles fluctuants). La valeur de l’exposant doit être choisie de façon suffisamment élevée
pour assurer la répulsion entre les molécules, mais la valeur 12 simplifie les calculs analytiques.
L’intérêt de spécifier la forme du potentiel d’interaction entre les molécules est qu’elle permet
de calculer théoriquement des équations d’état des fluides, c’est-à-dire les relations qui relient des
grandeurs macroscopiques telles que température T , pression p, quantité de matière n. Ceci peut être
fait en utilisant la physique statistique.
Si on simplifie la forme du potentil d’interaction Ep (r) en négligeant la composante attractive et
la taille finie des molécules, on se retrouve dans le cas du gaz parfait. Le gaz parfait, vérifie l’équation
d’état des gaz parfaits :
pV = nRT (2)
où R est la constant des gaz parfaits. On retrouve, pour une tranformation isotherme, l’équation de
Mariotte. Ce modèle des gaz parfaits est associé à une interprétation microscopique de la pression,
liée au transfert de quantité de mouvement des molécules lors des chocs sur les parois du récipient. La
pression a une origine cinétique.
Dans le cas de molécules qui ont une partie attractive dans leur potentiel, d’interaction, l’équation
d’état est plus compliquée et s’écarte de l’équation du gaz parfait. Une forme classique d’équation
d’état, qui tient à la fois compte de l’attraction entre les molécules et de leur taille finie, est l’équation
de Van der Waals :
an2
p + 2 (v − nb) = nRT (3)
v
ou a et b sont des constantes caractéristiques du fluide considéré. Le terme b est appelé terme de
volume exclu. Il est la signature dans l’équation d’état de la partie répulsive du potentiel. Le terme
en a( nv )2 est la signature des interactions attractives entre les molécules. On parle parfois de pression
moléculaire.
Finalement, les notions macroscopiques de pression et de température sont des variables d’état du
fluide.
Échelle mésoscopique Il est alors intéressant de définir à partir de quelle échelle, il est possible de
définir des variables d’état. Imaginons un fluide dans lequel les atomes sont représentés comme sur la
figure 3. À l’intérieur de ces fluides, il est possible de construire une boîte de taille r3 . On peut calculer
5
la masse volumique moyenne de cette boîte ρ en divisant la masse m contenue dans cette boîte par le
volume de cette boîte r3 . Dans la situation représentée sur la figure, la boîte est initialement vide. La
masse volumique est égale à 0. Lorsque la boîte touche les premiers atomes, la masse à l’intérieur de
la boîte augmente progressivement et donc la masse volumique effective aussi. Après avoir passé un
premier rang d’atomes, la masse dans la boîte reste constante alors que son volume augmente : la masse
volumique se met à décroître. La masse volumique réaugmente quand on touche un 2e rang d’atomes.
Quand la boîte se met à être suffisamment grande, alors l’ajout d’une nouvelle couche d’atomes est
lissé et la masse volumique devient indépendante de la taille de la boîte. On peut se demander combien
d’atomes, au minimum, il faut pour que les fluctuations soient totalement lissées. On peut donner un
argument numérique : les simulations numériques montrent que les fluctuation de densités obtenues par
ce calcul sont lissées dès que le la boîte contient environ 106 molécules. Un autre argment, revient
√ à dire
que les fluctuations relative d’une grandeur statistique fluctuent avec une amplitude d’ordre√ N , où
N est le nombre de mesures, ainsi définir la masse volumique à 0,1 % nécessitera d’avoir N = 0, 001,
soit N = 106 . C’est l’échelle mésoscopique. On peut ainsi définir plusieurs échelles pour décrire les
fluides. Ainsi, la taille minimale pour pouvoir définir de façon satisfaisante la masse volumique semble
être une boite de taille 100 × 100 × 100d3 où d est la distance moyenne entre deux molécules dans le
gaz. C’est effectivement la taille minimale pour pouvoir définir une masse volumique. Pour pouvoir
définir une vitesse moyenne, les choses sont un peu plus compliquées : ce qui compte, c’est d’avoir
eu 106 chocs entre les particules ! Il faut donc introduire comme distance caractéristique, non plus la
distance d entre les particules mais la distance entre deux chocs, qui est le libre parcours moyen λ. Si
pour un liquide on a d et λ qui sont du même ordre de grandeur, ce n’est pas le cas dans les gaz.
6
En théorie cinétique des gaz, on peut montrer que le le libre parcours moyen est typiquement
V kT
λ≃ 2
=
N πd πd2 p
Si on prend p = 1, 013 × 105 Pa, T = 298 K, d = 0, 315 nm (pour l’azote), on trouve λ = 130 nm. Il
est à noter que cette distance est très supérieure à la distance moyenne entre deux molécules dans le
gaz (V /N )1/3 qui vaut typiquement 3,5 nm dans ces conditions. Ainsi, la taille de la particule fluide
fait typiquement 13 µm soit un volume de 2200 µm3 .
L’approximation des milieux continus, associée à l’existence de cette échelle mésoscopique, permet
de définir des champs scalaires et vectoriels, issus de processus de moyenne : ⃗a(M, t), ⃗v (M, t) et ρ(M, t)
qui représentent ainsi les champs d’accélération, de vitesse et de densité dans un fluide. La mécanique
est donc ainsi une théorie de champs.
1.2 La pression
1.2.1 Direction de la contrainte dans un fluide
Figure 4 – Les forces de surface entre deux solides en contact sont responsables de la réaction du
support.
Il existe en mécanique des fluides, comme en mécanique des systèmes, des forces à distance comme
la pesanteur qui va s’exercer sur un fluide, et des forces «de contact». Ainsi, au contact entre deux
solides, comme on peut le voir sur la figure 4, les interactions entre les atomes des deux solides sont
responsables de la force de réaction qui est une force répartie. La manière classique de représenter
les forces de contact et la réaction du support est de penser que ce sont les nuages électroniques des
molécules du solide qui sont repoussées par les nuages électroniques du support. Néanmoins, une autre
façon de voir les choses, est d’imaginer que les solide applique une force pressante qui conduit à la
déformation élastique du support, et que c’est la réponse élastique du support qui est responsable de la
réaction. On fait alors rentrer ce problème, naturellement, dans le champ de la mécanique des milieux
continus.
Les fluides sont l’autre grande classe de milieux continus. . . Si l’on imagine un volume de fluide,
comme représenté sur la figure 5, les molécules du volume 1, interagissent avec les molécules du volume
extérieur, noté 2 ici. Si on considère les interactions de contact, et le transfert de quantité de mouvement
entre 1 et 2, il est raisonnable de penser que les forces qui s’exercent sur un petit élément de volume dS
sont proportionnelles au nombre de molécules en interaction et donc à la surface dS. Plus précisément,
la force infinitésimale que le milieu 2 exerce sur le milieu 1 au niveau de la surface dS peut s’écrire :
Le vecteur σ⃗21 , qui représente la force par unité de surface qu’exerce le milieu 2 sur le milieu 1, est
appelé contrainte interfaciale . Il s’agit à nouveau d’un champ de vecteurs qui peut être défini en
chaque point du fluide. Sa norme a la dimension d’une force, divisée par une surface. La contrainte se
mesure en pascals. Le vecteur contrainte, peut-être séparé en deux composantes :
— Une composante normale, perpendiculaire à l’interface et portée par le vecteur unitaire ⃗n12 .
Cette composante normale peut s’écrire :
7
Figure 5 – Contraintes dans un fluide.
Le signe négatif est là pour signifier qu’en général, les forces du milieu 2 «appuient» sur le milieu
1.
— Une composante dans le plan de l’élément de dS appelée contrainte de cisaillement
Le principe de l’action et la réaction s’applique sur le petit élément dS. Ainsi, on peut écrire :
Ce qui conduit à p12 = p21 = p. p est la pression dans le fluide. Les forces s’expriment en newtons, les
surfaces en m², la pression se mesure en pascals, avec 1 Pa = 1 N·m−2 .
Les matériaux granulaires, les pâtes, les gels, ou plus généralement les matériaux dits à seuil d’écou-
lement, c’est-à-dire qui sont capables, lorsqu’on les cisaille un peu, de soutenir cette contrainte de
cisaillement, et de revenir à leur position initiale si on supprime cette contrainte ne vérifierons pas les
équations que nous développerons dans la suite de ce cours. En particulier, ils ne vérifieront pas la
relation fondamentale de l’hydrostatique. Des fluides newtoniens, même très visqueux, vérifierons, eux,
la relation fondamentale de l’hystrostatique.
Ainsi, on retiendra que, dans un fluide au repos, la seule contrainte à prendre en compte est la
composante normale de la contrainte : la pression. La pression est une caractéristique d’un fluide au
repos, définie par la relation :
dF⃗21 = −pdS n⃗12 (7)
où p est la pression du fluide. Il s’agit d’une propriété du fluide, définie en chaque point.
Réciproquement, le fluide 1 exerce sur le milieu extérieur une force élémentaire
8
À retenir
La force pressante élémentaire que le fluide 1 exerce sur le milieu extérieur noté 2, notée dF⃗12 est
normale à la surface dS. Sa norme est proportionnelle à la pression dans le fluide, au voisinage
de la surface élémentaire dS :
dF12
p= (9)
dS
La pression est homogène à une force par unité de surface. Elle se mesure en pascals (Pa) avec
1 Pa = 1 N·m−2 Si la pression dans le fluide est uniforme sur sur surface S macroscopique, cette
relation peut-être intégrée et donne la force pressante exercée par un fluide sur une surface S
si la pression du fluide est p :
F12
p= (10)
S
Il existe plusieurs unités de pressions usuelles, qui ne sont pas l’unité du système international.
— 1 atmosphère (atm) = 1, 013 × 105 Pa.
— 1 bar = 105 Pa.
— 1 millimètre de mercure (mm Hg ou Torr) = 133 Pa (voir 2.1.2).
Il est possible de mesurer la pression dans un fluide grâce à un manomètre comme représenté sur la
figure 6. Un manomètre est un système de mesure de la pression dans lequel une membrane élastique
en contact avec le fluide. Si on note p la pression du fluide uniforme au voisinage de la membrane,
alors la force pressante déforme la membrane élastique du manomètre. En mesurant la déformation de
la membrane, dans le régime de déformation élastique, on peut mesurer la pression.
L’expérience montre que dans un fluide au repos, la pression est indépendante de l’orientation du
manomètre, même si le fluide est placé dans un champ de pesanteur. On écrit parfois abusivement que la
pression est isotrope, ce qui n’a pas de sens mathématiquement, la pression étant une grandeur scalaire.
Mathématiquement, l’indépendance de la pression avec la direction d’orientation du manomètre devrait
plutôt s’exprimer comme l’isotropie du tenseur des contraintes, mais qui ne peut pas être exprimé
ainsi, ni devant un élève de lycée ni devant un élève de CPGE. Ce résultat est contre-intuitif, mais est
complètement lié à la définition du fluide que nous venons de faire.
Question : Montrer qu’un fluide qui n’est soumis à aucune contrainte de cisaillement est
forcément un fluide dans lequel la contrainte de pression ne dépend pas de l’orientation.
On peut comprendre l’isotropie de la force pressante dans un fluide grâce au schéma de la figure
7. Imaginons un cube de taille a3 soumis à des pressions p1 et p2 différentes dans les directions
respectivement x et y. Sur la figure, on a représenté le cas de pressions positives.
√ Si on coupe le cube
en deux, suivant une diagonale, il sera soumis sur cette de surface a2 2 à une autre pression p3 .
L’équilibre des forces donne par projection sur les directions x et y :
√
p2 a2 − p3 cos(45o ) 2a2 = p2 a2 − p3 a2 = 0 (11)
√
−p1 a2 + p3 cos(45o ) 2a2 = −p1 a2 + p3 a2 = 0 (12)
9
Figure 7 – Isotropie des contraintes dans un fluide.
Ce qui donne p1 = p2 = p3 . Ainsi dire que toutes les contraintes sont normales dans un fluide implique
nécessairement que la force pressante est la même dans toutes les directions.
L’origine de la pression atmosphérique peut être comprise par des arguments de mécanique. Si on
imagine une colonne d’air comprise entre le sol (mais juste au-dessus) et la haute atmosphère dans
lequel la pression est nulle, cette colonne d’air est soumise à son poids de norme P, et à la force
pressante de l’air sur toutes les faces du cylindre. La pression de l’air étant la même dans tout plan
horizontal, les forces sur les faces latérales du cylindre s’annulent. Sur la face du cylindre contenu dans
la haute atmosphère, la pression est nulle, et donc la force pressante aussi. Sur la face inférieure, la
norme de la force pressante est : patm S. Ainsi, l’équilibre de la colonne d’air impose :
patm = P/S (13)
La pression atmosphérique au niveau du sol équilibre le poids de la colonne d’air. La pression atmo-
sphérique, au niveau de la mer est en moyenne de 1 013,25 hPa ou 1 atm. Cela correspond typiquement
à 1 kg/cm². Il s’agit d’une force très importante.
Une expérience classique est représentée sur la figure 9. On remplit un récipient à ras bord (ou
pas), on le ferme par une plaque, ici une carte de visite, et on le retourne. L’argument classiquement
10
Figure 9 – Fiole jaugée renversée sur une carte de visite. À gauche : en l’absence de bulle. À droite :
en présence d’une bulle. Crédits (Frédéric Restagno).
donné aux élèves est simplement que la pression atmosphérique est grande et que c’est elle qui «tient
le liquide». Néanmoins, cette explication pourrait être considérée par trop rapide par des élèves disant
«Oui, mais si on remplace le liquide par un gaz dans le récipient, bien que le gaz soit plus léger, et
que la pression atmosphérique est toujours importante, la carte ne tombe pas.» Pour répondre à cette
objection d’élève, une analysé détaillée de l’expérience est nécessaire. Si un récipient est rempli à ras
bord avant d’être retourné, il ne contient que de l’eau. La carte de visite est soumise à son poids, à la
force pressante du liquide, à la force pressante de l’air sur la carte et évenuellement la réaction du bord
en verre sur la carte. La pression atmosphérique étant la même dans l’air des deux côtés, elle exerce
une force pressante de norme égale à la pression atmosphérique multipliée par le rayon du tube. Il faut
donc que la pression dans le liquide, au niveau du goulot de la fiole, soit plus petite que la pression
atmosphérique. L’équilibre des forces permet d’écrire la pression maximale du liquide en contact avec
la carte au seuil de décrochage de la carte (pour pouvoir ne pas prendre en compte la réaction dans
les équation) :
mg
pliquide = patm − (14)
S
où m est la masse de la carte et S la section de la fiole. Ainsi, dans cette expérience, le liquide
initialement à une pression comprise entre patm et patm + ρgh où h est la hauteur de la fiole se retrouve
à une pression comprise entre patm −mg/S et patm −mg/S −ρgh en haut de la fiole. Ainsi, en moyenne,
le fluide est passé de patm + ρgh/2 à patm − mg/S − ρgh/2. La compressibilité isotherme du liquide
permet d’estimer est définie, pour un fluide comme :
1 ∂V
χT = − (15)
V ∂P
Pour h = 20 cm, cela correspond à ∆p ≃ −2000 Pa. Pour l’eau, on a χT = 4.5 × 10−10 Pa·−1 , ce qui
donne ∆V /V ≃ 9 × 10−7 . Pour une fiole, de volume total 0,5 L, cela correspond à une variation de
11
volume de 4.5 × 10−7 L. Pour la fiole considérée de section 1 cm2 , cela correspond à une variation de
hauteur de liquide de 4 micromètres. Une fuite de hauteur de quelques micromètres entre la fiole et la
carte ne permettrait pas de faire rentrer de l’air à cause de la tension de surface, ce qui explique que
la carte peut tenir [CK16].
Cette expérience est aussi possible en présence d’une bulle. Nous laissons au lecteur la possibilité
d’estimer le volume maximal de bulle admissible dans cette expérience. . .
fluide emporte avec elle un peu de quantité de mouvement, et exerce donc une petite force dirigée vers
la gauche sur la particule fluide (comme le feraient les réacteurs d’une fusée). Réciproquement, quand
une molécule traverse la face de droite, elle apporte avec elle une petite quantité de mouvement.
Cette petite quantité de mouvement contribue à une petite force vers la gauche, elle aussi. Ce sont
ces transferts permanents de quantité de mouvement qui sont responsables de la pression à l’intérieur
du fluide et qui expliquent qu’en général le fluide extérieur appuie sur la particule fluide, donnant
naissance à une pression positive. Le même argument de théorie cinétique des gaz que celui conduisant
à l’équation 18, s’applique.
12
Figure 11 – Gauche : Mise en tension d’un liquide. Droite : Isotherme de Van der Waals. Pression
minimale.
construit à la fois avec l’équation d’état de Van der Waals (eq. 3) et la règle des aires de Maxwell
pour positionner la pression de vapeur saturante.
Ainsi, quand la pression de la seringue diminue, le liquide dans la seringue doit se mettre à
bouillir quand la pression devient égale à la pression de vapeur saturante de le température de
l’expérience. Une bulle devrait apparaître. Néanmoins, la création d’une bulle nécessite de l’énergie.
Il faut passer une barrière de nucléation. En l’absence de défauts sur la seringue, on devrait être
capable de tirer sur le liquide tant que la barrière d’activation de nucléation d’une bulle est grande
devant l’énergie thermique dans le système. Ceci fixe une valeur de pression minimale qui correspond
à la disparition de cette barrière d’énergie nécessaire pour nucléer une bulle. Cette limite s’appelle la
limite de décomposition spinodale de l’eau.
Si on considère pour fixer les idées que l’isotherme de l’eau vérifie l’isotherme de van der Waals
de l’équation 3, représentée sur la partie droite de la figure 11), elle correspond au minimum de
l’isotherme. Pour l’eau, le minimum de l’isotherme est de plusieurs centaines de megapascals.
À retenir
On retiendra qu’une pression peut être positive ou négative, même si l’expérience quotidienne
nous place très préférentiellement dans le cas des pressions positives.
À retenir
On retiendra que la pression est une grandeur continue à la traversée d’une interface plane entre
deux fluides.
13
Figure 12 – Continuité de la pression à la traversée d’une interface.
On a décrit la pression comme une force par unité de surface dont la cause est le transfert de
quantité de mouvement, ou l’interaction entre les particules des deux côtés d’une interface. La pression
a été définie comme une caractéristique des fluides. Il est donc naturel de se poser la question de ce
que vaut la pression dans un fluide, au voisinage d’une paroi et comment la nature chimique de la
paroi affecte la valeur de la pression dans le fluide, au voisinage de la paroi. Pour être plus spécifique,
la pression au voisinage d’une paroi hydrophile comme du verre ou d’une paroi hydrophobe comme du
PTFE (figure 13) est-elle la même ? La réponse à cette question est, oui, et pour être plus précis, on
peut montrer que la composante de la contrainte normale à l’interface est continue quand on traverse
l’interface eau-contenant (attention, on vient dans cette phrase, pour la première fois de parler de
pression dans un solide). La présence d’une interface crée très localement une composante tangentielle
du tenseur des contraintes à une échelle inférieure à l’échelle de la particule fluide que l’on considère
dans ce cours. Ainsi, en toute rigueur, il peut y avoir une contrainte tangentielle dans un fluide au
repos, mais uniquement localisée dans l’extrême propriété de la paroi solide. Cette anisotropie de la
contrainte au voisinage est en fait reliée à l’existence d’une tension superficielle fluide-parois. Elle
existe, très localement, à la traversée de toute interface et n’est absolument pas au programme ni des
lycées, ni des CPGE.
Néanmoins, si on considère un fluide confiné dans des récipients de taille nanométrique, la présence
des parois modifie la pression du fluide. C’est la notion de pression de disjonction dans les liquides confi-
nés. C’est aussi une notion strictement hors programme mais fondamentale quand on veut comprendre
la pression d’un liquide dans des nanopores, ou des films de savons très minces.
À retenir
On retiendra que la pression est une propriété du fluide, et qu’elle ne dépend pas de la nature
des contenants, sauf à s’interesser à des épaisseurs de liquide nanométriques.
14
1.3 Ne pas confondre un solide et un fluide
Lorsqu’on parle de solides, et non plus de fluide, on préfèrera éviter d’utiliser le terme de pression,
car il existe des contraintes de cisaillement et la pression ne représente plus qu’un des différentes
contraintes existantes.
Pour mieux sentir que solides élastiques et fluides se comportent de façon très différente : imaginons
qu’on appuie un cylindre métallique de rayon R, sur une surface de caoutchouc, beaucoup plus défor-
mable que le cylindre. On fait l’hypothèse qu’il y a glissement entre le cylindre et le demi-espace en
caoutchouc. On applique une force F sur le cylindre. Il est tentant de demander quelle est la pression
exercée par le cylindre sur la surface de caoutchouc, et on peut rencontrer ce genre de questions dans
des exercices de première. La réponse attendue est alors p = F/(πR2 ). Ceci correspond effectivement
à la pression moyenne dans le contact si on la définit ainsi. . .Néanmoins, un calcul d’élasticité linéaire
dans le contact montre que ceci ne correspond pas du tout à la «pression» locale dans le contact définie
comme la composante de la locale de la contrainte normale. On peut trouver des solutions analytique
au champ de «pression» p(r) où r est la distance au centre [JJ87] :
F 1
p(r) = (19)
πR2 2 1 −
q
r2
R2
On voit que la pression, même au centre du contact, ne correspond pas à ce qu’on aurait été tenté
d’appeler la pression moyenne. On remarque aussi que la contrainte normale diverge en bord de contact
et devient ainsi bien plus grande que la pression qui avait été calculée.
Afin d’éviter des confusions, il est intéressant de ne parler que de pression que pour les liquides,
au moins au niveau des classes de lycée. On essaiera d’éviter de dire «le piston applique une pression
p = F/S sur le fluide contenu dans la seringue». On préfèrera dire «le piston de la seringue exerce une
force de norme F . Il en résulte une pression dans le fluide égale à F/s.»
2 Hydrostatique
L’hydrostatique est le domaine des fluides au repos, dans lesquels, comme nous l’avons dit, il n’y
a pas de contrainte tangentielle, sur aucun élément de fluide, quelle que soit son orientation. Les
applications de la statique des fluides sont nombreuses, elles vont d’application en biologie, en génie
civil, en géophysique, en astrophysique. Seules certaines applications seront étudiées dans ce cours, par
faute de temps.
Figure 14 – Équilibre d’un élément de volume dxdydz sous l’effet des forces de pression et du poids.
Considérons un élément de fluide de volume dxdydz comme représenté sur la figure 14. Cet élément
de fluide constitue un système fermé auquel il est possible d’appliquer les théorèmes généraux de la
15
mécanique. On se place dans un référentiel supposé galiléen. Les forces exercées sur cet élément de
volume sont :
— le poids de cet élément de fluide ρ⃗g dxdydz,
— les contraintes sur les différentes faces.
On applique le principe fondamental de la dynamique sur le système :
ΣF⃗ = ⃗0 (20)
On s’intéresse ici uniquement à la projection de cette loi sur l’axe Ox et sur l’axe Oz respectivement :
À retenir
L’équation fondamentale de l’hydrostatique relie le gradient vertical de pression locale à l’ac-
célération de la pesanteur g et à la masse volumique locale du fluide ρ, et s’écrit, pour un axe
Oz orienté vers le haut :
dp
= −ρg, (25)
dz
Le signe négatif signifie que la pression diminue avec la hauteur dans un fluide.
Cas des liquides incompressibles Considérons la situation de la figure 15a) dans le cas des liquides
pour lesquels, on peut considérer ρ comme une constante. Il est possible d’intégrer simplement cette
relation entre deux altitudes zA et zB pour lesquelles les pressions seront respectivement p(zA ) et
p(zB ) :
Z p(B) Z zB
dp
dz = − ρgdz (26)
p(A) dz zA
À retenir
La différence de pression entre deux points A et B où la pression est notée respectivement pA
et pB , repérés par leurs positions zA et zB , est donnée par la loi fondamentale de la statique
des fluides :
p(B) − p(A) = −ρg(zB − zA ) = ρgh (27)
où h = zA − zB > 0 sur le schéma. Pour que cette équation soit valide, il faut que l’axe vertical
soit orienté vers le haut. On note que pB > pA si zB < zA : La pression augmente lorsqu’on
s’enfonce dans un liquide.
Dans le cas de l’eau, ρ = 103 kg·m−3 , g = 9, 81 N·kg−1 , on trouve qu’une différence de hauteur
h = 10 m correspond à une différence de pression de 0, 98 × 105 Pa, soit environ une atmosphère.
16
Figure 15 – a) Variation de pression à l’intérieur d’un fluide incompressible. b) Évolution de la
pression en plongée.
Néanmoins, comme on peut le voir sur le schéma 15b), en pourcentage, la pression augmente davantage
dans les dix premiers mètres que par la suite. D’où la nécessité d’être particulièrement vigilant dans
la zone des 10 m, en prévention des accidents barotraumatiques entre autres.
La compréhension de la statique des fluides est assez contre-intuitive. En effet, on dit que si on
connaît la pression en un point du liquide, on peut connaître la pression du liquide dans tout le fluide
avec deux hypothèses : la pression est la même sur toute ligne horizontale dans le fluide, la pression
augmente si on s’enfonce dans le fluide, la pression diminue si on monte dans le fluide. Ceci peut
être qualitativement compris en regardant l’expérience de pensées représentée sur la figure 16. On
imagine un récipient de forme complexe qui contient des boules élastiques sans frottement. Il est clair
que l’application d’une force F va se transmettre dans tout l’empilement de boules. De plus, la force
qu’exerce une boule sur sa voisine dépend de la position dans l’empilement. Au bas du récipient, les
boules sont affectées par la présence des boules du dessus, ce qui n’est pas le cas pour les boules du
dessus.
2.1.2 Applications
Le baromètre Torricelli imagine l’expérience suivante : un tube de verre contenant du mercure est
retourné sur un récipient lui-même rempli de mercure (figure 17). Une partie du mercure contenu dans
17
le tube s’écoule dans le récipient, laissant un espace vide en apparence en haut du tube de verre.
Cette expérience est réalisée en 1644. Torricelli en donne l’explication suivante : «La force qui empêche
le mercure de tomber, comme cela devrait normalement être le cas, est extérieure à l’espace laissé
libre au-dessus du mercure.» Il convient de reformuler cette explication de façon plus moderne en
disant que ce qui empêche le mercure de tomber est la présence d’air, au-dessus du bain, à la pression
atmosphérique. Ainsi, l’air étant à la pression atmosphérique impose la pression du liquide au point A.
La pression du liquide est constante sur toute ligne horizontale. Ainsi :
p(A′ ) = patm (28)
Pour que le fluide dans le tube entre A’ et B soit en équilibre, il faut, d’après l’équation 27 :
′
p(zB ) − p(zA ) = p(zB ) − p(zatm ) = −ρgh < 0 (29)
Si à l’époque de Torriccelli, la nature du fluide au-dessus du point B pose débat, car le dogme de
l’époque est l’horror vacui : la nature à horreur du vide. En fait, au point B, il n’y a pas du vide, mais
de la vapeur de mercure à la pression de vapeur saturante du mercure, en accord avec le diagramme
d’état du mercure qui ressemble à celui présenté sur la figure 1. La pression de vapeur saturante du
mercure est typiquement de 20 Pa, soit négligeable devant la pression atmosphérique.
À retenir
La hauteur de la colonne de mercure dans un baromètre de Torriccelli est proportionnelle à
la pression atmosphérique, patm à la masse volumique du mercure ρ et à l’accélération de la
pesanteur g :
p(zatm ) = ρgh (30)
Pour du mercure de masse volumique ρ = 13, 6 × 103 kg·m−3 , une pression patm = 1, 013 × 105 Pa,
on trouve h = 760 mm. Si les pressions en météorologies étaient souvent données en millimètres de
mercure jusque dans les années 1980, la pression atmosphérique n’est plus guère donnée dans cette
unité. Néanmoins, l’équation 30 permet une conversion naturelle entre les deux unités qui avait été
annoncé, sans justification dans la section 1.2.1.
Aujourd’hui, les médecins utilisent encore le millimètre de mercure pour mesurer la tension arté-
rielle. La valeur normale de la pression artérielle est de 120/80. Le chiffre le plus élevé est la pression
maximale, lorsque le cœur se contracte pour se vider. C’est la pression systolique. Le chiffre le moins
élevé est la pression minimale, lorsque le cœur se relâche pour se remplir. C’est la pression diastolique.
Ces deux chiffres sont mesurés en millimètres de mercure.
18
fontainiers du parc du Grand Duc de Florence ne parviennent pas à pomper l’eau d’un
puits par aspiration au-delà d’une profondeur de dix mètres : « Il m’arriva un jour
d’observer une citerne à laquelle on avait adapté une pompe dans la conviction qu’on
en pourrait tirer de l’eau à moindre peine ; l’eau montait par aspiration et non sous une
poussée. Tant que l’eau atteignait un niveau déterminé dans la citerne, la pompe la tirait
en abondance, mais elle cessait d’opérer en deçà d’une certaine hauteur. Je crus que
l’appareil était détérioré, mais l’artisan que j’avais trouvé pour faire la réparation me dit
qu’il n’y avait aucun défaut, sinon du côté de l’eau qui, étant trop basse, ne souffrait plus
d’être élevée aussi haut. Et il ajouta qu’aucune pompe, qu’aucune machine agissant par
aspiration n’avait le pouvoir de la faire monter d’un cheveu au-delà de dix-huit coudées,
ce chiffre représentant la hauteur maximale, quelle que soit la largeur des pompes. »
Pour répondre à cette question, il faut imaginer l’expérience de Torricelli avec de l’eau, plutôt que
du mercure. Dans ce cas, la hauteur pour laquelle on aurait équilibre est la solution de l’équation 30
en prenant pour masse volumique, celle de l’eau (On fait ici l’hypothèse que la pression de vapeur
saturante de l’eau à température ambiante est aussi négligeable devant la pression atmosphérique.)
est 10,33 m. C’est la hauteur pour laquelle l’eau va se vaporiser si elle ne se met pas en tension.
Un peu d’histoire. . .
Tonneau de Pascal Dans le Traité des liqueurs de Pascal, on ne retrouve aucune description de
l’expérience du tonneau de Pascal, parfois connue sous le nom d’expérience du crève-tonneau. L’ex-
périence, souvent de pensée, est la suivante : on remplit un tonneau de plusieurs centaines de litres à
l’aide d’un petit tuyau (figure 18). On montre qu’un volume assez faible d’eau permet de faire crever
le tonneau.
Si l’on se donne un tonneau de rayon R = 0, 5 m, de hauteur H = 1 m et qu’on le met en contact
avec un tuyau de diamètre r = 10 mm. On peut calculer que le volume du tonneau est de 8 × 102 L. Si
on verse 1 L d’eau supplémentaire dans le tuyau, cela correspond à une hauteur d’eau dans le tuyau
h = 10−3 /(πr2 ) = 3 m. Ces trois mètres d’eau, qui ne «pèsent» qu’un kilogramme, conduisent à une
augmentation de la pression dans le tuyau de 3×104 Pa. Cette pression, dans le fluide, crée une force
pressante sur les planches du tonneau extrêmement importante. Pour des planches de 10 cm de large,
cela correspond à une force pressante typique de 3 × 103 N. Ceci correspond au poids d’une masse de
300 kg rajouté sur chaque planche !
Presse hydraulique Une autre expérience classique est l’expérience de la presse hydraulique repré–
sentée sur la figure 19. On imagine qu’un opérateur exerce au point A une force FA . Pour que le piston
en A soit en équilibre, il faut que la pression du fluide en A, équilibre la force appliquée et soit égale
à pA = FA /SA . Pour que le piston en B soit en équilibre, lui aussi, il faut que la pression du fluide en
B, équilibre la force appliquée et soit égale à pB = FA /SA = B ou FB est la force sur le piston B.
19
Figure 18 – Tonneau de Pascal.
20
L’équilibre du fluide, impose, lui que pA = pB puisque les points A et B sont à la même hauteur
dans le fluide. On voit une nouvelle fois que les fluides transmettent les pressions. On se place dans la
situation de la figure pour laquelle SB ≫ SA . On a donc :
FA FB
= (31)
SA SB
Soit :
SB
FB = FA ≫ FA (32)
SA
C’est le principe des presses hydrauliques : contrairement aux solides qui transmettent des forces, les
liquides incompressibles transmettent des pressions.
Un peu d’histoire. . .
Tout corps plongé dans un fluide au repos, subit une force verticale, dirigée de bas en haut et égale
(et opposée) au poids du volume de fluide déplacé. Cette force est appelée poussée d’Archimède. Elle
s’applique au centre de masse du fluide déplacé, appelé centre de poussée. Cette relation n’implique
rien sur l’homogénéité ou la compressibilité du fluide.
Considérons un fluide au repos comme représenté sur la figure 20. On délimite, par la pensée, un
certain volume de forme quelconque au sein de ce fluide. Ce volume est, lui aussi, au repos : malgré son
poids P⃗ , ce volume ne tombe pas. Cela signifie donc que son poids est rigoureusement compensé par
une force R ⃗ opposée, qui le maintient sur place, et qui provient de la résultante des forces de pression
du fluide extérieur. On a :
P⃗ + R
⃗ = ⃗0 (33)
On remplace maintenant, toujours par la pensée, ce volume par un corps quelconque. Comme la
force qui maintenait le fluide en équilibre est la résultante des contraintes que le liquide exerce sur la
surface, c’est-à-dire l’effet de la pression, il est possible de supposer que cette même force s’applique
encore au corps immergé : elle est toujours opposée au poids de fluide déplacé. C’est la poussée
d’Archimède :
⃗ = −P⃗
Π (34)
21
Figure 20 – Démonstration du théorème d’Archimède.
À retenir
Tout corps plongé dans un fluide au repos, subit une force verticale, dirigée de bas en haut
et égale (et opposée) au poids du volume de fluide déplacé. Cette force est appelée poussée
d’Archimède, notée Π.⃗ Elle s’applique au centre de masse du fluide déplacé, appelé centre de
poussée. Dans le cas particulier ou le fluide est un fluide homogène de masse volumique ρ, cette
force s’écrit simplement :
⃗ = −ρ⃗g Vfluide
Π (35)
Figure 21 – Résultante des forces surun objet déposé au fond d’un récipient.
Question : Quel est le sens de la poussée d’Archimède sur un cube posé sur le fond du
récipient
On peut voir la figure 20 que l’origine d’une poussée d’Archimède vers le haut est que la pression
sous le corps immergé est plus grande que la pression du fluide au dessus du corps. Si le corps est
posé au fond du recépient alors on voit sur la figure 21 que toutes les forces pressantes sur le corps
immergé sont soit horizontales, soit vers le bas. La poussée d’Archimède, définie comme la résultante
des forces pressantes est dirigée vers le bas.
Cas d’objets flottants à la surface d’un liquide lorsqu’on considère un solide qui flotte à la
surface d’un liquide, le poids du volume d’eau déplacé est le poids du gaz et le poids du liquide déplacés.
Ces deux fluides exercent des forces sur l’objet, à cause de leurs champs de pression. Néanmoins, en
première approximation, il est raisonnable de négliger la masse du gaz déplacé par rapport à la masse
du liquide déplacé. Néanmoins, il faut prendre garde à la phrase «la poussée d’Archimède des gaz est
négligeable». En effet, c’est la poussée d’Archimède qui est responsable de l’ascension des dirigeables.
22
Fonte d’un glaçon Il est facile de vérifier que la fonte d’un morceau de glace pure flottant sur de
l’eau pure se produit sans changement de niveau de l’eau. Le volume de glace immergé correspond en
effet au volume d’eau liquide nécessaire pour égaler le poids du glaçon. En fondant, le glaçon produit
(par conservation de la masse) exactement ce volume d’eau, qui « bouche le trou laissé par la disparition
de la glace solide ». Le niveau de l’eau reste le même.
À retenir
On appelle fluide parfait, un fluide dans lequel, il n’y a pas de forces de frottements internes
dans le fluide, ni à la surface du fluide. Les seules forces surfacique sur un élément de fluide
sont les forces de pression.
Ceci revient, mathématiquement à dire que la contrainte interfaciale définie dans l’équation 5 reste
normale aux surfaces d’intérêt, quelle que soit la surface. C’est l’exact analogue de l’hypothèse d’une
réaction normale en mécanique des solides et cela conduit au fait qu’il y a conservation de l’énergie
(on précisera cela dans un instant de façon plus formelle) dans un tel système. Ainsi, les seules forces
à prendre en compte dans un fluide sont les forces liées à l’existence d’une pression dans le fluide.
Une autre définition du fluide parfait revient à dire qu’un fluide parfait est un fluide dont la
viscosité est nulle, mais, cette définition, nécessite de définir préalablement la viscosité, ce qui n’est
pas une notion du programme.
Lignes et tubes de courant En mécanique des fluides, on définit deux notions importantes, définies
sur la figure 22 : les notions de lignes et tubes de courant.
— Une ligne de courant est une courbe de l’espace décrivant le mouvement d’un fluide et qui, à
tout instant, possède en tout point une tangente parallèle à la vitesse des particules du fluide.
23
— Un tube de courant est un ensemble de lignes de courant s’appuyant sur un contour fermé.
Fluide incompressible On appellera fluide incompressible, un fluide dont la masse volumique est
constante (dans le temps, et dans l’espace). En toute rigueur, il n’existe pas de fluides incompressibles,
car tous les fluides sont légèrement compressibles. Ceci est connu des élèves qui savent que les sons
se propagent dans les gaz et les liquides et que les sons sont des ondes de compression. En fait, on
appellera fluide incompressible un fluide pour lequel les variations relatives temporelles et spatiales de
la masse volumique sont petites ∆ρ/ρ ≪ 1. S’il est assez facile d’accepter cette hypothèse dans le cas
des liquides, l’utilisation d’un modèle de fluide incompressible dans le cas des écoulements gazeux est
plus difficile à accepter pour des élèves.
Considérons un tube de courant entre deux sections s’appuyant sur un contour délimitant une
surface dS comme représenté sur la figure 23. On peut calculer le volume dV de liquide qui traverse la
surface dS pendant une durée dt : c’est le fluide qui a le temps d’atteindre la surface dS en un temps
dt. Cela correspond au petit élément de volume situé entre la surface dS et légèrement avant dS, dans
un élément de cylindre de longueur vdt :
dV = vdtdS (36)
On définit le débit volumique qui traverse la surface dS comme le volume qui traverse dS par unité de
temps :
dV
dQv = = vdS (37)
dt
À retenir
On définit le débit volumique d’un fluide traversant une surface S avec une vitesse uniforme
sur cette surface comme :
Qv = vS (38)
Le débit volumique s’exprime en m3 ·s−1 .
24
On peut calculer, de la même façon, la masse dm de liquide qui traverse la surface dS pendant une
durée dt : c’est la masse du fluide qui a le temps d’atteindre la surface dS en un temps dt.
dm = ρvdtdS (39)
À retenir
On définit le débit massique d’un fluide incompressible de masse volumique ρ traversant une
surface S avec une vitesse uniforme sur cette surface comme :
Qm = ρvS (40)
Qm = ρQv (41)
Cas du régime stationnaire Dans le cas d’un régime stationnaire, la masse ne «s’accumule pas»,
ainsi ce qui traverse une section dS d’un tube de courant est aussi ce qui traverse une section dS ′ de
courant, située un peu plus loin, où la vitesse et la masse volumique peuvent être différentes (et notées
respectivement v ′ et ρ′ .
À retenir
On appelle relation de continuité la relation de conservation du débit massique le long d’un
tube de courant :
dQm = dQ′m (42)
ρvdS = ρ′ v ′ dS ′ (43)
Pour un fluide incompressible, ρ = constante, la conservation du débit massique en régime
permanent implique la conservation du débit volumique :
vdS = v ′ dS ′ (44)
25
À retenir
En hydraulique, si on considère des écoulements dans des tuyaux, l’absence de frottements du
fluide sur lui-même, ou du fluide sur les parois conduit à avoir des vitesses constantes entre les
différents points d’une section des tuyaux.
Lors d’un raccordement, comme représenté sur la figure 24, la relation de conservation s’écrit :
vA SA = vB SB (46)
C’est la relation de continuité qui explique par exemple que l’eau sort plus vite d’un tuyau d’arrosage
quand il est pincé.
Considérons un tube de courant dans lequel circule un fluide parfait, incompressible. On se place
en régime permanent. On considère le système fermé constitué du fluide compris entre les côtes zA
et zB à l’instant t. Le fluide, à l’instant t + dt se trouve entre les points A’ et B’ (très proches de
respectivement A et B). Le système est un système fermé auquel on peut appliquer les théorèmes
généraux de la mécanique, et, en particulier, le théorème de l’énergie cinétique. Avant, cela, il faut
identifier les forces en jeu sur les systèmes. Les forces sont :
— le poids de la colonne de liquide,
— les forces sur la surface externe du fluide,
— les forces internes dans le tube de courant.
On applique le théorème de l’énergie cinétique entre les deux instants :
La variation d’énergie cinétique entre le système initial et le système final correspond au fait que du
fluide de vitesse vA , entre A et A’ se trouve à l’état final entre B et B’ avec une vitesse vB puisque
l’énergie cinétique du fluide entre A’ et B ne change pas :
1
dEc,f − dEc,i = 2
dm(vB 2
− vA ) (48)
2
où dm = ρvA dSA dt = ρvB dSB dt
— Le fluide étant parfait, les forces internes ne travaillent pas.
— Entre A’ et B, rien ne change. Le travail du poids correspond au fait de déplacer la masse
initialement entre A et A’ entre B et B’ :
26
Figure 25 – Démonstration énergétique du théorème de Bernoulli.
— Les contraintes le long du tube de courant étant uniquement liées à la pression dans le fluide,
elle sont perpendiculaires au vecteur vitesse en chaque point du tube et ne travaillent pas.
— Les contraintes sur les faces dSA et dSb travaillent. Il s’agit du travail associé aux pressions :
dm
δW (F⃗ ) = pA dSA vA dt − pB dSB vB dt = (pA − pB ) (50)
ρ
On déduit :
1 2 1
2
(vB − vA ) = g(zB − zA ) + (pA − pB ) (51)
2 ρ
À retenir
Dans un fluide parfait, incompressible, on peut écrire la conservation de la charge entre deux
points situés sur une même ligne de courant, appelée relation de Bernoulli :
1 2 1 2
pA + ρvA + ρgzA = pB + ρvB + ρgzB (52)
2 2
Cette relation suppose que l’axe Oz est orienté vers le haut.
Généralisation Dans le cas d’un fluide parfait incompressible en régime permanent, on peut géné-
raliser la conservation de la charge à l’ensemble du fluide si l’écoulement est irrotationnel. On parle de
relation de Bernoulli en régime irrotationnel.
27
3.4 Applications de l’équation de Bernoulli
3.4.1 Phénomène de Venturi
Un peu d’histoire. . .
Le tube de Venturi constitue une application permettant de mesurer des débits et est fréquemment
présenté en classe. Nous nous plaçons dans le cas d’un écoulement stationnaire, d’un fluide parfait
incompressible. Le tube possède un rétrécissement au point B. Si nous supposons que la vitesse est
uniforme sur les sections SA et SB , alors la conservation du débit volumique implique vB SB = vA SA ,
c’est-à-dire que vB = SSB
A
vA > vA . Sur la ligne de courant allant de A à B, la relation de Bernoulli, en
régime stationnaire, pour un fluide incompressible permet d’écrire :
1 2 1 2
pA + ρvA = pB + ρvB (53)
2 2
d’où : " 2 #
1 2 SA
pA − pB = ρvA −1 (54)
2 SB
La pression au point B est donc plus faible que la pression au point A. Les tubes verticaux sont ouverts
à l’air libre. Dans ces tubes, qui ne perturbent pas trop l’écoulement si leur diamètre n’est pas trop
28
important, le fluide est au repos. Nous pouvons donc écrire
pA′ = patm + ρg(zA” − zA′ ) (55)
car pA” = patm . De même :
pB ′ = patm + ρg(zB” − zB ′ ) (56)
car pB” = patm . D’un point de vue conceptuel, savoir si le point A’ est dans le fluide au repos, ou dans
le fluide en mouvement est une question qui peut sembler difficile. Mais, si la zone de transition est
petite, devant la hauteur du liquide dans les tubes, le fait que la pression soit continue (pour pouvoir
équilibrer les forces sur ce petit élément de volume) fait qu’on peut choisir la position du point A’ à
notre guise.
Il reste à exprimer la différence de pression entre les points A et A’ (choisis dans l’écoulement, à
la vitesse uniforme vA ). La justification n’est pas possible avec les outils du programme de terminale.
C’est l’utilisation du théorème de Bernoulli irrotationnel, énoncé plus haut qui permet de dire que :
pA′ = pA + ρg(zA − zA′ ) (57)
On peut faire de même au point B et on obtient :
pB ′ = pB + ρg(zB − zB ′ ) (58)
Il est donc possible, en combinant ces équations d’écrire, avec une bonne approximation :
pA − pB = ρg(zA − zB ) (59)
On peut donc mesure la vitesse au point A par la relation :
v
u 2g(z − z )
A B
vA = u
t 2 (60)
SA
SB −1
À noter : cette démonstration rigoureuse a fait utiliser un théorème hors programme. Devant des
élèves de terminale, l’utilisation de la continuité des pressions en A’ et le fait que le tube horizontal
est de taille petite devant les hauteurs de montée dans les tubes verticaux peuvent aider les élèves à
accepter le raisonnement.
Remarque : en pratique, l’application du théorème de Bernoulli devrait donner une pression en C
égale à la pression en A et donc une hauteur de liquide en C égale à celle en A. Quand on n’observe pas
cela, c’est qu’il y a une diminution de la pression entre A et C, et donc une diminution de la charge.
On parle alors de perte de charge liée à la viscosité de l’écoulement.
29
Trompe à vide Si on utilise un rétrécissement, comme dans l’écoulement du Venturi, en connectant
le point B à un ballon, et en mettant le point C à l’air libre, alors on a (en négligeant les pertes de
charge), pA = patm et la pression au point B est plus petite que la pression atmosphérique. C’est le
principe de la trompe à vide décrit schématiquement sur la figure 27. La mesure de la dépression en
fonction de la vitesse en fonction du débit de liquide est un TP classique de la classe de terminale.
Un peu d’histoire. . .
Vitesse de sortie et dynamique de la vidange Un réservoir de section S est muni d’un orifice
de section s dans lequel un fluide parfait incompressible peut s’écouler comme représenté sur la figure
28). Nous cherchons à déterminer la vitesse d’éjection vB du fluide au niveau de cet orifice.
L’écoulement n’est pas rigoureusement stationnaire, mais si la section s de l’orifice est petite de-
vant la surface S, nous pouvons faire faire l’hypothèse que le théorème de Bernoulli s’applique. En
fait, une justification légèrement plus précise revient à dire que le terme d’accélération locale est négli-
geable devant le terme d’accélération convective dans ce problème, mais cela ferait aborder les notions
d’accélération lagrangienne et eulérienne qui ne sont pas au programme de terminale. On a donc en
appliquant le théorème de Bernoulli allant de A à B :
1 2 1 2
pA + ρvA + ρgzA = pB + ρvB + ρgzB , (61)
2 2
avec pA = patm .
La contrainte en un point d’un fluide étant la même dans toutes les directions, il est facile de se
convaincre que la pression «latérale» sur le jet au point B est égale à la pression atmosphérique. Mais
30
la pression latérale est «la» pression dans le fluide. Ainsi, la pression du jet libre au point B est égale
à la pression atmosphérique :.
On a donc :
gzA + vA 2
= gzB + vB 2
(62)
La conservation du débit volumique implique que SvA = svB , et donc que vA ≪ vB :
2
vB = 2g(zA − zB ) (63)
Soit
2
vB = 2gH (64)
À retenir
La vitesse d’éjection d’un liquide à partir d’un récipient de grande section, par un trou de petite
section situé à une différence de hauteur H de la surface, est donnée par l’équation de Torricelli :
(65)
p
vB = 2gH
Cette équation impose que les deux surfaces libres soient à la même pression.
Si on perce une bouteille de 30 cm de haut, à son extrémité inférieure, la vitesse de sortie au niveau
d’un trou en bas de bouteille est typiquement de 2,4 m·s−1 .
On remarque que cette vitesse est aussi la vitesse de chute libre d’une hauteur H : en l’absence de
frottement dans le fluide, tout se passe comme si des particules fluides à la surface du réservoir étaient
accélérées le long de la ligne de courant pour être en chute libre au niveau du point B.
a) b) c)
Influence de l’ajustement de sortie Il ne faut pas croire que l’on peut en général obtenir l’ex-
pression du débit de sortie du réservoir simplement en multipliant la vitesse de sortie vB par la section
s. En fait, comme on peut le voir sur le schéma 29-a, en sortie du jet, l’écoulement n’est pas totalement
parallèle et est légèrement convergent. Il faudrait en fait faire une mesure de la section s′ au point
où le jet devient bien parallèle. Une solution, en pratique, est d’accompagner le jet en sortie avec un
ajustement qui amène progressivement le jet à être parallèle, comme sur la figure 29-b).
En fait, si on fait juste un trou circulaire abrupt, comme sur la figure 28-a le jet se contracte et
on trouve s′ ≃ 0, 61s. L’existence de ce coefficient de contraction est strictement hors de portée de
ce cours, mais on peut montrer qu’il existe en sortie d’un orifice, une perte de charge dite singulière,
qui conduit à s′ = αs, avec un coefficient α compris entre 0,5 et 1. Cette perte de charge singulière
peut-être comprise de la manière suivante : la sortie du liquide par l’orifice en B s’accompagne d’un
débit de quantité de mouvement qui est responsable d’une force agissant sur fluide conduisant à cette
contraction [Bat00]. Un calcul analytique est possible dans le cas 28-c où on trouve α = 0, 5.
Temps de vidange d’un réservoir Dans le cas où le profil de vitesse est ajusté, on peut calculer
la vitesse de vidange d’un réservoir en utilisant le débit de sortie. On écrit que le débit au point A est
31
égal au débit au point B :
dz
(66)
p
− S = vs = 2gzs
dt
Soit :
dz sp
−
v= 2gz (67)
dt S
Cette équation est une équation différentielle du premier ordre, non linéaire, à variables séparables :
dz sp
1/2
=− 2gdt (68)
z S
On peut intégrer cette équation :
Z 0 Z t
dz sp
=− 2gdt (69)
z(t) z 1/2 0 S
h i0 sp
(70)
p
−2 z(t) =− 2gt
z(t) S
r
s g
z(t) = − t (71)
S 2
On en déduit le temps de vidange défini par z(tv ) = −H :
r
S 2
tv = H (72)
s g
Cette équation peut être testée expérimentalement.
Un peu d’histoire. . .
Vase de Mariotte Un autre dispositif pour tester la vitesse de Torricelli est le vase de Mariotte
représenté sur la figure 30. Un vase de Mariotte se compose d’un récipient muni d’un orifice de sortie
à la partie inférieure. La partie supérieure est fermée par un bouchon hermétique percé d’un trou par
lequel passe un tube assez long. On peut régler le niveau h du bas du tube en faisant coulisser celui-ci
dans le bouchon. On étudie le débit de l’eau lorsque l’orifice est ouvert. La pression au point B étant
égale à la pression atmosphérique, car on peut négliger la perte de charge dans le tube AB. Ainsi,
l’expérience est équivalente à l’expérience de Torricelli, avec une hauteur de liquide rigoureusement
constante, uniquement fixée par la position du tube.
32
Figure 30 – Vase de Mariotte.
33
3.4.3 Tube de Pitot
Un tube de Pitot (ou simplement Pitot) est l’un des éléments d’un système de mesure de vitesse
des fluides.
On décrit sur la figure 31 une antenne de Prandtl ou tube de Pitot double. Il est constitué de deux
orifices en communication avec le fluide dont on veut mesurer la vitesse. Les tubes sont disposés de
façon particulière : le tube intérieur est parallèle à l’écoulement du fluide, et est ouvert en son bout au
point B, face au flux. Le tube latéral s’ouvre perpendiculairement à l’écoulement du fluide, au point
A.
Les applications du tube de Pitot sont nombreuses : aéronautique, marine, formule 1 (quand la
vitesse du véhicule ne peut pas être simplement déduite de la vitesse de rotation des roues).
La portance aérodynamique est la composante de la force subie par un corps en mouvement dans un
fluide qui s’exerce perpendiculairement à la direction du mouvement (au vent relatif). La modélisation
détaillée de la portance d’une aile est largement au-delà de ce qu’il est possible d’enseigner de façon
précise à des élèves, y compris au niveau CPGE.
Plusieurs camps s’affrontent de façon assez stérile sur la meilleure façon d’expliquer l’origine de la
portance. Une première explication repose sur l’utilisation de l’équation de Bernoulli. Lorsque l’aile
est en mouvement, on observe que la vitesse du fluide sur la face supérieure est plus importante que la
vitesse de l’aile sur la face inférieure si l’aile à une courbure comme représenté sur la figure 32 ou sur
une aile symétrique, mais inclinée par rapport à l’écoulement. La différence de vitesse conduit, d’après
le théorème de Bernoulli, à une différence de pression, et donc ici à une portance. Il est important de
ne pas justifier devant les élèves le fait que la vitesse du dessus serait plus grande que la vitesse du
dessous par l’argument du temps de trajet égal parfois rencontré. Une autre explication, toute aussi
correcte, repose sur l’observation que la géométrie de l’aile implique que l’air soit forcé vers le bas.
Cette déflexion implique une portance à cause de la troisième loi de Newton.
En fait, on peut montrer, que la portance est reliée à la circulation du vecteur vitesse autour de
l’aile, et que sans viscosité, cette circulation serait totalement nulle. Ainsi, la portance est ici expliquée
qualitativement avec le théorème de Bernoulli mais necessite la présence de viscosité.
34
Figure 33 – La rotation de la balle vers la droite entraîne le fluide. Le fluide sur la partie haute a une
vitesse plus grande que sur la partie basse. Cela entraîne une force de poussée verticale, vers le haut.
3.4.6 Cavitation
Une conséquence remarquable de l’équation de Bernoulli est que, lorsque la vitesse augmente beau-
coup, la pression diminue beaucoup, et peut même devenir en théorie négative. . .
Même si cela ne pose pas de problème comme nous l’avons vu, la mise sous tension des fluides n’est
pas toujours possible. Ainsi, des bulles peuvent apparaître dès que la pression atteint la pression de
vapeur saturante du fluide, à la température de l’expérience. En écrivant l’équation de Bernoulli sur
une ligne de courant allant d’un point où le fluide est au repos, à la pression atmosphérique, au point
où le fluide est à une vitesse v pour laquelle la pression est égale à la pression de vapeur saturante du
fluide on obtient l’équation :
1
patm = psat + ρv 2 (73)
2
Soit pour patm ≫ psat : r
2patm
v= (74)
ρ
On obtient v = 14 m·s−1 ce qui est tout à fait atteignable expérimentalement. C’est le phénomène
de cavitation qu’on observe sur les pales des hélices (figure 34).
35
Figure 35 – Notion de viscosité.
Un transfert de quantité de mouvement peut être associé à une force. Le fluide du dessus exerce donc
une force vers la droite sur le fluide du dessous. Réciproquement, le fluide de dessous subit, de la part
du fluide du dessus, une force vers la gauche.
Plus précisément, on peut estimer que la force exercée par le fluide du dessus sera proportionnelle
au nombre de molécules qui traversent la surface et à la différence de vitesse v. En pratique, cette
variation n’est pas abrupte et se fait sur une taille de l’ordre de λ, le libre parcours moyen du fluide.
Ceci permet d’estimer la différence de vitesse entre deux «couches» du fluide : v ≃ λdv(z)/dz.
Ainsi, dans le cas unidimensionnel, il est possible de définir la viscosité en calculant la contrainte
de cisaillement que la partie inférieure du fluide exerce sur la partie supérieure :
dv
σbas-haut = η (75)
dz
Dans le système international, σ étant homogène à une pression, se mesure en pascals (Pa), v se mesure
en m·s−1 , d’où : la viscosité se mesure en Pa·s, parfois appelé le poiseuille (Pl) .
L’équation générale de la mécanique, faisant intervenir à la fois l’inertie et la viscosité, pour des
écoulements incompressibles est appelée, équation de Navier-Stokes :
D⃗v
ρ ⃗ + η∆⃗v
= ρ⃗g − ∇p (76)
Dt
où D/Dt est la dérivée lagrangienne, et ∇p
⃗ le gradient de pression. Cette équation est valable unique-
ment dans le cas de fluides pour laquelle la viscosité est indépendante de la vitesse de cisaillement.
Un peu d’histoire. . .
36
Écoulement de Poiseuille La loi de Poiseuille, également appelée loi de Hagen-Poiseuille, décrit
l’écoulement laminaire d’un liquide visqueux dans une conduite cylindrique. De manière générale, la loi
de Poiseuille énonce de façon théorique la relation entre le débit d’un écoulement Qv et la viscosité du
fluide η, la différence de pression aux extrémités de la canalisation ∆P , la longueur L et le rayon R de
cette canalisation. Cette relation est vérifiée expérimentalement dans les canalisations de rayons faibles
et est souvent utilisée dans les viscosimètres, car elle énonce notamment que le débit est inversement
proportionnel à la viscosité.
Elles s’exprime par
πR4 ∆P
Qv = (77)
8ηL
Un peu d’histoire. . .
Profil de vitesse Dans un écoulement de Poiseuille, on peut montrer que le profil des vitesses est
parabolique , comme représenté sur la figure 36 (gauche). En réalité, si on augmente la vitesse de
l’écoulement de fluide, le profil de vitesse s’écarte de la parabole, et devient de plus en plus plat au
centre. À part sur les bords, l’effet de la viscosité n’est plus perceptible et l’écoulement du fluide
réel devient proche de celui d’un fluide parfait. La petite zone, sur le bord, où le profil de vitesse
37
Un peu d’histoire. . .
Nombre de Reynolds - Turbulence Dans le paragraphe précédent, nous n’avons pas précisé ce
qu’on appelait une grande vitesse, en fait, il est possible de construire un nombre sans dimension à
partir de la vitesse moyenne du fluide, de l’écoulement V , de la viscosité η, de la masse volumique du
fluide ρ et d’une dimension caractéristique de l’écoulement. Ce nombre est appelé, nombre de Reynolds
et s’exprime comme :
ρV L
Re = (78)
η
Pour pouvoir négliger la viscosité de l’écoulement, il faut que le nombre de Reynolds soit grand.
Néanmoins, si le nombre de Reynolds devient trop grand, l’écoulement perd son caractère laminaire
(couches de fluides parallèles) pour devenir turbulent et le théorème de Bernoulli ne devient plus
applicable.
Un peu d’histoire. . .
Comme nous l’avons dit, l’hypothèse de fluide incompressible est contraire à l’expérience de la
propagation du son dans les fluides et il est plus juste de dire que nous considérons dans ce cours des
fluides dont la masse volumique est presque constante. Cette hypothèse est parfaitement vérifiée dans de
nombreux cas de mécanique des fluides, y compris pour un fluide comme l’air. Dans le cas particulier
de l’air, on peut identifier deux forces susceptibles de créer une variation de masse volumique : la
pesanteur qui pourrait «tasser» le fluide, et la vitesse, ou plus exactement l’inertie qui pourrait «tasser
le fluide» quand il arrive à grande vitesse sur une plaque.
Le rôle de la pesanteur peut être assez facilement quantifié : l’agitation thermique du gaz s’oppose
au fait qu’il tombe à la surface du sol. La densité à une altitude z, dans l’hypothèse d’un gaz homogène,
38
peut ainsi être calculée grâce au facteur de Boltzmann :
mgz
ρ = ρ0 exp − (79)
kT
où m est la masse d’une molécule, k la constante de Boltzmann, T la température et ρ0 la masse
volumique du fluide à l’altitude z = 0. C’est l’évolution de la masse du gaz dans une atmosphère
isotherme. Cette expression fait apparaître une longueur caractéristique ℓ :
z
ρ = ρ0 exp − (80)
ℓ
où ℓ = kT /(mg) = 8000 m pour de l’air à T = 20 o C. Ainsi, nous pourrons négliger l’effet de la
pesanteur sur la masse volumique du fluide tant que les variations de hauteur dans le fluide seront
négligeables devant cette hauteur caractéristique de 8 000 m. C’est particulièrement vrai à l’échelle du
laboratoire.
Le rôle de l’inertie du fluide, peut aussi être quantifié. Pour identifier, les variations de masse
volumique ∆ρ crées par l’écoulement, on peut identifier le rôle de la pression cinétique ρv 2 /2 sur la
masse volumique ρ du fluide. La grandeur physique qui permet de quantifier la variation de masse
volumique d’un corps, soumis à une variation de pression est la compressibilité χT (ici on considère
que les transformations sont isothermes) :
1 ∂ρ
χT = (81)
ρ ∂p T
On considère ici la compressibilité isotherme. Pour des petites variations de masse volumique, on peut
réécrire cette définition :
1 ∆ρ 1 2∆ρ
χT = = (82)
ρ ∆p ρ ρv 2
On en déduit la variation relative de masse volumique induite par le fluide :
∆ρ 1
= ρχT v 2 (83)
ρ 2
Pour un gaz parfait, la compressibilité isentropique est reliée à la compressibilité isotherme par la
relation :
χT = γχS (84)
où γ est le coefficient de Laplace, rapport des capacités calorifiques à pression et volume constant. On
a donc :
∆ρ 1
= 2 γρχT (85)
ρ 2v
La vitesse du son c dans un fluide est donnée par la relation :
1
c= √ (86)
ρχS
D’où :
∆ρ v2 γv 2
= 2 ≃ 0, 7 2 (87)
ρ 2c c
Pour un gaz parfait diatomique. Si on définit le nombre de Mach comme le rapport de la vitesse de
l’écoulement divisé par la vitesse du son dans le gaz :
v
Ma = (88)
c
Alors la condition ∆ρ/ρ ≪ 1 revient à écrire, en négligeant le préfacteur numérique d’ordre un :
Ma2 ≪ 1 (89)
Cette condition est très peu contraignante (beaucoup moins contraignant que Ma ≪ 1. Pour un vent
fort de 130 km/h (36 m·s−1 , on trouve Ma2 = 0, 01. Le modèle des fluides incompressibles sera utilisé
pour modéliser le fonctionnement des éoliennes. Pour un Airbus A380 volant à sa vitesse de croisière
950 km/h (Mach 0,89), la compressibilité de l’air ne peut plus être négligée.
39
3.5.3 Pression au voisinage d’une interface courbée. Tension de surface. Mouillage
Lorsqu’on regarde en détail un liquide dans un récipient, on observe sur le bord du récipient une
zone dans laquelle la surface du liquide n’est pas horizontale. Cette zone est appelée ménisque. Suivant
la nature du liquide et du solide, le ménisque peut-être dirigé vers le haut ou vers le bas. C’est la
mouillabilité du solide qui fixe le sens du ménisque.
patm − pB = γC (90)
où γ est la tension superficielle du liquide (qui se mesure en N·m−1 , C est la courbure de l’interface (qui
se mesure en m−1 ). Physiquement, la tension superficielle est une propriété de la surface des liquides,
qui fait que les surfaces sont sous tension. Sous tension, la surface se comporte ainsi comme un film
élastique : pour qu’il se courbe, il faut exercer une différence de part et d’autre de l’interface.
La notion de tension de surface n’est pas au programme de terminale et sera abordée sous forme
uniquement expérimentale en CPGE (programme de PC).
4 Conclusions
4.1 Quelques représentations initiales des élèves
La thèse de Ugo Besson est une excellente base pour recenser les conceptions initiales des élèves
avec lesquelles il faut travailler dans un enseignement de mécanique des fluides [Bes01]. Ce paragraphe
est largement tiré de son travail de recension et ne constitue en aucun cas un travail original.
Conceptions concernant les gaz Une première conception des élèves est que l’existence de l’air
est assez souvent associée au mouvement. Ainsi, un élève de collège peut proposer de courir face au
vent pour remplir un récipient avec de l’air. Cet idée peut etre renforcée par l’expérience de classe
dans laquelle les élèves tirent sur une seringue. Si on ne prend pas garde à faire quelques mesures en
statique, il est aisé de penser que l’air dans une seringue n’aura un effet que quand on a une action
sur lui, ou qu’on tire ou pousse sur lui.
Dans l’expérience du ballon d’hélium qui s’élève dans l’air, la plupart des élèves considèrent que
le mouvement du ballon est le résultat de la pression de l’air, plutôt que de la différence de pression
entre le bas et le haut du ballon.
40
Plusieurs élèves considèrent l’air comme un facteur nécessaire pour l’action de la gravité. En l’ab-
sence d’air, il n’y aurait pas de gravité, ni de poids, et les objets ne tomberaient pas. Selon cette
conception, la pression de l’air favorise la chute des corps en altitude, le poids est plus faible, car l’air
y est plus rare.
On peut noter qu’un cas fréquent, est d’associer à la pression des propriétés qui sont celles du
fluide. Ainsi, certains élèves pourront dire «la pression est enfermée dans l’autocuiseur».
Les élèves ayant une tendance à la spatialisation du raisonnement, ils associent préférentiellement
la pression et la densité des gaz. Ainsi, au niveau microscopique, ils font une association entre pression
et nombre de chocs des molécules, sans associer à ces chocs la vitesse des particules.
Conceptions concernant les liquides Si la plupart des élèves pensent que la pression augmente
avec la profondeur, une part significative des élèves pensent que la pression augmente aussi avec le
volume total du liquide.
Une part significative des élèves considère que la pression agit seulement vers le bas, ou qu’elle
est plus basse vers le bas que vers le haut et sur les côtés. Parmi les élèves qui acceptent l’idée que
la pression mesurée ne sera pas la même dans toutes les directions, plusieurs associent cette idée au
mouvement du fluide qui permet d’homogénéiser la pression.
Beaucoup d’élèves n’ont pas accepté l’idée que les liquides sont incompressibles et que leur densité
est constante, une idée qui ferait partie du modèle scientifique du liquide. Comme nous l’avons présenté
dans ce cours, il est sans doute préférable de dire aux élèves que les liquides sont compressibles, mais
que les variations de masse volumique sont faibles, et souvent négligeables dans les calculs. En effet,
les élèves savent que les sons se propagent dans les liquides, et donc que les liquides sont compressibles.
Conceptions concernant la pression Les élèves ont tendance à ne pas faire de différence entre
la pression qui est une propriété intrinsèque du fluide et la force pressante qui est la force qu’un
opérateur va exercer sur un fluide. C’est une idée extrêmement difficile à déconstruire, les fluides que
nous utilisons étant en général dans des récipients.
Les élèves attribuent la résistance d’un objet se déplaçant dans l’air au fait qu’il faut comprimer
l’air en avant de l’objet. Cette hypothèse est très forte et leur fait accepter très difficilement l’utilisation
du théorème de Bernoulli aux écoulements gazeux.
Les élèves sont très attachés à l’idée de force, qui semble finalement plus robuste que l’idée de
pression. Ainsi, le caractère intensif de la pression est souvent abandonné au profil d’une idée d’ad-
ditivité des pressions. Ceci peut-être renforcé par l’enseignant par des phrases comme «la pression
atmosphérique s’ajoute au poids du liquide par unité de surface» qu’il est parfois difficile d’éviter.
41
— Surveiller notre vocabulaire qui nous fait rendre équivalent force et pression. En effet, les élèves
ont assimilé que la force a une direction, et cela renforce leur conception initiale que la pression
a une direction.
— Éviter les formules comme «la pression atmosphérique est le poids de la colonne d’air par unité
de surface.»
— Dire aux élèves qu’il est possible de justifier les modèles utilisés. En effet, le modèle de fluide
parfait semble décorrelé de toute réalité expérimentale. Dans son cours de physique générale,
Richard Feynman qualifie d’«eau sèche» le fluide parfait
La relecture de ce cours, au vue de ces recommendations, fera dire au lecteur de ces quelques notes
de cours, qu’il est plus facile d’énoncer des règles que de les appliquer.
42
5 Annexe : Notions utilisées et développées dans ce cours sur
les fluides dans le programme de physique-chimie de lycée
(voie générale uniquement)
5.1 Seconde générale
43
5.2 Première spécialité
44
5.3 Terminale spécialité
45
5.4 Enseignement scientifique de première
46
6 Annexe : quelques repères historiques
L’article [RB05] permet de lister un certain nombre de repères historiques utiles pour tenter d’in-
troduire quelques notions d’histoire de la mécanique des fluides.
Dates Nom
287 – 212 av. J. C. Archimède
40 – 103 Sextus Julius Frontinus
1452 – 1519 Leonardo da Vinci
1564 – 1642 Galileo Galilei
1608 – 1647 Evangelista Torricelli
1623 – 1662 Blaise Pascal
1642 – 1727 Isaac Newton
1695 – 1771 Henry de Pitot
1700 – 1782 Daniel Bernoulli
1707 – 1783 Leonhard Euler
1717 – 1783 Jean le Rond d’Alembert
1718 – 1798 Antoine Chezy
1746 – 1822 Giovanni Battista Venturi
1785 – 1836 Louis Marie Henri Navier
1789 – 1857 Augustin Louis de Cauchy
1797 – 1884 Gotthilf Heinrich Ludwig Hagen
1799 – 1869 Jean Louis Poiseuille
1802 – 1870 Heinrich Magnus
1803 – 1858 Henri Philibert Gaspard Darcy
1806 – 1871 Julius Weisbach
1810 – 1879 William Froude
1816 – 1897 Robert Manning
1819 – 1903 George Gabriel Stokes
1829 – 1908 Lester Pelton
1838 – 1916 Ernst Mach
1842 – 1912 Osborne Reynolds
1842 – 1919 Lord Rayleigh (John William Strutt)
1850 – 1922 Vincenz Strouhal
1867 – 1940 Edgar Buckingham
1871 – 1951 Moritz Weber
1875 – 1953 Ludwig Prandtl
1880 – 1953 Lewis Ferry Moody
1881 – 1963 Theodor von Karman
1883 – 1970 Paul Richard Heinrich Blasius
47
1738 Daniel Bernoulli publie éhydrodynamiqueé qui discute la pression et la
vitesse dans les fluides, et dérive la relation de Bernoulli
1768 Antoine Chezy décrit la relation entre pente, débit et diamètre pour les
écoulements.
1839 Gotthilf Heinrich Ludwig Hagen décrit les propriétés d’un écoulement
visqueux laminaire.
1840 Jean Louis Poiseuille décrit les propriétés d’un écoulement visqueux la-
minaire.
1850 Rudolf Clausius développe la théorie cinétique des gaz.
1877 J. Boussinesq décrit dans sa Théorie des eaux courrantes écrit une ap-
proximation des équations de Navier-Stokes pour des écoulements in-
compressibles à surface libre dans lesquels existe un gradient de masse
volumique vertical.
1883 Osborne Reynolds décrit la transition entre écoulement laminaire et
turbulent dans une conduite.
1889 R. Manning pour avoir étudié les vitesses d’écoulement dans un canal.
1891 Samuel Langley publie Expériences en aérodynamique.
1895 Osborne Reynolds décrit l’écoulement turbulent et la contrainte asso-
ciée.
1904 Ludwig Prandtl dévelope des solutions sur la couche limite laminaire.
1908 Paul Richard Heinrich Blasius calcule le profil de vitesse dans la couche
limite au voisinage d’un plan.
1918 Ludwig Prandtl développe sa théorie sur les ailes d’avion.
1919 Robert Goddard publie Une méthode pour atteindre les altitudes ex-
trêmes.
1944 L. Moody développe le graphe de Moody pour calculer la relation entre
la friction et le débit d’écoulement dans un tuyau.
48
Index
Échelle macroscopique, 6 Frottements, 23
Échelle microscopique, 6
Échelle mésoscopique, 6 Galilée, 18
Écoulement Gaz, 4
permanent, 24 Gaz parfait, 5
stationnaire, 24 Glaçon, 23
Élastique, 7
Élève, 4, 24, 29, 40 Histoire, 47
Émulsions, 4 Hydrostatique, 15, 16
État hydrostatique, 15
solide, 4 Hélices, 35
de la matière, 4
gazeux, 4 Incompressible, 24
liquide, 4 Isotropie, 9
49
Quantité de mouvement, 35 Torricelli, 17
Torricelli, Vidange, 30
Relation de Bernoulli, 27 Transition de phase, 4
Reynolds, 38 Tube de courant, 24
Réaction, 7, 23 Turbulent, 38
Son, 39
Stationnaire (Écoulement), 24 Van der Waals, 5
Suspensions, 4 Vapeur saturante, 35
Variable d’état, 5
Tension, 40 Vase de Mariotte, 32
Tension superficielle, 40 Viscosité, 23, 35
Torr, 18 Vitesse du son, 39
Références
[Bat00] George Keith Batchelor. An introduction to fluid dynamics. Cambridge university press, 2000.
[Bes01] Ugo Besson. Une approche mésoscopique pour l’enseignement de la statique des fluides. Étude
des raisonnements des apprenants, élaboration et expérimentation d’une séquence d’enseigne-
ment. PhD thesis, Université Denis Diderot-Paris 7, 2001.
[CK16] Jean-Michel Courty and Edouard Kierlik. Des fluides sans dessus dessous. Pour la science,
467 :89–90, aout 2016.
[JJ87] Kenneth Langstreth Johnson and Kenneth Langstreth Johnson. Contact mechanics. Cam-
bridge university press, 1987.
[RB05] Kurt Rosentrater and Radha Balamuralikrishna. Essential highlights of the history of fluid
mechanics. In 2005 Annual Conference, pages 10–579, 2005.
50