Cours EOE
Cours EOE
Cours EOE
organisation des
entreprises
Dr KOUMA K. Florence
FORMATECH
Programme
Chapitre 8 : la planification
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CHAPITRE 1 : APPROCHE SYSTEMIQUE ET ENTREPRISE
Introduction
Le monde évolue, se transforme. Toute entreprise qui conserve une vision statique d’elle-même
et de son environnement se trouve rapidement confrontée à des difficultés. Au sein des
entreprises, les structures, les hommes, les mentalités doivent être capables de s’adapter
rapidement aux changements. L’analyse traditionnelle qui consiste à considérer chaque service
séparément n’est plus suffisante ; une nouvelle approche est nécessaire : l’ Chapitre 1 : approche
systémique. Cette nouvelle approche permet d’appréhender l’entreprise d’une façon différente.
C’est non seulement une théorie, mais aussi un nouveau moyen pour mieux comprendre et agir
de façon efficace.
L’entreprise constitue également un système. Elle comporte donc toutes les caractéristiques
d’in système et peut être représentée simplement de la façon suivante :
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Environnement système d’entreprise environnement
Régulation
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- le sous-système productif qui a pour fonction de produire et de mettre à disposition du
client les différents biens et services. Il comprend notamment la production et le
transport ;
- le sous-système commercial dont la fonction est de vendre les différents biens et
services crées par le sous-système productif ;
- le sous-système administratif et financier : il a pour but d’assurer le suivi administratif
ainsi que la gestion des flux monétaire ;
Ces sous-systèmes sont organisés au sein d’une structure qui a essentiellement pour rôle de les
mettre en relation ainsi que le bon fonctionnement du système d’entreprise.
Les différents sous-systèmes d’une entreprise sont interdépendants. Cette interdépendance peut
s’analyser comme :
Comme tout système, l’entreprise a une finalité. Cependant on confond souvent les concepts de
finalités, de but et d’objectifs qui sont des notions hiérarchisées :
L’entreprise en tant que système possède une ou plusieurs finalités qui répondent au pourquoi
de l’entreprise. Ainsi la mission d’une entreprise peut être double :
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- Réalistes
- Cohérents,
- Hiérarchisés
- Précis
- Piloter, c’est décider. En effet, pour conduire une entreprise, de nombreux choix doivent
être effectués
- La régulation consiste à maitriser les différents flux en adaptant l’entreprise et son action
aux changements internes et externes.
La régulation peut être commandée par le système de décision. On parle alors de pilotage dans
le cas contraire, on parle d’autorégulation. Il existe trois types de régulation :
- Anticiper, prévoir, se préparer aux éventualités pour mieux saisir les opportunités ;
- Etre en alerte et être réceptif aux informations internes à l’entreprise
- Etre réactif, autrement dit être à l’écoute des réactions de l’environnement et en agir en
conséquence.
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1.2- l’apport de l’approche systémique
L’apport de l’approche systémique apporte une vision nouvelle dans des organisations en
mettant l’accent sur les notions de relation, de dynamique, d’ouverture,… Elle propose un
monde différent de compréhension de la réalité et complémentaire des théories traditionnelles.
Isole : se concentre sur les éléments Relie : se concentre sur les interactions
entre les éléments
Conduit à une action programmée dans Conduit à une action par objectifs
son détail
L’approche systémique constitue une théorie nouvelle qui comble les lacunes des théories
traditionnelles de l’entreprise et des relations humaines.
Approcher une situation sans prendre en compte ses différents aspects risque de se traduire par
un échec. Par exemple informatiser un service en considérant l’aspect technique et financier
sans intégrer la dimension humaine peut provoquer un rejet du personnel quant à
l’informatisation.
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1.2.4- L’approche systémique privilégie les aspects relationnels dynamiques
L’approche systémique ne considère pas les différents éléments d’un système isolement mais
comme des sous-systèmes interactifs entre eux et avec l’environnement. L’étude des relations
s’avère indispensable. En outre, cette approche considère l’entreprise comme un système non
statique mais en perpétuelle adaptation, notamment face à l’évolution de l’environnement. La
régulation commandé ou non permet à l’entreprise de mieux poursuivre ses buts.
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CHAPITRE 2 : INFORMATION ET SYSTEME D’INFORMATION
Nous assistons aujourd’hui à une expansion rapide du volume d’information échangé dans et
par l’entreprise : les spécialistes la chiffrent au taux de 15% par an. Cette croissance s’explique
par l’évolution accélérée des technologies de l’information notamment en matière de traitement
de transmission et de stockage, par l’accroissement des savoirs de l’exigence des clients et des
salariés.
Ainsi toutes entreprise collecte, traite, transmet et échange des milliers d’informations chaque
jour. Le rôle de l’information devient donc prépondérant dans toute entreprise ; c’est pourquoi
la mise en place d’un système d’information performant s’avère nécessaire afin de mieux
satisfaire les besoins informationnels de l’information.
Pour D.Mckay « l’information est tout ce qui forme et transforme une représentation ».
L'information est un élément de connaissance, qui peut
être collecté, traité, conservé, communiqué au sein de l'organisation ou auprès de ses
partenaires.
- la déduction de l’incertitude
- la vérification de la décision
- les effets de la décision
Pour mieux répondre aux besoins informationnels de l’entreprise, l’information doit posséder
certaines caractéristiques relatives à sa qualité et à son coût.
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2.1.2.1- La qualité de l’information
Pour assurer une gestion parfaite de l’entreprise, favoriser la prise de décision et minimiser tout
dysfonctionnement, l’information doit être pertinente, fiable et disponible.
L’information permet de réduire le risque d’erreur dans la prise de décision. Mais l’acquisition
de l’information a un cout : une information n’est rentable que si le cout d’acquisition de celle-
ci est inférieur au cout de l’erreur possible sans cette information.
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- Elle permet une meilleur coordination et une grande cohésion entre les différents
fonctions de l’entreprise ;
- Elle permet d’accoitre la motivation du personnel et favorise la cohésion social ;
- Elle constitue également un facteur d’adaptation.
Afin de prendre des décisions, l’information est nécessaire ; celle-ci permet de choisir en
meilleure connaissance de cause et de réduire ainsi le risque d’erreur.
Dans la plus part des entreprises, le principe de division du travail est appliqué, d’où l’existence
de différents services. Pour que l’entreprise fonctionne correctement, il est nécessaire de
coordonner les différentes activités entre les services.
Pour que la coordination se fasse, des échanges d’informations sont nécessaires. L’exemple le
plus simple est le traitement des commandes.
Pour être compétitive, une entreprise doit disposer d’un personnel compétent et motivé.
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2.3- Le système d’information
Le système d’information est l’ensemble des informations utilisées par l’entreprise et les
moyens mis en œuvre pour gérer ces informations.
Le système d’information a pour rôle d’une part de satisfaire les besoins informationnels de
l’entreprise et d’autre part de favoriser la communication.
Un système d’information efficace doit favoriser les échanges d’informations par la mise en
place de structures mieux adaptées et d’une politique d’information et de concertation.
L’analyse d’un circuit d’information nous permet de mieux comprendre la fonction d’un
système d’information. Mais celui-ci, en raison notamment de l’évolution technologique et de
l’importance grandissante, est passée du simple traitement des données à un rôle de
management de l’information.
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Dans un système d’information, les flux informationnels empruntent plusieurs circuits. C’est
pourquoi l’organisation de ces circuits ainsi que les moyens de transitions utilisés sont essentiels
pour assurer une bonne circulation de l’information.
Lors de la mise en place d’un système d’information, une réflexion rationnelle et méthodique
permet, d’une part, d’assurer une plus grande cohérence du système et d’autre part, de mieux
répondre aux besoins informationnels de l’entreprise. Il va falloir définir clairement le cadre
optimal du système d’information ainsi que la mise en place d’un système d’information
opérationnel.
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VERIFIONS NOS ACQUIS
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CHAPITRE 3 : LE SYSTEME DE DECISION
Un des rôles du système d’information est d’apporter à l’entreprise une meilleure connaissance
des éléments permettant d’effectuer les choix auxquels elle est confrontée : accorder ou non des
réductions, embaucher, investir, lancer de nouveaux produits.
Décider, c’est transformer l’information en action, c’est faire un choix, résoudre un problème,
saisir, une opportunité.
Il s’agit en l’occurrence des variables de situation, des variables stratégiques, des variables
organisationnelles et des variables de performance.
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3.1.3- Typologie de décision
Les multiples décisions prises au sein de l’entreprise n’ont pas la même importance, ni la même
portée. Par ailleurs, les décisions exceptionnelles ne sont pas traitées de la même façon que les
décisions répétitives. C’est pourquoi les chercheurs en sciences de décision ont établi des
typologies permettant d’identifier et de traiter au mieux chaque décision que le décideur est
amené à prendre. Ainsi on distingue trois types de décision relative à l’objet, à l’échéance et au
champ couvert et le degré de structure de la décision.
Ce critère proposé par ANSOFF conduit à distinguer les décisions stratégiques, les décisions
tactiques et les décisions opérationnelles. On parle aussi des trois niveaux de décision.
Cette classification est plus proche de la théorie générale des systèmes et repose sur un double
critère : le champ couvert et l’échéance envisagée.
Les décisions de planification : elle engage l’entreprise sur une plus grande période.
Les décisions de régulation
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CHAPITRE 4 : DE LA REFLEXION STRATEGIQUE A L’ANALYSE
STRATEGIQUE
INTRODUCTION
Une entreprise doit prévoir aussi les évolutions dominantes de son milieu pour y faire face et
rechercher les actions qui lui permettront de transformer la turbulence en opportunités en
lançant de nouveaux produits, en acquérant de nouveaux métiers, en adaptant ses structures.
La maitrise technologique apparait aussi comme indispensable à la firme pour conserver des
couts compétitifs. Elle peut remettre aussi en cause les positions acquises et les rapports de
force sur les marchés, ce qui conduit à prendre en compte les exigences de tous les partenaires
de l’entreprise à savoir les fournisseurs, les concurrents actuels et potentiels, les clients, …
Après avoir défini la notion de stratégie, nous montrons ensuite l’importance en insistant sur la
gestion stratégique et enfin nous préciserons les composantes d’une stratégie.
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4.1.1-Définetion et caractéristiques de la stratégie
4.1.1.1-Définition
La stratégie est la combinaison des objectifs que s’efforce d’atteindre l’entreprise et les moyens
par lesquels elle cherche à les atteindre.
4.1.1.2-Caractéristiques de la stratégie
-la stratégie engage l’entreprise sur le long terme, c’est-à-dire que les décisions stratégiques
sont difficilement réversibles, mais aussi qu’elles traduisent en objectifs la finalité de
l’entreprise.
-la stratégie concerne les relations de l’entreprise avec son environnement : l’activité stratégique
reste un « combat » pour l’obtention d’une position satisfaisante par rapport aux concurrents.
Mais les décisions que prend l’entreprise face à ses concurrents dépendent aussi de ses relations
avec les autres partenaires que sont les clients, l’Etat, les fournisseurs et son personnel ;
-les décisions stratégiques sont du domaine de la direction générale : elles se distinguent des
décisions tactiques par l’importance des problèmes concernés. Ainsi les satisfaisante
(lancement d’un produit nouveau) sont relatifs à toute l’organisation et sont à la fois le plus
souvent financiers, techniques, commerciaux, sociaux et politiques
Remarque : les décisions stratégiques remettent en cause une situation donnée. Elles fixent de
nouvelles orientations à l’entreprise : nouveaux marchés, nouvelles activités, nouvelles
technologies. Les décisions tactiques participent à la réalisation des objectifs fixés par la
stratégie.
Selon H.I. Ansoff, le manager moderne accomplit quatre types de tâches auxquels on peut
associer des capacités particulières :
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partenaires sociaux. Ces taches, qui exigent un esprit de communication, constituent le
management sociétal et donnent au rôle du dirigeant une dimension politique.
Il assure le futur de l’entreprise en identifiant les opportunités de profit : cette fonction
d’innovateur correspond au management entreprenariat par référence au rôle de
l’entrepreneur selon Schumpeter ;
Il réalise la transformation des opportunités en profits réelles par la gestion des activités
de l’entreprise. Ce management concurrentiel suppose un arbitrage entre les nécessités
du marché (besoins des consommateurs) et les exigences de compétitivité (produire au
moindre cout) ;
Il veille à ce que les moyens suffisants soient mobilisés pour que ces trois fonctions
soient réalisées de manière efficace. Il s’agit de sa fonction de management
administratif.
Aujourd’hui, le dirigeant doit savoir concilier les qualités du gestionnaire à celles du
stratège.
La stratégie d’une entreprise n’est pas seulement la trajectoire qu’elle choisit dans son
environnement. Dans la pratique de la gestion stratégique, elle apparait comme un système de
décision dont les composantes peuvent se décrire selon deux approches : d’une part les
stratégies internes et externes, d’autre part la stratégie d’ensemble (globale).
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4.1.4.1-Les stratégies internes et les stratégies externes
-Les stratégies internes : elles s’appliquent aux rapports humains au sein de l’organisation et
elles concernent la répartition des pouvoirs de décision, le degré d’autonomie de chacun ainsi
que les modalités de coordination.
-Les stratégies externes : elles sont relatives aux rapports entre l’entreprise et son milieu et
précisent les concurrents, le degré d’intensité du jeu concurrentiel (quelle place l’entreprise
veut-elle occuper ?). Elles définissent aussi les attitudes de l’organisation face à son
environnement élargi : clients, fournisseurs, pouvoirs publics, nation étrangère.
A chaque dimension correspond un système d’objectifs. Par exemple, pour une nouvelle
activité, l’entreprise peut choisir une nouvelle technique (stratégie de production), concevoir
les modalités de l’approvisionnement (stratégie d’approvisionnement), définir une organisation
du travail qui facilite l’acceptation de la nouvelle technologie (stratégie sociale).
La démarche stratégique commence par une étude approfondie des compétences distinctives de
la firme, c’est-à-dire par une définition de son métier. Elle se poursuit par un diagnostic interne
des forces et faiblesses définies par référence aux objectifs que se fixe l’entreprise et aux
facteurs clefs de succès qu’exige la domination d’une activité.
-Que sait-on faire ? quelles sont les compétences distinctives de l’entreprise, celles qui lui
assurent sa position concurrentielle présente ?
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-Que peut-on faire, quelles sont d’une part les forces et les faiblesses de la firme et d’autre part,
les menaces et opportunités de l’environnement (Etat de concurrence, pressions des autres
acteurs, situation des marchés,) ?
-Que veut-on faire : Quels sont les principes, généraux qui orientent à long terme les décisions
des dirigeants ?
-Que va-t-on faire ? Compte tenu des constats précédents, quelles actions entreprendre ? Quels
objectifs concrets fixer ? C’est -à-dire quelle stratégie adopter ?
-les structures : qualité des flux d’information, qualité de la collaboration entre services, …
Les décideurs doivent concevoir un système d’objectifs précis, concrets et dont l’échéance est
connue, applicable aux différents membres de l’organisation. Mais le système d’objectifs ne se
limite pas à des buts quantitatifs économiques : chiffre d’affaires, part de marché, objectifs de
prix et de flexibilité, de sécurité) soigneusement explicités. Il comprend aussi les
préoccupations des dirigeants face à l’environnement (objectif sociétal) et face à leur personnel
(objectif social). Ce système reflète enfin les aspirations des décideurs.
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4.2.3-L’analysendu potentiel
L’analyse du métier permet de mettre en évidence les facteurs clefs de l’entreprise. Même si
chaque métier se caractérise par une combinaison particulière de facteurs clefs de succès, on
peut distinguer quatre grandes catégories de critères :
Une fois identifiés, les facteurs clefs de succès doivent être hiérarchisés de manière à
caractériser ceux qui dominent le métier de l’entreprise au moment où le stratège effectue son
analyse. Cette hiérarchisation peut être réalisée en affectant à chaque critère un poids. Il
convient ensuite de positionner l’entreprise au regard de chacun des critères retenus, en tenant
compte du fait que les facteurs clefs de succès d’un métier peuvent évoluer sous la pression du
marché et des innovations technologiques.
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4.2.3.3- L’efficacité globale de l’organisation
Elle peut s’analyser au travers de la relation structure stratégie et de l’existence des règles
d’efficacité globale dans une organisation.
- La relation structure stratégie : les rapports entre structure et stratégie soulèvent deux
questions :
Existe-t-il une relation simple entre réussite stratégie et forme de structure ?
Laquelle de la structure ou de la stratégie doit guider l’autre ?
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4.3- Les outils d’analyse stratégique
A moins de ne servir qu’un seul marché avec un seul produit, un stratège peut difficilement
concevoir une stratégie globale pour son entreprise. Les facteurs clefs de succès d’un métier
sont rarement identiques à ceux d’un autre métier. Aussi le stratège doit dans un premier temps,
délimiter les différentes activités de son entreprise : c’est l’objet de la segmentation. Ces
segmentations son des partitions des activités de la firme en domaines homogènes sur lesquels
on peut se battre spécifiquement contre ses concurrents et auxquels on peut allouer des
ressources indépendamment de ce que l’on fait par ailleurs.
Le cycle de vie d’un produit exprime l’évolution dans le temps du chiffre d’affaires de ce
produit. Ce cycle comprend quatre étapes : lancement, croissance, maturité, déclin qui
traduisent la manière dont le produit est accepté puis abandonné au profit d’autres biens.
Tout comme les produits, les métiers connaissent aussi un cycle de vie, mais les phases de
démarrage, de croissance, expansion et déclin résultent de la diffusion des compétences parmi
les concurrents.
Un métier est en expansion quand il assure aux produits dont il est à l’origine un développement
important. Cependant produit et métier ont des cycles de vie qui ne coïncident pas.
En cas de déclin d’un produit, le stratège peut porter les compétences distinctives de son métier
sur d’autres produits, il peut aussi envisager de se tourner avec les mêmes compétences vers un
autre métier. A chaque stade du cycle de vie d’un métier, on peut associer des caractéristiques
financières précises, des structures particulières de concurrence, des moyens stratégiques
comme le montre le schéma suivant :
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4.3.3-L’effet d’expérience
Le Boston Consulting Group (BCG), cabinet américain de conseil en stratégie, constate qu’il
existe un lien étroit entre le cout de revient d’un produit et la quantité cumulé de ce produit
qu’elle a fabriquée. Cette relation est due à un effet d’expérience qui place en position forte
l’entreprise leader sur le marché et qui est engagée dans une compétition par les couts.
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La courbe d’expérience a des limites :
- Il n’existe pas une seule forme : certains produits sont plus sujets que d’autres à
connaitre des baisses de cout avec l’allongement des séries ;
- L’effet d’expérience n’est pas automatique : il dépend des acteurs de l’entreprise
(investissements, formation,) ;
- L’effet d’expérience dépend de la phase du cycle de vie de l’activité ; les activités en
phase de démarrage connaissent un doublement de leur production plus rapide que les
activités en phase de maturité.
Dans le domaine financier, un portefeuille de titre est composé d’un stock des actions et
obligations réunies pour réaliser les gains les plus élevés, tout en procurant à son détenteur une
certaine sécurité.
Les différents modelés (BCG, ADL, Mc Kinsey) se distinguent essentiellement par leur
définition des critères de positionnement ; ils proposent tous des éléments de choix stratégique
fondés sur la structure du portefeuille.
A la fin des années 60, le Boston Consulting Group propose de visualiser sur une matrice les
activités d’une entreprise, en retenant comme critères de positionnement la part de marché dont
jouit l’entreprise par rapport à celle de son principal concurrent, et le taux de croissance du
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marché au cours de l’année la plus récente. Le principe directeur de cette analyse est qu’une
entreprise est composée d’un ensemble d’activités qui donnent lieu à des flux financières
positifs (le revenu de l’exploitation des activités) et négatifs (les investissements). C’est le bilan
de ces deux flux qui doit guider la stratégie à mener vis-à-vis d’un segment et de l’ensemble
des activités considérées comme portefeuille.
La matrice part de marché /croissance est construite en croisant les deux critères (taux de
croissance et part de marché) et en considérant pour chacun d’eux les positions fort/faible. Le
taux de croissance du secteur et la part de marché déterminent l’aptitude d’un segment à générer
des liquidités. On peut ainsi associer à chaque case certains caractéristiques financières qui
expliquent les surnoms donnés de : vedettes, dilemmes, vaches allait et poids morts.
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Les liquidités générées par les vaches à lait servent à financer les dilemmes (gros
consommateurs de liquidités) pour en faire des vedettes qui à leur tour (quand la croissance du
marché diminuera) deviendront des vaches à lait, etc. ; un produit vedette peut perdre sa part de
marché et devenir ou redevenir un dilemme ; un dilemme peut devenir un point mort lors de la
décroissance du marché s’il n’a pas acquis une part de marché suffisante. Une vache à lait peut
se faire distancer sur le marché et devenir un poids mort.
L’entreprise doit maintenir sa position de leader dans les activités vedettes et rentabiliser les
vaches à lait. Le comportement à adopter face aux deux autres groupes d’activités est plus
nuancé : pour les dilemmes, l’entreprise peut investir massivement pour devenir leader
(vedette) ; elle peut se distinguer de ses concurrents en segmentant le secteur ; elle peut enfin
quitter le domaine. En ce qui concerne le poids mort, l’entreprise doit les abandonner où tout
au plus les maintenir mais sans investissement.
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4.4.2-Le model Arthur D. Little (ADL)
Le modèle ADL conjugue deux critères (position concurrentielle, maturité du métier) et permet
de construire une matrice qui comporte cinq lignes et quatre colonnes ;
4.4.2.1-Utilisation de la matrice
On représente sur une matrice ADL chaque segment stratégique par un cercle dont la surface
traduit l’importance réalisé. L’exemple ci-dessus présente un portefeuille équilibré. Seul un
portefeuille équilibré limite le risque global de l’entreprise : les activités en maturité et en
position dominante sur le marché doivent permettre le développement d’activités en démarrage
et en position concurrentielle difficile.
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4-4-2-2. Portée et limite du modèle ADL
- Avantage
Le modelé ne se fonde pas sur les moyens par lesquels s’exprime la concurrence
dans un métier. La lutte par les prix n’est qu’une des modalités possibles parmi
celles que doit utiliser le stratège (qualité, distribution,) ;
Il est plus dynamique ; la position concurrentielle s’évalue en fonction des
potentialités de l’entreprise, et non en fonction de la structure à un moment
donné de la concurrence (cette structure s’exprime en part de marché) ;
- Inconvénients
Plus qualitatif que le modèle BCG, il procure des renseignements moins simples
et moins clairs. Le positionnement des activités est assez délicat et reste
tributaire de la phase subjective d’évaluation des points morts ;
Il fait référence au cycle de vie d’un métier : cette notion est difficile à
appréhender dans la réalité où la définition des phases est incertaine (les métiers
qui évoluent sont subordonnés par des découvertes technologiques ; etc.).
La grille d’analyse conçue par le cabinet de conseil Mc Kinsey se veut une généralisation des
modèles précédents.
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4-4-3-1. Matrice de Mc kinsey
Cette approche gagne en qualité ce qu’elle perd en simplicité. Elle présente plus l’avantage
d’obliger le stratège à une réflexion approfondie sur ce qui compose la position stratégique
d’une entreprise : elle dépasse ainsi le cadre de l’analyse concurrentielle de portefeuille et
intègre certaines données développées par l’analyse industrielle et l’analyse de portefeuille.
Les modelés de portefeuille négligent le rôle de certains facteurs qui pèsent sur les marchés,
comme le pouvoir des fournisseurs ou les distributeurs, ou encore l’existence de produits de
substitution. L’approche vde M. Porter cherche à remédier à cette insuffisance en proposant
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une analyse « industrielle », c’est à dire prenant en considération toutes les forces influençant
la position concurrentielle d’une entreprise. La démarche d’analyse de M. Porter comprend
quatre étapes :
M. E. Porter retient comme unité stratégique d’analyse le « secteur » qu’il définit comme « un
ensemble de firmes que fabriquent des produits étroitement substituables ». L’état de la
concurrence sur
L’objectif de la stratégie est de protéger au mieux l’entreprise de l’action de ces forces, ou les
influencer pour lui assurer une position durablement défendable sur le secteur.
- Les produits : quelles sont les technologies qu’une entreprise doit dominer pour mener
à bien ses activités ?
- Les processus de production : comment organiser au mieux la fabrication pour concilier
qualité, économie d’échelle et flexibilité de l’appareil de production ?
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- Au niveau de l’activité des secteurs : la croissance d’un secteur peut être relancée par
une innovation dans le secteur lui-même. Inversement, une évolution technologique
peut conduire à terme à l’obsolescence d’une activité. Exemple : les disques laser
remplacent les disques vinyles ;
- Au niveau de la structure de la segmentation stratégique : le changement technologique
peut conduire à la suppression des frontières entre les métiers et l’apparition de
nouveaux métiers. Exemple : rapprochement des activités de bureautique,
d’informatique et de télécommunication ;
- Au niveau des positions concurrentielles : la maitrise des technologies plus
performantes offre des avantages de cout ou permet une différenciation des produits ;
- Au niveau de la structure de l’espace concurrentiel : l’innovation provoque la disparition
du secteur des entreprises qui maitrisent mal cette évolution, et offre à de nouvelles
entreprises la possibilité de pénétrer le marché.
Toutes les technologies n’ont pas la même importance stratégique pour une entreprise et ne
méritent pas la même attention de la part du stratège.
- Les technologies de base qui sont connues de tous. Exemple : cassette vinyle ;
- Les technologies clefs qui sont à l’origine de la compétence distinctive de
l’entreprise. Exemple : le disque laser ;
- Les technologies émergentes qui peuvent remettre en cause les technologies
clefs.
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4-6-4. Cycle de vie des technologies
Comme les produits, comme les métiers, les technologies connaissent un cycle de vie qui passe
par trois phases : une phase de démarrage, une phase de développement, une phase de maturité,
voire de déclin.
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4-6-5. Le diagnostic technologique
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CHAPITRE 5 : LES STRATEGIES DE BASE
INTRODUCTION
L’entreprise met au point une stratégie qui indique comment réaliser les objectifs qu’elle a
choisis. Les activités qui en découlent intègrent les résultats du diagnostic interne et externe
qu’elle a préalablement mené. En effet, le but de toute stratégie est soit d’augmenter ou de
perpétuer un avantage concurrentiel initial, soit de créer avantage durable.
Le choix d’une stratégie est de savoir s’il est préférable d’essayer d’augmenter les performances
de l’entreprise sur les activités existantes plutôt que d’essayer d’apprendre un nouveau métier.
Ce choix illustre l’alternative fondamentale à laquelle se trouve confrontée toute entreprise :
spécialisation accrue dans son métier ou ouverture vers de nouvelles compétences au travers de
la diversification.
Lorsque l’entreprise a choisi de fonder ses activités sur un seul métier, elle met en œuvre des
stratégies de spécialisation. Mais cela ne veut pas dire qu’elle se « replie » sur un seul produit
ni sur un seul marché. Elle matérialise tout simplement les avantages concurrentiels qu’elle a
acquis dans son métier.
La spécialisation est une stratégie qui consiste à accroitre l’expérience cumulée d’une entreprise
dans son domaine d’activité d’origine.
Les stratégies de spécialisation reposent sur la maitrise d’un savoir-faire. Ce sont souvent les
seules stratégies de départ de nombreuses entreprises, soit parce que celles-ci ne disposent pas
de moyens suffisants pour développer de nouveaux métiers, soit parce que leurs dirigeants
préfèrent la sécurité d’un métier qui peut être limité mais solide (ce que traduit l’adage
populaire « lâcher la proie pour l’ombre »). Elles peuvent enfin, dans une optique de croissance,
être considérées comme un tremplin donnant aux entreprises la possibilité d’acquérir la taille
qui leur permettra de faire évoluer leur métier.
La matrice d’un savoir-faire confère en plus une expérience (technologique, commerciale, etc.)
qui permet l’entreprise de diminuer ses coûts (courbe d’expérience), donc de satisfaire le
marché dans de meilleures conditions. Les stratégies de spécialisation ne sont pas toujours
réalisables car elles dépendent principalement du degré de maturité du métier et de la
connaissance du marché.
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arriver l’entreprise peut : multiplier et diversifier les canaux de distributions ; exploiter
un autre segment de clientèle
- Stratégie de développement du produit : elle consiste pour une entreprise à offrir de
nouveaux produits complémentaires en vue de constituer une gamme de produits
destinés à la clientèle traditionnelle. Elle permet à l’entreprise de croitre grâce à la vente
de produits « nouveaux » sur ses marchés de base. Elle correspond à deux grands
politiques : une politique de produit nouveau et une politique de gamme.
-
5-2.les stratégies de diversification
5-2-1. Définition de la diversification
La diversification est définie par H.I.Ansoff comme l’entrée dans de nouvelles activités
correspondant à la fois à de nouveaux produits et à de nouveaux marchés.
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5-2-3. Quelques avantages liés à la diversification
- La diversification de placement : elle consiste pour une entreprise dont le métier de base
génère suffisamment de liquidités non seulement pour leur assurer une position
concurrentielle forte, mais encore pour leur permettre d’investir dans de nouveaux
métiers. La nouvelle activité doit présenter une rentabilité au moins égale à celle de
l’activité principale.
- La diversification de redéploiement : elle consiste pour une entreprise dont le métier
arrive à maturité à rechercher les activités qui, le moment venu, assureront leur
conversion.
- La diversification de confortement : elle à pour objet de permettre un renforcement des
activités de l’entreprise.
- La stratégie de survie : elle correspond à une nécessité pour les entreprises dont l’avenir
n’est plus assuré dans leur métier de base. Elles sont contraintes de se diversifier pour
assurer leur pérennité.
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5-3. Cas particulier des stratégies des secteurs en déclin
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CHAPITRE 6 : LES STRATEGIES DE CROISSANCE
Introduction
Le développement de l’entreprise s’appuie sur des choix stratégiques de base. Et compte tenu
de son métier, l’entreprise met en œuvre des stratégies de croissance qui répondent à des
objectifs généraux.
La croissance de l’entreprise est largement favorisée par l’élargissement de ses marchés mais
aussi par la croissance globale de l’économie.
6.2.2-L’économie d’échelle
L’innovation est la mise en œuvre de quelque chose de nouveau du point de vue de la technique,
de la vente ou de la gestion, avec création d’un chiffre d’affaires et d’un profit.
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- L’innovation technologique : nouvelles matières premières, nouveaux comprends,
nouveaux produits ou procédés de fabrication. Ex : la pilule contraception
- L’innovation commerciale : nouvelle présentation d’une production, nouveau mode de
distribution ou de promotion des ventes. Vente de montres hors circuit des bijoutiers-
horloges ; ventes par correspondance ;
- L’innovation organisationnelle : nouvelle procédure administrative, nouveau mode
d’organisation. Ex : la méthode kanban
- L’innovation institutionnelle : nouveaux systèmes ou normes initiés par les pouvoirs
publics. Ex : plan comptable, la création de l’EURL.
Elle concerne les activités substituables ou non mais situées au même stade de production.
C’est la forme de croissance la plus fréquente car elle n’implique pas forcément de changement
de technologie.
Elle concerne l’intégration d’entreprise située à des stades de production différents. Elle peut
s’effectuer en amont ou en aval de l’activité de l’entreprise qui en prend l’initiative.
Elle traduit une des formes de la stratégie de diversification. Elle s’effectue entre des entreprises
n’ayant aucun intérêt technique en commun, mais traduit plutôt la saisie d’opportunités de
profits.
41
6.4-Les modes de croissances
Si la croissance interne est le mode principale de croissance de l’entreprise, c’est aussi le plus
classique.
La croissance interne est la création par l’entreprise d’une capacité nouvelle qui résulte de
l’adjonction de moyens de production, de recherche ou de distribution supplémentaire crées de
toutes pièces grâce aux ressources propres de l’entreprise( financières, humaines et techniques).
Lorsque l’entreprise a choisi d’opérer seule sa croissance, elle s’appuie en général sur ses
métiers traditionnels (tant en termes de technique que de marchés) pour profiter :
- De la demande forte de ses produits : que le produit soit innovant ou non, l’entreprise
peut se trouver dans une de quasi-monopole sur les segments qu’elle vise. Pour satisfaire
le marché elle a besoin d’unités de production ou de distribution supplémentaire ;
- De ses efforts de recherche/développement : l’entreprise est conduite à investir pour
assurer le lancement des produits (issus de ses recherches ou liés à l’utilisation d’un
brevet) destiné à compléter ou équilibrer son portefeuille d’activités ;
- De ses capacités financières : l’entreprise qui dégage des marges d’autofinancement
importantes peut ainsi dynamiser son processus de production et de distribution. C’est
ce qui fait dire que la croissance finance la croissance ;
- De son potentiel humain : la qualité des hommes conditionne la croissance interne de
l’entreprise et favorise l’élaboration de projets nouveaux.
42
6.4.1.3-Quelques avantages de la croissance interne
La croissance externe se réalise par acquisition d’actifs existants (actifs matériels, immatériels
ou financiers). Elle implique donc des relations interentreprises : la croissance des unes entraine
bien souvent la disparition des autres. Dans un contexte économique où la concurrence
exacerbée provoque une certaine rigidité des marchés, la croissance externe devient l’arme
préférée des grands groupes, même si les PME y recourent aussi.
La croissance est dite externe lorsque l’entreprise devient propriétaire ou prend le contrôle
d’autres entreprises.
43
Acquérir rapidement des parts de marché supplémentaires, que ce soit pour contrer
l’offensive de concurrents sur le marché de base ou pour avoir accès à un marché
extérieur ;
Profiter des effets de synergie que produisent les installations techniques et assurer la
cohérence des efforts de recherche/développement, qui se traduisent par l’étalement des
couts ;
Avoir accès à des technologies nouvelles qui permettront d’accroitre les compétences
de l’entreprise ;
Accroitre la rentabilité des moyens mis en œuvre par l’élimination de concurrents, par
la restructuration des capacités (éventuellement excédentaire) du secteur auquel elle
appartient ;
Controler la régularité des approvisionnements ( tant en volume qu’en valeur) par
l’intégration vers l’amont et s’assurer des débouchés par l’intégration vers l’aval afin de
réduire les couts de diffusion
Utiliser un potentiel, mettre en œuvre une stratégie purement financière comme en
témoignent les nombreux « raids » boursiers ; opérés partout dans le monde.
Signalons une cause non économique : la crainte. De nombreux chefs d’entreprise pensent
qu’une société est condamnée si elle ne grandit pas. Pour assurer sa pérennité, l’entreprise
doit en absorber d’autres.
On note :
La prise de participation : c’est le fait pour une entreprise d’acquérir une partie du capital
d’une autre ;
44
La fusion : l’union de deux ou plusieurs entreprises pour donner naissance à une
entreprise nouvelle ;
L’absorption : l’achat d’une entreprise (entreprise absorbée) par une autre (entreprise
absorbante) ;
L’apport partiel d’actif : le fait pour une entreprise A d’apporter une partie de son
patrimoine à une autre entreprise B qui lui remet en contrepartie des actions ou parts
créées par augmentation de capital.
On distingue :
- La négociation bi ou multilatérale : une entreprise qui cherche à acquérir une firme non
cotée en bourse négocie son rachat directement avec les propriétaires ;
- L’O.P.A (l’offre public d’achat) : l’offre faite par une entreprise aux actionnaires d’une
autre entreprise de leur racheter leurs actions à un cout supérieur au cout de la bourse ;
- L’O.P.E (offre public d’échange) : elle poursuit les meme objectifs que l’O.P.A sauf
que celle-ci propose ses titres en échange de ceux de la société visée ;
- L’O.P.V. (l’offre public de vente) : elle permet la prise de participation dans une
entreprise nouvellement introduite en bourse puisque ses titres sont mis en vente
publiquement.
6.5.1-Le groupe
45
6.5.2-La holding
Une holding est une société purement financière qui gère des participations (majoritaires ou
minoritaires) dans d’autres entreprises.
De plus, une position dominante sur le marché rend parfois l’entreprise sujette aux attaques des
groupements d’intérêt public au nom de l’écologie ou de la défense du consommateur, et aux
attaques des entreprises de son secteur d’activité pour pratiques contraire à la libre concurrence
(fixation des prix, distribution,…). C’est pourquoi certains Etats limitent la croissance de
l’entreprise en appliquant des législations « antitrust ».
Les changements de l’environnement conduisent les entreprises à opérer pour assurer leur
développement lorsque ce n’est pas leur survie. La sous-traitance est la forme la plus connue ;
mais elle n’est pas la seule.
La coopération interentreprises concerne aussi bien les grands groupes que les PME-PMI. Elle
se traduit par quatre formules principales types de coopération (alliance de long terme inter-
entreprises en vue de la réalisation d’activités communes) :
Le partenariat financier : forme de partenariat qui se traduit principalement par une aide
en capital et/ou par des crédits d’équipement ;
Le partenariat technologique : il consiste pour une entreprise à mettre à la disposition
de petite société les compétences de ses laboratoires, de ses chercheurs pour rechercher
des synergies et/ou pour permettre une meilleure diffusion d’une innovation par le biais
46
de transferts de technologie. Il peut aussi se traduire par des accords de licence. L’accord
de licence permet au bénéficiaire d’améliorer sa position de marché au moindre cout en
utilisant la compétence d’une autre entreprise moyennant le versement des royalties.
Le partenariat de coopération : il consiste pour des entreprises à conjuguer leurs efforts
particulières à l’exportation. Il consiste aussi pour des groupes ou des PME à fusionner
de façon égalitaire (fusion 50/50) pour rester compétitifs.
Le partenariat essaimage : elle consiste à inciter les salariés d’une entreprise à créer leur
propre entreprise en leur apportant l’aide technique, financière, logistique nécessaire.
C’est aussi une solution pour contrer les effets pervers de la concentration.
6.7.2-La sous-traitance
Définition : la sous-traitance est un contrat par lequel une entreprise (donneur d’ordre)
confie à une autre entreprise ( sous-traitant) la réalisation de certaines taches suivant un
cahier de charge.
47
La sous-traitance de capacité : la sous-traitance est dite de capacité lorsque
l’entreprise donneur d’ordre, bien qu’équipée elle-même pour fabriquer un
produit, préfère avoir recours à une autre entreprise en cas de suractivité ou de
manière habituelle parce qu’elle ne veut pas investir ;
La sous-traitance de spécialité : la sous-traitance est dite de spécialité lorsque le
donneur d’ordre fait appel à un spécialiste car il ne dispose pas des compétences
internes nécessaires.
48
CHAPITRE 7 : LES STRATEGIES D’INTERNATIONALISATION
Introduction
Tous ces avantages concurrentiels procurent des économies d’échelle à l’entreprise, qui se
manifestent non seulement par la production en grande série, mais aussi au niveau des dépenses
d’approvisionnement, de mercatique, de recherche et de ressources financières.
49
L’entreprise adopte au niveau international une démarche mercatique. Elle cherche par le biais
d’études de marché à détecter les besoins qu’elle peut et sait satisfaire. En particulier, elle
détermine quels sont les pays qui sont susceptibles d’avoir les mêmes réactions vis-à-vis de ses
produits que les consommateurs de son marché de base. A ce niveau, deux alternatives s’offrent
à l’entreprise : soit de s’internationaliser avec un produit existant, soit elle choisit un produit
nouveau.
L’étude des marchés étrangers suppose la collecte d’informations spécifiques tant au niveau
macro que microéconomique (PNB, taux de chômage, évolution des prix et des salaires,
structure de la concurrence). Pour ce faire, l’entreprise dispose de plusieurs sources
d’informations.
Parfois, l’internationalisation de l’entreprise est tributaire de sa place sur son marché d’origine
mais aussi de l’état des marchés extérieurs. Ainsi, l’internationalisation permet le
développement de l’entreprise lorsque le marché du produit est saturé ou lorsqu’une
réglementation limite le développement de l’entreprise.
50
Mais notons que le rythme de l’internationalisation dépendra des ressources (financières,
humaines et techniques) consacrées à cette fin.
La première étape est l’exportation, que l’entreprise s’adresse à un intermédiaire qui la décharge
de toutes les opérations de transfert des produits vers l’étranger ou qu’elle maitrise tout ou en
partie ces opérations. La recherche d’un volume d’échange supérieur conduit l’entreprise à
privilégier des relations contractuelles avec ses partenaires étrangers. Et enfin, l’investissement
direct (tant de distribution que de production) permet, dans une dernière étape, d’intégrer le
processus dans la politique générale de l’entreprise.
Il y a deux manières de se lancer dans l’exportation : l’entreprise peut faire appel à des
intermédiaires spécialisés dans l’import-export (exportation indirect) ou se charger elle-même
de vendre à des prospects étrangers. Une formule intermédiaire est l’exportation concertée,
lorsque l’entreprise vend en coopération sur des marchés extérieurs.
L’exportation direct : vente direct avec appui à l’étranger (filiale commerciale, agent
exclusif,…). Elle permet à l’entreprise d’avoir la maitrise de ses débouchés extérieurs
sans pour autant investir localement. Elle prend la forme de :
- Vente direct (l’importateur répond directement à la demande des entreprises
étrangères ;
- Vente par mandat : l’entreprise utilise les services d’un agent commercial chargé
d’agir en ses lieu et place, ou d’un commissionnaire qui bénéficiera d’une
exclusivité territoriale ;
L’exportation indirecte : elle est utilisée par une entreprise qui démarre ses activités à
l’étranger. L’objet est de supporter un minimum de risque soit parce qu’elle ne possède
pas les structures en personnel nécessaires, soit parce que ses capacités de financement
sont insuffisantes. Elle est réalisée par l’intermédiaire d’un commissionnaire, d’un
51
importateur distributeur, d’une cession de licence, du portage (partenariat noué entre les
GE et les PME et ayant pour objet la mise à disposition, moyennant redevance, du
système de distribution du partenaire le plus important ;
L’importation concertée : elle repose sur la coopération entre entreprises de même
nationalité, agissant dans la plupart des cas dans des domaines d’activité liés. Elle prend
principalement deux formes : le groupement d’exportateurs (dont l’objet est de
rassembler des capacités et des moyens pour ventre collectivement à l’étranger) et le
portage (consiste à utiliser les réseaux commerciaux d’un grand groupe à l’étranger pour
exporter par leur canal) ;
Les stratégies d’investissement direct visent non seulement à satisfaire la demande locale mais
aussi à matérialiser la présence de l’entreprise hors de son pays d’origine pour bénéficier de
conditions politiques, économiques, sociales plus avantageuses. On distingue deux types
d’implantation :
52
La filiale de production : il s’agit d’une société industrielle et commerciale dont les liens
avec la société mère sont plus ou moins étroits (brevet, achats de produits semi-
finis,…) ;
La filiale de distribution qui est le premier stade de développement autonome de
l’entreprise à l’étranger. Elle a pour objet de vendre en jouant le role de l’importateur
des produits fabriqués par la maison mère et parfois d’assurer une assistance d’après-
vente.
Les multinationales sont à l’origine de grandes entreprises nationales exerçant leurs activités
dans des secteurs concentrés. Elles sont présentes dans le secteur primaire (Exxon, total, coca
cola,…), secondaire (général Motors, Thomson,…) et tertiaire (crédit lyonnais, BN.P,…). Les
multinationales sont originaires des Etats-Unis, d’Europe, mais aussi des nouveaux pays
industrialisés comme le Brésil, le Mexique, la Corée.
L’E.M.N est un groupe d’entreprises dont les activités, s’étendent à de nombreux pays, sont
conçues, organisées et conduites à l’échelle mondiale.
Les gouvernements des pays d’accueil mènent des politiques très contrariées vis-à-vis des
E.M.N : les uns n’en ont aucune et semblent livrer leur pays aux multinationales en dépit de
leur endettement grandissant, mais la plupart effectuent un calcul économique lié aux bénéfices
qu’ils tirent de leur présence, face aux tensions qu’elles génèrent.
53
Tableau des conséquences de la multinationalisation pour les pays d’accueil
Bénéfices retirés par les pays d’accueil Sources des tensions entre E.M.N
et d’accueil
54
CHAPITRE 8 : LA PLANIFICATION
Introduction
Nous avons montré précédemment l’importance de l’analyse stratégique. En effet elle aide à
concevoir les stratégies possibles d’une part, et elle permet à l’entreprise d’acquérir des
avantages concurrentiels pour un meilleur développement d’autre part. Pour plus d’efficacité et
de cohérence, la mise en œuvre de la stratégie peut s’effectuer dans le cadre de la planification.
8.1.1-Nature de la planification
8.1.1.1-definition de la planification
La planification consiste à concevoir un futur possible désiré ainsi que les moyens d’agir.
Par exemple, un plan à long terme est avant tout une volonté d’agir en vue de modifier le cours
des évènements avec profit.
8.1.1.2-Caractéristiques
La planification peut prendre différentes formes compte tenu de la diversité possible des plans.
Ces plans peuvent différer selon :
- La durée : toute entreprise peut concevoir des plans à court terme (1 an), à moyen terme
(2 à 5ans) ou à long terme (5 à 10 ans). Mais les plans à long terme sont généralement
55
précis mais offrent plus de choix à l’entreprise au niveau stratégique, alors que les plans
à court terme sont souvent plus détaillés mais réduisent le plan stratégique ;
- Le domaine : la planification peut s’appliquer uniquement à une fonction particulière de
l’entreprise. Ex : le plan de production, le plan de lancement d’un produit ;
- L’organisation : la planification peut être organisée de façon formelle ou informelle et
de façon plus ou moins détaillée.
La planification oriente et stimule l’action. A cet effet, elle assure trois fonctions principales :
une fonction d’adaptation et de cohérence, une fonction de performance et une fonction de
management et de communication.
La planification devra assurer une cohérence économique, c’est-à-dire la comptabilité entre les
moyens, notamment financiers dont elle dispose et les objectifs qu’elle poursuit, mais elle devra
également tenir compte des aspirations et des attentes du personnel pour assurer une meilleure
cohérence sociale.
La planification a également pour but d’améliorer les performances de l’entreprise. Elle doit
permettre d’optimiser les ressources de l’entreprise par une allocation favorisant la réalisation
des objectifs dans le cadre de la stratégie la plus adaptée au développement de l’entreprise.
Planifier, c’est diagnostiquer, choisir, organiser, impliquer. Dès lors, il apparait évident que la
planification constitue un instrument de management fondamental. Ainsi la planification doit
permettre la concertation et le dialogue en favorisant l’adhésion du personnel autour d’un projet
commun.
56
8.2-La mise en œuvre de la planification
Cependant la mise en œuvre de la planification diffère selon les entreprises. On peut constater
l’importance de certains facteurs dans l’organisation de la planification tels que la taille de
l’entreprise, la structure du pouvoir et d’autre part le poids de l’incertitude face à l’avenir.
8.2.1.1-Définition de la prospective
Les différents acteurs économiques d’un marché ont des préférences et des projets qui
généralement diffèrent. Dès lors, plusieurs futurs sont possibles : l’avenir est multiple et
indéterminé. Au-delà des tendances du passé, l’expression des rapports de force entre ces
différents acteurs vont créer le futur.
La démarche prospective envisage ces processus dans la conception des scénarios possibles.
8.2.1.3-Critique de la prévision
Les prévisions sont fondées sur les données du passé qui ne sont plus valables. Trois principales
causes d’erreurs des prévisions économiques peuvent être envisagées :
- L’inexactitude des données : les données statistiques sont souvent communiquées sans
prévision de l’erreur d’estimation ;
57
- Une prévision parcellaire et quantitative : les prévisions ne retiennent qu’un nombre
limité de variables explicatives qui sont généralement de nature quantitative, elles
n’intègrent pas les prévisions sociales et politiques. Une vision globale et qualitative
devient nécessaire ;
- L’explication du futur par le passé.
La planification procure à l’entreprise de nombreux avantages. Mais elle n’est pas une méthode
de miracle : elle a ses limites et ses dangers.
58
CHAPITRE 9 : L’HOMME ET L’ENTREPRISE
Introduction
De leur côté, les salariés se heurtent à de réelles difficultés : crainte du chômage, sentiment de
baisse du pouvoir d’achat. Tous ces facteurs provoquent le dysfonctionnement dans
l’entreprise, suscitent des insatisfactions, des attentes et des exigences nouvelles.
Les entreprises ont pris conscience que le personnel est leur première ressource stratégique et
qu’il faut concilier l’idée d’efficacité avec celle de motivation des hommes. Et le social occupe
désormais une grande place dans le management de l’entreprise.
Les entreprises ont conscience de l’importance stratégique des ressources humaines à travers
deux dimensions : l’homme est à la fois une ressource qu’il faut développer et un cout qu’il faut
maitriser.
- L’homme est la clé du succès de l’entreprise en ce sens qu’il est un facteur clef de succès
en termes de performance économique et en termes de stratégie internationale.
- L’homme représente une contrainte économique et sociale : tout problème de
l’entreprise peut se ramener à un problème humain : celui qui met en jeu des hommes
et ou celui qui peut être résolu par des équations financières ou techniques.
EX : choix des investissements. De plus les couts sociaux constituent une charge de plus en
plus importante pour une entreprise.
59
9.1.2-Attitudes à l’égard du travail
- Dans la conception du travail « maudit », le travail est dégradant, aliénant, mais c’est
une nécessité : sa fonction économique est d’assurer l’existence du travailleur ;
- Dans la conception du travail « souverain », le travail est un moyen de réalisation de
soi, il permet l’épanouissement des tendances créatrices de l’homme.
9.2-Les motivations
9.2.1-Définition de la motivation
La motivation se définit comme ce qui pousse l’homme à travailler (du point de vue du
salarié).
Selon Taylor et l’école classique, l’homme est un être rationnel. S’il travaille c’est qu’il y
est contraint pour obtenir un salaire qui lui permette de satisfaire des besoins matériels. Il
s’agit d’une motivation économique.
Pour E. Mayo et l’école des relations humaines, l’homme est un être social qui vit en
interdépendance avec les autres. Il a besoin de considération et de liberté. La clef de la
motivation réside dans de bonnes relations non seulement entre chefs et subordonnés mais
aussi entre travailleurs.
Selon D. Mc Gregor, deux conceptions de l’homme au travail peuvent être envisagées (la
théorie x et la théorie y) et qu’il en découle deux styles de direction :
- La théorie x : l’homme a une aversion innée pour le travail et il fera tout pour l’éviter.
Dans ce fait il a besoin d’être contrôlé et puni. Un système de contrôle et de sanctions
permet d’obtenir du travailleur qu’il fasse l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs
de l’entreprise.
60
- La théorie y : l’individu moyen n’a pas l’aversion innée pour le travail : le travail n’est
pas en soi ni agréable ni déplaisant. L’attitude de l’homme devant le travail résulte de
l’expérience ; c’est-à-dire que si l’homme n’aime pas le travail, c’est qu’il a été conduit
à ne pas l’aimer. Pour ce faire, l’entreprise choisira une organisation moins formelle et
plus simple reposant sur une participation du personnel à la fixation des objectifs, des
responsabilités décentralisées, un management basé sur la confiance.
Pour motiver le personnel de l’entreprise, il n’y a pas une solution unique, mais plusieurs
qui peuvent être mises en œuvre conjointement.
Cercles de qualités : réunion périodique de petits groupes de salariés ayant pour but de
réfléchir à la qualité des produits et les méthodes de l’entreprise, ainsi que sur les moyens à
mettre en œuvre pour améliorer cette qualité.
Projet d’entreprise : synthèse des grandes priorités économiques et sociales que l’entreprise
se donne. Il indique les voies et moyens qu’elle entend adopter.
Motiver l’homme devient un objectif prioritaire pour l’entreprise. Pour ce faire, différents
moyens sont à sa disposition. Pour les mettre en œuvre, les dirigeants peuvent recourir à
toute une pano plie de styles de management.
61
9.3.1-Le leader
Dans une entreprise, le leader est la personne qui dirige et organise les activités d’un groupe
dont il est responsable.
- le style laxiste (laisser faire) : le leader n’exerce pas réellement de pouvoir. Il laisse les
décisions se prendre et les choses se faire sans intervenir. Il fournit au groupe des
informations qui lui sont demandées. Il ne communique pas ses appréciations.
62
CHAPITRE 10 : LE CLIMAT SOCIAL DE L’ENTRPRISE
Introduction
Il règne dans l’entreprise un certain climat social qui se caractérise par des situations
conflictuelles ou non, et qui peut se traduire par un absentéisme, une rotation du personnel, un
niveau de qualité, une solidarité entre les membres du personnel.
Il est de plus en plus admis qu’une condition de « bon » climat social repose sur le dialogue
entre partenaires sociaux. En effet, si l’une des deux parties (salariés ou employeur) impose son
point de vue, cela créera des rigidités préjudiciables au fonctionnement et développement
harmonieux de l’entreprise.
On mesure la qualité du climat de l’entreprise par des indicateurs que l’on retrouve dans bilan
social. Si ce climat se dégrade, il sera facteur de conflits qui devront se résoudre par une
négociation. La négociation a longtemps été la conséquence d’un conflit au sein de l’entreprise
alors qu’une gestion moderne en fait un instrument de dialogue régulier destiné à prévenir les
éventuels conflits.
Le climat social se définit comme l’ambiance, l’atmosphère, le moral qui règne dans
l’entreprise
10.1.2-L’indicateur social
L’appréciation du climat social d’une entreprise est très subjective. Elle varie en fonction des
impressions personnelles des observateurs. Pour avoir une vue plus objective de la situation
social de l’entreprise, on peut mesurer son climat à l’aide d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs.
Ces indicateurs sociaux ne doivent pas être considérés isolement : il faut constituer une batterie
d’indicateurs et analyser leur évolution.
63
10.1.2.1-Quelques indicateurs sociaux quantitatifs
Ils sont révélés par enquêtes auprès du personnel et les entretiens annuels d’évaluation.
Le bilan social est document qui récapitule les principales données chiffrées permettant
d’apprécier la situation de l’entreprise dans le domaine social, d’enregistrer les réalisations
effectuées et de mesurer les changements intervenus au cours de l’année écoulée et des deux
années précédentes.
10.2-Conflits et négociations
10.2.1-Définition du conflit
Un conflit est opposition d’intérêt dont la solution peut être recherchée par la violence, par la
négociation ou par recours à une tierce personne.
64
10.2.2-Définition de négociation
Mais la négociation peut aussi exiger, en absence même de tout conflit, dans le cadre de la
politique contractuelle.
10.2.4.1-Définition de la grève
La grève est la cessation collective ou concertée du travail par les salariés pour contraindre
l’employeur par ce moyen de pression à reconnaitre leurs revendications.
65
- la grève de solidarité : elle est une grève de sympathie pour soutenir soit un salarié en
conflit avec la direction, soit l’action des salariés d’une autre entreprise ou d’une autre
branche ;
- la grève d’avertissement : elle est en générale un arrêt de travail de courte durée (moins
de 24 heures) destinée à faire la preuve de la force des travailleurs, avant l’ouverture
des négociations pour renforcer le pouvoir contractuel des syndicats ;
- la grève du harcèlement : elle consiste en petit débrayages surprises dans les secteurs
différents de l’entreprise pendant une période de temps relativement longue ;
- la grève surprise : elle déclenchée brusquement sans pourparlers préalables.
Toute négociation peut être découpée en plusieurs étapes : la phase de préparation, l’étape
d’ajustement, la phase d’engagement, et la phase d’arrangement (ou de conclusion).
Les trois autres phases peuvent être regroupées dans le tableau suivant :
En cas d’échec de la négociation, un conflit peut être résolu par la conciliation, la médiation ou
l’arbitrage.
66
-la conciliation règlementaire consiste à porter le conflit devant une commission de conciliation
composée des représentants des salariés et des employeurs en nombre égal et des représentants
du ministère du travail. Elle aboutit à la rédaction d’un procès-verbal de conciliation ou de non-
conciliation.
-la médiation est une procédure de règlement des différends collectif s du travail qui consiste à
demander l’avis d’un tiers qualifié : le médiateur étudie le problème et recommande une
solution. Les parties ont huit jours pour récuser sa recommandation. A défaut, la
recommandation doit être appliquée comme une convention collective.
-l’arbitrage : elle est une procédure facultative de règlement des conflits collectifs du travail
consistant à confier à un tiers choisi d’un commun accord par les parties, la solution du conflit.
La décision ou sentence arbitrale publiée s’impose aux parties. On peut aussi recourir à
l’arbitrage si une conciliation échoue. La médiation ne peut s’appliquer que s’il n’y a pas eu
d’arbitrage.
67
CHAPITRE 11 : NATURE, CULTURE ET PROJET D’ENTREPRISE
INTRODUCTION
Culture et projet d’entreprise sont deux aspects d’une même réalité : il n’y a pas de projet
d’entreprise sans une mise en cohérence avec la culture existante dans l’entreprise. Le projet
d’entreprise prolonge et actualise la culture. Il apparait clairement dans la conscience collective,
contrairement à la culture qui est sous - jacente.
- la culture d’entreprise est l’ensemble des attitudes communes à tous les salariés dans leur
contexte de travail.
- L’identité est formée par des signes de reconnaissances qui caractérisent l’entreprise
dans son environnement.
L’identité selon le cas, est un nom, un lieu, un logo, une technologie ou une réussite
durablement attachée à une organisation.
Les signes culturels sont les expressions concrètes de la culture. Ils comprennent :
68
- Les mythes et légendes : anecdotes relatives à la fondation de l’entreprise, l’action
exemplaire d’un salarié ;
- Les héros (personnages des mythes) : dirigeants fondateurs, salariés performants,…
Le projet d’entreprise est la synthèse des grandes priorités économiques et sociales que se
donne l’entreprise.
Le projet d’entreprise comporte trois niveaux : le dessein ; les valeurs et les plans.
- Le dessein : il précise le rôle que l’entreprise entend remplir et répond à ces genre de
question : « à quoi servons-nous ? » ; « à qui sommes-nous utiles ? » ; « que voulons-
nous apporter à notre environnement actuellement et dans le futur ? » ;
69
- Les plans d’action : ils traduisent le dessein de l’entreprise par une liste d’engagements ;
- Les valeurs : elles sont mises en exergue par les plans d’action. Les valeurs modèlent
les attitudes et comportements de l’ensemble du personnel.
De nos jours, l’entreprise doit démontrer en permanence qu’elle est meilleure que les autres.
Elle doit mobiliser l’ensemble de son personnel pour améliorer sa performance en faisant
converger les énergies dans une direction commune.
- La phase de diffusion : elle matérialise le projet. Le projet est exposé dans différents
supports tels que le journal d’entreprise, affichage, l’audiovisuel ;
- La phase d’action : elle débute par des réunions au niveau de chaque équipe ;
- La phase d’évaluation : consiste en des contrôles de performances de la réalisation des
plans d’action ;
- La phase de valorisation met en valeur les actions les plus efficaces et leurs acteurs, en
tenant compte du style et de la culture d’entreprise.
70
CHAPITRE 12 : ROLE ET RESPONSABILITE DE L’ENTREPRISE DANS LA
SOCIETE
INTRODUCTION
L’entreprise ne vit pas sur une ile déserte coupée du reste du monde. Elle est tout au contraire
complètement imbriquée dans son environnement dont elle n’est pas la seule intervenant.
Toutes les composantes ont des intérêts qui leur sont propres : intérêt général et intérêts
particuliers ne sont pas forcément identiques ; profit immédiat et prise en compte de l’équilibre
écologique ne sont pas forcément liés. Il peut donc exister des relations conflictuelles entre ces
intérêts opposés.
Si l’entreprise n’est qu’une des composantes de la société, elle n’en est pas moins un acteur
important.
Une entreprise en bonne santé crée de la richesse autour d’elle : pour ses fournisseurs, ses sous-
traitants, ses salariés,…. Elle contribue au développement de sa région.
Pour se faire accepter par son environnement, l’entreprise peut s’engager également dans les
opérations de mécénat.
71
12.1.1-Responsabilité sociale de l’entreprise
Les décisions de l’entreprise ne sont pas neutres sur la société environnante. La responsabilité
sociétale de l’entreprise est la responsabilité de l’entité entreprise vis-à-vis de son
environnement.
L’entreprise n’est redevable qu’à ceux qui contrôlent son capital (ses actionnaires) ; mais elle
est aussi responsable vis-à-vis de ses partenaires socioéconomiques : salariés, clients,
fournisseurs, collectivités locales.
Elle ne doit pas sacrifier les intérêts à long terme de la société au profit de ses propres intérêts
à court terme.
12.1.2-Le lobbying
Il plaide la défense d’un intérêt privé auprès des détenteurs de l’intérêt général.
Les lobbyistes sont intermédiaires entre une entreprise, un syndicat professionnel ou association
et le pouvoir politique ou administratif. Ils cherchent à peser sur les décisions des pouvoirs
publics. On parle aussi de « groupes de pression » ou de réseaux d’influence.
12.2-L’entreprise et l’emploi
L’entreprise a une responsabilité sociétale vis-à-vis de l’emploi : elle peut créer des emplois ou
au contraire être source de chômage. Cette création (ou suppression) induit la création (ou la
suppression) d’autres emplois en amont et en aval. Le problème de l’emploi est donc la première
source de divergence entre les intérêts de l’entreprise et les intérêts de la collectivité.
La société de consommation est une société dans laquelle la consommation devient le but ultime
de la vie et de l’activité du système économique. Tous les éléments de la vie quotidienne sont
des occasions de consommer : les enfants, la sexualité, l’amitié deviennent dans les images
publicitaires de simples accessoires des marchandises.
72
Les relations entre l’entreprise et la société de consommation s’expriment à travers les produits
dont elle est responsable, la pollution qu’elle peut engendrer, la publicité et le mécénat, les
relations avec les associations de consommateurs.
L’entreprise est responsable des produits qu’elle fabrique, ceux-ci pouvant améliorer la qualité
de vie des consommateurs (ex : les médicaments) ou au contraire être dangereux (ex : appareil
ménagers). Ils peuvent aussi être nocifs pour la santé et constituer pour la société un cout et un
gaspillage important. Les pouvoirs publics sont amenés à intervenir pour défendre les
consommateurs et règlementer la qualité des produits.
Une entreprise doit être consciente des risques de pollution qu’elle fait courir à son
environnement : pollution accidentelle ou liée à l’activité de l’entreprise. Elle doit prendre les
précautions qui s’imposent et faire face rapidement au cas où ces précautions s’avèrent
insuffisantes. Les pouvoirs publics de leur côté doivent intervenir pour défendre l’intérêt
général.
Les acheteurs sont considères aujourd’hui comme des consommateurs, des acteurs
économiques à part entière. Cette mutation résulte de l’action des consommateurs : la
consommation (action des consommateurs, notamment au moyen d’associations et
d’organisation en vue de faire prendre en considération leurs points de vue par les pouvoirs
publics et par les professionnels).
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12.3.3.1-Les actions des associations des consommateurs
Les principaux moyens d’action des associations de consommateurs sont le boycottage, l’action
en justice, l’information et la formation, les relations avec les entreprises et les pouvoirs publics.
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