La Versification 1ere Annee CAFOP 2023 D - Odienné

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MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

ET DE L’ALPHABETISATION Union - Discipline - Travail

Direction Régionale d'Odienné 1ère année

CAFOP SUPERIEUR D'ODIENNÉ


ANNEE SCOLAIRE 2023-
2024

MODULE 1: MAÎTRISE LINGUISTIQUE POUR UNE PRATIQUE


DIDACTIQUE EFFICACE

EXPOSE DE FRANÇAIS

THÈME :
LA VERSIFICATION

PRESENTÉ PAR : PROFESSEUR :

N'GOUAN EHIA CATHERINE M. Patrice SAORE


N'ZI ADJOUA SOLANGE
BOHOUSSOU KONAN SYMPHORIEN

CAFOP Supérieur d'Odienné : 1ère Année Page 1


SOMMAIRE
Pages
Introduction.....................................................................................................3
I. L’étude des vers et des strophes..........................................................4
1. La mesure des vers.........................................................................4
 La règle du -e- muet..............................................................4
 La diérèse..............................................................................4
 La synérèse............................................................................5
2. Les différents types de vers............................................................5
3. Du vers à la strophe .......................................................................6
 La strophe..............................................................................6
 La forme de la strophe...........................................................7
II. L’architecture sonore : l’étude des sonorités.....................................7
1. La rime : cas particulier d’écho sonore..........................................7
 Définition de la rime.............................................................8
 Qualité de la rime..................................................................8
 Le genre des rimes................................................................8
 La disposition des rimes........................................................8
2. L’unité sonore................................................................................9
 Définition .............................................................................9
 L’allitération..........................................................................9
 L’assonance.........................................................................10
 L’hiatus...............................................................................10
III. Le rythme du texte en vers.................................................................10
1. L’accent.........................................................................................10
 L’accent fixe........................................................................10
 L’accent mobile...................................................................11
2. La coupe.......................................................................................11
3. L’enjambement.............................................................................12
4. Le rejet et le contre-rejet...............................................................12

CONCLUSION..............................................................................................12

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INTRODUCTION

Dans la formation de la maitrise linguistique pour une pratique didactique efficace, il


nous est demandé l'étude sur la versification. Celle-ci, est l'ensemble des règles et des
techniques d'écriture qu'utilisent les poètes, depuis le milieu du XIX e siècle, pour
travailler sur les sonorités afin qu’elles contribuent à la création du sens et à la
musique des vers.
Dans notre analyse, nous essayerons d'étudier les grands axes de la versification.

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I- L’ÉTUDE DES VERS ET DES STROPHES

Le vers est un ensemble de syllabes ou de pieds formant une unité rythmique.


C'est à dire est un ensemble de petits mots qui se prononce en une seule fois formant
des mots phonétiques.
Exemple : C’était l’heure tranquille où les lions vont boire. (Victor Hugo)

1. la mesure des vers

Pour mesurer un vers, il faut compter les syllabes prononcées (ou mètre) :
Exemple : C’était l’heure tranquille où les lions vont boire. (Victor Hugo)
► c’é / tait / l’heu / re / tran / qui / lle où / les / li / ons /vont / boire.
Cependant, il faut tenir compte de trois particularités:
- la règle du «e» muet,
- La synérèse,
- la diérèse.
 la règle du «e» muet,

À l’intérieur d’un vers :


- on compte la syllabe qui se termine par un « e » muet si la syllabe suivante
commence par une consonne,
- on ne la compte pas si la syllabe suivante commence par une voyelle.
- À la fin d’un vers, on ne compte jamais le « e » muet.
Exemple : Il tire, traîne, geint, tire encore et s’arrête. (Victor Hugo)
— Les –e– colorés en bleu sont comptés
— Les –e– colorés en rouge ne sont pas comptés

 Diérèse et Synérèse
- La Diérèse:
Elle permet de faire le découpage des diphtongues en deux syllabes
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Exemple : million → | mil | li | on|, nation → | na | ti | on|
- La synérèse
Elle permet décrire les diphtongues en une syllabe
Exemple : million → | mil | lion|, nation → | na | tion|
NB: Pour utiliser la diérèse et la synérèse, il faut que dans le vers, se trouve au moins
une diphtongues (tion, sion, ion, ui, ia, ie) et le découpage syllabique donne un
nombre impaire.
Exemple : '' |la| pé|né|tra|tion| de| la| sè|ve| sa|cret| '' : tiré du poème les
contemplations de Victor Hugo
Dans cet exemple, nous avons une diphtongue qui est le (tion) et le découpage des
vers en appliquant la synérèse, donne 11 syllabes, donc vers impaire. Ce qui n'est pas
normale, car le coupage des vers contenants une diphtongue doit obligatoirement donner
un vers paire.
De ce faite, nous appliquons la diérèse qui permet de découper la diphtongue (tion) en 2
syllabes (i|on), ce qui nous permets d'obtenir 12 syllabes, donc vers paire.

2 - Les différents types de vers:

La désignation de la plupart des vers provient du décompte des syllabes :


- Monomètre (vers d’une syllabe),
- dissyllabe (vers de deux syllabes),
- trisyllabe (vers de trois syllabes),
- quadrisyllabe (vers de quatre syllabes),
- pentamètre (vers de cinq syllabes),
- hexamètre (vers de six syllabes),
- heptamètre (vers de sept syllabes),
- octomètre (vers de huit syllabes),
- ennéasyllabe (vers de neuf syllabes),
- décasyllabe (vers de dix syllabes),
- hendécasyllabe (vers de onze syllabe),
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- alexandrins (vers de douze syllabes).
Les vers ont le plus souvent un mètre pair (les plus fréquents ont douze, dix, huit
syllabes) :
Le vers de douze syllabes, l’alexandrin. C’est le plus long vers régulier. Il peut donner
du calme ou de la majesté au sujet traité.
Le vers de dix syllabes, le décasyllabe. C’est le vers le plus couramment employé.
C’est un alerte, léger, qui convient surtout à des poèmes courts.
Le vers de huit syllabes, l’octosyllabe. On l’emploie encore aujourd’hui pour la poésie
légère, pour les chansonnettes.
Les vers de six, quatre, deux syllabes s’emploient rarement en série continue. Ces vers
très courts sont utilisés pour contraster avec des vers plus longs et créer ainsi un effet de
surprise, de brièveté. Dans tous les autres cas, on parle de vers impairs.

3- Du vers à la strophe

- La strophe
La strophe est l’ensemble constitué par un nombre de vers limité, avec une disposition
fixe des rimes et des mètres, et, qui peut se reproduire indéfiniment.
La strophe comprend en général de quatre à quatorze vers. En principe, le poète
choisit librement le schéma de la première strophe qu’il est tenu de respecter dans la
suite du poème.
Voici les principales strophes :
 le distique : 2 vers ;
 le tercet : 3 vers ;
 le quatrain : 4 vers ;
 le quintile : 5 vers ;
 le sizain : 6 vers ;
 le septain : 7 vers ;

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 le huitain : 8 vers ;
 le dizain : 10 vers.

- La forme de la strophe
 Des strophes carrées : (composées de 6 vers de 6 syllabes, 8 octosyllabes, 10
décasyllabes, 12 alexandrins) qui donnent l’impression de la force, de la
plénitude et de la cohésion.
 Des strophes horizontales : (composées de 4, 5 ou à la rigueur 6 alexandrins)
qui donnent l’impression de la durée, de l’étendue, de la majesté. C’est la strophe
de la nostalgie, des regrets, c’est la stance des adieux à la vie.
 Des strophes verticales : (par exemple: 8 vers de deux syllabes, 10 vers de trois
syllabes, 12 vers de 4syllabes) qui donnent l’impression d’un écoulement rapide,
d’une succession d’actes précipités, parfois fougueux et violents et parfois badins
et légers. C’est la strophe de la clochette et de la cascatelle.
 La strophe hétérométrique : elle est généralement en forme de cône renversé
c’est-à-dire qui va des vers longs aux vers courts. La phrase tend à s’achever sur
les vers qui représentent comme l’épuisement du souffle.

II - L’ARCHITECTURE SONORE : L’ÉTUDE DES SONORITÉS

1- La rime : cas particulier d’écho sonore


- Définition de la rime
Homophonie (identité des sons) de la dernière voyelle accentuée du vers, ainsi que des
phonèmes qui, éventuellement la suivent. Elle est en elle-même une sorte particulière
d’accent, entant qu’elle est constituée de sons remarqués ou remarquables : elle est un
accent phonétique. C’est-à-dire que la rime ne saurait se contenter de sonorités banales
et qui passent inaperçues, sans trahir sa mission qui est de se faire entendre, de ponctuer
le vers soit en frappant soit en charmant l’oreille.

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- Qualité de la rime
 Rimes pauvres : elles sont constituées d’un seul phonème commun (un seul son-
voyelle) comme dans matin et chemin, pas et plats…
 Rimes suffisantes : elles sont constituées de deux phonèmes (deux sons)
communs comme dans brève et sève / ville et agile…
 Rimes riches : elles sont constituées de trois phonèmes (trois sons) et plus
comme dans image et hommage / patin et matin…

- Le genre des rimes et leur alternance


On appelle rime féminine celle qui se termine par un –e– (joue, loue), même si après le
-e- figure dans une marque du pluriel : s, nt (tues, ignorent).
On appelle rime masculine toutes les autres rimes (doux, vous).

- La Disposition des rimes:

La disposition de la rime est toujours placée en fin de vers. Elle crée un écho
Il existe trois(3) types de dispositions :
- Rime plate ou suivie:
Les mots qui riment sont dans des vers qui se suivent soit A/A/B/B.
- Rime croisée :
Les deux(2) mots sont alternées soit A/B/A/B.
- Rime embrassée :
une rime est placée « à l’intérieur » d’une autre soit A/B/B/A

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EXEMPLE DE RIMES

« Du palais d’un jeune Lapin (A) « Elle voulut aller sur les flots de la mer (A)
Dame Belette un beau matin (A) Et comme un vent bénin soufflait une embellie, (B)
S’empara ; c’est une rusée. (B) Nous nous prêtâmes tous à sa belle folie, (B)
Le Maître étant absent, ce lui fut chose aisée. » (B) Et nous voilà marchant par le chemin amer. » (A)

Jean de La Fontaine Paul Verlaine

« L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose (A)


Avec des coussins bleus. (B)
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose (A)
Dans chaque coin moelleux. » (B)

Arthur Rimbaud

2- L’unité sonore
- Définition
L’unité sonore est la réunion d’allitérations et d’assonances dans un ensemble de mots
ou de vers. Elle met en évidence une unité de sens et peut opposer un ensemble de mots
ou vers à un autre ensemble, ce qui crée des effets de sens.

 L’allitération
L’allitération est la répétition du même son-consonne. Son rôle essentiel est de
rythmer le vers, de constituer une trame sonore du poème. Elle peut créer une harmonie
imitative: elle évoque alors le bruit que ferait ce dont le poème parle. Elle peut aussi
suggérer une impression: c’est l’harmonie suggestive. Elle peut enfin produire un effet
humoristique. L’allitération sert d’abord à mettre en évidence une unité de sons.
Exemple : Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles (Pierre Corneille).
L’allitération en « f » et en« v » exprime le bruit des bateaux sur l’eau.

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 L’assonance
L’assonance est la répétition du même son-voyelle. Elle instaure des échos entre les
mots et, par là-même, installe des correspondances de sens entre eux. Combinée à
l’allitération, elle crée une musique des vers et met en évidence une unité de sons.
Exemple : Les âmes du Liban sont une symphonie (Charles Corm). Les voyelles
nasales « an,on, ym » évoquent une musique éclatante.

 L’hiatus
L’hiatus consiste dans la rencontre de deux voyelles appartenant au même mot (c’est
l’hiatus interne) ou à deux mots successifs (c’est l’hiatus externe).
Exemple : po|ète, ma|ïs.

III- LE RYTHME DU TEXTE EN VERS


À l’origine, la poésie était toujours accompagnée de musique. Les vers ont conservé
ensuite le rythme, donné par le jeu de l’accent, la coupe, l’enjambement, le rejet et le
contre-rejet.

1- L’accent
C’est l’augmentation de l’intensité de la voix sur une syllabe. En français, il porte sur la
dernière syllabe non muette d’un mot long ou d’un groupe de mots courts. Par ailleurs,
dans un groupe nominal ou verbal, le mot le plus important porte un accent de coupe. Le
nombre et la place des accents sont déterminants pour le rythme. On distingue deux
genres d’accents :
- L’accent fixe
Au XVIIe siècle, le vers classique supportait deux accents : l’un en son milieu qui est la
césure et l’autre à sa fin qui est la rime. Ces deux accents divisent le vers en deux
parties qu’on appelle hémistiches. Mais au XIXe siècle le vers ne supporte plus de
césure.

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Exemple :

Un jour sur ses longs pieds, // –allait je ne sais où /


Le héron au long bec, // –emmanché d’un longcou /
_(La Fontaine)
La partie colorée en vert est la 1ere Les deux tirets obliques « //
hémistiche »sont la césure
La partie colorée en bleu est la 2e Le seul tiret oblique « / » est
hémistiche la rime

- L’accent mobile
Le rythme est le mouvement du poème; il peut être l’image musicale du mouvement de
la pensée. Le rythme régulier peut être binaire lorsqu’il est coupé en deux par la césure
(c’est le cas de l’alexandrin classique), ternaire (comporte trois accents) ou tétramètre
(comporte quatre accents). Mais le rythme peut être aussi entrecoupé, lent, rapide,
progressif et peut exprimer la régularité, la monotonie ou la tristesse…
Exemple : Et vous donc Kadicha, multiple amphithéâtre,————Où le cœur
s’abandonne au vertige des cieux… (Charles Corm).

Et vous donc,‘ Kadicha,‘ multip‘ le amphithéâtre,‘


Où le coeur‘ s’abandon‘ ne au vertige‘ des cieux‘
C’est un tétramètre de rythme régulier qui exprime le calme dans la grotte de
“Kadicha”.
► Les « ‘ » désignent les accents mobiles.

2- La coupe
C’est un repos, une pause dans le vers. Elle se situe après chaque syllabe accentuée et
marque la fin d’une mesure. Les vers longs comportent plusieurs coupes: la plus
importante placée au milieu est appelée césure (voir l’exemple de l’accent fixe). Dans
l’alexandrin classique, la césure se situe après la sixième syllabe prononcée. Chacune

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des deux moitiés de l’alexandrin s’appelle un hémistiche comme on a déjà vu dans
l’accent fixe ci-dessus.

3- L’enjambement
Quand la pause finale n’accomplit pas le sens du vers et que l’on doive le continuer
dans le vers suivant, on dit qu’il y a enjambement.
Exemple : Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.
(Arthur Rimbaud)

4- Le rejet et le contre-rejet
On dit qu’il y a rejet lorsque le sens du vers se termine au début du vers suivant.
Exemple : Il est pris. — Oh! quel nom sur ses lèvres muettes
Tressaille ? Quel regret implacable le mord?
(Arthur Rimbaud)
Lorsque le sens du vers commence à la fin du vers précédent, on dit qu’il y a contre-
rejet.
Exemple : Souvenir, souvenir, que me veux-tu? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone. (Paul Verlaine)

CONCLUSION :

En définitive, il convient de retenir que la poésie et la versification sont


indissociables. Son étude, nous à permis de comprendre l'architecture sonore et le
rythme du texte en vers.

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