Corr Sujet 09

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Lycée Louis-Le-Grand, Paris

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

Problème no 9 : Suites

Correction du problème 1 – Convergence en un point fixe attractif d’une suite définie par une récurrence
(Adapté de CAPES 1998)

Partie I – Existence et convergence des suites récurrentes

1. (a) Soit, pour tout p dans N∗ , la propriété P(p): Ip+1 ⊂ Ip .


Soit p = 1. Alors I2 = f −1 (I1 ) = f −1 (I). Par définition, f −1 (I) est inclus dans le domaine de définition de
f , donc f −1 (I) ⊂ I = I1 . Ainsi, I2 ⊂ I1 . D’où P(1).
Soit p ∈ N∗ tel que P(p). Alors Ip+1 ⊂ Ip , d’où f −1 (Ip+1 ) ⊂ f −1 (Ip ), ainsi Ip+2 ⊂ Ip+1 . On en déduit
P(p + 1).
Par conséquent, P(1) est vraie, et pour tout p dans N∗ , P(p) entraîne P(p + 1). D’après le principe de
récurrence, P(p) est vraie pour tout p dans N∗ .
(b) Montrer que pour tout p ∈ N∗ , Ip+1 ⊂ Ip .
• D’après la suite d’inclusions de la question précédente, pour tout p ∈ N∗ , Ip ⊂ I. Ainsi, A ⊂ I.
• Soit r un point fixe de f .
Soit, pour tout p dans N∗ , la propriété Q(p): r ∈ Ip .
Par définition, r est dans le domaine de définition de f , donc r ∈ I = I1 . D’où Q(1).
Soit p ∈ N∗ tel que Q(p). Alors r ∈ Ip . Or, f (r) = r, donc r ∈ f −1 ({r}). Ainsi, r ∈ f −1 (Ip ) = Ip+1 . D’où
Q(p + 1).
Par conséquent, Q(1) est vraie, et pour tout p dans N∗ , Q(p) entraîne Q(p + 1). D’après le principe de
récurrence, Q(p) est vraie pour tout p dans N∗ .
Ainsi, pour tout p ∈ N∗ , r ∈ Ip , donc r ∈ A. Ceci étant vrai pour tout point fixe, on en déduit que
Ω ⊂ A. Or, par hypothèse, Ω 6= ∅, donc A 6= ∅.
• Soit x ∈ A. Soit p ∈ N∗ . Alors, puisque x ∈ A, x ∈ Ip+1 , et donc f (x) ∈ f (Ip+1 ) = f (f −1 (Ip )) = Ip
Ainsi, pour tout p ∈ N∗ , f (x) ∈ Ip , et par conséquent, f (x) ∈ A. On en déduit que A est stable par f .
(c) Soit (xn )n∈N une suite récurrente associée à f .
i. Soit p ∈ N∗ . La suite (xn )n∈N étant définie, on en déduit que pour tout n ∈ N, xn+p existe. Ainsi, xn+p−1
est dans le domaine de définition de f , donc xn+p−1 ∈ I1 . Or, xn+p−1 = f p−1 (xn ), où la puissance désigne
la composition itérée. Ainsi,

xn ∈ (f −1 (f −1 · · · f −1 (I1 ))) = I1+p−1 = Ip

(on applique p − 1 fois f −1 à I1 ).


ii. Ainsi, pour tout n ∈ N, pour tout p ∈ N∗ , xn ∈ Ip , donc xn ∈
T
Ip = A.
p∈N∗
iii. • Soit x0 définissant une suite récurrente. Alors, pour tout n ∈ N, xn ∈ A. En particulier, pour n = 0,
x0 ∈ A.
• Réciproquement, si x0 ∈ A, comme A est stable par f , alors pour tout n ∈ N, xn est défini et xn ∈ A.
Donc (xn )n∈N est définie.

2. (a) i. I =]0, 2[ et ∀x ∈ I, f1 (x) = x.

• Soit r un point fixe de f1 . Alors r ∈ I et f (r) = r, donc r = r, et comme r est strictement positif,
r = r2 , puis r = 1. Ainsi, Ω = {1}.

1

• Soit x ∈ f1−1 (I). Alors x ∈ I, et f1 (x) ∈]0, 2[, c’est-à-dire 0 < x < 2. Comme x > 0, cette dernière
inéquation est équivalente à 0 < x < 4. Ainsi, f1−1 (I) =]0, 2[∩]0, 4[= I. Ainsi, f −1 (I) = I. On en
déduit, en répétant cette opération, que pour tout p ∈ N∗ , Ip = I.
ii. I =]0, 2[ et ∀x ∈ I, f2 (x) = x2 ;
• Soit r ∈ Ω. Alors r ∈ I et r = r2 , donc r = 1. Ainsi, Ω = {1}.
√ √
• Soit x ∈ I2 . Alors x ∈ I et 0 < x2 < 2, donc 0 < x < p 2. Donc I2 =]0, 2[.
√ √ 1 1
Soit x ∈ I3 . Alors x ∈ I et 0 < x2 < 2, donc 0 < x < 2 = 2 4 . Donc I3 =]0, 2 4 [.
1
Soit, pour tout p dans N∗ , la propriété R(p): Ip =]0, 2 2p−1 [.
Par hypothèse R(1) est vrai. On a aussi montré R(2) et R(3), plus pour deviner le résultat que par
nécessité.
1
Soit p ∈ N∗ tel que R(p). Alors x ∈ Ip+1 si et seulement si x ∈ I et 0 < x2 < 2 2p−1 si et seulement
1 1 1
si x ∈ I et 0 < x < (2 2p−1 ) 2 . Ainsi, Ip+1 =]0, 2 2p [, d’où R(p + 1)
Par conséquent, R(1) est vraie, et pour tout p dans N∗ , R(p) entraîne R(p + 1). D’après le principe
de récurrence, R(p) est vraie pour tout p dans N∗ .
1 1
Or, lim p = 0, donc lim 2 2p = 20 = 1 (pas de forme indéterminée ici). De plus, cette suite tend
p→+∞ 2 p→+∞
vers sa limite en décroissant strictement, de manière évidente. Montrons qu’alors, A =]0, 1].
∗ Tout d’abord, ]0, 1] ⊂ A. En effet, pour tout p ∈ N∗ , ]0, 1] ⊂ Ip , car la borne supérieure de Ip décroît
strictement vers 1, donc est toujours strictement plus grande que 1. Donc ]0, 1] ⊂
T
Ip = A.
p∈N∗
∗ Réciproquement, A ⊂]0, 1]. En effet, soit x ∈ A. Alors pour tout p ∈ N∗ , x ∈ Ip , donc 0 < x <
1
2 2p−1 .
D’après le théorème de prolongement des inégalités, on obtient, en passant à la limite dans la
deuxième inégalité : 0 < x 6 1. Ainsi x ∈]0, 1].
Les deux inclusions montrent l’égalité A =]0, 1].
iii. I =]0, 2[ et ∀x ∈ I, f3 (x) = 2x − 1.
• Tout d’abord, f3 (x) = x si et seulement si x = 2x − 1 si et seulement si x = 1. Donc Ω = {1}.
• La fonction f3 est strictement croissante sur son domaine, et sur R si on la prolonge. Alors,
   
0+1 2+1 1 3
I2 = f3−1 (I) =]f3−1 (0), f3−1 (2)[∩]0, 2[= , ∩]0, 2[= , .
2 2 2 2
On obtient alors de même 1 3
+1 +1
  
2 2 3 5
I3 = , = , .
2 2 4 4
Par une récurrence que je ne fais pas (même chose que précédemment), on trouve :
 
∗ 1 1
∀n ∈ N , In = 1 − n−1 , 1 + n−1 .
2 2
Les In sont alors une suite d’intervalles enboîtés, de longueur de limite nulle. Ainsi, d’après le théorème
des intervalles emboités, l’intersection est un singleton, constitué du seule point, limite commune des
bornes des In . Ainsi, A = {1}.
(b) Supposons que I est stable par f . Alors f (I) ⊂ I, donc, I ⊂ f −1 (I). Par ailleurs, I étant le domaine de
définition de f , f −1 (I) ⊂ I. Les deux inclusions amènent l’égalité I = f −1 (I). Par itération, on trouve donc,
pour tout n ∈ N∗ , In = I, puis A = I.
3. (a) Tout d’abord, I étant stable, A = I, et pour tout n ∈ N, xn ∈ I.
Soit, pour tout n dans N, la propriété P(n): xn 6 xn+1 .
L’inégalité x0 6 f (x0 ) = x1 nous donne P(0).
Soit n ∈ N tel que P(n). Alors, xn 6 xn+1 . Comme f est croissante sur I, et que xn et xn+1 sont dans I,
on en déduit que f (xn ) 6 f (xn+1 ), donc que xn+1 6 xn+2 . Ainsi, P(n + 1) est vérifié.
Par conséquent, P(0) est vraie, et pour tout n dans N, P(n) entraîne P(n + 1). D’après le principe de
récurrence, P(n) est vraie pour tout n dans N.
Ainsi, la suite (xn )n∈N est croissante.

2
• S’il existe y ∈ Ω un point fixe tel que x0 6 y, montrons que y majore la suite (xn )n∈N .
Soit, pour tout n dans N, la propriété P(n): xn 6 y.
L’inégalité x0 6 y nous donne P(0).
Soit n ∈ N tel que P(n). Alors, xn 6 y. Comme f est croissante sur I, et que xn et y sont dans I, on
en déduit que f (xn ) 6 f (y), donc que xn+1 6 y, puisque y est un point fixe de f . Ainsi, P(n + 1) est
vérifié.
Par conséquent, P(0) est vraie, et pour tout n dans N, P(n) entraîne P(n + 1). D’après le principe de
récurrence, P(n) est vraie pour tout n dans N.
Ainsi, la suite (xn )n∈N est croissante, majorée, donc elle converge d’après le théorème de convergence
monotone. De plus, pour tout n ∈ N, x0 6 xn 6 y, donc la limite ℓ de la suite (xn )n∈N vérifie x0 6 ℓ 6 y,
d’après le théorème de prolongement des inégalités. Or, x0 et y sont dans I, et I étant un intervalle, il
est convexe. Donc ℓ ∈ I. Ainsi, (xn )n∈N converge vers un point de I.
• Réciproquement, supposons que (xn )n∈N converge dans I, et soit y ∈ I sa limite. Alors, f étant continue
sur I (hypothèse donnée dans l’entête du problème), f (y) = y, donc y ∈ Ω. De plus, (xn )n∈N étant
croissante, on a x0 6 y. Ainsi, il existe un point fixe y tel que x0 6 y.
En conclusion, la suite récurrente de valeur initiale x0 converge vers un point de I si et seulement s’il existe
un point fixe y ∈ Ω tel que x0 6 y.
(b) Supposons que (xn )n∈N converge vers un point de I. Soit ℓ sa limite.
• La fonction f étant continue, ℓ ∈ Ω.
• De plus, (xn )n∈N étant croissante, x0 6 ℓ.
• Enfin, soit y un point fixe tel que x0 6 y. Alors, d’après un argument précédent, pour tout n ∈ N,
xn 6 y, et par passage à la limite, ℓ 6 y. Ainsi, ℓ est le plus petit point fixe qui soit supérieur ou égal à
x0 .
(c) (xn )n∈N étant croissante, elle converge dans R. Soit ℓ ∈ R sa limite. Soit I =]a, b[, où a et b sont éléments
de R. On a alors, pour tout n ∈ N, a < xn < b, d’où, d’après le théorème de prolongement des inégalités,
a 6 ℓ 6 b, dans R. De plus, (xn )n∈N étant croissante, ℓ 6= a. Enfin, ℓ 6∈ I, donc ℓ = b. Par conséquent,
(xn )n∈N converge vers b, la borne supérieure de I, qu’elle soit finie ou infinie.
(d) Lorsque x0 > f (x0 ) :
• La suite (xn )n∈N est décroissante.
• Elle converge dans I si et seulement s’il existe un point fixe y ∈ Ω tel que y 6 x0 .
• Dans ce cas, sa limite est le plus grand point fixe qui soit inférieur ou égal à x0 .
• Dans le cas inverse (xn )n∈N converge vers la borne inférieure de I, qu’elle soit finie ou −∞.

Partie II – Points fixes attractifs, répulsifs

1. Inégalité des accroissements finis


• On suppose dans un premier temps que a 6 b.
∗ Si m = 0, alors, pour tout x de J, −M 6 f ′ (x) 6 M . Ainsi, par positivité de l’intégrale,
Z b Z b Z b

− M dx 6 f (x) dx 6 M dx soit: − M (b − a) 6 f (b) − f (a) 6 M (b − a).
a a a

Ainsi, |f (b) − f (a)| 6 M |b − a|. D’autre part, |f (b) − f (a)| > 0 = m|b − a|.
∗ Si m > 0, alors, puisque pour tout x de l’intervalle J, |f ′ (x)| > m, on obtient que soit pour tout x ∈ J,
f ′ (x) > m, soit pour tout x ∈ J, f ′ (x) 6 −m. En effet, si ce n’était le cas, , il existerait deux réels x
et y de J tels que f ′ (x) > m et f ′ (y) 6 −m. Alors, puisque f ′ est continue sur l’intervalle J, et que
0 ∈] − m, m[⊂]f (y), f (x)[, il existe, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, un élément c compris
entre x et y, donc c ∈ J tel que f ′ (c) = 0 donc |f ′ (c)| < m, ce qui contredit les hypothèses.
— Premier cas : pour tout x ∈ J, f ′ (x) > m > 0. Alors, puisque par ailleurs, |f ′ (x)| 6 M , on obtient :
Z b Z b Z b
∀x ∈ J, m 6 f ′ (x) 6 M, puis: m dx 6 f ′ (x) dx 6 M dx
a a a
soit: m(b − a) 6 f (b) − f (a) 6 M (b − a).

3
Comme m(b − a) et M (b − a) sont positifs, on en déduit que f (b) − f (a) aussi et que :

m|b − a| 6 |f (b) − f (a)| 6 M |b − a|.

— Deuxième cas : pour tout x ∈ J, f ′ (x) 6 −m, d’où −M 6 f ′ (x) 6 −m. Alors de même :

−M (b − a) 6 f (b) − f (a) 6 −m(b − a) donc: m|b − a| 6 |f (b) − f (a)| 6 M |b − a|,

puisque −m(b − a) et −M (b − a) sont négatifs.


• Supposons maintenant que b 6 a. On utilise alors le résultat précédent avec a′ = b et b′ = a. On a alors :

m|b′ − a′ | 6 |f (b′ ) − f (a′ )| 6 M |b′ − a′ | soit: m|a − b| 6 |f (a) − f (b) 6 M |a − b|


soit: M |b − a| 6 |f (b) − f (a)| 6 M |b − a|.
2. Points fixes attractifs
(a) Par hypothèse, f ′ est continue en r, donc, par définition (rappelée dans l’énoncé) de la continuité,

∀ε > 0, ∃δ > 0, ∀x ∈ B(r, δ) ∩ I, |f ′ (x) − f ′ (r)| < ε.


1−|f ′ (r)|
Prenons ε = 2 , et δ1 comme dans la définition. Alors, pour tout x ∈ B(r, δ1 ) ∩ I,
1 − |f ′ (r)|
|f ′ (x)| − |f ′ (r)| 6 |f ′ (x) − f ′ (r)| <
2
1 − |f ′ (r)| ′ ′ 1 − |f ′ (r)|
donc: − 6 |f (x)| − |f (r)| <
2 2
′ 1 + |f ′ (r)|
donc: |f (x)| < .
2
De plus, I est ouvert, donc est un voisinage de tous ses points, et en particulier de r. Ainsi, il existe δ2 > 0
tel que B(r, δ2 ) ⊂ I. Soit alors δ = min(δ1 , δ2 ). Alors B(r, δ) ⊂ B(r, δ2 ) ⊂ I, et B(r, δ) ⊂ B(r, δ1 ), donc
B(r, δ) ⊂ B(r, δ1 ) ∩ I.
1+|f ′ (r)|
On en déduit que pour tout x ∈ B(r, δ), x ∈ I et |f ′ (x)| 6 k, où on a posé k = 2 , qui vérifie k ∈ [0, 1[,
puisque |f ′ (r)| < 1.
Soit x ∈ B(r, δ). Alors, pour tout y entre x et r, y ∈ B(r, δ), donc |f ′ (y)| 6 k. D’après l’inégalité des
accroissements finis, démontrée dans la question II-1, on en déduit que |f (x) − f (r)| 6 k|x − r|.
Or, r est un point fixe de f , donc finalement, |f (x) − r| 6 k|x − r|, où k ∈ [0, 1[.
(b) Voyons ce qu’il se passe sur les premiers rangs : uN ∈ B(r, δ), donc

|f (xN ) − r| 6 k|xN − r|, soit: |xN +1 − r| 6 k|xN − r|.

En particulier, puisque k < 1 et |xN − r| < δ, on en déduit que xN +1 ∈ B(r, δ), et on peut continuer : la
question précédente amène

|f (xN +1 ) − r| 6 k|xN +1 − r|, donc: |xN +2 − r| 6 k|xN +1 − r| 6 k 2 |xN − r|.

On peut continuer comme cela : chaque étape rajoute un facteur k. On va donc procéder par récurrence
pour montrer proprement la formule souhaitée (tout ce début, bien entendu, vous le faites au brouillon, mais
inutile de le mettre au propre : contentez-vous de la démonstration rigoureuse donnée par la récurrence)
Soit, pour tout n dans [[N, +∞[[, la propriété P(n): |xn − r| 6 k n−N |uN − r|.
P(N ) est trivialement vraie, puisque l’inégalité se réduit alors à |xN − r| 6 |xN − r|.
Soit n > N tel que P(n) soit vraie. Alors,

|xn − r| 6 k n−N |xN − r| 6 |xN − r| < δ,

car k ∈ [0, 1[, et n − N > 0. Ainsi, un ∈ B(r, δ). On applique la question précédente, cela donne :

|f (xn ) − r| 6 k|un − r|, donc: |xn+1 − r| 6 k|xn − r| 6 k n+1−N |xN − r|,

d’après l’hypothèse de récurrence. D’où P(n + 1).


Par conséquent, P(N ) est vraie, et pour tout n dans [[N, +∞[[, P(n) entraîne P(n + 1). D’après le principe
de récurrence, P(n) est vraie pour tout n dans [[N, +∞[[.

4
(c) • Supposons qu’il existe N ∈ N tel que xN ∈ B(r, δ). Alors, d’après II-2(c), pour tout n > N ,

|un − r| 6 k n−N |uN − r|.

Or, k ∈ [0, 1[, donc lim k n−N = 0. Ainsi,


n→+∞

lim |un − r| = 0 soit: lim xn = r.


n→+∞ n→+∞

• Réciproquement, supposons que (xn )n∈N converge vers r. Alors, par définition, avec ε = δ > 0, il existe
N ∈ N tel que pour tout n > N , |xn − r| 6 δ. En particulier, cette inégalité est vraie pour n = N , ainsi,
xN ∈ B(r, δ).
3. Points fixes répulsifs
(a) On procède de même que pour les points fixes attractifs, et on s’autorise donc une rédaction un peu plus
rapide.
Tout d’abord, f ′ étant continue en r, et |f ′ (r)| étant strictement supérieur à 1, il existe δ > 0 tel que pour
tout x ∈ B(r, δ) ∩ I, |f ′ (x)| > 1 (prendre ε = |f ′ (r)| − 1 dans la définition de la continuité). Puisque I est
ouvert, quitte à choisir δ plus petit, on peut supposer que B(x, δ) ⊂ I.
Alors, soit x ∈ B(x, δ). En appliquant l’inégalité des accroissements finis entre x et r, avec m = 1, on obtient
donc
|f (x) − f (r)| > |x − r| donc: |f (x) − r| > |x − r|.

(b) • Une suite stationnaire de valeur r converge évidemment vers r. Remarquez que s’il existe N ∈ N tel que
uN = r, on est dans ce cas, car r étant un point fixe, toutes les valeurs suivantes vont être égales à r.
• Réciproquement, soit (xn )n∈N une suite récurrente convergeant vers r. Alors, puisque δ > 0, par définition
de la limite d’une suite, il existe N ∈ N tel que, pour tout n > N , un ∈ B(r, δ). Ainsi, on peut appliquer
l’inégalité de la question précédente à un :

∀n > N, |un+1 − r| = |f (un ) − r| > |un − r|.

Par conséquent, (|un − r|)n>N est croissante, positive, et de limite nulle puisque (un )n∈N converge vers
0. Ainsi, de l’inégalité
∀n > N, 0 6 |uN − r| 6 |un − r|,

on déduit, par passage à la limite :

0 6 |uN − r| 6 0, donc: uN = r

Ainsi, r étant un point fixe, pour tout n > N , un = r.


4. Un exemple

(a) Soit x ∈]0, 2[. Alors 0 < x2 < 4, donc 0 < 4 − x2 < 4. Ainsi, 0 < f (x) < √45 < 2, puisque 5 > 2. Ainsi, I
est stable par f . La question I-2(b) amène alors A = I =]0, 2[. Donc une suite récurrente (xn )n∈N est définie
pour tout choix de x0 dans I.
(b) On a :
√ √
f4 (x) = x ⇐⇒ 5 · x = 4 − x2 ⇐⇒ x2 + 5 · x − 4 = 0

Résolvons cette équation du second degré. Le discriminant est ∆ = 5 + 16 = 21. Alors, les deux racines sont
√ √ √ √
− 5 − 21 − 5 + 21
r1 = et r2 = .
2 2
√ √
r1 étant strictement négatif, r1 6∈ I. De plus, −3 < 5 < −2 et 4 < 21 < 5, donc
√ √ 1 3
1 < − 5 + 21 < 3 donc: < r2 < donc: r2 ∈ I.
2 2
Ainsi, Ω = {r2 }.

5
De plus, f est dérivable sur I, de dérivée continue, et :
2
∀x ∈ I, f ′ (x) = − √ · x.
5
Par conséquent, √ √
5 − 21
f ′ (r2 ) = √ .
5
√ √ √
Or, 21 > 20 = 2 5, donc
√ √ √
5 − 21 < − 5 donc: |f ′ (r2 )| > 1.

Ainsi, f4 a un seul point fixe, et il est répulsif.


(c) On a, pour tout x ∈ I, f4 ◦ f4 (x) = √1 4 − 15 (4 − x2 )2 = 1
− 16 + 8x2 − x4 ). On a donc

5

5 5
(20

f4 ◦ f4 (x) = x ⇐⇒ x4 − 8x2 + 5 5x − 4 = 0.

Or, les points fixes de f4 (et de son prolongement à R) sont bien sûr des points fixes de f4 ◦ f4 . Ainsi, r1 et

r2 sont des racines de cette équation, donc x2 + 5 · x − 4 se met en facteur. On obtient :
√ √ √
∀x ∈ R, x4 − 8x2 + 5 5 · x − 4 = (x2 + 5 · x − 4)(x2 − 5 · x + 1).

Le discriminant du second facteur est ∆ = 5 − 4 = 1. Ainsi, les racines de X 4 − 8X 2 + X + 12 sont r1 , r2 ,


ainsi que : √ √
5−1 5+1
r3 = et r4 = .
2 2

On a 2 < 5 < 3, donc r3 et r4 sont dans I. Ce sont donc des points fixes de f4 ◦ f4 .
Ainsi, les points fixes de f4 ◦ f4 sont r2 , r3 et r4 .
De plus, r4 > 32 , donc r4 > r2 . De plus,

1 √ √ √ 1 √ √ 1 √ √
r3 − r2 = ( 5 − 1 + 5 − 21) = (2 5 − 21 − 1) = ( 20 − 21 − 1) < 0,
2 2 2
donc r3 < r2 . Ainsi, 0 < r3 < r2 < r4 < 2.
(d) f4 est décroissante car x 7→ x2 est croissante sur I. Ainsi, f4 ◦ f4 est croissante. Or, les suites extraites
(x2n )n∈N et (x2n+1 )n∈N sont des suites récurrentes associées à la fonction f4 ◦ f4 . Ainsi, d’après la question
I-3, (x2n )n∈N et (x2n+1 )n∈N sont monotones. De plus :
• Si x0 ∈]0, r3 [, alors, d’après la question I-3,
∗ soit (x2n )n∈N décroît vers la borne inférieure de I, à savoir 0, ce qui est impossible, car il faudrait
que 0 soit un point fixe du prolongement par continuité de f4 ◦ f4 en 0, ce qui n’est pas le cas ;
∗ soit (x2n )n∈N croît et converge vers le plus petit point fixe de f4 ◦ f4 qui soit supérieur à x0 , à savoir
r3 .
Ainsi, (x2n )n∈N converge en croissant vers r3 . Par continuité et décroissance de f4 , on en déduit que
(x2n+1 )n∈N converge en décroissant vers f4 (r3 ). Or :
∗ f4 ◦ f4 (f4 (r3 )) = f4 (f4 ◦ f4 (r3 )) = f4 (r3 ). Ainsi, f4 (r3 ) est un point fixe de f4 ◦ f4 .
∗ f4 (r3 ) 6= r3 , car r3 n’est pas un point fixe de f4 .
∗ f4 (r3 ) 6= r2 , sinon on aurait r3 = f4 ◦ f4 (r3 ) = f4 (r2 ) = r2 .
∗ Ainsi, f4 (r3 ) = r4 , et de même f4 (r4 ) = r3 .
Par conséquent, (x2n+1 )n∈N converge en décroissant vers x4 .
• Si x0 ∈]r3 , r2 [, alors, d’après la question I-3,
∗ soit (x2n )n∈N converge en croissant vers r2 , le point fixe directement supérieur à x0 ;
∗ soit (x2n )n∈N converge en décroissant vers r3 .
La première solution est impossible. En effet, par continuité de f4 , on aurait alors la convergence de
(x2n+1 )n∈N vers f4 (r2 ) = r2 , donc (xn )n∈N admettrait r2 pour limite, ce qui, d’après la question II-3,
impliquerait que (xn )n∈N est stationnaire de valeur r2 . Or, f4 est strictement décroissante sur I, donc

6
injective. Ainsi, r2 admet un unique antécédent par f4 , qui est r2 lui-même. On en déduit qu’une suite
est stationnaire de valeur r2 si et seulement si x0 = r2 .
Par conséquent, (x2n )n∈N converge vers x3 en décroissant, et par conséquent, (x2n+1 )n∈N converge vers
f (r3 ) = r4 en croissant.
• Si x0 ∈]r2 , r4 [, de même, (x2n )n∈N ne peut pas converger vers r2 , donc (x2n )n∈N converge en croissant
vers r4 , puis (x2n+1 )n∈N converge en décroissant vers r3 .
• Si x0 ∈]r4 , 2[, de même, (x2n )n∈N ne peut pas converger vers 2 qui n’est pas point fixe du prolongement
pas continuité de f4 ◦ f4 en 2, donc (x2n )n∈N converge vers x4 en décroissant, puis (x2n+1 )n∈N converge
vers f (x4 ) = x3 en croissant.
Récapitulatif :
• Si x0 ∈]0, r2 [, alors (x2n )n∈N converge vers r3 et (x2n+1 )n∈N converge vers r4 . Chacune de ces deux suites
est constante dans le cas où x0 = r3 .
• Si x0 ∈]r2 , 2[, alors (x2n )n∈N converge vers r4 et (x2n+1 )n∈N converge vers r3 . Chacune de ces deux suites
est constante dans le cas où x0 = r4 .
• Si x0 = r2 , alors (xn )n∈N est constante de valeur r2 . C’est le seul cas de convergence de (xn )n∈N .

Partie III – Estimation de la vitesse de convergence en un point attractif

1. Soit k et δ comme dans la question II-2(a). Comme par hypothèse, (un )n∈N converge vers r, d’après la question
II-2(c), il existe N satisfaisant aux critères de la question II-2(b). Soit un tel N , alors, d’après II-2(b),

|xN − r|
∀n > N, |xn − r| 6 k n−N |xN − r| = k n · .
kN
Ainsi,
|xn − r| |xN − r|
∀n > N, 6 .
kn kN
Ce majorant est indépendant de n, ainsi, |xn − r| = O(k n ).
2. (a) f est une fonction polynomiale, donc dérivable autant de fois que l’on veut, de dérivées successives continues.
En l’occurrence, ici, f ′′ = 0, donc f ′′ est bien entendu continue.
r
Soit r tel que f (r) = r. Alors r =2 + 2, donc r = 4. Ainsi, Ω = {4}.

De plus, pour tout x ∈ R, f (x) = 12 , donc |f ′ (r)| = 21 < 1.
Nous somme donc dans le cadre d’un point fixe attractif.
(b) Tout d’abord, remarquez que comme f est définie sur I = R, alors I est stable par f , et par conséquent,
A = I = R, d’après I-2(b). Ainsi, tout choix de x0 ∈ R définit une suite récurrente.
Soit (xn )n∈N une suite récurrente associée à f . On reconnaît une suite arithmético-géométrique. En effet,
(xn )n∈N vérifie la relation de récurrence suivante :
xn
∀n ∈ N, xn+1 = + 2.
2
On a déjà déterminé le point fixe de f , qui est 4. Posons donc, pour tout n ∈ N, yn = xn − 4. Alors :
xn xn − 4 yn
∀n ∈ N, yn+1 = xn+1 − 4 = +2−4= = .
2 2 2
Ainsi, (yn )n∈N est géométrique de raison 12 . On en déduit que

y0 x0 − 4 x0 − 4
∀n ∈ N, yn = = donc: xn = + 4.
2n 2n 2n
(c) Ainsi,
x0 − 4
xn − r = xn − 4 = ∼ λ(f ′ (r))n ,
2n +∞
où λ = x0 − 4, du fait que f ′ (r) = 12 . Cet équivalent est même une égalité, en fait.

7
3. (a) Par hypothèse, (xn )n∈N converge vers r. Donc, d’après la formule de Taylor-Young, rappelée dans l’énoncé,
il existe une suite (εn )n∈N de limite nulle, telle que :
f ′′ (r)
∀j ∈ N, f (xj ) = r + f ′ (r)(xj − r) + (xj − r)2 + (xj − r)2 εj
2
f ′′ (r)
 
′ 1
= r + f (r)(xj − r) 1 + ′ (xj − r) + ′ (xj − r) ,
2f (r) f (r)
factorisation que l’on peut faire car f ′ (r) 6= 0. Ainsi,

∀j ∈ N, xj+1 − r = f ′ (r)(xj − r)(1 + Rj ),

où :
f ′′ (r)
 
1
∀j ∈ N, Rj = ′
+ ′ (xj − r),
2f (r) f (r)
Comme (xj − r) = O(k j ) d’après III-1, on en déduit que Rj = O(k j ).
n−1
Y
(b) Soit, pour tout n dans N∗ , la propriété P(n): xn − r = (f ′ (r))n (x0 − r) (1 + Rj ).
j=0
Pour n = 1, cela donne x1 − r = f ′ (r)(x0 − r)(1 + R0 ), ce qui est exactement la relation trouvée dans la
question précédente, au rang 0. Ainsi, P(1) est vrai.
Soit n ∈ N∗ tel que P(n). Alors, d’après la question précédente suivie de l’hypothèse de récurrence, on a :
n−1
Y n
Y
′ ′ ′ n ′ n+1
xn+1 −r = f (r)(xn −r)(1+Rn ) = f (r)(1+Rn )(f (r)) (x0 −r) (1+Rj ) = (f (r)) (x0 −r) (1+Rj ).
j=0 j=0

Ainsi, P(n + 1) est aussi vrai.


Par conséquent, P(1) est vraie, et pour tout n dans N∗ , P(n) entraîne P(n + 1). D’après le principe de
récurrence, P(n) est vraie pour tout n dans N∗ .
(c) i. On a pour tout j ∈ N, |1 + Rj | > 0. De plus, si |1 + Rj | = 0, alors Rj = −1, et en remplaçant dans
l’expression de la question III-3(a), on obtient xj+1 = r, et donc, comme r est point fixe de f , (xn )n∈N
est stationnaire de valeur r. Ce cas a été exclus des hypothèses de la partie III.
Ainsi, pour tout j ∈ N, |1 + Rj | > 0, donc ln(|1 + Rj |) est défini.
ii. On a Rj = O(k n ), donc, puisque k ∈ [0, 1[, en particulier, (Rj )n∈N tend vers 0. Il existe donc N ∈ N tel
que pour tout j > N , Rj > −1, donc |1 + Rj | = 1 + Rj , donc ln(|1 + Rj |) = ln(1 + Rj ). De plus, comme
(Rj )n∈N est de limite nulle, l’équivalent usuel du logarithme fournit alors :

ln(|1 + Rj |) ∼ Rj .
+∞

iii. Or, Rj = O(k n ), donc toute suite équivalente à (Rj ) est aussi en O(k n ). Ainsi,

ln(|1 + Rj |) = O(k n ), soit: ∃M ∈ R, ∀j ∈ N, | ln(|1 + Rj |)| 6 M k j .


n
iv. Soit pour tout n ∈ N, un =
P
| ln(|1 + Rj |)|.
j=0
• Chacun des termes de cette somme est défini d’après (i).
• D’après (iii) :
n
X 1 − k n+1 M
∀n ∈ N, un 6 M kj = M 6 .
j=0
1−k 1−k

Ainsi, (un )n∈N est majorée.


• Pour tout n ∈ N, un+1 − un = | ln(1 + Rn+1 )| > 0, donc (un )n∈N est croissante. Étant également
majorée, elle est donc convergente dans R.
!
n
v. D’après le résultat admis, la suite (vn )n∈N = est également convergente. Soit ℓ sa
P
ln(|1 + Rj |)
j=0
n∈N
limite. Alors,
n
Y
∀n ∈ N, (1 + Rj ) = evn ,
j=0

8
donc, par continuité de l’exponentielle,
n
Y
lim (1 + Rj ) = eℓ > 0.
n→+∞
j=0

vi. Notons ℓ′ la limite du produit, trouvée dans la question précédente. Alors, puisque ℓ′ 6= 0, on a
n−1
Y
(1 + Rj ) ∼ ℓ′ , donc: xn − r ∼ (f ′ (r))n (x0 − r)ℓ′ = λ(f ′ (r))n ,
+∞ +∞
j=0

où on a posé λ = ℓ′ (x0 − r).


4. (a) On utilise à nouveau la formule de Taylor-Young, donnant l’existence d’une suite (εn )n∈N tendant vers 0, et
telle que :
f ′′ (r)
∀j ∈ N, xj+1 = f (xj ) = r + (xj − r)2 + (xj − r)2 εj ,
2
puisque f ′ (r) = 0. Comme f ′′ (r) 6= 0, on peut écrire

f ′′ (r)
∀j ∈ N, xj+1 − r = (xj − r)2 (1 + Sj ),
2
2εj
où on a posé : ∀j ∈ N, Sj = . Comme (εj )j∈N est de limite nulle, la suite (Sj )j∈N également.
f ′′ (r)
(b) Soit, pour tout n dans N \ {0, 1}, la propriété P(n):
 2n
′′ n−2
2  f (r) Y
−j−1
xn − r = (x0 − r) |1 + Sj |2  (1 + Sn−1 ).
f ′′ (r) 2 j=0

.
En appliquant deux fois la relation de la question précédente, on a :
2
f ′′ (r) f ′′ (r) f ′′ (r)

x2 − r = (x1 − r)2 (1 + S1 ) = (x0 − r)4 (1 + S0 )2 (1 + S1 )
2 2 2
 ′′ 3
f (r)
= (x0 − r)4 (1 + S0 )2 (1 + S1 ),
2

d’où P(2).
Soit n ∈ N \ {0, 1} tel que P(n). Alors, d’après la relation de la question précédente, suivie de l’hypothèse
de récurrence,
f ′′ (r)
xn+1 − r = (xn − r)2 (1 + Sn )
2
  2n 2
′′ ′′ n−2
f (r)  2  f (r) −j−1 Y
= (x0 − r) |1 + Sj |2 (1 + Sn−1 ) (1 + Sn )
 
 ′′
2 f (r) 2 j=0

 2n+1
′′ n−2
2  f (r) −j−1
Y −n+1−1 n+1
= (x0 − r) |1 + Sj |2  (|1 + Sn−1 |2 )2 (1 + Sn )
f ′′ (r) 2 j=0

Le passage aux valeurs absolues pour (1 + Sn−1 ) est justifié par le fait que l’exposant est pair (l’expression
est élevée au carré). On obtient donc :
 2n+1
′′ n−1
2  f (r) Y
−j−1
xn+1 − r = (x0 − r) |1 + Sj |2  (1 + Sn ).
f ′′ (r) 2 j=0

Ainsi, P(n + 1) est vrai.


Par conséquent, P(2) est vraie, et pour tout n dans N \ {0, 1}, P(n) entraîne P(n + 1). D’après le principe
de récurrence, P(n) est vraie pour tout n dans N \ {0, 1}.

9
!
n−2
2−j−1
(c) Par continuité de l’exponentielle, la convergence de la suite vers une limite non
Q
|1 + Sj |
j=0
!! n>2
n−2 −j−1
nulle est équivalente à la convergence de la suite |1 + Sj |2 dans R, c’est-à-dire à la
Q
ln
j=0
! n>2
n−2
1
convergence de la suite . D’après le résultat admis, il suffit de montrer que la suite
P
2j+1 ln |1 + Sj |
j=0
! n>2
n−2
1
converge.
P
2j+1 |ln |1 + Sj ||
j=0
n>2
Or, comme dans la question III-3(c), cette suite est croissante. Montrons qu’elle est majorée.
Comme (Sj ) est de limite nulle, (ln |1 + Sj |) tend aussi vers 0, donc en particulier est bornée. Il existe donc
M ∈ R tel que pour tout j ∈ N, |ln |1 + Sj || 6 M . Ainsi,

1 M
∀j ∈ N, |ln |1 + Sj || 6 j+1 .
2j+1 2
En sommant, on obtient donc :
n−2 n−2 1
M 1 − 2n−2
 
X 1 X M 1
∀n > 2, |ln |1 + Sj || 6 = · 1 = M · 1 − 6 M.
j=0
2j+1 j=0
2j+1 2 2
2n−2

Ainsi, cette suite est majorée. Étant croissante, elle converge donc dans R. Nous avons expliqué plus haut
en quoi cela répond à la question posée.
(d) i. Soit ε > 0. La suite (ln |1 + Sj |)j∈N est de limite nulle. Donc il existe N ∈ N tel que pour tout j > N − 1,
| ln |1 + Sj || 6 ε. Alors, pour tout n > N , et tout j > n − 1, on a en particulier j > N − 1, donc :

−j−1 2n 1
2n ln(|1 + Sj |2 = ln |1 + Sj | 6 j+1−n ε.
2j+1 2

ii. On a donc, pour tout n > N , et tout m > n,

m m m
Y −j−1 X −j−1 X ε
2n ln |1 + Sj |2 6 2n ln |1 + Sj |2 6 ,
j=n−1 j=n−1 j=n−1
2j+1−n

la première inégalité découlant de l’inégalité triangulaire, la seconde de la question précédente. Calculons


la dernière somme, qui est une somme géométrique :
m m−n+1  
X ε X 1 1
=ε = 2ε · 1 − m−n+2 6 2ε.
j=n−1
2j+1−n j=0
2j 2

m
Y −j−1
Ainsi, pour tout n > N , et tout m > n : 2n ln |1 + Sj |2 6 2ε.
j=n−1
Passons à la limite dans cette inégalité lorsque m tend vers +∞ : le produit tend vers πn , et le logarithme
étant continu, on en déduit que l’expression de gauche tend vers |2n ln πn |. Ainsi, d’après le théorème de
prolongement des inégalités :
∀n > N, |2n ln πn | 6 2ε.

Ainsi, par définition de la convergence d’une suite, la suite (2n ln πn )n>2 tend vers 0.
!
n−2
f ′′ (r) 2−j−1
iii. Soit λ la limite de (on sait qu’elle existe d’après la question 4(c),
Q
2 (x0 − r) |1 + Sj |
j=0
n>2
et qu’elle est non nulle, d’après les hypothèses). Donc λ > 0. De plus, pour tout n > 2,

n−2
f ′′ (r) Y −j−1
λ= (x0 − r) |1 + Sj |2 · πn
2 j=0

10
et par conséquent, l’exposant 2n étant pair :
!2n 2n
′′ n−2 ′′ n−2
f (r) −j−1 f (r) −j−1
|1 + Sj |2 |1 + Sj |2
Q Q
2 (x0 − r) 2 (x0 − r)
j=0 j=0 n
= = |πn2 |.
λ2n λ2n
n n
Or, d’après la question précédente, (ln(πn2 ) tend vers 0, donc πn2 tend vers e0 = 1, par continuité de
l’exponentielle. On en déduit que
 2n
′′ n−2
f (r) Y −j−1
 ∼ λ2n .
 (x0 − r) |1 + Sj |2
2 j=0
+∞

Ainsi, d’après la question 4(b) :


n
2λ2
xn − r ∼ .
+∞ f ′′ (r)

Partie IV – Un exemple : les suites de Héron

1. fp est deux fois dérivable sur I, de dérivée seconde continue, car il s’agit d’une fraction rationnelle (donc du
quotient de deux polynômes).
Déterminons les points fixes de fp : soit r ∈ I. On a :
a √ 1
fp (r) = r ⇐⇒ (p − 1)r + = pr ⇐⇒ rp = a ⇐⇒ r = p a = a p .
rp−1
En effet, r est positif, et a admet une unique racine p-ième positive.

Ainsi Ω = { p a}.
Calculons les dérivéessuccessives de fp en r :
• ∀x ∈ I, fp′ (x) = p1 p − 1 − (p−1)a
xp , donc, puisque rp = a, fp′ (r) = 0.
p−1
• ∀x ∈ I, fp′′ (x) = (p−1)a ′′
xp+1 , donc f (r) =
√ 6= 0.
p
a
Ainsi, la fonction fp satisfait aux hypothèses de la partie III, question 4 (et non 3).
2. D’après l’expression de fp′ , on obtient le tableau de variations suivant :

x 0 p
a +∞

fp ′ (x) − 0 +

+∞ +∞
fp (x)

p
a


3. D’après le tableau ci-dessus, puisque p a > 0, fp (I) ⊂ I. Ainsi, d’après la question I-2(b), A = I, et d’après la
question I-1(c), tout choix de x0 dans I définit une suite récurrente.

De plus, toujours d’après le tableau de variations, pour tout x > 0, fp (x) > p a. Ainsi, pour tout n > 1,

xn = fp (xn−1 ) > p a.
De plus, pour tout n > 1,
   
1 a xn a
xn+1 − xn = (p − 1)xn + − xn = −1 .
p xp−1
n p xpn

Comme xn > p
a, on obtient xn+1 − xn 6 0. Ainsi, (xn )n∈N est décroissante, au moins à partir du rang 1.

Étant décroissante et minorée par p a (à partir du rang 1), (xn )n∈N converge dans R, et fp étant continue, sa

limite est l’unique point fixe de fp , à savoir p a.

11
4. (a) Soit (un )n∈N et (vn )n∈N définies par u0 = x0 , v0 = 1 et

∀n ∈ N, un+1 = u2n + avn2 et vn+1 = 2un vn .


un
Soit, pour tout n dans N, la propriété P(n): un > 0, vn > 0 et xn = vn .
u0
On a u0 = x0 > 0, v0 = 1 > 0 et x0 = v0 , d’où P(0).
Soit n ∈ N tel que P(n) soit vrai. Alors

un+1 = u2n + vn2 > 0 et vn+1 = 2un vn > 0.


un+1
On peut donc considérer le quotient vn+1 :

u2 + avn2
     
un+1 1 un avn 1 un avn 1 a
= n = + = + = xn + = xn+1 .
vn+1 2un vn 2 vn un 2 vn un 2 xn
D’où P(n + 1).
Par conséquent, P(0) est vraie, et pour tout n dans N, P(n) entraîne P(n + 1). D’après le principe de
récurrence, P(n) est vraie pour tout n dans N.
(b) Soit n ∈ N. On a :
√ √ √
un+1 + a · vn+1 = u2n + avn2 + 2 aun vn = (un + a · vn )2 .
(c) Ainsi, une récurrence rapide amène :
√ √ n √ n
∀n ∈ N, un + avn = (u0 + av0 )2 = (x0 + a)2 .

Le même raisonnement donne :


√ √ n
∀n ∈ N, un − avn = (x0 − a)2 .

(d) En additionnant les deux égalités précédentes,


√ 2n √ n
∀n ∈ N, 2un = (x0 + a) + (x0 − a)2 ,

et de même, en les soustrayant :


√ √ n √ n
∀n ∈ N, 2 avn = (x0 + a)2 − (x0 − a)2

Ainsi, pour tout n ∈ N :


√ n √ n √ n
un √ √ (x0 + a)2 + (x0 − a)2 √ √ 2(x0 − a)2
xn − r = − a= a· √ √ − a= a· √ √ .
vn (x0 + a)2n − (x0 − a)2n (x0 + a)2n − (x0 − a)2n
√ √ √ n √ n
Or, comme x0 > 0, on a |x0 − a| < |x0 + a|, donc (x0 − a)2 = o((x0 + a)2 ), et donc :
√ 2n √ 2n
√ √
 
2(x0 − a) 2|x0 − a|
xn − r ∼ a · √ = a· √ .
+∞ (x0 + a) (x0 + a)

|x0 − a|
Ainsi, λ2 (x0 ) = √ .
x0 + a
5. (a) i. Pour tout x > 0, gp (x) > 0, donc I =]0, +∞[ est stable par gp . D’après la partie I, tout choix de y0 > 0
définit donc une suite récurrente (yn )n∈N associée à gq .
ii. Pour tout n ∈ N, on a :
 q1
r2q r2q
   
1 q 1
yn+1 = ynq + q soit: yn+1 = ynq + q .
2 yn 2 yn
Ainsi, la suite (ynp )n∈N est une suite récurrente associée à f2 , de valeur initiale y0p , avec a = r2q . D’après
IV-4(d), on a donc :
√ n √ n
√ q 2n n
p 2q
(y0p + r2q )2 + (y0p − r2q )2 p
q (y0 + r ) + (y0p − rq )2
∀n ∈ N, yn = r · p √ √ =r · p .
(y0 + r2q )2n − (y0p − r2q )2n (y0 + rq )2n − (y0p − rq )2n
Ainsi, r et yn étant positifs,
n n  p1
(y0p + rq )2 + (y0p − rq )2

∀n ∈ N, yn = r ·
(y0p + rq )2n − (y0p − rq )2n

12

iii. D’après la question IV-3, (ynp )n∈N converge vers a = rp , donc, yn et r étant positifs, (yn )n∈N converge
vers r. Ainsi, pour tout ℓ ∈ [[0, q − 1]], (rℓ ynq−1−ℓ )n∈N converge vers rq−1 , et, d’après les propriétés de
sommes de limites, on en déduit que :
q−1
X
lim rℓ ynq−1−ℓ = qrq−1 .
n→+∞
ℓ=0

Comme cette limite est non nulle et non infinie, on en déduit que :
q−1
X
rℓ ynq−1−ℓ ∼ qrq−1 .
+∞
ℓ=0

iv. D’après la question IV-4(d), puisque (ynq )n∈N est associée à f2 , on a :


2n
2|y0q − rq |

ynq q
−r ∼ r · q
.
+∞ y0q + rq
q−1 
Or, pour tout n ∈ N, ynq q
rℓ ynq−1−ℓ , donc, d’après la question précédente,
P
− r = (yn − r)
ℓ=0

2n
ynq − rq 2|y0q − rq |

r
yn − r ∼ ∼ .
+∞ qrq−1 +∞ q y0q + rq

2|y0q − rq |
Ainsi, en posant µq = et C = qr , on obtient :
y0q + rq
n
yn − r ∼ C(µq )2 .
+∞

(b) i. L’énoncé ne tient pas la route, suite à une erreur de calcul de ma part lors de sa conception. Il faut
x2
contidérer k définie par k(x) = 1+x + ln(1 − x2 ). Cette fonction k est dérivable sur [0, 21 ] en tant que
composée, quotient et somme de fonctions qui le sont, et

2x(1 + x) − x2
 
1 2x
∀x ∈ 0, , k ′ (x) = −
2 (1 + x)2 (1 − x)(1 + x)
(2 + x)(1 − x) − 2(1 + x) x+3
=x· = −x2 ·
(1 − x)(1 + x)2 (1 − x)2 (1 + x)

Ainsi, pour tout x ∈ [0, 12 ], k ′ (x) 6 0, donc k est décroissante. De plus, k(0) = 0, donc, étant décroissante,
pour tout x ∈ [0, 21 ], k(x) 6 0
ii. On corrige de même : h est définie par h(x) = ln(1 − x) − x1 ln(1 − x2 ). Cette fonction h est dérivable
sur [0, 21 ] en tant que composée, quotient et somme de fonctions qui le sont, et

ln(1 − x2 )
 
1 1 2
∀x ∈ 0, , h′ (x) = − + +
2 1 − x 1 − x2 x2
 2 2

1 −x (1 + x) + 2x 2
= 2 + ln(1 − x )
x 1 − x2
 2 
1 x (1 − x) 2
= 2 + ln(1 − x )
x 1 − x2
 2 
1 x 2 k(x)
= 2 + ln(1 − x ) = 2 .
x 1+x x

D’après l’étude du signe de k, cette expression est négative sur [0, 21 ], donc h est décroissante sur cet
intervalle.

iii. On a, pour tout p > 2 :


p  p−1 p
p2p−1 (p − 1) p2
 
up+1 p p p−1
vp = = = = · .
up p+1 p−1 (p2 − 1)p p 1 − p2

13
Ainsi, pour tout p > 2,    
1 1
ln vn = ln 1 − − p ln 1 − 2 .
p p
Or, lorsque p croît, p1 décroît, et comme p > 2, p1 ∈ [0, 21 ]. D’après la question 5(b)ii, on en déduit que
   
ln 1 − p1 − p ln 1 − p12 croît. Ainsi, (ln(vp ))p>2 est croissante, et par croissance de l’exponentielle,
(vn )p>2 est croissante.
 
1
De plus, lim ln 1 − = 0 et
p→∞ p  
1 −p 1
p ln 1 − 2 ∼ 2 = − ,
p +∞ p p
 
1
donc lim p ln 1 − 2 = 0. Ainsi, lim ln vn = 0, puis lim vn = 1.
p→+∞ p p→+∞ p→∞

iv. Ainsi, pour tout p > 2, vp 6 1, et donc up+1 6 up . Ainsi, pour tout p > 2, up 6 u2 = 21 .
2
1 p−2
a ap
(c) Soit x > a p . On a alors xp−2 > a p , donc xp−1 6 x . Ainsi :

1  a p−1
(fp (x))p−1 = (p − 1)x +
pp−1 xp−1
2
!p−1 p−1   2(p−1−k)
1 ap 1 X p−1 k ka
p
6 (p − 1)x + = p (p − 1) x
pp−1 x p k xp−1−k
k=0
2(p−1) ! p−1
1 r2(p−1)

1 p−1 p−1 a p p−1
6 (p − 1) x + p−1 = xp−1 + p · p−1 .
pp−1 x p p x
 p−1
p−1
Or, d’après la question précédente, pour tout p > 2, p 6 12 , et de plus, pp > 2, donc 1
pp 6 21 . Ainsi :

r2(p−1)
 
1
fp (x)p−1 6 xp−1 + p−1 = gp−1 (x)p−1 .
2 x

Les expressions étant toutes positives, et la fonction puissance p − 1 étant croissante sur R+ , on en déduit
1
que pour tout x > a p , fp (x) 6 gp−1 (x).
1
(d) i. Du fait de la condition initiale, on a immédiatement, d’après la question IV-3, xn > a p (elle ne peut pas
être stationnaire).
1
Soit, pour tout n dans N, la propriété P(n): a p < xn 6 yn .
P(0) provient des conditions initiales.
1 1
Soit n ∈ N tel que P(n). Alors a p < xn 6 yn , donc, fp étant croissante sur [a p , +∞[,

xn+1 = fp (xn ) 6 fp (yn ) 6 gp−1 (yn ) = yn+1

l’avant-dernière inégalité provenant de la question précédente. Ainsi puisqu’on a déjà justifié que xn+1 >
1
a p , on obtient P(n + 1).
Par conséquent, P(0) est vraie, et pour tout n dans N, P(n) entraîne P(n + 1). D’après le principe de
récurrence, P(n) est vraie pour tout n dans N.
n
ii. On a xn ∼ C ′ (λp (x0 ))2 , et yn ∼ Cµq−1 (x0 ). Ainsi, si λp (x0 ) > µq−1 (x0 ), on obtient
+∞ +∞

C′
 
xn λp (x0 )

yn +∞ C µq−1 (x0 )

qui tend vers +∞. Donc xynn tend vers +∞ lorsque n tend vers +∞, ce qui contredit le fait que pour
tout n ∈ N, xn 6 yn . Par conséquent :

2|x0q−1 − rq−1 |
λp (x0 ) 6 µq−1 (x0 ) = .
x0q−1 + rq−1

14
(e) La suite (x′n )n∈N associée à fp vérifiant x′0 = x1 est définie par : ∀n ∈ N, x′n = xn+1 . Ainsi, soit C et C ′
tels que
n n
xn ∼ C(λp (x0 ))2 et x′n ∼ C ′ (λp (x1 ))2 .
+∞ +∞

On a alors
n+1 n
x′n = xn+1 ∼ C(λp (x0 ))2 = C(λp (x0 )2 )2 .
+∞

Par conséquent, C = C ′ et λp (x1 ) = λp (x0 )2 .


1
Or, d’après le tableau de variations de fp , on a x1 > a p , donc on peut appliquer les récultats précédents :

2|x1q−1 − rq−1 |
λp (x1 ) 6 .
x1q−1 + rq−1

On en déduit que
! 12
2|x1q−1 − rq−1 |
λp (x0 ) 6 ,
x1q−1 + rq−1
avec x1 = fp (x0 ).

15

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