3 - Cellulite Cervico-Faciale
3 - Cellulite Cervico-Faciale
3 - Cellulite Cervico-Faciale
CELLULITES CERVICO-FACIALES
I. Introduction
• Définition = Infection des espaces celluleux de la face et du cou ( Surtout bactérienne , parfois mycosique , jamais
virale )
• Origine dentaire +++
• Fréquence
• Imagerie +++ ( TDM systématique C- / C+ Extension + complications thrombophlébite +++ )
• Thérapeutique
• Pronostic grave +++
II. Epidémiologie : Beaucoup de facteurs favorisants dont les plus importants sont l’utilisation des AINS ou la
mauvaise utilisation de l’ATB +++
1. Prédominance : adulte de sexe masculin
2. Origine : Dentaire ˃ pharyngée
3. Facteurs favorisants :
• Tabac / alcool : mauvais état bucco-dentaire
• Diabète : la micro angiopathie diabétique freine la diffusion de l’antibiothérapie
• Obésité
• Malnutrition (anémie sévère)
• Immunodépression (VIH : cellulites à répétition)
• AINS : contre indiqués puisque l’inflammation est d’origine bactérienne !!
↗ virulence et prolifération microbienne
La phénylbutazone réduit l’activité des granulocytes, de la phagocytose et la destruction intra-cellulaire du micro-
organisme pathogène
• Mauvaise utilisation des antibiotiques : antibiothérapie souvent non adaptée (spectre étroit) puisqu’il s’agit d’une
infection polymicrobienne avec des anaérobies qui plus est ! résistances
De plus, une des particularités du tissu graisseux est sa mauvaise vascularisation, ce qui limite la diffusion des ATB pris : la
concentration au sein du tissu sera inférieure à la CMI de l’ATB. D’où la nécessité d’un traitement par voie parentérale.
L’origine de la cellulite est toujours bactérienne ! L’origine mycosique est possible sur un terrain particulier (enfant
diabétique insulino-dépendant décompensé ou sujet ID)
Se méfier de la Tuberculose et de l’actinomycose (= bactérie)
6. Infection synergique :
• Pullulations des bactéries aérobies
• Epuisement des défenses oxydatives du pool monocytomacrophagique et granulocytaire
• Pullulations des bactéries anaérobies
• Effraction des barrières anatomiques par protéolyse
• Nécrose tissulaire secondaire à la libération des streptolysines O et C cytotoxiques
• Thromboses locorégionales par action pro coagulante des toxines bactériennes
2. Paraclinique :
• Imagerie :
Panoramique retro alvéolaire + panoramique dentaire : présence d’un halo clair (noir) entourant la racine
dentaire en question, témoignant de la présence d’anaérobies.
Scanner : renseigne sur la porte d’entrée, l’extension et les autres complications
TDM faciale C+ : systématique, examen de choix.
TDM C - : exploration des sinusites
TDM cérébrale : empyème extradural (céphalées pouvant être isolées)
IRM : D’une manière exceptionnelle si contre-indication
• Biologie : (Importante pour le retentissement et l’étiologie/hémopathie)
• NFS + CRP quotidiennes : hyperleucocytose à PNN, agranulocytose, pancytopénie
VS (Procalcitonine n’aura pas d’intérêt vue qu’on sait déjà que
Chercher un terrain favorisant :
l’origine est bactérienne)
NFS : patient sous chimio Leuco-
Glycémie ( dépister un diabète )
neutropénie ou agranulocytose
Sérologies (VIH)
Si GB et PNN normaux Penser à une
Fonction rénale : patient sujet à une polyATB, insuffisance rénale
cellulite carcinomateuse
fonctionnelle , également pour la TDM C+
• Bactériologie + antibiogramme (obligatoires) et hémocultures
• Histologie : dans le cadre d’une cellulite carcinomateuse (ex : cancer de la thyroïde)
3. Formes cliniques :
• Cellulite aigue circonscrite (exemple : cellulite frontale compliquant une sinusite frontale)
• Cellulite aigue diffuse : forme gangreneuse ; forme phlegmoneuse
• Cellulite subaiguë et chronique (ostéolyse et extériorisation du pus : fistules et cicatrices)
4. Formes compliquées :
a. Complications générales :
• Pulmonaires, cardio-vasculaires, rénales
• Choc septique
• Défaillance multi viscérale
b. Complications particulières :
• Angine de Ludwig : abcès du plancher buccal. Décès par asphyxie car l’abcès refoule la base de la langue jusqu’à
atteindre la paroi postérieure du pharynx. A drainer le plus rapidement possible. Déconseiller le décubitus dorsal. Issue
du pus au niveau du plancher buccal, collection sous le menton ( signe du jabot : Très doulouerux , très rouge , œdèmatié
, et on retrouve un abcès au niveau de la radio ) . Indication à la trachéotomie, pas d’intubation
• Orbite : cellulite orbitaire (secondaire à une sinusite)
Œdème inflammatoire de la paupière Toute exophtalmie chez un enfant est une
Hyperémie conjonctivale, chémosis éthmoïdite JPDC +++
Diminution de la mobilité oculaire
Baisse de l’acuité visuelle
Exophtalmie unilatérale
TDM faciale +++
Traitement par voie parentérale / hospitalisation
Chirurgie endoscopique endonasale en urgence : risque de cécité car toute souffrance du nerf optique > 6h est
irrécupérable pronostic fonctionnel
• Crâne : méningite, abcès ou empyème cérébral, thrombophlébite du Triade TVC = Chémosis + ptosis +
sinus caverneux (catastrophique, mettre sous HBPM pour le ophtalmoplégie douloureuse Angio TDM
pronostic visuel en plus des ATB) ou IRM !!!!
• Médiastin : pleurésie, péricardite , Médiastinite +++ (car absence de cloison entre le cou et le médiastin) : mortelle !!!
Sepsis
Douleur thoracique, toux
Dyspnée, dysphagie, fausses routes
Œdème cervical sus claviculaire
Emphysème pariétal
TDM thoracique est l’examen de choix (collections s’arrêtant au niveau du péricarde..), mais une Rx thorax peut
faire l’affaire en l’absence de moyens (présence de niveaux hydro-aériques médiastinaux témoignant des
anaérobies).
Sternotomie pour drainer la collection
• Sd de Lemierre : pneumopathie secondaire à la présence d’emboles septiques issus de la fragmentation de thrombus
de la veine jugulaire interne après mise en place de l’antibiothérapie. Origine le plus souvent = sphère ORL.
2. Moyens :
a. Mesures de réanimation :
• Contrôle des voies aériennes (trachéotomie si nécessaire)
• Sonde nasogastrique
• Réanimation hémodynamique (dobutamine en cas de choc)
• Traitement antalgique
• Prévention de l’ulcère de stress
• Support psychique
b. Antibiothérapie parentérale :
• Principes de choix :
Traitement empirique après prélèvement
Large spectre et viser les anaérobies aussi
Antibiotique peu toxique bactéricide synergique
• Problèmes de l’antibiothérapie :
Non diffusion de l’antibiotique sur le site d’infection (zones non vascularisé, nécrose...)
Traitement sous dosé
Résistance du germe
• Tri-ATB empirique (à adapter en fonction des résultats de l’antibiogramme)
Métronidazole (pour les anaérobies)
C3G : 2g/j, ou à dose méningée en cas de complications endocrâniennes càd 6g/j
Aminoside (gentamycine) (effet anti staphylococcique, jamais seuls, en bithérapie au minimum)
Ou Fosfomycine au lieu des aminosides si les moyens le permettent
• Pas d’AINS
• Surveillance clinique (régression des signes), biologique (baisse des blancs et de la CRP) et radiologique (Scanner :
efficacité sur les collections et les thrombus).
P.s : une fois la CRP est normale , relai per os +++
c. Corticothérapie :
• Corticothérapie + ATB : permis après la chirurgie
• Pas de corticostéroïdes tant que l’infection bactérienne n’est pas jugulée (recul de l’hyperleucocytose et de la CRP de
contrôle)
• Autre cas devant lequel on peut démarrer la corticothérapie : preuve bactériologique du germe en cause et pronostic
fonctionnel (visuel/cécité) engagé !
• Ses bénéfices doivent être certains, ne pas l’utiliser pour améliorer le confort du patient
d. Autres :
• Oxygénothérapie hyperbare
Indication discutée (fasciites nécrosante)
Morbidité non négligeable : baisse du débit cardiaque, effet convulsivant, barotraumatisme
• Immunoglobines polyvalentes :
Fasciite nécrosante
Choc streptococcique
Myonécroses à streptocoques
QEEE !
PEC multidisciplinaire
Dans la CCF : il faut drainer la collection et donner l’ATB FAUX ! Faut
jamais oublier la PEC du terrain
L’antibiothérapie se fait à l’aveugle FAUX ! Elle est par contre , ciblée en
fonction des germes en causes qu’on suspecte
Est-ce que la chirurgie est toujours indiquée ? Pratiquement non mais faut la
garder dans la tête :3
Chez l’enfant : C3G + métronidazole en attendant de voir le spécialiste
Chez l’adulte : Aclav
On donne JAMAIS de corticothérapie d’emblée , elle est prescrite une fois on
est assuré que l’ATB marche bien
La cortico est indiquée d’emblée en cas d’installation de la cécité
Les AINS : STRICTEMENT PROSCRIT !!!!!