Cours Electromagnetisme SMP - S3 - Chapitre 3

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COURS D'ELECTROMAGNETISME

DANS LE VIDE

Chapitre III

Pr. Khalid SALMI

SMP – S3
Année universitaire : 2021 - 2022

Département de Physique - Faculté des Sciences – Université Mohammed Premier - Oujda


Cours Electromagnétisme dans le vide

Chapitre 3. Induction
Electromagnetique
Table des matières
1 Les lois de l’induction ......................................................................................................... 2
1.1 Approche expérimentale .............................................................................................. 2
1.2 Loi de Faraday ............................................................................................................. 3
1.3 Loi de Lenz .................................................................................................................. 3
1.4 Champ électromoteur 𝐸𝑚 ............................................................................................ 4
1.4.1 Induction électromagnétique d’un circuit fixe placé dans une induction variable4
1.4.2 Induction électromagnétique d’un circuit mobile dans une induction magnétique
constante ............................................................................................................................. 4
1.4.3 Champ électromoteur dans le cas général ............................................................ 5
1.5 Equation de Maxwell-Faraday ..................................................................................... 5
2 Induction mutuelle et auto-induction .................................................................................. 6
2.1 Induction mutuelle de deux circuits............................................................................. 6
2.2 Inductance propre d’un circuit ..................................................................................... 7
2.3 Matrice d’inductance ................................................................................................... 8
2.4 Forces électromotrices (f.é.m.) induites ...................................................................... 8
2.5 Aspect énergétique ...................................................................................................... 9
3 Les transformateurs ............................................................................................................. 9
4 Les équations de Maxwell ................................................................................................ 11

Pr. Khalid SALMI 1


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Jusqu’à maintenant, nous nous sommes intéressés essentiellement à la création d’un champ
magnétique à partir d’un courant permanent. Ceci fut motivé par l’expérience de Oersted. A la
même époque et pendant plus de dix ans, plusieurs physiciens ont été préoccupés par la question
inverse : puisque ces deux phénomènes sont liés, comment produire un courant à partir d’un
champ magnétique ? Les phénomènes d’induction électromagnétique ont été finalement
découverts en 1831 par le physicien anglais M. Faraday.

1 Les lois de l’induction


1.1 Approche expérimentale
Considérons deux circuits électriques C1 et C2 placés de telles sorte que le flux magnétique créé
par l’un à travers l’autre soit suffisamment important ; Faraday utilisait des circuits bobinés sur
un même manchon et étroitement imbriqués. Le circuit C1 est alimenté par un générateur
électrochimique de force électromotrice (f.é.m.) E, à travers un interrupteur K, et le circuit C2
comporte seulement un galvanomètre G dont on a repéré les bornes de façon à déterminer le
sens du courant éventuel qui le traverse.

En effet, Faraday savait que lorsqu’un courant permanent circule dans le premier circuit, un
champ magnétique serait engendré et il s’attendait donc à voir apparaître un courant dans le
deuxième circuit. En fait rien de tel n’était observé : lorsque l’interrupteur était fermé ou ouvert,
rien ne se passait.

Par contre, lors de l’ouverture ou de la fermeture de l’interrupteur, une déviation fugace de


l’aiguille du galvanomètre pouvait être observée (cela n’a pas été perçu immédiatement). Une
telle déviation pouvait également s’observer lorsque on déplaçait l’un des deux circuits.

Autre expérience : prenons un aimant permanent et plaçons-le à proximité d’une boucle


constituée d’un fil conducteur relié à un galvanomètre. Lorsque l’aimant est immobile, il n’y a
pas de courant mesurable dans le fil. Par contre, lorsqu’on déplace l’aimant, on voit apparaître
un courant dont le signe varie selon qu’on approche ou qu’on éloigne l’aimant. De plus, ce
courant est d’autant plus important que le déplacement est rapide.

Ces deux types d’expériences ont amené Faraday à écrire ceci : « Quand le flux du champ
magnétique à travers un circuit fermé change, il apparaît un courant électrique. »

Dans les deux expériences, si on change la résistance R du circuit, alors le courant I apparaissant
est également modifié, de telle sorte que 𝑒 = 𝑅𝐼 reste constant. Tous les faits expérimentaux
mis en évidence par Faraday peuvent alors se résumer via la loi de Faraday.

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1.2 Loi de Faraday


La variation temporelle du flux magnétique à travers un circuit fermé y engendre une f.é.m.
induite :

𝑑𝜙
𝑒=−
𝑑𝑡

⃗ .→
Où 𝜙 = ∬𝑆 𝐵 ⃗ à travers une surface ouverte S (en Weber).
𝑑𝑆 est le flux de 𝐵

Remarques :

1) L’induction magnétique 𝐵 ⃗ reste, à chaque instant, à flux conservatif à travers une


→ →
surface fermée : ∯𝑆 𝐵 . 𝑑𝑆 = 0
2) Il existe 3 façons de varier le flux 𝜙 = 𝜙(𝑡) et donc de produire une f.é.m. :
✓ soit par une variation du champ magnétique au cours du temps,
✓ soit par une variation de la forme du circuit,
✓ soit par une variation de la position du circuit.
3) La loi de Faraday est une nouvelle loi expérimentale qui est à la base de plusieurs
applications, en particulier de la production industrielle de l’électricité.
𝑑𝜙
Une augmentation du flux à travers le circuit ( 𝑑𝑡 > 0) entraîne l’apparition d’une f.é.m. qui
tend à faire circuler un courant négatif. D’où la loi de Lenz qui permet de prévoir le sens des
courants induits

1.3 Loi de Lenz


Le sens des courants induits est tel que leurs effets tendent à s’opposer aux causes qui leur ont
donné naissance. En effet, le courant induit crée un champ magnétique dont le flux s’oppose à
l’augmentation de flux que l’on impose.

Remarque sur la convention de signe : La détermination du sens du courant induit se fait de la


façon suivante :

1. On se choisit arbitrairement un sens de circulation le long du circuit.


2. Ce sens définit, grâce à la règle du bonhomme d’Ampère, une normale au circuit.
3. Le signe du flux est alors déterminé en faisant le produit scalaire du champ magnétique
par cette normale.
4. En utilisant ensuite la loi de Faraday, on obtient la valeur et le signe de la fém.

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5. Enfin, le courant est obtenu à partir de la loi d’Ohm (son signe peut aussi être
directement connu en utilisant la loi de Lenz).

1.4 Champ électromoteur ⃗⃗𝐸𝑚


L'existence d’un courant induit dans le circuit fermée (C) par induction impose l’existence
d’un champ électromoteur 𝐸⃗𝑚 qui agit sur les charges libres et dont la circulation est égale à :


𝑒(𝑡) = ∮ 𝐸⃗𝑚 . 𝑑ℓ
𝐶

Propriétés :

✓ Le champ électromoteur 𝐸⃗𝑚 est différent du champ électrostatique 𝐸⃗𝑠 :


𝐸⃗𝑚 ≠ 𝐸⃗𝑠 = −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉
✓ 𝐸⃗𝑚 et 𝐸⃗𝑠 sont deux termes constituant le champ électrique : 𝐸⃗ = 𝐸⃗𝑚 + 𝐸⃗𝑠

1.4.1 Induction électromagnétique d’un circuit fixe placé dans une induction variable
Considérons un circuit C de forme quelconque, filiforme et fixe, dans un champ magnétique
𝑑𝜙
variable dans le temps 𝐵(𝑡). Ce circuit est le siège d’une f.é.m. 𝑒 = − 𝑑𝑡 qui donne naissance
à un courant induit.

Sous l’effet de cette f.é.m. (e), une charge q (initialement au repos) est soumise à la force
produite par un champ électrique, appelé champ électromoteur ou champ électrique
d’induction, tel que :

𝐹 = 𝑞𝐸⃗𝑚

Ce champ est lié à (e) par :

𝑑𝜙
⃗ =𝑒=−
∮𝐸⃗𝑚 . 𝑑ℓ
𝐶 𝑑𝑡

Contrairement au champ électrostatique, la circulation du champ électrique d'induction le long


d’un contour fermé est non nul.

On trouve que :

𝜕𝐴
𝐸⃗𝑚 = −
𝜕𝑡
1.4.2 Induction électromagnétique d’un circuit mobile dans une induction magnétique
constante
Considérons maintenant un circuit, se déplaçant à la vitesse 𝑣 dans un champ d’induction
magnétique uniforme. Lorsque 𝜙 varie, la f.é.m. d’induction qui apparait dans le circuit s’écrit
alors :

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𝑒(𝑡) = ∮𝐸⃗𝑚
𝐿 ⃗
. 𝑑ℓ
𝐶

Les électrons du circuit seront donc soumis à une force liée au champ d’induction par 𝐹 = 𝑞𝐸⃗𝑚 ,
et puisque la force qui s’exerce sur les charges du circuit, qui sont entrainées à la vitesse 𝑣, est
liée au champ magnétique par 𝐹 = 𝑞. (𝑣 ∧ 𝐵 ⃗ ), alors le champ électromoteur d’induction de
Lorentz est donné par :

𝐸⃗𝑚
𝐿 ⃗
=𝑣∧𝐵

1.4.3 Champ électromoteur dans le cas général


Maintenant, on suppose qu’on travail dans le cas d’une induction magnétique variable dans le
temps 𝐵 = 𝐵(𝑡) et que le circuit est mobile. Le champ électromoteur total s’écrit donc comme
la somme des deux expressions trouvées précédemment :

𝜕𝐴
𝐸⃗𝑚
𝑇
=− ⃗
+𝑣∧𝐵
𝜕𝑡

Si en plus, nous avons un champ électrostatique 𝐸⃗𝑠 = −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉 qui s’ajoute, le champ
électrique total s’écrit donc :

𝜕𝐴
𝐸⃗𝑚
𝑇
= −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉 − ⃗
+𝑣∧𝐵
𝜕𝑡

1.5 Equation de Maxwell-Faraday


→ 𝑑𝜙 𝑑
⃗ .→
L’expression de la f.é.m. est donnée par 𝑒(𝑡) = ∮𝐶 𝐸⃗ . 𝑑ℓ = − 𝑑𝑡 = − 𝑑𝑡 ∬𝑆 𝐵 𝑑𝑆

En appliquant le théorème de Stokes à la circulation de 𝐸⃗𝑚 le long du contour C, on obtient :

→ → ⃗ →
𝜕𝐵
∮ 𝐸⃗ . 𝑑ℓ = ∬ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝐸⃗ ). 𝑑𝑆 = − ∬ . 𝑑𝑆
𝑆 𝑆 𝜕𝑡
𝐶

Donc, puisque S est quelconque :


𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐸⃗ ) = −
𝑟𝑜𝑡
𝜕𝑡
Cette équation fondamentale ; appelée équation de Maxwell-Faraday, traduit une propriété du
champ électromagnétique qui montre qu’à toute variation temporelle du champ 𝐵⃗ est associée
un champ électrique 𝐸⃗ . Elle forme, avec l’équation 𝑑𝑖𝑣 (𝐵
⃗ ) = 0, qui est l’expression locale de
la conservation du flux magnétique, le groupe des équations de Maxwell structurelles, c’est-à-
dire indépendantes des sources du champ.

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Exercices d’application : (à faire)

1. Un fil, infiniment long, placé sur l’axe Oz, est


parcouru par un courant I constant. Un circuit
rectangulaire rigide, de cotés a et b, est placé
dans le plan xOz. On déplace le circuit dans le
plan xOz avec une vitesse constante (v)
parallèle à Ox et dirigée vers les x <0.
Déterminer l’expression de la f.é.m. 𝑒𝑖 induite
dans le cadre.
2. Un cadre carré, de coté (a), de résistance (R) se déplace à la vitesse (v) suivant l’axe
(Ox). A l’instant t=0, le cadre pénètre dans un domaine, de largeur (2a), où règne une
induction magnétique (B), uniforme, perpendiculaire au plan du cadre dans le sens
sortant. Déterminer l’expression du courant induit dans les différentes phases du
mouvement.
3. Une bobine plate, formée de N spires de forme carrée et de côté a, tourne autour de l’axe
(Δ) à la vitesse angulaire constante ω. Elle est placée dans un champ magnétique
uniforme perpendiculaire à (Δ). La bobine, de résistance (r), est fermée sur une
résistance (R). Déterminer l’expression du courant induit dans la bobine.

2 Induction mutuelle et auto-induction


Nous avons vu qu’en raison du phénomène d’induction, apparaissaient dans les circuits des
f.é.m. induites liées à l’interaction électromagnétique. Nous examinons ici le couplage
magnétique qui en résulte entre circuits. Ce couplage s’exprime en fonction de coefficients
géométriques appelés inductances mutuelles et inductances propres des circuits.

2.1 Induction mutuelle de deux circuits


On considère deux circuits de formes quelconques 𝐶1 et 𝐶2 parcourus par des courants I1 et I2.

On caractérise l’interaction magnétique à l’aide du flux du champ magnétique créé par l’un des
⃗ 2 créé par C2, est proportionnel
circuits à travers l’autre. Le flux Φ12, à travers C1, du champ 𝐵
au courant I2. De la même façon, Φ21 le flux à travers C2 du champ 𝐵 ⃗ 1 créé par C1, est
proportionnel au courant I1. On définit donc le coefficient d’inductance comme étant le rapport
entre le flux et le courant.

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⃗ 1 . 𝑑𝑆2 = ∮ 𝐴⃑1 (𝑟2 ). 𝑑𝑙2 = 𝑀21 . 𝐼1


𝜙21 = ∬ 𝐵
𝑆2 𝐶2

⃗ 2 . 𝑑𝑆1 = ∮ 𝐴⃑2 (𝑟1 ). 𝑑𝑙1 = 𝑀12 . 𝐼2


𝜙12 = ∬ 𝐵
𝑆1 𝐶1

Avec,

𝜇0 𝑑𝑙1
𝐴⃑1 (𝑟) = 𝐼1 ∮
4𝜋 𝐶1 ‖𝑟 ‖

𝜇0 𝑑𝑙2
𝐴⃑2 (𝑟) = 𝐼2 ∮
4𝜋 𝐶1 ‖𝑟 ‖

Donc

𝜇0 𝑑𝑙1 . 𝑑𝑙2
𝜙21 = 𝐼1 ( ∮ ∮ ) = 𝑴𝟐𝟏 𝐼1
4𝜋 𝐶1 𝐶2 ‖𝑟‖

𝜇0 𝑑𝑙1 . 𝑑𝑙2
𝜙12 = 𝐼2 ( ∮ ∮ ) = 𝑴𝟏𝟐 𝐼2
4𝜋 𝐶1 𝐶2 ‖𝑟‖

𝜇 𝑑𝑙1 .𝑑𝑙2
Par conséquent, 𝑀12 = 𝑀21 = 𝑀 = 4𝜋0 ∮𝐶 ∮𝐶 ‖𝑟‖
1 2

Cette expression, donnant l’expression du coefficient d’inductance mutuelle des deux circuits
C1 et C2, est appelée la formule de Neumann, du nom du physicien allemand F. Neumann. Le
coefficient M ne dépend que de la géométrie et de la disposition relative des deux circuits ; c’est
une quantité algébrique dont le signe dépend de l’orientation relative choisie pour les circuits.
Sa valeur se mesure dans le système international (SI) en Henry (H).

2.2 Inductance propre d’un circuit


Si on considère un circuit isolé, parcouru par un courant I, on s’aperçoit qu’on peut produire le
même raisonnement que ci-dessus. En effet, le courant I engendre un champ magnétique dans
tout l’espace et il existe donc un flux de ce champ à travers le circuit lui-même :

⃗ .→
𝜙=∬ 𝐵 𝑑𝑆 = 𝐿. 𝐼
𝑆

Avec L est le coefficient d’inductance propre du circuit ou auto-inductance ou self-inductance,


exprimé en Henry. Il ne dépend que des propriétés géométriques du circuit et est nécessairement
positif (alors que le signe de l’inductance mutuelle dépend de l’orientation d’un circuit par
rapport à l’autre).

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2.3 Matrice d’inductance


Dans le cas de deux circuits C1 et C2, le flux 𝜙1 du champ magnétique à travers C1 est la somme
de deux contributions : la première 𝜙11 est le flux propre à travers C1 produit par lui-même, la
seconde 𝜙12 est le flux produit par le circuit C2.

𝜙1 = 𝜙11 + 𝜙12 = 𝐿1 𝐼1 + 𝑀𝐼2

De même, le flux 𝜙2 à travers C2 est la somme du flux 𝜙21 produit par le circuit C1 et du flux
𝜙22 produit par le circuit C2.

𝜙2 = 𝜙21 + 𝜙22 = 𝑀𝐼1 + 𝐿2 𝐼2

Ces relations linéaires peuvent être condensées sous une forme matricielle. En effet, en
𝜙 𝐼
introduisant les matrices colonnes suivantes des flux et des courants : [𝜙] = [ 1 ], [𝐼] = [ 1 ],
𝜙2 𝐼2
on obtient :

𝐿 𝑀
[𝜙] = [𝐿][𝐼] où [𝐿] = [ 1 ]
𝑀 𝐿2

[L] est la matrice inductance du système des deux circuits.


|𝑀|
On utilise généralement le facteur 𝑘 = qui est compris entre zéro et un. On dit que le
√𝐿1 𝐿2
couplage des deux circuits est serré si k≈1 (toutes les lignes d’induction créées par le circuit C1
traversent le circuit C2 et réciproquement) et lâche si k≈0.

2.4 Forces électromotrices (f.é.m.) induites


Considérons tout d’abord le cas d’un circuit isolé rigide (non déformable). Nous avons vu
qu’une f.é.m. induite apparaissait dès lors que le flux variait. D’après la loi de Faraday cette
f.é.m. est :

𝑑𝜙 𝑑𝑖
𝑒=− = −𝐿
𝑑𝑡 𝑑𝑡
(L étant constant pour un circuit rigide). En régime variable, si le courant diminue, on verra
donc apparaître une f.é.m. positive engendrant un courant induit qui va s’opposer à la
décroissance du courant dans le circuit. L’auto-inductance d’un circuit tend donc à atténuer les
variations de courant.

Si l’on considère maintenant deux circuits couplés C1 et C2, alors l’expression des flux totaux
à travers ces circuits s’écrit

𝜙1 = 𝜙11 + 𝜙12 = 𝐿1 𝑖1 + 𝑀𝑖2


{
𝜙2 = 𝜙21 + 𝜙22 = 𝑀𝑖1 + 𝐿2 𝑖2

On aura donc en régime variable des f.é.m. induites dans chaque circuit :

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𝑑𝑖1 𝑑𝑖2
𝑒1 = −𝐿1 −𝑀
{ 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖1 𝑑𝑖2
𝑒2 = −𝑀 − 𝐿2
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Remarque :

D’après la relation établie en électrocinétique, la tension entre deux points A et B d’un circuit
vaut : 𝑢𝐴𝐵 = 𝑅. 𝑖 − 𝑒𝐴𝐵𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 , où 𝑒𝐴𝐵𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 est la f.é.m. située entre A et B, R la résistance
totale et i le courant circulant de A vers B.
𝑑𝑖
Donc, dans le cas d’un circuit isolé, la tension aux bornes de A et B vaut : 𝑢𝐴𝐵 = 𝑅. 𝑖 + 𝐿. 𝑑𝑡
(relation vu dans le premier chapitre de ce cours).

2.5 Aspect énergétique


Si dans un circuit isolé (auto-inductance), un courant est induit par induction électromagnétique,
alors la puissance fournie pendant un certain temps est 𝑃 = 𝑒. 𝑖. Cela signifie que le circuit
reçoit a reçu une puissance :

𝑑𝑖 𝑑 𝐿. 𝑖²
𝑃𝑚 = −𝑒. 𝑖 = 𝐿. 𝑖. = ( )
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2

Partant d’un courant nul à 𝑡 = 0, on obtient après un temps t un courant I et une énergie
emmagasinée
𝑡
1
𝑊𝑚 = ∫ 𝑃𝑚 . 𝑑𝑡 = 𝐿. 𝐼²
0 2

Prenons maintenant le cas de deux circuits en interaction. Chacun est parcouru par un courant
permanent et engendre ainsi un champ magnétique. L’énergie magnétique totale emmagasinée
est alors :
𝑡 𝑡
𝑊𝑚 = 𝑊𝑚1 + 𝑊𝑚2 = ∫ (−𝑒1 . 𝐼1 ). 𝑑𝑡 + ∫ (−𝑒2 . 𝐼2 ). 𝑑𝑡
0 0

𝑡 𝑡
𝑑𝐼1 𝑑𝐼2 𝑑𝐼2 𝑑𝐼1
𝑊𝑚 = ∫ (𝐿1 . 𝐼1 . + 𝑀. 𝐼1 . ) . 𝑑𝑡 + ∫ (𝐿2 . 𝐼2 . + 𝑀. 𝐼2 . ) . 𝑑𝑡
0 𝑑𝑡 𝑑𝑡 0 𝑑𝑡 𝑑𝑡

1
𝑊𝑚 = (𝐿1 . 𝐼12 + 𝐿2 . 𝐼22 ) + 𝑀. 𝐼1 . 𝐼2
2
Remarque : on peut aboutir à la même relation en partant de l’expression de l’énergie
1
magnétique à partir des expressions des flux : 𝑊𝑚 = 2 ∑𝑗 𝜙𝑗 . 𝑖𝑗

3 Les transformateurs
Dans un transformateur, deux circuits sont bobinés sur un même matériau ferromagnétique afin
de réaliser un couplage maximal (k≈1) par canalisation de toutes les lignes d’induction dans le
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noyau. L’un des enroulements, le primaire, est constitué de N1 spires et est alimenté par une
source de tension u1. Si on désigne par i1 le courant qui le parcourt, r1 sa résistance et Φ1 le flux
total qui le traverse, on a :

𝑑𝜙1 𝑑𝑖1 (𝑡) 𝑑𝑖2 (𝑡)


𝑢1 (𝑡) = 𝑟1 𝑖1 (𝑡) + = 𝑟1 𝑖1 (𝑡) + 𝐿1 +𝑀
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
Pour le deuxième enroulement, le secondaire, on a :

𝑑𝛷2 𝑑𝑖2 (𝑡) 𝑑𝑖1 (𝑡)


𝑢2 (𝑡) = 𝑟2 𝑖2 (𝑡) + = 𝑟2 𝑖2 (𝑡) + 𝐿2 +𝑀
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡

En général, les enroulements ont une résistance très faible. On peut donc négliger 𝑟1 𝑖1 (𝑡) et
𝑟2 𝑖2 (𝑡) devant les f.é.m. d’induction des circuits. Les équations précédentes se réduisent à :

𝑑𝜙1 𝑑𝑖1 (𝑡) 𝑑𝑖2 (𝑡)


𝑢1 (𝑡) ≈ = 𝐿1 +𝑀
{ 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝜙2 𝑑𝑖2 (𝑡) 𝑑𝑖1 (𝑡)
𝑢2 (𝑡) ≈ = 𝐿2 +𝑀
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑀 𝐿1 𝐿2 −𝑀2 𝑑𝑖2 (𝑡)
On retrouve par la suite : 𝑢2 (𝑡) = 𝐿 𝑢1 (𝑡) + ( )
1 𝐿1 𝑑𝑡

𝐿1 𝐿2 −𝑀2
Or, comme k=1, alors ( )=0
𝐿1

Finalement, on obtient :

𝑢2 (𝑡) 𝑀 𝐿2
≈ =
𝑢1 (𝑡) 𝐿1 𝑀

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Le rapport de transformation (M/L1) s’exprime alors simplement en fonction du rapport des


nombres de spires N2/N1 dans le primaire et le secondaire. En effet, considérons deux
enroulements ayant respectivement N1 et N2 spires bobinées sur un même support. Plaçons-
nous dans le cas d’un fonctionnement à vide du transformateur (i2 = 0) : le flux du champ
magnétique à travers une spire 𝜙𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒 des enroulements est le même puisque k = 1. Le flux total
qui traverse le primaire est 𝜙1 = 𝑁1 . 𝜙𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒 = 𝐿1 . 𝑖1 , et celui qui traverse le secondaire est 𝜙2 =
𝑀 𝑁
𝑁2 . 𝜙𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒 = 𝑀. 𝑖1 . De ces expressions, on peut déduire que 𝐿 = 𝑁2 et par la suite :
1 1

𝑢2 (𝑡) 𝑁2

𝑢1 (𝑡) 𝑁1

Ainsi, dans un transformateur idéal, le rapport des tensions aux bornes des deux circuits
primaire et secondaire est égal au rapport des nombres de spires de ces enroulements.

Les transformateurs sont des appareils très utilisés dans la pratique car on souhaite souvent
modifier l’amplitude de la tension variable délivrée par un générateur. Cela est dû au fait que
le transport du courant est moins coûteux lorsque la tension utilisée est plus grande.

Exemple : un transformateur dont le primaire comporte 440 spires alimenté par une tension
sinusoïdale de 220 V de tension efficace, le secondaire qui comporte 24 spires présentera à ses
bornes une tension sinusoïdale dont la valeur efficace sera égale à 12 V.

4 Les équations de Maxwell


Les équations de Maxwell sont l’expression la plus générale des lois de l’électromagnétisme et
peuvent être considérées comme les postulats de base de cette théorie. Elles ont été par J. C.
Maxwell en 1876.

Récapitulatif des Equations de Base (Magnétostatique + Induction EM) :

Dans ce cours, nous avons vu un nombre d’équations permettons de décrire les phénomènes
électromagnétiques. Nous rappelons ces équations :

✓ Loi de l’induction (Faraday) :

𝑑
⃗ =−
𝑒 = ∮𝐸⃗ (𝑀, 𝑡). 𝑑ℓ ∬ 𝐵⃗ (𝑀, 𝑡) . 𝑑𝑆
𝛤 𝑑𝑡 𝑆

La forme locale de cette loi est :

→ ⃗⃑ ⃗ (𝑀, 𝑡)
𝜕𝐵
𝑟𝑜𝑡 𝐸 (𝑀, 𝑡) = −
𝜕𝑡
✓ Conservation du flux magnétique :

⃗ . 𝑑𝑆 = 0
∯𝐵
𝑆

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La forme locale de cette loi est :

⃗ (𝑀, 𝑡) = 0
𝑑𝑖𝑣𝐵

✓ Théorème d’Ampère :

⃗ = 𝜇0 𝐼 = 𝜇0 ∬ 𝐽(𝑀, 𝑡) 𝑑𝑆
⃗ (𝑀, 𝑡). 𝑑ℓ
∮𝐵
𝛤 𝑆

La forme locale de cette loi est :


→ ⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐵 (𝑀, 𝑡) = 𝜇0 𝑗(𝑀, 𝑡)

J. C. Maxwell à apporté une modification à cette équation d’Ampère en ajoutant un deuxième


terme relatif à la variation du champ électrique dans le temps. Cette « correction » de Maxwell
du théorème d’Ampère est particulièrement importante : elle signifie que la variation d'un
champ magnétique crée un champ électrique, et que la variation d'un champ électrique crée un
champ magnétique. Par conséquent, ces équations permettent la circulation d’ondes
électromagnétiques autoentretenues, ou « rayonnement électromagnétique ».

L’équation devient dans ce cas :

→ ⃗ 𝜕𝐸⃗ (𝑀, 𝑡)
𝑟𝑜𝑡 𝐵 (𝑀, 𝑡) = 𝜇0 𝑗(𝑀, 𝑡) + 𝜀0 𝜇0
𝜕𝑡
✓ Théorème de Gauss :

1
∯𝐸⃗ (𝑀, 𝑡). 𝑑𝑆 = ∭ 𝜌(𝑀, 𝑡)𝑑𝜏
𝑆 𝜀0 𝑉

La forme locale de cette loi est :

𝜌(𝑀, 𝑡)
𝑑𝑖𝑣𝐸⃗ (𝑀, 𝑡) =
𝜀0

Ces quatre relations constituent en fait les équations de Maxwell. En résumé, les 4 équations
de Maxwell sous la forme locale sont données par :

→ ⃗⃑ ⃗ (𝑀, 𝑡)
𝜕𝐵
𝑟𝑜𝑡 𝐸 (𝑀, 𝑡) = − 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑭𝒂𝒓𝒂𝒅𝒂𝒚
𝜕𝑡

→ ⃗ 𝜕𝐸⃗ (𝑀, 𝑡)
𝑟𝑜𝑡 𝐵 (𝑀, 𝑡) = 𝜇0 𝑗(𝑀, 𝑡) + 𝜀0 𝜇0 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑨𝒎𝒑è𝒓𝒆
𝜕𝑡
⃗ (𝑀, 𝑡) = 0
𝑑𝑖𝑣𝐵 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑭𝒍𝒖𝒙 (𝒐𝒖 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑻𝒉𝒐𝒎𝒔𝒐𝒏)

𝜌(𝑀, 𝑡)
𝑑𝑖𝑣𝐸⃗ (𝑀, 𝑡) = 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑮𝒂𝒖𝒔𝒔
𝜀0

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Nous pouvons également, réécrire ces équations sous leur forme intégrale :

𝑑
⃗ =−
∮𝐸⃗ (𝑀, 𝑡). 𝑑ℓ ∬ 𝐵⃗ (𝑀, 𝑡) . 𝑑𝑆 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑭𝒂𝒓𝒂𝒅𝒂𝒚
𝛤 𝑑𝑡 𝑆

⃗ = 𝜇0 [𝐼𝑆 + 𝐼𝑆𝐷 ] 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑨𝒎𝒑è𝒓𝒆


⃗ (𝑀, 𝑡). 𝑑ℓ
∮𝐵
𝛤

𝐼𝑆 = ∬𝑆 𝐽(𝑀, 𝑡) 𝑑𝑆 𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛


Avec { 𝜕𝐸⃗ (𝑀,𝑡)
𝐼𝑆𝐷 = 𝜀0 ∬𝑆 . 𝑑𝑆 𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑑é𝑝𝑙𝑎𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡
𝜕𝑡

⃗ . 𝑑𝑆 = 0
∯𝐵 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑭𝒍𝒖𝒙 (𝒐𝒖 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑻𝒉𝒐𝒎𝒔𝒐𝒏)
𝑆

1
∯𝐸⃗ (𝑀, 𝑡). 𝑑𝑆 = ∭ 𝜌(𝑀, 𝑡)𝑑𝜏 𝑴𝒂𝒙𝒘𝒆𝒍𝒍 − 𝑮𝒂𝒖𝒔𝒔
𝑆 𝜀0 𝑉

Ces équations de Maxwell sous leur forme locale et intégrale sont à retenir !

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