MUSCU7
MUSCU7
MUSCU7
Épiménide (un Crétois) dit : « Tous les Crétois sont des menteurs. »
Si Épiménide dit la vérité, il ment puisqu'il est crétois. Donc, tous les Crétois ne sont
pas des menteurs. S'il ment, au contraire, en affirmant cela, alors il dit effectivement la
vérité. Sa proposition est à la fois vraie et fausse, c'est-à-dire contradictoire.
Exemple
Le quadrilatère ABCD est un carré ⇒ ABCD est un parallélogramme.
On dit que :
• ABCD est un carré est une condition suffisante pour que ABCD soit un
parallélogramme ;
• ABCD est un parallélogramme est une condition nécessaire pour que ABCD
soit un carré.
On peut remarquer que :
• ABCD est un parallélogramme n'est pas une condition suffisante pour que
ABCD soit un carré ;
• ABCD est un carré n'est pas une condition nécessaire pour que ABCD soit un
parallélogramme.
Exemple
ABC est un triangle rectangle en A ⇔ AB2 + AC2 = BC2
Si P est une proposition, alors sa proposition contraire (ou négation) est notée non P,
Le contraire d'une ¬P ou ~P.
expression bien
formée Question
D'après vous, quelle est la négation de « Tous les Crétois sont des menteurs »?
a) Tous les Crétois disent la vérité.
b) Les Crétois disent quelquefois la vérité.
c) Il existe au moins un Crétois qui dit parfois la vérité.
Exemple Soit n un nombre entier positif ou nul ( n ∈ℕ ) et considérons P(n) = n2 + 7n + 12. Alors
il n'existe pas de n tel √ P (n)∈ℕ .
Donc √ P (n)∉ℕ , puisqu'il est strictement compris entre deux entiers consécutifs.
Le mathématicien américain
Elisha Scott Loomis (1852-
1940) proposa 370
démonstrations du théorème de
Pythagore dans la seconde
édition de son livre publié en
1940 « The Pythagorean
proposition ».
Exercice 7.4 Démontrez que pour tout nombre premier p supérieur à 3, il existe un entier m tel que
p2 = 24m + 1.
Exercice 7.5 Un entier est un multiple de 3 si la somme des chiffres qui le composent est aussi un
multiple de 3. Démontrez cette affirmation !
Théorème
P ⇒Q ⇔ ¬Q ⇒ ¬P
Ce théorème signifie que l'on peut prouver que P implique Q en démontrant que non Q
implique non P (et vice versa).
Exemple Comme exemple, nous démontrerons que √ 2 n'est pas un nombre rationnel. Rappelez-
vous qu'un nombre rationnel est un nombre qui peut être exprimé sous la forme a/b, où
a et b sont des nombres entiers et b est différent de 0.
Tout d'abord, supposons que √ 2 est rationnel :
√ 2= ab
où a et b sont premiers entre eux (i.e. les deux entiers n'ont pas de facteurs en commun).
En d'autres mots, a/b est sous forme irréductible. Continuons :
2
a
2=
b2
2b2 = a2
Nous avons maintenant trouvé que a2 est un certain entier multiplié par 2. Par
conséquent, a2 doit être divisible par 2 ; autrement dit, il est pair. Comme le carré d'un
nombre impair est lui-même impair, a doit être pair. Nous pouvons maintenant écrire
que a = 2c, où c est un autre entier.
2b2 = (2c)2
2b2 = 4c2
b2 = 2c2
Nous avons découvert que b2 est aussi pair. En suivant le raisonnement précédent, b doit
être un entier pair. Ici, nous avons une contradiction : les deux nombres entiers a et b
sont pairs. En d'autres termes, nous venons de démontrer que ces deux nombres ont un
facteur commun : 2. Mais nous avons supposé au départ que ces deux nombres
n'avaient pas de facteur commun ! Puisqu'une telle contradiction a été établie, nous
devons conclure que notre supposition d'origine était fausse.
Par conséquent, on ne peut pas trouver deux entiers a et b premiers entre eux tels qu'on
puisse écrire √ 2 sous la forme a/b, donc √ 2 est irrationnel.
Exercice 7.10 On couvre un carré 6 x 6 avec 18 dominos sans chevauchements et sans dépasser les
bords. Montrez qu'il existe toujours une droite qui coupe le carré en deux parties
rectangulaires mais qui ne divise aucun des dominos.
L'hypothèse d'hérédité signifie que si P(n) est vraie alors P(n+1) l'est aussi. Dans ces
conditions, P(n) est vraie pour tout n. En effet, P(0) est vraie par l'hypothèse d'ancrage,
donc P(l) l'est par hérédité, donc P(2) aussi pour la même raison, etc. On a un « effet
dominos ».
Exemple On veut démontrer par récurrence la propriété suivante : « pour tout entier naturel n et
tout réel x strictement positif, (1 + x)n 1 + nx ».
n ( n+1)
a. 1 + 2 + 3 + ... + n =
2
n ( n+1)(2 n+1 )
b. 1 + 4 + 9 + ... + n2 =
6
2 2
n ( n+ 1)
c. 1 + 8 + 27 + ... + n3 =
4
Exercice 7.13 Dessinons sur une feuille des points. Nous les
appellerons des sommets. Relions ces sommets par des
arêtes, pas forcément rectilignes, qui ne se coupent
pas. Depuis chaque sommet, on doit pouvoir atteindre
tous les autres sommets en suivant les arêtes (on parle
de graphe connexe). Appelons régions les surfaces de
la feuille délimitées par des arêtes.
Par exemple, avec six sommets et neuf arêtes, le
dessin ci-contre divise le plan en cinq régions (A, B,
C, D, E). On remarque que quatre régions sont
bornées alors que la cinquième (E), extérieure au diagramme, ne l'est pas.
Formulé par le grand mathématicien suisse Léonard Euler en 1752, la relation d'Euler
Leonhard Euler
énonce une formule mathématique qui relie le nombre d'arêtes (a), de sommets (s), et de
(1707 - 1783)
régions (r) : r - a + s = 2.
Démontrez cette relation par récurrence.
Les formules donnant la somme des puissances n-èmes des entiers consécutifs
Exemple
(formules de Faulhaber) peuvent être démontrées visuellement pour n = 1, 2 ou 3 ; la
jolie preuve visuelle ci-dessous illustre le fait que :
Exercice 7.16 En géométrie, le paradoxe du carré manquant est une apparente démonstration
géométrique d'un résultat impossible, reposant sur une illusion d'optique.
Qu'est-ce qui cloche avec ces « preuve sans mots » ?
Le triangle de Curry