Normes Procedures Du PEV - Guinee - 13 12 2021

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REPUBLIQUE DE GUINEE

Travail- Justice -Solidarité

--------------------
MINISTERE DE LA SANTE ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE

--------------------
DIRECTION NATIONALE DE L’EPIDEMIOLOGIE ET DE LA LUTTE CONTRE LA MALADIE

--------------------
COORDINATION NATIONALE DU PROGRAMME ELARGI DE VACCINATION

NORMES ET PROCEDURES DU PROGRAMME


ELARGI DE VACCINATION
GUINEE

Conakry, décembre 2021

1
PREFACE
L’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant a toujours été considérée comme une priorité
stratégique de la Guinée. Cette volonté politique, réaffirmée au cours de ces deux dernières
décennies, s’est traduite par la souscription aux engagements internationaux, l’adoption de textes
législatifs et réglementaires ainsi que la mise en œuvre de documents stratégiques en vue d’un
accès universel aux services de santé particulièrement à la vaccination.

La République de Guinée reconnait dans sa Constitution la santé comme un droit préalable à la


jouissance des autres droits fondamentaux. En mars 2015, le pays s’est doté d’un nouveau
document de Politique Nationale de Santé (PNS) qui est l’instrument de la mise en œuvre de cette
obligation constitutionnelle et qui s’intègre dans la politique globale du développement du pays.

Cette nouvelle Politique repose sur les soins de santé primaires et le renforcement du système de
santé qui visent l’accès universel aux services et soins essentiels de santé.

Pour la mise en œuvre de cette politique, le Ministère de la Santé aligne ses interventions sur les
actions que le Gouvernement envisage mener pour atteindre son objectif de développement et de
faire de la Guinée un pays émergent à l’horizon 2035.

C’est dans le cadre de la réalisation des objectifs du PNDS que la Coordination Nationale du
PEV/SSP a élaboré un Plan pluriannuel complet (PPAC) 2016-2020. L’objectif général de ce plan est
de réduire la morbidité et la mortalité liées aux maladies évitables par la vaccination d’ici 2020.

Afin d’améliorer la qualité des services de vaccination, le Ministère de la santé et ses partenaires, à
travers la Coordination Nationale du PEV, envisage de se doter d’un document sur les Normes et
Procédures du PEV. Le but visé par ce document est de garantir la qualité et de contribuer à la mise
en œuvre des activités de vaccination et de surveillance des maladies évitables par la vaccination en
toute sécurité, tout en respectant les normes et procédures aussi bien nationales
qu’internationales, notamment dans un contexte d’introduction de nouveaux vaccins ainsi que
l’intégration d’autres interventions sanitaires à la vaccination.

En effet, des services de vaccination efficaces, efficients et résilients, accessibles à tous en tant que
composante essentielle des soins de santé primaires, contribuant ainsi à la couverture sanitaire
universelle, sont nécessaires. De ce fait, des innovations dans les interventions, des meilleures
pratiques, de nouvelles stratégies et des approches pertinentes sont identifiées, adaptées au
contexte national, et contribueront à l’atteinte des objectifs du développement durable (ODD).

Conformément au PNDS 2015-2020, le présent document des Normes et Procédures du PEV décrit
les directives dans la réalisation des activités de vaccination et de surveillance des maladies
évitables par la vaccination en Guinée pour une meilleure satisfaction de la communauté. C’est un

i
document de référence pour aider les prestataires et les intervenants en matière de vaccination à
respecter ces normes et procédures afin d’offrir des services standardisés de qualité et accessibles.

Il permettra aussi de répondre aux questions plus complexes auxquelles le professionnel de santé
est confronté. Il présente également les recommandations officielles de l’OMS en matière de
vaccination systématique et de la surveillance des maladies évitables par la vaccination.

J’invite donc tous les prestataires, les responsables des établissements sanitaires et tous les
partenaires intervenant dans l’immunisation à utiliser ce document comme référence pour toutes
les actions relatives au PEV.

Je tiens à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’élaboration du présent
document et tous ceux qui contribueront à la dissémination et à l’application de ces présentes
normes et procédures.

Enfin, j'exprime ma profonde gratitude aux partenaires techniques et financiers qui ont soutenu
l’élaboration de ce document, notamment l'OMS, CDC, l'UNICEF, l’USAID et les groupes de soutien
CCIA, GTCV, CNC, CNEM…

Le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique

ii
TABLE DES MATIERES
PREFACE......................................................................................................................................................................................... i
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................................................................... iii
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ................................................................................................................................... vi
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................................... a
1 GENERALITES SUR LE PEV ET LA VACCINATION (A compléter par CN) .................................................................b
2 LES MALADIES CIBLES DU PEV ........................................................................................................................................ c
2.1 La tuberculose .......................................................................................................................................................... c
2.2 La diphtérie............................................................................................................................................................... d
2.3 Le tétanos ..................................................................................................................................................................e
2.4 La coqueluche ............................................................................................................................................................ f
2.5 La Poliomyélite ......................................................................................................................................................... g
2.6 La Rougeole ...............................................................................................................................................................h
2.7 L’Hépatite virale B..................................................................................................................................................... i
2.8 La fièvre jaune ........................................................................................................................................................... j
2.9 Les maladies à Haemophilus influenzae type b (Hib) ....................................................................................... j
2.10 Les infections à pneumocoques ...........................................................................................................................k
2.11 Les infections à méningocoques ........................................................................................................................... l
2.12 Les diarrhées à Rotavirus ........................................................................................................................................ l
2.13 La rubéole et le syndrome de rubéole congénitale ....................................................................................... m
2.14 Les maladies causées par le virus du papillome humain ................................................................................n
2.15 La carence en vitamine A ...................................................................................................................................... o
3 LES VACCINS DU PEV ....................................................................................................................................................... o
3.1 Le BCG : vaccin contre la tuberculose .................................................................................................................p
3.2 Le VPOb: vaccin polio oral contre la poliomyélite () ........................................................................................q
3.3 Le DTC-HepB-Hib ou vaccin pentavalent : vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche,
l’hépatite virale B et les infections à Haemophilus influenzae type b....................................................................... r
3.4 Le VPI : Vaccin Polio Inactivé ................................................................................................................................. s
3.5 Vaccin contre la fièvre jaune ou vaccin antiamaril (VAA) ............................................................................... s
3.6 Le vaccin contre la rougeole .................................................................................................................................. t
3.7 Le vaccin antitétanique et antidiphtérique (Td) ...............................................................................................u
3.8 Le vaccin contre la méningite à méningocoque A (MenAfriVac) .................................................................. v
4 POPULATIONS CIBLES DU PEV ET TYPE D’ANTIGENE A ADMINISTRER .............................................................w
5 PRESTATION DES SERVICES DE VACCINATION ...........................................................................................................x
5.1 La vaccination de routine ou PEV systématique ...............................................................................................x
5.2 Les activités de vaccination supplémentaires ...................................................................................................x
6 STRATEGIE DE VACCINATION ......................................................................................................................................... y
6.1 Stratégies de vaccination en PEV de routine ..................................................................................................... y
6.2 Les stratégies de vaccination supplémentaires ................................................................................................ z
7 CALENDRIER DE VACCINATION ...................................................................................................................................... z
7.1 Calendrier de vaccination de l’enfant ............................................................................................................... aa
7.2 Comment évaluer l’âge de l’enfant ? ................................................................................................................ aa
7.3 Comment évaluer le statut vaccinal de l’enfant ? .......................................................................................... aa
Exemple 1 : Si on est en présence d’un nouveau-né, il s’agit d’un premier contact, le statut vaccinal de
l’enfant est « vaccin zéro » : Il faudra par conséquent : ............................................................................................ dd
7.4 Calendrier de vaccination de la femme enceinte .......................................................................................... ee
7.5 Vaccination des enfants et des femmes enceintes infectés par le VIH .......................................................ff
7.6 Intervalle minimum entre l’administration des doses d’un même vaccin ............................................... gg
8 TECHNIQUES ET VOIES D’ADMINISTRATION DU VACCIN ...................................................................................... gg

iii
8.1 Administration par voie orale : Vaccin antipoliomyélitique oral. .............................................................. hh
8.2 Administration par voie parentérale ................................................................................................................... ii
9 CONTRE-INDICATIONS DE LA VACCINATION ............................................................................................................ rr
10 CHAINE DU FROID....................................................................................................................................................... ss
10.1 Définition ................................................................................................................................................................. ss
10.2 Éléments fondamentaux ....................................................................................................................................... tt
10.3 Options de chaine du froid ................................................................................................................................. uu
10.4 Conservation des vaccins .................................................................................................................................. ww
11 MONITORAGE DE LA TEMPERATURE ................................................................................................................... aaa
11.1 Dispositifs de contrôle de la température ..................................................................................................... aaa
12.1.1. Lecteurs de température ............................................................................................................................ ddd
11.2 Différents dispositifs de contrôle de la température par niveau et par type d’équipement ............ eee
11.3 Contrôle de température pendant le transport ............................................................................................. fff
11.4 Dispositifs de contrôle des températures recommandés pour les districts de santé et formations
sanitaires............................................................................................................................................................................. hhh
11.5 Relevés manuels de température ....................................................................................................................... iii
11.6 Notification et exploitation des données de température ........................................................................... iii
11.7 Test d’agitation ........................................................................................................................................................ jjj
11.8 Rangement des vaccins ......................................................................................................................................... lll
I. APPROVISIONNEMENT EN VACCINS ET AUTRES MATERIELS DU PEV EN VACCINS ET ............................... ooo
11.9 Conditionnement pendant le transport ....................................................................................................... ooo
11.10 Accumulateurs d’eau froide........................................................................................................................... ooo
13.1. Rangement des vaccins dans les glacières et dans les porte-vaccins .................................................. ooo
12 POLITIQUE RELATIVE AUX FLACONS MULTIDOSES .......................................................................................... qqq
13 GESTION DES VACCINS, INTRANTS ET MATERIELS D’INJECTION ................................................................... rrr
13.1 L’estimation des besoins .................................................................................................................................... rrr
13.2 La période d’approvisionnement .................................................................................................................... uuu
13.3 Les stocks critiques .............................................................................................................................................. vvv
13.4 La commande des vaccins.............................................................................................................................. www
13.5 Gestion des stocks .............................................................................................................................................. xxx
13.6 Suivi de l’utilisation des vaccins, intrants, vitamine A et consommables ............................................... yyy
14 MAINTENANCE DES EQUIPEMENTS DE LA CHAINE DU FROID ..................................................................... aaaa
14.1 Maintenance préventive .................................................................................................................................. aaaa
14.2 Maintenance curative ...................................................................................................................................... bbbb
14.3 Organisation de la maintenance ................................................................................................................... bbbb
14.4 Suivi de la maintenance des équipements de la chaine du froid............................................................ cccc
14.5 Comment entretenir les panneaux solaires............................................................................................... dddd
14.6 Plan de contingence ......................................................................................................................................... eeee
15 COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT (C4D) ...................................................................................... ffff
18.1. Les principes de la C4D ...................................................................................................................................... ffff
18.2. Stratégies............................................................................................................................................................ gggg
18.3. La communication en pratique pour le PEV.............................................................................................. hhhh
18.4. Les principaux canaux de communication...................................................................................................... iiii
18.5. Communication interpersonnelle (CIP) en faveur du PEV .......................................................................... iiii
18.6. Les principaux acteurs de la communication............................................................................................ kkkk
18.7. Quelques techniques de plaidoyer................................................................................................................... llll
16 SURVEILLANCE INTEGREE DES MALADIES EVITABLES PAR LA VACCINATION ET LA RIPOSTE................... llll
16.1 Définition ....................................................................................................................................................... mmmm
16.2 Les approches de la surveillance : ............................................................................................................ mmmm
16.3 Types de surveillance .................................................................................................................................. mmmm
16.4 Définitions des cas ............................................................................................................................................ pppp
iv
16.5 Organisation du système de surveillance en Guinée................................................................................ pppp
16.6 Epidémies et ripostes ....................................................................................................................................... pppp
17 MONITORING ......................................................................................................................................................... uuuu
17.1 Objectifs du monitoring................................................................................................................................... uuuu
17.2 Différentes étapes/phases du monitorage ................................................................................................. uuuu
18 PLANIFICATION.................................................................................................................................................... ddddd
18.1 Définition ......................................................................................................................................................... ddddd
18.2 Actualisation des cartes................................................................................................................................ ddddd
18.3 Carte du district ............................................................................................................................................... eeeee
19 SUPERVISION PERVISION FORMATIVE PEV ........................................................................................................ fffff
19.1 Définition ............................................................................................................................................................... fffff
19.2 Principes et caractéristiques d’une bonne supervision .............................................................................. fffff
19.3 Objectifs de la supervision ................................................................................................................................. fffff
19.4 Contenu de la supervision ............................................................................................................................. ggggg
19.5 Fréquence de la supervision par niveau ..................................................................................................... ggggg
19.6 Outils et méthodes de supervision .............................................................................................................. ggggg
19.7 Etapes de la supervision ............................................................................................................................... hhhhh
19.8 Rôles du supervisé et des superviseurs ........................................................................................................... jjjjj
19.9 Profil et qualités d’un bon superviseur ............................................................................................................ jjjjj
ANNEXES.................................................................................................................................................................................... lllll

v
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Tableaux
Tableau i: caracteristiques du vaccin bcg...................................................................................................................................................P
Tableau ii: caracteristiques du vpob ......................................................................................................................................................... Q
Tableau iii: caracteristiques du vaccin dtc-hepb-hib ou pentavalent ................................................................................................ R
Tableau iv: caracteristiques du vaccin polio inactive .............................................................................................................................. S
Tableau v: caracteristiques du vaccin anti amaril .................................................................................................................................... S
Tableau vi: caracteristiques du vaccin contre la rougeole ................................................................................................................... T
Tableau vii: caracteristiques du vaccin antitetanique et antidiphterique ........................................................................................U
Tableau viii: caracteristiques du vaccin contre la meningite a meningocoque a ........................................................................... V
Tableau ix: proportion des populations cibles par rapport a la population totale ....................................................................... W
Tableau x: calendrier vaccinal du pev systematique : enfants de 0 a 23 mois, en guinee ........................................................ AA
Tableau xi: calendrier apres introduction des nouveaux vaccins y compris deuxieme annee de vie (2yl) .......................... CC
Tableau xii: calendrier vaccinal de routine des femmes enceintes ................................................................................................ EE
Tableau xiii: calendrier recommande pour la vaccination des enfants nes de meres seropositives au vih ...........................FF
Tableau xiv: recapitulatif des voies d’administration en fonction des vaccins ............................................................................. PP
Tableau xv: sensibilite des vaccins a la chaleur ................................................................................................................................. XX
Tableau xvi: sensibilite des vaccins a la congelation ........................................................................................................................... YY
Tableau xvii: dispositifs de controle de la temperature par niveau et par type d’equipement ............................................. EEE
Tableau xviii: dispositifs de controle des temperatures recommandes pour les ds et fosa ................................................. HHH
Tableau xix: options de controle de temperature pendant le transport des vaccins dans les glacieres et porte-vaccins
............................................................................................................................................................................................................. HHH
Tableau xx: taches de maintenance ................................................................................................................................................. CCCC
Tableau xxi: priorisation des sites de surveillance active et frequence des visites ............................................................OOOO
Tableau xxii: definition des cas............................................................................................................................................................. PPPP
Tableau xxiii: administration de la vit a en cas d’épidémie de rougeole .................................................................................. TTTT
Tableau xxiv: échéance de transmission des rma au niveau supérieur ............................................................................... AAAAA
Tableau xxv: données de la vaccination .......................................................................................................................................... BBBBB
Tableau xxvi: données de la surveillance ........................................................................................................................................ BBBBB

Figures
Figure 1: administration du vaccin polio oral ............................................................................................................................................II
Figure 2: conservation du vaccin pendant la seance de vaccination ..................................................................................................JJ
Figure 3: limer et briser le col du flacon ................................................................................................................................................. KK
Figure 4: position des aiguilles correspondant aux injections id, sc et im ...................................................................................... LL
Figure 5: injection intramusculaire figure 6: sites d’injection im chez le nourrisson ..................................MM
Figure 7: injection sous-cutanee ............................................................................................................................................................... PP
Figure 8: vaccin td chez la femme enceinte .......................................................................................................................................... RR
Figure 9: transport des vaccins du fabricant jusqu’au beneficiaire ............................. ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
Figure 10: chaine du froid rapide ............................................................................................................................................................. VV
Figure 11: chaine du froid lente................................................................................................................................................................ VV
Figure 12: temperatures recommandees par l’oms pour le stockage des vaccins ...................................................................... ZZ
Figure 13: differents stades de la pastille de controle du vaccin et leur interpretation (oms) .............................................. BBB
Figure 14: emplacement de la pcv sur les flacons et les ampoules ............................................................................................... BBB
Figure 15: fridge-tag 2 ............................................................................................................................................................................. CCC
Figure 16: exemples de dispositif de surveillance continue ......................................................................................................... DDD
Figure 17 : thermomètre intégré à affichage numérique ............................................................................................................. DDD
Figure 18: thermometre a cadran non recommande (oms) figure 19: thermometre a tige ............................................. EEE
Figure 20 : indicateurs électroniques de gel......................................................................................................................................GGG
Figure 21: fiche de contrôle de la chaine du froid( fiche 3m) .......................................................................................................GGG
Figure 22: dispositifs electroniques de controle de temperature ............................................................................................... HHH
Figure 23: test d’agitation ....................................................................................................................................................................... KKK
Figure 24: analyse et résultat du test d’agitation ............................................................................................................................... LLL

vi
Figure 25: rangement des vaccins et solvants dans un réfrigérateur vertical ......................................................................... MMM
Figure 26: rangements des vaccins dans un réfrigérateur horizontal ....................................................................................... NNN
Figure 27: rangement des vaccins dans les porte-vaccins et glacieres .......................................................................................... PPP
Figure 28: exemple de carte du ds ..................................................................................................................................................... EEEEE

vii
INTRODUCTION
La vaccination est une composante essentielle du droit humain à la santé et une responsabilité
individuelle, collective et gouvernementale. On estime qu’elle prévient chaque année 2,5 millions
de décès. La vaccination complète contribue pour 40% dans l’atteinte de l’OMD4 /ODD3.

En Guinée, le programme élargi de vaccination est intégré au système de santé à structure


pyramidale (poste de santé, centre de santé, hôpital préfectoral, hôpital régional, hôpital national).
La redynamisation du secteur s’est concrétisée avec le lancement des premiers centres de santé
PEV/SSP /ME à partir de 1988. Depuis lors, avec l’appui de nombreux partenaires techniques et
financiers (PTF), le pays a accompli des progrès notables en termes de couverture vaccinale des
populations cibles et en termes de contrôle des maladies évitables par la vaccination. Toutefois, la
survenue de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en fin 2013 et en 2021 et de la pandémie de
Covid-19 en 2020 a eu un impact sur l’état de santé de la population avec des effets négatifs sur les
prestations de services de santé. Les activités de vaccination ont été affectées avec un taux de
couverture du Penta3 réduit de 30% entre 2013 et 2014. (Réf)

A l’heure de l’introduction des nouveaux vaccins, l’immunisation des enfants est un véritable défi
dont le relèvement passe par une planification à long terme et surtout par la maitrise des normes
et procédures du PEV.

Profitant des opportunités offertes par GAVI et conformément aux nouvelles orientations du Plan
d’Action Mondiale pour les Vaccins, (GVAP), la Guinée avec l’appui des partenaires se propose
d’élaborer des Normes et Procédures pour orienter le personnel impliqué dans les activités de
vaccination et de surveillance des maladies évitables par la vaccination afin d’améliorer la qualité
des services.

a
1 GENERALITES SUR LE PEV ET LA VACCINATION
En Guinée, le programme Elargi de vaccination (PEV) est représenté par la Coordination Nationale
du Programme PEV/SSP qui coordonne la mise en œuvre des activités de vaccination sur l’ensemble
du pays. La Coordination Nationale du PEV est rattachée à la Direction Nationale de l’Epidémiologie
et de la Lutte contre la Maladie (DNELM).

Elle comprend : i) une Coordination, ii) une Section immunisation, iii) une Section de suivi-
évaluation et recherches et iv) une Section communication et de mobilisation sociale. Les unités
logistique/Chaine du froid et la surveillance font parties de la section immunisation. A cela, il faut
ajouter les services comptables et financiers.

La Coordination du PEV est soutenue par un organe consultatif : le Comité de coordination inter-
Agences du PEV (CCIA). Placé sous la présidence du Ministre de la santé, ce comité est composé des
représentants du Ministère de la santé, de l’Economie et des finances et des partenaires au
développement. Il se réunit régulièrement une fois par trimestre. Le comité détermine les grandes
orientations du PEV, adopte les plans et directives, et contribue à la mobilisation des ressources. Un
Comité technique CCIA est mis en place en vue de discuter des problèmes relatifs au PEV et de
préparer les réunions du CCIA. En plus de ces deux organes (CCIA et CCIA technique), il existe
d’autres comités ad’ hoc comme le comité polio (Comité national des experts de la poliomyélite au
CNEP, le Comité National de Certification ou CNC, Sous-comité de confinement), le Comité de
gestion des manifestations adverses post immunisation (MAPI). La Coordination du PEV est
également soutenue sur le plan technique et financier par des partenaires tels que Gavi, l’UNICEF,
l’OMS, le CDC, l’AMP, la Banque Mondiale et l’UAGCP.

Dans le cadre de la communication et de la mobilisation sociale, la coordination bénéficie de l’appui


des organisations de la société civile à travers la POSSaV et de ses démembrements.

Au niveau déconcentré, la gestion du programme est assurée par les directions régionales,
préfectorales et chefs de centre de santé.

▪ Les équipes régionale et district sont chargées de la coordination et de de la mise en œuvre


des activités de vaccination. Il s’agit notamment des activités d’appui à la planification, à la
formation et la supervision du personnel du niveau district et des centres de santé. Par
ailleurs, les deux niveaux assurent également l’appui aux activités de communication et de
monitoring selon les besoins identifiés au niveau périphérique.

▪ Le centre de santé est le niveau le plus opérationnel des activités de vaccination. Il assure
l’offre des services de vaccination aux populations à la base. La gestion du programme à ce
niveau est sous la responsabilité du chef de centre de santé, appuyé par l’agent chargé de la
vaccination et le comité de sante et d’hygiène du centre de santé. Le centre de sante est

b
soutenu dans ses activités par les postes de sante qui facilitent la mise en œuvre des
stratégies avancées.

Pour la mise en œuvre des activités, la Coordination nationale du PEV dispose de plusieurs types
d’équipements tels que les chambres froides, véhicules de supervision, les glacières, les porte-
vaccins, les accumulateurs, les camions de transport de vaccins, matériels informatiques, etc…).

2 LES MALADIES CIBLES DU PEV


La politique nationale de vaccination préconise la vaccination tout au long du cycle de vie. Pour la
vaccination systématique, il s’agit des enfants de 0-23 mois, des filles de 9-13 ans, des femmes
enceintes. Pour les campagnes de masse, la vaccination concerne les enfants de 0 à 59 mois, de 9
mois à 9 ans, les femmes en âge de procréer (15-49 ans) et toutes personnes à partir de 18 ans.

En 2021, l’action du PEV porte sur la prévention de onze (11) maladies cibles qui sont la
tuberculose, la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B, les infections à
Haemophilus Influenzae de type b, la rougeole, la fièvre jaune, le tétanos et la méningite à
méningocoque A.

Pour les enfants, tous les vaccins du programme devraient être administrés avant l’âge de 23 mois,
en 6 contacts. Il est également prévu l’introduction d’autres vaccins tels que le vaccin contre les
pneumonies (PCV-13), le vaccin contre les diarrhées à rotavirus, le vaccin contre le cancer du col de
l’utérus (HPV), le vaccin contre l’hépatite-B à la naissance, le vaccin contre la rougeole et la rubéole
(RR).

Il est prévu dans le PPAc de 2022 - 2026, l’introduction de nouveaux vaccins contre la COVID-19 et
le paludisme (vaccin RTSS) Les vaccins suivants feront l’objet de doses de rappel : VPI, Penta,
VAR/RR.

2.1 La tuberculose
▪ Définition

La tuberculose est une maladie contagieuse causée par le mycobacterium tuberculosis ou bacille de
koch (BK). Elle attaque généralement les poumons mais peut également infecter d’autres parties de
l’organisme, notamment les os, les articulations et le cerveau. La tuberculose se transmet par les
gouttelettes de Pflüdge émises pendant l’éternuement ou la toux d’un malade dont le crachat
contient le bacille. Le premier contact avec le bacille de Koch (primo infection) peut passer
inaperçu, mais un cas sur dix se manifeste ; on parle de tuberculose maladie. La tuberculose
maladie est en général secondaire à une réactivation d’une primo-infection. La malnutrition,
l’alcoolisme, le tabagisme, le diabète et surtout l’infection à VIH/Sida, en sont les principaux
facteurs de risque.

c
▪ Incubation

La période d’incubation est de 4 à 12 semaines, mais elle peut durer des mois voire des années
avant que la maladie ne se développe. La personne infectée peut contaminer les autres pendant
plusieurs semaines. Le risque de développer la tuberculose est plus élevé chez les enfants de moins
de trois ans et chez les vieillards. Les personnes ayant une faible défense immunitaire (infection à
VIH) sont plus vulnérables.

▪ Manifestations cliniques

La tuberculose pulmonaire se manifeste par une toux persistante, qui dure au moins quatre
semaines, accompagnée de signes généraux (amaigrissement, asthénie, fièvre et sueurs nocturnes)
de plus de 15 jours, d’un point de côté et parfois d’hémoptysie (toux avec du sang) et douleurs
thoraciques.

Les signes peuvent varier en fonction de la localisation (méningée, osseuse, génitale, urinaire,
abdominale, etc.). Ainsi, on peut par exemple noter que les symptômes de la méningite
tuberculeuse sont la fièvre, les frissons, les nausées, les vomissements, la sensibilité à la lumière
(photophobie), les céphalées sévères, la raideur de la nuque et des troubles neurologiques
(irritabilité, agitation, convulsion, etc.).

▪ Traitement

Il se fait sous le protocole d’observation directe (DOTS) avec les antibactériens appropriés.

▪ Prévention

La meilleure prévention des enfants contre les formes graves de la tuberculose est la vaccination au
Bacille de Calmette et Guerin (BCG). L’amélioration des conditions d’hygiène est aussi importante.
La vaccination au BCG est contre-indiquée chez l’adulte.

2.2 La diphtérie
▪ Définition

La diphtérie est une maladie infectieuse causée par le Corynebacterium diphteriae. Il existe deux
formes de la maladie (cutanée et nasale). Elle touche les personnes de tous les âges et se transmet
de personne malade ou de porteur sain à personne saine par contact physique ou par voie aérienne
(toux et éternuements). La forme nasale peut être bénigne, et le portage chronique est fréquent.
Les patients développent soit des infections de la gorge, soit des ulcères cutanés.

▪ Incubation

Elle dure 2 à 5 jours ou plus. L’homme constitue le réservoir de la maladie. Les enfants de moins de
15 ans non vaccinés sont les plus atteints.

d
▪ Manifestations cliniques

La maladie se manifeste par une fièvre, un écoulement nasal et une angine douloureuse
pseudomembraneuse (les amygdales sont tuméfiées et recouvertes d’une membrane grisâtre, qui
peut envahir les cordes vocales et la trachée, provoquant des accès de suffocation pouvant
entraîner la mort dans un cas sur dix). La toxine diphtérique peut provoquer des atteintes
cardiaques et rénales.

Les complications les plus graves de la diphtérie sont la tuméfaction du cou et l’obstruction des
voies respiratoires qui peuvent entrainer le décès.

▪ Traitement

Il se fait par l’inoculation de l’anatoxine diphtérique et l’administration d’antibiotiques. Il faut isoler


les malades afin d’éviter d’autres personnes à la maladie. La confirmation du diagnostic consiste à
prélever les échantillons de cultures des cas suspects. Le traitement doit cependant commencer
immédiatement, sans attendre les résultats de l’analyse des cultures.

▪ Prévention

Le moyen le plus efficace est la vaccination des enfants âgés de moins d’un an. Le vaccin se trouve
dans la combinaison (DTC-Hib-HepB).

2.3 Le tétanos
▪ Définition

Le tétanos est une maladie infectieuse non contagieuse causée par un bacille anaérobie strict,
sporulé, appelé clostridium tetani ou bacille de Nicolaïer présente partout dans la terre. Il touche
principalement les nouveau-nés (tétanos néonatal) et les femmes en post-partum (tétanos
maternel). La maladie résulte de l’action d’une neurotoxine sécrétée par le bacille qui se développe
dans les tissus nécrosés souillés (plaie souillée, cordon ombilical si l’accouchement s’est déroulé
dans des mauvaises conditions d’hygiène). Si la mère n’est pas vaccinée contre le tétanos, son
enfant et elle-même ne seront pas protégés.

Le tétanos néonatal (TNN) a été ciblé par l’OMS et l’UNICEF comme maladie à éliminer, lors de
l’Assemblée Mondiale de la Santé en 1989. A cet effet, la Guinée a élaboré en 2019 un plan
stratégique national pour l’élimination du TNN (moins d’1 cas/1000 naissances vivantes dans
chaque district de santé du pays par an) en cours de mise en œuvre Pour maintenir le statut
d’élimination du TNN, les mesures de lutte doivent être renforcées à long terme comme prévu dans
le plan stratégique de maintien d’élimination 2014-2020.

e
▪ Incubation

La période d’incubation est habituellement comprise entre 3 et 21 jours. Plus l’incubation est
courte, plus le risque de décès est grand. Les symptômes apparaissent habituellement au 14 ème jour
après le contact.

▪ Manifestations cliniques

Le premier signe du tétanos est le trismus bilatéral (contracture des muscles de la mâchoire) qui
gêne d’abord la parole puis la mastication et enfin l’ouverture de la bouche. La période d’état est
marquée par des contractures généralisées auxquelles se greffent des paroxysmes douloureux. Le
tétanos néonatal est mortel dans plus de 90% des cas. Chez l’adulte et l’enfant plus âgé, la mort
survient généralement dans un cas sur deux.

▪ Traitement

Il est basé sur l’administration de sérum antitétanique, d’antibiotiques appropriés, de


tranquillisants et l’isolement du malade à l’abri des stimuli (lumière, bruits, contacts).

▪ Prévention

Elle repose essentiellement sur la vaccination des femmes enceintes, celles en âge de procréer et
des nourrissons. Outre la vaccination, l’amélioration des conditions d’hygiène pendant
l’accouchement et les soins du cordon après l’accouchement, la désinfection des plaies en général
permettent de réduire considérablement l’incidence du tétanos.

2.4 La coqueluche
▪ Définition

La coqueluche ou toux coquelucheuse est une infection des voies respiratoires (trachéo-
bronchiques) due à Bordetella pertussis ou Bacille de Bordet-Gengou. La transmission se fait par
l’intermédiaire des gouttelettes de Pflüdge projetées lors de la quinte de toux ou les éternuements.

L’homme est le seul réservoir du bacille. La coqueluche confère une immunité quasi permanente.
Le jeune âge et la promiscuité constituent les principaux facteurs de risque.

▪ Incubation

La durée d’incubation est de 7 à 10 jours, mais peut aller jusqu’à 21 jours.

▪ Manifestations cliniques

La coqueluche se manifeste par une toux persistante, qui dure pendant 4 à 8 semaines, devenant
de plus en plus grave avec des quintes caractéristiques « le chant de coq ». Cette toux est
accompagnée de cyanose et de vomissements. Chez le nourrisson, la toux peut faire place à des

f
crises d’apnée allant jusqu’à la mort. Les complications sont surtout la pneumonie, la malnutrition
et les convulsions.

▪ Traitement

Il repose sur l’administration d’antibiotiques appropriés (Erythromycine).

▪ Prévention

Elle consiste principalement en la vaccination des enfants de moins d’un an. Le vaccin anti
coquelucheux se trouve dans la combinaison (DTC-HepB-Hib).

2.5 La Poliomyélite
▪ Définition

La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système
nerveux et peut entraîner en quelques heures une paralysie totale. Elle touche principalement les
enfants de moins de cinq ans. Le poliovirus se multiplie dans l’intestin, passe dans la circulation
sanguine et peut endommager certains types de cellules nerveuses entrainant la paralysie du sujet.
La paralysie des muscles respiratoires peut entraîner le décès du malade.

Le poliovirus se retrouve dans les matières fécales des personnes contaminées et dans l’eau
contaminée par les matières fécales infectées. Il se transmet par voie féco-orale. Les mauvaises
conditions d’hygiène constituent un facteur de risque.

Il existe trois types de poliovirus : les types 1, 2 et 3. La cause la plus fréquente d’épidémie de
poliomyélite est le poliovirus sauvage de type 1. Le poliovirus sauvage de type 2 a été déclaré
éradiquer en septembre 2015 par l’OMS, et le type 3 n’a plus été observé depuis 2012.

Le 25 aout 2020, la région africaine de l’OMS a été certifiée exempte de poliovirus sauvage.
Cependant, la Guinée continue d’enregistrer des cas de poliovirus dérivé de souches vaccinales.

La maladie confère une immunité permanente contre le type de virus concerné.

▪ Incubation

Elle varie entre 3 et 35 jours. La confirmation du diagnostic se fait par l’examen des selles au
laboratoire et les eaux usées.

▪ Manifestations cliniques

Les symptômes initiaux sont la fièvre, la fatigue, les céphalées, les vomissements, la raideur de la
nuque et les douleurs dans les membres. Une paralysie irréversible (des membres inférieurs en
général) survient dans 1 cas sur 200 porteurs du virus.

g
▪ Traitement

Il n’existe pas de traitement étiologique à la maladie. La prise en charge est donc symptomatique.

▪ Prévention

La vaccination et le respect des mesures d’hygiène restent les seules mesures préventives efficaces
contre la poliomyélite. Il existe deux types de vaccins contre la poliomyélite : le Vaccin Polio Oral
(VPO) qui utilise des souches vivantes de virus atténué et le vaccin polio inactivé (VPI) qui est la
forme injectable. L’administration de plusieurs doses du vaccin contre la poliomyélite confère à
l’enfant une protection à vie. On estime qu’un enfant doit recevoir au moins 4 à 6 doses de vaccin
contre la poliomyélite.

2.6 La Rougeole
▪ Définition

La rougeole est une infection virale aiguë causée par un virus extrêmement contagieux,
responsable d’épidémies. Elle est transmise par voie respiratoire et constitue la première cause de
mortalité infantile due aux maladies évitables par la vaccination. L’homme est le seul réservoir. Elle
touche plus souvent les enfants de moins de cinq ans, surtout lorsqu’ils ne sont pas vaccinés.

▪ Mode de transmission

La transmission se fait par voie respiratoire à travers des gouttelettes de Pflüdge (toux,
éternuements). Elle survient le plus souvent en saison sèche et peut donner lieu à de grosses
épidémies. Le malade est contagieux 3 à 5 jours avant l’éruption cutanée et reste contagieux
jusqu’à 4 jours après l’éruption.

▪ Incubation

Elle varie de 7 à 18 jours.

▪ Manifestations cliniques

La rougeole se manifeste par divers symptômes tels que fièvre, toux, écoulement nasal, yeux
rouges et larmoyants, petits points blancs sur la face interne de la joue (signe de Koplick) et
éruption cutanéo-muqueuse de type maculopapuleuse qui se développe sur le visage et la partie
supérieure du cou avant de s’étendre au reste du corps. Elle se complique souvent par des
infections secondaires telles que la pneumonie, les manifestations gastro-intestinales (diarrhée),
l’encéphalite, la méningite et la cécité. Ces complications sont fréquentes et responsables du décès
de nombreux enfants.

▪ Traitement
✓ Administrer la Solution de Réhydratation Orale (SRO) et le zinc est essentiel ;

h
✓ Encourager le patient à boire et à manger ;
✓ Administrer deux doses de vitamine A à 24 heures d’intervalle aide à prévenir la cécité
et réduit de 50% le nombre de décès dus à la rougeole.

▪ Prévention

La vaccination des enfants à partir de 9 mois les protège contre la rougeole. Le vaccin
antirougeoleux (administré à 09 mois) confère une immunité dans 85% des cas. Une seconde dose
est recommandée à partir 15 à 18 mois. La maladie est immunisante. L’administration de la
vitamine A contribue à la réduction du nombre de décès dus à la rougeole.

2.7 L’Hépatite virale B


▪ Définition

L’hépatite virale B est une maladie infectieuse causée par le virus de l’hépatite B.
Le virus est présent dans le sang et les autres liquides organiques. L’hépatite virale B se transmet
par exposition au sang d’un sujet infecté ou à l’occasion de rapports sexuels non protégés. La
transmission périnatale (verticale) de la mère à l’enfant a lieu au moment de l’accouchement. La
transmission d’un enfant à un autre est également fréquente au cours de l’enfance par morsure,
griffure, etc. La période de transmission pour un porteur chronique peut s’étaler sur une trentaine
d’années. Si la maladie ne se développe pas, l’infection confère une immunité définitive.
Cependant, le malade peut rester porteur du virus toute sa vie et contagieux pour son entourage.

▪ Incubation

La période d’incubation est d’environ 6 semaines et peut aller jusqu’à 6 mois.

▪ Manifestations cliniques

Les personnes infectées peuvent présenter la fièvre, l’ictère, la fatigue, les urines foncées, et la
décoloration des selles. L’hépatite chronique, la cirrhose, l’insuffisance hépatique et le cancer du
foie peuvent se manifester chez les sujets atteints d’une infection chronique. De nombreux
nourrissons nés de mères infectées deviennent des porteurs du virus de l’hépatite B.

▪ Traitement

Il n’existe pas de traitement pour l’hépatite virale B aiguë. En cas d’infection chronique, un
traitement médicamenteux permet parfois d’arrêter la progression de la maladie.

▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination, aux rapports sexuels protégés et au respect scrupuleux des
précautions universelles de sécurité par le personnel de santé. Le vaccin contre l’hépatite B se
trouve dans la combinaison (DTC-HepB-Hib).

i
2.8 La fièvre jaune
▪ Définition

La fièvre jaune est une fièvre hémorragique des régions tropicales d’Afrique et d’Amérique du sud.
Elle est due au virus amaril, dont le vecteur est le moustique Aedes aegypti en zone urbaine et
Aedes africanus en zone forestière. La maladie connait une résurgence importante, notamment en
Afrique où de nombreuses villes sont menacées par des épidémies. Elle dure généralement deux
semaines, au bout desquelles le sujet guérit ou décède. L’hôte du virus amaril dans les régions
africaines est le primate non humain (surtout le singe) et l’homme infecté.

▪ Mode de transmission

Dans le cycle forestier de transmission, l’hôte principal est le singe et l’homme peut se contaminer
au contact de ce dernier. C’est le cas des chasseurs en particulier. Par contre, dans le cycle urbain
de transmission, l’homme est l’hôte principal. Le virus se transmet de personne à personne par la
piqûre de moustiques du genre Aedes qui se reproduisent dans les eaux stagnantes. La mauvaise
hygiène du milieu contribue à cette transmission.

▪ Incubation

La période d’incubation est courte, 3 à 6 jours.

▪ Manifestations cliniques

Le début de la maladie est brutal. Le malade présente une fièvre supérieure à 39°C et est agité. On
note aussi un ictère, des céphalées, des signes neurologiques (délire), des douleurs musculaires et
un syndrome hémorragique. Les complications hépatiques et rénales peuvent entraîner la mort
dans un cas sur deux.

▪ Traitement

Il n’existe pas de traitement étiologique à la maladie. La prise en charge est symptomatique.

▪ Prévention

Elle se fait par la vaccination antiamarile et la lutte contre le vecteur (élimination des eaux
stagnantes, etc.). Le vaccin antiamaril est fiable et son efficacité est d’environ 95%. Une dose
unique protège toute la vie contre la maladie. Aussi, l’immunité est définitive chez les survivants.

2.9 Les maladies à Haemophilus influenzae type b (Hib)


▪ Définition

L’Haemophilus influenzae type b est une bactérie à l’origine de nombreuses infections touchant
essentiellement les nourrissons et les jeunes enfants de moins de 5 ans. Elle se transmet d’une

j
personne à une autre lorsqu’un sujet infecté éternue ou tousse. La transmission est accrue quand
de nombreux enfants passent ensemble des périodes prolongées dans des environnements tels que
les garderies et les crèches.

L’Haemophilus influenzae se présente sous 6 sérotypes ; a, b, c, d, e et f. Toutefois, le type b est


responsable de plus de 90% des infections graves chez les enfants de moins de 5 ans.

▪ Incubation

Elle est courte et varie de 2 à 4 jours.

▪ Manifestations cliniques

Le Hib est responsable de maladies graves telles que la méningite, la pneumonie, l’épiglottite aiguë,
la laryngite obstructive, l’arthrite, la cellulite, l’ostéomyélite, la péricardite et la septicémie. En cas
de méningite, le début est souvent brutal et caractérisé par la fièvre, les vomissements, la léthargie,
l’irritation méningée (bombement de la fontanelle, raideur de la nuque chez l’enfant). Sans une
prise en charge adéquate, la maladie peut conduire à l’installation progressive d’un coma. Le taux
de létalité se situe entre 2% et 5%.

▪ Traitement

Le traitement de l’infection à Hib repose sur l’administration d’antibiotiques appropriés.

▪ Prévention

Elle se fait par la vaccination contre le Hib.

2.10 Les infections à pneumocoques


▪ Définition

Les infections à pneumocoques sont causées par une bactérie appelée Streptococcus pneumoniae
encore appelé pneumocoque. C’est une bactérie qui siège dans le nez, la gorge et la trachée,
susceptible de causer des maladies telles que la pneumonie, la sinusite et l’otite moyenne aiguë.
Elle se transmet d’une personne à une autre lorsque le sujet infecté éternue ou tousse. Les enfants
de moins de 5 ans, les personnes âgées et les sujets immunodéprimés sont les plus susceptibles à
l’infection. Parmi les formes graves d’infections à pneumocoque figurent la pneumonie, la
méningite et la bactériémie fébrile.

▪ Incubation

Elle est courte et varie de 2 à 5 jours.

▪ Manifestations cliniques

k
La pneumonie à pneumocoques est marquée par un début brutal avec fièvre, toux et difficulté
respiratoire, parfois frissons et point de côté.

▪ Traitement

Il consiste en l’administration d’antibiotiques appropriés.

▪ Prévention

Elle se fait par la vaccination contre les infections à pneumocoque.

2.11 Les infections à méningocoques


▪ Définition

Les infections à méningocoques sont causées par une bactérie connue sous le nom de Neisseria
meningitidis. L’infection se transmet par contact direct avec des sécrétions nasopharyngées d’une
personne infectée à une personne saine. La méningite à méningocoques est une urgence médicale.
La maladie touche surtout les jeunes enfants, mais peut aussi survenir chez les jeunes adultes
vivant en collectivité très peuplée.

▪ Incubation

Elle est courte et habituellement inférieure à 4 jours.

▪ Manifestations cliniques

Elles se caractérisent par l’apparition soudaine de violents maux de tête, fièvre, raideur de la
nuque, nausées, vomissements, sensibilité à la lumière (photophobie), trouble de conscience
(confusion), somnolence, irritabilité, fontanelle bombée, convulsions.

▪ Traitement

Un traitement précoce au moyen de plusieurs types d’antibiotiques fait tomber la mortalité à 5 ou


10%. En l’absence de traitement, la méningite est mortelle chez l’enfant dans 50% des cas.

▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination contre les infections à méningocoque et à éviter le contact avec les
sujets malades. Le vaccin Men-A est le vaccin en vigueur dans le calendrier vaccinal national.

2.12 Les diarrhées à Rotavirus


▪ Définition

Le Rotavirus est une cause répandue de maladies diarrhéiques sévères chez les nourrissons,
généralement avant l’âge d’un an. Il s’agit d’une gastro-entérite aiguë fébrile, avec une
inflammation de la paroi de l’estomac et de l’intestin. Ce virus très contagieux, endommage la paroi
l
des intestins, réduisant ainsi la digestion et l’absorption des micronutriments. La transmission se
fait par voie féco-orale (objets souillés de selles d’un enfant infecté vers la bouche d’un enfant non
encore infecté). Un enfant infecté par le Rotavirus peut transmettre le virus 3 à 5 jours avant
l’apparition de la diarrhée et jusqu’à 2 semaines après l’arrêt de la diarrhée.

▪ Incubation

Elle est très courte de 1 à 2 jours.

▪ Manifestations cliniques

Les diarrhées à rotavirus se manifestent par une fièvre supérieure à 38°C, des vomissements et une
diarrhée aqueuse. Ces symptômes régressent au bout de 3 à 7 jours, mais peuvent persister
pendant 2 à 3 semaines. La gravité de l’infection à rotavirus est liée à la déshydratation qui est
souvent sévère chez l’enfant de moins de 2 ans.

▪ Traitement

Un traitement symptomatique est indiqué, notamment par la réhydrations orale (SRO) ou


parentérale et la supplémentation en zinc, pour remplacer les pertes de liquide et d’électrolytes.

▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination des enfants de moins d’un an contre le rotavirus, la bonne hygiène
corporelle, alimentaire et environnementale.

2.13 La rubéole et le syndrome de rubéole congénitale


▪ Définition

La rubéole est une infection virale commune de l’enfance, sans expression clinique dans un cas sur
deux et en règle générale, bénigne. Lorsqu’une femme enceinte est infectée par le virus de la
rubéole en début de grossesse, la probabilité de transmission au fœtus est de 90%. Si le fœtus
survit, il peut être atteint d’un syndrome de rubéole congénitale (SRC) à l’origine de nombreuses
malformations congénitales, telles que la surdité, la cataracte, les affections cardiaques et
cérébrales.

La rubéole se transmet par des gouttelettes projetées dans l’air lorsqu’un sujet infecté éternue ou
tousse (gouttelettes de Pflüdge).

▪ Incubation

Elle dure 2 à 3 semaines.

▪ Manifestions cliniques

Elles varient selon les cas :


m
a) Rubéole : elle se manifeste par une éruption cutanée, une fièvre modérée, la tuméfaction
des ganglions lymphatiques, des douleurs articulaires et l’arthrite.

b) Syndrome de Rubéole Congénitale : il survient chez le fœtus et se manifeste par de graves


malformations isolées ou souvent diversement associées. Les appareils et organes les plus
souvent atteints sont le système nerveux central, l’appareil cardio-vasculaire, l’œil et
l’oreille. Un retard de croissance intra-utérin s’observe également.

▪ Traitement

Il n’y a pas de traitement spécifique. Les patients atteints doivent s’hydrater abondamment.

▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination contre le virus de la rubéole.

2.14 Les maladies causées par le virus du papillome humain


▪ Définition

Les infections génitales dues au Virus du Papillome Humain (VPH) sont des affections généralement
transmises par les rapports sexuels non protégés. Les personnes dont le système immunitaire est
déjà affaibli par le VIH ou par d’autres infections, sont plus exposées à un risque d’infection au VPH.
Les VPH sont à l’origine de presque tous les cas de cancer du col de l’utérus, d’au moins 80% des
cancers anaux et de 40 à 60% des cancers de la vulve et du pénis. Certains types de VPH
provoquent uniquement des verrues génitales (vagin, col de l’utérus, anus et pénis).

Le VPH se propage facilement par contact pendant l'activité sexuelle non protégée. Sa transmission
se fait à la fois par voie muqueuse et cutanée. Les facteurs de risque d'infection par le VPH et de
survenue du cancer du col de l'utérus sont les relations sexuelles précoces, les partenaires sexuels
multiples et le tabagisme.

▪ Incubation

Elle varie de 3 à 4 mois et peut aller jusqu’à 2 ans.

▪ Manifestations cliniques

L’infection par le VPH est souvent asymptomatique. Au stade précoce, il peut s’agir des verrues de
couleur claire sur les parties génitales qui peuvent être en relief, planes boursoufflées en forme de
chou-fleur. A un stade avancé du cancer du col de l’utérus, les symptômes sont constitués de
l’altération de l’état général (fatigue, perte de poids et perte d'appétit), des saignements vaginaux
irréguliers ou saignements après rapports sexuels, des douleurs lombaires, pelviennes et des
membres inférieurs, de leucorrhées fétides, etc.

▪ Traitement
n
Il n’existe pas de traitement contre les infections à VPH.

▪ Prévention

Elle consiste en la vaccination des adolescentes de 9 à 13 ans (avant le premier rapport sexuel).
Deux types de vaccins anti HPV sont actuellement disponibles à l’échelle mondiale : un vaccin
bivalent (Cervarix) qui protège contre les types 16 et 18 du HPV et un vaccin quadrivalent (Gardasil)
qui protège contre quatre types du HPV 6, 11, 16 et 18.

2.15 La carence en vitamine A


▪ Définition

La carence en vitamine A (rétinol sérique < 0,7µg/dl) est la principale cause de cécité évitable chez
l’enfant. Elle entraine de graves déficiences visuelles et la cécité, et accroit de façon significative le
risque de maladies graves, voire de décès dus à des maladies infantiles courantes telles que la
rougeole et les diarrhées. Chez les femmes enceintes, la carence en vitamine A entraine une cécité
nocturne et un risque de mortalité maternelle. Elle se manifeste surtout au troisième trimestre de
la grossesse. Chez la femme allaitante la carence en vitamine A entraine une faible teneur du lait
maternel en vitamine A et prédispose précocement le nourrisson à la carence.

▪ Traitement

Lorsque la carence est établie comme en cas de xérophtalmie ou de risque élevé comme pendant
un épisode de rougeole, la supplémentation en vitamine A selon le protocole est le traitement
approprié.

▪ Prévention

Le lait maternel est riche en vitamine A, par conséquent promouvoir l’allaitement maternel
contribue à éviter la carence en vitamine A. Celle-ci peut également être évitée en promouvant la
consommation régulière d’autres aliments riches en vitamine A.

La supplémentation en vitamine A chez les enfants de moins de cinq ans (tous les six mois) permet
de réduire les risques de décès. Chez les femmes en post-partum immédiat, elle améliore la teneur
en vitamine A du lait maternel.

Dans le cadre de l’intégration des services, le PEV sert de plateforme de l’offre de la vitamine A.

3 LES VACCINS DU PEV


En Guinée, le PEV utilise actuellement huit (08) vaccins qui sont : le BCG, le VPOb, le (DTC-HepB-
Hib), le VPI, le VAA, le VAR, le Men A et le Td. Le pays envisage dans le PPAc 2022-2026
l’introduction des vaccins suivants : le vaccin contre les infections à pneumocoques (PCV-13), le

o
vaccin contre les diarrhées à rotavirus (Rota), le vaccin contre les infections génitales dues au virus
du papillome humain (VPH), etc….

3.1 Le BCG : vaccin contre la tuberculose


Le BCG est administré à la naissance ou peu après la naissance. Il protège contre les formes graves
de la tuberculose. Le BCG est un vaccin lyophilisé et doit être reconstitué avant son administration.
Une fois reconstitué, le BCG doit être conservé entre +2°C et +8°C. Il doit être jeté 6 heures après
l’ouverture du flacon ou à la fin de la séance de vaccination tout en respectant le délai des 6
heures.

A l’administration du BCG, une légère tuméfaction (peau d’orange) devrait apparaitre sous la peau
et disparaitre dans les 30 minutes. Une petite ulcération rouge se développe et guérit en laissant
une cicatrice.

Le BCG n’est pas recommandé après l’âge de 12 mois. L’OMS recommande pour les pays où
l’incidence de la tuberculose est élevée, de vacciner le plus rapidement possible après la naissance
et de se limiter à une seule vaccination par sujet, sans aucun contrôle tuberculinique ultérieur. Le
tableau ci-dessous résume les caractéristiques du vaccin BCG.

Tableau I: Caractéristiques du vaccin BCG

Objectif Prévenir les formes graves de la tuberculose.


Type et Vaccin bactérien vivant atténué, dérivé de la souche du Bacille de Calmette et
composition Guérin.
Forme : lyophilisé (poudre à reconstituer avec son diluant).
Présentation Formulation : toujours seul (jamais sous forme combinée).
Nombre de doses par flacon : flacons multidoses (ampoules de 10 et 20 doses).
- Conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur dans un réfrigérateur dont la
Mode de température est maintenue entre +2° C et +8°C.
conservation - Le vaccin doit être utilisé pendant les 6 heures qui suivent sa reconstitution.
Après 6 heures, le vaccin reconstitué ne doit plus être utilisé.

- Toujours utiliser le diluant livré avec le vaccin.


Mode
- Voie d’administration : Injection en intradermique (ID) stricte.
d’administration
- Site d’injection : face externe du bras gauche au 1/3 supérieur.

Dose Dose par prise : 0,05 ml chez l’enfant de moins de 12 mois.


- Dose unique : le plus tôt possible après la naissance et avant l’âge de 12 mois
Calendrier
- Le contrôle par le test à la tuberculine n’est plus recommandé.

p
Complications locales et loco-régionales possibles :
- Ulcération ou abcès au site d’injection avec écoulement ou non ;
- Ganglion satellite évoluant parfois vers la calcification et la fistulisation ;
Effets secondaires
- Complications systémiques : des cas de Bcgites sont exceptionnellement
rapportés, généralement observés chez un sujet porteur d’un déficit
immunitaire.
- Dermatose généralisée en évolution touchant en particulier le site d’injection.
- Allergie à l’un des composants.
Contre-indications
- Immunodépression congénitale ou acquise.
- Présence des signes d’immunodépression chez les enfants atteints par le VIH.

Le VPOb : vaccin polio oral contre la poliomyélite


Tableau II: Caractéristiques du VPOb

Objectif Induire une immunité individuelle et collective contre la poliomyélite.


Type et Vaccin à base de virus vivants atténués.
composition Suspension contenant des poliovirus vivants atténués de types 1 et 3.
Forme : liquide.
Formulation : toujours seul (jamais sous forme combinée).
Présentation
Nombre de doses par flacon : ampoule de 10 ou 20 doses (1 dose égale 2
gouttes) munie d’un compte-goutte.
Fragile et plus sensible à la chaleur que tous les autres vaccins.
Doit être conservé :
Mode de - Niveau central : dans la chambre froide négative entre -25°C et -15°C.
conservation - Niveau régional : dans le congélateur ou la chambre froide négative ou
positive entre -25°C et -15°C ou entre +2°C et +8°C
- Niveau périphérique : dans le réfrigérateur entre +2°C et +8°C.
Mode
Voie : Orale.
d’administration
Dose par prise : 2 gouttes déposées directement sur la langue sans
Dose
contact entre le flacon, la bouche et la langue.
4 doses requises ; les différentes doses doivent être administrées avec un
intervalle minimal de 4 semaines :
- VPO 0 : A la naissance ou le plus tôt possible.
Calendrier
- VPO 1 : A l’âge de 6 semaines.
- VPO 2 : A l’âge de 10 semaines.
- VPO 3 : A l’âge de 14 semaines.
Exceptionnellement paralysie post vaccinale (Poliomyélite Paralytique
Effets secondaires
Associée au Vaccin : PPAV) ou dans son entourage (Poliovirus Circulant

q
Dérivé d’une souche vaccinale : PVDVc) dans les 30 jours suivant la
vaccination.
Déficits immunitaires congénitaux ou acquis à l’exception de l’infection au
Contre-indications
VIH asymptomatique.

NB :
Il existe également le VPO monovalent contenant uniquement le type 1, le type 2 ou le type 3.
Les doses supplémentaires seront administrées lors des AVS à tous les enfants de moins de 5 ans quel
que soit leur statut vaccinal.

3.2 Le DTC-HepB-Hib ou vaccin pentavalent : vaccin contre la diphtérie, le tétanos,


la coqueluche, l’hépatite virale B et les infections à Haemophilus influenzae
type b
Tableau III: Caractéristiques du vaccin DTC-HepB-Hib ou Pentavalent

Prévenir la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite virale B et les


Objectif
infections à Haemophilus influenzae type b.
Vaccin combiné associant les antigènes contre la diphtérie, le tétanos, la
Type et
coqueluche, l’hépatite virale B et les infections à Haemophilus influenzae
composition
type b.
- Forme : liquide injectable.
Présentation
- Nombre de doses par flacon : 10 doses.
- Fragile et sensible à la chaleur et surtout au gel.
Mode de
- Ne doit pas être congelé.
conservation
- Doit être conservé à une température comprise entre +2°C et +8°C.
Voie : Voie intramusculaire profonde.
Mode
Site : Face antérolatérale de la cuisse GAUCHE.
d’administration
Dose par prise : 0,5 ml.
Trois doses requises : les différentes doses doivent être administrées avec
un intervalle minimal de 4 semaines :
Calendrier - Penta 1 : à l’âge de 6 semaines.
- Penta 2 : à l’âge de 10 semaines.
- Penta 3 : à l’âge de 14 semaines.
- Rougeur, douleur et induration au point d’injection pouvant persister
pendant 48 h.
Effets
- Hyperthermie ne dépassant pas 24 à 48 h.
secondaires
- Quelque fois des convulsions.
- Rarement anaphylaxie ou collapsus.

r
Contre-
Aucune
indications
3.3 Le VPI : Vaccin Polio Inactivé
Tableau IV: Caractéristiques du vaccin polio inactivé

Objectif Induire une immunité individuelle contre la poliomyélite.


Type et
Suspension contenant des poliovirus inactivés de types 1, 2 et 3.
composition
Forme : liquide.
Présentation Association : existe seul ou en association avec d’autres vaccins.
Nombre de doses par flacon : ampoule de 10 ou 5 doses.
- Doit être conservé entre +2°C et +8°C.
Mode de
- Fragile et sensible à la chaleur et surtout au gel.
conservation
- Ne doit pas être congelé.
Voie : intramusculaire profonde.
Site : face antérolatérale de la cuisse DROITE espacé d’au moins 2,5 cm ou
Mode
de 2 travers de doigts du point d’injection d’un autre vaccin tel que le PCV-
d’administration
13, si les 2 s’administrent au même moment.
Dose par prise : 0,5 ml.
Calendrier 1 dose requise à 14 semaines.
Effets
Rarement signalés : gonflement, rougeur au site d’injection.
secondaires
Contre-
Allergies à la streptomycine, néomycine, trouble de l’hémostase.
indications

NB : Dose unique à 14 semaines.

Il peut être administré aux enfants présentant un déficit immunitaire et aux enfants
prématurés.

3.4 Vaccin contre la fièvre jaune ou vaccin antiamaril (VAA)


Tableau V: Caractéristiques du vaccin anti amaril

Objectif Prévenir la fièvre jaune.


Type et
Vaccin viral vivant atténué.
composition
s
Forme : lyophilisée avec une ampoule de solvant pour la reconstitution.
Présentation
Nombre de doses par flacon : 10 ou 5 doses.

- Doit être conservé entre +2°C et +8°C.


Mode de - Fragile, sensible à la chaleur.
conservation - Le solvant doit être conservé à température ambiante et au réfrigérateur
entre +2°C et +8°C au moins 24 heures avant son utilisation.
Voie : sous cutanée.
Mode
Site : au niveau de la cuisse GAUCHE.
d’administration
Dose par prise : 0,5ml.
Calendrier Une dose de VAA administrée à l’âge de 9 mois.
- Fièvre modérée.
- Maux de tête.
Effets - Rarement les encéphalites chez les très jeunes enfants.
secondaires - Insuffisances hépatiques.
- De rares rapports font état de décès dus à une défaillance multi-viscérale
massive.
- Allergie aux œufs.
- Immunodéficience d’origine médicamenteuse ou due à une maladie
Contre- infectieuse à VIH.
indications - Ne pas administrer avant l’âge de 6 mois.
- Réaction d’hypersensibilité à une dose antérieure.
- Grossesse.

3.5 Le vaccin contre la rougeole


Tableau VI: Caractéristiques du vaccin contre la rougeole

Objectif Prévenir la rougeole


Type et
Vaccin vivant atténué.
composition

Forme : lyophilisée avec une ampoule de solvant pour la reconstitution.


Présentation
Formulation : Vaccin monovalent. Nombre de doses par flacon : 10 doses.

- Doit être conservé entre +2°C et +8°C.


Mode de - Fragile, sensible à la chaleur.
conservation - Le solvant doit être conservé à température ambiante et au réfrigérateur
entre +2°C et +8°C au moins 24 heures avant son utilisation.

t
Voie : sous cutanée.
Mode
Site : au niveau du bras gauche
d’administration
Dose par prise : 0,5ml.
- Une première dose du VAR administrée à l’âge de 9 mois.
Calendrier
- Une deuxième dose du VAR à 15 mois.
- Fièvre modérée.
Effets - Eruption modérée plus ou moins fébrile qui peut apparaitre entre 8 et 12
secondaires jours après la vaccination.
- Exceptionnellement, thrombopénie, choc anaphylactique, encéphalite.

- Déficit immunitaire acquis ou congénital.


Contre- - Allergies connues aux composantes du vaccin (y compris néomycine et
indications gélatine) et au blanc d’œuf.
- Réaction grave à une dose antérieure.

3.6 Le vaccin antitétanique et antidiphtérique (Td)


Tableau VII: Caractéristiques du vaccin antitétanique et antidiphtérique

Objectif Prévenir le tétanos néonatal.


Type et Toxine tétanique modifiée et atténuée (anatoxine) combinée à la toxine
composition diphtérique atténuée et modifiée.
Forme : liquide.
Présentation Formulation : vaccin antitétanique et antidiphtérique.
Nombre de dose par flacon : 10 doses.
- Doit être conservé entre +2°C et +8°C.
Mode de
- Sensible à la chaleur et surtout au gel.
conservation
- Ne doit pas être congelé.
Voie : intramusculaire stricte.
Mode
Site : au niveau deltoïde gauche.
d’administration
Dose par prise : 0,5ml.
Chez la femme n’ayant reçu aucune dose de (DTC-HepB-Hib) pendant
son enfance ou incapable de prouver qu’elle en a reçu, 5 doses sont
recommandées :
- Td1 : Premier contact ou le plus tôt possible pendant la grossesse ;
Calendrier
- Td2 : Au moins 4 semaines après Td1 ;
- Td3 : Au moins 6 mois après Td2 ;
- Td4 : Au moins 1 an après Td3 ;
- Td5 : Au moins 1 an après Td4.

u
Chez la femme ayant reçu 3 doses de (DTC-HepB-Hib) pendant son
enfance (vérifier le carnet de santé ), 3 doses sont recommandées:
- Td1 : Premier contact ;
- Td2 : Au moins 4 semaines après Td1 ;
- Td3 : Au moins 1 an après Td2.
Chez la femme ayant reçu 4 doses de (DTC-HepB-Hib) au cours de son
enfance ou adolescence (3 doses de routine et 1 rappel), administrer 2
doses de Td espacées d’au moins un an.
Effets - Douleur, rougeur et tuméfaction au point d’injection.
secondaires - Fièvre modérée possible pendant 24 à 48 heures.
Contre- Hypersensibilité connue ou choc anaphylactique après une dose
indications précédente.

En résumé :

❖ Ne jamais reprendre la vaccination au Td à zéro ;

❖ Toujours continuer avec les doses en prenant en compte les doses de DTC-HepB-Hibreçues
pendant l’enfance ainsi que les doses de Td reçues lors des grossesses précédentes.

3.7 Le vaccin contre la méningite à méningocoque A (MenAfriVac)


Tableau VIII: Caractéristiques du vaccin contre la méningite à méningocoque A

Objectif Prévenir la méningite à méningocoques A.


Type et
Vaccin conjugué.
composition
Forme : lyophilisé.
Présentation Association : toujours seul (jamais sous forme combinée).
Nombre de doses par flacon : 10 doses.
- Doit être conservé entre +2°C et +8°C.
- Sensible à la chaleur.
- Le vaccin doit être utilisé pendant les 6 heures qui suivent sa
Mode de
reconstitution.
conservation
Après 6 heures, reconstituer un autre flacon si besoin. Mettre au rebut
(ne plus utiliser) tous les flacons ouverts à la fin de la séance de
vaccination.

v
Voie : intramusculaire stricte.
Mode
Site : au niveau du deltoïde GAUCHE.
d’administration
Dose par prise : 0,5 ml.
Calendrier Une dose requise à 15 mois.
- Douleur, rougeur et tuméfaction au point d’injection.
Effets
- Fièvre modérée possible pendant 24 à 48 heures ; diarrhées,
secondaires
Irritabilité, vomissement, anorexie, fatigue.
Contre- - Hypersensibilité à l’une des composantes du produit.
indications - Grossesse.

4 POPULATIONS CIBLES DU PEV ET TYPE D’ANTIGENE A ADMINISTRER


La taille des différentes populations cibles du PEV est estimée à partir des données
démographiques issues du recensement général de la population (RGPH).

Tableau IX: Proportion des populations cibles par rapport à la population totale

Pourcentage par rapport


Tranche d’âge à la population totale Type d’antigène à administrer
(%)

Naissances vivantes 4 BCG, VPOb

Nourrissons survivants (0-6 mois) 1 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb, VPI

Nourrissons survivants (0-9 mois) 2 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb,


VPI, VAR, VAA

Nourrissons survivants (0- 11 mois) 3,6 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb,


VPI, MenA, VAR, VAA

Enfants 0-59 mois 20 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb,


VPI-1, 2, Men-A, VAR1, VAR2,
VAA, PCV-13, Rota

Enfants 9-59 mois 18 DTC-HepB-Hib, VPOb, VPI-2,


Men-A, VAR1, VAR2, VAA, PCV-
13, Rota

Enfants 0-15 ans 45 BCG, DTC-HepB-Hib, VPOb,


VPI-2, Men-A, VAR1, VAR2,
VAA, HPV, PCV-13, Rota

w
Femmes enceintes 4,5 Td

Femmes en âge de procréer (15-49 25 Td


ans)

5 PRESTATION DES SERVICES DE VACCINATION


5.1 La vaccination de routine ou PEV systématique
La vaccination de routine doit être pratiquée par toutes les formations sanitaires en stratégie fixe,
avancée ou mobile, selon un calendrier préétabli en collaboration avec la communauté. Elle permet
l’administration des vaccins du calendrier vaccinal aux différentes cibles.

Des activités de rattrapage doivent être systématiquement menées dans le but d’atteindre les
enfants et des femmes enceintes manqués en vaccination de routine au cours du mois après la
tenue des réunions mensuelles de monitoring.

5.2 Les activités de vaccination supplémentaires


Il s’agit des activités de vaccination menées en dehors de celles mises en œuvre dans le cadre du
PEV systématique afin de renforcer l’immunité collective des populations. Elles peuvent être
programmées dans le cadre de l’élimination de certaines maladies, ou organisées dans le cadre
d’une riposte à une épidémie. Les activités de vaccination supplémentaires permettent d’atteindre
une grande partie de la population cible dans un temps relativement court (quelques jours).

A titre d’exemples, on peut citer :

▪ L’Eradication de la poliomyélite : dans le cadre de l’éradication de la poliomyélite, les


Journées Nationales de Vaccination (JNV) ou les Journées Locales de Vaccination (JLV)
peuvent être organisées. Elles visent l’interruption de la circulation du virus en situation
d’épidémie (campagne de riposte) ou encore l’amélioration de la couverture immunitaire
d’une population à haut risque (campagne préventive). Ces activités sont limitées dans le
temps et concernent tout (JNV) ou une partie (JLV) du territoire national.

▪ Contrôle de la rougeole : Pour le contrôle de la rougeole, des campagnes de riposte sont


organisées en permanence dans les districts en épidémie. Le pays organise aussi les
campagnes de suivi et de rattrapage dont la périodicité est fonction de la vitesse
d’accumulation des susceptibles.

▪ Contrôle de la fièvre jaune : des campagnes préventives ou de riposte ciblant les


personnes âgées de 9 mois et plus sont également organisées.

x
▪ Elimination du Tétanos Maternel et Néonatal (TMN) : des activités de vaccination
supplémentaires ciblant les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) dans les districts à
haut risque doivent être organisées. Chaque cas de TMN doit faire l’objet d’investigation et
de ripostes.

6 STRATEGIE DE VACCINATION
6.1 Stratégies de vaccination en PEV de routine
▪ Stratégie fixe

Il s’agit des séances de vaccination organisées au niveau d’une formation sanitaire publique ou
privée (Centre ou poste de santé) selon un programme préétabli, pour le groupe cible qui habite
dans un rayon d’environ 5 km. Les formations sanitaires disposant d’une chaîne du froid
fonctionnelle doivent offrir quotidiennement des prestations de services de vaccination. La
vaccination étant intégrée au Paquet Minimum d’Activités (PMA), toute formation sanitaire enrôlée
dans le système de vaccination est considérée comme étant un centre fixe de vaccination.

▪ Stratégie avancée

Il s’agit des séances de vaccination organisées en dehors d’une formation sanitaire à l’intention
d’une partie de sa population qui se trouve dans un rayon situe entre 5 et 15 km, ou dont l’accès
géographique à la formation sanitaire n’est pas facile. Toutefois, selon les spécificités de la zone
concernée, les stratégies avancées peuvent être menées dans un rayon de moins de 5 km.

Le personnel de la formation sanitaire effectue le déplacement jusqu’à un point précis dans le


village ou le quartier/bloc suivant un programme de visites arrêté de commun accord entre le
personnel en charge de la vaccination et les communautés concernées. Les équipes doivent se
déplacer vers les sites et retourner à la formation sanitaire le même jour.

Cette stratégie requiert en plus des vaccins :

 Un porte-vaccins/des accumulateurs de froid, les seringues autobloquantes (SAB), les


seringues de dilution (SD) , des solvants, ainsi que des outils de gestion,

 Une moto avec du carburant ;

 Du personnel formé (vaccinateur, mobilisateur social etc.).

Il est recommandé d’offrir des services de vaccination en stratégie avancée au moins une fois par
mois dans chaque poste de vaccination (village ou quartier).

La stratégie avancée, loin de se limiter uniquement aux activités de vaccination, doit également
permettre de mener toutes les autres activités du PMA.

▪ Stratégie mobile
y
La vaccination en stratégie mobile consiste à aller séjourner pendant un ou plusieurs jours dans une
ou plusieurs localités éloignées (au-delà de 15 km) de la formation sanitaire, pour y effectuer la
vaccination et les autres activités de santé. Sa mise en œuvre obéit aux mêmes principes que ceux
de la stratégie avancée.

▪ Poste fixe temporaire

La vaccination en poste fixe temporaire consiste à installer un poste de vaccination dans la


communauté (école, gare, marché, etc.) pour une durée déterminée. Elle permet de rapprocher la
communauté des services de vaccination et autres services du PMA

6.2 Les stratégies de vaccination supplémentaires


▪ La vaccination porte-à-porte

Les vaccinateurs se déplacent dans les ménages pour administrer les vaccins aux enfants cibles
(exemple VPO lors des JNV-JLV).

▪ La vaccination en poste fixe et poste fixe-temporaire pour les vaccins


injectables lors des campagnes (exemple VAR, VAA…).

La vaccination en poste fixe temporaire consiste à installer un poste de vaccination dans la


communauté (école, gare, marché, etc.) ou dans une formation sanitaire en poste fixe durant la
période de la campagne.

▪ Les stratégies spéciales

Les stratégies spéciales sont utilisées lors des activités supplémentaires de vaccination. Parmi ces
stratégies, les plus utilisées sont : la vaccination dans les gares, les postes de péage, les marchés, les
églises, les mosquées, les champs, les débarcadères, les iles, ilots et les frontières. Ces stratégies
visent à garantir l’accès aux vaccins offerts pour toute la population cible.

7 CALENDRIER DE VACCINATION
L’objectif du calendrier vaccinal est d’administrer les vaccins prévus avant l’âge de 24 mois et en
respectant les intervalles de temps entre les doses.

Un enfant de moins d’un an est considéré comme complètement et correctement vacciné lorsqu’il
a reçu toutes les doses de vaccins prévues dans le calendrier vaccinal en respectant l’intervalle
minimal entre les doses. Il est recommandé de faire vacciner les enfants en respectant les
intervalles de temps, les voies d’administration et les normes de qualité des vaccins selon le
calendrier ci-dessous.

Les femmes enceintes sont considérées comme étant complètement et correctement immunisées
contre le tétanos lorsqu’elles ont reçu cinq doses du vaccin antitétanique avec l’intervalle décrit

z
dans le calendrier vaccinal. Chaque cible vaccinée doit disposer d’un carnet de santé permettant
aux parents et aux agents de santé de faire le suivi du statut vaccinal de l’enfant ou de la femme
enceinte.

7.1 Calendrier de vaccination de l’enfant


Chaque enfant dispose d’un programme individuel de vaccination. Pour élaborer un programme
complet pour les 6 premiers contacts, il est nécessaire d’évaluer correctement l’âge et le statut
vaccinal de l’enfant.

7.2 Comment évaluer l’âge de l’enfant ?


Pour évaluer l’âge de l’enfant, il convient de se référer à tout document susceptible de révéler son
âge (déclaration de naissance, acte de naissance, carte de baptême etc.) ou le cas échéant aux
déclarations verbales des parents.

7.3 Comment évaluer le statut vaccinal de l’enfant ?


En ce qui concerne le statut vaccinal de l’enfant, il est recommandé au personnel de vaccination de
se référer aux registres de vaccination gardés dans la formation sanitaire, ou la fiche infantile ou le
carnet de santé que détient la mère, ou le cas échéant aux déclarations verbales de cette dernière.

Le tableau ci-dessous indique le calendrier vaccinal en vigueur en Guinée :

Tableau X: Calendrier vaccinal du PEV systématique : enfants de 0 à 23 mois, en Guinée

Voies
Contacts Ages Antigènes Sites d’injection Maladies évitables
d’administration
BCG Intradermique - Avant-bras Tuberculose
1er gauche
Contact
VPOb 0 Orale - Bouche Poliomyélite
Naissance
Hep B Intramusculaire 1/3 moyen face Hépatite virale B
Antéro-externe de
la cuisse
Diphtérie, Tétanos,
DTC-HepB- Intramusculaire - 1/3 moyen face Coqueluche, Hépatite
Hib1 Antéro-externe de virale B, infections à
la cuisse Haemophilus influenzae
type B
2ème Six (06)
Contact semaines VPOb 1 Orale - Bouche Poliomyélite

PCV-13 Intramusculaire - 1/3 moyen face

aa
Voies
Contacts Ages Antigènes Sites d’injection Maladies évitables
d’administration
Antéro-externe de
la cuisse
Rota

Diphtérie, Tétanos,
Dix (10) DTC-HepB- Intramusculaire - 1/3 moyen face Coqueluche, Hépatite
semaines Hib2 Antéro-externe de virale B, infections à
3ème
la cuisse Haemophilus influenzae
Contact
type B

+ VPOb 2 Orale - Bouche Poliomyélite

DTC-HepB- Intramusculaire - 1/3 moyen face Diphtérie, Tétanos,


Hib3 antero-externe de Coqueluche, Hépatite
Quatorze la cuisse virale B, infections à
4ème (14) Haemophilus influenzae
Contact semaines type B
VPOb 3 Polio = orale - Bouche Poliomyélite
VPI-1 Intramusculaire - 1/3 moyen face Poliomyélite
antero-externe de
la cuisse
VAR1 Sous-cutanée Bras gauche et Rougeole
droit (deltoïde)
VAA Sous-cutanée Bras gauche et Fièvre Jaune
5ème 9 à 11 droit (deltoïde)
Contact mois
VPI-2 IM - 1/3 moyen face Poliomyélite
(perspectives) antero-externe de
la cuisse
Men A IM - 1/3 moyen face Méningite à
antero-externe de méningocoque
6ème 15 à 18 la cuisse droite ou
Contact mois dans le deltoïde
VAR2 Sous-cutanée Bras gauche Rougeole
(deltoïde)
7 ans et Vaccin anti IM Bras gauche COVID-19
plus COVID-19 (deltoïde)
5 à 17 Vaccin RTSS IM Paludisme

bb
Voies
Contacts Ages Antigènes Sites d’injection Maladies évitables
d’administration
mois (perspectives)

???? Vaccin contre IM Ebola


Ebola
6 – 11 Vitamine A Orale Bouche Carence en vitamine A
mois 100 000 UI
12 – 59 Vitamine A Orale Bouche Carence en vitamine A
mois 200 000 UI
Orale Bouche Contre les parasitoses
12 – 59 Mébendazole
intestinales
mois 500 mg
(Helminthiases)
1ère CPN Paludisme
ou à la MILDA
naissance

Le calendrier de vaccination pourrait être modifié en fonction de l’introduction des nouveaux


vaccins dans le PEV planifiée dans le PPAc 2022- 2026.

Tableau XI: Calendrier après introduction des nouveaux vaccins y compris deuxième année de vie
(2YL)

Vaccins Age Age maximum Commentaires / Intervalle entre les doses


minimum
BCG Administré à la naissance ; de préférence avant
< 12 mois
2 semaines
Naissance
Hep B* < 24 heures De préférence avant 72 heures
VPO 0 Administré à la naissance ou bien dans les 2
< 2 semaines
semaines suivant la naissance
VPO < 5 ans Un total de 3 doses à intervalle de 4 semaines
Pentavalent Un total de 3 doses à intervalle de 4 semaines.
< 5 ans La 4ème dose de Penta peut être donnée au
6 semaines
cours de 2YL
PCV13* < 5 ans Un total de 3 doses à intervalle de 4 semaines
Rota* 1ère dose pas au- Un total de 2 doses à intervalle de 4 semaines
delà de 20

cc
semaines ;
2ème dose pas au-
delà de 24
semaines
VPI-1 14 Un total de 2 doses
< 5 ans
semaines
VPI-2 < 5 ans
VAR1 / RR1 9 mois < 5 ans
VAA < 5 ans Une seule dose
MenA 15 mois < 5 ans Une seule dose
Un total de 2 doses. Si la 1ère dose a été
donnée entre 9 et 17 mois, la 2ème dose devra
VAR2 / RR2 18 mois < 5 ans être donnée à 18 mois. Si la 1ère dose a été
donnée à 18 mois ou au-delà, la 2nde dose sera
administrée à 4 semaines d’intervalle.
Vitamine A 100 000 Tous les 6 mois
6 – 11 mois
UI
Vitamine A 200 000 Tous les 6 mois
UI 12 – 59
Mebendazole 500 mois Tous les 6 mois
mg
Chimio-prévention 4 cycles par an
du paludisme 3 – 59 mois < 5 ans
saisonnière
1ère CPN et - Dès le premier contact à la CPN
MILDA à la - Dès le premier contact au PEV pour l’enfant
naissance

NB : 1. une série de vaccination INTERROMPUE ne doit jamais être REPRISE (Continuer la


vaccination sans reprendre à zéro.)
2. Rappeler toujours aux parents ou aux femmes enceintes de conserver les carnets de santé

Exemple 1 : Si on est en présence d’un nouveau-né, il s’agit d’un premier contact, le statut vaccinal
de l’enfant est « vaccin zéro » : Il faudra par conséquent :
▪ Administrer le BCG même si l’enfant à un âge supérieur à 12 mois

dd
▪ Administrer la dose de naissance contre la poliomyélite (VPO 0) ;
▪ Fixer la date du rendez-vous pour le contact suivant (à 6 semaines de naissance) en tenant
compte de l’organisation des séances de vaccination en vigueur dans la formation
sanitaire ;
▪ Consigner sur les documents élaborés à cet effet les informations suivantes : la date
effective de la vaccination actuelle, le nom du vaccin administré, la date du prochain
rendez-vous, le motif du rendez-vous, et toute autre remarque jugée nécessaire par le
personnel de santé ;
▪ Informer la mère de l’enfant sur les vaccins reçus, les maladies qu’ils préviennent, la date
et le motif du prochain rendez-vous, les réactions post-vaccinales probables, ainsi que la
conduite à tenir.

Exemple 2 : Si par contre on est en présence d’un nourrisson (l’enfant a déjà probablement eu
une ou plusieurs doses au cours des contacts antérieurs), il faudra :
▪ Évaluer le statut vaccinal de l’enfant ;
▪ Administrer la/les dose(s) manquante(s) en fonction du calendrier vaccinal officiel ;
▪ Mettre la date du prochain rendez-vous en tenant compte de l’organisation des séances de
vaccination en vigueur dans la formation sanitaire ;
▪ Consigner sur les documents les informations suivantes : la date effective de la vaccination
actuelle, le nom du vaccin administré, la date du prochain rendez-vous, le motif du rendez-
vous, et toute autre remarque jugée nécessaire par le personnel de santé ;
▪ Informer le parent de l’enfant sur la date du prochain rendez-vous et le vaccin à
administrer.

7.4 Calendrier de vaccination de la femme enceinte


Les femmes enceintes doivent poursuivre et compléter leur vaccination contre le tétanos. Dans ce
cadre, elles sont invitées à se faire vacciner dès la 1ère consultation prénatale de leur 1ère
grossesse. Le calendrier des femmes enceintes est fonction du nombre de doses de vaccin
antitétanique et antidiphtérique reçu pendant l’enfance et l’adolescence.

Le tableau ci-dessous présente les différentes directives proposées pour l’administration du vaccin
antitétanique et antidiphtérique (Td).

Tableau XII: Calendrier vaccinal de routine des femmes enceintes

Tableau 3 : Calendrier vaccinal de routine des femmes enceintes


Contacts Périodes Antigènes Durées de protection
1 Dès le premier contact Td 1 Aucune
4 semaines après la première dose, mais pas plus
2 tard que deux (2) semaines avant la date prévue Td 2 1-3 ans
pour l’accouchement

ee
Contacts Périodes Antigènes Durées de protection
3 Six (6) mois au moins après la deuxième dose Td 3 Au moins 5 ans

4 Un (1) an après la troisième dose Td 4 Au moins 10 ans


Toutes les années de
5 Un (1) an après la quatrième dose Td 5
reproduction et plus

Le vaccin Td s’administre en intramusculaire en sous-cutané au niveau du bras gauche dans le deltoïde (se
référer aux instructions du fabricant).

7.5 Vaccination des enfants et des femmes enceintes infectés par le VIH
En principe, les vaccins vivants ne doivent pas être administrés aux personnes atteintes
d’immunodépression innée ou acquise due au VIH, à une affection maligne, un traitement à base
de produits immunodépresseurs ou à une radiothérapie.

Il est cependant recommandé d’administrer le plus tôt possible tous les vaccins du PEV sauf le BCG
(pour lequel la décision de l’administrer sera fonction du risque sur le plan local) aux nourrissons et
enfants asymptomatiques dont on sait ou dont on présume qu’ils sont infectés par le VIH.

En raison du risque de rougeole précoce et sévère chez les nourrissons, ils recevront une dose de vaccin
anti-rougeoleux à 6 mois et une seconde dose dès qu’ils auront dépassé l’âge de 9 mois.

En ce qui concerne le BCG, la décision de l’administrer ou non est fonction du risque de tuberculose
au niveau local. Lorsque le risque de contracter la tuberculose est élevé, il est recommandé
d’administrer le BCG à la naissance.

Les enfants atteints d’infection symptomatique par le VIH sont aptes à recevoir tous les vaccins du
PEV à l’exception du BCG et du vaccin antiamaril.

Tableau XIII: Calendrier recommandé pour la vaccination des enfants nés de mères séropositives au
VIH

Infection à VIH Infection à VIH Meilleur moment pour la


Vaccins
asymptomatique symptomatique vaccination
BCG Oui Non Naissance
DTC- HepB-Hib Oui Oui 6, 10, 14 semaines
VPOb1 Oui Oui 0, 6, 10, 14 semaines
VPI Oui Oui 14 semaines

1
Peut être remplacé par VPI en cas d’infection à VIH symptomatique
ff
Td Oui Oui 6, 10, 14 semaines 2
VAR Oui Oui 9 et 15 mois
VAA Oui Non 9 mois
Men-A Oui Oui 15 mois

7.6 Intervalle minimum entre l’administration des doses d’un même vaccin
L’intervalle minimal entre deux doses successives est de 28 jours, ce qui permet une réponse
immunitaire adéquate (séroconversion). En outre, il faut éviter d’administrer deux doses d’un
même vaccin à un intervalle inférieur à 28 jours. Une dose administrée dans ces conditions ne doit
pas être prise en compte dans la série de vaccination.

Par contre, si l’intervalle entre deux injections est plus long que 28 jours, la protection sera correcte
et il ne faut pas administrer des doses supplémentaires, et encore moins recommencer le
calendrier.

Il importe d’achever la vaccination à un âge précoce et de protéger l’enfant avant qu’il n’atteigne
l’âge où il sera exposé à un risque élevé d’infections. Lorsque la vaccination ne s’est pas faite
conformément aux âges indiqués, il faut administrer dès que l’occasion se présente tous les
antigènes manquants.

Pour les femmes, le premier contact sera la grossesse, puis après l’accouchement, elles
continueront leur série de vaccination jusqu’à Td3.

Il faut impérativement respecter l’intervalle minimum de 28 jours entre 2 doses, à défaut le vaccin
administré n’est pas valable. Par contre, il n’existe pas d’intervalle maximum entre deux doses. Il
ne faut pas recommencer une série interrompue, il faut seulement compléter là où elle s’est
arrêtée.

NB : Il ne faut jamais vacciner avant les âges prévus. Les vaccins ne seront pas validés, parce que
les anticorps maternels présents jusqu’à environ 6 mois chez l’enfant risquent de
compromettre la réponse immunitaire

8 TECHNIQUES ET VOIES D’ADMINISTRATION DU VACCIN


Chaque vaccin doit être strictement administré selon les recommandations du fabriquant, afin
d’optimiser la réponse immunitaire et minimiser les manifestations post-vaccinales indésirables
(MAPI). Les vaccins disponibles dans le PEV s’administrent par voie orale ou par voie parentérale.

Aide-mémoire : Lors de l’administration du vaccin, les pratiques ci-après doivent


systématiquement être observées par le vaccinateur :

2
3 doses de Td pour les femmes enceintes comme pour les sujets non infectés
gg
AVANT
▪ Vérifier les documents de vaccination de l’enfant (le carnet de santé, la carte de
vaccination et/ou la fiche infantile) pour obtenir son statut vaccinal ;
▪ Déterminer les vaccins à administrer ;
▪ Se laver les mains à l’eau et au savon avant de manipuler le matériel ;
▪ Préparer le matériel requis pour procéder à la vaccination ;
▪ Prendre connaissance des caractéristiques du produit à administrer ;
▪ S’assurer que la température du diluant est la même que celle du vaccin ;
▪ Utiliser le diluant du même fabriquant ;
▪ Ne pas pré-remplir les seringues afin de réduire les risques de contamination ou
d’erreurs d’administration et de pertes de vaccin.

PENDANT
▪ Vérifier la date de péremption et le stade de la pastille de contrôle du vaccin (PCV) ;
▪ Utiliser une seringue autobloquante distincte pour chaque injection ;
▪ Utiliser une seringue de dilution pour chaque flacon de vaccin ;
▪ Reconstituer les produits comme l’indique le fabricant ;
▪ Ne reconstituer qu’un seul flacon du même vaccin à la fois ;
▪ Ne pas mélanger différents vaccins dans la même seringue ;
▪ Administrer le vaccin selon le calendrier recommandé (âge, voie d’administration, dose
et intervalle entre les doses) ;
▪ Administrer le vaccin le plus rapidement possible après sa reconstitution.

APRES
▪ Jeter tous les vaccins reconstitués à la fin de la séance de vaccination ou 6 heures après
leur ouverture ;
▪ Conserver et utiliser les vaccins liquides (Td, Penta, VPI, VPO) pendant 28 jours si et
seulement si les conditions suivantes sont respectées : vaccins non virés, non périmés,
non exposés au froid et à la chaleur, non souillés, non immergés dans l’eau, flacon avec
étiquette).

8.1 Administration par voie orale : Vaccin antipoliomyélitique oral.


▪ Utiliser un compte-gouttes ou le dispositif fourni avec les vaccins ;
▪ Faire ouvrir la bouche de l’enfant ;
▪ Déposer directement 2 gouttes sur la langue sans contact entre le flacon, la bouche et la
langue

hh
Figure 1: Administration du vaccin Polio Oral

NB : En cas d’administration simultanée d’un vaccin injectable (DTC-HépB-Hib) et d’un vaccin oral
(VPO), commencer toujours par le vaccin oral car après une injection, l’enfant peut pleurer
ce qui rend difficile l’administration du vaccin oral.

8.2 Administration par voie parentérale


Pour administrer le vaccin par voie parentérale, le matériel ci-après est requis :
▪ Plateau propre ;
▪ Vaccin et diluant ;
▪ Seringue autobloquante ;
▪ Seringue de dilution ;
▪ Coton ;
▪ Eau propre pour nettoyer le site d’injection ;
▪ Savon pour laver les mains ;
▪ Boîtes de sécurité ;
▪ Sacs poubelle ;
▪ Lime.

8.2.1 Procédures de reconstitution des vaccins lyophilisés (BCG, VAA, VAR et


MenA)
▪ Vérifiez que le vaccin peut être utilisé : vérifier sur l’étiquette que la date de péremption n’est
pas dépassée, que l’état de la PCV, si disponible, n’ait pas atteint le point limite d’utilisation,
etc…;
▪ Ouvrez le flacon. Si le capuchon est en métal, utilisez une lime pour soulever la partie centrale
prédécoupée et rabattez-la. S’il est en plastique, soulevez-le avec le pouce ou faites-le tourner
lentement, selon les consignes applicables à ce type de flacon ;
▪ Ouvrez l’ampoule en verre en la tenant entre le pouce et le majeur de la main gauche et en
tenant la partie supérieure avec l’index ; avec la main droite grattez le col de l’ampoule avec
une lime, puis sans forcer séparez la partie supérieure en prenant soin de ne pas vous blesser
avec les parties tranchantes du verre.

ii
▪ Au cas où vous viendriez à vous blesser, jetez l’ampoule car il se pourrait que son contenu ait
été contaminé. Protégez la blessure avant d’ouvrir une nouvelle ampoule ;
▪ Extrayez l’intégralité du solvant à l’aide d’une seringue de reconstitution munie d’une aiguille ;
▪ Insérez l’aiguille de la seringue de reconstitution dans le flacon de vaccin et videz l’intégralité
de son contenu ; appuyez doucement sur le piston de la seringue pour éviter la formation de
bulles à l’intérieur du flacon ;
▪ Extrayez et réintroduisez doucement, à plusieurs reprises, le contenu du flacon pour bien
mélanger le vaccin avec le solvant, ou alors agitez doucement le flacon pour mélanger le vaccin
et le solvant. Prenez soin de ne pas toucher la membrane ou l’ouverture en caoutchouc ;
▪ Enlevez l’aiguille et la seringue de reconstitution et jetez-les dans la boîte de sécurité. (Ne
jamais recapuchonner une aiguille déjà utilisée) ;
▪ Posez le flacon de vaccin reconstitué dans le coussinet en mousse de votre porte-vaccins.

Figure 2: Conservation du vaccin pendant la séance de vaccination

Quelques points à retenir au sujet des solvants


▪ Toujours utiliser des solvants provenant du même fabricant que les vaccins ;

▪ Les solvants ne sont pas interchangeables : à différents vaccins correspondent

différents solvants. La preuve en est que l’administration d’un vaccin mélangé à un


solvant inapproprié a entraîné de graves manifestations indésirables et même des
décès ;
▪ S’assurer que le solvant a été refroidi à la même température que le vaccin (conserver

au réfrigérateur au moins 24 heures avant la séance de vaccination);


▪ Reconstituer les vaccins avec le solvant juste avant de les utiliser ;

▪ Utiliser les vaccins reconstitués conformément à la politique de l’OMS concernant les

flacons multidoses.

jj
Figure 3: Limer et briser le col du flacon
8.2.2 Procédures d’injection des vaccins

Rappel concernant la bonne technique d’injection

Une bonne technique d’injection consiste à administrer tous les vaccins injectables avec une
seringue autobloquante (SAB). Pour utiliser correctement une SAB, souvenez-vous que le piston
de ce type de seringue ne peut se déplacer qu’une seule fois ; par conséquent, quand vous
remplissez la SAB, n’aspirez pas d’air dans le flacon de vaccin.

8.2.3 Les différentes étapes de l’injection


▪ Nettoyez la peau avec de l’eau propre. Ne pas se servir d’alcool pour nettoyer la peau avant
la vaccination ;
▪ Tenez le corps de la seringue entre le pouce, l’index et le majeur. Ne pas touchez à l’aiguille ;
▪ En cas d’injection intradermique (ID) : étirez doucement la peau de l’avant-bras gauche (tiers
supérieur) et maintenez-la ainsi avec le pouce et l’index. Tenez la seringue et l’aiguille
presqu’à plat sur la peau du nourrisson et enfoncez l’aiguille dans la couche supérieure de la
peau ou épiderme (voir Figure 6) ;
▪ En cas d’injection sous-cutanée (SC) : pincez légèrement la peau de la cuisse gauche (enfant
de moins de 15 mois) ou de l’épaule gauche (enfant de plus de 15 mois), puis insérez-y d’un
geste rapide l’aiguille entière à un angle de 45° (voir Figure 6) ;
▪ En cas d’injection intramusculaire (IM) : étirez doucement la peau de la cuisse gauche ou
droite (face antéro-externe) et maintenez-la ainsi avec le pouce et l’index, puis poussez d’un
geste rapide l’aiguille entière à un angle de 90° (voir Figure 6) ;
▪ Quel que soit le type d’injection, retirez l’aiguille rapidement et doucement, au même angle
que lorsque vous l’avez enfoncée ;
▪ Quel que soit le type d’injection, le parent ou la personne qui s’occupe de l’enfant peut
presser un coton propre sur le point d’injection s’il saigne une fois l’injection terminée ;

kk
▪ Quel que soit le type d’injection, jetez l’aiguille et la seringue dans la boîte de sécurité
immédiatement après usage sans ré-capuchonner l’aiguille ;
▪ Quel que soit le type d’injection, calmez et distrayez le nourrisson une fois que tous les
vaccins ont été administrés.

Figure 4: Position des aiguilles correspondant aux injections ID, SC et IM

8.2.4 Technique d’injection intramusculaire chez un nourrisson


▪ Position

La position à adopter dépend de l’âge de l’enfant, du nombre de vaccins à administrer et de ce qui


est plus facile et plus commode pour le vaccinateur.

▪ Administration

 Tenez le corps de la seringue entre le pouce, l’index et le majeur de la main droite; le biseau
(creux) de l’aiguille étant tourné vers le haut ;
 Etirez doucement la peau du tiers supérieur de la cuisse gauche ou droite avec la main
gauche et enfoncez rapidement l’aiguille à un angle de 90° dans le muscle ;
 Appuyez doucement sur le piston, en faisant attention que l’aiguille ne bouge pas sous la
peau ;
 Retirez rapidement et délicatement l’aiguille selon le même angle que lorsque vous l’avez
enfoncée ;
 Le parent ou la personne qui s’occupe de l’enfant peut presser délicatement un coton propre
sur le point d’injection s’il saigne. Ne frottez ni ne massez cette partie endolorie ;
 Calmez et distrayez le nourrisson.

▪ Élimination

Jetez l’aiguille et la seringue directement dans la boîte de sécurité.

ll
Condyle latéral du
fémur Point d'injection1

Point d'injection2
Grand trochanter

Recommandations de l’OMS pour l’administration du VPI et des injections IM multiples

▪ Pour les injections IM chez les nourrissons de moins de 12 mois, le deltoïde (épaule) gauche ne doit
pas être utilisé comme point d’injection en raison de sa masse musculaire insuffisante ;

▪ Lorsque l’on prévoit trois injections IM chez un nourrisson de moins de 12 mois lors d’une même
séance de vaccination, il est correct et sans danger de donner deux injections dans la même cuisse
de la manière suivante :

▪ Cuisse DROITE : Penta + VPI, à une distance de 2,5 cm ou deux travers de doigts (voir Figure 6)

Figure 5: Injection intramusculaire Figure 6: Sites d’injection IM chez le nourrisson

8.2.5 Administration du vaccin en intramusculaire (IM) Pentavalent et VPI


Pour le nourrisson de moins de 15 mois, le muscle deltoïde de l’épaule n’est pas sans danger, car il
n’est pas suffisamment développé pour absorber le vaccin, et en plus le nerf radial est situé trop
près de la surface. Par contre, il est possible de vacciner des enfants plus âgés, des adolescents et
des adultes dans ce muscle.

Par contre, le muscle de la partie extérieure du haut de la cuisse est gros et ne présente aucun
danger en ce qui concerne les injections intramusculaires (Voir Figures 7a et 7b).

8.2.5.1 Administration intramusculaire du vaccin Pentavalent


▪ Désinfecter la peau au niveau du point d’injection avec un coton imbibé d’eau propre ;

mm
▪ Avec les doigts d’une main, étendre la peau de la face antéro-externe moyenne de la cuisse
droite ;
▪ Piquer d’un coup sec au niveau du point d’injection ainsi formé ;
▪ Pousser le piston lentement et vider le vaccin ;
▪ Retirer l’aiguille ;
▪ Appuyer légèrement sur le point d’injection avec du coton sec.

8.2.5.2 Administration intramusculaire du vaccin Polio Inactivé (VPI)


▪ Désinfecter la peau au niveau du point d’injection avec un coton imbibé d’eau propre ;
▪ Avec les doigts d’une main, étendre la peau de la face antéro-externe moyenne de la cuisse
droite ;
▪ Piquer d’un coup sec au niveau du point d’injection ainsi formé ;
▪ Respecter un écart de 2,5 cm ou deux travers de doigts entre le point d’injection du PCV-13
et du VPI ;
▪ Pousser le piston lentement et vider le vaccin ;
▪ Retirer l’aiguille ;
▪ Appuyer légèrement sur le point d’injection avec du coton sec.

8.2.6 Technique de vaccination intradermique pour le BCG


▪ Position

Placez l’enfant en position de câlin sur les genoux du parent ou de la personne qui s’en occupe

▪ Administration

 Tenez le corps de la seringue entre le pouce, l’index et le majeur de la main droite, le


biseau (creux) de l’aiguille étant tourné vers le haut ;
 Posez la seringue et l’aiguille presque à plat sur la peau du nourrisson ;
 Enfoncez le bout de l’aiguille juste sous la peau, ne la faites pénétrer qu’à peine au- delà
du biseau ;
 Posez l’aiguille tout près de la peau au même angle que celui de l’insertion ;
 Pour tenir l’aiguille dans la bonne position, placez le pouce gauche sur la partie inférieure
de la seringue, près de l’aiguille, mais sans toucher l’aiguille ;
 Appuyez doucement sur le piston. Si vous ne sentez aucune résistance du piston, ceci
signifie que vous n’êtes pas dans la bonne position et que vous devez reprendre
l’opération ;
 Un renflement net, aplati et pâle, ponctué de petites fossettes et ressemblant à une peau
d’orange, devrait apparaître sur la peau ;
 Retirez délicatement l’aiguille selon le même angle que lorsque vous l’avez enfoncée ;

nn
 Le parent ou la personne qui s’occupe du nourrisson peut presser délicatement un coton
propre sur le point d’injection s’il saigne. Ne frottez ni ne massez cette partie endolorie ;
 Calmez le nourrisson.

▪ Elimination

 Jetez l’aiguille et la seringue directement dans la boîte de sécurité.

NB:
▪ Lorsqu’une injection intradermique est pratiquée correctement, le piston de la seringue est
dur à pousser. Si le piston pénètre trop facilement, c’est peut-être que l’injection est trop
profonde. En pareil situation, arrêtez immédiatement l’injection, corrigez la position de
l’aiguille et administrez le reste de la dose mais pas davantage.
▪ Si toute la dose a déjà pénétré sous la peau, comptez le nourrisson parmi les personnes
vaccinées même si le vaccin a été administré en sous-cutané et non en intradermique, ne
renouvelez pas la dose.
▪ Le risque d’effets secondaires, par exemple une formation d’abcès ou des ganglions qui
gonflent, est accru quand le vaccin n’a pas été administré correctement. Il est donc
important de procéder avec soin. Il est préférable de faire appel à un superviseur ou à un
autre collègue plus expérimenté plutôt que de continuer à mal pratiquer l’injection du BCG.

8.2.7 Technique d’injection sous-cutanée chez les enfants


▪ Position

La position à adopter dépend de l’âge de l’enfant, du nombre de vaccins à administrer et de ce qui


est plus facile et plus commode pour le vaccinateur.

▪ Administration

 Tenez le corps de la seringue entre le pouce, l’index et le majeur de la main droite, le


biseau (creux) de l’aiguille étant tourné vers le haut ;
 Enfoncez rapidement l’aiguille dans la peau que vous aurez pincée ; l’aiguille devrait être
dirigée vers l’épaule, à un angle de 45o ;
 Appuyez doucement sur le piston, en faisant attention que l’aiguille ne bouge pas sous la
peau ;
 Retirez rapidement et délicatement l’aiguille selon le même angle que lorsque vous
l’avez enfoncée ;
 Le parent ou la personne qui s’occupe de l’enfant peut presser délicatement un coton
propre sur le point d’injection s’il saigne. Ne frottez ni ne massez cette partie endolorie ;
 Calmez et distrayez le nourrisson.

oo
Figure 7: Injection sous-cutanée
▪ Élimination

Jetez l’aiguille et la seringue directement dans la boîte de sécurité.

NB : Prévenir l’accompagnateur que l’enfant pourra être fiévreux le soir, qu’il ne s’inquiète pas et qu’il
lui donne à boire.

8.2.7.1 Administration sous-cutanée du vaccin contre la rougeole (VAR) et la fièvre


Jaune (VAA)
▪ Reconstitution

 Ouvrir les 2 ampoules : ampoule de solvant et ampoule de vaccin ;


 Aspirer dans la seringue la quantité nécessaire du solvant suivant les recommandations
du fabriquant du vaccin en utilisant une seringue de 5 ml à usage unique ;
 Toujours utiliser le solvant et le vaccin VAR reçus du même fabriquant ;
 Faire passer le solvant de la seringue dans l’ampoule contenant le vaccin ;
 Mélanger complètement le solvant et le vaccin en remuant avec précaution l’ampoule
(sans agiter) jusqu’à ce que le mélange soit homogène.

▪ Injection

L’injection a lieu dans la couche juste en dessous de la peau, au niveau de l’épaule (deltoïde)
gauche.

Tableau XIV: Récapitulatif des voies d’administration en fonction des vaccins

Ordre d’administration
Voies Vaccins
des vaccins

1 Orale VPO
2 Sous-cutanée (SC) VAR, VAA
3 Intradermique (ID) BCG
4 Intramusculaire (IM) VPI, Penta, MenA

pp
8.2.8 Technique d’injection intramusculaire chez les adolescents et les adultes
 Contrairement aux enfants en bas âge, les adolescents et les adultes peuvent souffrir
de stress anticipé rien qu’à l’idée d’être vacciné. Si par le passé ils ont eu une
mauvaise expérience de la vaccination, cette anxiété sera plus grande encore ;
 Si quelqu’un pleure, est pâle, ou montre d’autres signes de détresse, il est
recommandé de le prendre à part pour le rassurer, le réconforter et le vacciner avant
les autres pour éviter que son anxiété ne devienne contagieuse et n’affecte les
autres ;
 Il est souhaitable de discuter du vaccin que vous allez administrer et de la maladie ou
des maladies contre lesquelles ce vaccin protège. Demandez à la personne s’elle a des
questions à poser. Effectuez votre propre contrôle pré-vaccination ;
 Sous réserve des directives en vigueur dans le pays, laissez la personne choisir le bras
sur lequel le vaccin sera administré, car le choix confère un sentiment de contrôle
dans une situation susceptible d’être angoissante pour cette personne ;
 Parlez calmement et soyez patient. Il se peut que la personne veuille être
accompagnée par une autre qui la soutiendra ou par un collègue vaccinateur capable
de le calmer ou de le distraire ;
 Assurez-vous que la vaccination a lieu en toute intimité. Un paravent ou un rideau
peut assurer cette intimité ;
 Expliquez au patient ce que vous allez faire au moment d’administrer le vaccin et ce
qu’il risque de ressentir. Certains compareront la sensation à un picotement. Il est
souhaitable d’utiliser des phrases du genre «je vous fais un rappel de vaccination»
plutôt que «je vous pique» ou «j’utilise une aiguille pour vous piquer».

▪ Position

La position la plus confortable pour la plupart des personnes à vacciner est d’être assise sur une
chaise. Les personnes qui ont tendance à s’évanouir peuvent être au mieux en position couchée.

▪ Administration
 Posez votre main sur l’épaule du sujet et tenez le site d’injection avec le pouce et
l’index. Ce simple toucher suffira à réconforter la personne et vous préviendra de
toute éventuelle réaction ;
 Dites à la personne à quel point il est important qu’elle ne bouge pas et distrayez-la
en lui parlant de sujets qui n’ont rien à voir avec la vaccination, par exemple son sujet
préféré à l’école, ses passe-temps favoris, etc. ;
 En tenant le corps de la seringue et comme si vous jetiez une fléchette (rapidement et
délicatement), enfoncez l’aiguille à un angle de 90° jusqu’à ce qu’elle pénètre dans le
muscle. Pendant tout ce temps, n’arrêtez pas de parler. Distraire la personne permet
de réduire toute sensation désagréable associée à une injection ;
 Appuyez doucement et d’une main sûre sur le piston, en faisant attention à ne pas

qq
bouger l’aiguille ;
 Retirez rapidement et délicatement l’aiguille selon le même angle que lorsque vous
l’avez enfoncée ;
 Ne pas frotter le bras. On peut éventuellement presser un coton propre sur le site
d’injection ;
 Réconfortez, rassurez et distrayez le patient.

▪ Élimination

Jetez l’aiguille et la seringue directement dans la boîte de sécurité.

8.2.8.1 Administration intramusculaire du vaccin combiné tétanos+diphtérie chez la


femme enceinte (Td)
 Administrer le vaccin dans le
deltoïde gauche ;
 Nettoyer la peau avec un
tampon imbibé d’eau propre
et laisser sécher ;
 Enfoncer l’aiguille dans le
muscle et injecter
doucement ;
 Appuyer légèrement sur le
point d’injection avec du Figure 8: Vaccin Td chez la femme enceinte
coton sec.

NB : Les injections des vaccins dans la région du grand fessier comportent un risque de lésions du
nerf sciatique. Chez les femmes, le risque est d’inoculer le vaccin dans les tissus adipeux
profonds, ce qui diminue la réponse immunitaire. Avant l’injection, désinfecter la peau avec
de l’eau propre, puis tamponner avec un coton sec (l’utilisation de l’alcool est déconseillée).

9 CONTRE-INDICATIONS DE LA VACCINATION
En principe il n’y a pas de contre-indications de la vaccination. Cependant, il faut éviter de vacciner
les enfants/femmes dans les cas suivants :
 Enfant à référer d’urgence à l’hôpital : en cas de décès de l’enfant au cours du transfert, le

vaccin peut être mis en cause à tort ;


 Enfant ayant convulsé dans les trois jours après la 1 ère dose de (DTC-HepB-Hib) : ne pas

administrer la 2ème ou 3ème dose de ce vaccin s’il n’y a pas eu d’investigation ;


 Enfants de moins de 6 mois et femmes enceintes ayant une allergie connue à l’albumine ou au

jaune d’œuf pour le cas du VAA ;

rr
 Enfants et/ou femmes ayant eu une allergie sévère telle que le choc anaphylactique après une
première dose d’un vaccin injectable.
 Ne pas vacciner un enfant pour cause de maladie c’est manquer une occasion qui risque de ne
plus se reproduire. C’est ce qu’on appelle une « occasion manquée ». Les occasions manquées
de vaccination en raison de contre-indications relatives retardent souvent le calendrier et
aboutissent à l’absence d’immunisation de nombreux enfants.

Il est recommandé au personnel de santé de saisir toutes les occasions pour vacciner les enfants qui
remplissent les conditions requises. Il faut vacciner tous les enfants en âge de l’être qui fréquentent
les formations sanitaires, ainsi que ceux qui sont hospitalisés, dès que leur état général le permet et
surtout avant leur sortie de l’hôpital.

La diarrhée n’est pas une contre-indication à la vaccination. Si un enfant a la diarrhée au moment


de l’administration des vaccins oraux (Ex VPO), donner rendez-vous au parent pour l’administration
d’une extra dose, c’est-à-dire une dose de plus après l’arrêt de la diarrhée.

PRINCIPALES RECOMMANDATIONS
 Si un enfant de moins de 05 ans n’est pas complètement vacciné, il faut administrer tous
les antigènes manquants en respectant l'intervalle minimum selon le calendrier vaccinal,
EXCEPTE le BCG.
 Pour les vaccins à doses multiples, il faut respecter l'intervalle minimum de quatre
semaines entre deux doses consécutives ;
 Il ne faut jamais recommencer une série interrompue, il faut compléter là où elle a été
arrêtée ;
 Il ne faut pas vacciner avant les âges indiqués (les anticorps maternels risquent de
compromettre la réponse immunitaire ;
 L’infection à VIH n’est pas une contre-indication absolue à l’administration des vaccins du
PEV.

10 CHAINE DU FROID
La chaîne du froid est une partie intégrante de tout programme de vaccination et, en tant que
telle, elle doit être examinée dans le cadre global de la gestion du PEV (planification, suivi et
évaluation)

10.1 Définition
Le système pour garantir la qualité du vaccin depuis le fabricant jusqu’à l’utilisateur s’appelle
communément CHAINE DU FROID.
La chaîne du froid est un élément essentiel pour la réussite du programme de vaccination. Elle est
le processus logistique qui permet d’assurer le stockage correct, la conservation et le transport des
vaccins à tous les niveaux dans les normes requises.
ss
10.2 Éléments fondamentaux
Il existe trois (03) éléments fondamentaux de la gestion de la chaîne du froid :

▪ Ressources humaines : Il s’agit des personnes qui, de façon directe ou indirecte sont
impliquées dans l’organisation, la manipulation, le transport, la distribution l’administration
des vaccins et la surveillance des équipements de conservation des vaccins. Il s’agit des
personnes qui organisent, dirigent, réceptionnent, distribuent et administrent les vaccins

▪ Ressources matérielles : Les équipements indispensables pour stocker, conserver et


transporter les vaccins sont essentiellement constitués de chambres froides, de
réfrigérateurs, de congélateurs, de camions frigorifiques, de glacières, de porte-vaccins,
d’enregistreurs continus de températures, d’indicateurs de congélation/alarmes, etc.

▪ Ressources financières : Les ressources financières sont nécessaires pour assurer


l’opérationnalité des ressources humaines et matérielles ainsi que le bon fonctionnement
du système.

Pour assurer la continuité de la chaîne du froid, les vaccins et les solvants doivent être :
 Réceptionnés à l’aéroport dès leur arrivée ;
 Transportés à la bonne température de l’aéroport jusqu’aux chambres froides centrales ;
 Stockés à la bonne température dans les chambres froides centrales ;
 Transportés à la bonne température des chambres froides centrales aux dépôts régionaux ;
 Stockés à la bonne température dans les dépôts régionaux ;
 Transportés à la bonne température jusqu' aux dépôts de district ;
 Stockés à la bonne température dans les dépôts de district ;
 Transportés à la bonne température jusqu' aux centres/postes de santé ;
 Stockés à la bonne température dans les centres/postes de santé ;
 Maintenus à la bonne température au cours des séances de vaccinations, quelque soit le
lieu (dans le centre de santé ou dans la communauté).

La figure ci-dessous représente les différents maillons de transport de vaccins depuis le fabricant
jusqu’à la population bénéficiaire :
Figure 9: Transport des vaccins du Fabricant jusqu’au bénéficiaire

tt
10.3 Options de chaine du froid
Il existe deux options de chaine du froid : la chaîne du froid lente et la chaîne des froids rapides
indiqués dans le tableau ci-dessous :

Chaîne du froid lente Chaîne du froid rapide


 La chaîne du froid lente, qui repose  L’option de la chaîne du froid rapide
sur des équipements de est basée sur l’utilisation de
refroidissement (tels que les conteneurs passifs (qui ne
chambres froides, les réfrigérateurs, refroidissent pas, mais qui
les congélateurs, etc.), permet de maintiennent les températures), par
réduire les coûts de distribution des exemple les glacières, les porte-
vaccins et aussi d’augmenter les vaccins, etc., utilisés pour le stockage
quantités de vaccins en circulation. temporaire des vaccins. La chaîne du
Définition Toutefois, avec la chaîne du froid froid rapide repose sur l’utilisation
lente, le système de d’un stock de froid pour une
distribution/transport des vaccins conservation de courte durée,
est onéreux et, s’il n’est pas géré généralement lors du stockage
adéquatement en continu, il n’est temporaire ou lors de l’utilisation
pas fiable.  Elle permet de minimiser les
 Elle repose sur une production insuffisances dans le stockage, la
continue du froid en vue d’une distribution et la manipulation des
conservation de longue durée de vaccins. Elle peut entraîner une

uu
quantités relativement importantes augmentation des coûts de
de consommation transport, mais une telle
augmentation est compensée en
partie par le plus faible niveau des
coûts de stockage.

 La réfrigération au niveau des  La réfrigération au niveau des


centres de santé est fiable ; centres de santé n’est pas fiable ;
 Le système de gestion des stocks est  Le système de gestion des stocks
approprié ; Les bonnes pratiques présente des insuffisances ;
d’entreposage sont appliquées ;  Il y a des lacunes dans les pratiques
 Ce système utilise des équipements d’entreposage ;
Conditions de refroidissement (tels que les  Les systèmes de distribution et/ou
réfrigérateurs, les congélateurs ou de transport des vaccins en place
les chambres froides sont fiables et moins coûteux ;
 Les vaccins à distribuer et à utiliser
sont coûteux (par exemple les
vaccins Penta, MenA, Fièvre Jaune,
etc.).

Figure 10: Chaine du froid rapide

Figure 11: Chaine du froid lente

vv
10.4 Conservation des vaccins
Les vaccins sont des substances biologiques délicates qui perdent leur efficacité quand ils sont
exposés à des températures incorrectes. Une fois qu’un vaccin a perdu son efficacité à travers
l'exposition à la chaleur, par exemple, il n'est pas possible de le restaurer, même si le vaccin est
exposé plus tard à des températures normales. Pour maintenir la qualité des vaccins, il est essentiel
de les protéger contre les températures extrêmes. Pour ce faire, il est important d’utiliser une
chaîne du froid satisfaisant les plages de température recommandées (+2°C à +8°C). Aux niveaux
central et régional, il est recommandé de conserver le VPO à une température de -15°C à – 25°C.

10.4.1Sensibilité des vaccins à la chaleur


Tous les vaccins sont sensibles à la chaleur et peuvent être endommagés s'ils ne sont pas stockés
correctement.

Conduite à tenir en cas d’exposition des vaccins à la chaleur

ww
Tableau XV: Sensibilité des vaccins à la chaleur

10.4.2Sensibilité des vaccins au gel


Le gel peut détériorer de manière irréversible certains vaccins et lorsqu’un vaccin a été congelé, ses
propriétés immunologiques sont compromises.
Au PEV Guinée, les vaccins suivants disponibles ne doivent pas être congelés : Pentavalent, VPI, Td.

xx
Tableau XVI: Sensibilité des vaccins à la congélation

10.4.3 Températures de stockage recommandées pour les vaccins et les solvants


La température de conservation des vaccins doit tenir compte du niveau de la chaine
d’approvisionnement et du type de vaccin. En général, la plage de température recommandée pour
le stockage des vaccins est de +2°C à +8°C. Seul le vaccin VPO doit être stocké dans les températures
négatives aux niveaux central et régional (-25°C à -15°C).

yy
Figure 12: Températures recommandées par l’OMS pour le stockage des vaccins

NB :
 Les diluants ne doivent jamais être congelés ;
 Si les solvants sont conditionnés avec le vaccin, le produit doit être entreposé entre +2°C
et +8°C ;
 Les vaccins lyophilisés emballés avec leurs diluants ne doivent jamais être congelés et
doivent être entreposés entre +2°C et +8°C ;
 Au niveau opérationnel (dépôt du district et formation sanitaire), tous les vaccins doivent
être conservés entre +2°C et +8°C.

▪ Diluants

Si la notice insérée dans l’emballage indique une limite inférieure et supérieure précise pour les
diluants qui sont emballés séparément, il faut la respecter. Lorsque la chaîne du froid n’offre qu’un
espace limité, on pourra stocker ces solvants hors de la chaîne du froid jusqu’à livraison au point de
prestation. Au niveau de ce point, il est indispensable de se conformer aux instructions du fabricant
en ce qui concerne la réfrigération avant et après reconstitution.

Si les solvants sont dans les mêmes emballages que les vaccins, ils doivent être entreposés entre +2
°C et +8 °C. En l’absence d’instructions précises, les solvants emballés séparément doivent être
traités de la même manière que tout autre produit pharmaceutique non soumis à la chaîne du

zz
froid. Ils doivent être protégés contre le gel, stockés et transportés à une température comprise
entre +2°C et +25°C jusqu’à livraison au point de prestation.

NB ; Les diluants ne doivent JAMAIS être congelés.


 Si les températures de conservation indiquées ci-dessus ne sont pas respectées, un enfant

vacciné risque de ne pas être immunisé et donc le travail fourni par le personnel de santé
sera complètement perdu ;
 Tous les solvants doivent être maintenus à une température comprise entre +2°C et + 8°C

pendant leur stockage aux points de prestation. Il en est de même pour un vaccin reconstitué
lors d’une séance de vaccination. Cette règle s’applique aussi lorsque les vaccins et les
solvants sont transportés pour des interventions en périphérie.

11 MONITORAGE DE LA TEMPERATURE
Un système adéquat de surveillance de la température tout au long de la chaîne
d’approvisionnement doit être impérativement mis en place afin de garantir la qualité des vaccins.
Afin d’assurer l’efficacité de ce contrôle et bien enregistrer les données, il faut:
a) Vérifier que la température de stockage des vaccins reste dans les plages recommandées, à
savoir entre +2°C et +8°C dans les chambres froides positives et les réfrigérateurs, et entre
-25°C et -15°C dans les chambres froides négatives et les congélateurs ;
b) Détecter toute température de stockage qui sortirait de ces plages de manière à prendre
des mesures correctives.
c) Détecter toute température qui sortirait de ces plages pendant le transport de manière à
prendre des mesures correctives

11.1 Dispositifs de contrôle de la température


Il existe plusieurs dispositifs de contrôle de la température : les pastilles de contrôle des vaccins,
les enregistreurs continus et les thermomètres.

11.1.1Pastille de contrôle des vaccins


La pastille de contrôle des vaccins (PCV) est une étiquette à indication chimique apposée sur le
conteneur de vaccins par le fabricant (flacon, ampoule). Au fur et à mesure de l’acheminement du
conteneur de vaccins le long de la chaîne d’approvisionnement, la PCV enregistre un niveau
d’exposition cumulée à la chaleur se traduisant par un changement progressif de couleur.
Le principal but de la PCV est d’éviter d’administrer des vaccins endommagés par la chaleur. L’état
de la PCV est aussi une référence qui permet de trancher sur le choix des vaccins à conserver, suite
à une rupture de la chaîne du froid. Ceci réduit considérablement les pertes vaccinales, et aide le
prestataire à décider du vaccin qu’il doit utiliser en premier.

aaa
NB : Il importe de noter qu’un lot de vaccins présentant des signes d’exposition importante à la
chaleur doit être utilisé avant celui qui aura été moins exposé, même si la date de
péremption du lot le moins exposé est plus rapprochée que celle du lot le plus exposé. À
noter que la PCV n’enregistre PAS l’exposition à des températures négatives.

Figure 13: Différents stades de la pastille de contrôle du vaccin et leur interprétation (OMS)

Figure 14: Emplacement de la PCV sur les flacons et les ampoules

ATTENTION : Ne jamais utiliser un vaccin au-delà de sa date de péremption même si la PCV


reste bonne.

bbb
▪ Enregistreurs électroniques des températures (Fridge-tag)

Les enregistreurs électroniques des températures journalières (Fridge-tag) sont installés dans les
réfrigérateurs. Ils enregistrent la température à des intervalles n’excédant pas 10 minutes et
présentent l’évolution détaillée de celles-ci au cours des 60 derniers jours. Cependant, les
températures des 30 derniers jours sont affichées sur l’écran, tandis que celles des 30 premiers
jours sont conservées dans la mémoire du Fridge-tag. De plus, ils enregistrent et affichent
l’évolution de toutes les alarmes de détection de chaleur et de congélation qui se sont déclenchées
pendant ces 60 derniers jours.

Une alarme se déclenche quand la température du réfrigérateur chute à -0,5°C ou en deçà pendant
60 minutes, ou si elle dépasse +10°C sur une durée continue de 10 heures. Tant que la température
demeure dans la plage recommandée, le dispositif affiche le symbole «». Dans le cas des versions
plus récentes comme le Fridge-tag 2, il est possible de télécharger les données enregistrées en se
connectant à un ordinateur.

NB :
 Le Fridge-tag 2 est le dispositif recommandé pour le monitoring de la
température dans les réfrigérateurs ;
 Les températures doivent toujours être enregistrées de façon manuelle deux fois
par jour ;
 Tout utilisateur doit être briefé/formé avant utilisation du Fridge-tag ;
 Le Fridge-tag est alimenté par une batterie non remplaçable dont la durée de vie
est de 2 ans. Par conséquent, sa mise en fonctionnement doit être la plus rapide
possible à partir de la date de fabrication ;
 Après leur durée de vie, le Fridge-tag 2 sera remplacé. Le niveau inférieur doit
notifier le niveau supérieur au cas où la faiblesse de la batterie du Fridge-tag est
constatée pour déclencher le processus de remplacement ;
 Il ne faut pas utiliser le Fridge-tag 2 dans les congélateurs et les chambres froides
négatives.

Figure 15: Fridge-tag 2


11.1.2Dispositif de surveillance continue
Conseillé par l’OMS pour les chambres froides, le dispositif de surveillance continue permet de
maintenir la confiance dans la performance de la chambre froide. Il donne une garantie que les

ccc
vaccins n’ont pas été endommagés par les fluctuations de température. Il envoie des alertes
automatiques par SMS, courriel (e-mail) ou fax.

Figure 16: Exemples de dispositif de surveillance continue

12.1.1. Lecteurs de température

Il existe plusieurs types de lecteurs de température


 Le thermomètre intégré à affichage numérique ;
 Le thermomètre à tige et à cadran ;
 Le thermomètre max/min laser( image à rechercher plus informations).

▪ Le Thermomètre intégré à affichage numérique

Les réfrigérateurs et les congélateurs pré-qualifiés actuellement utilisés sont équipés de dispositifs
tels que celui présenté dans la figure ci-dessous. Un capteur de température interne surveille le
compartiment de stockage, une lecture de la température s’affiche instantanément sur le panneau
de contrôle de l’appareil.

Figure 17 : Thermomètre intégré à affichage numérique3

NB :

Le thermomètre intégré à affichage numérique est recommandé pour le contrôle des


températures des congélateurs et des chambres froides.

3 Source : Vestfrost Solutions (VLS 094 SDD)


ddd
▪ Le thermomètre à tige et à cadran

Les thermomètres à tige et à cadran ne sont plus recommandés par l’OMS parce qu’ils donnent une
lecture instantanée des températures. Toutefois, ils peuvent être utilisés comme des dispositifs
subsidiaires de contrôle de température en cas de manque de Fridge-tag/ thermomètre intégré à
affichage numérique.

Figure 18: Thermomètre à cadran non recommandé (OMS) Figure 19: Thermomètre a tige
11.2 Différents dispositifs de contrôle de la température par niveau et par type
d’équipement
Les différents types de dispositifs de contrôle de la température doivent être adaptés aux
équipements de la chaîne du froid. Le tableau ci-dessous résume les différents dispositifs de
contrôle de la température par niveau et par type d’équipement.
Tableau XVII: Dispositifs de contrôle de la température par niveau et par type d’équipement

Dispositifs de contrôle de la température


Matériel de chaîne Quelques exemples
du froid de dispositifs
Dispositifs recommandés Minimum requis

- Thermomètre numérique
- Thermomètre numérique
externe ou Thermomètre à
externe ou thermomètre à gaz à Système de contrôle
Chambres froides gaz à volume constant/à
volume constant/à tension de de température à
des dépôts tension de vapeur.
vapeur. distance (Beyond
centraux et - Système électronique de
Wireless, Smart
régionaux contrôle continu de la
- Thermomètre enregistreur. View).
température.
- PCV.
- PCV.
Congélateurs à
Système électronique de - Thermomètre à tige.
vaccins des dépôts
contrôle continu de la - Thermomètre intégré à Libero Data Logger
centraux régionaux
température. affichage numérique.
et districts

eee
- Système électronique - Enregistreur électronique de
Réfrigérateurs à de contrôle continu de données de température à
vaccins des dépôts la température. 30 jours pour réfrigérateur Fridge-Tag 2, Data
centraux et - Thermomètre intégré à Logger Testostore.
régionaux affichage numérique.
- PCV. - PCV.
- Enregistreur électronique de
Réfrigérateurs à - Système électronique de données de température à
vaccins des districts contrôle continu de la 30 jours pour réfrigérateur.
Fridge-Tag 2.
et des for-mations température. - Thermomètre intégré à
sanitaires - PCV. affichage numérique.
- PCV.
- Système électronique de - Système électronique de
contrôle continu de la contrôle continu de la
Matériel utilisé
température. température. Freeze-tag. Fiche
pendant le
- Fiche de contrôle de la chaine - Indicateurs électroniques de 3M.
transport
du froid (Carte 3M) gel.
- PCV. - PCV.

11.3 Contrôle de température pendant le transport


Une gestion et une surveillance défectueuses des opérations de transport constituent un risque
particulier de détérioration des vaccins à la suite d’une exposition à la chaleur ou au gel. Si les
vaccins sont munis de PCV, il est possible de déceler les dégâts provoqués par la chaleur en
observant les changements subis par la PCV. En revanche, si aucun dispositif de contrôle de la
température n’est présent, il est impossible de s’apercevoir de la détérioration causée par le gel.

11.3.1 Indicateurs électroniques de gel


Ce sont de petits dispositifs à affichage numérique que l’on place auprès des vaccins sensibles au
gel pendant le transport ou le stockage (voir la figure 19). Ils possèdent un écran qui indique si le
vaccin a été exposé au gel. Une fois que le signal alarme a été déclenché, le dispositif ne peut plus
être utilisé et il faut s’en débarrasser. Sinon, on peut l’utiliser jusqu’à ce que la batterie intégrée soit
vide.

fff
FreezeAlert™ Q-Tag® Quad Freeze-tag®

Figure 20 : Indicateurs électroniques de gel

11.3.2Fiches de contrôle de la chaine du froid


Elles ne sont utilisées que pour les envois internationaux de VPO emballés en présence de
carboglace 25. Elles n’ont pas d’autre utilisation.

Figure 21: Fiche de contrôle de la chaine du froid( fiche 3M)

11.3.3Dispositifs électroniques de contrôle de température pendant le transport


Ils enregistrent la température toutes les 10 minutes au moins pendant 20 jours. Ils comportent un
écran à affichage numérique et un système d’alarme à seuil de température préréglé correspondant à
la sensibilité à la chaleur ou au gel du vaccin transporté.

ggg
Q-Tag®CLm Q-Tag CLm®Doc Q-Tag® 2plus VaxAlert

Figure 22: Dispositifs électroniques de contrôle de température

11.4 Dispositifs de contrôle des températures recommandés pour les districts de


santé et formations sanitaires
Tableau XVIII: Dispositifs de contrôle des températures recommandés pour les DS et FOSA

Option Réfrigérateur Congélateur (le cas échéant)


Option A  Fridge Tag 2  Thermomètre à tige
 Thermomètre à affichage
(Pratique  Thermomètre à affichage numérique
numérique
optimale)  Pastille de contrôle des vaccins (PCV)
 PCV
 Indicateur électronique de congélation
 Thermomètre intégré à affichage
Option B NA
numérique
 PCV

 Thermomètre à tige
Non recommandé NA
 Thermomètre bilame à cadran

Tableau XIX: Options de contrôle de température pendant le transport des vaccins dans les
glacières et porte-vaccins
Glacières et porte-vaccins
Options Sans vaccins sensibles au gel Observations
Avec vaccins sensibles au gel
(campagne Polio)
 Accumulateurs d’eau  Tous types d’accumula-
Meilleure
fraiche teurs à effet isotherme NA
pratique
 Fridge Tag, PCV  PCV uniquement

Si des vaccins sensibles au


 Accumulateurs gel sont transportés avec
Non
congelés conditionnés NA des accumulateurs
recommandé
 PCV uniquement congelés conditionnés, il y
a toujours un risque de

hhh
détérioration par le gel si
ces briquettes n’ont pas
été correctement
conditionnées. C’est
pourquoi il faut toujours
inclure un indicateur
électronique de gel.

11.5 Relevés manuels de température


Pour contrôler les températures, coller une fiche de relevé de température sur la porte ou sur le
couvercle du réfrigérateur à vaccins, et vérifiez la température deux fois par jour. Les données
relevées tous les jours doivent toujours provenir du même appareil de contrôle de température. Le
personnel responsable de cette tâche doit lire le Fridge-tag 2 et noter les données relevées sur la
fiche. En l’absence d’un Fridge-tag, vérifiez le thermomètre intégré à affichage numérique. Le fait
d’enregistrer les températures selon cette procédure est une garantie que le réfrigérateur est bien
contrôlé et que des relevés réguliers ont lieu ; ceci pouvant aider à identifier les courbes de
performance, parfois même avant que des alarmes se déclenchent automatiquement.

Notez les données relevées manuellement sur une fiche de relevé de température fixé sur la porte
du réfrigérateur ou de la chambre froide, en procédant comme suit :

 Le matin, commencez par vérifier la température du réfrigérateur ou de la chambre


froide et faites-en autant à la fin de la journée de travail ;

 Notez les températures sur le diagramme par date et heure. Lorsqu’un diagramme est
totalement rempli, remplacez-le par un nouveau. Conservez toutes les fiches de relevé
dûment remplis dans un registre pour référence.

NB : Certaines mesures s’imposent quand les températures enregistrées s’écartent de la


plage prévue : (Cf. Plan de contingence).

11.6 Notification et exploitation des données de température


La procédure de notification mensuelle doit inclure les données de température. À chaque niveau
de la chaîne d’approvisionnement, les responsables doivent rassembler ces données et les analyser,
après quoi ils établiront un rapport où figureront les Indicateurs Clés de Performance (ICP) :
nombre d’alarmes hautes et nombre d’alarmes basses relatifs au fonctionnement de la chaîne
d’approvisionnement et des différents équipements. Ces ICP peuvent servir de guide à la prise de
décision.
 Au niveau des FOSA, les données de température du mois doivent être rapportées dans

le rapport d’activité mensuel (Nombre d’alarmes hautes et basses) ;

iii
 Au niveau des Districts de santé, les données du Fridge-tag doivent être téléchargées et
envoyées au niveau régional tous les mois. Les données (ICP) venant des FOSA doivent
être rassemblées et envoyées au niveau régional (DVDMT). Ces données venant des FOSA
doivent être analysées pour prise de décisions ;
 Au niveau régional, les rapports mensuels obtenus sur la plateforme du système de
contrôle de températures doivent être téléchargés et archivés. Au cas où les Fridge-tag
sont utilisés, les données doivent être téléchargées et envoyées toutes les semaines au
niveau supérieur.
Les technologies de transmission des données par Internet ou SMS peuvent simplifier et
promouvoir ce processus.

NB: Se référer aux SOPs pour plus de détails en matière de notification et exploitation des
données de température.

11.7 Test d’agitation


Ce test permet de constater si les vaccins DTC-HepB-Hib, Td, VPI ont été congelés.

▪ La procédure
 Préparez un échantillon de contrôle congelé : prenez un flacon de vaccin du même type,
avec le même numéro de lot et du même fabricant que le vaccin à mettre à l'épreuve.
Faites geler le flacon jusqu'au point où tout son contenu devient solide (au moins 10 heures
de temps à une température de -10°C) et puis après le laisser se décongeler. Ce flacon
deviendra votre échantillon de contrôle, et il doit avoir des repères d'identification très
clairs afin qu'il ne soit pas utilisé par mégarde ;
 Choisissez un échantillon test : prenez un flacon du lot que vous soupçonnez avoir été
congelé. Ce flacon deviendra votre échantillon test ;
 Agitez l'échantillon de contrôle et l'échantillon test : tenez tous les deux échantillons
fermement dans votre main et agitez d'une manière très vigoureuse pendant 10 à 15
secondes ;
 Posez les deux flacons sur une surface plane, côte à côte, et observez continuellement les
flacons jusqu’à la fin du test ;
 Comparez les flacons : examinez les deux flacons contre la lumière afin de comparer leurs
vitesses de sédimentation.

▪ Résultat
 Si l'échantillon test a une vitesse de sédimentation plus faible que la vitesse de
sédimentation de l'échantillon de contrôle, on peut conclure que l'échantillon test n'a
PAS ETE CONGELE et par conséquent peut être utilisé ;
 Si les vitesses de sédimentation sont similaires et l'échantillon test contient des flocons,
on peut conclure que le flacon a été endommagé par la congélation, et dans ce cas il ne
DOIT PAS ETRE UTILISE ;
jjj
 Si la vitesse de sédimentation de l’échantillon test est supérieure à celle de l’échantillon
de contrôle, il ne DOIT PAS ETRE UTILISE.

NB : Souvent certains flacons portent de grandes étiquettes qui masquent leur contenu, rendant
ainsi difficile le suivi du processus de sédimentation. Dans ce cas, il faut simplement
renverser le flacon pour observer la sédimentation dans son goulot.

Si la procédure d'essai indique que l'échantillon test a été endommagé par la congélation, votre
superviseur devrait en être immédiatement informé. Alors il faudra suivre les procédures
opérationnelles standards afin d'identifier tous les vaccins qui ont été endommagés et
empêcher leur distribution dans les magasins intermédiaires.

Figure 23: Test d’agitation

kkk
Figure 24: Analyse et résultat du test d’agitation

11.8 Rangement des vaccins


Pour conserver les vaccins dans de bonnes conditions, et pour éviter autant que possible de les
exposer à des températures préjudiciables, il est important de les ranger correctement dans la chaîne
du froid.

11.8.1Rangement des vaccins et solvants dans un réfrigérateur à ouverture frontale


(Réfrigérateur vertical)

lll
Figure 25: Rangement des vaccins et solvants dans un réfrigérateur vertical

Attention !!!
 Ne jamais placer des vaccins ou des solvants sur les étagères de la porte. La température

n’y est pas assez basse pour y stocker des vaccins et ces derniers sont exposés à la
température ambiante chaque fois que l’on ouvre la porte ;
 Ne jamais mettre des vaccins sensibles à la congélation en contact avec la plaque

d’évaporation du réfrigérateur, ou à proximité ;


 Placer des accumulateurs d’eau froide dans l’espace réservé en dessous de l’étagère du

bas. Ceci permet de stabiliser la température en cas de panne de courant. Ne pas utiliser
les accumulateurs congelés dans les porte-vaccins. Ne jamais boire cette eau, ne pas
laisser à la portée des enfants ;
 Placer sur l’étagère du haut les vaccins : anti-rougeoleux, BCG, VPO, VAA, MenA, et/ou

tous autres vaccins qui ne peuvent être altérés par la congélation.


 Placer sur les étagères du milieu et du bas les vaccins : Td, DTC-HepB-Hib, et/ou tout autre

vaccin sensible à la congélation.


 Stocker les diluants à côté des vaccins lyophilisés avec lesquels ils ont été fournis sur

mmm
l’étagère appropriée. En cas de manque d’espace sur l’étagère, placer diluants sur
l’étagère du bas, clairement étiquetés pour permettre de les identifier facilement par
rapport aux vaccins auxquels ils sont associés.

11.8.2Rangement de vaccins et de diluants dans un réfrigérateur bahut


(réfrigérateur horizontal avec paniers)
 Avec compartiment congélateur (pour certains modèles tel que le TCW 2043) :

Figure 26: Rangements des vaccins dans un réfrigérateur horizontal

Attention !!!
 Toujours stocker les vaccins et les diluants dans les paniers fournis à cet effet, et jamais à

l’extérieur des paniers ;


 Certains réfrigérateurs à énergie solaire directe disposent d’un banc de glace sur l’un des

côtés. Ne jamais enlever les accumulateurs d’eau congelée de cette zone ;


 Certains réfrigérateurs à énergie solaire directe disposent d’un compartiment de

congélation séparé des accumulateurs d’eau congelée. Il est important de respecter les
consignes d’utilisation du fabricant car les instructions varient d’un réfrigérateur à
l’autre ;
 Stocker les vaccins : anti-rougeoleux, RR, BCG, VPO, antiamarile ( VAA) , et/ou tout autre

vaccin qui n’est pas altéré par la congélation dans les paniers du bas ;
 Utiliser les paniers du haut pour stocker les produits destinés à un usage immédiat et pour

stocker les diluants et les vaccins : Td, HepB, DTC-HepB-Hib, VPH, anti-Rotavirus et/ou
tout autre vaccin sensible à la congélation. Ne jamais mettre des vaccins sensibles à la
congélation dans les paniers du bas car, pour certains modèles de réfrigérateur à bahut, il

nnn
y a risque de congélation dans ces zones ;
 Stocker les diluants à proximité des vaccins lyophilisés avec lesquels ils ont été fournis. Si
cela n’est pas possible, vérifier que les diluants sont clairement étiquetés pour permettre
de les identifier facilement par rapport aux vaccins auxquels ils sont associés.

I. APPROVISIONNEMENT EN VACCINS ET AUTRES MATERIELS DU PEV EN


VACCINS ET AUTRES MATERIELS DU PEV

L’organisation du transport fait partie intégrante de la configuration globale de la chaîne du froid et


doit être bien planifiée et exécutée. Pour une optimisation du système, une combinaison de trois
modes d’approvisionnement est appliquée en Guinée :
 Les vaccins et autres intrants du PEV sont livrés au niveau district par le niveau central ;
 La latitude est laissée à chaque centre de santé de venir s’approvisionner au dépôt du
district, et les postes de santé d’aller se ravitailler au centre de santé. Les districts doivent
s’assurer que le niveau opérationnel dispose de vaccins en permanence.

NB : Le gestionnaire des vaccins du district doit procéder à la redistribution interne des


vaccins chaque mos et au besoin.

11.9 Conditionnement pendant le transport


Une gestion et surveillance défectueuses des opérations de transport constituent un risque particulier
de détérioration des vaccins par suite d’exposition à la chaleur ou au gel. La température de
conservation des vaccins lors du transport doit être maintenue entre +2° C et +8° C. De ce fait, les
accumulateurs d’eau froide et les vaccins doivent être bien rangés dans les glacières ou porte-vaccins.

11.10 Accumulateurs d’eau froide


Les accumulateurs d’eau froide contiennent de l’eau sous forme liquide dont la température initiale est
comprise entre +2°C et +8°C, et permettent d’éliminer le risque de gel. Ces accumulateurs doivent être
stockés dans un réfrigérateur et ne doivent pas être congelés. Il est préférable de les stocker dans un
autre réfrigérateur si toutefois la formation sanitaire en dispose.

NB :
 L’utilisation des accumulateurs congelés ou conditionnés n’est plus recommandée.
 Vérifier l’état de la PCV avant le départ et à l’arrivée.

13.1. Rangement des vaccins dans les glacières et dans les porte-vaccins

Il est important de disposer les vaccins correctement dans les glacières et dans les porte-vaccins.
Pour ce faire, procédez comme suit :
 Disposez les accumulateurs à eau refroidie dans les glacières et/ou les porte-vaccins en
suivant à la lettre les consignes du fabricant, que vous trouverez à l’intérieur du couvercle.
ooo
 Dans le cas des porte-vaccins, placez le coussinet en mousse sur le conteneur.
 Fermez bien le couvercle de la glacière ou du porte-vaccin.

La figure ci-dessous illustre la procédure à suivre pour disposer les vaccins dans les glacières et les
porte- vaccins

Figure 27: Rangement des vaccins dans les porte-vaccins et glacières

Porte-vaccins

Glacière Glacière

Attention !!!
 Ne pas laisser tomber le porte-vaccins, ni s’asseoir dessus ;
 Ne pas laisser le porte-vaccins au soleil, gardez-le à l’ombre ;
 Ne pas laisser le couvercle du porte-vaccins avec l’emballage d’origine.

ppp
12 POLITIQUE RELATIVE AUX FLACONS MULTIDOSES
A l’instar des autres pays, la Guinée a adopté la politique d’utilisation des flacons multidoses
entamés. La mise en œuvre correcte de la politique relative aux flacons multidoses nécessite le
renforcement des principes régissant les bonnes pratiques de la vaccination et de la manipulation
des vaccins.

Elle stipule que tous les flacons multidoses entamés de vaccins pré qualifiés par l’OMS ne doivent
pas être utilisés à la fin de la séance de vaccination, ou au maximum six heures après l’ouverture,
selon l’éventualité se présentant en premier, SAUF si le vaccin répond aux quatre critères énumérés
ci-dessous :
 Le vaccin est actuellement pré qualifié par l’OMS ;
 L’utilisation jusqu’à 28 jours après l’ouverture du flacon est homologuée,
conformément à ce qui a été déterminé par l’OMS ;
 La date de péremption du vaccin n’est pas dépassée ;
 Le flacon de vaccin a été et continuera d’être conservé aux températures
recommandées par l’OMS ou le fabricant ; de plus, la pastille de contrôle du vaccin,
s’il en est muni, est visible sur l’étiquette du vaccin et n’a pas dépassé le point limite
d’utilisation, et le vaccin n’a pas été endommagé par le gel.

Ainsi, les flacons entamés des vaccins liquides (DTC-HepB-Hib, Td, VPI et VPO) doivent être
conservés pendant 4 semaines (à partir de la date d’ouverture qui doit être inscrite sur l’étiquette)
sous réserve des conditions suivantes :
 Le vaccin n’est pas périmé ;
 Le vaccin est conservé dans les températures recommandées par l’OMS ou le
fabricant ;
 La pastille de contrôle du vaccin est visible sur l’étiquette et reste UTILISABLE ;
 Le vaccin n’a pas été endommagé par le gel ;
 Le vaccin n’a pas été immergé dans l’eau ;
 Les vaccins n’ont pas été contaminés (règles d’asepsie observées lors du
prélèvement des doses) ;
 Le vaccin ne présente pas un aspect trouble.

Pour les vaccins lyophilisés (BCG, VAR, VAA, Men-A), une fois reconstitués, ils ne doivent pas être
conservés au-delà de 6 heures et doivent obligatoirement être jetés.

L’application de la politique du flacon multidoses et l’utilisation de la PCV permet de minimiser les


taux de perte des vaccins liquides.

NB : Pour les vaccins lyophilisés (BCG, VAR, VAA, Men-A), assurer leur utilisation deux fois dans la
semaine pour les centres de santé urbains et péri urbains et une fois par semaine dans les centres

qqq
ruraux selon les jours d’affluence. Pour tous les vaccins lyophilisés, ouvrir un flacon en présence
d’au moins 5 enfants.

13 GESTION DES VACCINS, INTRANTS ET MATERIELS D’INJECTION


Le vaccin est un produit biologique très sensible qui perd son activité s’il est exposé à des
températures très élevées ou très basses.

La gestion des vaccins et consommables comporte 4 étapes :


 L’estimation des besoins ;

 L’approvisionnement ;

 La gestion des stocks ;

 Le suivi de l’utilisation.

13.1 L’estimation des besoins


13.1.1Définitions
 La disponibilité de stock représente la quantité cumulée de produits reçus à une date
donnée. C'est le cumul des approvisionnements, y compris le stock en début du cycle de
gestion (année).
 Le stock de roulement (Q) représente la quantité de vaccins suffisante pour faire face aux
besoins (distributions) entre deux livraisons dans le cas où il n'y a aucun problème
particulier (retard de livraison, augmentation imprévue de la consommation, ou autre).
 Le stock de sécurité (S), encore appelé stock de réserve ou stock tampon, représente, au
contraire la quantité de vaccins nécessaire pour faire face à des événements qui ne sont
pas prévus dans le schéma normal de consommation (retard de livraison, augmentation
imprévue de la consommation, ou autres). Dans un avenir certain, c'est-à-dire où tous les
événements sont parfaitement prévisibles, sans risque d'erreur les stocks de sécurité
n'auraient pas lieu d'être ; seuls les stocks de roulement seraient indispensables. Or il est
impossible de tout prévoir avec certitude, d'où la nécessité de constituer de tels stocks.
Le stock de sécurité représente 25% des besoins.
 Le délai de livraison se réfère au temps entre le moment où une commande est passée et
quand la commande est livrée.
 Le stock disponible est la quantité totale de vaccins que l'on peut utiliser entre deux
livraisons. C'est la somme du stock de roulement et du stock de sécurité (soit Q+S).
 La période de revue est la date prévue pour l'examen des niveaux de stock.
 La consommation mensuelle moyenne se réfère aux mois de stock/mois total des stocks.
 Le stock minimum (stock min) est le stock de sécurité disponible, plus le délai
d’approvisionnement.
 Le stock maximum (stock max) est le stock minimum, plus le stock de la période
d'examen.

rrr
13.1.2Méthodes d’estimation des besoins
Il existe 3 méthodes d’estimation des besoins en fonction de :
 la population cible,

 la consommation antérieure,

 la taille des sessions de vaccination.

En Guinée, la méthode la plus couramment utilisée est celle basée sur la population cible.

13.1.2.1 Méthode basée sur la population cible


Cette méthode qui est la plus utilisée en Guinée, prend en compte 4 paramètres :
 La taille de la population cible (Pcible) ;

 L’objectif de couverture vaccinale souhaité (Cv) ;

 Le calendrier de vaccination en vigueur (Ndoses) ;

 Le facteur de perte défini ou calculé (Fperte) ;

Pcible x Cv x Ndoses x Fpertes

Où,

P = Population cible
cible

Cv = Objectif de couverture vaccinale

N = Nombre de doses requis par cible


doses

F = Facteur de pertes
pertes

NB : Le facteur de perte ou facteur multiplicateur se calcule comme suit =

100/(100 - Perte) ou 1/(1 – Taux de perte).

Exemple de calcul des besoins en DTC-HepB-Hib


Le Centre de sante Wonkifong dessert une population de 10 000 habitants. Calculer les besoins
annuels en DTC-HepB-Hib de ce centre de santé en sachant que la proportion des enfants de 0-
11 mois est de 3,6%, l’objectif de couverture vaccinal de 90% et un taux de perte de 10%.
Réponse :
- Population cible : 10 000 x 3,6% = 360 enfants
- Taux de couverture escomptée = 90%

sss
- Taux de perte = 10% (Facteur de perte = 100/(100-10) ou 1/(1-0,10)
= 1,11
- Nombre de doses =3
- Besoins en DTC-HepB-Hib = 360 x 90% x 3 doses x 1,11 = 1079 doses
NB: Etant donné que le DTC-HepB-Hib est conditionné en flacons de 10 doses, il faut faire une
commande de 1080 doses soit 108 flacons

15.1.2.1 Méthode basée sur la consommation antérieure

Cette méthode, prend en compte 4 paramètres :

 Stock initial (en début de la période) (Sini) ;


 Quantité reçue au cours de la période (Drec);
 Stock à la fin de période (SFin) ;
 Quantité perdue au cours de la période (Pperdue).

Besoins = Sini + Drec - Sfin - Pperdue


15.1.2.2 Méthode basée sur la taille des sessions de vaccination

 Nbre de points/sites de vaccination (Npts vac.)


 Nbre de séances par semaine (Nséances)
 Nbre de semaines de vaccination par an (Nsemaines)
 Nbre de flacons ouverts par séance (Nflacons)
 Nbre de doses par flacon (Dflacon)

Besoins = Npts vac. x Nséances x Nsemaines x Nflacons x Dflacons

15.1.2.3 Avantages Comparatifs de trois méthodes d’estimation des besoins en


vaccins

ttt
Méthodes Avantages Contraintes Applicabilité

- Méthode très - Requiert bonne - National


répandue expertise dans le choix - Intermédiaire
- Meilleure des paramètres (province,
Méthode des Populations Cibles disponibilité des - Ne tient pas compte district)
données des conditions de
- … délivrance des
prestations
- Très pratique pour - Exige la tenue à jour - Tous les
les périodes courtes régulière des niveaux
- Appropriée pour le inventaires de stocks
Méthode des Consommations
programme de - N’intègre pas les
antérieures
vaccination de haute efforts en termes de
performance et progression
stable (CV, séances…)
- Planification par - pas possible sans - Prestations de
session monitorage de flacons service
Méthode du Nombre de Séance
- Contrôle de perte de ouverts
de Vaccination
vaccin par flacon
ouvert

Si les données de population cible sont disponibles (exactes ou non), l'option privilégiée au niveau
national, régional, district et prestation de services serait la méthode basée sur la population cible.

13.2 La période d’approvisionnement


La quantité annuelle de vaccins n’est pas stockée en une seule fois. Il est nécessaire de fractionner
l’approvisionnement et établir une période d’approvisionnement pour chaque dépôt.

Facteurs à prendre en compte


 Le niveau administratif (national, régional, périphérique) ;

 La qualité et l’état de la CdF ;

 Le volume de stockage disponible ;

 Le respect des températures de conservation ;

 La performance de la gestion des stocks ;

 La disponibilité des transports.

Exemples de périodes d’approvisionnement généralement recommandées :


 Dépôt central ………………………6 mois

 Dépôts régionaux………………….3 mois

 Dépôts district…….……. …………1 mois

 Centre de santé...……....................1 mois

uuu
 Poste de santé…………………1 mois

En Guinée, l’approvisionnement est semestriel (6 mois) pour le niveau central, trimestriel (3 mois)
pour les dépôts de districts et mensuel (1 mois) pour le niveau centre et poste de santé.

Calcul des besoins pour une période d’approvisionnement

Formule:

Qp = (Qan / 12) x Pappro

Qp = besoins pour la période

Qan = besoins annuels

Pappro = période d’approvisionnement en mois

12 représente le nombre de mois dans l’année

NB : Si la période est exprimée en semaines, alors 12 le nombre de mois dans l’année devient 52
semaines

13.3 Les stocks critiques


Les stocks critiques représentent les niveaux de stocks établis pour servir de repères de gestion (ex :
pour passer commande)

➢ Stock Minimum = C’est la provision faite pour répondre aux fluctuations de la demande et
aux incertitudes des livraisons (pouvant provoquer des ruptures). C’est la quantité minimum
de doses de vaccins au-dessous de laquelle le stock ne devrait pas descendre.

Smini = Qpériode x Tréserve

Smini = Stock minimum

Qpériode = Quantité pour période d’approvisionnement

Tréserve: Pourcentage du besoin période, généralement fixé en nombre de mois de


consommation.

vvv
➢ Stock Maximum : C'est la quantité maximale de doses de vaccins devant se trouver dans le
dépôt au début d’une nouvelle période d’approvisionnement. C’est la somme des besoins
d'une période d'approvisionnement et du stock de réserve.

Smaxi = Qpériode + Smini


Smaxi = Stock maximum

Qpériode = Quantité pour période d’approvisionnement

Smini = Stock minimum

➢ Stock d’alerte ou point de commande : C’est le niveau de stock indiquant qu'une nouvelle
commande doit être lancée.

Salerte = Smini + (Qpériode x Dlivraison/Pappro)

Smini = Stock minimum

Salerte = Stock alerte

Qpériode = Quantité pour période d’approvisionnement

Dlivraison = délais de livraison

Pappro = Période d’approvisionnement

(Qpériode x Dlivraison/Pappro) = Consommation en attendant la livraison de la commande

Notez que le Délais de livraison et la Période d’approvisionnement, doivent être dans les mêmes
unités (mois ou semaines).

13.4 La commande des vaccins


Une fois que les niveaux de stocks sont établis, le calcul des quantités de vaccins à commander se
fait en tenant compte du stock existant au moment de la passation de la commande, du stock
maximum et du délai de livraison.

La commande peut être basée soit sur le point de commande, soit sur un rythme de
réapprovisionnement précis (mensuel, bimestriel, trimestriel, etc.) indépendamment de la

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consommation. L'expérience montre qu'il est difficile de respecter la périodicité
d'approvisionnement, étant donné que la consommation est variable au cours de l'année. Une
rupture de stock peut survenir avant la fin de la période. Il est donc recommandé qu'une
commande puisse être lancée dès que le stock d'un antigène atteint le point de commande. Dans
ce cas la commande doit porter sur tous les antigènes, même ceux qui n'ont pas atteint le point de
commande.

NB :
Toute commande de vaccins doit être faite en tenant compte des considérations suivantes :

 S’assurer que la capacité de stockage disponible est adéquate ;


 S’assurer que la conservation des vaccins est conforme aux normes recommandées ;
 S’assurer que les intrants nécessaires à la conservation et à l’administration sont commandés (
diluants, seringues, aiguilles, boites de sécurité …) ;
 S’assurer que l’offre groupée des fournitures est appliquée, (bundling) ;
 Les inventaires physiques doivent être conduits à tous les niveaux de la chaine
d’approvisionnement en vue de la prochaine commande ou de l’élaboration de la prévision
annuelle.

Une mauvaise estimation des besoins peut provoquer des retards ou des déficits dans la livraison,
entrainant des ruptures de stocks et peut engendrer des coûts supplémentaires.

13.5 Gestion des stocks


Le système de gestion des stocks peut être informatisé ou manuel. Tous requièrent un
enregistrement précis et immédiat des opérations ou mouvements des stocks.

13.5.1Outils de gestion des stocks


Les outils utilisés pour la gestion des stocks des vaccins et consommables à différents niveaux du
système d’approvisionnement sont :
 Le Stock Management Tool (SMT) ; utilisé au niveau central ;

 Le registre manuel de gestion des stocks : utilisé au niveau district, centre/poste de

santé ;
 Les fiches d’inventaire ; utilisé à tous les niveaux ;

 Le District Vaccine Data Management Tool (DVDMT) ; utilisé au niveau district, région et

central;
 Le bon de commande et livraison des vaccins ; utilisé à tous les niveaux ;

 La fiche de relevé de température ; utilisé à tous les niveaux.

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13.5.2Distribution des stocks
Le système de distribution suit la pyramide sanitaire. Les districts/régions sont approvisionnés par
le niveau central selon le système du push, tandis que les centres de santé se ravitaillent au niveau
district et les postes de santé au niveau centre de santé (système du pull).

La distribution des vaccins et matériels d’injection se fait selon le principe du ‘’1er Expiré, 1er Sorti’’.
C’est un principe ou une règle de gestion des stocks permettant la sortie prioritaire des produits
ayant une date limite de consommation (péremption) plus proche et l’état de la PCV.

NB : Tenir compte de l’état de la PCV dans la sortie des vaccins

13.6 Suivi de l’utilisation des vaccins, intrants, vitamine A et consommables


Le suivi de l’utilisation des vaccins et consommables a pour but d’améliorer la gestion afin de
minimiser les pertes.

13.6.1Rapportage des niveaux des stocks


Pour une meilleure gestion des stocks, chaque niveau de la chaine d’approvisionnement doit
effectuer un inventaire et rapporter sur les niveaux de stocks à la fin du mois au district. Les centres
et postes de santé doivent transmettre leurs niveaux de stocks aux districts. Les districts font la
compilation pour toutes leurs structures (y compris le stock du dépôt de district) et transmettre au
niveau régional. Le niveau régional a en charge la transmission de la situation des stocks de toutes
les structures de la région au niveau central au plus tard le 5 du mois suivant. Les districts doivent
également transmettre leurs DVDMT au niveau central et renseigner le DHIS 2.

Le niveau central est chargé de l’analyse des stocks de fin du mois et de la retro-information aux
régions. Il est également chargé de l’analyse et de la transmission du rapport d’analyse aux
partenaires au plus tard le 8 du mois.

13.6.2Monitorage des pertes


On entend par vaccin perdu, tout vaccin sorti du stock et dont on ne peut plus envisager
l’administration à la population cible pour une raison ou une autre. Ces pertes peuvent être de
deux types :

 Pertes des flacons non ouverts qui se produisent au cours du transport ou de l’entreposage
(périmés, congelés, PCV virée, , vols, casse). Les pertes en flacons non ouverts sont
toutes évitables.

 Pertes au cours de l’administration du vaccin (surdosage, flacon jeté en fin de séance,


vaccination hors cible, casse). Elles ne sont pas toutes évitables mais peuvent être
limitées.

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Les pertes peuvent se produire à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Pour les minimiser, il est
important de suivre scrupuleusement les stocks et l’utilisation des vaccins. Les facteurs favorisant
les pertes sont :

▪ Pertes dues au système

 Défaillance de la CdF PCV virée, vaccins congelés (PENTA/PCV-13, Td, VPI), etc.
 Mauvaise gestion de stock (flacon périmé, PCV virée, etc…)
 Accidents (casses, vols, etc…)

▪ Pertes dues à l’utilisation :

 Politique en vigueur : un enfant => un flacon, jeter les flacons ouverts, taille flacon.
 Qualité de l’administration : seringue/aiguille utilisée, qualification du personnel
 Taille séances de vaccination : grande, petites, ...

Certaines pertes sont acceptables : doses restantes après une session (flacons entamés)

13.6.3Calcul des taux de perte


▪ Taux de perte en doses de flacons non ouverts (Niveaux central, district, centre
et poste de santé

Les pertes de doses dans les flacons non ouverts (pertes dues au système) pour une période sont
calculées pour les dépôts de vaccins selon la formule suivante :

Formule de calcul du taux de perte aux niveaux central, district, centre et poste de
santé

Doses perdues
Taux de perte = × 100
Doses de début + doses
reçues

NB : Doses perdues = Nombre de doses des flacons virés + Nombre de doses des flacons périmés
+ Nombre de doses des flacons cassés + Nombre de doses des flacons perdus

zzz
Formule de calcul du taux de perte au niveau des
prestations de service (Centres/postes de santé)

Doses ouvertes – Doses administrées


Taux de perte = × 100
Doses ouvertes

NB:

 Doses ouvertes : somme des doses de flacons ouverts pendant la période

 Doses administrées à la cible : nombre d’enfants/femmes vaccinés pendant la période.

14 MAINTENANCE DES EQUIPEMENTS DE LA CHAINE DU FROID


La mise au point d’un système efficace de maintenance et de réparation de l’équipement de la
chaîne du froid commence lors de l’acquisition du matériel, par la fixation des normes pour
l’équipement et l’inclusion obligatoire des pièces de rechange, de la formation des utilisateurs et de
l’assistance technique dans les appels d’offres. Il faut en outre que des plans de maintenance de
l’équipement soient établis aux niveaux national et infranational ainsi qu’à celui des établissements
de soins en même temps que les budgets pluriannuels correspondants.

S’il est vrai qu’il est difficile d’élaborer, de financer et de mettre en œuvre un système efficace de
maintenance et de réparation des équipements de la chaîne du froid, de tels systèmes sont
essentiels pour garantir à tous les enfants et autres membres de la population l’accès à des vaccins
qui soient actifs et ils contribuent en fin de compte à améliorer le rapport coût/efficacité des
programmes de vaccination.

L’objectif principal d’un système de maintenance et de réparation est de supprimer ou d’éviter


toute immobilisation inutile ou imprévue des équipements pour cause de défaillance technique. Les
activités de maintenance peuvent être réparties en deux grandes catégories : 1) la maintenance
préventive et 2) la maintenance corrective (réparation).

14.1 Maintenance préventive


La maintenance préventive est un ensemble de mesures qui visent à réduire le risque de défaillance
technique de l’équipement et d’en prolonger la durée de vie (par exemple l’étalonnage, le
remplacement des pièces, la lubrification ou le nettoyage, ces deux dernières activités étant en fait
des activités d’entretien).

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Les interventions de maintenance préventive sont menées de manière systématique avant que
l’équipement ne connaisse une défaillance technique – selon un programme basé sur la durée, la
distance et les cycles de fonctionnement. La maintenance préventive est parfois qualifiée de
maintenance planifiée.

Même si l’équipement fonctionne correctement, on procède à l’inspection et à la maintenance


préventive qui consistent notamment à procéder à des contrôles de température dans le
compartiment de stockage des vaccins afin de voir si une réparation est nécessaire. L’inspection
consiste à vérifier que l’équipement fonctionne correctement et qu’il est utilisé conformément aux
règles de sécurité. L’inspection peut être une activité menée de manière autonome, par exemple
dans le cas des contrôles systématiques de la température ou qui, au contraire, s’effectue dans le
cadre de la maintenance préventive afin d’assurer la bonne marche de l’équipement.

14.2 Maintenance curative


La maintenance curative est un processus qui consiste à rétablir l’intégrité physique, la sécurité
et/ou le bon fonctionnement d’un dispositif après une défaillance technique ; la maintenance
curative couvre l’ensemble des actions menées une fois que l’équipement est tombé en panne. Ce
genre de maintenance est imprévisible par nature et se caractérise par son urgence. La
maintenance curative, ou la maintenance non programmée sont des expressions qui sont
considérées comme synonymes du terme réparation.

La plupart des défaillances techniques que l’équipement est susceptible de connaître peuvent être
évitées par une maintenance préventive systématique. Si l’équipement de la chaîne du froid est
alimenté par une source d’électricité de très bonne qualité, si la ventilation tout autour des
appareils est bonne et que les utilisateurs les nettoient et les dégivrent systématiquement,
l’équipement va fonctionner pendant des années sans nécessiter de maintenance curative ou de
réparations par des techniciens spécialisés.

14.3 Organisation de la maintenance


Pour une meilleure organisation du système de maintenance, il convient de suivre les étapes
suivantes :
 Réaliser un inventaire exhaustif de tous les équipements ;

 Faire une analyse des besoins de maintenance ;

 Analyser les moyens à disposition ;

 Adopter une politique de maintenance définissant les tâches de maintenance à effectuer

en interne et celles qui doivent être sous-traitées ;


 Elaborer un plan de maintenance ;

 Mettre en œuvre ce plan de maintenance.

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NB : Pour une maintenance efficace et réussie, une politique en matière de maintenance des
équipements de la chaine du froid doit être mise en place. Si aucune politique n’existe, le ministère
de la santé devra recourir à une approche participative afin d’obtenir le soutien des parties
prenantes.

14.4 Suivi de la maintenance des équipements de la chaine du froid


Le personnel de santé responsable de la chaîne du froid est responsable de la surveillance et de
l’entretien préventif des équipements de conservation.

Tableau XX: Tâches de maintenance


Quotidiennement Hebdomadairement Mensuellement Trimestriellement Semestriellement

Tâches effectuées par


Tâches effectuées par l'utilisateur le technicien de
maintenance qualifié

Nettoyer les panneaux


Graisser le couvercle/
Contrôler et enregistrer solaires ; enlever la Nettoyer les joints et Vérifier l’horizontalité
la porte charnière et
les températures au poussière avec un chiffon l’extérieur et l’emplacement de
les autres pièces
moins 2 fois sec ou humide. Ne pas du réfrigérateur. l’équipement
mobiles
laver en plein soleil.
Dégivrer le compartiment Vérifier le câble de
Vérifier l’état de
congélateur (si applicable). mise à la terre Retirer la poussière
contrôle charge (voyant Dépoussiérer et nettoyer
Si le climat est sec/aride, (souvent un câble du compresseur et
ou affichage les équipements
verser un seau d'eau sur le vert/jaune) est du condenseur.
numérique).
câble de mise à la terre. attaché et sécurisé
Présenter un tableau et un
rapport sur les
Vérifier le Contrôler l’étanchéité des Vérifier toutes les Vérifier la structure de
températures et les
fonctionnement du portes, l’état des joints et connexions du montage et les fixations
alarmes (fridge-tag) dans le
ventilateur les nettoyer si nécessaire panneau solaire des panneaux solaires
rapport de la vaccination
mensuel.
Vérifier que les panneaux
Vérifier le niveau du givre
ne sont pas à l’ombre
dans les compartiments et Vérifier physiquement
d’arbres ou d’autres
dégivrer en cas de besoin et électriquement les
obstacles. Si c’est le cas,
(si l’épaisseur de la givre connexions de terre
élaguer les arbres ou
dépasse 5 mm)
déplacer l’obstacle
Vérifier les charnières des
portes
Vérifier le régulateur de

cccc
charge (pour les
références solaires)
Ajuster le thermostat
en cas de variation de la
température
Nettoyer l’extérieur
avec un chiffon

14.5 Comment entretenir les panneaux solaires


Les réfrigérateurs solaires ne peuvent pas fonctionner correctement si les panneaux solaires ne
sont pas bien entretenus. La saleté, la poussière et les excréments d'oiseaux sur le module peuvent
réduire l'efficacité du système. Aussi, il importe de respecter les recommandations suivantes :
 Inspectez les panneaux solaires périodiquement (la fréquence dépend de l'emplacement)

pour enlever les débris et la poussière ;


 Nettoyez les surfaces des modules solaires avec un chiffon doux, du savon et de l’eau ;

 Retirez les excréments d'oiseaux par brossage avec une brosse en fibres douces ;

 Assurez-vous que toutes les connexions sont bien serrées ;

 Inspectez les câblages exposés ;

 Vérifiez la rouille, la corrosion galvanique, et l'électrolyse ;

 Vérifiez et ajustez l'angle d'inclinaison par le technicien après tous les six mois en

fonction de la position du soleil.

Principales recommandations
 Ne jamais mettre un réfrigérateur en position couchée pendant le transport ;
 Après le transport, attendre 24 à 48 heures avant de le faire démarrer ;
 Bien installer le réfrigérateur à niveau, à l'abri du soleil et des courants d'air et laisser un
espace d’environ 20 à 30 cm entre le réfrigérateur et le mur ;
 Le Fridge-tag 2 doit être installé dans le compartiment des vaccins DTC-HepB-Hib, Td et
VPI ;
 Attendre que la température du réfrigérateur soit entre +2°C et +8°C avant d’y mettre les
vaccins ;
 N’ouvrir le réfrigérateur qu’en cas de nécessité (sortir ou ranger les vaccins) ;
 Un dispositif de contrôle de température doit être placé dans chaque équipement de
conservation des vaccins, y compris ceux réservés au recyclage des accumulateurs de
froid ;
 Au cours du transport des vaccins, chaque glacière ou caisse isotherme doit contenir un
indicateur de congélation (Freeze-tag) ;
 Avant l’utilisation, vérifier la PCV et la date de péremption des vaccins ;
 Les vaccins qui ont la date de péremption la plus rapprochée doivent être utilisés en
premier même s'ils sont les derniers arrivés.

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14.6 Plan de contingence
A chaque niveau de la chaine d’approvisionnement, un plan de contingence doit être élaboré et
affiché. Le plan de contingence a pour objectif de garantir la qualité des vaccins. Il est utilisé en cas
de situation d’urgence. Le plan de contingence interpelle tout personnel impliqué dans la gestion
du vaccin à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Quelques exemples de plan de contingence :

14.6.1Conduite à tenir en cas de rupture de la chaîne du froid


 Coupure d’électricité de courte durée (moins de 04 heures de temps) : ne pas ouvrir
l’équipement de froid ;
 Coupure d’électricité de longue durée (plus de 04 heures de temps) ou de durée non
prévisible ou panne de l’équipement : transporter les vaccins dans une glacière bien
garnie d’accumulateurs de froid jusqu’au centre le plus proche disposant d’un
réfrigérateur en état de marche ;
 Cette conduite à tenir doit être connue dans tous les centres de vaccination et magasins
PEV et chaque niveau devrait disposer d’instructions sur la marche à suivre en cas de
panne.

14.6.2Conduite à tenir pour la conservation des vaccins dans un réfrigérateur


 Installer le réfrigérateur d’aplomb, loin d’une source de chaleur, à l’abri des courants
d’air ;
 Bien ranger les vaccins à l’intérieur : BCG, VPO, VAR, RR dans la partie située juste au
dessus du congélateur, DTC-HepB-Hib, VAA, MenA, VPI et Td dans la partie supérieure ;
 Ne rien placer sur les étagères de la porte du réfrigérateur ;
 Laisser de l’espace entre les boîtes pour la circulation de l’air frais ; Placer les
accumulateurs de froid dans le congélateur ;
 Placer des accumulateurs de froid dans la partie inférieure du réfrigérateur ;
 Conserver les flacons de vaccin entamés de DTC-HepB-Hib liquide, Td, PCV-13 et VPI
pendant 4 semaines ;
 Placer un dispositif de contrôle de température à l’intérieur de chaque équipement de
froid ;
 Relever matin et soir la température et l’inscrire sur la fiche de température collée sur la
face extérieure de la porte ;
 Noter en rouge les températures anormales ;
 Mettre en place un registre et/ou des fiches de stock et veiller à leur mise à jour
régulière.

14.6.3Conseils pour la conservation des vaccins à l’intention de ceux qui ne


disposent pas de réfrigérateurs
 Bien programmer les séances de vaccination périodiques et assurer l’approvisionnement
en vaccins la veille des séances ;

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 Utiliser les porte-vaccins avec accumulateurs de froid correspondant (type et nombre) et
un dispositif de contrôle de température, pour s’approvisionner en vaccins la veille de la
séance de vaccination (quantité prévue pour une séance) ;
 Eviter d’ouvrir intempestivement le porte-vaccin contenant les vaccins ;
 Veiller à utiliser tous les vaccins dans les 48 heures ;
 Jeter les flacons entamés et établir un relevé des vaccins utilisés avec les numéros de lot ;
 Toujours placer les porte-vaccins bien fermés à l’ombre et dans les endroits frais.

15 COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT (C4D)


La communication pour le développement (C4D) est un processus basé sur des évidences, visant à
promouvoir le changement de comportement et le changement social d’une manière mesurable afin
d’accélérer les résultats des programmes (PEV). La C4D est une des composantes fondamentales pour
l’atteinte des objectifs du PEV. Elle permet d’obtenir une participation optimale des mères,
gardien(ne)s d’enfants, femmes enceintes et autres parties prenantes à la vaccination et à la
surveillance épidémiologique.

La C4D permet de renforcer l’interface entre les communautés et les services de santé permettant
une meilleure coordination entre l’offre et la demande de services pour améliorer le bien-être des
populations. La communication pour le développement participe à l’atteinte de la couverture
universelle des populations cibles par les services de vaccination. À cet effet, elle s’attache à dissiper
tous les mythes et doutes qui entourent la vaccination, mais aussi aide à faire comprendre
l’importance de la vaccination et surtout à maintenir de manière permanente le dialogue constant
entre les services de vaccination, les communautés et les autorités (administratives, politiques,
religieuses, traditionnelles).

L’objectif général des stratégies de la C4D est d’accroître la demande et l’utilisation des services de
vaccination en se basant sur le changement de comportement et social tout en mobilisant le soutien
politique.

18.1. Les principes de la C4D


 Elle valorise le changement mesurable de comportement et social ;
 Elle repose sur la planification et l’utilisation des évidences (données sociales et
épidémiologiques) ;
 Elle favorise la participation de toutes les catégories et composantes de la société ;
 Elle vise l’habilitation et l’engagement des communautés dans la planification et
l’organisation des services de vaccination
 Elle met un focus sur les droits humains et l’équité ;
 Elle utilise un mix de canaux, de stratégies de communication et est flexible.

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18.2. Stratégies
Pour atteindre les objectifs de vaccination, il faut informer, sensibiliser et motiver les bénéficiaires
des services de vaccination à travers les principales stratégies de communication suivantes :
 Le plaidoyer et partenariat ;

 La mobilisation sociale ;

 L’engagement communautaire

 La communication pour le changement de comportement (CCC) ;

 La communication pour le changement social (CCS) ;

 La communication digitale

 La communication de risque ;

 Le renforcement des capacités des acteurs en communication.

15.1.1Plaidoyer et partenariat
Le plaidoyer est une stratégie de communication qui s’adresse aux décideurs pour susciter leur
engagement et leur adhésion effective à une cause sociale. Il est mené généralement par un groupe
de personnes ou d’organisations, et permet d’influencer le processus d’élaboration et d’application
des décisions dans un domaine donné. Il utilise les stratégies et les techniques de la CCC pour
atteindre son but.

Le partenariat constitue l’ensemble des actions de soutien coordonnées, entreprises dans le


domaine de la vaccination, par le personnel de santé, les communautés et tous les autres acteurs
concernés afin d’atteindre l’objectif commun, qui est de fournir des services accessibles, fiables et
conviviaux, utilisés au mieux par tous.

15.1.2Mobilisation sociale
C’est une stratégie de communication qui vise à mobiliser la communauté, favorise le ralliement à
une cause et les débats en son sein, facilite l’émergence d’un consensus au sein d’un groupe et
suscite les actions collectives nécessaires à la résolution d’un problème qui affecte l’ensemble de la
communauté.

15.1.3L’engagement communautaire
L’engagement communautaire vise à motiver et mobiliser un vaste réseau de partenaires et parties
prenantes (Société civile, organisation à base communautaire, secteur privé, institutions religieuses, …)
autour de la vaccination. L'engagement communautaire est le processus par lequel les organismes de
prestations de la communauté (service de vaccination) et les individus construisent une relation à long
terme avec une vision collective au profit de la communauté.

15.1.4Communication digitale
La communication digitale ou numérique est un champ des sciences de l’information relatif à l’utilisation de
l’ensemble des médias numériques : web, réseaux sociaux, blogs, etc. Le but est d’atteindre un grand

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nombre d’utilisateurs afin d’influer sur les déterminants permettant l’adoption de comportements
favorables à la vaccination.

15.1.5Communication de risque
La communication des risques est un processus dynamique d’échange d’informations en situation d’urgence
(épidémie) qui repose sur des principes suivants :

 Écouter et répondre aux préoccupations,


 Partager rapidement les informations d’une manière qui inspire la confiance,
 Instaurer un climat de confiance et de compréhension,
 Mobiliser tout le monde pour lutter contre la maladie,

15.1.6Communication pour le Changement de Comportement (CCC)


Le concept de CCC est destiné à promouvoir les comportements souhaités par les programmes de
développement avec l'implication effective des partenaires dans le processus. Elle vise à dépasser à
la fois la simple apologie des comportements sans ou à moindre risque et la stigmatisation des
comportements négatifs, pour mettre l'accent sur les avantages que procure le comportement
souhaité à ceux qui l'adoptent.

15.1.7Communication pour le Changement Social (CCS)


1. La CCS est une stratégie centrée sur la communauté en général et sur les détenteurs de normes
ou les détenteurs de l’autorité communautaire en particulier. En effet, le changement social est
un processus de transformation de la manière dont la société est organisée et dont le pouvoir est
distribué entre les diverses institutions sociales et politiques. Elle vise à modifier de manière
collective les pratiques culturelles et sociales négatives pour la vaccination de façon à susciter le
changement social.

18.3. La communication en pratique pour le PEV


C’est la communication qui accueille, apaise et rassure les enfants, les mères, les gardiens d’enfants
et adultes inquiets. Elle rend la vaccination plus accessible et plus agréable. Compte tenu de son
importance, chaque séance de vaccination doit être précédée par des informations essentielles sur
les services offerts et les rendez-vous de vaccination.

Cette pratique permet d’instaurer un climat de confiance et de respect entre les agents de santé et
les communautés.

Pour la conduite de cette activité, l’agent de santé doit être formé en communication
interpersonnelle. Il est à noter qu’au cours d’une séance de vaccination, l’attitude, l’expression
faciale, la posture et autres gestes qui traduisent la communication non verbale, peuvent influencer
positivement ou négativement la demande des services de vaccination. Les prestataires devraient à
cet effet avoir une attitude amicale, conviviale et rassurante pour réduire l’anxiété et renforcer

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chez les bénéficiaires l’envie de revenir de leur propre gré continuer et terminer le calendrier
vaccinal.

18.4. Les principaux canaux de communication


Les principaux canaux de communication utilisés au PEV sont :
 Les medias de masse (radio, télévision, presse, affiches, SMS, presse écrite, internet,

déambulation, etc.) ;
 Les activités de communication interpersonnelle (causeries éducatives, assises/dialogues

communautaires, discussions de groupes, visites à domicile etc.) ;


 Les canaux confessionnels (églises, mosquées, etc.) et traditionnels (chefs traditionnels,

griots, crieurs publics, etc.).


 Les lieux de rassemblements : marchés, débarcadères, gares routières, écoles,

universités, sites d’orpaillage, etc.,


 Les évènements sociaux (baptêmes, mariages, funérailles, sacrifices, etc.)

18.5. Communication interpersonnelle (CIP) en faveur du PEV


15.1.8Définition
On parle de communication interpersonnelle lorsque la communication se passe entre des
personnes pouvant se voir, se parler, s’entendre et/ou se toucher. La cible de communication est
réduite.

15.1.9Quelques types de communication interpersonnelle


 La discussion de groupe;
 Les assises communautaires
 La causerie éducative ;
 Les visites à domicile.

15.1.9.1 Causerie de groupe et causerie éducative


 La discussion de groupe ou conversation communautaire est un moyen de
communication interpersonnelle pour promouvoir les échanges entre les membres d'un
groupe ou une communauté en vue de trouver une solution précise à un problème. La
discussion de groupe doit être menée en prélude à la mise en œuvre des stratégies
avancées et mobiles afin d’obtenir un consensus sur les dates et lieux de conduite des
séances de vaccination.
 La causerie éducative est une technique d'animation d'un groupe, en vue d’informer et
de transmettre des connaissances sur un thème donné. Elle doit être organisée de
préférence lors des séances de vaccination planifiées par la formation sanitaire.

On peut observer trois étapes fondamentales dans la causerie éducative ou de groupe :


 La préparation de la causerie ;

 La causerie proprement dite ;

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 La conclusion de la causerie.

▪ Préparation de la causerie :
 Identifier le public-cible (15 à 25 participants) ;
 Fixer les objectifs de la causerie ;
 Se munir de la fiche de causerie de groupe ;
 Déterminer le lieu de la causerie, la date et l'heure (salle d’attente du poste de
vaccination) ;
 Prévoir la durée de la causerie (15 à 30 mn environ) ;
 Déterminer les supports visuels à utiliser : boites à images, affiches, dépliants,
prospectus, cartes de vaccination, carnets de santé, calendrier vaccinal, tracts, etc. ;
 Préparer bien le thème et maîtriser les messages clés ;
 Préparer les lieux (installation) avant l'arrivée des participants ;
 Installer les participants selon les besoins de la communication.

▪ Causerie proprement dite :


 Procéder aux salutations d’usage ;
 Présenter l’animateur et les participants ;
 Mettre les participants à l’aise : raconter une histoire drôle par exemple ;
 Énoncer le thème et les objectifs de la séance ;
 Développer le contenu : histoire vécue, supports visuels ;
 Échanger avec les participants, prendre en compte leurs préoccupations, répondre aux
questions avec courtoisie ;
 Faire la synthèse en ressortant les points les plus importants.

▪ Conclusion de la causerie :
 Résumer l’essentiel des échanges et délivrer à nouveau les messages clés ;
 Vérifier si le message est bien compris par les participants ;
 Donner rendez-vous pour d’autres causeries ;
 Remercier les participants et se séparer dans une bonne ambiance ;
 Remplir la fiche de causerie.

15.1.9.2 La visite à domicile (VAD)


C’est la visite d’un prestataire ou agent de santé communautaire polyvalent dans un ménage dans le
but de s’entretenir avec ce dernier sur un sujet précis, l’importance de la vaccination par exemple. Le
nombre de visite à domicile à réaliser par un agent ou relais communautaire, est de 93 ménages par
mois selon les normes de la Direction Nationale de la Santé Communautaire et de la Médecine
Traditionnelle.

Lors des AVS, ce nombre est de 35 ménages en moyenne par jour.

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▪ Préparation de la visite à domicile :
 Identifier le ménage à visiter : préciser le jour, l’heure et la durée de la visite (15mn) ;
 Fixer les objectifs de la visite ;
 Planifier la visite en tenant compte du groupe cible et des priorités ;
 Préparer les outils et supports de communication (boites à images, affiches, dépliants,
prospectus, cartes de vaccination, carnet de santé, calendrier vaccinal, tracts, etc.) ;
 Préparer la fiche de collecte des données.

▪ Déroulement de la visite à domicile :


 Procéder aux salutations d’usage ;
 S’installer dans un endroit adéquat ;
 Se présenter et rappeler l’objet de la visite ;
 Faire une causerie sur la vaccination : les cas d’abandon, l’importance de la vaccination,
le calendrier vaccinal, les maladies cibles, la conservation du carnet de santé ou carte de
vaccination ;
 Dénombrer toutes les cibles dans le ménage ;
 Vérifier les cartes de vaccination de toutes les personnes cibles du PEV dans le ménage ;
 Rappeler les dates du prochain rendez-vous de vaccination ;
 Orienter le parent vers le centre ou poste de santé ayant un service de vaccination en lui
communiquant les dates des séances de vaccination programmées par la formation
sanitaire ;
 Rechercher dans le ménage et dans l’entourage la présence des cas de maladies sous
surveillance ;
 Prendre congé dans une bonne ambiance ;
 Faire un feed-back à la structure de santé/association pour la recherche des solutions aux
problèmes identifiés.

▪ Conclusion de la VAD :
 Résumer l’essentiel de la causerie et délivrer à nouveau les messages clés ;
 Vérifier si les messages sont bien compris par le ménage visité ;
 Donner rendez-vous pour d’autres causeries ou des visites à domicile ;
 Se séparer dans une bonne ambiance ;
 Faire le compte-rendu à la structure de santé/association pour la recherche des solutions
aux problèmes identifiés.

18.6. Les principaux acteurs de la communication


Les acteurs de la communication sont :
 Les responsables et professionnels de santé

 Les points focaux de la communication (PFC) à tous les niveaux ;

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 Les autorités communales, traditionnelles, religieuses, administratives les leaders
communautaires (chef de quartier, chef de secteur, chef de district, chef de village…), les
responsables des associations de jeunes et de femmes et autres leaders d’opinion ;
 Les membres des COSAH ;
 Les organisations de la société civile (OSC) ;
 Les professionnels de média
 Les agents et relais communautaires, les mobilisateurs sociaux et les crieurs

18.7. Quelques techniques de plaidoyer


15.1.10 Lobbying et négociation
Ces deux techniques visent à débattre en tête-à-tête avec les décideurs pour influencer directement
ou indirectement ces derniers, ainsi que les leaders et toutes les personnes influentes afin qu’ils
soutiennent et mettent en œuvre des actions contribuant à la résolution d’un problème donné.

La négociation est généralement menée entre deux personnes face à face tandis que le lobbying
fait intervenir un groupe de personnes face à un autre.

15.1.11 Conférences, événements, réunions


Il s’agit de rassembler différents intervenants et décideurs afin de mettre en évidence les causes du
problème et d’identifier leurs solutions, avec un suivi comprenant des mesures concrètes et
immédiates.

15.1.12 Développement de partenariats, coalitions et alliances


Ces techniques consistent à générer un soutien organisationnel et une dynamique à la suite des
problèmes constatés, puis établir un lien entre les porteurs de messages et les décideurs.

16 SURVEILLANCE INTEGREE DES MALADIES EVITABLES PAR LA VACCINATION ET LA


RIPOSTE
Sur la base de la troisième génération du guide de la Surveillance Intégrée de la Maladie et de
Riposte (SIMR) de la région Afrique de l’OMS, la Guinée a élaboré la troisième génération de son
guide national SIMR.

Ce guide explique davantage la surveillance des événements et la surveillance à base


communautaire par la SIMR en tant que concept de la santé et la SIMR et les innovations.

Ce guide introduit également trois nouveaux concepts à savoir :


1. La SIMR dans la gestion des risques et catastrophes (GRC), dans des contextes d'urgence
ou de systèmes de santé fragiles,
2. La SIMR aux PoE,
3. La Communication des risques et l’engagement communautaire

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16.1 Définition
La surveillance épidémiologique est l’identification, la collecte, la compilation, l'analyse et l'interprétation
systématique et continue des données sur l'apparition de maladies et d’événements de santé publique afin
de prendre des mesures strictes en temps réel. Elle est essentielle à la planification, la mise en œuvre et
l’évaluation des interventions en santé. Fonctions de la surveillance :

Les huit fonctions de la surveillance4 sont :


 Identifier
 Rapporter
 Analyser
 Enquêter
 Préparer
 Répondre
 Communiquer
 Évaluer

16.2 Les approches de la surveillance :


Selon la troisième génération du guide de surveillance intégrée de la maladie et de riposte, il existe
deux approches de la surveillance.

Surveillance passive : C’est un système par lequel, un établissement de santé reçoit les rapports de
routine soumis par les établissements de santé tels que les hôpitaux, les cliniques, les bureaux de
santé publique, la communauté ou d'autres sources. Il n’y a pas de recherche active de cas.

Surveillance active : C'est une recherche continue de cas dans la communauté ou dans les
établissements de santé. Elle implique un contact régulier avec les sources de rapports, par :
 Appels téléphoniques aux travailleurs de la santé dans un établissement ou un laboratoire
 Déplacements physiques vers les sites signalant des cas
 Examens de dossiers de donnée

Exemples :
 Recherche active des cas de rougeole et de polio
 Recherche de cas supplémentaires lors d'épidémies

16.3 Types de surveillance


Pour garantir une alerte robuste et une riposte rapide, le système de collecte et d'analyse des
données SIMR repose sur deux canaux principaux d'information ou de génération de signaux :

 Surveillance basée sur des indicateurs (SBI) : c'est la collecte, le suivi, l'analyse et
l'interprétation systématiques (réguliers) de données structurées, telles que les indicateurs

4 Pour les détails voir le Guide de Surveillance Intégrée des Maladies et la Riposte (SIMR).
mmmm
produits par un certain nombre de sources bien identifiées, principalement des sources
formelles basées sur la santé

 Surveillance basée sur des événements (SBE) : c'est la collecte organisée, le suivi,
l'évaluation et l'interprétation principalement des informations ad hoc non structurées
concernant des événements ou risques liés à la santé, qui peuvent représenter un risque
aigu pour la santé

La surveillance basée sur les indicateurs comprend :

Surveillance en établissement : Toutes les unités de notification (par exemple, les établissements
de santé) sont tenues de faire un rapport sur une base hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle ou
annuelle à l'échelon supérieur en fonction des catégories de maladies, d'affections et
d'événements.

La surveillance en établissement est une obligation de signaler immédiatement toute maladie à


tendance épidémique à l'échelon supérieur.

Surveillance en laboratoire : c’est la surveillance effectuée dans les laboratoires pour détecter des
événements ou des tendances qui peuvent ne pas être considérés comme un problème à d'autres
endroits ou qui proviennent de tests de laboratoire effectués principalement de manière routinière.

Surveillance spécifique à une maladie (verticale) : elle implique des activités visant des données
sanitaires ciblées sur une maladie spécifique pour une surveillance verticale. Exemples : systèmes
de surveillance de la tuberculose, du paludisme et du VIH.

Surveillance basée sur les cas : Pour les maladies pour lesquelles on vise l'élimination ou
l'éradication, ou pendant des recrudescences confirmées, chaque cas individuel identifié est
immédiatement signalé, en utilisant un formulaire spécifique au cas pour le rapport à l'échelon
supérieur.

Surveillance syndromique : Un système actif ou passif qui utilise des définitions de cas standard
entièrement basées sur des caractéristiques cliniques sans aucun diagnostic de laboratoire.

Surveillance sentinelle : Un certain nombre d'établissements de santé désignés ou de sites de


notification pour l'alerte précoce et la notification d'événements prioritaires (comme une
pandémie, des événements épidémiques ou d'autres événements de santé publique). Ils sont
généralement représentatifs d'une zone, ou se trouvent dans une zone à risque élevé pour une
maladie ou une affection préoccupante.

Surveillance à base communautaire (CBS) : Un système de surveillance qui recueille des


informations sur la santé communautaire et dans lequel l'ensemble de la population

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communautaire est sous surveillance, et pas simplement un segment de la communauté. Remarque
: la SBC intègre à la fois des méthodes de surveillance des événements et des indicateurs.

Surveillance des événements comparée à la surveillance des indicateurs

Contrairement à la surveillance basée sur des indicateurs, celle basée sur des événements :

N'est pas basée sur le suivi de routine des indicateurs et des seuils d’action automatisés ;

Mais est basée sur le tri de toutes les informations disponibles pour détecter tout événement se
produisant dans la communauté tel que : Maladie inhabituelle, Décès chez les humains ou les
animaux, Regroupement inhabituel de cas, d'événements et/ou d'affections.

Tableau XXI: Priorisation des sites de surveillance active et fréquence des visites

Probabilité pour qu’un cas de PFA


Niveau de priorité Fréquences des visites
ou MEV fréquente la structure
Très haute priorité Très sanitaire
probable 2 fois par semaine
Haute Très probable 1 fois par semaine
Moyenne Probable 1 fois toutes les deux semaines
Faible Peu probable 1 fois par mois
Niveaux d'applications et de rapports de SBE et SBI dans le contexte de la SIMR
Niveau national : Mise en œuvre SBE à l'aide des hotlines et de la numérisation des médias dans le
COU-SP (PHEOC). Supervise la mise en œuvre de la SBE et la SBI à tous les niveaux
Niveau régional : Mise en œuvre SBE à l'aide des permanences téléphoniques et de la numérisation
des médias Supervise la mise en œuvre d'EBS et d'IBS au niveau du district
Niveau du district : L’équipe de santé de district assure la mise en œuvre de la SBE en ayant recours
à des services d’assistance téléphonique et à l’examen des médias. Supervise la mise en œuvre de la
SBE et de la SBI au niveau des établissements de santé et des communautés
Niveau des centres de santé : Les gestionnaires des établissements de santé assurent la mise en
œuvre de la SBI et de la SBE dans les établissements de santé. Supervisent la SBE et de la SBI au
niveau communautaire
Niveau communautaire : Les points focaux de la surveillance à base communautaire mettent en
œuvre la SBE et la SBI au niveau communautaire. Détecte et notifie les alertes aux établissements
de santé les plus proches.

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16.4 Définitions des cas
Les maladies évitables par la vaccination (MEV) qui font actuellement l’objet d’une surveillance au
cas par cas en Guinée sont : la poliomyélite (Paralysies Flasques Aiguës [PFA]), la rougeole, la fièvre
jaune, le tétanos néonatal (TNN), les méningites bactériennes pédiatriques.
Les définitions de cas, les conduites à tenir, ainsi que les différents formulaires de notification,
d’enquête et d’investigation se trouvent en annexe.

16.5 Organisation du système de surveillance en Guinée


A l’instar des autres pays, la Guinée a adopté et met en œuvre la stratégie de la Surveillance
Intégrée de la Maladie et de la Riposte (SIMR) à travers l’adoption du guide technique national pour
la SIMR troisième génération.

16.6 Epidémies et ripostes


16.6.1Epidémie
▪ Définition
Une épidémie est une augmentation inhabituelle du nombre de cas d’une maladie dans une
population donnée, pendant une période bien déterminée par rapport à l’incidence habituelle, ou
comparée au nombre de cas à la même période de l’année précédente.

▪ Seuil épidémique

C’est le nombre de cas minimum à partir duquel une épidémie est déclarée. Chaque maladie a son
seuil épidémique :

Tableau XXII: Définition des cas

Maladie Seuil épidémique


Fièvre jaune 1 cas confirmé
Poliomyélite 1 cas confirmé
3 cas confirmés dans un district en l’espace de 28 jours consécutifs (et pas
Rougeole nécessairement au cours du même mois), avec des raisons plausibles de
transmission entre eux (résultats de l’investigation).
Population de moins de 30 000 habitants : incidence de 5 cas suspects en
une semaine ou doublement d’incidence sur une période 3 semaines
Méningite consécutives ;
cérébrospinale Exemple : semaine 1 : 1 cas, semaine 2 : 2 cas, semaine 3 : 4 cas
(MCS) Population de 30 000 à 100 000 habitants : incidence de 10 cas pour 100 000
habitants en une semaine.

pppp
16.6.2Riposte (Réponse)
▪ Définition

C’est un ensemble de mesures d’urgence à mettre en œuvre en vue de circonscrire le foyer


épidémique, interrompre la chaine de transmission et assurer une prise en charge efficace des cas.
La mise en œuvre des interventions de réponse incombe au service de santé du district (et doit être
planifiée avec l’appui de la région et du niveau central.

Pour être très efficace, la riposte aux épidémies doit être suffisamment :
 Rapide pour limiter ou empêcher l’extension de la maladie au sein de la population,

 Etendue pour couvrir toute la zone à risque,

 Exhaustive pour protéger toute la population cible à risque.

Une fois l’épidémie confirmée, les mesures suivantes doivent être immédiatement prises au niveau
du district sanitaire :
 Déclarer officiellement l’épidémie (autorité locale) ;
 Ouvrir une liste linéaire des cas dans toutes les aires de santé et au niveau du district
pour permettre le suivi de l’évolution des cas et apprécier l’impact de la riposte ;
 Investiguer urgemment l’épidémie afin d’apprécier son ampleur, son étendue, sa gravité
et les caractéristiques des cas en utilisant le canevas approprié, et soumettre le rapport
d’investigation à la hiérarchie ;
 Elaborer un micro-plan de riposte budgétisé et mobiliser les ressources ;
 Renforcer la surveillance active ;
 Assurer la prise en charge adéquate des cas ;
 Organiser une campagne de riposte de qualité et partager les résultats définitifs de la
campagne avec le niveau régional et central ;
 Evaluer la riposte ;
 Transmettre au niveau central le rapport final de l’intervention dans les deux semaines
qui suivent la riposte.

▪ Cas spécifiques

a) En cas d’épidémie de poliomyélite par le poliovirus sauvage, le plan d’urgence polio


prévoit l’organisation des activités de vaccination supplémentaires (AVS) de qualité dans
le but d’arrêter la circulation du poliovirus sauvage dans les 120 jours qui suivent la
confirmation.

Cette réponse doit :


 Démarrer rapidement (au plus tard 14 jours après confirmation de l’épidémie),
 Être déployée à grande échelle (deux millions de personnes au moins),
 Comporter plusieurs (AVS), avec au moins cinq AVS planifiées dès le début de l’épidémie,

qqqq
 Porter une attention spéciale aux populations les plus à risque (ces groupes particulièrement
vulnérables à la circulation du poliovirus doivent être identifiés et faire l’objet de campagnes
ciblées de vaccination et de mobilisation sociale. Il s’agit notamment des groupes de
populations nomades, des réfugiés, des déplacés, des minorités, en zones d’insécurité et
d’accès difficiles etc.),
 Suivre et monitorer pour couvrir un nombre croissant d’enfants (l’activité de vaccination doit faire
l’objet d’une évaluation indépendante et doit atteindre au moins 95 % de la population ciblée).

La stratégie principale est le porte-à-porte. Elle est complétée par d’autres stratégies en fonction du
contexte : vaccination dans les postes de transit (gares, marchés, frontières…) dans les zones
d’insécurité, les zones d’accès difficiles, les écoles, les formations sanitaires. Le type de vaccin sera
fonction du type de virus responsable de l’épidémie (VPO monovalent si virus de type 2, VPO
bivalent si virus de type 1 et 3).

▪ Vaccination contre les flambées de poliovirus de type 2

Bien que le nombre de flambées épidémiques de PVDVc2 dues à l’utilisation du VPOt avant la
transition ait diminué conformément aux attentes, le nombre de nouvelles émergences a
fortement augmenté à partir du second semestre 2018 et, en 2019, s’est révélé bien plus élevé que
ce qui était prévu au moment de l’arrêt de l’utilisation du tOPV. Les nouvelles émergences se sont
concentrées autour de zones d’Afrique subsaharienne dans lesquelles le VPOm2 avait été
récemment utilisé, mais les récentes flambées confirmées dans d’autres régions du monde (par
exemple dans le Pacifique occidental et en Méditerranée orientale) montrent qu’il existe aussi un
risque ailleurs.

La persistance des flambées épidémiques nécessite d’améliorer la rapidité et la qualité de la riposte


afin que toute transmission en cours dans les zones de riposte par le VPOm2 soit arrêtée. En outre,
la forte augmentation du nombre de flambées épidémiques de PVDVc2 est peut-être due au
déplacement de populations d’enfants récemment vaccinés vers des zones de faible immunité ou à
l’utilisation erronée du VPOm2 en dehors des zones de riposte. Il est probable que cette tendance
s’intensifie au cours de l’année à venir, car une plus grande quantité de VPOm2 est utilisée en
riposte à des flambées nouvelles et en cours, tandis que l’immunité muco-sale contre le poliovirus
de type 2 continue de diminuer.

Les flambées de PVDVc2 nécessiteront toujours l’utilisation du VPOm2, qui reste le seul moyen de
les stopper dans les zones où l’assainissement est médiocre. Cependant, l’utilisation du VPOm2
reste associée au risque de générer de nouvelles flambées épidémiques, jusqu’à ce qu’un autre
vaccin, qui ne provoque pas de nouvelles flambées, soit disponible. Dans l’intervalle, une stratégie
de riposte révisée pour les détections de PVDV2 sera nécessaire, en équilibrant le risque accru de
propagation du PVDVc2 et le risque accru associé à l’utilisation du VPOm2. Ce vaccin sera remplacé
par le nouveau vaccin nVPO en 2022 dans la riposte contre les flambées de PVDVc.

rrrr
Étant donné que le nombre de flambées épidémiques de PVDV1 et de PVDV3 reste minime et que
le risque associé au vaccin VPOb utilisé dans le cadre de la riposte par les AVS est moindre, il
convient de continuer à appliquer les recommandations relatives à ces flambées décrites dans la
version 3 résumées ci-dessous :
Mener une riposte rapide (<14 jours) ciblant 100 000 à 400 000 enfants pour RR ;
La portée de la riposte pour les zones nouvellement infectées par le PVDVc2 doit être celle de R0
(100 000 à 400 000 enfants), R1, R2 (1 à 4 millions d’enfants) avec un ratissage
Pour les détections supplémentaires de PVDVc2 (qu’elles soient ou non liées à une zone où
l’infection est déjà établie ou nouvelle) dans les zones où au moins 2 AVS utilisant le VPOm2 ont été
conduites après R0 au cours des 6 derniers mois, mener au moins 2 AVS supplémentaires mais en
réduire la portée à < 2 millions d'enfants.

Pour les détections supplémentaires de PVDVc2 (qu’elles soient ou non liées à une zone où
l’infection est déjà établie ou nouvelle) dans les zones où au moins 2 AVS utilisant le VPOm2 ont été
conduites après R0, il y a plus de 6 mois, la portée de la riposte doit être R0 (100 000 à 400 000
enfants), R1, R2 (1 à 4 millions d'enfants) avec un ratissage.

La détection d’un seul PVDV2 nouvellement apparu (p. ex. un PVDVa) dans une zone où le VPOm2
a été utilisé au cours des 12 derniers mois ne requiert PAS de riposte vaccinale immédiate, à moins
que l’on estime qu’il s’agit d’un scénario à haut risque en raison de la virologie, du contexte ou
d’une propagation internationale possible.

La détection d’un seul PVDV2 nouvellement apparu (p. ex. un PVDVa) dans une zone où le VPOm2
n’a pas été utilisé au cours des 12 derniers mois requiert une riposte vaccinale immédiate ciblant
100 000 à 400 000 enfants, à moins que l’on estime que l’épidémiologie et la situation du
programme nécessitent une évaluation plus approfondie.

Pour ce type de détection, la portée des ripostes R1 et R2 supplémentaires peut être réduite à une
population de 100 000 à 400 000 enfants ; toutefois, il convient de mener des AVS supplémentaires
de plus grande envergure si une transmission ultérieure est avérée (c’est-à-dire un PVDVc2
confirmé).

REMARQUE : Le nombre total de ripostes par les AVS n’a pas changé. Deux campagnes doivent
être menées après la dernière détection du virus. Une campagne de ratissage de qualité peut être
considérée comme l’une de ces campagnes, si la zone de détection du virus a été couverte deux
fois.

b) En cas de Tétanos Maternel et Néonatal (TMN), le responsable du DS doit :


 Notifier immédiatement le cas par téléphone à la hiérarchie, puis dans les rapports
hebdomadaires et mensuels ;
 Remplir correctement et complètement le formulaire d’investigation et le partager avec la
région et le niveau central ;

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 Assurer une prise en charge clinique du malade ;
 Vacciner obligatoirement la mère contre le Tétanos ;
 Organiser localement une riposte vaccinale ciblant toutes les femmes en âge de procréer
(FAP) c’est-à-dire 15 à 49 ans dans le village/quartier où est survenu le cas : 3 passages avec
au moins 1 mois d’intervalle entre le premier et le second et au moins 6 mois d’intervalle
entre le second et le troisième passage,
 Partager les données de chaque passage de la campagne de riposte avec la région et le
niveau central,
 Produire à l’issue de chaque passage un rapport de la mini-campagne de riposte locale
organisée dans le village/quartier où est survenu le cas avec dans la mesure du possible des
illustrations de terrain.

Pour les districts sanitaires ayant franchi le seuil d’élimination (>1 cas de tétanos néonatal (TNN)
pour 1000 naissances vivantes), la procédure est la même à la différence que la campagne de
riposte cible les femmes en âge de procréer dans la totalité du district et toutes les aires de santé
en respectant les délais entre les passages.

c) En cas d’épidémie de rougeole, en plus des mesures ci-dessus, le responsable du district


doit :
 Suspendre la collecte des spécimens de sang,
 Faire un écouvillonnage nasopharyngé pour isolement viral de 5 cas : les cas doivent
être prélevés dans les 5 jours qui suivent le début de l’éruption, de préférence pour
des chaînes de transmission différente,
 Administrer la vitamine A selon le tableau ci-dessous.

Tableau XXIII: Administration de la Vit A en cas d’épidémie de rougeole

Age Immédiatement Jour suivant Couleur des capsules


6-11 mois 100 000 UI 100 000 UI Bleue
>12 mois 200 000 UI 200 000 UI Rouge

NB : Si la tranche d’âge la plus touchée est inférieure à 9 mois, on peut vacciner aussi les enfants
à partir de 6 mois. Dans ce cas, s’assurer que l’enfant sera revacciné à 9 mois.

d) En cas d’épidémie de fièvre jaune,


Le responsable du district sanitaire doit :
 Mener une investigation préliminaire pour les cas probables ;
 Mener une investigation approfondie éventuellement avec l’appui du niveau régional et
central ;

tttt
 Mener une enquête pour évaluer la couverture vaccinale dans la zone concernée ;
 Mener la lutte antivectorielle (épidémie survenant en zone urbaine) : destruction des gites
larvaires dans l’environnement, utilisation des Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée
d’Action (MILDA), etc.

Le niveau central doit :


 Mener une investigation pluridisciplinaire (épidémiologique, entomologique, laboratoire)
dans les 48 heures suivant la confirmation de l’épidémie ;
 Notifier le cas à l’OMS en utilisant l’outil du Règlement Sanitaire International (RSI) ;
 En cas de confirmation de transmission interhumaine dans une population faiblement
immunisée, organiser dans les 4 semaines une campagne de vaccination de haute qualité
dans la zone géographique concernée.

17 MONITORING
17.1 Objectifs du monitoring
Le monitorage vise l’amélioration de la performance du système de vaccination. Plus
spécifiquement, il vise à :
 Produire les données de vaccination de qualité et en temps opportun ;

 Déterminer les principaux indicateurs programmatiques et de performances ;

 Déterminer les gaps dans l’atteinte des objectifs ;

 Identifier les goulots d’étranglement, leurs causes ;

 Déterminer les solutions pour lever les goulots identifiés et les prioriser ;

 Assurer la micro-planification et la mise en œuvre des actions correctives ;

 Assurer la rétro-information aux prestataires et aux populations.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie « Atteindre Chaque District (ACD)», le monitorage
pour action est l’option retenue à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Non seulement il analyse
les données, mais aussi il utilise ces données à tous les niveaux pour orienter le programme en
mesurant les progrès réalisés. Il identifie également les domaines qui nécessitent des interventions
spécifiques et procède à des révisions pratiques des plans de travail (trimestriel, semestriel et
annuel).

17.2 Différentes étapes/phases du monitorage


Il s’agit d’un processus cyclique comprenant les cinq étapes dont la liste et la description sont
présentées ci-dessous :
 Fixation des normes de performance ;

 Choix des indicateurs et des cibles ;

 Collecte, gestion (analyse, rapportage et rétro-information) des données ;

 Archivage des données et rapports ;

 Prise de décisions éclairées.

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17.2.1Fixation des normes de performance
Les normes de performance décrivent les normes nationales et les objectifs du programme élargi
de vaccination. Ces normes sont fixées sur la base des performances antérieures et des ressources
disponibles. Elles doivent être adaptées et documentées au cours de la planification pour orienter
le suivi des performances.

17.2.2Choix des indicateurs et des cibles


Le choix des indicateurs de suivi du programme se fait au niveau national ainsi que le choix des
cibles à tous les niveaux. Les principaux indicateurs sont :

 Les indicateurs de suivi programmatique :


- Le taux de réalisation des stratégies avancées ;
- Le taux de réalisation des causeries éducatives et des visites à domicile (VAD) ;
- Le taux de réalisation des visites de surveillance active ;
- Le nombre de jour de rupture de stock ;
- Le taux de réalisation des activités planifiées ;

 Les indicateurs de performances :


- Le taux de couverture vaccinale (tous les antigènes) ;
- Le taux d’abandon spécifique (Penta 1-penta 3, VAR 1 – VAR 2)) et général (BCG –
Penta 1, BCG-VAR) ;
- Le taux de pertes en vaccins ;
- Le taux de PFA non-polio annualisé ;
- Proportion d’échantillons de selles prélevés dans un délai de 14 jours par rapport au
début de la maladie ;

17.2.3Gestion des données


17.2.3.1 Procédure de gestion des données
▪ Postes de Santé

Au quotidien :
 Enregistrer systématiquement tous les actes vaccinaux dans les registres de vaccination
et de pointage, dans les carnets de santé et les fiches prénatales et infantiles;
 Mettre à jour la courbe de monitoring mensuel par antigène;
 Renseigner et archiver les données sur les MAPI enregistrées ;
 Collecter les données sur les activités de communication ;
 Mettre à jour le registre/fiche de gestion de stock ;
 Renseigner deux fois par jour (matin et soir) la fiche de monitoring de la température du
réfrigérateur ;

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 Renseigner les fiches de notification des maladies évitables par la vaccination (MEV) et
mettre à jour le tableau de monitoring de la surveillance des MEV.

A la fin du mois (dernier jour du mois)


 Collecter l’information sanitaire et renseigner les outils de transmission (Rapport
mensuel d’activités (RMA), rapports hebdomadaires, ...) ;
 Rapporter les données (actes vaccinaux et doses de vaccin utilisées et perdues) dans le
RMA ;
 Mettre à jour la courbe de monitoring mensuel par antigène ;
 Elaborer sa commande mensuelle en vaccin et intrant PEV et la transmettre au centre de
santé ;
 Transmettre au plus tard le 3 du mois, le RMA au centre de santé ;
 Archiver tous les rapports physiques transmis au centre de santé.

▪ Centres de Santé

Au quotidien :
 Enregistrer systématiquement tous les actes vaccinaux dans les registres de vaccination
et de pointage, dans les carnets de santé et les fiches prénatales et infantiles;
 Mettre à jour la courbe de monitoring mensuel par antigène;
 Renseigner et archiver les données sur les MAPI enregistrées ;
 Collecter les données sur les activités de communication ;
 Mettre à jour le registre/fiche de gestion de stock ;
 Renseigner deux fois par jour (matin et soir) la fiche de monitoring de la température du
réfrigérateur ;
 Renseigner les fiches de notification des maladies évitables par la vaccination (MEV) et
mettre à jour le tableau de monitoring de la surveillance des MEV.

A la fin du mois (dernier jour du mois)


 Collecter l’information sanitaire et renseigner les outils de transmission (Rapport
mensuel d’activités (RMA), rapports hebdomadaires, ...) ;
 Rapporter les données (actes vaccinaux et doses de vaccin utilisées et perdues) dans le
RMA ;
 Saisir dans la plateforme DHIS2, les données du centre de santé ;
 Mettre à jour la courbe de monitoring mensuel par antigène ;
 Elaborer sa commande mensuelle en vaccin et intrant PEV et la transmettre à la
Direction préfectorale/communale de la santé (DPS/DCS) ;
 Transmettre au plus tard le 5 du mois, le RMA à la DPS/DCS ;
 Archiver tous les rapports physiques transmis au district.

▪ Direction préfectorale/communale de la santé

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Au quotidien
 Mettre à jour le registre/fiche de gestion de stock ;
 Renseigner deux fois par jour (matin et soir) la fiche de relevé de la température du/des
réfrigérateur(s) ;
 Renseigner les fiches de validation des MEV et mettre à jour le tableau de monitoring de
la surveillance des MEV ;

A la fin du mois
 Collecter les RMA des centres de santé (CS) ;
 Analyser les données (complétude, promptitude et concordance) des centres de santé
dans le DHIS2
 Utiliser les données des formations sanitaires (FOSA) ;
 Mettre à jour la courbe de monitoring à la fin du mois ;
 Elaborer la commande mensuelle en vaccin et intrant PEV et la transmettre au dépôt
régional;
 Transférer au DRS, le rapport de revue des données et autres synthèses des données
reçues des FOSA au plus tard le 10 du mois ;
 Transmettre la synthèse des statistiques du district au FOSA (feedback) au plus tard le 10
du mois ;
 Archiver les rapports reçus et transmis.

▪ Direction régionale de la santé

Au quotidien :
 Mettre à jour le registre/fiche de gestion de stock ;
 Renseigner deux fois par jour (matin et soir) la fiche de monitoring de la température
du/des réfrigérateur(s) ;
 Mettre à jour le tableau de monitoring de la surveillance des MEV.

A la fin du mois :
 Faire une synthèse des données de districts et transmettre au niveau central ;
 Analyser et utiliser les données des districts sanitaires.

▪ Niveau central
 Faire une synthèse des données des régions et districts ;
 Contribuer à la production des rapports trimestriels, semestriels et annuels.

17.2.3.2 Collecte des données de vaccination


La collecte des données de vaccination se fait essentiellement au niveau opérationnel pendant les
séances de vaccination et de sensibilisation. Pour ce qui est de la surveillance, les données sont
collectées en fonction du type de surveillance.

xxxx
▪ Vaccination de routine

Les informations sur les activités de vaccination de routine sont consignées dans les supports
suivants :
 Registre de vaccination ;
 Registre de pointage ;
 Carnet de santé ;
 Fiches prénatales et infantiles

Au cours d’une séance de vaccination, les actes vaccinaux doivent être portés simultanément dans le
registre de vaccination, le registre de pointage, le carnet de santé et les fiches prénatales et infantiles.
Ces différents outils de collecte sont exploités pour l’élaboration du rapport mensuel d’activités.

▪ Gestion des vaccins et intrants

Les outils suivants sont utilisés pour la collecte des données de gestion des vaccins et intrants en
fonction des niveaux ci-dessous :
Central Régional District Centre et poste de santé
-Rapport de réception - Bon de commande et -Bon de commande et de -Bon de commande et de
des vaccins et intrants de livraison livraison livraison
- Bon de commande et -Registre/fiche de -Registre/fiche de -Registre/fiche de gestion
de livraison gestion des stocks gestion des stocks des stocks
-Outil SMT (outil de -Fiche de monitoring -Rapport mensuel -Rapport mensuel
gestion informatique des températures d’activités (rapport SNIS) d’activités (rapport SNIS)
des vaccins) L’outil SMT -Fiche de monitoring des -Fiche de monitoring des
-Fiche de monitoring -eSIGL températures températures
des températures -DVD-MT -eSIGL -eSIGL
-eSIGL -DHIS2 -DVD-MT -DVD-MT
-DVD-MT -DHIS2 -DHIS2
-DHIS2

▪ Surveillance épidémiologique

Les informations concernant la surveillance épidémiologique sont consignées dans les supports
suivants :
 Registre de consultations ;
 Registre d’hospitalisation ;
 Registre de notification des maladies sous surveillance ;
 Registre de notification des MAPI ;
 Fiche d’investigation des MAPI ;
 Fiche de monitoring des maladies sous surveillance ;
 Fiche d’investigation des cas de maladies sous surveillance ;

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 Liste linéaire des cas de maladies sous surveillance (en cas d’épidémie) ;
 Rapport de surveillance des maladies à potentiel épidémique (MAPE) (hebdomadaire et
mensuel) ;
 Rapport mensuel de surveillance.

Les acteurs veilleront particulièrement à la concordance des informations entre ces différents
supports de collecte. Les parents venus pour la suite des vaccins doivent être interrogés sur la
survenue éventuelle d’une MAPI à la suite de la précédente vaccination et les informations
obtenues doivent être portées dans le registre notification des MAPI.

▪ Communication

Les informations concernant les activités de communication sont consignées dans les supports
suivants :
 Registre d’activités de communication ;
 Rapport des séances ;
 Fiche de rapport narratif des activités de communication de l’Agent de Santé
Communautaire (ASC).

Le registre d’activités de communication doit être renseigné après chaque séance et signé par la
personne ayant mené l’activité.

▪ Activités de Vaccination Supplémentaires (AVS)

Au cours des AVS, les données de vaccination sont collectées par les agents vaccinateurs tandis que les
données de la mobilisation sociale sont collectées par les mobilisateurs sociaux sur des fiches
d’enregistrement ou de pointage. Ces informations sont quotidiennement compilées en synthèses
journalières de l’aire de santé puis transmises à la DPS/DCS. A ce niveau, des bases de données sont
utilisées pour la consolidation. Ces bases sont ensuite transmises à l’équipe de coordination régionale
(DRS/DSVCo) où elles sont consolidées en bases de données régionales, après analyse et vérification.
Les bases régionales sont ensuite transmises au niveau central pour la constitution des bases de
données à l’échelle du pays.

17.2.3.3 Rapportage des données


Les données collectées sont compilées au niveau des formations sanitaires dans le Rapport
Mensuel d’Activité (RMA). Cet outil intégré prend en compte tous les aspects de la vaccination :
vaccination de routine, communication, surveillance et gestion des vaccins. Les RMA des formations
sanitaires sont transmis à la DPS/DCS. L’équipe Cadre du District (ECD) en assure la consolidation et
l’analyse et transmet la synthèse des données au niveau central pour la consolidation et l’analyse.

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Tableau XXIV: Échéance de transmission des RMA au niveau supérieur

Structure sanitaire Échéance


Poste de sante Au plus tard le 03 du mois
Centre de santé Au plus tard le 5 du mois
District sanitaire Au plus tard le 10 du mois
Région sanitaire Au plus tard le 15 du mois

17.2.3.4 Archivage des données et rapports


Les données doivent être conservées à tous les échelons du système de santé à des fins de
vérification, ainsi que pour effectuer des recherches lorsque c’est nécessaire. La conservation des
données doit être effectuée sur papier et/ou support électronique.

Les documents qui suivent doivent être conservés au moins pendant trois ans dans chaque centre
de santé :
 Registres des vaccinations ;
 Registre de pointage ;
 Registre/cahier/tout autre système de recherche active des perdus de vue ;
 Copies des rapports mensuels ;
 Courbe de monitorage de la couverture vaccinale ;
 Diagrammes et rapports relatifs aux cas de maladie et d’épidémie ;
 Rapports des visites de supervision ;
 Registre de mouvement des vaccins (registre de stock) ;
 Dossiers d’entretien de la chaîne du froid
 Fiches de relevé de température ;
 Bons de commande et livraison des vaccins et matériel d’injection
 SMT, DVD-MT

17.2.3.5 Analyse et rétro-information


Les données recueillies et compilées ne sont utiles que si elles servent à améliorer les performances
du programme.

▪ Tracer les courbes de monitoring pour suivre la couverture vaccinale

Une courbe de monitorage montrant les doses administrées et les taux d’abandon constituent un
instrument simple et efficace de suivi des performances. Cette courbe peut illustrer :
 Le nombre de doses administrées par rapport à la cible ;

 Les taux d’abandon, en comparant le nombre de nourrissons qui a commencé à recevoir

des vaccinations au nombre de ceux qui ont reçu toutes les doses nécessaires des
vaccins.

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Chaque centre de santé devrait afficher la courbe de monitorage en cours, à un endroit où elle peut
être vue par tout le personnel. Cette courbe peut être utilisée à tous les niveaux de la pyramide
sanitaire avec le même principe.

▪ Compiler des données pour le calcul des indicateurs

Pour analyser les données, il est nécessaire de les compiler correctement par village/quartier au
niveau de l’aire de santé. Les tableaux ci-dessous illustrent une manière simple de compiler et
d’analyser les données pour calculer les principaux indicateurs.

Les tableaux ci-dessous montrent des exemples de tableaux de compilation et d’analyse des
données

Tableau XXV: Données de la vaccination

Compiler les données sur la population, doses de vaccins administrées


Village/
Quartier Pop. cible pour Doses de vaccins administrées Couverture vaccinale (%)
la période DTC1 DTC3 Rougeole DTC1 DTC3 Rougeole
Localité 1

Localité 2

Localité 3

Tableau XXVI: Données de la surveillance

Compiler les données de la surveillance


Village/
Pop. cible pour Fièvre Epidémie (Indiquer le nom de
Quartier Rougeole PFA TNN
la période jaune la maladie)
Localité 1

Localité 2

Localité 3

17.2.4Éléments de la qualité des données


Au-delà des aspects quantitatifs, la qualité des rapports est évaluée aux différents niveaux de
transmission. Les critères de qualité d’un rapport sont les suivants :

▪ Complétude et promptitude

La complétude se mesure par le nombre de rapports reçus sur le nombre attendu. Elle consiste
aussi à renseigner tous les champs du rapport, notamment :

bbbbb
 L’en-tête est complètement renseigné ;
 Tous les items sont renseignés (zéro est un chiffre ; il ne faut donc pas laisser le vide ou
mettre un trait pour signifier zéro) ;
 Les données inscrites dans le rapport sont conformes aux informations contenues dans
les outils de collecte des données ;
 Les totaux sont exacts ;
 Le rapport est daté et signé par le responsable de la structure.

La promptitude consiste en la transmission des données dans les délais réquis. .

▪ Consistance du numérateur
 Comparaison du nombre de doses administrées par antigènes Penta1 ≥ Penta2 ≥ Penta3 ;
 Comparaison du nombre de doses de vaccins administrés simultanément ;
 Le taux d’abandon spécifique/général inférieur au seuil (négatif à investiguer) ;
 Recherche des valeurs (nombre de doses administrées) aberrantes sur la période : (valeur
très différente des tendances habituelles) ;
 Recherche des valeurs dupliquées, l’uniformité sur le temps.

▪ Consistance du dénominateur

Les cibles proviennent des données du dernier recensement de la population et de l’habitat (RGPH) ,
arrêtées par l’Institut national des statistiques (INS). Les données transmises sont réparties par aire de
santé, et doivent être redistribuées aux formations sanitaires selon les populations desservies.

▪ Triangulation

Elle consiste en la comparaison des données administratives avec :


 Les doses de vaccins utilisées ;

 Les taux de perte ;

 Les enquêtes de couverture, EDS, MICS ;

 Les données de surveillance (statut vaccinal des cas investigués, épidémies enregistrées).

La qualité des données doit régulièrement faire l’objet d’évaluations à travers des supervisions
spécifiques avec administration de l’outil DQS (Data Quality Self Assessment tool).

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18 PLANIFICATION
18.1 Définition
La planification est un processus continu, cyclique et dynamique faisant intervenir tous les acteurs de
chaque niveau du système de santé concerné (niveau central, régional, district et centre/poste de
santé). Elle débute par l’analyse de la situation et se termine par la budgétisation des activités
planifiées, en passant par la détermination des priorités et la fixation des objectifs en fonction des
ressources mobilisables. C’est une fonction fondamentale du processus de gestion d’un programme.

En fonction du niveau du système où le plan est élaboré, on distingue :


 Les plans stratégiques : Durée de 3 à 5 ans (niveau central) ;

 Le plan d’action opérationnel (tous les niveaux) ;

 Le micro-plan (district sanitaire et centre de santé).

La présente section met l’accent sur le processus de micro-planification permettant d’atteindre chaque
communauté et chaque enfant. Il décrit ensuite comment identifier les formations sanitaires et les
communautés prioritaires à haut risque en fonction du nombre d’enfants non vaccinés. Puis il montre
comment identifier les obstacles à l’accès aux services et à leur utilisation dans les communautés
prioritaires et comment préparer un plan de travail pour apporter des solutions. Enfin, il indique
comment planifier les séances de vaccination et organiser le suivi des « perdus de vue ».

18.2 Actualisation des cartes


La micro-planification débute par l’actualisation des cartes des districts et des aires de santé ou
villages couverts par les formations sanitaires. Elle prend en compte tous les groupes de
population, les zones d’accès difficiles et à haut risque.

Une carte indiquant l’emplacement actuel et la taille relative des populations dans la zone
desservie doit être affichée dans chaque DPS/DCS et dans chaque formation sanitaire. Les cartes
des districts et des formations sanitaires doivent prendre en compte tous les groupes de
populations éligibles dans les zones desservies. Un tableau dressant la liste de ces populations ou
communautés doit être affiché à côté de chaque carte. Il est essentiel d’actualiser les cartes à
intervalles réguliers pour que figurent tous les changements observés dans les zones de couverture,
ainsi que tout éventuel nouveau découpage administratif. Ces cartes doivent indiquer clairement
les zones prioritaires à haut risque identifiées sur la base du nombre d’enfants non vaccinés.

Toutes les sources possibles doivent être exploitées dans le processus d’actualisation des cartes.
Les responsables communautaires et administratifs doivent être impliqués dans la conception et
l’actualisation des cartes et être encouragés à participer à l’ensemble du processus de micro-
planification.

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18.3 Carte du district
Tel que prévu dans le canevas de micro-planification ACD, la carte est un élément important de la
micro-planification. Elle comprend les principales caractéristiques géographiques, les
regroupements des populations du district, l’emplacement de toutes les formations sanitaires sous
le contrôle des autorités.

Les éléments suivants doivent figurer sur la carte du district :


 Formations sanitaires et leur zone de couverture (avec délimitations) ainsi que la distance

qui les sépare des infrastructures du district ;


 Communautés urbaines, villes, villages, communautés rurales, foyers isolés ;

 Rivières, montagnes, vallées et autres caractéristiques géographiques ;

 Obstacles naturels saisonniers, tels que zones inondables pendant la saison des pluies ;

 Routes et pistes.

Les éléments suivants doivent figurer sur le tableau à afficher à côté de la carte du District :
 Population totale et population cible de la zone desservie par chaque FOSA;

 Distances approximatives et temps de déplacement par rapport à chaque formation

sanitaire ;
 Liste des personnes à contacter ainsi que tous les autres renseignements utiles à la

coordination et à la gestion des activités de vaccination ;


 Liste des formations sanitaires par aire de santé qui vaccinent.

Figure 28: Exemple de carte du DS

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19 SUPERVISION PERVISION FORMATIVE PEV
19.1 Définition
La supervision est un processus par lequel un personnel technique, expérimenté et formé comme
superviseur, guide et aide les prestataires/responsables des services à remplir leurs devoirs et tâches
assignés, en vue d’atteindre des objectifs organisationnels planifiés. C’est une activité de suivi
permettant d’apprécier la qualité des services offerts par la vaccination et d’améliorer les
performances du personnel.

La supervision formative est une approche qui permet d’aider le supervisé à améliorer les prestations
et les performances des programmes de santé grâce à un transfert de compétences, de connaissances
et d’attitudes entre le superviseur et le supervisé. Elle vise à garantir des prestations de qualité, plus
efficaces et plus efficientes. Ainsi, la supervision formative met l’accent sur l’identification et la
résolution des problèmes en contribuant à l’optimisation de l’allocation des ressources.

19.2 Principes et caractéristiques d’une bonne supervision


La supervision est un examen systématique et continu des tâches et devoirs assignés aux
supervisés. Elle permet :
 L’identification des bonnes pratiques à encourager et les mauvaises pratiques à

corriger/bannir,
 L’appréciation de la qualité des prestations et des performances (respect des normes,

standards & tâches du supervisé),


 L’identification des problèmes à corriger sur place et ceux devant faire l’objet d’un plan de

résolution des problèmes,


 L’accompagnement, motivation et formation du personnel (enseignement/apprentissage),

 Le renforcement de la responsabilisation des supervisés.

Une supervision doit :


 Être planifiée, annoncée et régulière avec les termes de référence clairs,

 Être considérée comme un acte de soutien et de formation,

 Viser l’identification des problèmes, leur analyse et la recherche des solutions adéquates en

concertation avec le/les supervisé(s).

19.3 Objectifs de la supervision


L’objectif général de la supervision est d’améliorer les performances du PEV à travers l’amélioration
de la qualité des services de vaccination. Il s’agit plus spécifiquement de :
 S’assurer de la mise en œuvre effective des activités et le niveau des performances de la

vaccination ;
 Renforcer les compétences des différents intervenants du système de vaccination

(gestionnaires, prestataires, communautaires) en matière de vaccination et de gestion du


programme de vaccination ;
fffff
 Apporter un appui pour la correction immédiate des insuffisances, l’élaboration, la mise en
œuvre et le suivi d’un plan de résolution des problèmes.

19.4 Contenu de la supervision


Afin de garantir :
 La disponibilité des vaccins et autres intrants de bonne qualité,
 La gestion des vaccins
 L’accessibilité aux services de vaccination et leur utilisation effective,
 La couverture adéquate des cibles.
La supervision formative dans le cadre du PEV prend en compte les cinq composantes
opérationnelles et les trois composantes d’appui du système de vaccination.

Les cinq composantes opérationnelles :


 Approvisionnement en vaccin de qualité ;
 Logistique ;
 Prestations de services,
 Surveillance épidémiologique ;
 Communication.

Les trois composantes d’appui :


 Gestion du programme ;
 Financement ;
 Gestion des Ressources Humaines.

La supervision peut être globale, prenant en compte toutes les composantes de la vaccination. Elle peut
être aussi spécifique, portant sur quelques composantes préalablement identifiées. La supervision du
PEV peut être intégrée à la supervision d’autres programmes ou domaines de santé.

19.5 Fréquence de la supervision par niveau


La supervision doit être régulière et périodique selon une fréquence adaptée à chaque niveau de la
pyramide sanitaire :
 Niveau central vers région/district sanitaire : semestriel ;
 Niveau régional vers district/aire de santé : trimestriel ;
 Niveau du district vers aire de santé : mensuel.

Toutefois, la supervision peut être planifiée en fonction des besoins, du contexte et des ressources.

19.6 Outils et méthodes de supervision


Le superviseur doit maitriser et s’approprier les méthodes et outils de supervision. Il existe
plusieurs méthodes de supervision qu’il convient de combiner :
 La revue des performances du programme ;
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 L’analyse des supports de gestion du district et des programmes de santé ;
 Les discussions et entretiens avec le supervisé et son équipe ;
 L’observation des pratiques et de l’environnement ;
 Le partage des expériences notamment les bonnes pratiques ;
 La démonstration et les exercices pratiques, etc.

Plusieurs outils sont utilisés pour faciliter la supervision. On distingue globalement cinq grands
groupes :
 Les documents administratifs : ordre de mission, , termes de références, plan de
supervision ;
 Les documents de référence en matière de vaccination : normes et standards, registre de
vaccination, registre de pointage, fiche de définitions des cas… ;
 Les outils d’aide à la supervision formative : guide de supervision, SOPs ;
 Les outils de collecte d’information : grilles de supervision, guide d’entretien, feuille de
route (Dashboard), grille de l’auto-évaluation de la qualité des données (DQS),
 Les documents de rapportage : Canevas de rapport, plan de résolution des problèmes (PRP).

La grille de supervision est l’un des principaux outils de supervision qui :


 Permet une démarche systématique de l’analyse situationnelle ;
 Met en exergue les aspects et points systématiques à examiner ;
 Facilite le suivi pour gagner du temps ;
 Facilite le respect de la procédure de supervision choisie ;
 Facilite le rapportage de la supervision et l’élaboration du PRP ;
 Documente les points examinés, observations faites et actions prises.

19.7 Etapes de la supervision


La supervision formative peut s’exécuter en 6 principales phases qui sont :
 La préparation ;
 L’exécution ;
 L’élaboration du PRP ;
 Le débriefing ;
 La rédaction du rapport et la rétro-information ;
 Le suivi après la supervision.

19.7.1La phase de préparation


Les principales activités préparatoires sont :
 Mener l’analyse situationnelle des entités à superviser ;
 Informer les supervisés en leur envoyant les termes de référence (TDR) et outils
spécifiques de la supervision ;
 Mobiliser les ressources humaines, financières et logistiques ;
 Préparer la documentation technique et administrative nécessaire à la supervision ;
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 Faire la revue documentaire sur la vaccination du PEV ou tout autre programme.

19.7.2La phase d’exécution


Elle comprend les principales étapes suivantes :
 La visite aux autorités administratives et sanitaires ;
 La présentation des objectifs de la supervision et briefing des personnes à superviser ;
 La visite de la DRS/DSVCo, DPS/DCS, centre et poste de santé ;
 La visite du site de vaccination, y compris la CdF ;
 L’observation d’une séance de vaccination ;
 La visite en communauté si possible ;
 La correction des insuffisances identifiées sur site ;
 Le briefing / formation sur site du personnel et le rappel des normes et directives ;
 La synthèse et l’analyse des observations.

19.7.3La phase de l’élaboration du Plan de Résolution des Problèmes


L’élaboration du Plan de Résolution des Problèmes a pour objectifs de :
 Prioriser les problèmes ;
 Identifier les activités pertinentes et réalistes pour résoudre les problèmes relevés ;
 Identifier les responsables de la réalisation des activités planifiées ;
 Établir un calendrier de réalisation des activités retenues ;
 Identifier des indicateurs pertinents pour le suivi de la mise en œuvre des activités
programmées.

Il s’agit d’un processus participatif impliquant le superviseur et l’équipe des supervisés. Ce processus
doit être en liaison avec l’analyse situationnelle conduite et tenir compte des ressources disponibles et
mobilisables au niveau de l’entité supervisée. L’analyse des problèmes et l’identification de leurs causes
doit être méthodique et systématique et s’appuyer sur les méthodes classiques utilisées : Qui, Quoi, Où,
Quand, Comment (QQOQC), et la règle des 5M : Matière, Main-d’œuvre, Méthodes, Milieu et Matériel
etc. Le PRP s’attèlera à trouver des solutions aux problèmes à court, moyen et long terme. Les
échéances fixées devront permettre d’identifier de manière claire les activités dont la réalisation sera
évaluée d’une supervision à l’autre.

19.7.4La phase de débriefing de la supervision


A la fin de la supervision, une réunion de débriefing doit toujours être organisée dans chaque site
supervisé. Cette réunion doit impliquer dans la mesure du possible, tous les intervenants du
système de vaccination, les responsables de la structure visitée ou toute autre personne concernée
par la résolution des problèmes identifiés. Ce débriefing permet de :
 Faire la synthèse du déroulement de la supervision,
 Féliciter et encourager publiquement les bonnes pratiques et décourager les
mauvaises,

iiiii
 Présenter le PRP et les recommandations qui en découlent,
 Discuter de la prochaine supervision,
 Discuter du dispositif de suivi après la supervision.

19.7.5La phase de rédaction du rapport et la rétro-information


Au cours de la supervision, des rétro-informations écrites seront faites au niveau de toutes les
entités visitées. Les recommandations et les points d’actions devront être consignés dans les
cahiers/registres de visite ou de supervision de la structure supervisée pour un suivi. Leur niveau de
mise en œuvre sera évalué lors des supervisions suivantes.

Un rapport sera élaboré par l’équipe de supervision selon le canevas proposé. Il sera partagé avec
les responsables des structures supervisées et la hiérarchie puis il sera archivé.

19.7.6La phase de suivi après la supervision


Le suivi après la supervision permet de maintenir un contact rapproché avec le supervisé, afin
d’aider ce dernier à mettre en œuvre le PRP, de suivre les progrès réalisés et de détecter les
difficultés éventuelles. Toutes les occasions et toutes les technologies doivent être utilisées pour
maintenir ce contact (téléphone, mail, rapports).

19.8 Rôles du supervisé et des superviseurs


19.8.1Rôles du supervisé
 Rassembler tous les documents nécessaires pour la supervision ;
 S’assurer de la disponibilité des ressources (humaines, matérielles) ;
 Restituer les conclusions de la supervision à ses collègues et collaborateurs ;
 Participer à l’élaboration et à la mise en œuvre du PRP.

19.8.2Rôles du superviseur
 Faire l’état des lieux des sites à superviser et l’actualiser ;
 Renseigner les outils de supervision tout en transférant les connaissances et les
compétences au supervisé ;
 Fournir les références documentaires et les directives ;
 Elaborer un PRP avec le supervisé ;
 Suivre les progrès de mise en œuvre du PRP.

19.9 Profil et qualités d’un bon superviseur


19.9.1Profil d’un bon superviseur
 Maîtriser les méthodes, techniques et outils de supervision ;
 Maîtriser les fondamentaux du PEV et de l’approche ACD ;
 Maîtriser les tâches et attributions du supervisé.

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19.9.2Qualités d’un bon superviseur
 Compétent, humble, intègre, honnête, flexible, ouvert d’esprit, clairvoyant, bon
meneur, sûr de lui, dynamique ;
 Savoir écouter, communiquer, motiver et persuader ;
 Promouvoir la communication effective et le travail en équipe ;
 Encourager le travail bien fait ;
 Être sensible aux contraintes et problèmes du supervisé ;
 Faire la différence entre l’individu et sa performance.

Le superviseur devra si possible, corriger immédiatement les insuffisances et résoudre sur place les
problèmes identifiés, élaborer avec le supervisé un plan de résolution des problèmes non résolus et
consigner les recommandations dans le cahier de supervision. Tous ces aspects devraient être revus
lors des supervisions ultérieures. La supervision doit être formative et peut être intégrée à la
supervision des autres programmes. Elle se fera à l’aide d’une grille de supervision harmonisée. Le
rapport écrit devra être fait après chaque supervision.

NB : Les recommandations et les instructions seront consignées dans le registre/cahier de


supervision et laissées au responsable de la structure supervisée.

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ANNEXES

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