Dissertation Poésie
Dissertation Poésie
Dissertation Poésie
Salomé réfère à un personnage biblique, une princesse juive quiexerce un charme tel
sur les hommes qu’ils sont prêt à tout faire, même provoquer la mort d’autruipour la
satisfaire. Cette image de la femme si envoûtante qu’elle en devient maléfique se
retrouveégalement dans « La Loreley », qui fait littéralement mourir d’amour le poète.
Par le biais de cesfigures féminines, Apollinaire peint là une dimension négative de la
femme, qui par sa séductionmène l’homme à sa perte.
A VOIR: CHATEABRIAND
Références littéraires:
L’Adieu est un poème d’Apollinaire en hommage à Victor Hugo et à sa fille Léopoldine: Hugo
pleure celle-ci dans le célèbre Demain dès l’aube, lui apportant ce “bouquet [...] de
bruyères en fleurs” (il est également composé pour Annie Playden: il s’agit donc de
chanter l’élégie face à un amour défunt)
Tradition:
1. Epigone, l'héritier des poètes romantiques
- La fuite du temps (une thématique commune de l’amour élégiaque)
Le pont Mirabeau:
→ Le thème du poème est celui de la fuite du temps, cher aux poètes depuis la Renaissance, ici
associé à l’eau qui coule. “Sous le pont Mirabeau coule la Seine”.
Dvlpt: L’amour semble certes figé dans l’éternité aux premiers abords (le pont formé par les
bras enlacés des amoureux est un symbole de stabilité, de permanence redoublé par le
présent d’éternité). Cependant, la comparaison avec l’eau du fleuve, la fuite du temps est
évoquée, et l’anaphore “l’amour s’en va” sonne comme un glas inéluctable.
Références littéraires:On peut aussi citer Lamartine “Le lac” dans les Méditations
poétiques, 1820 “l’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive; Il coule et nous
passons” IMP
- L’importance de l’automne
Les colchiques:
Le poète a choisi l’automne, paysage qui reflète bien son état d'âme mélancolique. Il fait un
lien entre sa vie amoureuse, son univers personnel et celui de la saison.
L’adieu:
→ L’automne, une fin en soi
Dvlpt (en considérant qu’il est adressé à Annie Playden): L'automne occupe une place
centrale et revêt une signification symbolique profonde “L’automne est morte souviens-
t’en”. Elle est souvent associée à la transition, à la fin des choses et à la mélancolie. C’est
le moment de passage entre l'été, symbole de la jeunesse et de la vitalité, et l'hiver, qui
évoque le froid et la mort. Il renforce ainsi l'idée de la fin imminente, celle de l'amour entre
Apollinaire et Annie Playden. L'image de l'automne mort rappelle la nostalgie des souvenirs
heureux qui se dissipent avec le temps qui passe.
Par ailleurs, il peut être interprété comme une métaphore de la vie elle-même: tout est
éphémère, destiné à se faner et à se terminer. L'automne est donc un rappel de la fugacité
de l'existence humaine, de la fragilité des relations et de l'inéluctabilité de la séparation.
Signe:
→ L’automne: une saison mentale
Dvlpt: Il s’agit certainement, de tous les poèmes d’Apollinaire, celui qui affirme le mieux la
relation particulière qui unissait le poète et la saison. Il tente de s’y définir, de donner les clés
de son être intime. C’est un je qui confie sa plainte, qui confie ses douleurs au temps “Tel
un noyer gaulé dit au vent ses douleurs”. Avec le verbe soumettre dans “Je suis
soumis au Chef du Signe de l’Automne”, il suggère l’idée qu’il est dominé par ce “Chef”,
qui n’est rien d’autre que l’Automne. Il revendique même, avec fierté, l'influence qu’exerce
sur lui la saison vécu plus comme un état d'âme que comme un moment de l’année “Mon
Automne éternelle ô ma saison mentale”.
Automne:
→ L’automne, un meurtrier de l’été
Dvlpt: Le distique final s’ouvre avec l’interjection exclamative “Oh!” qui fait de ce poème une
élégie. La plainte mélancolique atteint son paroxysme avec la répétition obsessionnelle du
terme autonome qui associe cette saison à la douleur du poète “l’automne l’automne a fait
mourir l’été”. Finalement, l’automne est le meurtrier de l’été, saison du bonheur et de
l’amour. Le passé composé insiste sur le caractère révolu de cette action: l’été est bien mort,
l’automne règle, faisant régner la mort de l’amour.
- La solitude et l’angoisse
A la Santé:
Contexte pour comprendre: Apollinaire a été enfermé dans la prison “La santé” pour avoir
été accusé d’avoir volé la Joconde. On le libère six jours plus tard, après l’avoir innocenté.
→ Un être sans vie
Dvlpt: Selon le poète, la prison est un lieu d’humiliation, où l’homme perd de son humanité
“Il a fallu me mettre à nu”. L’évocation de la nudité est renforcée par la description du
milieu carcéral “entre ces murs tout nus”. Finalement, les êtres qui y sont enfermés sont
sans vie. Cette idée est reprise au moment où il s’adresse à lui-même, se disant que celui lui
donne l’impression qu’il n’en sortira pas vivant “Guillaume qu’es tu devenu”. En effet, il a
pour seule compagnie, des mouches “Une mouches sur le papier à pas menus / Parcourt
mes lignes inégales”.
Dvlpt: Le poète souffre d’ennui, ce qui est marqué par les trois occurrences du verbe tourner
“Tournons tournons tournons toujours”. De plus, l’adverbe de temps “chaque matin”
illustre cet ennui marqué par de nombreuses répétitions et un manque d’inspiration: il ne sait
plus quoi écrire. Finalement, l’ennui est la pire des souffrances aux conséquences
désastreuses.
→ Le désespoir
Dvlpt: Une des premières conséquences de l’ennui est le désespoir. Il devient “un
prisonnier sans horizon”, “le quinz de la onzième”, il perd toute son identité.En effet, on
comprend bien que cette affirmation à base de chiffres constitue un repérage pratique, une
identification. Le système carcéral déshumanise au point de réduire à cette époque le
détenu à un simple numéro d'écrou. La conclusion apparaît dans la quatrième strophe “ce
désespoir [le] gagne”. Une angoisse plus profonde semble être le fil conducteur du poème
à savoir celle de la perte de la raison.
Dvlpt: A la dernière strophe le verbe passer est répété 3 fois, la négation reprise en tête de
vers confirme le caractère inéluctable de la rupture et la résignation du poète qui constate
son impuissance “Passent les jours et passent les semaines / Ni temps passé / Ni les
amours reviennent”. La reprise du premier vers du poème en conclusion “Sous le pont
Mirabeau coule la Seine” sonne comme une note cruelle: elle rappelle que la nature
continue de vivre tandis que l’image des amoureux figés dans leur regard aimant a disparu.
Zone:
→ Aux premiers abords complètement moderne, Apollinaire parle d’amour, celui qui le fait souffrir.
Il dit “L’amour dont je souffre est une maladie honteuse”, “Tu as souffert de l’amour à
vingt et à trente ans / J’ai vécu comme un fou j’ai perdu du temps” (rapidement: la fuite
du temps)
Signe:
→ La mélancolie
Dvlpt: Au travers du thème de l’automne célébré perce une mélancolie inhérente à la saison,
celle des amours mortes. Elle se trouve dans “je déteste les fleurs” où la fleur est
d’évidence la métaphore de la femmes. La souffrance d’aimer se traduisent par les vers “Je
regrette chacun des baisers que je donne / Tel un noyer gaulé dit au vent ses
douleurs”.
Automne:
Dvlpt: Un des thèmes de ce poème est la rupture amoureuse. Contrairement à la Chanson
du mal aimé où il la crie, ici c’est extrêmement discret. Certes il y a une forme de lyrisme
mais elle est très discrète: il n’y a pas la présence du sujet lyrique “je”. En effet, la seule
manifestation c’est l'interjection “Oh”.
Les cloches:
→ Un amour voué à l’échec
Dvlpt: Dès l’instant où l’amour entre la jeune fille et le tzigane (vu comme un voleur
d’enfants, un malfaiteur) s’est exprimé,il se révèle voué à l’échec. En effet, dans “Ecoute les
cloches qui sonnent”, les cloches sonnent le glas, avertissant la population d’un danger à
savoir la relation interdite du jeune couple.Toute la communauté se retourne ainsi contre
cette fille (même sa propre famille puisque l’on a “Et puis Gertrude ma cousine”) détruisant
de la sorte le couple “Tu seras loin Je pleurerai / J’en mourrai peut être”.
Cors de chasse:
Dvlpt: Dès le premier vers, le lecteur comprend les intentions d’Apollinaire. Il cherche à se
libérer d’une déception amoureuse “Notre histoire est noble et tragique”. Le fait d’avoir
utiliser l’oxymore montre bien que certes l’histoire d’amour vécu par le poète a été belle mais
elle n’en finit pas pour le moins tragique suite à la rupture.
- Le blason
1909:
Apollinaire fait le portrait d’une femme élégante qui se révèle etre atroce. Ainsi, il reprend un
genre à la mode en France dès le moyen âge dans la poésie médiévale à savoir le Blason.
4. Motifs traditionnels
- Des motifs bibliques
La chanson du mal aimé:
→ A travers une métamorphose du réel, Apollinaire fait une allusion très nette à la fuite de Moïse et
de son peuple.
Dvlpt: Une métamorphose du réel pour rendre compte de la psychologie du poète a lieu,
dans laquelle Apollinaire convoque la mère ouverte par Dieu lors de la fuite de Moïse et de
son peuple “Onde ouverte de la mer Rouge”. Par la suite, le voyou et par conséquent la
femme aimée correspond à celui qui est poursuivie “Lui les hébreux”, tandis que le poète
est le poursuivant de cette femme qu’il juge infidèle “Moi pharaon”.
Dvlpt: Au sens étymologique du terme, la passion amoureuse est désignée par la flamme,
celle qui brule de l’intérieur et torture. Ainsi, au cours de la seconde rencontre du poète avec
une femme qui se revele etre une prostituée, le poète va projeter sur l’univers extérieur toute
cette passion amoureuse qui fait souffrir avec "brûlant" et “feux”.
- Des mythes
La chanson du mal aimé:
→ Il convoque le personnage de Cupidon / du Dieu Amour pour faire part de sa souffrance amoureuse
→ La symbolique du Phénix
Dvlpt: Dans l’exergue qui précède le poème, il est suggéré que l’amour est similaire à la
résurrection du Phénix, qui renaît de ses cendres. Il s’agit d’un mythe dans lequel cet oiseau
fabuleux renaît de ses cendres sous forme d’un oisillon, comme Apollinaire le dit il est le
symbole de la “renaissance”. L’amour est éternel et se répète, c’est un thème universel qui
transcende le temps. “Que mon amour à la semblance / Du beau Phénix s’il meurt un
soir / Le matin voit sa Renaissance”
Les femmes:
→ La figure de l’effraie
Dvlpt: La figure de l’effraie, une espèce de chouette est convoquée dans ce poème “Mais
l’effraie ululant il trembla dans sa cage”. En fait, une croyance populaire considère cet
oiseau comme annonciateur de malheur, c’est bien le cas parce que sa simple présence
renvoie à une atmosphère de peur à laquelle le rossignol y est sensible puisqu’il “trembla
dans sa cage”.
Dvlpt: On retrouve le surgissement par le passé simple “survint” de créatures issues des
légendes germaniques à savoir “Le song Herr Traum” et “sa soeur Frau Sorge”
Tradition renouvelée:
1. De nombreuses références littéraires sont convoquées
pour être refusées
- Topos de la rencontre amoureuse (deux jeunes gens magnifiques
éperdument amoureux l’un de l’autre chez qui un coup de foudre naît après un échange de
regard intense)
La chanson du mal aimé:
→ Dans le cadre des cinq premières strophes, Apollinaire en errance dans les rues de Londres fera la
rencontre de deux personnes différentes. Mais étant en colère contre Annie Playden, il va les associer
à cet amour pour le dégrader.
Dvlpt: En premier lieu, le poète va faire la rencontre d’ ”un voyou qui ressemblait à mon
amour”. Dans la mesure où le poète est en colère contre Annie Playden, il va l’associer à
un malfaiteur. Ici, l’échange de regard est bel est bien présent, mais comme le dit le poète
“me fit baisser les yeux de honte”. L’auteur parlent d’un sentiment de honte car le voyou
n’est pas une femme mais un homme. A ce moment là, l’homosexualité était reprouvé et
condamnée par la famille, ainsi la liaison avec cette femme et le fait qu’il soit allé à Londres
pour la poursuivre suscite en lui un sentiment de honte. Il perçoit la situation comme
condamnable.
En second lieu, le poète fait la rencontre d’une femme qui se révèle etre une prostituée. Là
encore, le regard faisant partie du topos de la rencontre amoureuse puisque à l’issue de ce
dernier, aucun amour ne naîtra: elle lui jette “un regard d’inhumaine” (faisant écho au
voyou “qui sifflotait main dans les poches”). D’ailleurs l’adjectif inhumaine fait à nouveau
référence à la femme fatale.
Marizibill:
→ Une femme ni objet d’amour ni de désir
Dvlpt: Marizibill n’est ni un objet d’amour ou ce désir, contrairement à la plupart des autres
femmes qui forment une véritable trame lyrique majeure du recueil. On ne trouve aucune
expression de sentiments envers cette femme. On assiste simplement à une description des
activités de Marizibill et non pas ses éventuels attributs physique alors que la peinture des
appas d’une femme est extremement courante dans les autre spoèmes parlant de la femme
et de la poésie en générale. En effet, de son apparence on apprend uniquement qu’elle est
“tout mignonne”, sans que le poète ne manifeste réellement d’enthousiasme. On
remarquera d’ailleurs qu’il se place à distance , du moins dans les deux premières strophes
où l’emploi de la première personne du singulier est absent, ce qui est un indice de plus que
Marizibill n’est ni objet d’amour ni objet ni de désir.
En fait, par le biais du personnage féminim de Marizibill, Apollinaire cherche à montrer que
tout sujet peut devenir poétique. D’ailleurs, il met davantage en avant chez la prostituée son
côté triste et malheureux en décrivant sa lassitude et son alcoolisme et non pas le côté
débauché et condamnable qu’implique sa situation. Ainsi, il temps à colorer une humanité et
une certaine poésie chez une personne qui n’est pas reconnue et valorisée par la société.
De ce fait, le poème est reconnaissable comme une expression de la modernité.
→ La prostituée
Dvlpt: Marizibill est une femme bien ancrée au monde réel. Elle est en fait une prostituée, ce
qui fait d’elle un personnage singulier d’Alcools puisqu’elle ne va ni rendre fou les hommes,
ni les mener à leur perte. Au contraire, elle est traitée comme une marchandise “offerte à
tous”.
Ainsi, en convoquant une nouvelle image une nouvelle image de la femme, soit celle d’une
prostituée inspirant la pitié, Apollinaire introduit une certaine modernité poétique.
Symboliquement, la prostitution représente la dépravation, la débauche, et il est jusque là
rare que les poètes introduisent des notions considérées comme aussi peu poétiques, aussi
peu nobles dans leurs oeuvres.
1909:
→ La femme atroce
Dvlpt: Le poète se souvient d’une belle femme qu’il a croisé un jour, il la décrit. Mais ce
souvenir est ambivalent: tout en célébrant sa beauté, le poète avoue la timidité qu’elle lui
inspirait “Elle était si belle / Que tu n’aurais pas osé l’aimer”. Elle est même comparée à
un ange “Les yeux dansants comme des anges”. À partir de ce moment où il avoue ce
qu’il ressent envers elle, le poème bascule vers autre chose en prenant une tournure
sociale.
- La tradition bucolique
Automne:
→ Une poésie bucolique et pastorale
Dvlpt: En ce qui concerne le paysage, nous avons un paysan et son bœuf “[...] s’en vont
un paysan cagneux / Et son bœuf [...]”. Il convoque la tradition bucolique, avec une cadre
agréable, une campagne calme et paisible qui nous fait presque penser à l’eden. Dans ces
poésies là, nous avons ainsi toujours des paysages charmants donc en aucun cas un
paysage pauvre, “les hameaux pauvres”. Les bergers étaient très élégants et parlaient
d’amour dans un cadre idyllique. Mais, Apollinaire refuse toute cette tradition.
Les Colchiques:
→ Une fleure empoisonnée
Le colchique est la plante empoisonnée de Médée, la sorcière de Colchide, une fleur rose
ou violette très vénéneuse, qui pousse dans les prés.
Dvlpt: La femme fatale est un personnage type dans la mythologie, la littérature, la peinture,
le théâtre et le cinéma qui utilise son charme pour séduire et piéger un héros malchanceux.
Ici, le voyou incarne ce rôle, il va vers Apollinaire “Un voyou [...] vint à ma rencontre” , et
non pas l’inverse. Il a un regard aguicheur, qui veut séduire le poète en errance et en proie à
la souffrance “Et le regard qu’il me jeta / Me fit baisser les yeux de honte”. Ainsi, on
s’inscrit dans le motif de la femme fatale, celle qui envoute et qui conduit vers le mal.
- Le mythe d’Orphée
Les colchiques:
Dvlpt: Le premier vers de la dernière strophe “Le gardien du troupeau chante toute
doucement” convoque la figure d’Orphée, incarnation de la musique et de la poésie, tandis
que l’image de la femme aimée s’efface tout doucement du tableau, que toute vie quitte
aussi, puisque les vaches “lentes et meuglant” “abandonnent / Pour toujours ce grand
pré mal fleuri par l’automne”
Signe:
Dvlpt: L’épouse qui est convoquée “Une épouse me suit c’est mon ombre fatale” est soit une
allusion à la mort, soit le rappel d’Eurydice, l’amour qui inéluctablement débouche sur la
mort. Ainsi, sont liés l’amour et le poète sous la forme d’Orphée.
- Le personnage de Marianne
1909:
→ Représentation de la France idéale
Dans un premier lieu, Apollinaire fait le portrait d’une belle inconnue qui vient se fondre dans
l’image de Marianne “Elle avait un visage aux couleurs de France / Les yeux bleus les
dents blanches et les lèvres très rouges / Elle avait un visage aux couleurs de
France”.
- Le rossignol
Les femmes:
Dvlpt: Apollinaire convoque la figure du rossignol, qui est caractérisée par ses chants
mélodieux et que l’on associe à l’amour. Mais ici, “le rossignol aveugle essaya de chanter”,
toutes ses tentatives ont échoué.
Les colchiques:
Dvlpt: L'alexandrin liminaire “Le pré est vénéneux mais joli en automne” pose un horizon
d’attente qui sera immédiatement déçu: ce qui aurait pu constituer un second alexandrin est
coupé en deux vers égaux, de six syllabes chacun “Les vaches y paissant / Lentement
s’empoisonnent”. La promesse de régularité métrique est donc aussitôt rompue, tout
comme la référence à la tradition poétique française. Le sonnet n’aura donc pas lieu.
Automne:
Dvlpt: Le poète va convoquer la forme si célèbre du sonnet pour la refuser. C’est au service
de la nudité, de l’impression de pauvreté de ce poème. En effet il est constitué de deux
premiers tercet (caractéristiques du sonnet) mais il se termine par un distique. Finalement, il
refuse la tradition poétique, qui depuis la Renaissance déployait en quelque sorte tous les
avantages du sonnet.
Références littéraires: Par exemple, Louis Labbé dans Je vis je meurs, crie sa souffrance
dans un sonnet. Apollinaire dit non, il veut faire deux tercets uniquement, et un distique. IMP
- Le refus de la versification
Les colchiques:
Dvlpt: On retrouve dans ce poème, un certain nombre d'alexandrin, qui correspond alors au
vers noble. Cependant, on retrouve notamment (en exemple) un vers de 13 syllabes, à
savoir un blasphème.
Le pont Mirabeau:
Dvlpt: Le poète transforme la forme traditionnelle en disloquant le deuxième décasyllabes en
deux vers “Et nos amours / Faut t-il qu’il m’en souvienne”
Modernité:
1. Une innovation de la forme des poèmes
- Un refus de la structure traditionnelle
Zone:
→ La versification
Dvlpt: Du point de vue formel, il n’y a pas de versification, c’est un poème très long. Il refuse
dès le premier vers à se plier à la tradition étant donné qu’il est composé de 11 syllabes,
c’est alors un hendécasyllabes (en réalité peut être considéré comme un alexandrin si nous
supposons l'existence d’une diérèse dans le mot ancien). Le second vers est constitué de
16 syllabes tandis que le suivant de 17. De plus,Zone est un poème constitué de vers libres
étonnements longs.
Ainsi, avant même de se lancer dans la lecture du poème, on remarque son aspect peu
commun. D’abord, trois vers libres, désolidarisés les uns des autres s’ensuit une strophe de
trois vers puis une de huit vers et enfin une strophe de dix vers. Par cette disposition,
Apollinaire nous montre d’emblée qu’il s’affranchit des codes de la poésie classique.
→ Tout comme les peintres cubistes (par exemple Picasso), Apollinaire a choqué les contemporains.
Dvlpt: Le poème a été fortement influencé par le mouvement cubiste. En effet, Apollinaire
crée des images très visuelles, un tableau composé de fragments de ce qu’il perçoit en
déambulant dans les rues de Paris. L’absence de ponctuation renforce l’impression de
juxtaposition d’images “les prospectus les catalogues les affiches”, “les inscriptions
des enseignes et des murailles”, “Les plaques les avis”. Le lecteur est livré à lui-même,
submergé par ce patchwork d’images avec la liberté de trouver lui-même le rythme du
poème, tout comme le spectateur d’un tableau cubiste cherche lui-même l’angle par lequel
aborder le sujet de la toile.
→ Absence de ponctuation
Dvlpt: L’absence de ponctuation ôtée au dernier moment juste avant l’impression du recueil,
vient ajouter encore au bouleversement de la syntaxe: le rejet du verbe “y fleurit” dans “Le
colchique couleur de cerne et de lilas / Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là”, vient
contaminer le sens du verbe suivant. On se demande alors si ça serait les yeux de la bien-
aimée qui fleurissent en réalité.
Dvlpt: “A la fin tu es las de ce monde ancien” Alors que le registre semble lyrique puisque
le poème est centré sur ce que voit l’auteur et sur ses sentiments, l’emploi du tu marque une
rupture avec ce registre. Cependant, on remarque que ce pronom se confond avec le je
habituel car le tu désigne non pas un second personnage mais bien le poète qui s’adresse à
lui même. Cela nous évoque la différence de perspectives entre les sentiments du poète, ce
qui nous renvoie également au cubisme si cher à ce dernier.
Les femmes:
→ Un poème conversation
Dvlpt: Il s’agit d’un poème conversation dans la mesure où il mêle deux voix celle du poète
et des femmes. Il est donc très original ce qui révèle alors de la modernité dans lequel est
inscrit le recueil d’Apollinaire
Dvlpt: L’allusion à la tour Eiffel renvoie à une nouvelle forme d’art. Quand elle a commencé
à être rédigée, elle a soulevé une tempête de protestation à tel point que nous avons une
lettre ouverte signée par des artistes disant que c’est impossible, que Paris sera abîmée, on
profane la capitale. En fait, la tour Eiffel n’utilise pas le marbre étant un matériau noble mais
bien de la ferraille. Ça a beaucoup choqué, mais maintenant elle est conservée comme une
œuvre d’art. Ainsi, dès les premiers vers Apollinaire se place sous le signe de la modernité
notamment sur le plan artistique.
→ La machine volante
Dvlpt: Pour célébrer la modernité, il choisit la machine volante qui est l’aviation qui se
développe“Et tous aigle phénix et pihis de la Chine Fraternisent avec la volante
machine”. Cela correspond au vieux rêve de l’homme en antiquité. A travers l’éloge de
l’aviation, on sent cette célébration, cet hymne.
- La réalité quotidienne:
Zone: Il texte liminaire alors que ce n’était pas son intention première car il avait choisi la
chanson du mal aimé. A posteriori, il avait voulu placer son recueil sous le signe de la
modernité.
→ Les migrants
Dvlpt: Apollinaire porte un regard sur les migrants, or on sait que le phénomène migratoire
du XXe siècle était très important. “Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres
émigrants”. Ce regard sur les migrants est une caractéristique de la modernité à savoir
l’émigration économique. En fait, s’il y avait autant d’Irlandais aux Etats Unis c’était en raison
d’une terrible période de famine que traversait le pays.
→ L'ère industrielle
Dvlpt: Loin du “monde ancien”, Apollinaire évoque de nouveaux métiers qui se développent
dans le domaine de l'industrialisation, ce qui témoigne alors de la modernité de la capitale
qui voit défiler “quatre fois par jour” les parisiens de ce nouveau siècle. “Les directeurs,
les ouvriers et les belles sténo dactylographe”.
Dvlpt: Sur une longue strophe, Apollinaire s’exprime au sujet d'une rue professionnelle
(détaillée dans l’intitulé “L’industrialisation”) mais qui est également bruyante. “Une cloche
rageuse y aboie”, “à la façon des perroquets qui criaillent”. Par là, Apollinaire montre
qu’il s'intéresse à la réalité quotidienne plutôt qu’aux thèmes traditionnels associés à la
poésie (par exemple l’amour, le temps qui passe…). Le quotidien est lui aussi digne d'être
un sujet poétique.
1909:
→ Les ouvriers
Dvlpt: Apollinaire met en avant le monde ouvrier, par conséquent l’industrie par le vers
“J’aimais j’aimais le peuple habile des machines”
Dvlpt: Le poète est fasciné ainsi que curieux face à ce monde moderne “les prospectus
les catalogues les affiches”. Il est même surpris par cette abondance de nouveautés, de
modernité “il y a les journaux / Il y a les livraisons”, “mille titres divers”.
Dvlpt: Le style du poète narrateur de “Zone” apparaît relâché, avec un niveau de langue
familier “Tu en as assez”. Les images invoquées par le poète sont elle aussi banales et peu
ressemblantes à ce qu’on attend de la poésie traditionnelle “automobiles”, “hangars”,
“journaux”, “rue industrielle”
Marizibill:
→ Un langage populaire
Dvlpt: Dans son poème, Apollinaire utilise un langage plutôt populaire comme le montre
“trottoire” qui renvoie à l’expression “faire le trottoire” , ou encore les termes “mettre sur la
paille” et “maquereau” qui appartiennent eux aussi à un langage du registre plutôt familier,
donc rarement utilisé dans les poésies conventionnelles. De même, cette modernité apparaît
dans le titre du poème “Marizibill” qui est une contraction du prénom Marie-Sybille.
Automne:
Dvlpt: Apollinaire nous propose un poème apparemment extrêmement pauvre et nu. Mais
c’est au service de son importance. En fait, il ne veut pas la crier cette souffrance mais
simplement la chantonner. Certes le lexique est pauvre mais en même temps du point de
vue de la mélodie, les sonorités sont lourdes et laides “cagneux”, “vergogneux”. Tout a été
volontaire de la part du poète afin d’exprimer sa pauvreté intérieure.
Les colchiques:
→ La diction
Dvlpt: Apollinaire recours à des assonances qui freine la diction. Dans “le pré est vénéneux
mais joli en automne”, on doit prononcer 4 (é) à la suite, dont un hiatus, contraire à la règle
de la versification classique.
Les femmes:
→ La diction
Dvlpt: Apollinaire a recours à un hiatus dans le verbe ululer dans “Mais l’effraie ululant il
trembla dans sa cage” rendant ainsi la lecture de ce vers désagréable. Malgré sa prohibition
pour des raisons d’euphonie, Apollinaire l’utilise pour renforcer le caractère désagréable et
disgracieux de la chouette. Le hiatus étant contraire à la règle du versification classique, il
témoigne de la modernité du poème.
De plus, on retrouve a notamment la présence d’un lexique tout à fait quotidien “poêle”,
“cousent”, “eau du café”, “brode” .
- La forme
Marizibill:
→ La narration
Dvlpt: La poésie est conventionnellement reconnue comme un genre littéraire qui ne conte
pas réellement une histoire, qui est plutôt l’expression de sentiments ou de concepts assez
abstraits . Pourtant celui-ci est sans aucun doute un poème narratif