Droit de La Communication
Droit de La Communication
Droit de La Communication
Introduction
Il y a certainement une part d'innovation, de créativité, de création artistique
dans les messages publicitaires et promotionnels classiques ou aujourd'hui en ligne.
Mais cet univers de la communication au sens large, qui regroupe toutes les formes de
messages (publicité commerciale, publicité institutionnelle, messages promotionnels,
offres en ligne, brochures, communication financière...), s’inscrit dans un monde régi
par des lois, par des règles dont les grands principes protègent les créateurs, les
annonceurs, mais également les consommateurs.
La mondialisation du commerce et de la communication, le développement de
nombreuses techniques ou de médias nouveaux, en particulier avec Internet, la «
judiciarisation » de la société, ont contribué à rendre encore plus complexe les
démarches à suivre, les codes à respecter lorsqu'on souhaite communiquer, par
exemple pour lancer au plan mondial des campagnes de publicité.
Dans le cadre de cet enseignement, nous allons nous évertuer à aborder des
notions complexes telles que l’encadrement normatif global de la communication où la
protection des textes, des illustrations, du son et des signes distinctifs sera examinée.
D’autres thématiques telles que la création d’un magazine de marque, le texte,
l’illustration photo et la création publicitaire retiendront notre attention.
Ici, nous allons examiner le cadre légal lié au concept du droit d’auteur (section
1), aux droits voisins (section 2), et la protection des signes distinctifs (section 3).
Pour être protégée par le droit d'auteur, une création doit être originale et
matérialisée. Si ces deux conditions sont remplies, la création bénéficie des droits sans
qu'aucune formalité ne soit requise.
Pour être protégée par le droit d'auteur, la création doit être le résultat d'un
processus intellectuel original par lequel un auteur marque « de sa patte » sa création.
L'originalité correspond à l'expression de la créativité d'un auteur. Elle s'oppose à la
banalité. L'originalité est une notion subjective. Elle est appréciée au cas par cas par
les juges.
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B- La matérialisation d'une œuvre de l'esprit
Pour être protégée par le droit d'auteur, la création doit être concrétisée. La
création est concrétisée dès lors qu'elle est perceptible, que ce soit par des éléments
visuels, graphiques, sonores ... En revanche, l'idée à l'origine de la création
matérialisée, aussi novatrice et géniale soit-elle, n'est pas protégée par le droit d'auteur.
Une œuvre n'a pas besoin d'être achevée pour être protégée par le droit d'auteur. Elle
est protégée en cours d'élaboration si elle a suffisamment pris forme pour être
perceptible de tous.
A- Le droit patrimonial
B- Le droit moral
Le droit moral est attaché à la personne de l'auteur, et non à celui qui exploite la
création. Le titulaire des droits sur une œuvre de l'esprit est son créateur, sauf
dérogation dans le cas d'une œuvre collective. L'auteur est, sauf preuve contraire, celui
sous le nom duquel l'œuvre est divulguée publiquement. Les contributions
intellectuelles d'un salarié à l'entreprise sont nombreuses. Le fait qu'un salarié soit
rémunéré pour son travail ne signifie pas que l'entreprise devient propriétaire des droits
intellectuels sur son œuvre. Un salarié qui crée, ponctuellement ou régulièrement, dans
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le cadre de son travail (graphiste, rédacteur, dessinateur ...), reste l'unique titulaire des
droits sur son œuvre (droit moral et droit patrimonial). L'entreprise doit conclure avec
lui un accord précis pour obtenir le droit d'exploiter ses créations. Par ailleurs, une
entreprise peut faire appel à un auteur indépendant pour créer du contenu (texte et
images) pour ses supports de communication. Elle doit, de la même manière qu'avec
l'un de ses salariés, obtenir son accord pour exploiter son œuvre.
L'œuvre collective est créée par plusieurs auteurs sous la responsabilité d'une
personne (physique ou morale). Dans le cas d'une œuvre collective, la contribution des
auteurs se fond dans l'ensemble réalisé. L’œuvre est, par la suite, divulguée sous le
nom de l'entreprise qui a pris l'initiative de sa création. La loi considère qu'il est
impossible d'attribuer à chacun un droit distinct sur l'œuvre collective. C'est pourquoi,
par dérogation, les droits naissent directement sur la tête de celui qui a pris l'initiative
de créer l'œuvre. Théoriquement, chaque auteur qui participe à la création d'une œuvre
collective conserve le droit d'exploiter séparément sa contribution personnelle, si elle
est individualisable. Cette exploitation ne doit toutefois pas porter atteinte à la
diffusion
de l'œuvre collective. En pratique, l'entreprise veille à obtenir l'exclusivité des droits
sur chacune des contributions, de façon à éviter leur exploitation individuelle.
L'exploitation d'une création doit être acceptée par l'auteur. Par exception, la
transmission des droits est automatique. L'autorisation de l'auteur est nécessaire pour
toute exploitation de son œuvre. Il faut donc obtenir l'accord préalable de l'auteur. Plus
précisément, il faut que l'auteur transmette en tout ou partie ses droits de propriété
intellectuelle sur ses créations. Le plus souvent, deux contrats coexistent:
- un contrat de travail ou de prestation de service,
- un contrat de cession des droits intellectuels de l'auteur.
L'autorisation doit être écrite et préalable à l'exploitation et préciser la ou les
contributions objet(s) de la cession, délimiter les droits cédés, leur étendue, la durée,
les modes d'exploitation autorisés et la zone géographique concernée En revanche, le
contrat ne peut pas porter sur le droit moral de l'auteur. L'entreprise doit exploiter
l'œuvre sans la transformer et créditer l'auteur à chaque exploitation.
La loi prévoit par dérogation des créations pour lesquelles les droits
patrimoniaux sur l’œuvre sont automatiquement transmis à l’entreprise. Dans tous les
cas, l'auteur conserve ad vitam aeternam son droit moral.
Un logiciel original est une œuvre de l'esprit protégée par le droit d'auteur. Le
créateur d'un logiciel est donc titulaire des droits patrimoniaux et moraux sur celui-ci.
Par exception, le droit d'exploiter (droit patrimonial) un logiciel créé par un salarié
dans le cadre de son travail et d'en tirer profit est automatiquement transmis à
l'employeur. Le salarié et l'employeur peuvent néanmoins en décider autrement par
une clause dérogatoire au contrat de travail. En l'absence de cette clause, le logiciel
appartient à l'entreprise.
Un journaliste, permanent ou pigiste, est le plus souvent salarié d'une entreprise
de presse. L'objet de son contrat de travail est la création d'œuvres de l'esprit (articles
ou photos) pour le compte de l'entreprise de presse. Le journaliste est donc à la fois
salarié et auteur. Le droit d'auteur des journalistes présente des spécificités dans la
mesure où un journal est une œuvre collective. Le journal est la propriété de son
éditeur, qui bénéficie de droits sur l'ensemble réalisé. Le contrat de travail d'un
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journaliste professionnel ne fait pas exception aux règles du droit de la propriété
intellectuelle. L'éditeur doit conclure un accord explicite avec lui pour obtenir le droit
d'exploiter ses contributions. Les tribunaux ont reconnu à l'éditeur un droit de première
publication: la conclusion d'un contrat de travail avec un journaliste l'autorise à la
première publication de son œuvre (texte, photo). Toute nouvelle utilisation par
l'entreprise de presse nécessite un nouvel accord. Le développement d'Internet a
favorisé les litiges. Les journaux ont rapidement pris l'initiative de mettre en ligne sur
leur site internet l'article paru dans l'édition papier du jour. Les tribunaux ont rappelé à
de nombreuses reprises qu'un éditeur n'a pas le droit d'utiliser le travail de ses
journalistes après la première publication, sans un nouvel accord. La solution était la
même pour la mise en ligne de l'article sur la version électronique du journal ou sa
publication dans un autre titre appartenant au même éditeur.
Le 12 juin 2009, l'adoption de la loi Hadopi a bouleversé un système jusque-là
constant. Le nouveau système est fondé sur une transmission automatique et exclusive
des droits d'auteur d'un journaliste à son employeur par la conclusion du contrat de
travail. Dorénavant, un journaliste n'est plus attaché à un seul support, mais à tous
ceux déclinés par l'éditeur. L'éditeur n'est plus contraint d'obtenir une autorisation pour
chaque nouvelle diffusion dans un autre titre ou sur Internet. Cette diffusion englobe
toutes les déclinaisons papier (numéros spéciaux) et numériques (site internet,
newsletter, site wap...), quel que soit le mode de consultation de l'œuvre
(téléchargement, disponibilité directe ...).
Toute utilisation d'une œuvre qui n'est pas autorisée par son auteur ou les
titulaires de ses droits (héritiers, ayants-droits) est une contrefaçon. La contrefaçon fait
l'objet de sanctions civiles et pénales. La contrefaçon est un délit pénal. La loi
sanctionne le délit de contrefaçon d'une peine d'emprisonnement d'une durée pouvant
aller jusqu'à trois ans et d'une amende pouvant atteindre 300 000 euros. Le tribunal
peut également ordonner la confiscation :
- de tout ou partie des recettes résultant de l'infraction,
- des objets et exemplaires contrefaisants,
- du matériel qui a permis de réaliser le délit (ordinateur, photocopieur.)
Le responsable de la contrefaçon encourt également des sanctions civiles. L'auteur
peut toujours choisir de ne pas porter l'affaire devant une juridiction pénale mais
simplement d'obtenir des dommages et intérêts devant une juridiction civile.
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- aux chaînes de télévision et stations de radio.
La protection légale des droits voisins est temporaire. La durée de protection est
de 50 ans court à compter du 1er janvier de l'année civile:
- de la première interprétation de l'œuvre (pour les artistes interprètes) ;
- de la première fixation de l'enregistrement (pour les producteurs de musique et de
film);
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- de la première communication au public des programmes (pour les TV et radios).
Les signes distinctifs sont des moyens phonétiques ou visuels qui permettent la
reconnaissance publique d'une entreprise. Il s'agit de la marque, du nom commercial,
de la dénomination sociale et de l'enseigne.
Une marque est un signe distinctif déposé qui permet au consommateur de
distinguer un produit ou du service d'une entreprise de celui proposé par ses
concurrents. La marque peut être matérialisée par un mot, une expression, des sigles/
logos, des dessins, des sons, des chiffres, couleurs ou même des formes. La marque
constitue la garantie pour le consommateur de l'origine du produit ou du service. Un
signe doit être enregistré pour être protégé à titre de marque. Un signe doit remplir des
conditions pour être valablement déposé à titre de marque.
Les marques sont classées par catégories selon la nature des biens ou services
qu'elles désignent. Ces catégories sont appelées « classe de produits et services ». Le
choix des classes s'opère lors du dépôt de la demande d'enregistrement d'une marque.
Les produits et services sont répertoriés par affinité en 45 classes (34 classes de
produits, 11 classes de services).
Un signe ne doit pas être exploité par autrui pour être valablement déposé à titre
de marque. Le Tribunal apprécie le risque de confusion entre deux entreprises qui
exploitent une même marque. Il est interdit de déposer comme marque un terme
exploité comme nom d'une société.
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C- Le dépôt de la marque
Toute personne, physique ou morale, peut déposer une marque. Elle peut le
faire directement ou par l’intermédiaire d'un mandataire (conseil en propriété
industrielle ou avocat). L'Institut national de la propriété industrielle (INPI) est
l'organisme public chargé de gérer en France les titres de propriété industrielle, dont
les marques font partie.
L'INPI gère les dépôts de demande d'enregistrement et délivre les titres de propriété
industrielle: brevets, marques, dessins et modèles.
Il est interdit de déposer comme marque des mots ou signes susceptibles de tromper le
public sur:
- la nature,
- les caractéristiques ou la provenance du produit ou service qu'il identifie.
Exemple: « soyeux » pour désigner des vêtements en nylon. Il est interdit de déposer
comme marque des mots ou signes qui décrivent le produit ou service qu’ils
identifient.
Exemple: « mille feuilles » pour désigner une pâtisserie.
Il est interdit de déposer comme marque des mots ou expressions contraires à l'ordre
public ou aux bonnes mœurs.
Exemple: slogan raciste.
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Il est interdit de déposer comme marque certaines armoiries publiques, drapeaux ou
autres signes officiels. L'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)
détient la liste.
Il est interdit de déposer comme marque une appellation d'origine (nom réglementé et
contrôlé de la zone géographique dont provient le produit répondant à des
caractéristiques spécifiques).
Exemple: « Bourgogne ».
Le signe envisagé ne doit pas porter atteinte au nom, à l’image ou à la renommée d'une
collectivité territoriale.
Toute utilisation d'une marque sans autorisation du titulaire est une contrefaçon.
Il s'expose à des sanctions pénales et civiles. La contrefaçon est un délit puni de quatre
(4) ans d'emprisonnement et/ou 400 000 euros d'amende. Le tribunal peut ordonner,
par ailleurs, l’interdiction de poursuivre la contrefaçon, la confiscation des produits
contrefaisants et, éventuellement, la publication de la décision de justice.
En outre, le tribunal alloue des dommages et intérêts à la victime pour
l’indemniser:
- du manque à gagner qu'elle subit éventuellement à hauteur de la proportion du
chiffre d'affaires dont elle est privée à cause de la contrefaçon; concrètement la
victime rapporte la preuve par tous les moyens de cette perte (chiffre d'affaires,
comparaison de l’évolution de ses parts de marché sur plusieurs années,
rapprochement avec ses dépenses publicitaires, coût de création et de promotion
de la marque ...) ;
- de l'atteinte à son image;
- de son préjudice moral.
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La dénomination sociale, le nom commercial et l'enseigne sont des signes
distinctifs de chaque entreprise. L'usurpation de ces différents signes par une
entreprise, concurrente ou non, est sanctionnée par une action en justice en
concurrence déloyale et/ou parasitaire. La victime de cette usurpation doit en rapporter
la preuve, ainsi que celle des conséquences négatives sur ses activités pour être
indemnisée.
Un concept s'apprécie comme une vue de l'esprit, l’idée que l'on se fait d'une
chose. Un magazine de marque est un outil marketing. C'est pourquoi la reprise de son
concept par un tiers, concurrent ou non, s'examine plus volontiers comme celle d'une
idée publicitaire. Dans la vie des affaires, les idées ont bien souvent une véritable
valeur économique. Il s'ensuit que leur circulation peut causer à l'entreprise un réel
préjudice. Cette reprise fautive d'une idée ou d'un concept n'est donc pas sans risque de
sanction.
La copie d'une création protégée par le droit d'auteur est une contrefaçon.
Toutefois, le concept d'un magazine de marque est juridiquement considéré comme
une simple idée. Il ne remplit pas les conditions nécessaires à sa protection par le droit
d'auteur.
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condamnée en justice à verser des dommages et intérêts à son concurrent pour réparer
le préjudice qu’il subit. La concurrence déloyale suppose l'existence d'un
comportement fautif qui cause un préjudice à un concurrent. Ce préjudice peut être
moral (atteinte à l'image de marque de l'entreprise) et/ou économique (détournement
de clientèle, baisse du chiffre d'affaires). La reprise d'une idée ou du concept d'un
concurrent est fautive si elle entraîne une confusion entre les concurrents.
Le concept d'un magazine de marque s'entend de la ligne éditoriale du futur
support mais aussi de sa conception graphique. C'est pourquoi, on considère qu'une
entreprise se place dans le sillage de son concurrent en reprenant les éléments
graphiques de son support et en adoptant une ligne éditoriale proche. Si ces
agissements créent une confusion entre les deux, il s'agit alors d'une forme de
concurrence déloyale qualifiée de concurrence parasitaire.
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impérativement border dans le temps et dans l'espace la nature des droits cédés et
l'exacte utilisation qui va en être faite (liste des supports et utilisations autorisées).
Si le titulaire des droits sur une création graphique l'exploite dans un cadre qui n'est
pas expressément autorisé par le graphiste, ou au-delà de la limite de temps prévue par
le contrat, il se rend coupable de contrefaçon.
En toute hypothèse, la cession des droits sur une création ne vaut pas accord de
les décliner à l'envie.
Il s'agit d'un document qui contient les caractéristiques des différents signes
distinctifs qui constituent l'identité visuelle d'une entreprise (forme des caractères,
code couleurs, supports, mise en page, logo ...) et l'ensemble des règles de leur
utilisation. La charte graphique garantit l'unité de la communication visuelle de
l'entreprise.
Le graphiste reste titulaire de tous les droits qu'il n'a pas cédés expressément à
l'entreprise. C'est pourquoi il est indispensable que l'entreprise veille à négocier avec
lui:
- la liste exacte des droits dont elle souhaite faire l'usage,
- la liste des exploitations envisagées (supports publicitaires, site internet,
documents commerciaux ...) ,
- la durée de l'accord.
À défaut, l'entreprise encourt un risque judiciaire. Les exemples de sanctions
sont nombreux. La cession des droits d'auteur ne se présume pas. Elle doit être
préalable, écrite et précise. Le versement d'une rémunération à un auteur ne prouve pas
son accord d'utiliser ses créations.
Paragraphe 2 : Le logo
Paragraphe 3 : La maquette
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maquette d'un journal bénéficie de droits d'auteur dès lors qu'elle est originale et a pris
forme. Aucune formalité préalable n'est donc nécessaire.
Par ailleurs, elle est susceptible de bénéficier d'une protection complémentaire
par le dépôt d'un dessin ou modèle. Un dessin (2 dimensions) ou modèle (3
dimensions) protège l'apparence visuelle d'un produit (lignes, contours, couleurs,
formes ...), sous réserve qu’il se distingue par une forme, un aspect extérieur qui lui
donne une apparence exclusive et inédite.
La protection spécifique des dessins et modèles, accordée par l'enregistrement
auprès de l'Institut National de la Propriété Industrielle, offre à son titulaire un
monopole d'exploitation sur le territoire français pour une durée minimale de 5 ans,
renouvelable par tranche de 5 ans, jusqu'à une période maximale de 25 ans.
Un créateur cède un produit fini- logo, charte graphique, maquette, etc. Souvent
sur commande d'une entreprise, mais pas l'expertise technique et les outils techniques
qui ont servi à sa création: les codes sources. Livrer les codes sources permet à
l'entreprise, à partir de ce premier travail, de modifier les créations à sa guise, d'en
créer ou faire créer par d'autres de nouvelles.
Les codes sources permettent donc la création de nouvelles exploitations. Dès
lors, les posséder pose la question du droit de s'en servir, puisque chaque création
nécessite la cession des droits d'auteur correspondant aux exploitations envisagées, les
droits étant clairement définis et limités à un usage précis et la rémunération fixée en
conséquence. Si un graphiste vend à son client une création graphique déterminée et
les droits d'exploitation qui vont avec, il n'autorise pas pour autant l'exploitation des
codes sources. Qu'une entreprise possède, ou non, les codes sources d'une création,
elle ne peut s'en servir sans l'autorisation de son auteur.
Chapitre 3 : Le texte
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Il s'agit d'une communication caractérisée par des contenus écrits et structurés
(titres, chapeaux, intertitres, articles, légendes). Dans le cas d'un support télévisuel et
multimédia (film), la parole est structurée et hiérarchisée, quelle que soit la méthode
employée (montage, texte écrit à l'avance ...). La réalisation d'un magazine de marque
par une agence de communication a pour conséquence de l'investir des droits d'auteur
sur cette création.
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Le contrat qui lie l'agence à ses salariés doit lui permettre d'utiliser librement
leurs contributions individuelles. L’entreprise n'y joue aucun rôle. À défaut, l'agence
est obligée de limiter à son tour la portée de l'autorisation qu'elle accorde à l'entreprise.
Dans l'hypothèse où une entreprise fait appel à des auteurs indépendants pour
rédiger les textes du magazine, elle doit distinguer la prestation de service (rédaction
des articles) de la cession de droits. En pratique, cette distinction est particulièrement
visible pour la rémunération. Le principe de rémunération des droits d'un auteur,
différente de celle de sa prestation effective (la première peut être versée sous forme
d'honoraires de droits d'auteur et la seconde d'un salaire), est d'être proportionnelle aux
gains rapportés par l'exploitation de l'œuvre.
Exemple: Un écrivain touche un pourcentage du chiffre d'affaires généré par la vente
de son livre.
Dans le cas de la rédaction de texte pour un magazine de marque dont la
distribution est généralement gratuite, la rémunération est par exception forfaitaire. La
pige est la rémunération à la tâche d'un journaliste indépendant (au nombre de signes,
de lignes, de feuillets ...). Elle est obligatoirement versée sous forme de salaire et non
de droits d'auteur. Le pigiste bénéficie des prestations chômage, maladie, maternité,
retraite, formation et congés payés.
Toute nouvelle exploitation de l'article nécessite l'accord du pigiste. Lorsqu'un auteur
indépendant payé à la pige est employé de façon régulière par une entreprise, il est
alors présumé salarié à durée indéterminée. C'est pourquoi, la pige est uniquement
envisageable pour les auteurs auxquels l'entreprise fait appel ponctuellement.
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