Les Voies de Transit Du Commerce Armenien
Les Voies de Transit Du Commerce Armenien
Les Voies de Transit Du Commerce Armenien
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ARMÉNIE EN TRE ORIENT ET OCCIDENT
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ARM ÉN I E EN TRE ORIE N T ET OC C IDE N T
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Le traité de 1667 obligeait les Arméniens à transporter toute leur soie brute en
Russie ou, à travers la Russie, vers l'Europe. Mais cette obligation ne fut jamais
respectée. Les négociants arméniens avaient surtout besoin de multiplier les
possibilités de transit et voulaient éviter d'être tributaires d'une seule route. C'est ce
qui explique, en contradiction avec les termes du traité passé avec les autorités
russes , que le 22 juin 1688 xoja P'anos signa un contrat avec la East-Indian
Company qui ouvrait aux Arméniens l'itinéraire maritime des Indes vers l'Europe l9,
même si ceux-ci continuaient à employer les grandes voies commerciales
traditionnelles d' Asie Mineure, de loin les plus courtes, mais non sans danger.
D ' après Petros Petik', diplomate catholique qui joua un certain rôle dans le
mouvement de libération arménien, il était possible de parcourir la distance entre la
Perse et l' Europe à travers l'Empire ottoman en près de trois mois, alors qu'il en
fallait quatre à cinq en passant par Moscouzo.
À plusieurs reprises, les autorités russes posèrent des ultimatums aux
négociants arméniens pour les contraindre à exporter la soie brute exclusivement
par la Russie, au détriment des voies ottomanes, mais ces efforts restèrent vains21•
Tout en étant informés de l'activité des négociants arméniens, qui continuaient à
faire transiter la majeure partie de leurs soies par l'Empire ottoman, les Russes
cherchaient d'autres moyens d ' attirer les capitaux arméniens dans le circuit
économique de leur pays. Le tsar Pierre le Grand octroya ainsi nombre de privilèges
à certains négociants. Celui qu'il donna le 28 janvier 1717, à Amsterdam, en faveur
des frères Petros, Abraham et Safai' Abroyanc', négociants arméniens de Smymezz,
visait à attirer ces richissimes personnages sur le marché russe. Il avait fait de même
avec un certain Merkul Alazarian (Aghazarov), en août 1712, en invitant celui-ci,
alors établi à Amsterdam, à s'installer, avec les membres de sa famille, à MoscouzJ.
Les privilèges octroyés aux Arméniens par les autorités russes, ainsi que la
situation politique et économique instable de la Perse dans les années 1720-1750
incitèrent nombre de riches négociants à quitter ce pays et à s'établir définitivement
en Russie, avec leurs capitaux. Quelques-uns d'entre eux prirent une part active dans
le développement de l'industrie russe naissante.
À partir de la fin du xvme siècle, le capital arménien commença à perdre ses
positions dans les différentes parties du monde. Sans doute faut-il attribuer ce
phénomène au développement des relations commerciales internationales, qui
obligea les États d' Occident à organiser à leur tour leur négoce extérieur sur des
bases beaucoup plus solides. Dans ces conditions, les négociants arméniens, privés
de la protection d'un État, n'étaient plus en mesure de soutenir la concurrence.
ÉLISABETH TADJIRIAN
& MÉROUJAN KARAPÉTIAN
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