Induction

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Lycée Jean Bart Physique-Chimie MPSI – MP

Essentiels de MPSI
Induction – Forces de Laplace
1- Notion de champ magnétique
Le champ magnétique en un point M , noté B(M
⃗ ) se définit par son action sur une particule ponctuelle de
charge q qui passe au point M , animée d’une vitesse ⃗v : elle subit de la part du champ magnétique la force
de Lorentz :
F⃗ = q⃗v ∧ B(M
⃗ )
Ce champ magnétique s’exprime en Tesla, avec 1 T = 1 kg · s−2 · A−1 . Un champ magnétique est créé par
un aimant ou bien par un circuit parcouru par un courant électrique.

⋆ Définitions
• Une ligne de champ d’un champ vectoriel A
⃗ est une ligne qui est tangente au vecteur A(M
⃗ ) en chacun de
ses point M .
• Un champ est dit stationnaire quand, en tout point M , il la même valeur à tout instant : il ne dépend pas
du temps t.
• Un champ est dit uniforme quand, à tout instant t, il a la même valeur en tout point M .

Le moment magnétique d’une spire plane de surface S et parcourue par un courant I se défini par :
⃗ = IS
M ⃗ = IS⃗n

avec ⃗n le vecteur unitaire dont la direction est orthogonale au plan de la spire et dont le sens est lié au sens
conventionnel positif du courant par la règle de la main droite. La norme du moment magnétique s’exprime
en A · m2 .

Remarques :
1 Le moment magnétique d’une bobine (assimilée à un ensemble de spires) est la somme vectorielle des

moments magnétiques des spires.
2 La notion de moment magnétique s’applique aussi aux aimants : l’aimantation d’un aimant est le moment

magnétique par unité de volume et s’exprime donc en A · m−1 .

2- Actions d’un champ magnétique


On cherche à caractériser l’action d’un champ magnétique extérieur sur un
circuit électrique parcouru par un courant i. Le champ magnétique n’étant pas
nécessairement constant sur tout le circuit, on commence par déterminer la
⃗ de ce circuit. Cette force
force élémentaire subie par un élément infinitésimal dℓ
élémentaire, appelée force de Laplace élémentaire, est donnée par :

df⃗L = dq ⃗v ∧ B ⃗ ∧B
⃗ = i dℓ ⃗

Remarques :
1 Attention, la vitesse qui apparaît dans cette expression n’est pas la vitesse du conducteur, mais la vitesse

dq ⃗ = ⃗v dt, il vient bien i dℓ
⃗ = dq ⃗v .
des porteurs de charge dans celui-ci. Par définition i = et comme dℓ
dt
2 On entend par champ magnétique extérieur que ce champ n’est pas créé par le courant passant dans le

circuit étudié mais par un dispositif extérieur, non étudié.

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a. Cas d’une barre en translation

Un tronçon de conducteur rectiligne M N parcouru par un courant d’intensité i, comptée positivement de


M vers N , et plongé dans un champ magnétique extérieur uniforme B
⃗ subit la force de Laplace :

f⃗L = iM⃗N ∧ B

Si le tronçon M N a un mouvement de translation de vitesse V ⃗ dans un référentiel R, la puissance de la


force de Laplace dans ce référentiel est :
P(f⃗L ) = f⃗L · V

Remarques :
1 La force de Laplace se calcule en additionnant les forces élémentaires sur tous les éléments infinitésimaux

entre M et N
2 La norme de cette force est proportionnelle à l’intensité du courant et à la norme du champ magnétique.

La force change de sens si le courant change de sens, ou si le champ magnétique change de sens.
3 La puissance de la force de Laplace n’est pas nécessairement nulle (à l’inverse de la force de Lorentz) :

cette force peut apporter ou prendre de l’énergie à un conducteur parcouru par un courant électrique en
mouvement dans un champ magnétique.

b. Cas d’une spire en rotation

Une spire de conducteur caractérisée par son moment magnétique M


⃗ et plongée dans un champ magnétique
extérieur uniforme B subit le couple de Laplace :

⃗ΓL = M
⃗ ∧B

⃗ dans un référentiel R, la puissance de l’action mécanique


Si la spire est en rotation à la vitesse angulaire Ω
de Laplace dans ce référentiel est :
PL = ⃗ΓL · Ω

Remarques :
1 L’expression de ce couple s’obtient en considérant une spire rectangulaire et en calculant le moment de la

force de Laplace sur chaque tronçon de spire.
2 Ce couple change de sens si le courant i change de sens ou si le champ magnétique change de sens. Il tend

à aligner le vecteur surface de la spire avec le champ magnétique.
3 Par analogie entre les spires et les aimants, le couple magnétique exercé par un champ magnétique extérieur

⃗ sur un aimant de moment magnétique M
B ⃗ tend à aligner le vecteur M
⃗ sur le vecteur B.

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3- Lois de l’induction
Soit une spire plane de forme quelconque placée dans un champ magnétique uniforme B. ⃗ On suppose
qu’un sens positif conventionnel pour le courant circulant dans la spire a été choisi. Par définition, le flux
magnétique traversant la spire est :
Φ=B ⃗ ·S

avec S
⃗ le vecteur surface de la spire. Le flux magnétique est une grandeur algébrique : son signe dépend du
choix d’orientation de la spire et il est changé en son opposé si le champ magnétique change de sens. Il est
positif si les vecteurs B
⃗ et S
⃗ sont dans le même sens.

Remarques :
⃝1 Le flux magnétique à travers une bobine est égal à la somme des flux magnétiques à travers chacune de
ses spires.
⃝2 Un flux magnétique s’exprime en Weber, de symbole Wb avec 1 Wb = 1 T · m2 = 1 m2 · kg · s−2 · A−1

Loi de Faraday :
Une variation du flux magnétique Φ à travers un circuit provoque l’apparition d’un courant induit dans
celui-ci. Ce courant induit est égal à celui que produit un générateur fictif dont la force électromotrice e,
appelée force électromotrice induite (f.é.m. induite), est donnée par la formule :


e=−
dt

Remarques :
⃝1 La f.é.m. induite e est comptée positive dans le sens conventionnel positif du courant (convention généra-
teur).
⃝2 La condition pour voir un phénomène d’induction dans un circuit est que le champ magnétique «traversant
le circuit» varie dans le temps. Cette variation peut avoir deux causes :
• le circuit est plongé dans un champ magnétique variable,
• le circuit se déplace dans un champ magnétique.
⃝3 Dans le cas d’un conducteur en mouvement dans un champ magnétique, la loi de Faraday est valable si :
• le conducteur constitue un circuit à travers lequel le flux magnétique est défini à chaque instant,
• le conducteur coupe des lignes de champ magnétique dans son mouvement.

Loi de Lenz :
C’est une loi empirique qualitative qui indique que les phénomènes d’induction s’opposent, par leurs effets,
aux causes qui leur ont donné naissance.

4- Circuit fixe dans un champ magnétique qui dépend du temps


⋆ Auto-induction : Un circuit filiforme parcouru par un courant d’intensité i crée un champ magnétique B. ⃗
Ce champ magnétique traverse le circuit qui lui a donné naissance et crée donc un flux magnétique à travers ce
circuit, appelé flux propre et noté Φp .

Le flux propre à travers un circuit est le flux du champ magnétique qu’il crée lui-même, il s’écrit :

Φp = L i

où i est l’intensité du courant dans le circuit et L le coefficient d’auto-induction ou inductance propre.

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Remarques :
1 L’unité d’inductance est le henry, noté H.

2 Une auto-inductance est toujours positive.

3 Si l’intensité du courant traversant le circuit varie dans le temps, le flux propre varie et il apparaît donc

dΦp di
une force électromotrice auto-induite, notée ep (t) = − = −L (si L ne dépend pas du temps).
dt dt
4 Pour tenir compte de ce phénomène d’auto-induction, on ajoute soit un générateur de f.e.m égale à

ep (convention générateur) soit une inductance avec une tension à ses bornes uL = −ep (convention
récepteur).
ep (t) uL (t)
i i
L

5 Ces résultats sont cohérents avec la loi de modération de Lenz. Supposons, par exemple, qu’un générateur

di
impose une intensité croissante dans le circuit : > 0. Dans ce cas, ep (t) < 0 et d’après le schéma
dt
électrique précédent, cette f.é.m. induite négative s’oppose à l’augmentation du courant.
6 Méthode : pour effectuer un bilan de puissance sur les systèmes électriques, on applique la loi des mailles

que l’on multiplie par i(t). L’énergie magnétique stockée dans un circuit d’auto-inductance L et parcourue
par un courant d’intensité i s’écrit EL = 21 Li2 .

⋆ Induction mutuelle : Un premier circuit (circuit 1) parcouru par un courant d’intensité i1 crée un champ
magnétique B⃗ 1 . Un deuxième circuit (circuit 2) est disposé dans le champ B⃗ 1 , dont il intercepte des lignes de
champ de sorte que le flux Φ1→2 de B1 à travers le circuit 2 soit non nul. De même, si le circuit 2 est parcouru

par un courant i2 , il crée un champ magnétique B ⃗ 2 qui a un flux non nul Φ2→1 à travers le circuit 1.

Les flux magnétiques envoyés réciproquement l’un à travers l’autre des deux circuits sont donnés par les
formules :
Φ1→2 = M1→2 i1 et Φ2→1 = M2→1 i2
où M1→2 = M2→1 = M est le coefficient d’inductance mutuelle etre les deux circuits. Ce coefficient
s’exprime en henry (H).

Remarques :
1 Le signe de l’inductance mutuelle est arbitraire, il dépend des orientations des deux circuits.

2 Si deux circuits 1 et 2 sont couplés par mutuelle induction (le coefficient de mutuelle induction est non

nul), dès qu’il existe un courant variable dans au moins un des deux circuits, il y a des f.é.m. induites
dans les deux circuits. Ces f.e.m sont, pour chaque circuit, la résultante de la variation du flux propre et
du flux envoyé par l’autre circuit. Pour le circuit 1 par exemple :

dΦ1 d (Φ1,p + Φ2→1 ) di1 di2


e1 (t) = − =− = −L1 −M
dt dt dt dt
3 Pour tenir compte de ce phénomène d’induction mutuelle, on ajoute soit des générateurs de f.e.m égale

à e1 ou e2 (convention générateur) soit des inductances avec des tensions à leurs bornes u1 = −e1 ou
u2 = −e2 (convention récepteur).

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i1 (t) i2 (t) i1 (t) i2 (t)


M

di1 di2 di2 di1


e1 (t) = −L1 −M e2 (t) = −L2 −M u1 (t) = −e1 (t) u2 (t) = −e2 (t)
dt dt dt dt

4 Ce phénomène d’induction mutuelle est à la base du principe de fonctionnement des transformateurs



électriques et du chauffage par induction.

5- Circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire


Il n’y a pas de résultat général à connaître dans cette partie puisque tout dépend des conventions d’orientation.
En revanche, il faut connaître la méthode de résolution de ce type de système :

Lorsqu’un système électrique et un système mécanique sont couplés par un phénomène d’induction, on
parle de système électromécanique. La méthode de résolution est la suivante :
1. analyse qualitative des phénomènes et exploitation de la loi de Lenz ;
2. définition des conventions d’algébrisation : choix d’un repère d’espace et d’un sens conventionnel
positif pour le courant dans le circuit ;
3. identification des inconnues : en général coordonnée spatiale (ou vitesse) et intensité dans le circuit ;
4. calcul de la f.é.m. induite dans le circuit par la loi de Faraday et écriture de la loi des mailles pour
obtenir l’équation électrique ;
5. calcul de l’action de Laplace sur le conducteur mobile et application d’une loi mécanique (loi de la
quantité de mouvement ou loi du moment cinétique) pour obtenir l’équation mécanique ;
6. résolution du système différentiel à deux fonctions inconnues formé par les équations électrique et
mécanique ;
7. bilan d’énergie : multiplier l’équation électrique par i(t) et l’équation mécanique par v(t).

Remarque : Ce type d’induction est utilisé pour décrire l’expérience des rails de Laplace (moteurs ou récep-
teurs), le haut parleur électrodynamique, le freinage par induction, les alternateurs et toutes les machines à
courant continu (moteurs) et revêt donc une grande importance pratique.

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