05 RMN
05 RMN
05 RMN
E. Deleporte
A.Galais
F. Treussart
Nous commencerons par étudier l’énergie d’un moment magnétique nucléaire dans un
champ magnétique externe, puis nous analyserons les équations du mouvement qui régissent
le comportement de l’aimantation d’un échantillon. Nous exposerons ensuite les principes
théoriques de la résonance magnétique nucléaire pulsée et nous verrons comment mesurer les
grandeurs intéressantes. Enfin nous décrirons le dispositif expérimental Teachspin et nous
présenterons quelques manipulations à réaliser.
r r r
Considérons un noyau possédant un moment magnétique µ et un moment cinétique hJ ( J
r r
est le spin du noyau). Ces deux grandeurs sont reliées par la relation : µ = γhJ , γ est une
constante, appelée rapport gyromagnétique. r rr r r
L’énergie d’interaction avec un champ magnétique appliqué Ba est : U = −µ.Ba .. Si Ba = B0u z
alors U = −µz B0 = −γhB0 J z . Les valeurs autorisées pour Jz sont mJ = J, J-1, …, -J+1, -J.
Notre dispositif expérimental de RMN est conçu pour travailler sur le système le plus
simple de résonance magnétique : le noyau d’hydrogène, pour lequel J=1/2. Dans un champ
magnétique, ce noyau a donc deux niveaux d’énergie correspondant à mJ = ±1/2 (figure 1).
TPn°5
B=0 B=B0
mJ=+1/2
1
L’expérience la plus simple de RMN qu’on puisse imaginer est une expérience
d’absorption réalisée en continu : quand l’énergie du photon coïncide avec avec la différence
d’énergie entre les 2 états de spin, une absorption d’énergie a lieu. Il y a 2 façons de la
réaliser : soit l’énergie du photon est fixée et on fait varier le champ magnétique, soit le
champ magnétique est fixé et on fait varier l’énergie du photon.
Ordres de grandeur :
Pour le proton isolé, γ = 2.675.104 rd.s-1gauss-1 soit :
ν (MHz) = 4.258 B0 (kilogauss) = 42.58 B0 (Tesla), car 1T = 104 gauss.
Lorsque les protons étudiés se trouvent dans une molécule (ou un cristal), les liaisons
chimiques entre atomes modifient la fréquence de résonance précédente. Mais ces effets sont
très petits (ils sont généralement mesurés en partie par million ou ppm). Il faut donc des
instruments très sensibles pour distinguer entre protons libres et protons engagés dans une
liaison chimique .
1) Equation gyroscopique
r
r r r dJ r r
moment magnétique µ par ce champ magnétique est µ ∧ Ba . D’où nous tirons : h = µ ∧ Ba
r dt
dµ r r
ou encore = γµ ∧ Ba
dt
r r
µ évolue donc en gardant un module constant et en faisant un angle constant avec Ba .
r
dµ r r r
Il suffit alors de projeter l’équation = γµ ∧ Ba sur un plan perpendiculaire à Ba pour voir
r dt
r
que µ tourne autour de Ba (précession de Larmor) avec la vitesse angulaire ω 0 = −γB0 (la
rotation se fait dans le sens rétrograde si γ est positif).
Figure 2
r r
L’aimantation nucléaire M est par définition la somme ∑ µi sur tous les noyaux
i
contenus dans une unité de volume. S’il n’y a qu’un r isotope dans ce volume, on n’a à
dM r r
considérer qu’une seule valeur de γ et on obtient : = γM ∧ Ba
r r dt
M tourne donc autour du champ magnétique Ba : précession des spins autour du champ
magnétique appliqué.
r r
Plaçons les noyaux dans un champ statique Ba = B0 uz .
r
A l’équilibre thermique à la température T, l’aimantation est parallèle à uz .
L’aimantation est longitudinale : Mz = M0 = χ0B0 (M0 est l’aimantation d’équilibre), il n’y a
pas d’aimantation transverse : Mx = 0 et My = 0 .
Si on provoque un changement de l’orientation des spins, l’aimantation va retourner à sa
valeur à l’équilibre thermique en un temps caractéristique, appelé temps de relaxation. Le
temps caractéristique d’établissement de la valeur à l’équilibre thermique de l’aimantation
dans la direction z est le temps de relaxation longitudinale T1, le temps caractéristique de
perte de l’aimantation dans le plan xy est le temps de relaxation transversale T2.
L’aimantation d’un système de spins J=1/2 est reliée à la différence des populations
N↓ − N↑ des niveaux d’énergie 1 et 2 de la figure 1 : M z = (N↓ − N↑ )µB où N = N↓ + N↑ est la
population totale de spins se rapportant à une unité de volume.
Le rapport des populations en équilibre thermique est donné par le facteur de
N
Boltzmann, pour la différence d’énergie 2µBB0 entre les 2 niveaux d’énergie : ↓ = e−2µ B B 0 kB T
N↑
où kB est la constante de Boltzmann.
Avant que l’échantillon ne soit placé dans le champ magnétique, N↓ = N↑ puisque B = 0, donc
Mz = 0. En r t = 0, on place l’échantillon non aimanté dans un champ
magnétique B0 uz .L’aimantation n’ atteint pas sa valeur d’équilibre instantanément, elle
augmente alors de la valeur initiale Mz = 0 à la valeur d’équilibre Mz=M0 en un certain temps.
Dans la plupart des systèmes, on observe que Mz croît exponentiellement avec le temps vers
M0 (figure 3).
Figure 3
processus de relaxation font intervenir des transferts d’énergie et de moment angulaire entre
le système de spins et l’environnement (le réseau) : en effet, durant l’établissement de
l’équilibre, Mz passe de 0 à M0, c’est-à-dire qu’on passe d’une situation pour laquelle N↓ = N↑
à une situation pour laquelle N↑ > N↓. L’énergie magnétique –B0.Mz a diminué : le réseau a
absorbé de l’énergie venant du système de spins, certains spins ont changé de signe : du
moment angulaire a été transferré du système de spins au réseau.
Supposons qu’à t=0, l’échantillon présente une aimantation transversale, dans le plan
xy (on verra plus tard comment créer cette situation). Alors Mx et My doivent tendre vers 0
(figure 4) car à l’équilibre thermique, les composantes transversales de l’aimantation sont
nulles :
dM x( y ) M
= − x( y )
dt T2
Figure 4
Figure 5 : Absorption de
résonance des protons dans l’eau
3) Equations de Bloch
⎪ dM y r r
( )
M
⎨ = γ M ∧ Ba − y
⎪ dt y T2
⎪ dM r r (M 0 − M z )
⎪
⎩ dt
z
( z
)
= γ M ∧ Ba −
T1
Ces équations différentielles couplées sont appelées les équations de Bloch. Elles
permettent de décrire le comportement de l’aimantation dans l’espace et en fonction du temps.
Pour mesurer T1 et T2, on préfèrera donc la méthode directe qui consiste à mettre le
système de spins hors d’équilibre et à étudier les relaxations longitudinales et transversales :
c’est la RMN pulsée.
Pour créer un système de spins hors d’équilibre, on utilise des champs magnétiques
pulsés oscillants dans le domaine des radiofréquences.
r r r r r r
On applique un champ Ba = B0 uz + B1 (t ) où B1 (t ) = B1 cos(ωt )ux + B1 sin(ωt )uy est un
champ magnétique tournant (polarisé circulairement) à la fréquence ω dans le plan xy. On
pose ω 0 = −γB0 et ω1 = −γB1 .
Pour analyser le comportement de l’aimantation
r dans ce champ magnétique dépendant
dM r r
du temps, on utilise l’équation du mouvement : = γM ∧ Ba . En fait, cette analyse est plus
dt
facile à mener dans le référentiel tournant à la fréquence ω du champ radiofréquence (X,Y,Z)
(voir figure 6).
Figure 6
r
Dans ce référentiel, le champ radiofréquence B1 apparaît stationnaire et aligné selon
r
l’axe X, l’axe Z est l’axe du champ magnétique statique B0 uz , il est donc confondu avec l’axe
z du référentiel du laboratoire (xyz).
⎧ urX (t ) = cos(ωt )urx + sin(ωt )ur y
⎪r r r
⎨ uY (t ) = −sin(ωt )ux + cos(ωt )u
⎪r r
⎩ uZ = uz
r
dM r r r r r r
Dans le référentiel du laboratoire : = γM ∧ Ba où M (t ) = M x (t )ux + M y (t )uy + M z (t )uz
dt
TPn°5
r r r r r
Dans le référentiel tournant : M s’écrit M (t ) = M X (t )uX (t ) + MY (t )uY (t ) + M Z (t )uZ
r r r r
duX r r duY r r dM ∂M r r
Or, puisque = ωuz ∧ uX et = ωuz ∧ uY : = + ωuz ∧ M
r dt dt dt ∂t
∂M dM X r dMY r dM Z r
où = uX (t ) + uY (t ) + uZ
∂t dt dt dt r r
∂M dM r r r r r r
Dans le référentiel tournant, on a alors : = − ωuz ∧ M = γM ∧ Ba − ωuz ∧ M
∂t dt
Donc dans le rréférentiel tournant, l’équation du mouvement de l’aimantation s’écrit :
r r r r ⎛ ω ⎞r r r
= γM ∧ Beff avec Beff = B1u X + ⎜B0 + ⎟u Z = [−ω1u X + (ω − ω 0 )u Z ]
dM 1
dt ⎝ γ⎠ γ
r
Le mouvement
r relatif du vecteur aimantation M est donc une rotation autour du champ
effectif Beff , qui est statique par rapport au référentiel tournant (voir figure 7). Pour obtenir le
r r
mouvement absolu de M , il suffit de composer cette précession autour de Beff avec une
rotation autour de 0z de vitesse angulaire ω.
Figure 7
En résumé :
pulse π/2 (durée tπ/2 = π/(2γB1)) : M z → M y
pulse π 2 tπ/2 ) : M z → − M z
pulse 2π ( 4 tπ/2) : M z → M z
r
Remarque : En fait, le champ magnétique qui est réellement appliqué est 2B1 cos(ωt )ux . Mais
ce champ, polarisé rectilignement peut en fait se décomposer en la somme de 2 champs
r r r r
tournants en sens opposés B1 (cos(ωt )ux + sin(ωt )uy )+ B1 (cos(ωt )ux − sin(ωt )uy ). On peut
r r
montrer que le champ B1 (cos(ωt )ux − sin(ωt )uy ) n’a pratiquement aucun effet sur le système
de spins (il est hors résonance) et peut être ignoré dans cette analyse.
3) Mesure de T2.
Supposons que l’on ait appliqué un pulse π/2 à un échantillon en équilibre. Après
l’application du pulse, on a donc
r une aimantation non nulle dans le plan xy, qui va précesser
dans le plan xy autour de B0 uz . Mais nous avons vu au paragraphe II)2) que cette aimantation
va s’annuler avec un temps caractéristique T2. Ce temps T2 sera tiré du déclin exponentiel de
Mx(y) après l’application du pulse. Ce signal est appelé « free precession » ou « free induction
decay (FID)» (figure 8).
TPn°5
b) Echo de spin
On va utiliser une séquence de 2 pulses : le premier pulse est un pulse π/2 et le second,
appliqué avec un retard τ, est un pulse π (figure 9).
-1er pulse :
Le 1er pulse, un pulse π/2 appliqué à l’échantillon en équilibre à l’instant t = 0, fait basculer
l’aimantation M0 dans le plan xy. Après ce pulse, l’aimantation dans le plan xy se met à
décroître exponentiellement en T2 à cause du déphasage entre les spins. S’il y a des
TPn°5
inhomogénéités du champ magnétique statique, les spins des protons qui ressentent un champ
magnétique fort précessent plus vite que ceux qui ressentent un champ magnétique faible
(voir figure 10).
-2ème pulse :
Le 2ème pulse est un pulse π, appliqué avec un délai τ. Les spins sont alors retournés dans le
plan xy. Les spins qui ressentaient un champ fort avant ce pulse ressentent toujours ce champ
fort, mais maintenant ils précessent dans l’autre sens (voir figure 10). Donc, au temps 2τ, les
spins doivent se retrouver tous en phase et le signal détecté doit présenter un maximum :c’est
ce phénomène que l’on nomme écho de spin. L’amplitude du signal au temps 2τ n’est
cependant pas égale à l’amplitude du signal en t = 0, à cause du temps de relaxation T2int (voir
figure 11).
Figure 10
(dans cette figure, z* = Z, x* = X, y* = Y)
Remarque : Une image souvent utilisée pour décrire le principe de l’écho de spin est celle
d’une course courue avec les règles suivantes : les coureurs partent tous sur la même ligne à t
= 0, ils doivent courir aussi vite qu’ils le peuvent, quand ils entendent le coup de sifflet (à
l’instant τ), ils doivent faire demi-tour et courir aussi vite qu’ils le peuvent. En principe, à
l’instant t = 2τ, tous les coureurs doivent se retrouver alignés sur la ligne de départ, et ainsi
tout le monde a gagné ! Si certains coureurs ont été perturbés par une intervention du public
ou par un malaise par exemple, il en manquera quelques-uns à l’appel.
TPn°5
Donc en résumé, il faudra tracer l’amplitude du signal d’écho en fonction de τ pour obtenir
T2intr : M x,y (2τ ) = M 0e− 2τ T2int r
Figure 11: Voici un signal d’écho de spin tel que l’on voit sur l’oscilloscope.
4) Mesure de T1
Pour mesurer T1, une séquence de 2 pulses est nécessaire (figure 12):
Figure 12
- 1er pulse :
Le1er pulse permet de se placer dans une situation hors équilibre thermique : on applique
un pulse π de façon à retourner l’aimantation. Après ce pulse, l’aimantation vaut donc –
M0. Cette aimantation va retourner à la valeur d’équilibre thermique M0
exponentiellement : l’intégration de l’équation, avec la condition initiale Mz(t=0) = -M0
mène à M z = M 0 (1− 2e− t T1 ) (voir figure 13).
- 2ème pulse :
Rappelons que le spectromètre ne peut pas détecter l’aimantation selon z, il ne détecte que
l’aimantation dans le plan xy. Au bout d’un temps τ, on va alors appliquer un pulse π/2 :
ce pulse va faire tourner l’aimantation selon z dans le plan xy, de façon à ce que le
spectromètre puisse détecter un signal (ce pulse π/2 est utilisé comme sonde pour savoir
ce qui se passe selon z ). L’amplitude initiale du signal FID qui suit le pulse π/2 est
proportionnelle à l’aimantation selon z juste avant le pulse : Mz(τ) (voir figure 13). En
faisant varier τ, on peut alors tracer Mz(τ) comme une fonction de τ et en tirer T1 .
TPn°5
Figure 13
On peut regarder sur l’oscilloscope le signal redressé (c’est M z (τ ) qui est tracé sur la
courbe du bas de la figure 13). On voit d’abord l’amplitude maximale du FID diminuer,
puis passer par 0 quand l’aimantation le long de z vaut 0, puis augmenter jusqu'à ce que
Mz atteigne la valeur M0. La valeur τ0 pour laquelle le signal FID s’annule est telle que
Mz(τ0) = 0 soit τ0 = T1.ln2 (cette propriété peut être utilisée comme méthode rapide
d’évaluation de T1).
TPn°5
1) Schéma en blocs
Figure 14
Ce schéma (figure 14) montre les principales fonctions qui constituent le dispositif
expérimental.
- Détection du signal :
La précession de l’aimantation nucléaire dans le plan xy autour du champ magnétique statique
induit une force électromotrice dans la bobine de détection, qui est ensuite amplifiée. Ce
signal radiofréquence amplifié est ensuite envoyé dans 2 détecteurs différents :
• le détecteur d’amplitude rf qui a une sortie proportionnelle à l’amplitude crête du
signal de précession rf
• le mélangeur, qui multiplie le signal de précession de l’aimantation (fréquence ω0)
avec le signal référence venant de l’oscillateur rf (fréquence ωref). La fréquence de sortie de
ce mélangeur est proportionnelle à la différence ω0- ωref. Ce mélangeur est essentiel pour
régler la fréquence propre de l’oscillateur.
TPn°5
Nous allons décrire ici ce qui est absolument nécessaire de savoir pour pouvoir manipuler
avec l’appareil Teachspin. Si vous avez besoin de plus de détails sur une fonction particulière,
allez consultez la notice originale, qui est bien faite et très complète.
- Bobines de transmission : r
Elles sont enroulées en configuration de Helmholtz, leur axe est perpendiculaire à B0 . Elles
r
créent un champ tournant radiofréquence homogène B1 de 12 gauss au niveau de
r
l’échantillon, dans le plan xy. Pour mesurer B1, on dispose d’un petite bobinage (pick-up
probe) de diamètre 6mm , constitué de 32 tours, à introduire dans le tube porte-échantillon.
Si la durée de l’impulsion est telle qu’on applique un pulse π/2, on aura basculé l’aimantation
dans le plan perpendiculaire à cette
r feuille (voir vue de dessus figure 16). Donc les spins vont
se mettre à précesser autour de B0 .
- Bobines de détection
Elles sont enroulées dans une configuration solénoïde autour du
r tube dans lequel est introduit
l’échantillon. L’axe de ces bobines est perpendiculaire à B0 et à l’axe des bobines de
r
transmission. La précession de l’aimantation dans le plan xy autour de B0 crée une tension
dépendante du temps dans ces bobines . Les bobines de détection ne peuvent détecter que
l’aimantation dans le plan xy.
Il faut évidemment penser à bien positionner l’échantillon par rapport à l’aimant permanent et
aux bobines de transmission et de détection. Pour cela, on dispose de chariots gradués
permettant de régler la position verticale et la position dans le plan xy.
Pour créer une aimantation hors équilibre thermique, nous avons vu au paragraphe III) que
l’on appliquait des pulses de champ magnétique radiofréquence tournant dans le plan xy.
c) Détection du signal
On voit sur la figure 18 que le détecteur d’amplitude (sortie « Detector out ») ne laisse
passer que l’enveloppe du signal rf et ne conserve que la partie positive de cette enveloppe
(signal redressé). On peut choisir la constante de temps RC appliquée sur la sortie du
détecteur d’amplitude. Plus la constante de temps est longue, moins il y aura de bruit sur le
signal. Mais attention, la constante de temps limite la réponse en temps du détecteur (et
pourrait introduire des distorsions dans le signal). Donc il faut faire un compromis : la plus
longue constante de temps raisonnable doit être compatible avec la changement le plus rapide
du signal.
la durée du pulse, le détecteur ne peut détecter qu’une fois le pulse fini. Cela évite la
saturation du détecteur et améliore nettement le temps de recouvrement du détecteur.
- Le mélangeur (« mixer »)
Le mélangeur se trouve dans le module « 15 MHz osc/ampl/mixer ». C’est un dispositif non
linéaire qui multiplie le signal rf provenant de l’oscillateur de fréquence ωref (connection
interne à l’appareil) par le signal rf provenant des bobinesr de détection de fréquence ω0 =
γB0 , résultant de la précession de l’aimantation autour de B0 (sortie « rf out » du « 15MHz
receiver » à connecter sur l’entrée « Mixer in ») . La fréquence de sortie de ce mélangeur est
proportionnelle à la différence ω0- ωref. Si la fréquence de l’oscillateur est différente de ω0 =
γB0 , alors on verra des battements superposés au signal (voir figure 19).
V) Manipulations.
Mises en gardes :
- Avant la mise sous tension du spectromètre, faites vérifier vos branchements par les
caïmans !
- Ne pas introduire d’objets métalliques dans le compartiment porte-échantillon car le
champ B0 est très fort !
- L’oscillateur se coupe lorsque la combinaison de pulses pendant un cycle occupe plus
de 10% du temps de ce cycle.
- Pensez à réajuster la fréquence de l’oscillateur rf sur la fréquence de résonance du
système de spins, tout au long de la manipulation (la température de l’aimant permanent
change au cours de la manipulation, provoquant un changement de B0).
1) Manipulations préliminaires
a) Générateur de pulses
b) 15 MHz receiver
Pour avoir un gain maximum et pour optimiser le rapport signal bruit, il est important que
les bobines soient réglées sur la fréquence de résonance du système de spins. De façon
préliminaire et pour vérifier que tout fonctionne correctement, on peut s’entraîner à faire ce
réglage sans introduire d’échantillon : on règle la fréquence de l’oscillateur rf à une fréquence
proche des fréquences de résonance qu’on va étudier et on introduit dans le tube porte-
échantillon une sonde test, nommée « dummy probe » .
Cette sonde est reliée au « cw-output » de l’oscillateur rf afin de créer une force
électromotrice dans les bobines de détection (couper les pulses A et B) : c’est une simulation
de la précession des spins. On observe le signal ainsi simulé sur la sortie « rf-out » du « 15
MHz receiver ». On règle le bouton « tuning » et le bouton « gain » de façon à avoir le
maximum de signal (en fait, on accorde ici la fréquence du récepteur à celle de l’émetteur).
TPn°5
c) Branchements du spectromètre
2) Manipulations
a) Echantillon
Si le spectromètre est bien à résonance, un pulse π/2 doit produire une amplitude
maximale du « free induction decay » (M0 est absculé dans le plan xy). D’abord s’assurer
que le spectromètre est bien à résonance en observant la sortie « mixer out » du
mélangeur, si ce n’est pas le cas, réglez la fréquence de l’oscillateur rf. Une fois ceci
vérifié, le pulse le plus court qui produit une amplitude maximale du FID est un pulse π/2.
Observez le signal FID. En tirer une estimation de T2.
Essayez de produire un pulse π en doublant tπ/2: vérifiez que le signal de FID est bien
nul juste après ce pulse. Si ce n’est pas le cas, notez la durée réelle tπ du pulse π.
TPn°5
d) Mesure de T1
e) Echo de spin
A cause des inhomognénéités du champ B0, on n’est pas sûr de mesurer la partie intéressante
de T2 : T2intr (voir paragraphe III)3)a)) à partir de la FID (T2 est une combinaison de T2inhom,
dû aux inhomogéités du champ magnétique statique et de T2intr dû aux interactions
moléculaires). Notre appareil ne permet la mesure par FID de T2intr que dans des échantillons
pour lesquels T2intr < 3ms. Si T2intr > 3ms, il faudra impérativement utiliser l’écho de spin.
Appliquez la séquence de 2 pulses suivantes : pulse π/2 au temps t = 0, puis pulse π au temps t
= τ. Observez l’écho de spin au temps t = 2τ.
Tracez l’amplitude maximale de l’écho de spin en fonction de 2τ, en déduire T2intr (on pourra
se servir du mode « persistant » ou « store » de l’affichage de l’oscilloscope).
f) Conclusion
Vous pourrez comparer les valeurs de T1 et T2 obtenues dans vos expériences sur le
glycérol avec des valeurs expérimentales obtenues dans la référence : J. of Chemical
Education 78, 956 (2001), « Teaching the fundamentals of pulsed NMR spectroscopy in an
undergraduate Physical Chemistry laboratory’, by G.A. Lorigan, R.E. Minto and W. Zhang.
T1 = 23ms et T2 = 19ms.