Rimbaud Dissertation
Rimbaud Dissertation
Rimbaud Dissertation
Introduction:
La poésie, genre noble dominant la littérature depuis des siècles, permet d’exprimer ses
émotions, ses sentiments et sa vision du monde au travers de courts écrits en vers ou en prose.
Ces courts écrits, possèdent une unité de sens et un style d’écriture travaillé et riche. Au 19e
siècle, les artistes sont influencées par de nombreux mouvements littéraires. Le symbolisme,
inspire les poétes de la fin de ce siècle. Ce mouvement, cherche à montrer des éléments d’un
monde imaginaire supérieur au notre en utilisant les poétes comme intermédiaire. Ce monde
supérieur devient alors un thème principal de nombreuses œuvres et guide les poétes dans la
réalisations de nouveaux écrits. Ainsi, Arthur Rimbaud poétereaux maudit se revendique de ce
mouvement, c’est alors que ce génie adolescent qui pour écrire fuguait réalise en 1870 un
recueil de 22 poétesse intitulé Les cahier de Douai. Publié par Paul Demeny en 1888 sans son
accord
1) Liberté politique
◊ Exemple : « Morts de 92 »
• Rimbaud admire les martyres de la Révolution française.
• Mettre la Liberté devant la vie : cela fascine Rimbaud.
• Grandeur de mourir pour une Liberté collective.
Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize,
Qui, pâles du baiser fort de la liberté,
Calmes, sous vos sabots, brisiez le joug qui pèse
Sur l’âme et sur le front de toute humanité ;
◊ Exemple : « À la musique »
• Remettre en cause l’ordre établi.
• Poète à l’écart, observation critique.
• Les baisers sont un symbole de poésie.
— Moi, je suis, débraillé comme un étudiant,
Sous les marronniers verts les alertes fillettes : [...]
Elles me trouvent drôle et se parlent tout bas...
— Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres…
I. Les Cahiers de Douai témoignent d'une certaine fidélité à la tradition littéraire du XIXe siècle
II. De nombreux indices littéraires permettent de considérer « Les Cahiers de Douai » comme précurseurs de la
modernité poétique par son affranchissement des normes
2. Créations modernes
Dans des poèmes tels que « L'éclatante victoire de Sarrebruck » et « Le Buffet », Rimbaud réinvente les genres
artistiques en utilisant un mélange de vocabulaire épique et trivial. Dans « L'éclatante victoire de Sarrebruck »,
il désacralise l'empereur en combinant des termes grandioses avec des expressions triviales, créant ainsi une
critique burlesque. Cette approche innovante montre son désir de créer une poésie moderne qui défie les
attentes et les conventions de son époque.
6. Innovation linguistique
Rimbaud introduit la langue orale et populaire dans sa poésie, intégrant des dialogues directs, des expressions
familières et des jurons. Par exemple, dans « Le Forgeron », il insère des termes familiers et des interjections,
reflétant la langue du peuple. Dans « Roman », il utilise des tournures orales et invente des néologismes
comme « robinsonne », montrant son désir d'émanciper la langue poétique. Cette innovation linguistique
permet à Rimbaud de créer une poésie plus vivante et immédiate. Il se libère dans le vocabulaire auquel il a
recours : de la grossièreté dans "Vénus anadyomène" : le dernier mot est "anus", dans "Le Forgeron" : « merde
à ces chiens-là », un vocabulaire anti-lyrique dans "Au Cabaret-vert" : "tartines de jambon" et dans
"Les Reparties de Nina" : "fesses rebondies". Il reproduit, de plus, des erreurs volontaires comme "malinement"
au lieu de "malignement" dans "La Maline", ou "une froide" dans "Première soirée"
Héritage poétique : Dans Cahiers de Douai, Rimbaud utilise encore l'alexandrin dans le respect d'un certain
classicisme, dont relève d'ailleurs en 1870, le choix du mètre de douze syllabes. Certes le jeune poète bouscule
légère-
vivre, une manière d'être au monde, de vivre en harmonie avec un univers revisité avec des yeux de poète («
Ma Bohème »: « Mon auberge était à la Grande-Ourse »). De même les deux quatrains du poème
« Sensation » expriment le plaisir qu'éprouve le « je » poétique à marcher, durant les « soirs bleus d'été » dans
la nature. D'une manière plus éloquente, une nature personnifiée semble, dans « Soleil et chair » érotisée et
gorgée de vie comme un corps de femme :
« la terre est nubile et déborde de sang » et « son immense sein [...] est de chair comme la femme ». Nous
pouvons par conséquent conclure à la prédominance somme toute traditionnelle en période post-roman-tique
d'un « je » réceptif aux expériences sensorielles.
Les Cahiers de Douai est un recueil qui parodie massivement l'héritage poétique proche ou lointain. Il en livre
même un détournement cocasse et satirique dans des poèmes comme "Vénus anadyomène". Le titre du
poème annonce le traitement d'un thème littéraire et pictural remontant à Homère. Mais la description que
fait Rimbaud de la déesse de la beauté est une parodie de l'éloge poétique traditionnel du corps féminin. Dans
le deuxième quatrain, le poète dépeint un " col gras et gris, les larges omoplates / Qui saillent ; le dos court qui
rentre et qui ressort". le rejet de la proposition subordonnée relative "qui saille" imite ici cette disharmonie du
corps décrit par une rupture du rythme du sonnet. Il achève sa description par le vers : "Belle hideusement d'un
ulcère à l'anus". En raillant les codes de la beauté féminine et en sublimant ceux de la laideur, ce sont, plus
profondément, les codes du sonnet qu'il rejette. Ainsi Rimbaud exhibe les libertés poétiques en mettant en
cause l'art poétique traditionnel. Justement, la mise en avant de ses impertinences littéraires sont comme "les
omoplates / qui saillent" de sa Vénus : elles sont une libération des contraintes, non seulement formelles, mais
aussi thématiques, qui pèsent sur le monde littéraire.
Sentiment amoureux : Le voyage du poète est celui d'un adolescent qui a la fougue de la jeunesse et découvre
les premiers émois amoureux.
Exemple: Le poème « Roman », qui a consacré le vers « On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans » illustre
toute l'énergie du poète qui s'exclame « Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août./ Vous êtes
amoureux. - Vos sonnets La font rire. »
• Le poète est en quête de sensualité : il observe, touche, écoute, embrasse le corps de la femme. Il est libre
d'exprimer ses sentiments.
Exemple: Dans le poème « Première soirée », construit de façon circulaire, un dialogue silencieux se joue grâce
aux gestes et aux rires des amoureux.
Dans « Venus Anadyomène », Rimbaud se joue des codes traditionnels qui nous montrent le Vénus comme une
personne belle. Le poème se termine quand même par: « Belle hideusement d’un ulcère à l’anus ». Ce sera le
même procédé pour « Ophélie », que Rimbaud traite de folle = le thème amoureux est traité de façon
choquante, subversive
b) Rimbaud crée ses propres genres artistiques
« L’éclatante victoire de Sarrebruck », « Le Buffet », utilise des objets pour transmettre des émotions
Rimbaud élabore une nouvelle esthétique poétique reposant sur une grande porosité des tons et des goûts.
Ainsi, il ne se classe pas facilement dans les mouvements poétiques de son temps. Il est aisé de trouver des
influences parnassiennes dans les poèmes des Cahiers de Douai, et même de voir une allégeance rendue à
Théodore de Banville, un précurseur du Parnasse, dans la lettre qu'il adresse à ce dernier. Le "Maître" a pu lire
dans cette lettre datée du 24 mai 1870 : "c’est que j’aime tous les poètes, tous les bons Parnassiens, — puisque
le poète est un Parnassien". La parodie des thèmes du mouvement romantique n'exclut pas une inspiration
marquée et un goût prononcé pour des poètes comme Musset et Victor Hugo. Rimbaud ouvre aussi la voie au
mouvement symboliste qui commence à se développer dans les années 1870. Il fait un pas vers cette école
poétique mettant en avant la synesthésie (la mobilisation de plusieurs sens) et l'onirisme (l'évocation du rêve) à
travers des poèmes comme "Ophélie" ou "Le Dormeur du val". La libération rimbaldienne à l'égard des
tendances, des goûts et des écoles poétiques est bien une des données majeures de ces poèmes écrits à la
croisée des mouvements littéraires.
Il est même permis de penser, en poursuivant cette remarque, que c'est son lecteur que Les Cahiers de
Douai libère. En effet, si l'émancipation du Rimbaud est bien une source importante de sa créativité de poète,
elle a pour conséquence une invitation du lecteur à interpréter plus librement les œuvres poétiques. Celui-ci
est libéré d'une interprétation figée des poèmes de Rimbaud. Dans une conversation rapportée par sa sœur, le
poète déclare à propos d'une de ses créations : "ça veut dire ce que ça veut dire, littéralement et dans tous les
sens". Ainsi, le sens poétique est enrichi, décuplé, par des tournures poétiques polysémiques. Le fameux "un
pied près de mon cœur" qui clôt le sonnet "Ma Bohème" est à la fois le pied au sens anatomique, qui se trouve
près de la poitrine du marcheur quand il fait ses lacets, et le pied au sens de la métrique poétique (un pied
désigne l'unité rythmique d'un vers).
Le jeune poète s’engage par exemple contre le second empire qu’il juge autoritaire et liberticide. En suivant
l'exemple de Victor Hugo, il dresse un portrait ridicule et caricatural de l’empereur. “L’éclatante victoire de
Sarrebruck” est un de ces poèmes critique du pouvoir impérial, car il dénonce la propagande de Napoléon III. La
poésie renforce le pouvoir de la caricature, notamment par les sonorités et par la narration du poème. Le cri
lancé par un officier loyal à l’empereur donne lieu à un silence de la part des soldats : "Et : «Vive l’Empereur !! »
– Son voisin reste coi…”. Ce vers illustre le fait que les soldats ne soutiennent pas le pouvoir. L’émancipation
politique passe par l’humour et la désinvolture à l’égard de la figure du pouvoir.de même Rimbaud est témoins
de beaucoup de phénomènes de société comme la grandissante qui touche des innocents, le poète se révolte
contre un ordre social injuste.
Exemple: Dans le poème satirique « A la musique » qui montre l'orchestre militaire à Charleville, Rimbaud
prend nettement ses distances avec les bourgeois présents (notaire, rentier, épicier...) qui n'existent que par
leur apparence.
• Au-delà, Rimbaud s'en prend à Napoléon III, à sa politique et à l'homme qui a conduit un pays à la défaite de
Sedan en 1870. Dans le poème « Les Effarés », en plein hiver, cinq enfants observent le boulanger faire son
pain par un soupirail. Blottis pour se garder au chaud, en silence, ils sont représentés comme de petits animaux
vulnérables et assaillis par la faim. Avec cette repésentation remplis de synesthésie Rimbaud vient ce révolter
contre la misère sociale. Le style poétique de Rimbaud laisse une grande place à la satire. Celle-ci se manifeste
souvent par une affection prononcée pour le peuple et une désaffection des puissants. Dans "À la musique", il
décrit la place d'une ville, où "Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleurs / Portent, les jeudis soirs,
leurs bêtises jalouses." et se moque tout à tour des "rentiers", du "notaire", des "épiciers retraités" et d'un
bourgeois "à bedaine flamande" qui sont tous obsédés par leurs affaires, par leur argent. Mais lui, "débraillé
comme un étudiant", pense à l'amour : "et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres". Son émancipation
passe bien par une forme de détachement à l'égard du monde dans lequel il a grande et par l'attitude
moqueuse qu'il déploie à l'encontre des mesquineries de ce monde
B. Guerre prussienne
La guerre prussienne, illustrée notamment par le poème « Le Dormeur du val », permet à Rimbaud de
dénoncer la guerre tout en défendant une conception de la vie. Ce poème se distingue par son inventivité
exceptionnelle, notamment avec l’acrostiche "LIT" du dernier tercet : "Les parfums ne font pas frissonner
sa narine ; / Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, / Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit."
Au-delà de Napoléon III, la guerre s'invite dans les poèmes, et l'ouverture de la section des sonnets par «
Le Dormeur du val » confère à la guerre une place particulière. Si l'organisation du texte dissimule en
partie la violence de la guerre, la réalité de la mort se fait entendre par la présence insistante du mot «
trou », rappelant combien la guerre fauche la jeunesse dans un monde où la nature continue d'être riante.
Dans « À la musique », le poète se décrit comme un jeune homme préoccupé par les jeunes filles et la
poésie, se moquant du « patrouillotisme » de la ville tout en rôdant auprès des filles, malgré que la guerre
agite la ville. Cependant, loin d'être indifférent aux événements actuels, Rimbaud les décrit dans
l'ensemble de son œuvre, malgré les voyages qui auraient pu l’éloigner des questions politiques. La
rencontre du « Dormeur du val » sur son chemin montre que la fuite n'exclut pas l'implication morale et
politique.
Religion
Rimbaud est aussi très critique à l'égard des discours religieux dominant. Il dénonce l'hypocrisie de l'église à la
fois dans "Le Châtiment de Tartufe" et dans "Le Mal". Dans ce sonnet, il décrit un Dieu riant alors que les
soldats sont tués au front et que cela endeuille les familles. Ce Dieu, bercé par les chants religieux suscite
l'indignation du lecteur. Critique de la cupidité de l’église. Le mal, qui donne son titre au poème = résignation
de cette guerre dont profite bassement le pouvoir religieux. Par ce voyage à la fois physique et intérieur, la
vision du poète évolue. Peu à peu, il ne s'agit plus de fouler une nature édénique mais de traverser un monde
abandonné par Dieu.
Exemple : Dans « Le Mal«, Rimbaud exprime son indignation face à un Dieu qui laisse faire la guerre et les
morts: » - Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées«. Ainsi, le voyage lui permet d'ouvrir les yeux sur
l'hypocrisie de la religion catholique. Le ton ironique de ce poème révèle la révolte de Rimbaud. Par ce voyage
à la fois physique et intérieur, la vision du poète évolue. Peu à peu, il ne s'agit plus de fouler une nature
édénique mais de traverser un monde abandonné par Dieu.
2. Voyage
a. Inspiration :
Pour Arthur Rimbaud, le thème du voyage se rapproche de celui de la fugue et de l’émancipation. Pour
Rimbaud, cette vie d’errance et de fugue qu’il se crée et qu’il choisit est propice à de nombreuses
rencontres amoureuses et surtout à s’enivrer via la nature comme il le dit dans "Roman". Le poète, se
trouvant dans des dispositions encore méconnues grâce à la nature qui l’entoure, se laisse aller avec de
nombreuses jeunes filles, et tout cela le mène à l’écriture de sonnets pour elles. Mais le voyage en lui-
même, c’est-à-dire la découverte de nouveaux lieux lorsqu’une personne se déplace, est encore plus
explicite avec l’évocation de lieux comme dans "Au Cabaret-Vert" ou encore "La Maline" qui
mentionne le lieu de la composition et retrace le voyage de Rimbaud ainsi que le parcours imaginaire
de l’auteur. Ces voyages, et par la même occasion qu’il effectue dans des auberges comme dans "Au
Cabaret-Vert", sont propices à la création de véritables photographies, comme si l’auteur souhaitait
que ces fictions prennent vie pour le lecteur avec la description de filles aux énormes tétons. Ainsi, le
voyage permet à Rimbaud de développer une matière littéraire; ce qu’il voit sur les routes de ces
fugues l’inspire, les descriptions des paysages sont aussi une matière à décrire comme dans "Ma
Bohème". Inspiration pour lui mais aussi pour le lecteur et surtout pour l’auteur, le tout dernier poème
du recueil "Ma Bohème" permet au poète d’accéder à une perception de l’univers tout à fait unique,
de montrer tout ce processus de création poétique en se moquant de lui-même car il aime se qualifier
de poète de seconde zone, mais via cette vie de bohémien, il mène à des poèmes plus légers où même
les vers se baladent avec énormément de rejets et contre-rejets. Rimbaud vient ainsi faire du voyage
une condition à la création poétique. Le voyage est aussi propice au rapprochement avec la nature, qui
elle aussi est une condition à la création poétique. Dans le sonnet "Ma Bohème", Arthur Rimbaud
écoute les étoiles : « Et je les écoutais, assis au bord des routes, / Ces bons soirs de septembre où je
sentais des gouttes / De rosée à mon front, comme un vin de vigueur. » Dans "« Ma Bohème", le CCL
du verbe "aller" : « J'allais sous le ciel » sous-entend un monde associé au rêve, à l'évasion. De même,
dans "Les Réparties de Nina", l'aventure a lieu la nuit, moment de la journée lié au rêve : « Le soir ?...
C. Sensation :
Si pour Rimbaud le voyage est propice à l’inspiration et à la matière littéraire, il lui procure aussi des sensations.
En effet, Rimbaud ne sait pas forcément où il va, il se laisse porter par ses envies. Dans les réparties de Nina,
Rimbaud ne sait pas où il va, Nina reste muette, mais Rimbaud sait quand même que son objectif est de
l’emmener dans une campagne qui saurait accueillir leur amour sensuel, qui saurait les faire rire et profiter de
l’instant. Ainsi, Rimbaud associe cet éloignement dont il fantasme au plaisir charnel et à la marginalisation de la
société. Mais le retour est perçu avec beaucoup plus de certitude : il sait qu’il ne pourra plus partager ces
aventures charnelles avec Nina une fois rentré dans sa campagne rustique. Ainsi, le mythe de cette campagne
rêvée perd de son éclat au retour. Le voyage procure à Rimbaud beaucoup de sensations : plaisir, bonheur
d’être marginalisé, et surtout, il s’adonne à ce que beaucoup d’adolescents expérimentent : l’amour et les
sensations qui lui sont associées. Ainsi, dans « Rêvé pour l’hiver », sonnet qui met en avant le seul voyage fait
avec un moyen de transport, le train, Rimbaud et sa compagne s’adonnent à y tester des jeux sensuels. Mais si
ici est évoquée la présence d’amantes, Rimbaud voyage principalement seul. Ainsi, ce solitaire se décrit comme
heureux de cette vie d’errance, de cette vie sans contrainte. Il est heureux de ce voyage à destination imprévue
et surtout de cette grande proximité avec la nature.
Le rêve/ émancipation familiale/ annonce Paul/ poésie = projet existentielle/ image au cœur de la poésie
Le poète fait référence au rêve à plusieurs reprises. Dans « Ma Bohème », il se compare à un « Petit-Poucet
rêveur » qui égraine « des rimes ». Il a pour compagne « la grande Ourse », les étoiles. Les élastiques de ses
chaussures se métamorphosent en lyres. Écriture poétique et rêve se confondent. En outre, le titre même du
poème « Rêvé pour l'hiver » est un écho évident au rêve, à l'imaginaire. Nous retrouverons, des années plus
tard, dans un poème des
le cortion de ette forte rosehe du rege lorsque im bend de at en ai e des
chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse. » Lorsqu'il évoque l'aventure, le rêve, Rimbaud multiplie les
enjambements comme si le rêve transparaissait à travers ses vers. Dans "Au Cabaret-vert", nous pouvons noter
l'enjambement : "D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse / Que dorait un rayon de soleil
arriéré."
3- Certains poèmes sont le rêve d'une aventure plus qu'une aventure en elle-même.
Il est vrai que Rimbaud rêve parfois de voyage sans que celui-ci n'ait lieu.
L'expression « aventurier du rêve » semble ainsi parfaitement lui convenir. Dans « Les Réparties de Nina », il
utilise le conditionnel « nous irions,/ Ayant de l'air plein la narine,/ Aux frais rayons » L'aventure est imaginaire.
Elle naît et grandit dans l'esprit du jeune homme sans être réellement réalisée. Il est à la fois aventurier du rêve
et reveur d'aventure..