Projet de Thèse Djibaïrou BOCOUM
Projet de Thèse Djibaïrou BOCOUM
Projet de Thèse Djibaïrou BOCOUM
AU MALI
Djibaïrou BOCOUM
Encadré par :
Pr Boniface BAMPOKY
1ère Année
I. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE :
L’Afrique est un continent disposant de ressources naturelles et humaines avantageuses.
Cependant le poids des transactions africaines à l’échelle mondiale reste négligeable.
plusieurs explications ont été avancées, les unes sont liées à l'histoire, les autres à la
conjoncture économique (chute de l'activité économique en raison de la sécheresse, des
mauvaises récoltes, baisse des cours des principaux produits d'exportation, blocage des prix et
des tarifs ,endettement, concurrence d'autre pays, rareté des aides, répercussion de la crise
internationale),d'autres, enfin sont consécutives aux défaillances du management(les
dirigeants d'entreprises ont pris en considération, dans la conduite des affaires, les seules
techniques de gestion, au mépris du facteur culturel, ou au contraire accordé à ce dernier une
attention exclusive).Les rapports d’experts dénoncent régulièrement les plaies d’une gestion
défectueuse : décision peu compatibles avec les finalités économiques, centralisation abusive,
faible responsabilisation des acteurs, apathie d’un personnel démotivé. (Bourgoin : 1984)
évoque une maladie du management, (Causse : 1986) considère que la rentabilité des
entreprise de petites et moyennes dimensions ainsi que les entreprises publiques sont
médiocres, (Botchew : 2002) qualifie la gestion économique africaine de gestion chaotique.
Dans la revue jeunesse Africaine du 26 juin 2011 on pouvait lire « la mauvaise gouvernance
et la corruption sont deux fléaux qui nuisent à l’émergence de l’Afrique sur le plan
économique, politique et social ». Ces différents argumentaires font ressortir le problème de
gouvernance vécu par la majeure partie des pays africains.
De 2002 à nos jours, force est de constater que le Mali fait toujours office de pays pauvre, le
pourcentage de survie et de croissance de ses PME reste relativement très faible.
« Les PME/PMI par leurs investissements et par leurs emplois jouent un rôle désormais
indiscutable dans le dynamisme et le développement économique d’une région ou d’un pays.
(Torres, 1998 ; St-Pierre et al, 2004) ». Elles représentent en général, plus de 90 % de
l’ensemble des entreprises tout en générant plus de 55 % du PIB et plus de 65 % du nombre
total dans les pays développés. (OCDE, 2002).
Face aux difficultés de financement dont font face les PME au Mali, la majeure partie de ses
structures recourent au financement par fonds propres familiaux ou autofinancement ce qui
dénote d’une place importante des PME familiales dans l’économie Malienne. Cela nous
conduit à aborder la question de la gouvernance des entreprises familiales.
II. INTERET DE LA RECHERCHE :
D’après (HOY et Verser : 1994), « La PME familiale représente la forme d’organisation la
plus ancienne », (Caby, Hirigoyen : 2000) affirment que c’est« la plus répandue de l’initiative
privée dans le monde »,malgré le nombre croissant d’études consacrées à la gouvernance des
PME en Afrique, Force est de constater que le champ de la recherche de cette forme
organisationnelle en matière de gouvernance reste à nos jours « vierge » au Mali. Ce constat
est d’autant plus surprenant que l’économie Malienne a un caractère informel et que la
majeure partie des entreprises sont gouvernées par des familles. Cette étude permettra d’avoir
une vue d’ensemble sur les pratiques de gouvernance des PME familiales au Mali et leur
impact sur la performance fournira des connaissances aux pouvoirs public dans l’élaboration
des politiques à destination du secteur privé.
V. HYPOTHESE DE TRAVAIL :
1. Hypothèse principale de travail :
- La performance économique et sociale des entreprises familiales est interdépendante de
leurs modes de gouvernance liés à la place centrale de la famille.
2. Hypothèses spécifiques de travail :
- La famille définit le mode de gouvernance des PME familiales.
- Le mode de gouvernance familial des PME impact sur la cohésion des liens familiaux.
- La cohésion des liens familiaux a une influence sur le mode de gouvernance des PME
familiales
- La transmission intergénérationnelle du patrimoine dans les familles fonde la performance
sociale des PME familiales dans les pays où le lien familial occupe une place centrale
mais réduit la performance économique.
VI. REVUE DE LA LITTERATURE:
(Scarborough et Zimmener : 1984) estiment que « Il n’ya aucune définition universelle de la
petite entreprise ».Pour (Julien : 1984) « il n’ya pas de frontière claire et précise entre la petite
et la grande entreprise car, en ces deux extrêmes, il existe une multitude d’entreprise aux
caractéristiques diverses ».(Weber :1988) résume la situation en estimant que : « les
entreprises diffèrent par la taille, le métier, la nature du capital(personnel, familial ou
étranger….) mais aussi par le degré d’autonomie(société indépendante, filiale, sous-
traitante…),le rapport à l’économie mondiale(secteur protégé, en expansion ou en déclin…),à
l’origine social de son chef, son capital culturel et relationnel, son identité patronale »,De
même (Bucaille et Beauregard :1986) estiment que « la PME est diversifiée, elle l’est dans
son marché, dans ses comportements ,dans ses hommes, dans son évolution, dans ses
technologies ou dans ses risques .Aucune PME ne ressemble totalement à une autre ».
L'analyse de la littérature montre que les rapports familiaux, sur lesquels sont assis les
interactions famille-entreprise, prennent leur source dans les liens de sang qui unissent les
membres familiaux : « ces liens, dits « familiaux », sont différents des liens personnels qui
traduisent les liens que chaque membre de la famille entretient avec son environnement
externe (relations d’échange avec les clients, les fournisseurs et les travailleurs…) et qui sont
également susceptibles d’influencer ses valeurs et ses perspectives » (Caby et
Hirigoyen :2002). (La Ferrara:2008) parlent de « socialisation ou de transmission culturelle
auprès de ses membres » de ce fait « La famille joue un rôle important, rôle obéissant à une
logique intergénérationnelle »(Guiso, Sapienza et Zingales : 2007) dans la mesure où les
parents se doivent de transmettre à leurs enfants des traits culturels distincts, dont des
éléments de préférence comme le degré d’altruisme, l’aversion au risque, les attitudes vis-à-
vis de la fécondité ou de la participation à la vie active, les traits religieux, etc.
« La socialisation est de ce fait sensée agir sur les liens familiaux, dont la force influence la
participation aux activités économiques de marché »(Alesina et Giuliano : 2007) en
l’occurrence « la création d’une entreprise par des personnes appartenant à une même ou
plusieurs familles d’une part, et la capacité de coopération des individus d’autre part » (La
Ferrara, 2008 ; Tabellini, 2007 ; Bisin et Verdier, 2001). Dans le même sens (Emmanuel
Tood : 1980) à partir de travaux sur le rôle des structures familiales dans les phénomènes
sociaux et les systèmes idéologiques a dressé une typologie des structures familiales à travers
le monde, montrant comment certaines sont régies de façon autoritaire par un patriarche alors
que d’autres sont très libertaires et laissent beaucoup d’autonomie aux enfants pour fonder et
gérer leur propre foyer. (Véry et Raytcheva : 2001).ont souligné que « ces différences
devaient être sources de différences profondes dans le management des entreprises familiales
en matière de capital social et estime que le degré d’interaction et d’interdépendance entre
membres du réseau de l’entreprise peut fortement varier d’une entreprise à l’autre ».
(Todd : 1990) distingue deux principes caractérisant l’organisation familiale, « la différence
d’interaction entre parents et enfants d’une famille à l’autre d’une part et la référence aux
relations entre frères et sœurs d’autres part».
(Todd : 1990) constate en effet que dans chaque famille il existe des règles, des codes et des
pratiques qui légitiment l’action des membres et définissent le gouvernement de la famille
(Gomez :2001),(Todd : 1990) distingue des mécanismes de gouvernance propres à chaque
famille :
- Les familles « communautaires » sont organisées suivant de pratiques et des règles non
formelles par rapport aux « familles nucléaires absolues » avec comme figure d’autorité
forte le père de famille, la concentration du pouvoir est forte et la légitimité repose sur les
valeurs et traditions.
- Dans les familles « Nucléaire absolue »,la gouvernance de la famille passe par des règles
plus formelles, écrites et justifiées.
Ce concept de gouvernance est en déphasage avec celle appliquée par les pays du nord axée
sur la « corporate gouvernance » qui selon (CABY J,HIRIGOYENG J :2005) se définit
comme « l'ensemble des relations liant plusieurs parties en vue de déterminer une stratégie de
la performance de l'entreprise. Elle est conçue comme l'ensemble des moyens par lesquels les
fournisseurs de capitaux s’assurent de la rentabilité de leur capitaux », Cette définition limite
le débat de la gouvernance de l'entreprise à l'ensemble des dispositifs qui sont de nature à
contraindre les managers à agir dans l'intérêt des actionnaires.
(Jensen et Meckling:1976) propose une théorie contractuelle de la firme fondée sur la théorie
des droits de propriété appelé théorie de l’agence.
1. POSITIONNEMENT EPISTEMOLOGIQUE :
L’objectif de la recherche étant de pouvoir étudier les pratiques de gouvernance liées à la
famille et leurs influences sur la performance des PME familiales au Mali. Cette thématique
de recherche n’étant pas explorée « vierge » dans le cas du Mali, notre posture est
constructiviste car le travail exploratoire s’inscrira dans une démarche inductive sur la base
d’hypothèses de travail
2. METHODE EMPIRIQUE :
La population d’étude sera désignée par les PME Familiales de la Zone de Bamako, ce choix
s’explique et par le fait que la majeur partie des entreprises au Mali soient concentrées dans
cette zone géographique composée de six communes, La majorité de ses structures n’ont
qu’un très vague statut juridique, l’informel étant l’essentiel de la population des PME au
Mali, le guide d’entretien sera l’instrument principal de collecte de données et comportera
nos hypothèses de travail issues de la littérature, l’entretien se fera de manière individuelle
selon une situation de face à face, il sera semi-directif appelé entretien
« centré »(Merton,Fiske et Kendal,1990),il s’agira de définir un guide structuré en langue
officielle (française) et en langue nationale(Bambara) abordant une série de thèmes
préalablement définis, ce guide est à compléter en cours d’entretien à l’aide d’autres questions
.Nous prévoyons 15 PME comme taille de l’échantillon d’étude dans lequel nous aurons 5
PME formelles et le reste sera constitué de PME dans l’informel. Les informations recueillis
seront analysées suivant le schème herméneutique de Berthelot en recherchant de
l’intelligibilité au-delà des apparences ou de la surface des choses, dans la mesure où nous
aurons à interpréter les informations recueillies qui seront des perceptions « miroir » de nos
perception, d’où le travail à faire sur l’interrelation observateurs-observés.
Le processus de traitement se fera en deux étapes et présentera l’avantage d’obtenir une
validation des informations recueillies auprès des acteurs de l’entreprise. Ses deux étapes sont
« l’effet-miroir » et « l’avis d’expert » qui constituent deux techniques opératoires du principe
d’intersubjectivité contradictoire et de celui d’interactivité cognitive.
- l’effet miroir est une analyse de contenu d’entretiens qui repose sur l’expression des
acteurs, ce qui permet de présenter à ces derniers l’image de leur expression pour en
obtenir une validation, une invalidation, un enrichissement ou un nuancement
Le logiciel qui nous utiliserons pour cette étape est le système expert SEGESE ou à défaut le
système expert Nvivo.
- L’avis d’expert est élaboré après l’effet-miroir, désigne l’interprétation par le chercheur de
l’image obtenue ; il s’agit d’une analyse « au second degré » qui correspond à une forme
d’évaluation contradictoire externe des informations, l’avis d’expert est aussi présenté
pour validation et discussion contradictoire aux acteurs de l’entreprise
VIII. BIBIOGRAPHIE PROVISOIRE :
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