Ch8 Supraconductivite
Ch8 Supraconductivite
Ch8 Supraconductivite
SUPRACONDUCTIVITÉ
8.1 Phénoménologie1
On peut calculer la différence d’énergie libre entre l’état normal et l’état supra-
conducteur à l’aide de la relation suivante, valable à température constante
= −0 M · dH (8.1)
Cette relation n’est pas évidente. La discussion du travail magnétique qui mène
à ce résultat se trouve dans Annett. La différence d’énergie libre de Gibbs à une
température fixe entre un supraconducteur en présence d’un champ magnétique
et en son absence est doncdonnée par
Z
( ) − ( 0) = −0 M·H (8.2)
0
2
( ) − ( 0) = 0 (8.3)
2
Or, on a aussi que les énergies libres de la phase normale et de la phase supracon-
ductrice sont égales au champ critique H
2
( 0) − ( 0) = −0 (8.6)
2
2
La quantité 0 2 s’appelle l’énergie de condensation.
Le long de la ligne de champ critique, on peut appliquer la relation de Clausius-
Clapeyron. Sachant que
SUPRACONDUCTIVITÉ 1
Comme M = 0 et M = −H il reste
dH
( ) − ( ) = 0 H· (8.9)
Comme dH est négatif, cela démontre que l’entropie de l’état normal est plus
grande que celle de l’état supraconducteur, ce qui n’est pas surprenant. Cela
démontre aussi que la transition est premier ordre, sauf à = 0 où elle est
continue (de second ordre), i.e. sans saut d’entropie.
Ginzburg et Landau ont supposé qu’un supraconducteur était décrit par un paramètre
d’ordre complexe . Près de la transition de phase, ils posent donc pour l’énergie
libre un développement en puissances de , comme nous l’avons fait antérieure-
ment dans le cas du magnétisme
1
( ) = ( ) + ( ) ||2 + ||4 (8.10)
2
Comme d’habitude les coefficients sont des fonctions analytiques de − Pour
avoir une transition de phase de second ordre, il suffit de prendre constant et
( ) = 0 ( − ) (8.11)
Nous verrons que, par analogie avec le cas du magnétisme, ce résultat peut se
trouver à partir de la théorie champ moyen, qui est celle de BCS. La quantité
sera en quelque proportionnelle à la fonction d’onde de la paire de Cooper.
Comme dans le cas du magnétisme, on peut trouver la valeur du paramètre
d’ordre pour en minimisant et ainsi obtenir
02 ( − )2 2
( ) − ( ) = − = −0 (8.12)
2 2
où la dernière égalité vient du résultat de la section précédente. Ceci nous permet
d’obtenir près de la transiton de phase
0
= ( − ) (8.13)
(0 )12
La différence d’entropie entre l’état normal et supraconducteur s’obtient facilement
à partir de = − ( ) et le saut de chaleur spécifique à de la même façon
qu’auparavant dans le contexte du magnétisme
02
− = (8.14)
Dans le cas inhomogène, il faut qu’il y ait un coût d’énergie libre associé aux
gradients du paramètre d’ordre. On écrit (en pensant à dans le contexte d’une
fonction d’onde)
~2 1
( r) = ( ) + ∗
|∇ (r)|2 + ( ) | (r)|2 + | (r)|4 (8.15)
2 2
2 J.F. Annett, Chapitre 4.
2 SUPRACONDUCTIVITÉ
La condition de minimisation
R
(r) 3 r
=0
∗ (r0 )
∗ (r)
= (r − r0 ) (8.16)
∗ (r0 )
et (r) ∗ (r0 ) = 0 car (r) et ∗ (r0 ) sont des variables indépendantes, on
obtient
~2
− ∗ ∇2 (r) + ( ) (r) + (r) | (r)|2 = 0 (8.17)
2
qui a l’allure d’une équation de Schrödinger non-linéaire. En prenant une condition
aux limites (r) = 0 à une paroi située en par exemple, on trouve pour des (r)
petits que
~2 2
− ∗ 2 = − ( ) (8.18)
2
dont la solution est une exponentielle. Ceci veut dire que retrouve sa valeur
d’équilibre sur une longueur
µ ¶12
~2 1
= ∼ (8.19)
2∗ ( ) ( − )
12
³ ´ 2~2
−2 | (r)|2 = ∇ · ( ∗ (r) ∇ (r) − (r) ∇ ∗ (r)) (8.24)
2∗ ~
et sachant que la conservation du courant superfluide donne
³ 2
´
−2 | (r)| = −∇ · j (8.25)
on obtient
2~
j = − ( ∗ (r) ∇ (r) − (r) ∇ ∗ (r)) (8.26)
2∗
En présence d’un potentiel vecteur on retrouve l’invariance de jauge locale si ∇ →
∇ + 2 2
~ A lorsque le gradient multiplie (r) et ∇ → ∇ − ~ A lorsqu’il multiplie
∗
(r) Donc, le courant invariant de jauge est donné par
µ ¶
~ ∗ ∗ ~ 2 2
j = − ∗ ( (r) ∇ (r) − (r) ∇ (r)) − 2 ∗ A | (r)|
~
2
~ (2) 2
= − ( ∗ (r) ∇ (r) − (r) ∇ ∗ (r)) − | (r)| A (8.27)
∗ ∗
Quant à l’énergie libre on peut l’écrire en partant du résultat sans champ
électromagnétique Eq.(8.15) en imposant l’invariance de jauge locale
Z " ¯µ ¶ ¯2 #
3 ~2 ¯¯ 2 ¯
¯ + ( ) | (r)|2 + 1 4
( ) = ( ) + r ∗ ¯ ∇ + A (r)¯ | (r)|
2 ~ 2
Z
1
+ 2 (r) 3 r (8.28)
20
Supposons que la grandeur du paramètre d’ordre soit une constante mais que la
phase varie, i.e. (r) = || (r) L’énergie libre précédente devient
Z " ¯µ ¶¯2 #
2 ¯ ¯
~ 2
¯ ∇ + A ¯ || 2
( A) = ( A = 0) + 3 r
2∗ ¯ ~ ¯
Z
1
+ 2 (r) 3 r (8.29)
20
4 SUPRACONDUCTIVITÉ
Laissant tomber l’énergie magnétique, il nous reste
Z ¯µ ¶¯2
¯ 2 ¯
( A) = ( A = 0) + 3 ¯
r ¯ ∇ + A ¯¯ (8.30)
2 ~
où
~2
= ||2 (8.31)
∗
s’appelle la rigidité superfluide. Elle décrit le fait que dans un supraconducteur, la
phase du paramètre d’ordre veut être la même partout. Pour être plus précis, on
choisit une jauge particulière, par exemple celle de London où ∇ · A = 0 Alors,
tout gradient de coûte de l’énergie une fois la jauge fixée. Le système a un ordre à
longue portée dans la phase. Évidemment, une phase globale (indépendante de r)
reste indéterminée. Lorsqu’on en choisit une, on dit qu’on a une brisure spontannée
de l’invariance de jauge globale. On permet au nombre total de particules de
fluctuer, mais localement le nombre de particules est conservé.
Remarque 1 Fixer ∇ · A = 0 ne spécifie pas complètement la jauge. Par exem-
ple, A =b y représente le même champ magnétique que A = −b x et ces deux
expressions satisfont toutes les deux ∇ · A = 0 Elles sont reliées par le change-
ment de jauge A → A − ∇ où = Ce n’est pas surprenant. Dans le cas
indépendant du temps, n’importe quel changement de jauge tel que ∇2 = 0 sat-
isfera la condition de London. Pour spécifier la jauge il faut par exemple choisir
A =b y puis ne pas permettre de changements de jauge qui ne satisfont pas
= 0 à l’infini. Cette condition aux limites avec ∇2 = 0 fixe définitivement la
jauge puisque = 0 est la seule solution. Les changements de phase additionnels
de la fonction d’onde ∇ ne font donc qu’augmenter l’énergie libre puisqu’ils ne
peuvent éliminer A En effet, ∇× (∇) = 0 et ∇ × A 6= 0 donc même si A et
∇ sont des vecteurs qui sont identiques en un point, leurs dérivées ne peuvent
être identiques donc ils deviendront différents ailleurs. Ce qui vient d’être dit n’est
valable que pour un supraconducteur qui n’a pas de “trous”, c’est-à-dire où tous
les contours peuvent être déformés continuement et où est univalué.
∇ × B = 0 j
∇ × (∇ × B) = 0 ∇ × j
2
= − ∇×A
0
2
= − B (8.37)
0
2 2 ||2 2
−2
= 0 = 0 (8.40)
6 SUPRACONDUCTIVITÉ
8.2.5 Quantification du flux
Z " ¯µ ¶¯2 #
3 ~2 ¯¯ − 2 Φ ¯¯ 2
( A) = ( A = 0) + r + || (8.47)
2∗ ¯ ~ 2 ¯
Z
1
+ 2 (r) 3 r (8.48)
20
où on a utilisé
1
∇ = b
er + b
e + b
ez (8.49)
R
L’énergie magnétique 2 (r) est proportionnelle à Φ2 et dépend de l’inductance
de la boucle Le terme dominant est l’autre terme. Il se réécrit
¯µ ¶¯2
~2 ¯¯ 2 Φ ¯¯ 2
− + || (8.50)
2∗ 2 ¯ ~ 2 ¯
et est minimum lorsque
Φ = Φ0 (8.51)
où
Φ0 ≡ = 207 × 10−15 Wb (8.52)
2
est le quantum de flux. Si on réchauffe une boucle et qu’on applique un champ
magnétique, un flux Φ0 proche du flux Φ appliqué restera dans la boucle lorsqu’on
abaissera la température sous Ce flux persiste même si on enlève le champ
extérieur.
Remarque 4 Le courant, tel que donné par l’Éq.(8.32), s’annule dans cette sit-
uation où le champ magnétique est constant sur l’épaisseur de l’anneau. Dans
le cas d’un anneau épais le champ magnétique doit s’annuler loin des bords de
l’anneau, au milieu de sa circonférence. Il circule un courant sur le bord extérieur
de l’anneau et un courant de sens opposé sur le bord intérieur de l’anneau qui
permettent d’écranter le champ externe de telle sorte que B s’annule au milieu de
la circonférence de I
l’anneau. Étrangement, le potentiel vecteur ne s’annule pas à
cet endroit puisque A · dr doit être égal au flux passant à travers l’anneau. En-
core une fois, comme il faut que la fonction d’onde soit univaluée, on retrouve que
¯¡ ¢¯2 ¯¡ ¢¯
l’énergie libre est minimale pour ¯ ∇ + 2 ¯ = 0 i.e. ¯ − + 2 Φ ¯2 = 0
~ A ~ 2
Dans ce cas aussi, il n’y a pas de courant entre les bords intérieur et extérieur de
l’anneau.
√ √
Dans un supraconducteur de type II, 1 2 i.e. 2, le champ magné-
tique pénètre sous la forme de “tourbillons” ou “vortex” en anglais. Un tourbillon
est une structure cylindrique formée d’un coeur normal de rayon où le champ
magnétique est libre de se concentrer. Le champ s’atténue ensuite sur une distance
où un courant supraconducteur non-nul circule. La condition de continuité du
paramètre d’ordre implique que le flux magnétique est quantifié en unités de Φ0
comme nous avons vu à la section précédente.
On peut étudier ce phénomène de façon plus détaillée de la façon suivante.
Partons de l’équation Eq.(8.38) décrivant la valeur du champ magnétique en
présence du courant superconducteur induit par ce champ magnétique. Écrivant
le Laplacien en coordonnées cylindriques et utilisant l’expression pour la longueur
de pénétration de London, on obtient
2 1
+ − 2 = 0 (8.53)
2
La solution de cette équation est donnée par la fonction de Bessel modifiée 0 ( )
µ ¶
Φ0
() = 2 0 (8.54)
2
6 J.F. Annett, section 3.9
8 SUPRACONDUCTIVITÉ
où la valeur de la constante est déterminée par la condition de quantification du
flux Z
Φ0 = () 2 r (8.55)
b
e
j ∼ (8.57)
Plutôt que de faire le calcul détaillé, on suppose simplement que agit comme
une coupure franche. Le matériau est normal pour et supraconducteur avec
2
une valeur de || constante pour Il est clair que les détails de ce modèle
ne s’appliquent que lorsque ¿ ¿ Pour À la forme asymptotique de
la fonction de Bessel modifiée donne
r
Φ0 −
() = (8.58)
22 2
On veut une expression pour un potentiel (r) effectif qui tient compte de l’interaction
de Coulomb et des effets de retard. Dans le modèle du jellium, on considère un
système formé de électrons par cm3 de masse et de charge − et d’ions
de masse et de charge + le système global étant évidemment neutre avec
ions par cm3 On ne tient compte que des interactions électrostatiques et on
suppose que les ions forment un fluide continu. Ce modèle néglige
a) les interactions répulsives à courte portée venant de la répulsion due au
principe de Pauli et aux électrons de valence
b) le fait que les fonctions d’onde doivent être orthogonales à celles des électrons
de valence
c) les phonons transversaux.
Dans ce modèle simple, l’interaction effective entre électrons sera de la forme
2
(8.59)
40 (q) 2
1
∇·E= (8.60)
0
1
∇2 = − ( + + ) (8.61)
0
10 SUPRACONDUCTIVITÉ
ou, autrement dit, par
= (8.63)
+ +
Si nous parvenons à trouver deux autres équations pour et nous aurons résolu
le problème. Commençons par une équation pour Comme le problème que nous
voulons faire est dynamique, l’autre équation dont nous avons besoin pour relier
au potentiel est
b) l’équation du mouvement pour la densité de courant des ions en présence
du champ électrique
j
= 2 E (8.64)
où on a utilisé que la densité de charge ionique à l’équilibre est la même que
la densité de charge électronique. On néglige l’amortissement ici et de plus on
suppose qu’on étudie les grandes longueur d’onde où les termes qui dépendent du
gradient du courant sont négligeables. On garde les dérivées temporelles car la
dynamique des ions est importante aux échelles de temps qui nous concernent. Le
courant est celui qui entre dans l’équation de continuité
+ ∇ · j = 0 (8.65)
Dans l’approximation où les amplitudes d’oscillations sont petites, on peut rem-
placer j par une dérivée partielle. Prenant la dérivée partielle par rapport au
temps de l’équation de continuité et éliminant le courant et le potentiel à l’aide
des équations qui la précèdent, on obtient
2 2 2
= ∇ (8.66)
2
2
= − ( + + ) (8.67)
0
~2 2 (r)
= − (r) (8.70)
2
12 SUPRACONDUCTIVITÉ
Le modes de vibration des phonons correspondent au cas ou il y a des oscil-
lations spontannées du système en l’absence de charges extérieures, c’est-à-dire
quand (q) = 0 Ceci se produit lorsque
2 2 = 2 2 − 2 2
2
2 = 2 2 ≡ 2q (8.81)
+ 2
On peut vérifier que la longueur d’écrantage de Thomas Fermi est très courte,
de l’ordre de l’inverse de la longueur d’onde de Fermi. Ainsi, à grande longueur
d’onde,
q ' (8.82)
où la vitesse du son est donnée approximativement par
= (8.83)
2 2 2 2
=
40 (q ) 2 40 − 2 2 + 2 2
2 2 2
2 1 2
= 2
40 2 + 2 − 2q
à !
2 1 2q
= 1+ 2 (8.84)
40 2 + 2 − 2q
Le premier terme est l’interaction de Coulomb écrantée telle qu’on peut l’obtenir
en absence de phonons ( q = 0) Le deuxième terme vient de l’interaction électron
phonon et il peut être négatif pour les fréquences plus petites que les fréquences
phononiques. Il peut même être très négatif près de la résonance. En première
approximation on dit que l’interaction est attractive pour les fréquences plus pe-
tites que la fréquence de Debye. C’est le retard ( petit) qui fait que l’interaction
peut être attractive.
Z
k·r
†k = † (r) √ 3 r (8.86)
Z
q·r 3 r = q0 (8.87)
où par définition,
Z
(q) = 3 rU (r) −q·r (8.90)
1 X
(r) = U (q) q·r (8.91)
q
Dans cette dernière expression, nous avons non seulement changé le nom des vari-
ables d’intégration, nous avons aussi restreint la somme seulement aux états de
spin antiparallèles et utilisé l’invariance sous rotation pour ne garder que les spins
indiqués (ce qui a éliminé le facteur 12). On dit alors que la paire est dans un
état singulet. Nous commenterons sur le cas des états triplets plus tard. (En
fait l’approximation que nous venons de faire permet quand même de traiter un
sous-ensemble des états triplets). La forme de (p − p0 ) sera discutée plus tard,
mais ici nous gardons à l’esprit que ce potentiel est attractif pour des états qui
sont à l’intérieur d’une coque d’énergie de taille ~ autour du niveau de Fermi.
L’idée générale est que †p↑ †−p↓ joue presque le rôle d’un boson †p . Les relations
de commutation de sont pas exactement les mêmes, mais nous voulons utiliser
l’idée générale que la superfluidité pourra être décrite par une valeurD moyenne E
non nulle de †p dans l’état supraconducteur. Cette valeur moyenne, †p↑ †−p↓
se retrouve dans l’équation de Ginzburg-Landau dans le rôle de fonction d’onde
de paire. De la même façon que la suprafluidité pouvait être décrite par un or-
dre à longue portée hors-diagonal dans la matrice densité à une particule, ici ce
phénomène apparaîtra dans la matrice densité à deux particules puisque chaque
14 SUPRACONDUCTIVITÉ
boson sera formé de deux fermions. L’état champ moyen que nous trouverons sera
décrit par un état cohérent, comme vous le calculerez dans le devoir.
Dans l’esprit de la théorie de Weiss, l’hamiltonien d’essai que nous utiliserons
pour la théorie champ moyen sera donc de la forme
1 X D E
− = 0 − + (p − p0 ) †p↑ †−p↓ −p0 ↓ p0 ↑
0 pp
1 X
+ (p − p0 ) †p↑ †−p↓ h−p0 ↓ p0 ↑ i
pp0
X³ ´
= 0 − + ∆∗p −p↓ p↑ + †p↑ †−p↓ ∆p (8.93)
p
où on a défini
1 X
∆p = (p − p0 ) h−p0 ↓ p0 ↑ i (8.94)
0
p
Comme ∆p peut être complexe, les vecteurs propres peuvent l’être aussi. Les
valeurs propres cependant sont réelles car la matrice est hermitienne.
On définit
µ ¶12
1 p
p = √ 1+ −1p (8.110)
2 p
µ ¶12
1 p
p = √ 1− −2p (8.111)
2 p
avec la convention que la racine carré est positive. Pour le vecteur propre corre-
spondant à la valeur propre positive on peut donc choisir
⎛ ³ ´ ⎞
µ ¶ µ ¶ p 12 −
1p p 1 ⎜ 1 + p 1p
⎟
= =√ ⎝ ³ ´12 ⎠ (8.112)
2p p∗ 2 p 2p
1 − p
où les phases 1p et 2p ne sont déterminées par aucune des contraintes précé-
dentes. Avec cette convention, on prend toujours la valeur positive des racines
16 SUPRACONDUCTIVITÉ
carrés. Pour vérifier le dernier résultat, on substitue dans l’équation (8.103) pour
1p et 2p
µ ¶ µ ¶
¡ ¢ p 12 − p 12
p − p 1 + 1p = ∆p 1 − 2p
p p
à !12 µ ¶
¡ ¢ 2p p
p − p 1 − 2 −1p = ∆p 1 − 2p
p p
à !12 µ ¶
¡ ¢ |∆p |2 p
p − p −1p = ∆p 1 − 2p (8.113)
p2 p
µ ¶
¡ ¢ |∆p | − p
p − p 1p = ∆p 1 − 2p (8.114)
p p
ce qui donne,
∆p = |∆p | −1p −2p (8.115)
Pour la valeur propre négative p , on a le choix de la phase lorsqu’on relie les 1p
et 2p aux p et p . On choisit les phases de la façon suivante
⎛ ³ ´ ⎞
µ ¶ µ ¶ p 12 −
1p −p 1 ⎜ − 1 − p 2p
⎟
= =√ ⎝ ³ ´ ⎠
2p ∗p 2 p 12
1 + p 1p
parce que ceci satisfait l’équation correspondante (8.103) pour 1p et 2p
µ ¶ µ ¶
¡ ¢ p 12 − p 12
− −p − p 1 − 2p = ∆p 1 + 1p (8.116)
p p
µ ¶ Ã !12
¡ ¢ p 2p
− −p − p 1 − −2p = ∆p 1 − 2 1p
p p
à !
p2 − 2p |∆p | 1p
−2p = ∆p
p p
|∆p |2 −2p |∆p | 1p
= ∆p
p p
∆p = |∆p | −1p −2p (8.117)
µ ∗ ¶
p p
† = (8.120)
−p∗ p
soit unitaire pour satisfaire les relations d’anticommutation (en choisissant en plus
2 2
la phase du déterminant pour qu’elle soit l’unité |p | + |p | = 1) . La forme ci-
dessus est la plus générale (à une phase près) pour une transformation unitaire
2 × 2 On voit que les deux équations obtenues pour ∆p Éqs.(8.115) (8.116) sont
cohérentes quelle que soit la valeur de −1p − 2p
− = p 3 + ∆1 1 − ∆2 2 (8.121)
où les sont les matrices de Pauli définies dans l’espace de Nambu de la même
façon que les matrices de Pauli habituelles. Les quantités ∆1 et ∆2 sont, respec-
tivement, les parties réelles et imaginaires du gap ∆p . On peut aussi écrire
b ·τ
− = |n| n (8.122)
q
où le vecteur n est de norme |n| = 2p + |∆p |2 et dirigé dans la direction du
b de composantes 1 = p |n|, 2 = ∆1 |n| et 3 = −∆2 |n| En
vecteur unité n
b est à un angle de l’axe 3 dont le cosinus est
coordonnéesqpolaires, le vecteur n
cos = p 2p + |∆p |2 = p p L’angle dans le plan est obtenu de tan =
−∆1 ∆2 i.e. ∆ = ∆1 + ∆2 µ = |∆|¶−µ Les ¶vecteurs propres correspondant à
1 0
b ·τ sont obtenus en tournant
n et d’un angle autour de l’axe 2
0 1
puis autour de l’axe 3 pour ramener l’axe de quantification dans la direction de
b Ceci se fait avec la transformation unitaire = − 3 2 − 2 2 comme pour un
n
spin 12 On a
µ −2 ¶
0
− 3 2 = (8.123)
0 2
et
− 2 2 = cos − 2 sin (8.124)
2 2
Il suffit d’utiliser des identités trigonométriques et la valeur de cos = p p pour
obtenir
r µ ¶
cos + 1 1 p 12
cos = =√ 1+ (8.125)
2 2 2 p
µ ¶
1 p 12
sin = √ 1− (8.126)
2 2 p
ce qui donne la matrice des vecteurs propres, i.e. la transformation unitaire requise
⎛ ³ ´ ³ ´ ⎞
µ −2 ¶ 1 p 12 1 p 12
0 √
⎜ 2 1 + p − √
2
1 − p ⎟
= − 2 2 − 3 2 = ⎝ ³ ´ ³ ´ ⎠
0 2 1 p 12 1 p 12
√
2
1 − p √
2
1 + p
⎛ ³ ´ ³ ´ ⎞
p 12 −2 p 12 −2
√1 1 + p 1
− 2 1 − p
√
⎜ ⎟
= ⎝ 2 ³ ´12 ³ ´12 ⎠ (8.127)
√1 1 − p
2 √1 1 + p
2
2 p 2 p
18 SUPRACONDUCTIVITÉ
La matrice permet de diagonaliser l’hamiltonien d’essai
µ ¶ µ ¶
p 0 p ∆p
= †
0 −p ∆∗p − p
donc
X³ ´ µ ¶ µ ¶
p ∆p p↑
− = †p↑ −p↓ † †
∆∗p − p †−p↓
p
X³ ´µ 0
¶µ
p↑
¶
= †p↑ −p↓ p
(8.128)
0 −p †−p↓
p
X
= p †p p + (8.129)
p
où les nouveaux opérateurs sont reliés aux anciens par la transformation de Bogoliubov-
Valentin (1958)
µ ¶ µ ¶ µ ¶µ ¶
p↑ p↑ ∗p p p↑
= † = (8.130)
†−p↓ †−p↓ −p∗ p †−p↓
avec |p |2 + |p |2 = 1. Le fondamental est l’état qui est détruit par ces nouveaux
opérateurs d’annihilation
p |i = 0
Nous allons voir plus loin que les phases sont indépendantes de p De plus, l’intégrand
s’annule pour 2p |∆p |2 car dans ce cas p2 ∼ 2p Le vecteur d’onde ne
peut donc varier sur des intervalles plus grand que p ∼ ∆p ce qui correspond
à une énergie ~ ∼ ∆p Comme en transformée de Fourier, la largeur dans
l’espace est reliée à la largeur en vecteur d’onde par ∼ 1 on a que
∼ ~ ∆p Ceci est l’ordre de grandeut de la longueur de corrélation à tem-
pérature nulle.
20 SUPRACONDUCTIVITÉ
8.3.3 Approche variationnelle
h − i − ( ) (8.144)
par rapport à ∆p On retrouve alors les résultats précédents. Pour plus de détails,
voir les notes de Claude Bourbonnais.
Un des résultats les plus importants du point de vue conceptuel que nous apprend
BCS est que même lorsque l’interaction dépend de p − p0 , la phase du gap doit
nécessairement être indépendante de p. En effet, réécrivons l’équation du gap
Éq.(8.140) sous la forme
1 X
[p ∆p ] = − p (p − p0 ) p0 [p0 ∆p0 ] (8.145)
2 0
p
où µ ¶12
(1 − 2 (p ))
p = (8.146)
p
Tout à l’intérieur de la racine carré est positif (p est positif, donc (p ) est
plus petit que 12). Donc, la quantité p est réelle. On peut alors la réinterpréter
comme une équation aux valeurs propres. Les vecteurs propres sont entre crochets
et la valeur propre est l’unité Comme la matrice −p (p − p0 ) p0 (2 ) dont
on cherche le vecteur propre est réelle symétrique, ce vecteur propre est réel à une
phase globale près, à moins que la valeur propre ne soit dégénérée. Il y a une
dégénérescence évidente associée à la symétrie sous inversion du temps. Lorsqu’on
brise cette symétrie, le paramètre d’ordre est complexe. Cela ne donne un résultat
non trivial que pour les valeurs de moment cinétique orbital différents de zéro (voir
plus loin).
Cela nous permet de revenir sur la notion de cohérence. Nous venons de
montrer que ∆p est un nombre complexe dont la phase est indépendante de p en
d’autres mots 1p + 2p = pour toutes les valeurs de p Toutes les paires sont
ajoutées à la fonction d’onde avec exactement la même phase. Ceci se voit bien
avec la forme de la fonction d’onde de BCS traitée en devoir:
Yµ k
¶
1 + ∗ †−k↓ †k↑ |0i
k
k
À chaque fois qu’on crée une paire, il y a un facteur de phase −1p −2p = −
associé qui vient du k ∗k . Seule la phase de ∆ indépendante de p est arbitraire.
On brise la symétrie de jauge globale en la fixant parce que phase et nombre de
particules obéissent à une relation d’incertitude. Fixer la phase correspond donc à
rendre le nombre total de particules incertain. Nous reviendrons à cette discussion
avec la jonction Josephson.
La structure de la fonction d’onde est la même que dans un état co-
hérent. La composante à paires de Cooper de la fonction d’onde contient un
préfacteur proportionnel à − analogue au que nous avions discutéNous
Les puissances d’ordre plus élevée de l’exponentielle s’annulent car nous avons
affaire à des fermions.
Comme nous avons vu au début de cette section, ce sont les interactions qui
imposent cette cohérence de phase qui est à l’origine du phénomène de supracon-
ductivité. On peut aussi comprendre la cohérenceP de phase intuitivement ainsi.
Considérons un des termes de l’Hamiltonien: pp0 (p − p0 ) †p↑ †−p↓ −p0 ↓ p0 ↑
On voit qu’il y a avantage à ce que les paires aient la même phase, sinon on aurait
un terme (p −p0 ) qui apparaîtrait et aurait tendance à moyenner les phases à
zéro. Retournant à l’expression pour
´ l’interaction dans l’hamiltonien réduit de
P ³
BCS p ∆∗p −p↓ p↑ + †p↑ †−p↓ ∆p On voit que de défaire une paire −p↓ p↑
est coûteux car celle-ci est couplée à un champ moyen macroscopique ∆p C’est
tout à fait analogues à ce que nous avons fait avec le modèle d’Ising traité dans
l’approximation de Weiss où chaque spin est couplé à un champ moyen.
Les vecteurs d’onde impliqués dans l’appariement sont situés près de la surface de
Fermi. On fait l’hypothèse d’une surface de Fermi sphérique pour simplifier les
calculs. En passant en coordonnées polaires et en utilisant la densité d’états ()
(pour un spin), qui relie l’intégrale sur la grandeur de à l’intégrale sur
Z 02 0 Z max Z Z
¡ 0 ¢ 0 1 cos 0 2 0
= (8.149)
(2)3 min −1 2 0 2
22 SUPRACONDUCTIVITÉ
La solution de cette équation sera faite plus en détails dans la section suivante.
Auparavant, discutons plus en détail des questions de symétrie, tout d’abord la
symétrie de spin de la fonction d’onde de paire. Celle-ci est reliée au gap par
l’équation (8.139) obtenue à l’aide de la transformation de Bogoliubov
1 ∆
h−p0 ↓ p0 ↑ i = − (1 − 2 (p0 )) (8.153)
2 p0
Ce
q résultat est invariant sous les opérations de symétrie du réseau car ∆ et p =
2p + |∆|2 le sont. Or, l’anticommutation nous donne la relation
Comme seuls les états près du niveau de Fermi contribueront, supposons qu’on
prenne la densité d’états comme constante. L’équation du gap BCS pour la supra-
conductivité de type devient alors, avec la définition ( ) = 2 ( ) (on
suppose la symétrie particule trou pour intégrer seulement pour 0 positif)
Z ~
∆
∆ = |0 | ( ) 0 (1 − 2 (p0 ))
0 2p0
µ q ¶
1 2 2
Z ~ tanh 2 + |∆|
|0 | ( )
= ∆ q (8.156)
2 0 2 + |∆|2
2∆0
= 353 (8.158)
Commençons par le calcul du gap à = 0 Dans ce cas, la tangente hyperbolique
peut être prise égale à l’unité et l’équation du gap devient
Z ~
|0 | ( ) 1
∆0 = ∆0 q (8.159)
2 2
0 2 + |∆0 |
d’où
2
= sinh−1 (~ |∆0 |) (8.161)
|0 | ( )
µ ¶
2
|∆0 | = ~ sinh (8.162)
|0 | ( )
La théorie de BCS est valide dans la limite couplage faible, c’est-à-dire |0 | ( ) ¿
1 Cette inégalité se comprend bien intuitivement car ( ) est inversement pro-
portionnelle à l’énergie de Fermi alors que |0 | est une énergie beaucoup plus
faible. Dans cette limite, on peut donc approximer
µ ¶
2
|∆0 | = 2~ exp − (8.163)
|0 | ( )
Le terme de droite est le 00 dont nous avons discuté plus haut. On intègre par
parties le terme de droite pour obtenir dans la limite ~ À 1
µ µ ¶ Z ∞ ¶
|0 | ( ) ~ ln
1= ln − (8.165)
2 2 0 cosh2
24 SUPRACONDUCTIVITÉ
L’intégrale converge suffisamment rapidement que nous avons posé la borne supérieure
d’intégration ~
2
égale à l’infini. Il reste
µ µ ¶ µ ¶¶
|0 | ( ) ~ 4
1= ln − ln (8.166)
2 2
où ln = ≈ 0577216 est la constante d’Euler. De là on déduit facilement
µ ¶
2~ 2
= exp − (8.167)
|0 | ( )
µ ¶
2
= 11336 ~ exp − (8.168)
|0 | ( )
En combinant nos résultats pour |∆0 | Éq.(8.152) et pour ci-dessus, on trouve
le fameux rapport BCS Eq.(8.158). Les résultats expérimentaux pour les éléments
simples sont
337 ± 01 32 ± 1 46 363 ± 1 384 ± 06 429 ± 04 346 ± 1 36 ± 1
Les éléments comme le plomb et le mercure sont des exemples typiques de
supraconducteurs à couplage fort où la théorie d’Éliashberg est nécessaire.
Remarque 10 L’expression pour explique immédiatement l’effet isotopique
puisque la fréquence de Debye, comme celle pour un oscillateur harmonique, dépend
de −12
Pour voir comment il est possible d’obtenir des moments cinétiques de paire dif-
férents de zéro, on procède comme
p suit. Comme ne dépend
√ √que de la grandeur
de p − p0 et que |p − p0 | = 2 + 02 − 20 cos Θ ' 2 1 − cos Θ on peut
supposer que (p − p0 ) est une fonction de cos Θ seulement, une variable com-
prise entre −1 et 1. On peut donc la développer en polynômes de Legendre
∞
X
(cos Θ) = (cos Θ) (8.169)
=0
où 0 et les sont les angles azimutaux Dans ce cas, on voit que la répulsion
est maximale, = 0 lorsque − 0 = 2 32 et minimale = 0 − lorsque
− 0 = 0 À l’aide des identités trigonométriques
1 + cos 2
cos2 = (8.176)
2
cos (1 − 2 ) = cos 1 cos 2 + sin 1 sin 2 (8.177)
on peut réécrire
¡ ¢
2
¡ 0 1 + cos 2 − 0
¢ 1 + cos 2 cos 20 + sin 2 sin 20
cos − = =
2 2
µ ¶
¡ ¡ ¢¢ 1 + cos 2 cos 2 + sin 2 sin 20
0
cos − 0 = 0 − (8.178)
2
Sachant que r
15
2±2 ( ) = sin2 ±2 (8.179)
32
8 La présence de noeuds dans le gap a été mise en évidence par C. Lupien, W.A. MacFarlane,
26 SUPRACONDUCTIVITÉ
on trouve
Z Z
0 ∗±2 ¡ ¡ ¢¢ ¡ ¢
2 (2 ) cos − 0 2±2 2 0
2 2
Z Z
0 15 −2 ¡ ¢ 0
= − cos 2 cos 20 + sin 2 sin 20 2
2 2 2 32
µ ¶
15 1 1 1 1
= − + (8.180)
2 32 2 2 2 (−2)
Un résultat important de la théorie de BCS est que toutes les paires sont ajoutées
avec exactement la même phase. La fonction d’onde de BCS est
Yµ ¶ Yµ ¯ ¯ ¶
k † ¯ k ¯ −( + ) †
†
1 + ∗ −k↓ k↑ |0i = ¯
1 + ¯ ¯ ¯ 2k 1k †
−k↓ k↑ |0i (8.183)
k k
k k
¡ ¢ ¡ ¢
où 2p + 1p doit être indépendant de p Appelons cette combinaison 2p + 1p =
La fonction d’onde de BCS peut s’écrire
X
= − (8.184)
=0
On voit bien que si le nombre de paires est connu, la phase est inconnue. Nombre
et phase jouent le rôle de variables conjuguées, comme nous verrons encore en plus
de détails plus loin.
Bien que la phase dans la théorie de BCS soit totalement arbitraire, la différence
de phase a une signification physique. Pour illustrer cette signification, mettons
deux supraconducteurs en contact à travers une barrière tunnel. Nous allons
utiliser comme fonctions d’ondes non-perturbées celles obtenues en l’absence de la
barrière tunnel, i.e. le produit direct de celle à gauche fois celle à droite
X
X
0 = −
− 0 (8.186)
=0 =0
= + ; = − (8.187)
2 2
pour obtenir
X
+ 2
X
− 2 +
− 2 −
0 = + 0 −
(8.188)
2 2
=0 =− 2
X
+ 2
X
= − 2 ( + )
−( − ) + 0 −
(8.189)
2 2
=0 =− 2
28 SUPRACONDUCTIVITÉ
Travaillons maintenant avec un état ayant un nombre fixe total de paires de Cooper
si on additionne le côté droit et le côté gauche de la jonction. Cet état est
donné par
Z 2 2
X
( + )
2 ( + )
0 = −( − ) + 0 −
0 2 2 2
=− 2
(8.190)
On pose la différence de phase = − et on définit |i = + 0 −
2 2
Comme est très grand la somme peut aller de −∞ à ∞ et le membre de droite
de l’équation précédente s’écrit
∞
X
|i = − |i (8.191)
=−∞
Pour montrer que l’hamiltonien est diagonal dans cette base, on substitue l’expression
pour |i en fonction des états propres de phase
" ∞ Z Z 2 #
X 2
0 ¯ 0
b = −
|i −(+1) ¯0
+ (8.196)
2 =−∞ 0 2 0 2
EFFET JOSEPHSON 29
Donc est bien diagonal dans cette base
¯ ® ¯ ®
b ¯0 = − cos 0 ¯0 (8.199)
Pour minimiser l’énergie, il faut que la différence de phase entre les deux supra-
conducteurs soit nulle.
Giacobino, J. Zinn-Justin
30 SUPRACONDUCTIVITÉ
8.4.3 Courant et effet Josephson
̂ h i
= ̂ ̂ (8.209)
~
h
i
= − + − ̂ (8.210)
2 ~
³
´
= − − + − (8.211)
2 ~
= − sin b (8.212)
~
Si le nombre de paires de Cooper augmente à gauche, une charge −2 passe à
gauche à chaque fois, ce qui est comme une charge +2 vers la droite. Le courant
circulant vers la droite est donc donné par
̂ 2
ˆ = 2 = − sin b
(8.213)
~
En présence d’un courant, il y a une différence de phase entre les deux supracon-
ducteurs.
Quel est l’effet d’une différence de potentiel? Une différence de potentiel
entre le³côté droit´ et le côté³ gauche se
´ retrouvera dans l’hamiltonien sous la forme
−2 2 − ̂ − 2 2 + ̂ = 2 ( − ) ̂ + = 2 ̂ . Ce terme
induira une dépendance temporelle de la phase
̂ h i
= ̂ + 2 ̂ ̂ (8.214)
~
h i
= 2 ̂ ̂ (8.215)
~
2
= (8.216)
~
Une différence de potentiel constante produira une phase augmentant linéairement
dans le temps, ce qui se traduira par un courant oscillant! Et la fréquence de ce
courant est reliée à la différence de potentiel par une constante universelle indépen-
dante de tous les détails microscopiques du système. Un résultat remarquable qui
a valu le prix Nobel à Josephson et qui est utilisé couramment aujourd’hui en
métrologie pour étaloner le volt. En effet, la fréquence est une quantité qui peut
être mesurée avec une très grande précision.
EFFET JOSEPHSON 31
Dans la limite classique, les équations de Hamilton donnent
̇ = − ; ̇ = (8.219)
Substituant dans la fonction d’onde de BCS Éq.(8.183), on voit que comme h−p↓ p↑ i =
∆p alors la phase doit dépendre du temps de la façon suivante −2 ~ le 2 venant
directement du fait qu’on a affaire à des paires. Plus spécifiquement, supposons
qu’on considère le supraconducteur de gauche,
¯ ¯ ¯ ¯
¯ k ¯ − † ¯ k ¯ − 2 ~ †
¯ ¯ † ¯ ¯ −k↓ †k↑
−k↓ k↑ → ¯ (8.224)
¯ k ¯ k ¯
32 SUPRACONDUCTIVITÉ