Chap 2

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Mécanique 

quantique1         A.C. CHAMI/Section A                          2018/2019 

Chapitre 2

Mécanique Ondulatoire
Dans le chapitre précédant, nous avons vu les faits expérimentaux qui ont mis en évidence la dualité onde-
G G
corpuscule ainsi que les deux relations fondamentales ( E==ω; p = =k ) liant les aspects ondulatoire et
corpusculaire. En outre l’amplitude de l’onde ‘pilote’ a trouvé une explication en termes de densité de probabilité
de présence. Il reste à établir l’équation de propagation à laquelle répond l’onde.
Ces relations ne s’appliquent qu’aux particules non relativistes.

1. Equation de Schrödinger
G
Un corpuscule non relativiste est décrit dans un espace à trois dimensions par une fonction d’onde ψ r, t et est ( )
G
( )
soumis à une énergie potentielle notée V r, t . (L’énergie potentielle est souvent appelée en physique quantique
‘potentiel’).
La condition de normalisation qui indique qu’il n’existe qu’une seule particule dans le système étudié se note :


G G G
( ) ( )
ψ * r, t ψ r, t dr = 1

espace
G
( )
POSTULAT de SHRODINGER : La fonction d’onde ψ r, t est solution de l’équation de Schrödinger:

G =2 G G G
i=

∂t
( )
ψ r, t = −
2m
( ) ( ) ( )
Δψ r, t + V r, t ψ r, t

∂2 ∂2 ∂2
Δ est l’opérateur laplacien. En coordonnées cartésiennes : Δ = + + .
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2
Pour un problème à une particule (astreinte à se déplacer selon la direction Ox)
∂ψ ( x, t ) = 2 ∂ ψ ( x, t )
2
i= =− + V ( x, t ) ψ ( x, t )
∂t 2m ∂x 2
G
( )
Une particule libre est caractérisée par : V r, t = Cste

2. Propriétés générales de l’équation de Schrödinger


9 L’équation de Schrödinger est à résoudre dans le corps des complexes ^ (à cause du i).
G G
9 ( )
Elle est homogène en ψ r, t (pas de terme indépendant de ψ r, t ). ( )
9 C’est une équation aux dérivées partielles du premier ordre en t et du deuxième par rapport aux coordonnées
d’espace.
G G
9 ( ) ( )
Elle est linéaire c'est-à-dire que si ψ1 r, t et ψ 2 r, t sont solutions ; alors toute combinaison linéaire
G G G
( ) ( ) ( )
ψ r, t = λ1ψ1 r, t + λ 2 ψ 2 r, t est solution.
C’est cette propriété de linéarité des solutions qui permettent d’appliquer le « principe de superposition » aux
fonctions d’onde.
Nous avons vu dans le chapitre précédant que les aspects ondulatoires de la lumière (photon) n’apparaissent que
lorsque les dimensions des objets sont comparables à la longueur d’onde du rayonnement.
Il en va de même pour les corpuscules :
Exemple 1 : Diffusion d’un électron d’énergie cinétique T=100 eV par un atome d’hydrogène.

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h h hc
La longueur d’onde associée est λ = = = = 1.22Å ; la dimension de l’atome est de
p 2m0 T 2m0 c2 T
(
l’ordre du rayon de Bohr aB = 0.53Å . )
Comme nous l’avons vu la longueur d’onde associée à l’électron sera de l’ordre de l’Å et les dimensions de
l’atome également de l’ordre de l’Å. Cette description doit être quantique.

Exemple 2 : Chocs de deux billes. Les masses sont de 10g et le projectile à une vitesse de 1m/s.
h
La longueur d’onde associée à la bille est : λ = = 6.62 × 10 −32 m très faible devant les dimensions des
p
billes (les diamètres sont de l’ordre du cm). Le choc sera décrit classiquement.

3. Etats stationnaires
Un cas important de potentiel est le potentiel conservatif. Ces potentiels ne dépendent pas explicitement du
G G
( ) ()
temps c'est-à-dire : V r, t = V r . Cette catégorie représente une partie importante des interactions et sont
caractérisées par le fait que l’énergie est constante (E=T+V=Cste).
G =2 G G G
L’équation de Schrödinger s’écrit : i=

∂t
ψ r, t = −
2m
( ) ( ) () ( )
Δψ r, t + V r ψ r, t .
G G
( ) ()
On cherche la solution en séparant les variables : ψ r, t = φ r χ ( t ) . L’équation de Schrödinger devient :

G dχ ( t ) =2 G G G
()
i=φ r
dt
= −χ ( t )
2m
Δφ (r ) + V (r ) φ (r ) χ ( t ) qui s’écrit aussi :
i= d χ ( t ) 1 ⎛ =2 G G G ⎞
= G ⎜− Δφ (r ) + V (r ) φ (r ) ⎟⎟ ;
χ ( t ) dt ()
φ r ⎜⎝ 2m ⎠
G G
On a égalité entre une fonction de t et une fonction de r; ∀r et∀t . Ceci est une constante b. La dimension de
cette constante est une énergie (d’après le terme de gauche). Il se trouve que l’énergie est également constante.
Posons donc b=E. Cette constante doit être réelle. (L’énergie est une grandeur physique mesurable).
En outre appliquons également la relation de Planck-Einstein E==ω . Pour la partie qui dépend du temps :
E
i= dχ ( t ) dχ ( t ) −i t
= E = =ω ⇒ = −iωdt ⇒ χ ( t ) = χ0 e −iωt = χ0 e =
χ ( t ) dt χ (t)
G G
( ) ()
Pour un état stationnaire la fonction d’onde a une forme particulière : ψ r, t = φ r e − iωt (la constante χ0 a
G
()
été intégrée dans la fonction φ r ). Ceci a pour conséquence que la densité de probabilité de présence :
G G 2 G G 2
( ) ( ) () ()
2
ρ r, t = ψ r, t = φ r e − iωt = φ r est indépendante du temps. Ce qui justifie que ces états sont appelés
stationnaires.
Remarque :
Si l’énergie E était complexe ; la densité de présence deviendrait infinie ou nulle au bout d’un temps infini. Ceci
correspond à une particule qui se multiplie ou disparaît. L’énergie doit donc bien être une grandeur réelle.

L’équation pour la partie espace s’écrit donc :

⎛ =2 G G G ⎞ G
⎜−
⎜ 2m () () ()
Δφ r + V r φ r ⎟ = Eφ r
⎟ () Equation de Schrödinger des états stationnaires.
⎝ ⎠
Cette équation peut également prendre la forme :

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⎛ =2 G ⎞ G G
⎜−
⎜ 2m
Δ+V (r ) ⎟⎟ = Hφ (r ) = Eφ (r ) ; H est un opérateur linéaire appelé Hamiltonien. Cet opérateur est linéaire et
⎝ ⎠
G G

l’équation H () ()
r = Eφ r est une équation aux valeurs propres.
Remarque : Schrödinger a pu retrouver les valeurs propres de l’énergie de l’atome H en prenant un potentiel central
G e2
coulombien (conservatif) : V r = V (r ) = −K () r
(problème à 3 dimensions)

Dans le cas à une dimension l’équation de Schrödinger des états stationnaires s’écrit :

⎛ =2 d2 φ ( x ) ⎞
⎜− + V ( x ) φ ( x ) ⎟ = Eφ ( x )
⎜ 2m dx 2 ⎟
⎝ ⎠

4. Etats liés et états de diffusion


On considère un puits de potentiel V(x) à une dimension. Le potentiel présente
un minimum V0 (négatif) au point x=x0.
G JJJJJG dV
La relation F = − grad V ⇔ Fx = − indique que la force est toujours dirigée V(x)
dx E
3
vers le point d’abscisse x=x0. x1 x0 x2
L’énergie totale E=T+V reste constante au cours du mouvement avec la x
condition E>V (T>0). Il s’ensuit : E2
9 E=E1<V0 : Impossible
9 V0 <E=E2<0 : le mouvement ne peut se produire qu’entre les points V0
d’abscisse x=x1 et x=x2. le mouvement est dans une région finie de
l’espace : il s’agit d’un état lié. E1
9 E=E3>0 : toutes les positions de x ∈ ⎡⎣ −∞, +∞ ⎤⎦ sont possibles. Il s’agit d’un état de diffusion. Le corps va
accélérer au niveau du puits.
Autre exemple à trois dimensions: dans le cas de l’attraction gravitationnelle de la terre : la lune a le mouvement
d’un état lié, les comètes ont des états de diffusion.

5. Discontinuité du potentiel et continuité de la fonction d’onde


Souvent lorsque les variations spatiales du potentiel sont très importantes sur des V(x)
distances inférieures à la longueur d’onde du corpuscule, on peut considérer le
potentiel comme présentant une discontinuité. Supposons cette discontinuité V0
située en x=0.
On peut écrire l’équation de Schrödinger des états stationnaires à une dimension :
d2 φ ( x ) 2m -ε +ε
=− (E − V ( x ) ) φ ( x )
dx 2 = 2
0
La fonction d’onde dont le carré représenté une densité de probabilité doit être x
continue.
Si le potentiel l’est en tout point, alors, la dérivée seconde est continue, la dérivée première l’est également.
Considérons le cas d’une discontinuité en x=0. Pour cela intégrons l’équation précédente de –ε à +ε. ε est une
distance ‘très petite’.
+ε +ε

∫ ∫
d φ(x)
2
2m dφ ( +ε ) dφ ( −ε ) 2m
2
dx = −
2
(E − V ( x ) ) φ ( x ) dx = − =− ( 2εEφ ( 0 ) − εV0φ ( 0 ) )
dx = dx dx =2
−ε −ε
En faisant tendre ε vers zéro :
dφ ( +ε ) dφ ( −ε ) 2m
− = ( εV0φ ( 0 ) ) : ce dernier terme est nul ssi V 0 est fini.
dx dx =2
La dérivée première de la fonction d’onde est continue en un point de discontinuité du potentiel ssi la
discontinuité n’est pas infinie.

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6. Exemple d’état lié : le puits infini


Une particule est dans un puits dont la hauteur V0 est suffisamment grande V(x)
pour être considérée infinie. La largeur du puits est a.
Dans les régions II (x<0) et III (x>a) l’énergie potentielle est infinie ; ceci est
impossible donc : φII ( x ) = φIII ( x ) = 0 . II I III
Puisque les discontinuités de potentiel en x=0 et x=a sont infinies, la dérivée
de la fonction d’onde ne sont pas forcement continues aux points x=0 et x=a
(discontinuité infinie du potentiel).
De même ; l’énergie E est forcement positive et il s’agit d’un état lié car au 0 a x
sens classique, la particule effectue un mouvement de va et vient entre x=0
et x=a. L’équation de Schrödinger s’écrit pour la région I (V=0) :
Notons : φI ( x ) = φ ( x ) .
d2 φ ( x ) 2m 2m d2 φ ( x )
= − 2 Eφ ( x ) ; posons : k 2 = E ; = −k 2 φ ( x ) admet deux solutions linéairement
2 2 2
dx = = dx
indépendantes : eikx et e −ikx ; la solution générale s’écrit donc :
φ ( x ) = Aeikx + Be −ikx
i( kx −ωt ) −i( kx +ωt )
Notons que la fonction d’onde totale s’écrit : ψ ( x ) = φ ( x ) e −iωt = Ae + Be qui correspond a deux
ondes planes dont l’une se propage dans le sens des x croissants et l’autre dans le sens des x décroissants.
Nous devons considérer à présent la condition de continuité de la fonction d’onde en x=0 et x=a.
9 (
φ ( 0 ) = φII ( 0 ) = 0 = A + B ⇒ φ ( x ) = A eikx − e −ikx = 2iA sin kx = b sin kx )
9 φ ( a ) = φIII ( a ) = 0 = 2iA sin ka ⇒ ka = kna = nπ; n=1,2.....
π
On s’aperçoit que les valeurs de k sont discrètes : k = kn = n .
a
2m =2 2 = 2 π2
En outre k 2 = E ⇒ E = En = kn = n2
=2 2m 2ma 2
Les énergies possibles du système sont quantifiées et valent :
= 2 π2
En = n2E0 ; E0 = ; n=1,2,3....
2ma2
Notons également que l’énergie nulle est impossible c'est-à-dire que la particule ne peut être au repos dans le puits.
Si on connaît l’état n occupé par la particule ; la condition de normalisation s’écrit :
+∞ a a nπ

∫ ∫ ∫ ∫
2 2 nπ 2 a 2 a
ψ*n ( x, t )ψn ( x, t ) dx = 1= φ*n ( x )φn ( x ) dx = b sin x dx = b sin2 u du = b
a nπ 2
−∞ 0 0 0

n E
2 nπ 2 nπ − i = t
φn ( x ) = sin x et ψn ( x, t ) sin xe
a a a a
Remarque :
Ces fonctions d’ondes sont identiques à celles obtenues pour les modes propres (ondes stationnaires) d’une corde
fixée à ses deux extrémités.
2 2 nπ
La densité de probabilité de présence est donc : ρn ( x ) = φn ( x ) = sin2 x
a a

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φn(x) φ3(x) φn ( x )
2
φ1(x)
2 2
a φ1 ( x )
2
φ2 ( x ) φ3 ( x )
2
2
a

a
a/2

φ2(x)

2

a
a/2 a

On s’aperçoit que la densité de probabilité a un caractère oscillant et peut s’annuler dans


l’intervalle x ∈ ⎡⎣0, a ⎤⎦ . Plus le nombre n augmente et plus la probabilité a une forme oscillante et la
période spatiale diminue.

Calcul classique :
On peut évaluer la densité de probabilité de présence pour un corpuscule classique qui se déplace donc à
vitesse constante et produit un mouvement de va et vient. Si T est la durée pour parcourir la distance a ;
dx
il vient: dP =
dt
= v = dx ; d’où la densité de présence classique : ρ = 1 .
c
T a a a
v
Dans le cas des grandes valeurs de n ; seule la valeur moyenne pourra prendre un sens et on retrouve le
cas classique.
Prenons le cas d’une bille qui peut se déplacer sans frottement sur un plan horizontal et qui produit des
chocs parfaitement élastiques avec des parois situées en x=0 et x=a.
Pour a=10cm ; v=1m/s ; m=10g. l’énergie cinétique ou l’énergie totale vaut : E = 5 × 10 −3 J .
= 2 π2
En faisant le lien avec la relation En = n2E0 ; E0 = ; n=1,2,3....
2ma2
On trouve : n ≈ 3 × 10 20 . On comprend dans ces conditions que seule la valeur moyenne de la probabilité peut
présenter une réalité.

7. Courant de probabilité et flux de particules

Flux classique de particules


Les expériences de diffusion de photons ou de particules (électrons, protons, neutrons..) ont pour but de sonder la
matière microscopique (atomes, noyaux ..) à partir des caractéristiques des particules diffusées.
Pour les photons monochromatiques (E = hν ) l’intensité lumineuse I (ou énergétique) du faisceau est définie
comme la puissance contenue dans le faisceau par unité de surface.
On définit le flux de photons j comme le nombre de photons tombant sur une section droite par unité de temps et
de surface.
On a alors : I = hν j
Lors d’expériences de diffusion par exemple d’électrons sur des atomes gazeux, on utilise des faisceaux parallèles
G
vΔt
vΔt

de particules identiques de vitesse v . Le nombre de projectiles est


généralement caractérisé par le flux de particules (noté souvent j) qui est G G
le nombre de particules incidentes par unité de temps et de surface v G v G
S v G vG
perpendiculaire. Si ρ désigne le nombre de particules par unité de volume
V v v
dans le faisceau, le nombre de particules ΔNV traversant la surface

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pendant un intervalle de temps Δt est : ΔNV = ρSvΔt (toutes les particules se trouvant dans le volume V).
ΔN V G G
Le flux est donc j = = ρv que l’on peut également écrire sous forme vectorielle j = ρ v .
SΔt
G G
Si ces particules sont chargées et possèdent chacune une charge q; on obtient une densité de courant J = qj qui a
la dimension d’une intensité électrique par unité de surface. On définit alors le flux comme un vecteur qui a la
G
direction de v .
On se souviendra qu’en électrocinétique, la densité de courant est liée à la densité de charge ρ (pour différentier
G G
avec la densité de présence ρ définie plus haut). J = ρ v .
L’équation générale de Schrödinger s’écrit pour une particule dans le potentiel d’une force conservative:
G =2 G G G

( )
i= ψ r, t = −
∂t 2m
( ) () ( )
Δψ r, t + V r ψ r, t
Notons que le potentiel est nécessairement réel.
La relation complexe conjuguée de cette équation s’écrit :
G =2 G G G
−i=

∂t
( )
ψ * r, t = −
2m
( ) () ( )
Δψ * r, t + V r ψ * r, t
G G
( )
ψ * r, t est la valeur complexe conjuguée de la fonction d’onde ψ r, t ( )
G G
( ) ( )
En multipliant la première équation par ψ * r, t et la deuxième par ψ r, t ; on retranche la deuxième équation
de la première ; il vient :
=2
( ( ) ( ) ( ) ( ))
G G G G ⎞ G G G G


( )
i= ⎜ ψ * r, t

∂t
( ) ( )
ψ r, t + ψ r, t

∂t
( )
ψ * r, t ⎟ = −
⎠ 2m
ψ * r, t Δψ r, t − ψ r, t Δψ * r, t

( ( ) ( )) =2 JG
( ( ) ( ) ( ) ( ))
∂ G G G JG G G JG G
⇒ i= ψ r, t ψ * r, t = − ∇ ψ * r, t ∇ψ r, t − ψ r, t ∇ψ * r, t
∂t 2m

( ( ) ( ) ( ) ( ))
G = G JG G G JG G
En posant : j= ψ * r, t ∇ψ r, t − ψ r, t ∇ψ * r, t vecteur courant de probabilité
2mi
il vient :
G G
( )
∂ρ r, t ( ) = −∇JG ⋅ Gj rG,t = − div Gj rG,t
∂ρ r, t
( ( ) ( ))
G G

∂t
ψ r, t ψ * r, t =
∂t

∂t
( ) ( )
G
Cette dernière équation est une équation (sous forme locale) de continuité et indique que le flux du vecteur j à
travers une surface fermée S mesure le nombre de particules ayant quitté le volume V contenu dans la surface.
Si à l’instant t il existe N(t) particules dans le volume V. et en utilisant le théorème d’Ostrogradski.
G
( ) drG =
∫∫∫ ∫∫∫ ∫∫∫ ∫∫ (
∂ρ r, t G G d JG G G G G G G
( ) ( ) w )
d
ρ r, t dr = N (t) = − ∇ ⋅ j r, t dr = − j r, t ⋅ dS
∂t dt dt
V V V S
G
La variation du nombre de particules dans la surface S est calculée par le flux du vecteur j à travers S.
G
Le vecteur j apparaît bien comme représentant un flux de particules.
Lorsqu’il s’agit de particules chargées de charge q. nous avons les relations suivantes :
G G
• ( ) ( )
Densité de charge : ρ r, t = q ρ r, t
G G G G
• Densité de courant : J (r, t ) = q j (r, t )
• Charge totale : Q(t)=q N(t)

L’équation de continuité de l’électromagnétisme peut être retrouvée à partir de l’équation précédente en


multipliant les deux termes par la charge q de chaque particule.

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G
( ) = −∇JG ⋅ JG rG, t
∂ρ r, t
∂t
( )
Cas particulier de particules libres :
G
Considérons un faisceau de particules libres monocinétiques de vitesse v v & Ox . En prenant V=V0 ; on a E>V0. ( )
d2 φ ( x ) 2m 2m
L’équation de Schrödinger s’écrit : =− (E − V0 ) φ ( x ) . Posons : k 2 = (E − V0 )
dx 2
= 2
=2
d2 φ ( x ) ( i kx −ωt )
= −k 2 φ ( x ) ; On prend la solution d’exposant imaginaire positif : φ ( x ) = Aeikx ⇒ ψ ( x, t ) = Ae
2
dx
Qui correspond à une onde plane progressive qui se propage dans le sens des x croissants.
ψ * ( x, t ) = A * e (
−i kx −ωt ) 2 = ⎛ ∂ψ ∂ψ * ⎞ = =k
⇒ ρ ( x, t ) = AA* = A et jx = ⎜ ψ* −ψ ⎟ = 2ikAA* = ρ
2mi ⎝ ∂x ∂x ⎠ 2mi m
=k
AA* = ρv jx =
m
G G
Qui a bien entendu son équivalent en électrocinétique J = ρv
Application numérique :
On bombarde une cible avec un faisceau monocinétique et parallèle d’électrons de vitesse
v = 2 × 106 m . La densité de courant sur la cible est : J = 1 μA 2 .
s cm
J 1× 10 −6
Le courant de probabilité (flux) vaut : j = = ≈ 6 × 1012 e- cm−2 s−1
q 1.6 × 10 −19

j 6 × 1012 −
j = ρv ⇒ ρ = = = 3 × 10 4 e
v 2 × 108 cm3
8. Etat de diffusion : marches de potentiel
8.1. Marche positive
Une marche de potentiel est une discontinuité finie de V(x)
potentiel en un point (ici, x=0). La marche est dite V 0
E
positive si le potentiel croit en ce point quand x
O x
⎧0 x<0
augmente. V ( x ) = ⎨ I II
⎩ V0 x > 0
Deux cas sont possibles E>V0 et 0<E<V0.
¾ E>V0
Classiquement une particule venant de la gauche passe dans la partie des x>0 en diminuant son énergie
cinétique, elle n’est pas réfléchie.
d2 φI ( x ) 2m
Région I : x<0 : L’équation de Schrödinger s’écrit : =− EφI ( x ) .
2
dx =2
2m d2 φI ( x )
Posons : k 20 = E on a : = −k 20 φI ( x ) qui possède deux solutions linéairement indépendantes
2 2
= dx
φI ( x ) = e et φI ( x ) = e . La solution s’écrit donc : φI ( x ) = Ae
ik 0 x − ik 0 x ik 0 x − ik 0 x
+ Be ; comme nous l’avons vu le
premier terme représente une onde progressive (se propage dans le sens des x croissants) et le deuxième une onde
régressive.
Région II : x>0 de la même façon, la solution dans cette région s’écrit : φII ( x ) = Ceikx + De −ikx ; avec :
2m
k2 = (E − V0 ) . On doit avoir nécessairement D=0 car il ne peut y avoir de réflexion à l’infini.
=2
Comme nous l’avons vu précédemment, la fonction d’onde et sa dérivée sont continues en x=0.

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Continuité de la fonction d’onde en x=0 : φI ( 0 ) = φII ( 0 ) ⇔ A + B = C


dφI dφ
Continuité de la dérivée de la fonction d’onde en x=0 :
dx
( 0 ) = II ( 0 ) ⇔ ik 0 ( A − B ) = ikC
dx
En gardant comme seule variable A ; la résolution de ce système de deux équations à deux inconnues
⎧ k0 − k
⎪B = A
⎪ k + k0
donne : ⎨ . On peut alors définir le pouvoir réflecteur R de la marche par :
⎪C = 2k 0 A
⎪ k + k0

=k 0 2 2
R=
Flux de particules réfléchies
= m
B
=
( k0 − k )
Flux de particules incidentes =k 0 2 ( k + k )2
A 0
m
De la même façon on peut définir le pouvoir de transmission de la marche par :
=k 2 2
k ( 2k 0 )
C 4kk 0
Flux de particules transmises m
T= = = =
Flux de particules incidentes =k 0 2 k 0 ( k + k ) 2
( k + k 0 )2
A 0
m
On vérifie également que R+T=1 (conservation du nombre de particules).
Ce qu’il faut retenir du comportement des particules est que la réflexion n’est jamais nulle
contrairement au cas classique.

¾ 0<E<V0
Dans le cas classique la particule ne peut pénétrer dans la région II. La particule venant de la gauche
sera donc réfléchie par la marche.
D’un point de vue quantique :
d2 φI ( x ) 2m
Région I : x<0 : L’équation de Schrödinger s’écrit : =− EφI ( x ) . La solution s’écrit donc :
2
dx =2
2m
φI ( x ) = Ae
ik 0 x − ik 0 x
+ Be ; avec : k 20 = E.
=2
d2 φII ( x ) 2m 2m
Région II : x>0 :
2
=−
2
(E − V0 ) φII ( x ) = χ2φII ( x ) avec: χ 2 = ( V0 − E ) (> 0) qui a pour solution
dx = =2
générale : φII ( x ) = Ce −χx + Deχx ; le deuxième terme est nul (l’amplitude de la fonction d’onde ne peut tendre

vers l’infini si x tend vers + l’infini). φII ( x ) = Ce −χx


Les conditions de continuité de la fonction d’onde et de la dérivée s’écrivent :
⎧ 2k 0
⎪C= A
⎪⎧ A + B = C ⎪ k 0 + iχ
⎨ ⇒⎨ On peut ainsi calculer le pouvoir réflecteur de la marche :
⎪⎩ik 0 ( A − B ) = −χC ⎪B = k 0 − iχ A
⎪ k 0 + iχ

=k 0 2 2
B k 0 − iχ
R= m = = 1.
=k 0 2 k 0 + iχ
A
m
Comme en mécanique classique les particules sont totalement réfléchies mais il existe une probabilité
non nulle de trouver la particule dans la région II (onde évanescente).

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En outre si la marche devient plus haute ( V0 → ∞ ) ; alors ( χ → ∞ ) et la pénétration dans la région II est
très faible.
8.2. Marche négative V(x)
Avec les mêmes raisonnements que précédemment ; les
fonctions d’ondes dans les régions I et II s’écrivent : E
2m O
φI ( x ) = Aeik1x + Be −ik1x ; avec : k12 = E. x
=2 -V0
I II
2m
φII ( x ) = Ce ik 2 x
; avec : k 22 = (E + V0 ) .
=2
Les équations de continuité donnent :
1.0

⎧ 2A
⎪C =
0.8

k
⎧⎪ A + B = C ⎪
⎪ 1+ 2 0.6

⎨ ⇒⎨ k1

R
⎪⎩k1 ( A − B ) = k 2C ⎪
0.4

C⎛ k ⎞
⎪B = ⎜ 1 − 2 ⎟
⎪⎩ 2⎝ k1 ⎠
0.2

D’où le pouvoir réflecteur : 0.0


0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8 2.0
x

2
=k 0 2 k
B 1− 2 2 ⎛ 2 2
m k1 k 2 − k1 E + V0 − E ⎞ ⎛ 1+ x − x ⎞ E
R= = = =⎜ ⎟ =⎜ avec x = .
=k 0 2 k2 k 2 + k1 ⎜ E+V + E ⎟ ⎜ 1 + x + x ⎟⎟ V
A 1+ ⎝ 0 ⎠ ⎝ ⎠ 0
m k1
On constate que R n’est jamais nul de plus si x→0 (si par exemple V0→∞) alors R→1. Cette réflexion n’a
pas d’équivalent classique.

9. Opérateur impulsion en représentation position


Pour décrire le mouvement d’une particule, il convient comme en mécanique classique de définir sa
position et sa vitesse (ou impulsion) à tout moment. A une dimension nous les noterons x(t) et p(t)=mv(t).
L’impulsion n’apparaît pas explicitement dans les deux formes de l’équation de Schrödinger rencontrées.
Nous allons donner une définition statistique à cette grandeur. Considérons qu’à l’instant t la particule
est décrite par une fonction d’onde ψ ( x, t ) que nous appellerons désormais représentation position.
+∞ +∞
La position moyenne de la particule est : x ( t ) = x ( t ) =

on définira donc l’impulsion moyenne à l’instant t par :


∫ −∞
ρ ( x, t ) x dx =
∫ −∞
ψ* ( x, t ) xψ ( x, t ) dx ;

+∞ +∞

∫ ∫
dx ( t ) d ∂ρ ( x, t )
p (t) = p (t) = m =m ρ ( x, t ) x dx = m x dx ;
dt dt ∂t
−∞ −∞
or d’après l’équation de continuité :
G
( ) = −∇JG ⋅ Gj rG, t ;
∂ρ r, t
∂t
( ) il vient (cas à une dimension):
G
jx = j =
= ⎛
ψ*
∂ψ
−ψ
∂ψ * ⎞

( )=− ∂ ⎛
∂ρ r, t = ⎛
ψ*
∂ψ
−ψ
∂ψ * ⎞ ⎞
⎜ ⎜ ⎟
2mi ⎝ ∂x ∂x ⎟⎠ ∂t ⎜
∂x ⎝ 2mi ⎝ ∂x ∂x ⎟⎠ ⎠
+∞ +∞

∫ ∫
∂ρ ( x, t ) = ∂ ⎛⎛ ∂ψ ∂ψ * ⎞ ⎞
p (t) = m x dx = − x ⎜⎜ψ * −ψ ⎟ ⎟ dx
∂t 2i ∂x ⎝ ⎝ ∂x ∂x ⎠ ⎠
−∞ −∞

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que l’on intègre par partie.
+∞


+∞
=⎡ ⎛ ∂ψ ∂ψ * ⎞ ⎤ = ⎛ ∂ψ ∂ψ * ⎞
p (t) = i ⎢x ⎜ ψ * −ψ ⎟⎥ − i ⎜ψ * −ψ ⎟ dx
2⎣ ⎝ ∂x ∂x ⎠ ⎦ −∞ 2 ⎝ ∂x ∂x ⎠
−∞
La fonction d’onde décrit une particule se trouvant dans un espace fini et la fonction d’onde est donc nulle à
l’infini et décroit très vite (exponentielle). Le premier terme est donc nul.

∂ ∂ψ ∂ψ * ∂ψ * ∂ ∂ψ
En outre :
∂x
( ψψ * ) = ψ *
∂x

∂x
⇒ψ
∂x
=
∂x
( ψψ * ) − ψ *
∂x
⎛ +∞ +∞ ⎞

∫ ∫
= ⎛ ∂ψ ⎞ ∂ ( ψψ * )
p ( t ) = −i ⎜⎜ 2⎜ψ * ⎟ dx- dx ⎟

2⎜ ⎝ ∂x ⎠ ∂x ⎟
⎝ −∞ −∞ ⎠
le deuxième terme est nul car la densité de présence est nulle à l’infini.
+∞


⎛ ∂ ⎞
p (t) = ψ * ( x, t ) ⎜ −i= ψ ( x, t ) dx à comparer à :
⎝ ∂x ' ⎟⎠
−∞
+∞
x (t) =
∫−∞
ψ* ( x, t )( x ) ψ ( x, t ) dx

 et p par leur action sur les fonctions d’onde :


A ce niveau on définit des opérateurs linéaires x
⎧ xψ ( x, t ) = xψ ( x, t )
⎪ ∂
⎨ ∂ p ≡ −i=
⎪pψ ( x, t ) = −i= ψ ( x, t ) ∂x
⎩ ∂x
C’est la représentation position de l’opérateur impulsion p .
L’opérateur position est un multiplicateur, alors que l’opérateur impulsion est dérivateur. Ces opérateurs sont
appelés observables car ils représentent des grandeurs physiques.
+∞ +∞
x (t) =
∫ −∞
ψ ( x, t ) xψ ( x, t ) dx et p ( t ) =
*
∫ −∞
ψ * ( x, t ) pψ ( x, t ) dx

 2  2ψ ( x, t ) = xx
  ψ ( x, t ) = x 2 ψ ( x, t )
On pourra aussi définir l’opérateur x défini par : x
Cette opération peut être généralisée à toute fonction de x ou de p.
Les relations précédentes pourront être généralisées à d’autres grandeurs physiques si on associe un opérateur
linéaire à cette grandeur
Ainsi il est possible de calculer la valeur moyenne d’une grandeur physique A dans un état décrit par la fonction
d’onde ψ ( x, t ) à l’instant t :
+∞
A (t) =
∫ −∞
ψ * ( x, t ) A
lψ ( x, t ) dx

On postule que l’on définit les relations entre opérateurs de la même façon qu’entre les grandeurs physiques.
Exemple : en mécanique non relativiste on a pour l’énergie cinétique, la relation entre les deux grandeurs
2
p2 l p
physiques T et p : T = . Pour les opérateurs associés on aura également : T = ; en représentation
2m 2m
position :
2
l p =2
T= ≡− Δ
2m 2m

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Remarque : cette règle de correspondance pourra être différente dans des cas particuliers.
On pourra ainsi établir le tableau suivant pour les grandeurs et opérateurs intervenant dans l’équation de
Schrödinger décrivant un état physique à l’instant t à travers la fonction d’onde ψ ( x, t ) :

Grandeur physique A l
Opérateur/observable A Action
Position x x xψ ( x, t ) = xψ ( x, t )
Impulsion p p ∂
pψ ( x, t ) = −i= ψ ( x, t )
∂x
Energie potentielle V(x) l
V Vψ ( x, t ) = V ( x ) ψ ( x, t )
l
Energie cinétique T 2 2
l= p lψ ( x, t ) = − = Δψ ( x, t )
T
T
2m 2m
Energie totale E  l
H=T+Vl ψ ( x, t ) = i= ∂ ψ ( x, t )
H
∂t
=2 l
Δ+V =- Hψ ( x, t ) = Eψ ( x, t ) (cas stationnaire)

2m
A l’aide de ces différents opérateurs, il est possible de déterminer les valeurs moyennes de différentes
grandeurs physiques dans un état déterminé par la fonction d’onde
On étudiera en TD les valeurs moyennes x , x 2 , p , T , V , dans différents états du puits infini.
ψ ( x, t ) = Eψ ( x, t ) est une équation aux valeurs propres de l’opérateur
Notons que la dernière équation H
.
linéaire H
10. Commutateurs
Une propriété des opérateurs est la commutation ; c'est-à-dire l’importance de l’ordre dans lequel on les
applique à une fonction d’onde.
Exemple commutation de x et p .
La question est la suivante peut –on appliquer dans un ordre indifférent ces deux opérateurs ?
 , p ⎤ = xp
Le commutateur des deux opérateurs est défini par : ⎡ x   − px

⎣ ⎦
Appliqué à une fonction d’onde :
⎛ ∂ ⎞  ψ ( x, t ) = −i=x ∂ψ ( x, t ) + i= ∂ xψ ( x, t )
⎡ x , p ⎤ ψ ( x, t ) = xp
⎣ ⎦
 ψ ( x, t ) − px
  ψ ( x, t ) = x ⎜ −i= ⎟ ψ ( x, t ) − px
∂x ⎠ ∂x ∂x
( )

=i=ψ ( x, t )
 , p ⎤ =i=I
Ce qui donne comme relation entre opérateurs : ⎡⎣ x ⎦
I est l’opérateur identité défini par : Iψ ( x, t ) = ψ ( x, t )
 et p ne commutent pas.
Ces deux opérateurs x

11. Conclusion
• En mécanique ondulatoire un état est décrit par une fonction d’onde ψ ( x, t ) . Cette fonction
G =2 G G G
d’onde est solution de l’équation de Schrödinger : i=

∂t
( )
ψ r, t = −
2m
( ) () ( )
Δψ r, t + V r ψ r, t

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• Le mouvement est décrit par les variables dynamiques x(t) et p(t). La valeur moyenne de
+∞

∫ ⎛ ∂ ⎞
l’impulsion est : p ( t ) = ψ * ( x, t ) ⎜ −i= ⎟ ψ ( x, t ) dx
⎝ ∂x ⎠
−∞
• On associe à toute grandeur physique A d’un système, un opérateur A l (observable) qui a pour
valeur moyenne dans l’état décrit par la fonction d’onde ψ ( x, t ) :
+∞
A (t) =
∫ −∞
ψ * ( x, t ) A
lψ ( x, t ) dx

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