Support de Cours Civilisation Fin

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 10

Cours Civilisation occidentale

1 –De quelques définitions de la civilisation

Etymologie : Le mot civilisation vient du latin « civis » signifiant « citoyen » (un citoyen c’est un habitant de la
cité, celui qui doit se conformer aux règles de la cité).
Le mot civilisation a été utilisé de différentes manières au cours de l'histoire. Il a été intimement lié à la
colonisation et à la découverte (avec rejet, acceptation ou fascination) d’une nouvelle culture.
Ce qu’il faut d’abord comprendre c’est que « culture » et « civilisation » ont placé l’Homme au centre de
l’univers. Ingrassia met la lumière sur la différence entre civilisation et culture : « C’est pourquoi on abandonne
le mot civilisation (impliquant la supériorité d’une société s’érigeant en modèle universel) au profit de culture
(définit comme une pluralité des systèmes ayant tous la même dignité). » (2015 : 133). « Le défi de la perspective
interculturelle en cours de FLE: Expériences en Équateur» Marion Ingrassia.
Le mot « civilisation » possède trois grands sens :

Sens n°1 :
Une civilisation est l'ensemble des caractéristiques spécifiques à une société, une région, un peuple, une nation,
dans tous les domaines : sociaux, religieux, moraux, politiques, artistiques, intellectuels, scientifiques,
techniques... Les composantes de la civilisation sont transmises de génération en génération par l'éducation. Dans
cette approche de l'histoire de l'humanité, il n'est pas porté de jugements de valeurs. Le sens est alors proche
de "culture". À ce titre, on peut parler de civilisations au pluriel et même de civilisations primitives (attention :
Il faut le prendre ici sans jugement de valeur au sens de « premier » ou de « le plus ancien connu »). Exemples :
civilisations sumérienne, égyptienne, babylonienne, maya, khmer, grecque, romaine, viking, arabe, occidentale...

Sens n°2 :
La civilisation désigne l'état d'avancement des conditions de vie, des savoirs et des normes de comportements
ou mœurs (dits civilisés) d'une société. La civilisation qui, dans cette signification, s'emploie au singulier,
introduit les notions de progrès et d'amélioration vers un idéal universel engendrés, entre autres, par les
connaissances, la science, la technologie. La civilisation c’est le fait de civiliser : porter une société à un niveau
plus élevé et plus évolué. Ce sens inclut une notion de progrès. C’est la situation atteinte par une société
considérée, ou qui se considère, comme "évoluée". La civilisation, on l’a souvent opposée aux termes de barbarie
et de sauvagerie. Mais les choses changent depuis l'annonce du principe du « droit des peuples à disposer d'eux-
mêmes». Le statut d'égalité à toutes les civilisations est reconnu, bien que pas respecté, notamment lorsque les
peuples ayant conservé des pratiques ancestrales (Awá, Punan, etc.) sont poussés à l'extinction par des
multinationales défrichant leurs territoires.

Sens n°3 :
L'état auquel sont parvenues quelques cultures dans l'histoire de l'humanité. Cette acceptation est dans la lignée
directe des théories évolutionnistes du XIXe siècle, réfutées depuis au bénéfice de théories plus neutres.

Donc, à retenir, qui dit civilisation, dit :


- Des développements techniques et politiques : On s’organise sur le plan matériel (on crée des habitations, des
occupations). On organise le mode de fonctionnement des gens entre eux : chacun aura un rôle, une fonction. Du
coup, une hiérarchie se créée. Certains ont plus ou moins de responsabilités, plus ou moins de pouvoir.
- Des modes d’expression : un ou plusieurs langages, des arts
- Des normes de comportement : Le comportement civilisé est celui qui permet aux hommes de vivre ensemble
pacifiquement (en prenant en compte les autres membres de la société et de régler les différents de manière posée
et ordonnée). Pour s'élever au-dessus de la condition animale, les hommes ont donc besoin de pudeur et de
justice.

2 – Le monde occidental
Puisqu’on va s’intéresser à la civilisation occidentale comme exemple, il est pertinent de comprendre ce que le
terme « monde occidental » veut dire. Le monde occidental peut prêter à confusion car il recouvre des réalités
différentes selon les époques et selon des considérations politiques, culturelles, idéologiques, religieuses ou
philosophiques. Il est donc intéressant de l’étudier dans une perspective historique. Le monde occidental ou plus
simplement l'occident désigne, dans une vision classique, une aire culturelle héritière de la Grèce
antique (pensée, science) et de la Rome antique (droit) et imprégnée plus tard de culture judéo-chrétienne
catholique et protestante.
Le terme Politesse : Bonne manière de vivre, d’agir ou de parler avec quelqu’un, civile, honnête ou courtoise. De
l'italien politezza (« propreté »), de polito (« propre »), du latin politus (« lisse »). Il apparaît dés le XIIIème
siècle. Le Savoir-vivre : Connaissance des usages du monde et des égards de politesse que les hommes se doivent
en société. Donc, toute personne possédant les bonnes manières et l’usage du monde est appelée civilisé.

Civilité : Tension entre l’être et le paraître.


Norbert Elias (1897-1990): « La civilité est l’incarnation d’une société qui a contribué à la formation
spécifique du comportement occidental ou à la civilisation ». La Religion est l’une des malheurs de chacun
prétendu =faux de l’homme. Les gens vont développer la communication, la modernité qui remplace la religion.
Norbert Elias a fait du niveau de maîtrise de l’affectivité dans une société, un élément déterminant du processus
de civilisation. C’est en effet dans la mise à l’écart de l’agressivité et de la violence par le contrôle social, ancré
dans l’organisation étatique, qu’il voit la marque d’une société civilisée. Dans les règles de la civilité et de la
politesse, Elias veut donc voir la possibilité et le moyen de réaffirmer une éthique du comportement de soi, le
concours de chaque individu au maintien de l’ordre dans une société. Elias n’est guère arrêté sur le fait que les
règles de la civilité sont des formes qui non seulement entravent la violence mais parfois aussi la font naître et
l’accompagnent. Il ne s’est pas montré très sensible à la dimension paradoxale de la « retenue ». Or, c’est un des
aspects par où prolonger et approfondir la composante anthropologique et politique de la maîtrise de soi, comme
l’on bien souligné les auteurs contemporains.

 1732, « civilisation » n’est encore qu’un terme de jurisprudence = l’ensemble des décisions
habituellement rendues par les différents tribunaux relativement à un problème juridique donné et qui
permettent d’en déduire des principes de droit.
 1752, apparaît l’expression moderne au sens de « passage à l’état civilisé »
 1756, civilisation s’oppose à barbarie
 Jusqu’ici, poli, policé, civil, civilisé qualifiaient les mœurs

Furetière : polir les mœurs, rendre civil et social… Il n’y a rien de plus propre à civiliser et à polir un jeune
homme que les conversations des dames.

L'honnête homme
Montaigne clôt ce passage par un élargissement de son propos. « Honnête homme » un homme qui se mêle aux
autres, il se mêle à des peuples différents du sien. Il se mêle de tout, c'est-à-dire que ses centres d'intérêts ne sont
pas bornés. L'ouverture de son esprit aide à aller vers autrui, à le connaître et l'accepter.
La notion de civilisation est au moins double : Des valeurs morales et des valeurs matérielles.
 K. Marx : infrastructures et superstructures
 Marcel Mauss : La civilisation, c’est « tout l’acquis humain »

3-Civilisation/Civilisations

1-Civilisation et Géographie : La civilisation est d’abord un espace. Civiliser, c’est aménager la


géographie. Il ya des civilisations fluviales (civilisations égyptienne, sumérienne, mésopotamienne…),
des civilisations thalassocratiques (civilisations grecque, romaine, ottomane…), les civilisations de
l’Europe nordique comme le viking. Tous ces cas classiques révèlent la primauté de la circulation.
Malgré la fixité des espaces solidement occupés, il y a une perméabilité devant les voyages des biens
culturels.
2- Civilisations et sociétés : Les civilisations sont aussi des sociétés aux rapports hiérarchisés. Car toute
civilisation tire ses éclairages essentiels de la « vision du monde » qu’elle adopte. Cette vision du
monde n’est que la conséquence de tensions sociales dominantes.
3-Les civilisations sont également des économies sous le signe de l’argent et du capitalisme. Il ya
l’importance du nombre et l’incidence des fluctuations économiques.
4-Les civilisations sont des mentalités collectives. A chaque époque, une mentalité collective dominante
anime la masse entière de la société. La religion est au cœur des civilisations. Le rationalisme a opéré
une rupture entre le religieux et le politique, entre le religieux et le culturel. Les civilisations sont des
continuités historiques.

Donc au 20ème siècle, civilisation est définit comme étant l’ensemble des caractères que présente la vie collective
d’un groupe ou d’une époque. La Raison est la disparition progressive du concept d’ethnocentrisme. Civilisation
serait le bien commun que se partagent inégalement toutes les civilisations

L’ethnocentrisme : désigne la tendance plus ou moins consciente à considérer le monde ou d'autres groupes
sociaux en prenant comme référence sa propre culture ou son propre groupe social, en privilégiant les
normes sociales de son pays, en les valorisant systématiquement ou en les considérant comme supérieures.

4-Civilisation Vs Culture

-Mais que dire alors de l’utilisation du terme « civilisation » ?


Nous verrons tout d’abord comment s’opère un glissement progressif du terme de « civilisation » à
celui de « culture » introduisant son sens anthropologique, ainsi que les implications de ces
changements dans la place et le rôle de la culture ;
Notons tout d’abord que les termes de culture et civilisation sont extrêmement polysémiques.
Les termes de « culture » et de « civilisation » ainsi que les nuances entre ces deux termes n'ont pas la
même pertinence et ne recouvrent pas les mêmes significations d'une langue (étrangère) à l'autre. Mais
il n'est pas possible, de dire vraiment pourquoi telle société, à côté de telle autre, a choisi tel système :
Cette constatation sur la manière dont les sociétés se constituent et évoluent, objet d'étude principal des
anthropologues, pourrait être une bonne base éducative nous permettant dès le départ, de relativiser les
sentiments de xénophobie, de supériorité des origines d'une société. C’est ce que les anthropologues
modernes appellent « relativisme culturel ».
Puis le terme civilisation y est précisé par une mise en équivalence avec le terme culture pris dans son
sens anthropologique. Il a été admis que civilisation (sens moderne) et culture (tel que l'emploient
aujourd'hui les anthropologues et les sociologues anglo-saxons ou de langue espagnole) recouvraient le
même contenu. Plusieurs distinctions ont été proposées entre culture et civilisation, surtout en
Allemagne. Elles peuvent presque toutes se ramener à deux principales :

1ère distinction
La première distinction consiste à englober dans la culture l'ensemble des moyens collectifs dont
disposent l'homme ou une société pour contrôler et manipuler l'environnement physique, le monde
naturel. Il s'agit donc principalement de la science, de la technologie et de leurs applications. La
civilisation comprend l'ensemble des moyens collectifs auxquels l'homme peut recourir pour exercer un
contrôle sur lui-même, pour se grandir intellectuellement, moralement, spirituellement. Les arts, la
philosophie, la religion, le droit sont alors des faits de civilisation.

2ème distinction
La culture comprend plutôt les aspects plus désintéressés et plus spirituels de la vie collective, fruits de
la réflexion et de la pensée «pures», de la sensibilité et de l'idéalisme. Bref tout ce qui est moral.
La notion de civilisation s'applique alors aux moyens qui servent les fins utilitaires et matérielles de la
vie humaine collective; la civilisation porte un caractère rationnel, qu'exige le progrès des conditions
physiques et matérielles du travail, de la production, de la technologie. Donc la civilisation se contente
de ce qui est matériel (architectures, constructions, vestiges…).
Le relativisme culturel : c’est l’idée que toutes les croyances, coutumes et principes moraux sont
relatifs au contexte social de la personne. Autrement dit, le bien et le mal varient en fonction des
cultures et ce qui est considéré comme moral dans une société donnée peut être considéré comme
immoral dans une autre. Puisqu’il n’y a pas de norme morale universelle, personne n’a le droit de juger
les coutumes d’une autre société. Les anthropologues modernes considèrent toutes les cultures comme
des expressions également légitimes de l’existence humaine, à étudier d’un point de vue tout à fait
neutre. C’est pour dire que la vérité varie et n’est pas absolue. Il n’y a pas de vérité objective. Toutefois
la notion du relativisme peut faire peur et pourquoi ne pas parler d’universalisme éthique
historiquement éclairé et pluraliste ?

Selon Robert GALISSON et Daniel COSTE, les deux notions culture et civilisation partagent des liens
comme : l'opposition, la successivité, l'inclusion, l’équivalence et la complémentarité.
En résumé, les recherches menées sur les deux concepts ont conduit à réserver la désignation du
concept de civilisation pour désigner le côté matériel de la vie humaine, ses réalisations concrètes et
observables, alors que la culture se trouve beaucoup plus au côté spirituel et intellectuel de l’être
humain.
L’être humain peut renforcer les valeurs de tolérance et du respect ou bien au contraire renforcer les
sentiments de haine contre tout ce qui est étranger.
« S’il n’y a pas de culture sans langue, il n’y a pas, non plus de langue sans culture. Une appropriation
que nous n’hésitons pas à qualifier de globale, complète et riche.» (Jacques et Andrea Parra-
Leylavergne, 2010, La culture dans l’enseignement apprentissage d’une langue étrangère)

5-Civilisation dans la société française


Chaque mot a une histoire, il répond à des interrogations et à certains problèmes qui se posent et se manifestent
dans un contexte historique bien précis ; son invention répond à un besoin au sein d’une société donnée. La
civilisation française est passée par certaines étapes et certaines caractéristiques dominantes qui l’ont marquée
historiquement.

*La société française au moyen âge : Etape nécessaire à l’évolution de cette société parce qu’elle représente
une période fondatrice pour la France entant que civilisation sur le plan politique, social, religieux, culturel et
littéraire. Dans ce siècle on note :

 Décadence de l’église
 Excès de rigorisme dans le rituel religieux
 Dévotions superstitieuses
 La messe se dit en latin, que le peuple ne comprend pas
 Les Chrétiens ne lisent plus la Bible
 Trafic d’indulgences (pardon dans l’au-delà en échange d’argent

* la société française et la Renaissance au 16ème siècle : Une période cruciale, dans la mesure où la France
connaît une évolution importante dans certains domaines : lancement des premières expéditions, ouverture de la
France sur d’autres civilisations, le français devient langue officielle, la renaissance littéraire en France : De
grands écrivains (Rabelais, Montaigne, Ronsard, Du Bellay), naissance de l’humanisme =

+Critique de l’éducation rhétorique, où on renouvelle les propos du maître

+Désir d’une éducation qui soit équilibrée : on veut apprendre aux gentilshommes tant les armes
que la culture générale. Les mœurs sont définies comme étant les principales qualités du
courtisan. C’est l’idéal, l’aspiration, le but à atteindre ; L’honnête homme paraît bien, il est
beau, charmant et charismatique, intelligent et apprécie les arts et les lettres
+Désir de retour à l’étude des textes anciens, même s’ils contredisent la religion ce qui mène à la
reforme grâce à certains penseurs comme : Martin Luther (1483-1546) mène un groupe qui
proteste, qui veut réformer la religion : les protestants : Retour aux écritures, par la traduction
des textes sacrés, retour à la morale : la foi passe par les actes, retour au sens de la grâce et de la
prédestination

* Evolution de la Société française du 17ème siècle :

a. La civilisation française (au 17ème siècle) se place sous le signe de la grandeur et du faste par l’éclat des
lettres et des arts mais aussi, paradoxalement, une grande misère y régnait au sein de la société française.
b. Apogée de la monarchie absolue (sous le régime de Louis XIII et Louis XIV). Le territoire français
ressemble à ce qu’il est aujourd’hui. Le développement du commerce et de l’industrie. C’est l’époque du
faste à Versailles (le musicien Lully, les jardins de Le Nôtre). Cette époque se termine dans la famine
suite aux guerres de Louis XIV.
c. Les beaux-arts : la magnificence du régime trouve en particulier son expression dans une architecture
grandiose dont le plus majestueux est celui du palais de Versailles. La sculpture et la peinture traduisent
cette même aspiration de noblesse.
d. Evolution des idées morales : Le véritable objet de la littérature du 17 ème siècle est l’analyse et la peinture
de l’homme. Les problèmes politiques et sociaux, la misère retiennent l’attention des esprits et des
philosophes : La Bruyère, Molière, La Fontaine…

*Rayonnement et Lumières au 18ème siècle :

Les divers aspects qui ont contribué au rayonnement de cette civilisation :

a. Une longue fermentation intellectuelle aboutissant à une crise violente : Déclin de la monarchie et sa
chute. Relâchement des mœurs, vulgarisation des idées républicaines. (Salons, Cafés, Clubs). Le
phénomène de démoralisation prend de l’ampleur, la confusion sociale règne de plus en plus. Des idées
qui favorisent le goût pour toutes les jouissances.
b. Le luxe et le raffinement que procurent la richesse et la civilisation, les âmes corrompues cherchent des
plaisirs toujours grands, on tombe dans la perversité.
c. Les beaux arts : les philosophes répandaient l’idée d’une civilisation raffinée : l’esprit du siècle se reflète
dans les beaux arts.
d. Les philosophes rejettent les solutions théologiques et l’autorité des traditions. La science détrône la
métaphysique, au niveau de la pensée, elle exerce une influence sur la littérature. La déclaration des
Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 est une date essentielle dans l’histoire de la liberté ou
des libertés sur tous les plans : le libéralisme en tant que doctrine politique qui s’oppose à
l’autoritarisme. Doctrine économique, la devise est « laissez faire, laissez passer ». Le
libertinage : Mouvement important dans la bourgeoisie intellectuelle (élite instruite, refus des
dogmes religieux ; le désir de la libre-pensée, refus des préjugés légués par l’histoire, mœurs
assez austères, vie sobre. Les libertins sont souvent athées, mais surtout sceptiques (esprit
critique). Leur doute leur sert de base de recherche. Autre forme de liberté c’est la libération
paysanne en tant que longue lutte idéologique. Un paysan est libre et ne s’interpose entre lui et la
terre aucune propriété étrangère. Il va se libérer du noble, de l’homme d’Eglise… C’est la
révolution française qui va libérer la terre paysanne des droits féodaux qui pesaient sur elle.
Dans l’ensemble on relève souvent la grâce mais moins de majesté que sous Louis XIV. La grande architecture
ne connaît plus la même faveur.
- Le Cosmopolitisme de la France : jamais la France n’a connu une civilisation aussi brillante. Le 18 ème siècle est
non seulement le symbole d’un art de vivre plus raffiné, il représente aussi la période où la France sert de modèle
à l’Europe entière par : sa littérature, ses arts, son esprit et ses modes. Dans Cette ambiance, les philosophes
français se considèrent comme citoyens du monde, croyant à l’universalité de la raison, ils répandent un idéal de
paix et de civilisation. Sans oublier les Influences étrangères : l’accueil réservé aux influences étrangères est très
important : l’Italie et l’Angleterre
* Société française et le progrès scientifique au 19ème siècle : Nous assistons à un enchevêtrement de courants
d’idées, d’événements politiques, et de mouvements littéraires :

1) Sur le plan littéraire on passe du Romantisme, au Réalisme, du Réalisme au Symbolisme. l’argent devient
un thème littéraire de premier plan (Balzac – Zola). Les auteurs peignent l’insolence de ses privilégiés et la
misère de ses victimes.

2) Sur le plan politique, de 1800 à 1900, la France a connu sept régimes politiques : 1-Le Consulat, 2-
l’Empire, 3-la Restauration, 4- la Monarchie de Juillet, 5- la seconde République, 6-le second Empire, 7-la
troisième République. Beaucoup d’écrivains militent pour la cause républicaine ou socialiste. Le second
empire reconnaîtra aux ouvriers des droits et la troisième république établit une législation sociale : lutte pour
la justice sociale. Naissance du socialisme français.

le 19ème siècle a connu un magnifique essor de toutes les sciences : Découvertes et travaux scientifiques et des
grandes hypothèses scientifiques. La science a acquis un immense prestige et influence la littéraire. La critique et
l’histoire s’érigent en sciences humaines. Quant à l’industrie on dénombre : 1’application de la machine à vapeur
aux chemins de fer et à la marine révolutionne les moyens de transports, le développement de la population
urbaine augmente l’importance des questions sociales et l’édification d’énormes fortunes grâce au mouvement
industriel. La bourgeoisie devient la classe dirigeante.

Dans la seconde moitié du 19ème siècle, la réputation de la France dans le domaine scientifique est considérable
(célébrité de Pasteur). Sans oublier que les voyages d’exploration et les expéditions coloniales prennent de plus
en plus de l’ampleur.

*Société et civilisation française du 20ème siècle :

En ce début du 21ème siècle, on est mieux placé pour analyser les événements majeurs dans la société française du
20ème siècle. La perspective devient plus nette. De ce fait, aussi bien la période antérieure à la guerre de 1914 que
celle de l’entre-deux -guerres peuvent être analysées avec plus de lucidité :

a) Depuis 1900, découvertes et inventions scientifiques se succèdent à une allure prodigieuse, le progrès
matériel est étonnant, pourtant la majeure partie de la population mondiale souffre de la pauvreté.
b) Le 20ème siècle a vu naître un septième art, le cinéma qui a ébranlé les structures des genres, des arts
traditionnels, du langage et même de la pensée.
c) Le pouvoir d’attraction de la France dans le monde est resté grand pendant la première moitié du
siècle.
d) Guerres mondiales et décolonisation : avant la guerre de 1914, la France fut secouée par des crises. La
séparation des églises et de l’état d’une part, des conflits sociaux qui divisèrent les esprits et eurent des
répercussions sur la pensée et la littérature d’autre part.
e) La France a supporté le poids le plus lourd de la guerre 1914-1918, elle en est sortit victorieuse mais
épuisée et soucieuse avant tout d’assurer à l’avenir sa sécurité.
f) Depuis 1945, l’énormité du risque atomique devient de plus en plus grande.
g) De nouveaux mouvements de pensée apparaissent, la plus importante est la quête des essences ou la
recherche du Moi. Nous assistons à une remise en question de toutes les valeurs léguées à la France
par : des siècles du Christianisme, l’Humanisme de la renaissance et la philosophie des Lumières.

Le résultat est que l’angoisse a envahi l’homme devant toute sorte de menaces pesant sur la civilisation
occidentale. La Jeunesse française était en première ligne. Deux mouvements parallèles y suivent : Certains
perpétuent, les traditions ancestrales. D’autres tendent à opérer dans la littérature et dans les arts une révolution
perpétuelle. Le premier mouvement est à la recherche d’une église, le deuxième prêche pour telle ou telle
idéologie. Ainsi s’explique l’installation d’un désarroi profond, les conceptions psychologiques, morales sont
remises sans cesse en question par une jeunesse française à la recherche d’une stabilité. L’instabilité politique est
comme suit :
a) La IIIème république (1870-1940) n’a pas survécu au désastre de 1940, elle fut remplacée pendant la
durée de l’occupation allemande par l’état français du maréchal Pétain.

b) Après la libération naquit une IV ème république qui s’est révélé incapable de résoudre le drame sanglant
de l’Algérie.

c) De 1940 à 1945, la France va connaître une des plus graves crises de son histoire : défaite, occupation,
humiliation, misère. De Gaulle avec la résistance extérieure et intérieure permettra sa reconstitution.

d) La Vème république est née d’une crise, celle de la guerre d’Algérie, marquée par le retour du général De
Gaulle qui achève la décolonisation. Dans cette atmosphère d’apocalypse, la nouvelle génération française
lui faudra beaucoup de courage pour dépasser ses angoisses et repousser les tentations qui suivent la guerre
et ses horreurs : fantaisie, désinvoltes, goût du bizarre, provocations déplaisantes, des inquiétudes
profondes côtoyaient de grands espoirs. Sur le plan littéraire : les problèmes de la condition humaine
contribuent à l’émergence d’une philosophie de l’absurde d’une part et à l’apparition d’une littérature
engagée d’autre part.

e) Les événements de Mai 1968 : ont tout d’abord secoué les universités, le quartier latin, les reporters
parisiens, les postes radio de la France entière, puis le monde du travail français. Ce mouvement a été
globalement contre la rigidité des hiérarchies et des disciplines.

f) Les conséquences de Mai 1968 : Mai 68 marque la fin d’un monde, c’est le passage culturel d’une
époque à une autre. La crise de mai 68 aura marqué de nombreux esprits par sa force, sa nouveauté, son
originalité.

Ses conséquences sur la société française en matière de politique, de mœurs, de morale ont été radicales : la lutte
pour l’égalité sociale, le refus de la société de consommation, le refus de l’autorité, l’émancipation de la femme,
la quête d’un monde idéal, le soutien du tiers-monde. Pour De Gaulle le référendum de 1969 lui sera fatal, il
quitte le pouvoir en Avril.

La France dans le monde :

Le présent et le passé de la France expliquent sa qualité de puissance européenne. Elle doit au passé d’avoir été le premier
pays à disposer dès le siècle de Louis XIV d’un réseau d’ambassadeurs. La France cultive une tradition d’une mémoire
diplomatique. L’image et la puissance économique de la France : 4ème puissance économique mondiale et 3ème
investisseur mondial à l’étranger. Ses points forts sont : L’agroalimentaire, les produits manufacturés et les services.

La France est aussi une grande puissance agricole : la 2ème puissance agricole mondiale. Elle a su développer un mode
de vie rural et une agriculture diversifiée. L’agriculture française est devenue une agriculture industrielle spécialisée :
Élevage industriel en Bretagne et Culture de la vigne. L’image traditionnelle du paysan ne correspond pas à la réalité
d’aujourd’hui : c’est un entrepreneur moderne, mais la France entretient toujours l’image d’une Campagne charmante.

1) La France, une culture vivante : L’académie française a été fondé par le cardinal de Richelieu en 1634, mais à
côté de cette institution académique traditionnelle, une autre culture se développe, celle des jeunes des cités qui
fabriquent leur propre langage (la chanson, les humoristes… etc.). C’est la France plurielle*

2) L’art de vivre à la française : Toute une industrie se développe autour de cet art de vivre. Place Vendôme (les
bijoux), Avenue Montaigne (la haute couture), rue Saint-Honoré (Prêt-à-porter de luxe), c’est le triangle d’or et c’est
là que se trouve réuni tout ce qui peut faire rêver et fait de Paris la capitale de luxe.

3) L’industrie du luxe : Plusieurs marques sont synonymes de beauté, d’élégance et d’un art de vivre qui
contribuent beaucoup à façonner une certaine image de la France (Plusieurs exemples ont été donnés).

4) La gastronomie française : Le plaisir de la table est un élément essentiel dans l’art de vivre à la française, ainsi
toute une culture gastronomique a été développée autour de ce mode de vie. Les français sont à l’origine d’un nombre
considérable d’ouvrages, guides, livres de recettes, livres de cuisiniers (le guide Michelin). Donc, la gastronomie est
devenue un art fait de création et entretenu avec beaucoup de délicatesse : Médiatisation forte de grands chefs
cuisiniers, Transmission de l’art gastronomique de génération en génération, Des chefs cuisiniers aussi célèbres que
les grands couturiers, Les fromages, les vins, des régions entières sont célèbres pour leurs productions.

Lexique des mots : Mise au point terminologique

L’acculturation est le processus de modification de la culture d’une personne ou d’un groupe sous
l’influence d’une autre. La colonisation est la cause externe d’acculturation la plus commune.
L’immigration est aussi l’une des causes de l’acculturation. Les enfants des familles immigrées sont
motivés à acquérir la culture dominante mais aussi à en savoir plus sur la culture familière. C’est la
culture qui finit par s’imposer par la force de la majorité par rapport à une autre culture.

L’enculturation est le processus par lequel l’homme, dans son enfance, assimile les traditions de son
groupe et les reproduit sans s’en apercevoir. Tout au long de sa vie, l’individu s’intègre et s’approprie
les normes culturelles de son groupe d’appartenance.

L’interculturalité est l’ensemble des relations entre des cultures différentes, générées par des
rencontres qui requièrent le respect de la diversité et qui visent à établir une reconnaissance, puis un
dialogue et un enrichissement réciproque des cultures. Avec ou sans barrières linguistiques qui peuvent
être un obstacle aux échanges, ces rencontres avec l’Autre sont aussi l’occasion d’une réflexion sur soi-
même et sur le monde et peuvent être à l’origine du métissage culturel. Selon le conseil de l’Europe,
l’emploi du mot « interculturel » implique nécessairement, si on attribue au préfixe « inter » sa pleine
signification, interaction, échange, élimination des barrières, réciprocité et véritable solidarité.

Le multiculturalisme est la capacité de la cohabitation avec plusieurs cultures sans qu’il y ait de
combinaison ou d’assimilation c’est à dire sans qu’il y ait la disparition totale de la culture du groupe
dominé.

L’identité culturelle met simultanément l’idée portée par nous mêmes ou sur les autres (l’altérité).
C’est un concept développé aux USA. C’est aussi un sujet de débat toujours d’actualité. L’identité
culturelle peut être formulée à partir de plusieurs appartenances: classe sexuelle, nationalité, tranche
d’âge et classe sociale.

L’ethnocentrisme désigne la tendance plus ou moins consciente à considérer le monde ou d'autres


groupes sociaux en prenant comme référence sa propre culture ou son propre groupe social,
en privilégiant les normes sociales de son pays, en les valorisant systématiquement ou en les
considérant comme supérieures.

Le relativisme culturel est l’idée que toutes les croyances, coutumes et principes moraux sont relatifs
au contexte social de la personne. Autrement dit, le bien et le mal varient en fonction des cultures et ce
qui est considéré comme moral dans une société donnée peut être considéré comme immoral dans une
autre. Puisqu’il n’y a pas de norme morale universelle, personne n’a le droit de juger les coutumes
d’une autre société. Les anthropologues modernes considèrent toutes les cultures comme des
expressions également légitimes de l’existence humaine, à étudier d’un point de vue tout à fait
neutre. C’est pour dire que la vérité varie et n’est pas absolue.

L’humanisme est « Une éthique de la noblesse humaine, orientée à la fois vers l’étude et l’action, elle
reconnait, elle exalte la grandeur du génie humain, la puissance de ses créations » (Augustin Renaudet).
L’humanisme est contre la soumission exclusive à Dieu, toute conception uniquement matérialiste du
monde, contre toute doctrine qui négligerait l’homme et contre tout système qui réduirait la
responsabilité de l’homme.
L’humanisme protestant :
Les 3 chrétientés d’Europe :
 Orthodoxes : les conformistes des Eglises chrétiennes des rites d’Orient séparées de Rome au
XIème siècle.
 Catholiques : c’est le pape qui exerce l’autorité en matière de dogme et de morale.
 Les protestants : seule l’Ecriture sainte est souveraine. ; L’humanisme protestant s’est orienté
vers: la liberté de conscience, le droit à la critique historique des textes sacrés, le droit à un
rationalisme déiste.

Vous aimerez peut-être aussi