Les Indicateurs de L'Economie Bleue

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 39

FILIÈRE : SCIENCES ECONOMIQUES ET

GESTION
PARCOURS : Gestion des entreprises
PROJET DE FIN D’ETUDE
POUR L’OBTENTION DE LA LICENCE D’ETUDES
FONDAMENTALE

LES INDICATEURS DE
L’ECONOMIE BLEUE

Présenté par : MOUNTAZIA Houda et NACIRI Nada


Encadré par : Pr. EL HOURMI Mohamed

ANNEE UNIVERSITAIRE 2023/2024

1
Remerciement

2
Listes des figures

Figure 1 : Les différents secteurs de l’économie bleue......................................... 23

Figure 2 : Production halieutique national............................................................ 24

Figure 3 : Transport maritime ………………………........................................... 24

Figure 4 : Chaine de valeur des secteurs de tourisme, croisière, plaisance, loisirs et


sport nautiques ……………………………………............................................... 25

Figure 5 : Chaine de valeur su secteur biotechnologie


marine……………………………………………................................................... 26

3
Sommaire

CHAPITRE 1 : ECONOMIE BLEUE : VISION


GLOBALE SUR SES INDICATEURS

Section 1 : Comprendre l’économie bleue


Section 2 : Les indicateurs de l’économie bleue

CHAPITRE 2 : LES INDICATEURS DE


L’ECONOMIE BLEUE AU MAROC

Section 1 : Les différents indicateurs de l’économie bleue au Maroc

4
Introduction générale

L'économie bleue, un concept relativement récent, s'articule autour de l'exploitation et de la


valorisation des ressources marines et côtières pour favoriser le développement économique durable.
Cette approche reconnaît les vastes étendus océaniques comme un réservoir d'opportunités
économiques, d'innovation et de solutions aux défis mondiaux.

Au cœur de l'économie bleue se trouve la prise de conscience que les océans fournissent bien plus
que des ressources naturelles exploitables. Ils constituent également des écosystèmes cruciaux
régulant le climat, abritant une biodiversité unique et offrant des services écosystémiques essentiels.
Ainsi, l'économie bleue cherche à harmoniser l'exploitation économique des océans avec leur
préservation à long terme, promouvant une approche intégrée qui bénéficie à la fois à l'économie et
à l'environnement.

Les secteurs clés de l'économie bleue incluent la pêche et l'aquaculture, le transport maritime, le
tourisme côtier, les énergies renouvelables marines, la recherche scientifique et la biotechnologie
marine. Ces industries génèrent des emplois, stimulent l'innovation technologique et contribuent à la
croissance économique tout en répondant aux besoins croissants d'une population mondiale en
expansion.

Cependant, l'économie bleue est confrontée à des défis majeurs, tels que la surpêche, la pollution
marine, la dégradation des habitats côtiers et les effets du changement climatique. Pour réaliser
pleinement son potentiel, une approche intégrée et équilibrée est nécessaire, impliquant la
collaboration entre gouvernements, industries, communautés locales et acteurs de la société civile.

En conclusion, l'économie bleue représente une opportunité unique de tirer parti des ressources
marines de manière durable pour favoriser le développement économique, la création d'emplois et la
préservation de l'environnement. Son succès dépendra de la mise en œuvre de politiques et de
pratiques qui favorisent la durabilité, l'équité sociale et la protection des écosystèmes marins fragiles.

Dans cette étude, nous allons analyser l’économie bleue et ses indicateurs, puis nous allons étudier
les différents indicateurs au Maroc.

5
Chapitre 1 : Economie bleue : Vision globale sur ses
indicateurs
Section 1 : Comprendre l’économie bleue

A. Définition de l’économie bleue :


L’économie bleue est un concept économique relatif à des activités économiques liées aux océans,
aux mers et à leurs côtes. Sa définition et son domaine d’application précis variant selon les
organisations ou les chercheurs.
Selon la définition de la banque mondiale, l’économie bleue est « l’utilisation durable des ressources
océaniques en faveur de la croissance économiques, l’amélioration des revenues et des emplois, et
la santé des écosystèmes océaniques ».
C’est un mélange efficace de biomimétisme et d’économie circulaire, l’idée est de s’inspirer du
fonctionnement des écosystèmes naturels pour créer de nouveaux produits et des nouveaux business
modèles à la fois rentable et durable.
L’économie bleue décrit l’utilisation durable et la conversation des ressources aquatiques dans les
environnements marins et d’eau douce. Ceci comprend les océans et les mers, les cotes et les rives
les lacs les rivières et les eaux souterraines.
➢ Il comprend des activités qui exploitent les ressources aquatiques (pêche, exploitation
minière, pétrole, biotechnologie, etc.) ou utilisent les milieux aquatiques (transport
maritime, tourisme côtier, etc.), dès lors qu’elles sont réalisées de manière intégrée, équitable
et circulaire, ces activités contribuent à améliorer la santé des écosystèmes aquatiques en
établissement des mesures de protection et de restauration.

Une économie qui entraine une amélioration du bienêtre et de l’équité sociale tout en réduisant de
manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources.

B. Les objectifs de l’économie bleue :

L'objectif principal de l'économie bleue est de promouvoir un développement durable des activités
économiques liées aux océans et aux ressources marines. Voici quelques-uns des objectifs spécifiques
associés à l'économie bleue :

a. Utilisation durable des ressources marines : Promouvoir une exploitation


responsable des ressources marines afin de garantir leur disponibilité pour les

6
générations futures. Cela implique de lutter contre la surpêche, de prévenir la pollution
marine et de protéger les écosystèmes marins fragiles.
b. Diversification économique : Stimuler la diversification économique en
encourageant le développement de secteurs tels que la pêche durable, l'aquaculture, le
tourisme côtier, les énergies renouvelables marines, la biotechnologie marine et le
transport maritime.
c. Création d'emplois et réduction de la pauvreté : Favoriser la création
d'emplois durables dans les communautés côtières et insulaires, contribuant ainsi à
réduire la pauvreté et à améliorer les conditions de vie des populations dépendantes
des ressources marines.
d. Innovation et recherche : Encourager l'innovation technologique et la recherche
scientifique dans les domaines liés à l'économie bleue, afin de développer de nouvelles
solutions pour une exploitation plus efficace et durable des ressources marines.
e. Protection de l'environnement marin : Renforcer la protection de
l'environnement marin en promouvant des pratiques respectueuses de l'écosystème, en
réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités maritimes et en
préservant la biodiversité marine.
f. Coopération internationale : Encourager la coopération internationale pour une
gestion intégrée et durable des océans, en favorisant l'échange de connaissances, de
technologies et de bonnes pratiques entre les pays côtiers et les acteurs internationaux.

Ensemble, ces objectifs visent à assurer que l'économie bleue contribue de manière significative au
développement socio-économique tout en préservant l'intégrité des écosystèmes marins pour les
générations futures.

7
Section 2 : Les indicateurs de l’économie bleue

Figure n°1 : Les différents secteurs de l’économie bleue

A. La pêche : pilier de l’économie bleue

La pêche marine est une activité essentielle qui se déroule dans les océans, les mers, les estuaires et
autres étendues d'eau salée. Elle joue un rôle crucial dans l'alimentation mondiale, la subsistance des
populations côtières et l'économie de nombreux pays.

La pêche marine fournit une source importante de protéines pour des milliards de personnes à travers
le monde. Les poissons, les crustacés et les mollusques capturés en mer sont une composante
essentielle de l'alimentation humaine, offrant une variété de nutriments essentiels. Et aussi, c’est une
activité économique majeure dans de nombreuses régions du monde, générant des emplois pour des
millions de pêcheurs, de transformateurs, de commerçants et d'autres acteurs de la chaîne de valeur.
Elle contribue également de manière significative aux économies nationales grâce aux exportations
de produits de la mer.

La durabilité de la pêche marine est une préoccupation majeure en raison de la surpêche, de la


dégradation des habitats marins et des effets du changement climatique. La gestion des ressources

8
halieutiques est donc essentielle pour préserver les stocks de poissons et assurer la viabilité à long
terme de l'industrie de la pêche.

La pêche marine utilise une variété de techniques et d'équipements, allant des simples filets et lignes
aux méthodes plus avancées telles que la pêche au chalut, la pêche à la senne et la pêche à la palangre.
Ces techniques varient en fonction des espèces ciblées et des conditions environnementales.

La protection des écosystèmes marins est cruciale pour la durabilité de la pêche marine. Les aires
marines protégées, la réduction des prises accessoires, la réglementation de la pêche industrielle et la
promotion de pratiques de pêche durables sont quelques-unes des mesures utilisées pour préserver la
biodiversité marine.

B. L’aquaculture :

L'aquaculture, également connue sous le nom de pisciculture ou d'élevage aquatique, est une méthode
de production alimentaire qui implique la culture d'organismes aquatiques tels que poissons,
crustacés, mollusques et algues dans des environnements contrôlés.

L'aquaculture fournit une source importante de protéines alimentaires pour la population mondiale.
Les poissons d'élevage issus de l'aquaculture constituent une part croissante du régime alimentaire
mondial, fournissant des protéines de haute qualité et des acides gras essentiels, elle peut être
pratiquée pour un large éventail d'espèces aquatiques, notamment les poissons tels que le saumon, la
truite, le tilapia et le bar, ainsi que les crustacés comme les crevettes et les crabes, et les mollusques
comme les moules et les huîtres.

Les techniques d'aquaculture varient en fonction des espèces et des environnements, mais elles
comprennent généralement l'élevage en étang, en cage, en système clos (recirculation d'eau) ou en
système intégré (aquaponie, combinaison de la culture de poissons et de plantes).

La durabilité de l'aquaculture est une préoccupation majeure, car elle peut avoir des impacts sur
l'environnement, tels que la pollution de l'eau, la dégradation des habitats côtiers et la propagation
des maladies. La gestion responsable des ressources et l'adoption de pratiques durables sont
essentielles pour atténuer ces impacts.

L'aquaculture est un secteur économique important dans de nombreux pays, générant des revenus et
des emplois pour les producteurs, les travailleurs de la chaîne d'approvisionnement et les
communautés locales. Elle contribue également à la sécurité alimentaire et à la réduction de la
pauvreté dans les régions côtières et intérieures. Elle bénéficie de l'innovation technologique et de la

9
recherche scientifique pour améliorer les pratiques de production, développer de nouvelles espèces
et variétés résistantes, et réduire l'empreinte environnementale de l'industrie.

C. Tourisme maritime :

Le tourisme maritime englobe une grande variété d'activités, notamment la plaisance, la voile, la
plongée sous-marine, la pêche récréative, le surf, le kayak, l'observation des baleines et des dauphins,
ainsi que la visite de sites historiques et culturels côtiers.

Les zones côtières et maritimes offrent une diversité d'attractions naturelles, telles que des plages de
sable blanc, des récifs coralliens, des grottes marines, des estuaires, des falaises, des mangroves et
une faune marine abondante. Ces environnements attirent les touristes en quête de détente, d'aventure
et de découverte.

Le tourisme maritime est un moteur économique important pour de nombreuses régions côtières,
générant des revenus pour les entreprises touristiques locales, les hôtels, les restaurants, les
commerces et les services de loisirs. Il crée également des emplois saisonniers et à temps plein pour
les habitants des zones côtières.

La durabilité du tourisme maritime est cruciale pour préserver les écosystèmes côtiers fragiles et
maintenir la qualité de l'expérience touristique à long terme. Cela implique la mise en œuvre de
pratiques de gestion durable, telles que la protection des habitats naturels, la gestion des déchets, la
sensibilisation environnementale et la régulation des activités touristiques pour limiter leur impact
sur l'environnement.

Le tourisme maritime est confronté à des défis tels que la sur fréquentation, la pollution marine, la
dégradation des écosystèmes côtiers et les conflits d'usage des ressources. Cependant, il offre
également des opportunités de développement économique, de création d'emplois et de promotion de
la conservation et de la valorisation du patrimoine naturel et culturel des régions côtières.

D. Transport maritime :

Le transport maritime est un élément vital du commerce international, permettant le déplacement de


marchandises et de personnes à travers les océans, les mers et les voies navigables.

Le transport maritime est le principal mode de transport pour le commerce mondial, représentant plus
de 80% du volume du commerce international. Les navires transportent une variété de marchandises,
y compris des matières premières, des produits manufacturés, des produits alimentaires et des
combustibles. Ainsi que, le transport maritime relie les ports du monde entier, facilitant les échanges

10
commerciaux entre les continents. Les grandes routes maritimes, telles que la route de Suez, la route
du Cap et la route transpacifique, sont des artères vitales du commerce mondial.

Il existe une grande variété de navires adaptés à différents types de marchandises et de voyages. Parmi
les principaux types de navires utilisés dans le transport maritime, on trouve les porte-conteneurs, les
pétroliers, les vraquiers, les porte-voitures, les navires-citernes de gaz naturel liquéfié (GNL) et les
navires de croisière.

Le transport maritime nécessite une infrastructure portuaire et logistique sophistiquée pour charger,
décharger et stocker les marchandises. Les ports maritimes sont équipés de quais, de grues, de
terminaux et d'entrepôts pour gérer le flux continu de marchandises.

Le transport maritime a des impacts sur l'environnement, notamment la pollution atmosphérique due
aux émissions de gaz d'échappement des navires et la pollution marine due aux déversements de
carburant et aux déchets plastiques. Des efforts sont en cours pour réduire ces impacts grâce à des
technologies plus propres et à des réglementations environnementales plus strictes.

La sécurité est une préoccupation majeure dans le transport maritime, avec des normes strictes en
matière de navigation, de sécurité des navires, de sauvetage en mer et de prévention des accidents.

E. L’énergie offshore :

L'énergie offshore fait référence à la production d'énergie à partir de sources renouvelables situées en
mer, telles que l'éolien offshore, l'énergie marémotrice et l'énergie houlomotrice. Voici un aperçu des
principales formes d'énergie offshore :

• Éolien offshore : L'énergie éolienne offshore implique l'installation de turbines éoliennes


en mer, généralement sur des plateformes fixes ou flottantes. Les vents plus forts et plus
constants en mer offrent un potentiel considérable pour la production d'électricité
renouvelable. Les parcs éoliens offshore peuvent être situés près des côtes ou en haute mer.
• Énergie marémotrice : L'énergie marémotrice exploite les mouvements des marées pour
générer de l'électricité. Les barrages marémoteurs sont construits dans les estuaires ou le long
des côtes pour capturer l'énergie cinétique des marées montantes et descendantes. Cette
énergie est ensuite convertie en électricité à l'aide de turbines.
• Énergie houlomotrice : L'énergie houlomotrice utilise les mouvements de la houle pour
produire de l'électricité. Des dispositifs tels que les générateurs à flotteurs, les oscillateurs
oléothermiques et les convertisseurs de mouvement linéaire sont utilisés pour capturer
l'énergie des vagues et la convertir en électricité.
11
• Énergie thermique des mers : L'énergie thermique des mers exploite les différences de
température entre les eaux chaudes de surface et les eaux froides en profondeur pour produire
de l'électricité. Les systèmes de conversion utilisent généralement des cycles
thermodynamiques ou des échangeurs de chaleur pour exploiter cette différence de
température.
• Énergie osmotique : L'énergie osmotique exploite la différence de salinité entre l'eau
douce des rivières et l'eau salée des océans pour générer de l'électricité. Les membranes
sélectives de sel sont utilisées pour créer une pression osmotique, qui est ensuite convertie en
électricité à l'aide de turbines ou d'autres dispositifs de conversion.

L'énergie offshore offre plusieurs avantages, notamment un potentiel élevé de production d'électricité
renouvelable, une empreinte au sol réduite par rapport aux installations terrestres et une proximité
potentielle avec les zones de consommation d'électricité. Cependant, elle présente également des défis
tels que la complexité technique, les coûts élevés d'installation et de maintenance, ainsi que les
préoccupations environnementales liées à l'impact sur la faune marine et les écosystèmes côtiers.

F. Le dessalement de l’eau de mer :

Le dessalement de l’eau de mer est un moyen efficace de lutter contre le stress hydrique dans des
régions littorales arides. C’est une solution à fort potentiel puisque 40 % de la population mondiale
réside à moins de 100 km de la mer, et 25 % à moins de 25 km. Le dessalement est également un
moyen adapté pour fournir de l’eau potable dans des zones où les ressources naturelles subissent un
effet de salinisation : rivières, estuaires, eaux saumâtres intérieures ou souterraines, etc.

Dans le monde, près de 300 millions de personnes dépendent du dessalement de l’eau de mer, selon
l’International Désaliénation Association (IDA)

Le dessalement représente des enjeux de santé publique, de dynamisme territorial voire de


développement économique. Aujourd’hui, c’est un marché essentiellement municipal. Mais les
industriels sont de plus en plus nombreux à faire appel à ces technologies, même si les installations
restent de capacité moindre par rapport aux usines qui ont pour vocation de produire de l’eau potable.

• Comment dessaler l’eau de mer ?

Avec une capacité de traitement cumulée d’environ 13 millions de m3 d’eau par jour sur plus 2 300
sites dans le monde et dans 108 pays, nous sommes le leader mondial du dessalement.

12
Nous accompagnons les municipalités et les industries du monde entier à travers la mise en œuvre de
stratégies de dessalement, que nous sommes les seuls au monde à maîtriser.

Une fois captée, l’eau en mer passe par plusieurs étapes de filtration avant son dessalement. Nous
proposons deux orientations technologiques :

➢ Le dessalement par distillation : le sel et l’eau sont séparés lors de plusieurs cycles
d’évaporation. On parle aussi de dessalement thermique.
➢ Le dessalement par traitement membranaire : la filtration s’effectue par osmose
inverse, ce qui consiste à pousser l’eau sous haute pression à travers une membrane qui retient
jusqu’à 95 % des particules de sel et 99 % des impuretés.

Nous pouvons combiner ces deux procédés dans des installations hybrides. Ensuite, l’eau dessalée
subit différentes phases de post-traitement pour être reminéralisée et désinfectée.

G. Les industries extractives et la richesse pétrolière et minière des océans :

Les océans et leur littoral sont extrêmement riches en ressources énergétiques et minières et abritent
une grande variété de processus géologique responsable de la formation et de la concentration de ces
ressources. Près de 20 % des réserves mondiales de pétrole et environ 30 % de celles de gaz naturel
sont actuellement situées dans les espaces marins. Toutefois, les États doivent souvent opérer un
arbitrage, dans la mesure où si l’exploration et l’exploitation du pétrole et gaz sont lucratives, elles
excluent souvent d’autres activités marines plus respectueuses des écosystèmes.

Les industries extractives marines comprennent l'exploitation des ressources pétrolières et minières
des océans. Voici un aperçu de ces deux secteurs et de leur impact sur l'économie mondiale :

1. Richesse pétrolière : Les océans renferment des gisements de pétrole et de gaz naturel,
principalement situés en offshore, sous le fond marin. L'exploitation pétrolière en mer
implique le forage de puits sous-marins et la production de pétrole brut et de gaz naturel. Ces
ressources sont essentielles pour l'approvisionnement énergétique mondial et représentent une
source de revenus importante pour de nombreux pays côtiers.
• Avantages économiques : L'exploitation pétrolière en mer génère des revenus
importants pour les entreprises pétrolières, les gouvernements et les populations
locales grâce aux taxes, aux redevances et aux emplois créés dans le secteur. Elle
contribue également à la croissance économique des pays exportateurs de pétrole et à
la diversification des sources d'énergie.

13
• Défis environnementaux : L'exploitation pétrolière en mer comporte des risques
environnementaux, tels que les déversements de pétrole, les fuites de gaz, les impacts
sur la faune marine et les écosystèmes côtiers, ainsi que les émissions de gaz à effet
de serre associées à la combustion des combustibles fossiles.
2. Richesse minière : Les océans recèlent également des ressources minérales précieuses
telles que les nodules polymétalliques, les sulfures hydrothermaux, les placers de diamants,
les sables minéraux et les terres rares. L'exploitation minière en mer implique l'extraction de
ces minéraux du fond marin, souvent à des profondeurs extrêmes et dans des environnements
extrêmes.
• Potentiel économique : Les ressources minérales marines sont vitales pour de
nombreuses industries, notamment l'industrie électronique, la construction, la
métallurgie et la production d'énergies renouvelables. L'exploitation minière en mer
offre des possibilités de développement économique pour les pays qui possèdent ces
ressources.
• Défis environnementaux : L'exploitation minière en mer présente des défis
environnementaux uniques, tels que la destruction des habitats marins, la pollution des
sédiments, la perturbation des écosystèmes profonds et la perte de biodiversité. Il est
crucial de développer des pratiques d'exploitation minière durable pour minimiser ces
impacts.

Les industries extractives marines, notamment l'exploitation pétrolière et minière, jouent un rôle
important dans l'économie mondiale en fournissant des ressources essentielles pour l'énergie,
l'industrie et la technologie. Cependant, elles doivent être gérées de manière responsable pour
préserver la santé des écosystèmes marins et garantir un développement durable des ressources
océaniques.

H. La biotechnologie marine :

Les biotechnologies marines (ou biotechnologies bleues), c’est à dire l’utilisation des bioressources
marines en tant que cibles ou sources d’applications biotechnologiques, constituent un domaine qui
recèle un énorme potentiel pour l’innovation et la croissance économique. Dans un contexte de
changement climatique et de pression croissante sur les ressources naturelles, les biotechnologies
marines connaissent actuellement un regain d’intérêt grâce d’une part aux progrès méthodologiques
dans le domaine des bioprocédés et d’autre part à l’avancée majeure des connaissances sur la
biodiversité marine accompagnée de la révolution dite « ohmique ».Les ressources biologiques

14
marines constituent en effet une matière première durable pour une exploitation dans divers domaines
d’application tels que la nutrition, la santé, l’agriculture, l’aquaculture, l’énergie, l’environnement et
les produits cosmétiques.

La diversité biologique des océans est extrêmement riche. Elle compte entre 700 000 et 1 Million
d’espèces eucaryotes et des millions d’autres procaryotes et taxons viraux. Chaque jour sont
découverts et déposés en brevets biologiques marins de nouveaux gènes et composés biologiques de
l’environnement océanique. Le développement commercial, surtout pour les produits
pharmaceutiques, d’enzymes et de cosmétiques, qui en découle est un atout non négligeable de
l’économie bleue. En effet, la biotechnologie marine et la bioprospection jouent un rôle fondamental
dans l’innovation et le développement de nouvelles technologies pour une exploitation durable de la
mer.

La biotechnologie se définit comme l’application de la science et de la technologie aux organismes


vivants. Elle permet de modifier les matériaux vivants ou non vivants pour la production de
connaissances, de biens et de services. La biotechnologie marine englobe les moyens qui impliquent
des ressources biologiques marines, soit en tant que source ou cible des applications de la
biotechnologie.

Le marché des biotechnologies marines est organisé autour de trois segments :

❖ Marchés matures : les marchés des cosmétiques et de l’alimentation sont les plus matures.
Ils connaissent une croissance annuelle liée à l’engouement actuel pour les ingrédients
d’origine naturelle.
❖ Marché de la santé : le marché de la santé s’intéresse à deux approches : (1) considérer
l’organisme marin comme « usine cellulaire » pour produire des molécules d’intérêt (protéine,
vaccins, etc.) ou (2) extraire de la biomasse marine des molécules (pigments, métabolites
secondaires, polymères, etc.) pour des cibles telles que la lutte contre le cancer, la réparation
des tissus, la réduction de l’obésité, la lutte contre les maladies neurodégénératives, les
maladies infectieuses, etc.
❖ Marchés émergents : les segments énergie et industrie sont émergents, mais prometteurs
pour le long terme. Les programmes de R&D sont importants sur ces sujets (biocarburant de
troisième génération, bio-bitume, plastique biodégradable, traitement des effluents, etc.).

En résumé, la biotechnologie marine offre un large éventail d'applications potentielles dans des
domaines aussi variés que la santé, l'alimentation, l'environnement, l'industrie et l'énergie. Les

15
recherches et les innovations dans ce domaine sont essentielles pour exploiter le potentiel des
ressources marines de manière durable et bénéfique pour l'humanité.

I. La construction et le démantèlement naval : un marché mondial en


croissance :

La construction et le démantèlement navals constituent un marché mondial en constante évolution,


reflétant les tendances économiques, technologiques et environnementales.

1. Construction navale :
• Croissance continue : La demande de nouveaux navires reste soutenue en raison de la
croissance du commerce mondial, de la nécessité de moderniser les flottes existantes et
de l'évolution des réglementations environnementales. Les secteurs du transport
maritime, de l'exploitation pétrolière et gazière en offshore, ainsi que du tourisme de
croisière sont parmi les principaux moteurs de la construction navale.
• Innovation technologique : La construction navale bénéficie des progrès
technologiques, notamment dans les domaines de la propulsion plus efficace, de la
conception de navires plus économes en énergie, de l’automatisation des opérations et de
l’utilisation de matériaux plus légers et durables. Ces innovations visent à améliorer la
performance, la sécurité et l’empreinte environnementale des navires.
• Concentration géographique : Les principaux pays constructeurs de navires incluent la
Chine, la Corée du Sud, le Japon et certains pays européens tels que l'Allemagne et la
Norvège. Ces pays dominent le marché mondial de la construction navale en raison de
leurs infrastructures, de leurs compétences techniques et de leurs capacités de production.
2. Démantèlement naval :
• Croissance due à la régulation : Le démantèlement naval est devenu un marché en
croissance en raison de la réglementation de plus en plus stricte concernant la sécurité
et l'environnement. Les navires en fin de vie doivent être démantelés conformément
aux normes internationales pour garantir la sécurité des travailleurs et minimiser les
impacts environnementaux.
• Concentration géographique : La plupart des opérations de démantèlement naval se
concentrent dans certaines régions du monde, telles que l'Asie du Sud, en raison des
coûts de main-d'œuvre moins élevés et des réglementations moins strictes en matière
d'environnement et de sécurité. L'Inde, le Bangladesh, le Pakistan et la Turquie sont
parmi les principaux pays où se déroule le démantèlement naval.

16
• Développement de pratiques durables : Bien que le démantèlement naval ait été
associé à des problèmes environnementaux et de sécurité, des efforts sont en cours
pour développer des pratiques plus durables. Des initiatives telles que le programme
de certification (SRTI) vise à promouvoir la transparence et l'amélioration des
pratiques de démantèlement naval.

Ce secteur est peu développé dans les pays du sud. Les couts élevés des investissements et notamment
des infrastructures nécessaires représentent un frein majeur à son développement.

La construction et le démantèlement navals sont des marchés dynamiques en pleine croissance,


stimulés par la demande mondiale de transport maritime et les réglementations environnementales.
Les progrès technologiques et les efforts pour promouvoir des pratiques durables sont des tendances
clés qui façonnent l'avenir de ces industries.

17
Chapitre 2 : Les indicateurs de l’économie bleue au
Maroc
Section 1 : Les différents indicateurs de l’économie bleue au Maroc
L'économie bleue, également connue sous le nom d'économie maritime ou océanique, englobe toutes
les activités économiques liées aux océans, aux mers, aux côtes et aux ressources marines. Au Maroc,
pays disposant d'une vaste façade maritime donnant sur l'océan Atlantique et la mer Méditerranée, les
indicateurs de l'économie bleue revêtent une importance croissante.

Situé à la croisée des océans Atlantique et Méditerranée, le Maroc bénéficie d'une position
géographique stratégique qui lui confère un accès privilégié aux richesses de la mer. Au fil des années,
l'importance de l'économie maritime dans le pays a gagné en reconnaissance, tant pour son potentiel
de développement que pour sa contribution à la croissance économique et à la création d'emplois.

Les indicateurs de l'économie bleue au Maroc fournissent des données cruciales sur divers aspects de
cette activité économique dynamique. Ils permettent de mesurer et d'analyser la contribution des
secteurs maritimes à l'économie nationale, ainsi que leur impact sur le bien-être des communautés
côtières.

A. La pêche :

Les eaux marocaines, constituées d’une zone économique exclusive de plus d’un million de km² sont
réputées parmi les plus poissonneuses. Le Maroc occupe le rang de 1er producteur de poissons en
Afrique ainsi que de 1er producteur et exportateur mondial de sardine (sardina pilchards).

L’important potentiel de production dont dispose le Maroc ne manque pas de susciter un intérêt
grandissant auprès des plus grandes nations maritimes du monde. En témoignent les accords de pêche
et de coopération négociés par le Maroc avec l’Union Européenne et la Russie. A cet intérêt
international s’ajoute une volonté nationale grandissante visant à faire de ce secteur l’un des moteurs
majeurs de l’économie marocaine.

Le secteur de la pêche maritime joue déjà un important rôle économique et social dans l’économie
marocaine. Sa contribution au Produit Intérieur Brut (P.I.B) a été de l’ordre de 2,3% en moyenne
durant les 10 dernières années. En termes d’emplois, la filière pêche génère plus de 220 000 emplois
directs et près de 500 000 emplois indirects. Le Maroc a mis en œuvre une stratégie nationale, baptisée
« Halieutes », pour le développement du secteur.

18
LE MAROC, PREMIER PRODUCTEUR AFRICAIN

La pêche maritime Marocaine génère une production annuelle d'environ 1.5 million de tonnes, plaçant
ainsi le Royaume au premier rang des producteurs africains et au 25ème à l’échelle mondiale.

Cette production est assurée à hauteur de :

• 92% par 2 500 bateaux de pêche côtière et 17 000 barques artisanales.


• 6% par la flotte hauturière constituée de 465 navires.
• 2% par d’autres activités.

La production nationale issue des débarquements de la pêche côtière et artisanale est destinée à
hauteur de :

• 60% à l’approvisionnement de l’industrie de traitement des produits de la mer au nombre de


485 unités à terre
• 40% à l’approvisionnement du marché local de la consommation en produits frais.

L’industrie de traitement et de valorisation des produits de la mer donne naissance à divers produits
transformés : Les conserves, Les semi-conserves, Les produits congelés, Le poisson frais et La farine
et l’huile de poisson.

Cette industrie représente 50% des exportations agro-alimentaires du Maroc, soit 7% de ses
exportations totales en valeurs.

Figure n°2 :

Malgré une longue période de repos biologique, la production nationale halieutique a atteint 1,56
million de tonnes, une hausse de 10% par rapport à 2021, affirme le ministre. Ce repos biologique,
notamment celui du poulpe à haute valeur ajoutée, a eu impact sur la valeur après-vente de cette
production (13,6 milliards de DH), en recul par rapport à 2021 (15,1 milliards de DH).
19
B. L’aquaculture :

L’activité aquacole au Maroc se positionne actuellement parmi les secteurs porteurs d’avenir,
contribuant à jouer un rôle important de levier pour une économie bleue inclusive. Actuellement, le
secteur compte 143 fermes installées dans les différentes régions du Royaume pour une production à
terme de plus de 75.000 tonnes/an et la création de 1700 emplois directs. De plus, 66 projets sont en
cours d’installation pour une production cible annuelle d’environ 24.000 tonnes/an, générant près de
626 emplois directs.

L’aquaculture au Maroc, un secteur novice qui connait une croissance remarquable, avec la réalisation
de 442 projets et fermes aquacoles affichant une capacité impressionnante de production visant à
atteindre 300.000 tonnes annuellement à long terme. Selon les dernières données du ministère de
l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, ces projets,
chapotés par des acteurs du secteur privé, nécessitent des investissements estimés à environ 5
milliards de dirhams. Ils devraient également créer plus de 7.000 emplois directs, répartis le long du
littoral national, offrant une diversité en termes de tailles et de spécialisations.

En termes de répartition, la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab se distingue avec 304 projets


représentant une capacité de production ciblée de 149.200 tonnes, pour un investissement d’environ
1,34 milliard de dirhams. Elle est suivie par la région de Souss-Massa avec 37 projets (54 000 tonnes
/ 458 millions de dirhams), puis la région de l’Oriental avec 27 projets (27.000 tonnes / 354 millions
de dirhams).

Afin de mieux exploiter le potentiel du littoral national et de fournir des zones propices aux
investisseurs pour développer des activités aquacoles, l’Agence Nationale pour le Développement de
l’Aquaculture (ANDA) a élaboré des plans d’aménagement pour huit régions du royaume, couvrant
plus de 2.300 km de côte, soit 66% du littoral national.

Le ministère a souligné que ces plans régionaux mettent en lumière de vastes opportunités pour le
secteur, offrant des perspectives de développement social et économique considérables dans les
régions concernées. En effet, une superficie maritime totale d’environ 24.000 hectares a été identifiée
dans ces régions, répartie sur 1.540 fermes potentielles, dédiées à diverses activités aquacoles. Dans
une démarche ouverte à tous les investisseurs souhaitant proposer des projets intégrés dans le secteur,
l’ANDA a lancé 16 appels à manifestation d’intérêt, aboutissant à la sélection de 441 projets.

➢ Principale filière aquacole :

20
• Pisciculture : La pisciculture est une des branches de l'aquaculture. Spécialisée dans
l'élevage de poissons, la pisciculture se fait en eau douce comme en mer, dans des
enceintes en dur (bassins) ou dans des cages flottantes.
• Conchyliculture : Elevage de coquillages et de mollusques comestibles. Procédé qui
consiste à cultiver des mollusques et des coquillages dans le but de favoriser leur
production. Concerne aussi bien les moules que les huitres et les palourdes.
• Algoculture : L’algoculture désigne la culture en masse des algues dans un but
industriel et commercial. Ce domaine concerne aussi bien les micro-algues que les
macro-algues.
C. Transport maritime :

Le transport maritime qui assure plus de 98% du commerce extérieur marocain est considéré comme
un secteur névralgique pour l’économie marocaine. La position géographique du Maroc sur le détroit,
à un carrefour important des échanges commerciaux, fait du transport maritime le moyen adéquat
d’intégration de l’économie marocaine dans l’économie mondiale.

Le transport maritime des passagers et le transport côtier des marchandises sont des domaines
permettant de développer la base de la flotte nationale, soulignant que son département travaille à
établir un nouveau système pour l’exploitation des lignes maritimes de transport de passagers entre
les ports marocains et leurs homologues européens afin de diversifier les lignes maritimes et de
fournir une capacité d’accueil répondant aux besoins des passagers et des acteurs économiques, tout
en améliorant la qualité des services et en exerçant un certain contrôle sur les tarifs.

Selon le ministre du Transport, le marché international du transport maritime connaît une


« concentration et un contrôle » par un petit nombre de compagnies maritimes, avec 25 compagnies
maritimes internationales spécialisées dans le transport de conteneurs contrôlant 92 % de la capacité
mondiale disponible pour le transport de conteneurs, dont 10 compagnies détenant 83 % de la part de
marché de ce type de transport.

Le Maroc dispose de neuf compagnies maritimes nationales exploitant 16 navires répartis en six
navires pour le transport de conteneurs assurant des services de transport côtier entre les ports
marocains et les ports méditerranéens, ainsi que quatre navires pour le transport de produits pétroliers,
assurant la distribution de produits pétroliers à partir des ports de déchargement vers d’autres ports
marocains, notamment les ports du sud.

Le Maroc dispose également de navires de passagers opérant dans le détroit de Gibraltar, couvrant de
manière équilibrée la part marocaine du marché du transport par rapport à son homologue européen.
21
Quatre d’entre eux assurent la ligne Tanger-Méditerranée – Algésiras, tandis que deux autres
exploitent la ligne Tanger-ville – Tarifa. Ces deux lignes représentent 80 % du trafic maritime des
passagers entre le Maroc et l’Europe.

Le secteur du transport maritime au Maroc constitue l’un des défis fondamentaux du développement
économique, en raison de sa richesse maritime et portuaire très importante, avec 3 500 km de côtes,
75 000 km de zones maritimes territoriales et 1,2 million de kilomètres carrés de zone économique
exclusive, ainsi que 14 ports ouverts au commerce extérieur, dont quatre sont équipés pour accueillir
des navires de passagers.

les mesures les plus importantes qui peuvent donner un nouvel élan à la flotte nationale comprennent
la mise à jour de la législation maritime et son alignement sur les accords internationaux auxquels le
Maroc a adhéré dans le domaine du transport maritime, en particulier en ce qui concerne la sécurité
maritime, la protection de l’environnement marin et la lutte contre la pollution, ainsi que
l’amélioration de la qualité de la formation maritime et son adaptation aux exigences du marché du
travail, ainsi que, le secteur du transport maritime revêt une importance particulière pour l’économie
nationale en raison de l’activité et du volume des échanges commerciaux extérieurs marocains qui
sont effectués par voie maritime, représentant plus de 95 % du volume des échanges. Il a également
noté que le transport maritime est l’un des moyens les plus utilisés par les membres de la communauté
marocaine lors de leurs déplacements vers et depuis leur pays d’origine.

Les étapes les plus importantes que le secteur du transport maritime a connues au cours des dernières
années comprennent la libéralisation du transport maritime de marchandises, à l’exception du
transport de marchandises entre les ports marocains, ce qui a permis de suivre les grandes orientations
adoptées par le Maroc, notamment le développement du complexe portuaire de Tanger-Med en tant
que pôle logistique leader en Afrique et dans la région méditerranéenne.

Grâce à ces orientations, le Maroc est désormais lié à 71 pays et à 184 ports dans le monde, ce qui a
eu un impact positif sur l’indice de connectivité maritime des ports marocains, notant que le Maroc
occupe actuellement la 23e place au niveau mondial selon le classement annuel de la Conférence des
Nations Unies sur le commerce et le développement pour l’année 2022, et il se classe premier en
Afrique.

Figure n° 3 : TRANSPORT MARITIME

22
D. Tourisme maritime :

Le tourisme est devenu l’une des priorités nationales du royaume du Maroc, en grande partie grâce à
la capacité reconnue à cette activité d’augmenter les niveaux de développement économique et social
dont avait tant besoin ce pays. L’application de la stratégie de développement touristique de
l’ambitieux Plan Azur, élaboré en 2001, a mis en exergue le rôle très important dévolu à la côte
méditerranéenne et à ses établissements d’accueil, créés alors ou rénovés dans le cas de ceux qui
fonctionnaient déjà depuis longtemps dans cette zone.

Dans le premier cas, l’on misa sur la fondation de l’une des six grandes stations touristiques que
prévoyait ce plan, près de la ville de Saidia (resort Saidia Mediterranea), à l’est du pays, près de la
frontière avec l’Algérie ; dans le second cas, les actions qui tendaient à la modernisation se centrèrent
sur l’axe touristique traditionnel, compris entre la frontière espagnole de Ceuta et la ville de M’diq,
dont le développement avait commencé dans les années soixante du XXe siècle, juste après
l’indépendance du Maroc survenue en 1956. Les années qui ont suivi l’approbation du Plan Azur,
l’on a grandement avancé dans la réalisation du balnéaire Saidia Mediterranea, ainsi que dans la
dotation d’infrastructures et d’équipements du côté occidental de la côte méditerranéenne marocaine,
proche de la frontière avec l’Espagne. Cette forte expansion touristique a souvent causé de graves

23
dommages aux écosystèmes et aux paysages naturels de la frange littorale méditerranéenne, dénoncés
avec force depuis des années par des association…

La Vision 2020 vise à faire du tourisme l’un des moteurs de développement économique, social et
culturel et affiche l’ambition de faire partie des 20 plus grandes destinations mondiales pour s’imposer
comme une référence du pourtour méditerranéen en matière de développement durable, grâce à un
modèle touristique unique, qui combinera une croissance soutenue avec une gestion responsable de
l’environnement et le respect de l’authenticité socioculturelle. Il est prévu le développement des
filières telles que la croisière, la plaisance ainsi que les sports nautiques qui vont générer de nouveaux
emplois bleus.

Figure n°4 : Chaine de valeur des secteurs de tourisme, croisière, plaisance, loisirs et sport
nautiques

• La Croisière :
Une niche touristique prometteuse L’existence d’une niche de marché
touristique comme la croisière pourrait être génératrice de revenus significatifs
pour le Maroc. La stratégie portuaire 2030 inclut les croisières comme axe
majeur de développement, et positionne certains ports (tels que Tanger Med, et

24
Casablanca) comme spécialisé dans ce domaine. Les infrastructures et offres de
croisière restent toutefois inégales selon les différentes villes côtières : elles sont
par exemple très bonnes dans certains ports
(Tanger) et moins dans d’autres (Casablanca).
• La Plaisance : un parcours de 3500 km²
Le secteur de la plaisance est toujours en émergence au Maroc. A la jonction des continents,
le Maroc offre un long parcours à travers toutes les côtes, de la Méditerranée à l’Atlantique.
Le pays a fait le choix d’un développement planifié et contrôlé de ses infrastructures.
L’association des ports de plaisance du Maroc a été créée pour développer le secteur de la
plaisance. Le Maroc dispose déjà de six marinas opérationnelles offrant des d’infrastructures
hôtelières et résidentielles intégrées : Saïdia, Agadir, Bouregreg, Casablanca, Tanger et Al
Hoceima. Au total, le Maroc bénéficie de 4000 anneaux de plaisance. Le développement de
ces infrastructures de plaisance s’inscrit dans la stratégie nationale portuaire à l’horizon 2030,
élaborée en synergie avec la vision touristique 2020.
Alors que les marinas européennes sont surbookées, le Maroc souhaite capter une partie de la
demande européenne grâce à ses ports et à la compétitivité de ses prix. Toutefois, le taux
d’occupation des marinas est inégal : certaines marinas restent sous-exploitées, comme la
marina de Saïdia avec son taux d’occupation de 30% en haute saison, tandis que d’autres
comme celle d’Agadir ont pu atteindre de bonnes performances. Il a été estimé que pour une
ville, la simple présence d’un plaisancier engendre des retombées économiques sur une
dizaine d’activités commerciales en dehors de l’exploitation portuaire.
• Les Loisirs et sports nautiques : des conditions naturelles idéales :
L’offre nautique au Maroc est particulièrement attractive car elle regroupe une multitude de
sports nautiques parmi lesquels le surf, la planche à voile, le jet-ski, la voile, la plongée, la
pêche sportive, le parapente et bien d’autres. Les conditions naturelles du Maroc sont idéales
pour les activités nautiques (vent, soleil, marées) et ses paysages littoraux et subaquatiques
lui confèrent un réel avantage compétitif.
Certains spots comme la baie de Dakhla, Essaouira, Safi ou Sidi Bouzid attirent de nombreux
amateurs du nautisme chaque année. Affichant une température avoisinant les 25 °C tout au
long de l’année, le spot protégé de Dakhla est idéal pour la pratique du surf, mais également
du windsurf, du kite surf ou encore de la pêche à la ligne. Le milieu sous-marin intact et
préservé offre également aux plongeurs un cadre de plongée de qualité.

25
E. L’énergie :

Au Maroc, les différentes catégories d’énergies marines sont encore sous-exploitées. Selon sa
dynamique, sa chaleur et sa salinité, l’eau de mer produit de l’énergie propre à partir des marées, des
vagues, des courants marins, de la chaleur (énergie marine thermique), et du mouvement (énergie
osmotique).

La recherche dans ce domaine permettrait d’ouvrir de nouvelles perspectives pour le pays, notamment
en matière d’exportation de l’énergie. Et pour cause : le Maroc dispose d’un littoral de 3.500 km
permettant la croissance d’une économie bleue. En plus de son potentiel en matière de création de
l’énergie marine, ce littoral peut constituer un véritable attrait pour le tourisme durable et la promotion
des produits locaux. De même des projets innovants pour l’industrie navale peuvent être développés
grâce à la recherche et développement.

a. Hydrogène vert :

Le Maroc n’était pas considéré jusque-là comme un exportateur d’énergie, mais il pourrait bien le
devenir. Les plus récentes études mondiales considèrent le Maroc comme un exportateur d’hydrogène
vert en 2030 », a indiqué Philippe Tanguy, membre associé de l’Académie Hassan II et directeur
général de la stratégie chez le spécialiste canadien de l’hydrogène HTEC. Et d’ajouter « L’avantage,
cette fois-ci, c’est que le Maroc part à égalité avec tout le monde, personne n’exporte encore de
l’hydrogène vert. La course est lancée et le Maroc va certainement y trouver sa place ».

Flairant le potentiel des énergies renouvelable il y a des années, le Maroc peut aujourd’hui capitaliser
sur près de 14 ans d’expériences et d’investissement en la matière, depuis le lancement en 2009 par
le roi Mohammed VI de la nouvelle stratégie énergétique du pays, basée essentiellement sur les
énergies renouvelables et le développement de l’efficacité énergétique.

Afin de positionner le Maroc, dès aujourd’hui, sur l’hydrogène vert, en tant que solution
technologique de conversion et de stockage d’énergie, une feuille de route nationale a été élaborée
par la tutelle. Elle ambitionne de capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules vertes d’ici
2030.

Selon cette feuille de route, deux piliers seront envisagés pour le développement de l’industrie de
l’hydrogène vert au Maroc à court terme (2020-2030), le premier étant l’utilisation locale comme
matière première dans l’industrie, en particulier pour la production de l’ammoniac vert dans
l’industrie des engrais. La deuxième porte sur l’exportation de produits issus de l’hydrogène vert vers
des pays engagés dans des objectifs ambitieux de décarbonation.

26
En effet, l’hydrogène n’est pas seulement une source d’énergie, mais également un vecteur
énergétique qui peut être stocké à grande échelle et sur le long terme. Il peut être utilisé dans un réseau
de gaz naturel mélangé au méthane pour générer de la chaleur, dans le réseau électrique pour produire
de l’électricité ou encore dans un véhicule comme source d’énergie pour une motorisation électrique.

L’hydrogène peut aussi intervenir dans le domaine de la chimie pour être utilisé comme matière de
base pour la production d’ammoniac (engrais) et du méthanol utilisé comme carburant ou solvant
dans les plastiques, ciments, encres et diverses peintures, ce qui réduirait significativement
l’empreinte carbone de plusieurs industries locales.

À moyen terme (2030-2040), d’autres conditions favorables, particulièrement la réduction des coûts
des produits de l’hydrogène vert et la mise en place d’une réglementation environnementale,
permettront de développer des premiers projets économiquement viables, notamment pour
l’ammoniac et l’hydrogène verts, au niveau national et international.

Il est de même pour les exportations de combustibles liquides synthétiques tels que le kérosène, le
diesel ou l’essence dans le cas de l’adoption d’une réglementation environnementale encourageante
dans les régions importatrices des dérivés de l’hydrogène vert comme l’Europe, ce qui présente pour
le Maroc des opportunités afin de développer progressivement cette filière.

b. L’énergie éolienne offshore :

Le marché florissant de l’énergie éolienne offshore au Maroc l’a placé sur la liste des cinq pays ayant
le plus de potentiel d’émerger en tant que leaders mondiaux de l’industrie de l’énergie éolienne
offshore. « Le Maroc dispose d’une ressource importante et d’un gouvernement engagé dans la
croissance renouvelable », indique le GWEC, principale institution de suivi de l’énergie éolienne,
soulignant le potentiel du Maroc en matière d’énergie éolienne.

En Afrique, la liste des leaders potentiels du marché éolien offshore comprend le Maroc en première
place, suivi de l’Afrique du Sud, de la Tunisie, de l’Égypte et du Kenya. Le classement du Conseil
prend en considération le potentiel technique des pays, les niveaux de coût solaire, la politique
d’énergie renouvelable, les objectifs et l’engagement en matière d’hydrogène, entre autres critères.

Sélectionnant 30 pays considérés comme ayant un fort potentiel, cinq d’entre eux, considérés comme
« marchés clés pour l’avenir de l’éolien flottant », ont été mis en avant par le Conseil. Il s’agit de
l’Irlande, l’Italie, les Philippines, les Etats-Unis (côte Ouest) et le Maroc. Ces cinq pays sont
considérés comme les marchés les mieux placés d’un point de vue technologique et politique pour

27
concevoir et développer rapidement des projets éoliens offshore flottants, et devenir des géants
mondiaux dans ce secteur.

En ce qui concerne les ressources naturelles du Maroc en matière d’énergie éolienne, la côte atlantique
Sud du Royaume dispose d’un potentiel important pour accueillir des parcs éoliens offshore, avec
une vitesse moyenne du vent supérieure à 10 mètres par seconde (m/s), a souligné le rapport du
GWEC.

« La plus grande zone d’accès à de grandes vitesses de vent se trouve au large de la côte Sud de
l’Atlantique, où les profondeurs d’eau chutent fortement près du rivage et varient généralement entre
60 et 500 mètres », explique-t-on.

F. Le dessalement de l’eau de mer :

Le Maroc a élaboré un plan d’action d’urgence. Outre la mobilisation des ressources des barrages, le
Royaume mise plus que jamais sur le dessalement de l’eau de mer, un procédé qui permet déjà au
pays de produire annuellement 192 millions de m3 à travers 15 stations de différentes tailles. « Le
géant des phosphates OCP dispose également de trois stations de dessalement qui lui fournissent non
seulement l’intégralité de ses besoins en eau mais lui permettent aussi de couvrir les besoins de deux
villes (El Jadida et Safi) », lit-on.

Pour passer à la vitesse supérieure, le Maroc a lancé plusieurs autres projets d’envergure, comme la
station de Casablanca d’une capacité de 548.000 m3 par jour –extensible à 822.000 m3, soit 300
millions de m3 par an–, celle de Nador (250 millions de m3 par an) que lorgne entre autres le groupe
émirati Taqa Morocco, ou encore celle de Dakhla.

33 Stations monoblocs de dessalement et de déminéralisation à Casablanca-Settat

Dans le cadre de son plan de développement régional 2022-2027, la région de Casablanca-Settat


prévoit d’allouer un budget de 400 MDH pour la mise en place de 33 petites stations de dessalement
de l’eau de mer et de déminéralisation de l’eau saumâtre.

Ce projet fait partit de la soixantaine de nouveaux projets présentés par le conseil régional de
Casablanca-Settat lors de sa session ordinaire, et programmé dans le cadre de son plan de
développement régional (PDR) pour la période 2022-2027.

Un total de 13 projets dans le secteur hydrique, l’environnement et le développement durable ont été
présentés par le président de la région, totalisant plus de 439,9 millions de DH, dont 400 millions de

28
DH alloués à ce projet de mise en place de station de dessalement de l’eau de mer et de
déminéralisation de l’eau saumâtre.

Concrètement, il vise à renforcer l’approvisionnement de Casablanca-Settat en eau potable, en


particulier dans le milieu rural, compte tenu de la situation hydrique critique de la région cette année.

Un projet financé à 68% par le ministère de l’intérieur

Dans le détail, il s’agit d’un projet de convention de partenariat entre le ministère de l’intérieure, la
Wilaya de Casablanca-Settat, le conseil régional de Casablanca-Settat, la régie autonome multi-
service d’Agadir et la régie autonome intercommunale de distribution d’eau et d’électricité d’EL
Jadida, pour la participation au financement de l’acquisition de ses unités de dessalement et de
déminéralisation.

Ce projet sera financé par :

• Le ministère de l’intérieur à hauteur de 272 millions de DH, à raison de 189 millions de DH


en 2024 et 83 millions de DH en 2025 ;
• La région de Casablanca-Settat à hauteur de 128 millions de DH, à raison de 77 millions de
DH en 2024 et 51 millions de DH en 2025.

Les prestations à réaliser sont les suivants :

• La mise en place des stations monoblocs ;


• La prospection et l’équipement des forages ;
• Le raccordement des nouvelles stations monoblocs au réseau d’électricité et au réseau d’eau
potable ;
• Le raccordement des stations monoblocs de dessalement existantes au réseau électrique et au
réseau de potable.

En quoi consiste le projet ?

Ce projet consiste en la réalisation de 8 stations monoblocs de dessalement d l’eau de mer et de 25


stations monoblocs de déminéralisations de l’eau saumâtre, répartis comme suit :

▪ Benslimane : deux stations de dessalement, dont une avec un débit de 10 l/s et une station
avec débit de 20 l/s ;
▪ Berrechid : six stations de déminéralisation d’un débit de 3 l/s, deux autres de 10 l/s et une
station avec un débit de 20 l/s ;

29
▪ El Jadida : trois stations de dessalement de l’eau de mer d’un débit de 5 l/s, une autre de 10
l/s et une autre de 20 l/s ;
▪ Médiouna : une station de déminéralisation de 3 l/s et une autre de 5 l/s ;
▪ Mohammadia : une station de déminéralisation avec un débit de 10 l/s ;
▪ Nouaceur : une station de dessalement de 5 l/s et une station de déminéralisation de 3 l/s ;
▪ Settat : six stations de déminéralisation avec un débit de 3 l/s, une station de 10 l/s et une
autre de 20 l/s ;
▪ Sidi Bennour : deux stations de déminéralisation, dont l’une avec un débit de 3 l/s et l’autre
de 5 l/s.

Au total, huit stations de dessalement seront mises en place, dont quatre avec un débit de 5 l/s, deux
autres de 10 l/s et deux autres de 20 l/s, en plus de 25 stations de déminéralisation dont 15 de 3 l/s,
deux stations avec un débit de 5 l/s, quatre de 10 l/s et quatre autres de 20 l/s.

Ce programme inclut également le raccordement d quatre stations monoblocs de dessalement existant


aux réseaux de distribution d’eau potable et d’électricité, qui se situent à Berrechid, El Jadida et Sidi
Bennour.

G. La construction navale :

Le secteur de la construction navale au Maroc connaît un nouvel élan avec le lancement du premier
cluster maritime du pays, qui rassemble les acteurs privés et publics de l’écosystème maritime. Cette
initiative, qui fait suite au discours du Roi Mohammed VI à l’occasion de la célébration du 48éme
anniversaire de la marche verte, qui vise à renforcer la souveraineté industrielle du pays, à créer une
offre compétitive et à haute valeur ajoutée, et à attirer les investissements étrangers.

Le cluster maritime a été officiellement lancé en 2013. Il s’agit d’une association à but non lucratif,
qui regroupe les représentants des différents secteurs liés à la mer, tels que les ports, les industries,
les services, la recherche, la formation, ou encore les associations professionnelles.

Le cluster maritime est né d’une volonté commune des acteurs privés du secteur portuaire et
industriel, qui ont répondu à l’appel du Roi Mohammed VI. Le souverain avait alors plaidé pour une
économie maritime forte et diversifiée, capable de créer de la valeur ajoutée et de l’emploi, et pour
une marine marchande nationale, capable de répondre aux besoins du commerce extérieur et de la
sécurité maritime.

L’objectif principal du cluster maritime est de contribuer au développement de l’industrie de la


construction navale au Maroc, en fédérant les acteurs de l’écosystème maritime, en favorisant les

30
synergies, les partenariats, les échanges, et en soutenant l’innovation, la recherche et le
développement. Le cluster maritime vise également à assurer la souveraineté industrielle du pays, en
répondant aux besoins de ses flottes militaires, de pêche et commerciales, et en créant une offre «
made in Maroc », compétitive et à haute valeur ajoutée.

Le Maroc dispose d’opportunités indéniables pour les investisseurs nationaux dans la construction
navale. Le pays possède une façade maritime de plus de 3500 km, qui lui ouvre les portes de
l’Atlantique et de la Méditerranée, ainsi qu’un réseau portuaire de 36 ports, dont 14 sont ouverts au
commerce international. Le Royaume bénéficie également d’une position stratégique, à proximité de
l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient, et d’une stabilité politique et économique.

L’écosystème maritime marocain offre de nouvelles perspectives de développement, notamment dans


des secteurs comme la réparation, le démantèlement de navires ou la sous-traitance. Le cluster
maritime ambitionne de faire du Maroc un hub régional dans ces domaines, en s’appuyant sur les
compétences locales, les infrastructures modernes, et les incitations fiscales et douanières.

Les besoins en construction navale sont grands, tant pour le renouvellement de la flotte nationale de
navires de pêche hauturière (plus de 200 navires) que pour la reconstruction d’une flotte marchande
nationale, notamment pour les trafics de niche vers les ports d’Afrique de l’Ouest. Le cluster maritime
compte accompagner ces projets, en mobilisant les financements nécessaires, en facilitant l’accès au
crédit, et en encourageant la commande publique.

Par ailleurs, l’industrie nationale de la construction navale doit être soutenue et renforcée, notamment
la flotte militaire, qui dispose d’un carnet de commandes d’une trentaine de navires. Le cluster
maritime entend renforcer la coopération entre les chantiers navals marocains et les partenaires
étrangers, notamment français, espagnols, italiens, ou encore turcs, pour bénéficier de leur savoir-
faire, de leur technologie, et de leur transfert de compétences.

Une nouvelle zone dédiée aux chantiers navals a été lancée dans le port de Casablanca, dotée
d’infrastructures modernes et d’une grande capacité d’accueil. Il s’agit d’un espace de 30 hectares,
qui comprend un bassin de radoub de 240 mètres de long, un quai de 300 mètres de long, une cale de
halage de 150 mètres de long, et des ateliers de construction et de réparation navale. Cette zone devrait
permettre de créer plus de 2000 emplois directs et indirects, et de générer un chiffre d’affaires annuel
de 500 millions de dirhams.

Il existe également des zones industrielles compétitives pour le développement de la construction


navale à proximité des ports de Tanger, Agadir, Nador et Dakhla. Ces zones disposent de terrains

31
aménagés, de services logistiques, et de facilités administratives. Elles sont également proches des
zones de pêche, des marchés régionaux, et des corridors de transport.

Le cluster maritime national se veut un acteur majeur du développement du secteur de la construction


navale au Maroc, en s’inscrivant dans la vision royale d’une économie maritime forte et diversifiée.
Il compte également contribuer à la réalisation des objectifs du Plan d’accélération industrielle 2021-
2025, qui vise à faire de l’industrie un moteur de la croissance, de la compétitivité, et de l’emploi.

H. La biotechnologie marine :

Figure n° 5 : Chaîne de valeur du secteur biotechnologie marine

Dans le pourtour méditerranéen, le Maroc occupe le 1er rang en termes de biodiversité marine. Ceci
dit, bien que démontrant un important potentiel de développement, la biotechnologie marine demeure
un secteur sous-exploité qui constitue moins de 2% du marché total des biotechnologies.

32
La biotechnologie maritime a beaucoup à apporter à la biotechnologie marocaine. En effet, de
nombreux composés et molécules chimiques extraites de la flore et la faune maritime sont utilisés
dans plusieurs produits pharmaceutiques et cosmétiques. Par exemple, la squalamine, une substance
extraite du requin, est un composé extrêmement précieux pour la recherche contre le cancer. Alors
que le Maroc utilise principalement la farine de sardine pour alimenter le bétail, l’extraction de
molécules chimiques de la sardine pourrait présenter une valeur ajoutée bien plus importante, qui
reste encore non exploitée.

33
Synthèse

Les indicateurs de l'économie bleue au Maroc ont un impact significatif sur plusieurs aspects du pays,
notamment sur l'économie, l'emploi, l'environnement et le développement régional.

Au niveau de l’économie, les activités maritimes, telles que la pêche, le transport maritime, le
tourisme côtier et les énergies renouvelables en mer, contribuent de manière importante au produit
intérieur brut (PIB) du Maroc. Ces secteurs génèrent des revenus, stimulent les échanges
commerciaux et soutiennent la croissance économique globale.

L'économie bleue offre de nombreuses opportunités d'emploi, en particulier dans les régions côtières
où ces activités sont concentrées. La pêche, l'aquaculture, le tourisme maritime, les services portuaires
et d'autres secteurs maritimes fournissent des emplois directs et indirects à un large éventail de
travailleurs, contribuant ainsi à réduire le chômage et à améliorer les conditions socio-économiques
des communautés locales.

Les indicateurs de l'économie bleue peuvent également refléter l'impact sur l'environnement marin.
Les politiques de gestion des ressources marines, la lutte contre la pollution marine et la préservation
des écosystèmes côtiers sont essentielles pour garantir la durabilité à long terme de l'économie bleue
et la santé des océans.

Ainsi, les régions côtières bénéficient particulièrement des activités de l'économie bleue, car elles
sont souvent les principaux centres d'activités maritimes. La croissance de ces secteurs peut stimuler
le développement régional en améliorant les infrastructures, en créant des opportunités
d'investissement et en renforçant les services sociaux et économiques dans ces régions.

L'économie bleue offre une opportunité de diversification économique pour le Maroc, en complément
des secteurs traditionnels tels que l'agriculture et l'industrie. En investissant dans des secteurs
émergents comme les énergies renouvelables en mer et la biotechnologie marine, le pays peut
renforcer sa résilience économique et réduire sa dépendance à l'égard des industries plus
traditionnelles.

En somme, les indicateurs de l'économie bleue au Maroc ont un impact profond et diversifié sur le
pays, contribuant à sa prospérité économique, à la création d'emplois, à la préservation de
l'environnement et au développement équilibré des régions côtières. Il est essentiel pour le Maroc de

34
poursuivre ses efforts pour promouvoir une économie bleue durable et inclusive, qui profite à
l'ensemble de la société et préserve les ressources marines pour les générations futures.

35
Conclusion générale

Les indicateurs de l'économie bleue jouent un rôle crucial dans la compréhension, la gestion et le
développement des activités maritimes au Maroc, ils permettent de quantifier la contribution des
activités maritimes à l'économie nationale. Cela inclut la valeur ajoutée brute, les revenus générés,
les investissements réalisés et les emplois créés par des secteurs tels que la pêche, le transport
maritime, le tourisme côtier et les énergies renouvelables en mer.

En fournissant des données précises sur les performances et les tendances des activités maritimes, les
indicateurs de l'économie bleue aident les décideurs politiques à formuler des politiques et des
stratégies adaptées. Cela peut inclure des initiatives visant à promouvoir le développement durable,
à renforcer la compétitivité, à améliorer l'infrastructure portuaire et à préserver les ressources marines.

Outre, ces indicateurs facilitent la planification stratégique, aident les entreprises, les investisseurs et
les acteurs du secteur à prendre des décisions éclairées en matière d'investissement, de développement
et d'expansion. En identifiant les opportunités de croissance et les domaines d'amélioration
potentielle, ces données contribuent à une planification stratégique efficace à court et à long terme.

Les indicateurs de l'économie bleue peuvent également servir à évaluer l'impact des activités
maritimes sur l'environnement marin. Cela inclut la surveillance de la santé des écosystèmes, la
gestion de la pollution marine, la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement
climatique, en s'appuyant sur des données scientifiques et des indicateurs environnementaux
pertinents.

Les indicateurs de l'économie bleue visent également à évaluer la durabilité des activités maritimes
au Maroc. Cela comprend la mesure de la santé des écosystèmes marins, la gestion des ressources
halieutiques, la réduction de la pollution marine, l'adaptation au changement climatique et la
promotion de pratiques commerciales responsables.

En identifiant les tendances émergentes et les domaines de croissance potentielle, les indicateurs de
l'économie bleue peuvent stimuler l'innovation et la compétitivité dans le secteur maritime au Maroc.
Cela peut encourager le développement de nouvelles technologies, de nouveaux produits et de
nouveaux services, renforçant ainsi la position du pays sur les marchés nationaux et internationaux.

Les indicateurs de l'économie bleue contribuent également à promouvoir la transparence et la


responsabilité dans la gouvernance maritime au Maroc. En rendant les données sur l'économie bleue
36
accessibles au public, ces indicateurs favorisent une meilleure compréhension des enjeux maritimes,
une participation accrue des parties prenantes et une prise de décision plus démocratique et
responsable.

En résumé, les indicateurs de l'économie bleue sont essentiels pour évaluer, planifier et promouvoir
le développement durable et inclusif des activités maritimes au Maroc. Leur utilisation judicieuse
peut contribuer à maximiser les avantages socio-économiques tout en préservant les ressources
marines et en garantissant une gestion responsable des océans pour les générations futures.

37
Tables des matières

REMERCIEMENT

LISTE DES FIGURES

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE 1 : ECONOMIE BLEUE : VISION GLOBALE


SUR SES INDICATEURS

Section 2 : Comprendre l’économie bleue

A. Définition de l’économie bleue


B. Les objectifs de l’économie bleue

Section 2 : Les indicateurs de l’économie bleue

A. La pêche : pilier de l’économie bleue


B. L’aquaculture
C. Tourisme maritime
D. Transport maritime
E. L’énergie offshore
F. Le dessalement de l’eau de mer
G. Les industries contractives et la richesse pétrolière et minière des
océans
H. La biotechnologie marine

38
I. La construction et le démantèlement naval : un marché mondial
en croissance

CHAPITRE 2 : LES INDICATEURS DE L’ECONOMIE


BLEUE AU MAROC

Section 1 : Les différents indicateurs de l’économie bleue au Maroc

A. La pêche
B. L’aquaculture
C. Transport maritime
D. Tourisme maritime
E. Energie
F. Dessalement de l’eau de mer
G. La construction navale
H. La biotechnologie marine

SYNTHESE

CONCLUSION GENERALE

39

Vous aimerez peut-être aussi