MACROECONOMIE EN ECONOMIE OUVERTE Licence 2
MACROECONOMIE EN ECONOMIE OUVERTE Licence 2
MACROECONOMIE EN ECONOMIE OUVERTE Licence 2
JUIN 2018
Enseignant - Chercheur
UFR-SEG / CIRES
En plus des fonctions précitées, les instruments utilisés ont des effets parallèles
c’est le cas de l’instrument du taux d’intérêt qui a un effet sur le taux de change en
vertu de la relation inverse entre le taux de l’intérêt et l’investissement qui influence la
Balance des Paiements.
En effet, un taux de change trop élevé ferait fuir les capitaux vers l’étranger,
par contre, un taux de change trop bas attirerait les capitaux mais limite les
importations (M).
Le taux de change dans chaque pays est influencé par la politique monétaire
suivie. Cela permet de faire un arbitrage, donc des mouvements de capitaux entre
pays à destination des différents secteurs d’investissements.
La BP est un état statistique qui retrace sous une forme comptable, l’ensemble
des flux d’actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents d’une économie et
Exportation X
Si P = P* = 1 =>
X = X(e) + Xo
Plus e augmente, plus la monnaie domestique se déprécie et le pays gagne en
compétitivité prix et on exporte davantage
M= m(e)y+M0 ;
Le modèle IS-LM est un modèle de flux et ne tient pas compte des stocks.
Ainsi BP = BC + BK
BP= 0 =>
Si e est donné,
La courbe de la BP sera d’autant plus horizontale que f(i) sera grand (Capitaux
mobiles) et BP sera d’autant plus vertical que les capitaux seront immobiles.
C) Taux de change
Ce taux de change résulte de la confrontation de l’offre et de la demande de
devises. L’offre de devises résulte des non-résidents qui souhaitent acquérir soit des
marchandises soit des titres soit de la monnaie du pays considéré.
La Banque Centrale intervient sur le marché des changes pour maintenir le cours de
sa monnaie à la parité initialement fixée. Les autorités doivent donc être en mesure
d’acheter ou de vendre la quantité de monnaie nécessaire au respect de l’objectif de
change et maintenir des réserves de change.
Le choix d’un change fixe est une contrainte pour l’économie car toute
modification de l’extérieur doit être compensée au niveau interne.
Offre = Demande
Y+M = C+I+G+X
(IS) : Y= C+I+G+X-M
Y= cY + C0 - ji + I0 + G0 + X(e) + X0 - m(e)y - M0
b) La courbe LM
En économie ouverte, l’offre de monnaie ne va plus être forcément exogène
c’est-à-dire parfaitement controlee par les autorités monétaires. Il faut noter que la
création monétaire a deux origines et deux contreparties:
i) Crédit interne, le crédit à l’économie;
ii) Créances sur l’extérieur (AEN) : réserves de changes
BP
IS
0 Y
Situation normale
E
BP
0 Ye Y
i,e BP LM
IS
0 Y
Situation où il y a immobilité des capitaux
La BP ne dépend pas des taux d’intérêts et se confond avec
la balance commerciale.
Zone à gauche de BP: excédent
Zone à droite: déficit
2.1 Le cas d’une petite économie ouverte avec parfaite mobilité des
capitaux
A) Politique budgétaire
Comme en économie fermée, les relances budgétaires augmentent la demande
autonome, ce qui provoque une hausse du revenu national et une hausse du taux
d’intérêts.
BP=X(e) + X0 -m(e)Y-M0+f(i)+F0
Dans le cas où les capitaux sont parfaitement mobiles, la hausse du taux d’intérêts
suite à la relance budgétaire provoque un excédent de la balance des capitaux BK donc
de la BP. Ce qui fait apprécier le taux de change. Cette appréciation réduit la
compétitivité prix du pays ce qui pénalise les exportations jusqu’à ce que le déficit
commercial compense les excédents de la balance des capitaux. La BP revient à
l’équilibre mais l’effet de relance est annulé. IS revient au point de départ puisque la
relance de l’activité par la hausse des dépenses publiques est annulée par la baisse des
exportations.
B) La politique monétaire
Si l’on créé de la monnaie, cela fait baisser le taux d’intérêt et donc on assiste à
une sortie de capitaux du pays. On a un déficit de la balance des capitaux (BK) et la
monnaie se déprécie et favorise les exportations et on a un excédent de la balance
commerciale.
i,e
LM1
LM2
ie = i* BP
IS1 IS2
0 Y
i,e IS2
IS1
i* BP2
ie1 = i* A BP1
0 Y
On a une augmentation (+∆Y) de revenu et une augmentation du taux d’intérêt
(+∆i) qui fait que l’on va revenir au taux d’intérêt mondial.
LM1
ie
LM2
A C
i*=i BP1
IS1 IS2
o y
B) La Politique Monétaire
En change fixe, la politique monétaire est totalement inefficace pour une
raison simple: elle est l’instrument qui sert à maintenir le taux de change fixe, ce qui
est incompatible avec la poursuite d’objectifs internes. En situation de parfaite
mobilité des capitaux, le taux d’intérêt domestique ne peut différer du taux d’intérêt
mondial. La création monétaire (+∆L) fait baisser le taux d’intérêt (-∆i), la monnaie
tend à se déprécier et la BC doit détruire de la monnaie (-∆L). Au final la courbe LM
revient au point de départ.
ie LM1
i* = ie
0 Y
y1 = y2
On ne peut pas avoir conjointement:
1- des changes fixes
2- une parfaite mobilité des capitaux
3-une politique monétaire indépendante (fixation de L au niveau désiré), on peut
avoir 1 ou 2 des trois mais jamais les 3 à la fois
C) Autres applications
C
B
A
IS3
IS2
IS1
0 Y
B) Politique monétaire
On est en change flottant, la création monétaire (+∆L) provoque une baisse du
taux d’intérêt (-∆i), cela entraîne une hausse de l’investissement (+∆I) donc une
hausse du revenu. Le déficit de la Balance Courante entraîne à son tour une hausse du
MACROECONOMIE EN ECONOMIE OUVERTE: Prof. FOADE Denis Joël Tongnivi
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taux de change (+∆e) donc une hausse des exportations (+∆X) et au final une hausse
du revenu.
LM2
C
A
IS2
B
IS1
0 Y
Au point C, on a un effet de relance plus important.
A) Politique budgétaire
L’augmentation des dépenses publiques (+∆G) augmente le revenu national, ce
qui favorise les exportations; le déficit de la balance commerciale tend à faire déprécier
la monnaie, la banque centrale doit intervenir. Elle soutient sa monnaie en achetant
contre devise, il y a destruction monétaire et LM se déplace vers la gauche.
IS2
IS1
0 Y
On voit que le revenu est revenu au point de départ et les taux d’intérêts ont
fortement augmenté. Dans le cas extrême où les capitaux sont parfaitement immobiles
et le change reste fixe, la politique budgétaire est inéfficace.
B) Politique Monétaire
En change fixe, la politique monétaire est inefficace et ou a le même
mécanisme. La création monétaire baisse le taux d’intérêt. Cela augmente
l’investissement donc le revenu national. Ici, on a une hausse des importations qui
entraînent un déficit de la BP. Il y a une tendance de dévaluation de la monnaie donc
destruction de la monnaie: LM revient au point de départ
A
C
IS3
IS1 IS2
0 Y
L’ouverture n’est pas forcément un signe d’inefficacité de politique
économique, certes en change fixe elle est inefficace mais en change flottant elle est
plus efficace qu’en économie fermée. En effet en économie ouverte la politique
monétaire fait déprécier le taux de change qui relance via les exportations les effets de
relance.
Ces résultats s’appliquent à une petite économie ouverte, le cas d’une grande
économie sera un peu différent car elle aura un impact sur les taux d’intérêts
mondiaux.
La troisième limite est que le modèle IS-LM est un modèle de flux qui ne tient
pas compte de l’accumulation de déséquilibres.
L’accumulation des déficits augmente le poids des dettes qui peut poser un
problème de solvabilité et peut modifier le comportement des agents.
Celles-ci peuvent, être proposées par des organismes spécialisés comme les
banques ou l’assurance; c’est le cas des contrats de change à terme ou de la police
d’assurance par exemple, qui seront, entre autres, l’objet de la deuxième section de ce
chapitre.
Toutefois, avant d’y avoir recours, elles peuvent mettre en place des mesures
internes visant à limiter leur exposition au risque de change et ainsi repousser
l’utilisation de techniques de couvertures externes, plus coûteuses. Ces mesures
internes seront présentées dans la première section de ce chapitre.
A) Règlement au comptant
C’est évidemment (avec le choix de la monnaie de facturation) la solution plus
simple mais ce n’est pas la plus adaptée à la majorité des transactions internationales.
On peut donner un exemple d’un producteur de bananes qui exporte ses bananes
en Espagne mais qui en importerait les cartons dans lesquels il va conditionner son
produit. Ceci constitue des activités régulières d’export et d’import avec ce pays et donc
des flux réguliers d’euro dans les deux sens Abidjan ou à l’étranger. Le producteur se
prémunit ainsi contre tout risque de change tout comme son partenaire commercial,
facilitant ainsi les échanges.
Les parties peuvent également choisir une autre devise de facturation c’est-à-
dire celle de l’une des deux parties ou une devise tierce. Certains choisissent parfois, le
franc Suisse en raison de la neutralité de la Suisse mais cela peut être toute autre
monnaie convertible.
Sur le plan relationnel, ce n’est pas la meilleure chose à faire car cela reflète une
attitude peu commerciale envers l’importateur qui pourrait compromettre la poursuite de
leur coopération. Cela peut endommager la nature des relations et durcir les négociations
avec le client. De plus, il ne faut pas perdre de vue le fait que le choix de la monnaie de
facturation peut être celui d’une autre devise tierce (autre que celle de l’importateur et de
l’exportateur) évitant ainsi ce genre de conflit dans les relations commerciales entre les
deux parties.
D) L’affacturage <<factoring>>
L’affacturage ou factoring est une technique de financement régie par le même
principe que le forfaitage, mais il s’en démarque car il est utilisé pour des montants
plus élevés que le forfaitage; sur un portefeuille de client assez importants et pour des
ventes dont l’échéance du paiement ne dépasse pas les 6 mois. Ces trois points
constituent donc les conditions selon lesquelles un exportateur peut avoir recours à
cette technique. Cette pratique consiste pour l’exportateur à vendre sa créance à une
société de recouvrement appelée “affactureur” ou “factor”.
L’exportateur, après avoir conclu le contrat avec son client, va faire appel à
cette société qui va prendre en charge la suite des opérations en contrepartie du
paiement de deux commissions:
- Une commission de financement: elle correspond aux intérêts que paie l’exportateur
pendant la période qui s’étend du jour de la conclusion du contrat entre l’affactureur et
l’exportateur jusqu’à l’échéance du paiement par le client.
Lorsque l’intermédiaire a été réglé, il va à son tour payer l’exportateur selon les
conditions du contrat qui aura été signé entre eux. Cette technique est fréquemment
utilisée aux USA pour gérer le risque de crédit, qui est un autre type de risque qu’une
entreprise court en s’internationalisant.
Éviter ce risque n’est pas toujours possibles, c’est pourquoi le secteur suivant
apporte un complément concernant une couverture effective, bien que partielle.
Supposons que A doit 1 million d’euros à B, qui à son tour doit 1.300.000 euros
à l’entreprise A. Par compensation, seule B doit 300.000 euros à son fournisseur.
Le risque de change est ainsi réduit. L’entreprise A n’est ainsi pas exposé au
risque de change pour cette transaction, et B n’y est exposée que pour une position de
change d’un montant de 300.000 euros au lieu de 1.300.000 euros.
Application
Dans le contexte actuel de hausse du cours de l’euro, prenons comme exemple
un exportateur américain qui attend le règlement d’une créance en euro (100.000
euros) dans deux mois (J+9 semaines).
Au jour j, supposons (pour l’exemple) que 1 Euro vaut 1 USD. Étant donné que
le cours de l’Euro ne cesse d’augmenter, il décide de repousser l’échéance de 2
semaines.
Neuf semaines plus tard, 1 euro vaut 1,10 USD. Si l’exportateur avait conservé
l’échéance initiale il aurait été gagnant puisque pour 100.000 euros, il aurait reçu
110.000 USD. Si à la nouvelle échéance 1 euro vaut 1,13 USD, le recours au
1) La clause d’adaptation des prix en fonction des variations des taux de change
En insérant, cette clause dans le contrat, l’importateur et l’exportateur s’engagent
à accepter les conséquences des fluctuations des cours sur le prix facturé: à savoir que si
la monnaie de facturation s’apprécie entre la conclusion du contrat et l’échéance du
paiement, le prix sera réduit. Si dans le cas inverse, le cours de cette monnaie baisse le
prix augmentera.
Certaines des techniques citées dans ces deux sections, peuvent permettre à
l’entreprise d’éviter ce risque de change, mais dans le cas où le risque est limité ou
couvert partiellement, elle peut avoir recours, à d’autres instruments proposés par des
organismes externes. De ce fait, même si l’entreprise aura des coûts liés à leur
utilisation, elle en aura toujours moins que si elle n’avait pas pris des mesures
préalables pour réduire son exposition. Toutefois, elle peut également choisir ou être
contrainte de n’avoir recours qu’aux techniques externes pour gérer ce risque.
Exemple: Soit une entreprise française X qui doit recevoir 10.000 USD dans 60
jours de son client américain.
Le jour j: vente à terme (60j) à sa banque 10.000 USD contre l’équivalent en euro selon
un cours fixé le jour j. Il connaît ainsi le montant qu’il recevra en euro à j+60 jours. Il est
ainsi couvert contre une éventuelle baisse du cours du dollar par rapport à l’euro grâce à
ce cours garanti, mais ne pourra donc pas bénéficier d’une éventuelle hausse du cours
de l’USD.
La règle est que la mise en application de l’option doit se faire au prix d’exercice
c’est-à-dire au prix déterminé au moment où l’entreprise prend possession de l’option.
De plus, l’entreprise ne peut exercer son option qu’à la date d’exercice soit
dans le cas d’une option européenne soit, dans le cas d’une option américaine.
Il remboursera, cet emprunt 60 jours plus tard, dès que son client lui règlera les
10.000 USD qu’il lui doit.
Cet exportateur devra, avant d’avoir recours à cette technique, observer les
niveaux de taux d’intérêt à cet emprunt en devises et ceux liés à un crédit en monnaie
nationale.
Cette technique fait également office de couverture contre le risque de change car
comme l’exportateur reçoit les devises immédiatement, il ne subira aucune variation du
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cours de celle-ci. Il faut tout de même tenir compte du fait que l’entreprise ne pourra
bénéficier d’aucun gain de change étant donné que cette mesure permet d’éliminer tout
risque de change (gain et perte). Pour que l’emprunt en devises constitue vraiment une
technique contre le risque de change, l’exportateur doit être également attentif au fait que
la devise empruntée est celle dans laquelle est libellée sa créance, mais aussi aux délais:
la durée de l’emprunt doit correspondre à l’échéance du paiement de la créance qu’il
possède sur son client étranger.
A) Police CIME
Cette police d’assurance, change import/export. Elle existe depuis 1992 et permet
de couvrir une entreprise contre le risque de change dans le cas de flux réguliers
d’importations ou d’exportations facturés en devises. L’entreprise qui souscrit à cette
police à la possibilité de bénéficier d’un intéressement à la baisse de l’euro dans le cas
d’une exportation.
Le principe est simple: si l’entreprise subit une perte de change, elle sera
indemnisée par la COFACE grâce à la souscription de cette police. Dans le cas inverse
d’un gain de change ou une partie de celui-ci, si elle a souscrit une police avec
intéressement (qui induit qu’une partie du gain lui revient). Le montant de la prime de
cette assurance varie selon de nombreux facteurs tels que la devise prise en compte, le
montant garanti, la durée et le taux d’intéressement.
En ce qui concerne les coûts qu’engendre le recours à cette police; ils sont
composés d’une prime fixe que l’exportateur devra régler à la COFACE au moment de
la souscription et qui est fonction du montant garanti par l’assurance ainsi que d’une
autre prime qui ne sera à payer que si le contrat est signé.