Chapitre 2: DEFAUTS ET CONTROLE DU TRICOT

Chapitre 2 : DEFAUTS ET CONTROLE DU TRICOT

Le contrôle de la qualité des tricots concerne le contrôle des défauts de maille ainsi que les
contrôles classiques sur étoffe comme le boulochage, le drapé, les solidités de teinture etc. Le
choix des paramètres à contrôler n’est pas universel mais dépend de l’exigence de chaque
client et de l’usage ultérieur du tricot.

Le contrôle des défauts de tricot prend beaucoup d’importance dans le tricotage circulaire à
cause de la finesse de la maille qui laisse apparaître les moindres défauts. Il nécessite une
visite souvent systématique des rouleaux par des machines de visite. Dans le tricotage
rectiligne le contrôle des défauts est beaucoup plus grossier et se limite à une simple
inspection visuelle.

Les sources des défauts sont multiples et peuvent être liés:

- Au fil (qualité du fil, emballage, régularité de l’alimentation au niveau de machine…)
- A la machine et son environnement (réglage, maintenance, conditions climatiques…)
- Aux traitements ultérieurs de finissage

II. DEFAUTS LIES AU FIL ET AU TRICOTAGE

1. Finesse et grosseur (Fig. 1)

C’est un défaut localisé dû à la présence d’une portion de fil à titre inférieur ou supérieur à
celui du fil composant le tricot. Les finesses du fil sont souvent responsables des ruptures du
fil créant d’autres défauts comme les trou, la barbe etc. Les grosseurs de type neps, rattache
ou flamme peuvent être éliminées par des épurateurs lors du bobinage en filature ou par les
épurateurs montés sur les fournisseurs. Un contrôle du fil par un régularimètre(Type USTER)
peut réduire ce problème.

Fig. 1. Défaut de finesse et défaut de grosseur

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2. Défaut de contamination (Fig.2)

Ce sont des taches rouges qui apparaissent après finissage sur le tricot de nuance claire et qui
sont indétectables à l’état écru. La cause de ce défaut est que pendant la période de
fécondation, certains insectes pondent dans les fleurs de coton. En subissant les différentes
étapes d’ennoblissement, des taches rouges apparaissent sur le tricot.
Ce type de défaut est difficile de l’éliminer aux étapes d’ennoblissement de la matière. Il doit
être éliminé au cours de la préparation de la fibre à la filature.

3. Maille coulée (Fig. 3)

Il se manifeste par une succession de mailles tombées tout au long d’une colonne. Il est dû à
une maille cassée qui provoque le coulage des mailles précédentes. Lors du raccoutrage, on
peut réparer le défaut en reformant une à une toutes les mailles.

Causes Remèdes
- Une aiguille cassée. - Remplacer l’aiguille cassée
- Le clapet de l’aiguille reste fermé pendant - Contrôler régulièrement le tricot en cours
la formation de la maille. du tricotage.
- Le fil utilisé présente des flammes ou des - Contrôler le fil à la réception.
grosseurs ou des noeuds qui s’opposent au - Faire des nœuds plats.
glissement correct de fil. - Adopter un grammage compatible à la serre
- Le guide fil n’est pas bien positionné. du métier.
- Le tirage du tricot est trop élevé. - Vérifier les différents paramètres de réglage
- L’écartement cylindre plateau est trop du métier.
élevé. - Effectuer correctement l’enfilage.
- L’enfilage du guide fil est erroné. - Pour une tension trop faible, augmenter la
- La tension de fil est trop faible. tension avec la commande de serre.
- La profondeur d’abattage est trop grande. - Régler la profondeur d’abattage.
- Il est utile de connecter au métier un
appareil détecteur de défauts.

Fig. 2. Défaut de contamination Fig. 3. Défaut de maille coulée

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4. Trou (Fig. 4)
C’est une ouverture accidentelle dans le tricot.
Causes Remèdes
- L’utilisation des nœuds non plats ce qui - Faire des nœuds plats.
provoque un obstacle pour le glissement de - Mettre en place un dispositif épurateur pour
fil. empêcher le passage des nœuds non plats.
- L’accumulation du duvet dans le trou du - Nettoyer correctement les différents
guide-fil. organes du métier, ainsi que les bobines sur
- Une position incorrecte du guide fil. le cantre.
- Une tension élevée du fil sur le métier. - Essayer, au cours du nettoyage, d’éviter la
- L’existence de points minces ou de points répartition du voler sur les métiers
gros sur le fil. voisins.
- Une pilosité très élevée de fil. - Contrôler les différents paramètres de
réglage.
- Donner une tension optimale au fil (3-6 N)
- Contrôler la matière à la réception.
- Il est préférable d’utiliser des cantres
fermés avec aspirateur.

5. Trace d’aiguille (Fig. 5)

C’est une colonne constituée de mailles qui diffère des autres par sa forme, son aspect etc.
Causes Remèdes
- La rainure de guidage et les chemins de - Nettoyer régulièrement les aiguilles, les
cames sont remplis d’un mélange de voler et platines et les serrures en raison d’une fois
de graisse. tous les trois mois.
- L’injection d’huile est mal dosée. - Contrôler l’injection d’huile.
- L’utilisation d’aiguilles non conformes - Mettre en place des aiguilles compatibles
avec la jauge de la machine. avec la jauge du métier.
- L’aiguille est endommagée (clapet, bec, - Changer les organes défectueux.
talon). - Certaines traces sont invisibles à la lumière
- La platine est défectueuse. tel que la trace d’huile, c’est à cette raison
- La rainure de guidage encrassée ou qu’il faut éteindre le dispositif d’éclairage
endommagée. pour contrôler l’existence de ce défaut.

Fig. 4. Défaut de trou Fig. 5. Trace d’aiguille

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6. Tache d’huile (Fig. 6)

C’est une trace plus ou moins apparente due aux huiles destinées à la lubrification des
machines

Ce type de défaut est causé par un mauvais réglage ou un dysfonctionnement du huileuse.

Les solutions recommandées pour ce type de défaut consistent à contrôler périodiquement le
système de lubrification par chaque équipe, éviter la sur lubrification du métier et signaler
l’existence de ce défaut sur le rouleau afin de l’éliminer aux étapes de prétraitement. Il faut
aussi veiller à ne pas stocker la matière affectée pendant une longue durée avant le finissage
car cela rend difficile le nettoyage des taches d’huile.

7. Défaut de volard (Fig. 7)

Il s’agit de dépôt de duvets ou de déchets de filés de fibres qui a lieu au cours du tricotage.
Ce défaut est causé par le dépôt du voler venant des bobines de filé qui s’accumule au niveau
des guide fils et suite au nettoyage du métier par soufflage.
Pour remédier à ce défaut, l’opération de nettoyage par soufflage doit se faire avec soin. On
peut également :

- Séparer les métiers les uns des autres par des rideaux.
- Soufflage sur les guides fils et le cantre
- Utiliser des cantres fermés et de préférence avec un système d’aspiration.
- Nettoyer l’atelier de tricotage en utilisant un aspirateur.

Fig. 6. Défaut de tache d’huile Fig. 7. Défaut de volard

8. Défauts de barbe (Fig. 8)

C’est un démaillage d’un grand nombre d’aiguilles. Le tricot se trouve alors coupé.

Fig. 8. Défaut de barbe

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Les causes de ces défauts sont :

• Le dépôt de voler sur les métiers et les bobines.
• La formation d’un bouchon dans l’orifice du guide fil.
• La rupture du fil à cause des points minces, des nœuds non plats ou non résistants, de
la tension importante de fil, du tirage excessif…
• Oubli de doublage des bobines.
Le dispositif capteur de casse-fil ne fonctionne pas et donc l’absence de fil est non signalée ou
signalée trop tardivement.
• Un mauvais réglage de la position du guide fil
• La garniture d’aiguilles ou de platines du métier est usée.
• L’enlevage qui se manifeste par le dévidage simultané de plusieurs spires, souvent à la
fin de bobine.
• Défaut de bobinage de fil qui se manifeste par une livraison difficile de fil.

Pour remédier à ce défaut on doit :

• Nettoyer avec soin le métier au niveau du guide fil, des fournisseurs, des tendeurs, des
aiguilles, les courroies des fournisseurs, ainsi que les cantres tout en évitant le dépôt
des duvets sur les autres métiers.
• Surveiller correctement le métier en fonctionnement pour empêcher la formation d’un
bouchon.
• Effectuer des nœuds plats et résistants.
• Nouer la fin de la bobine avec le début de la bobine de réserve.
• Contrôler le bon fonctionnement des capteurs casse fil.
• Effectuer le centrage de l’anneau à guide fils.
• Changer la garniture d’aiguilles ou de platines du métier après une longue période de
fonctionnement.
• Contrôler la matière à la réception et la comparer avec le cahier de charge.

9. Barrures de mailles distordues (Fig. 9)

Le défaut est caractérisé par des rangées de mailles ayant une inclinaison différente des autres
mailles du tricot dû à l’usage d’un fil ayant une torsion différente de celle de autres fils. Les
mailles inclinées donne l’illusion d’une couleur différente du fil au niveau du défaut Elles
provoquent également une surépaisseur que l’on serait tenté d’attribuer, à tort, à une
différence de titre du fil.
La solution consiste à thermofixer les fils avant tricotage sans utiliser des températures qui
affectent l’affinité tinctoriale notamment des fibres synthétique.

10. Barrures d’irrégularité de LFA (Fig. 10)

Ce défaut horizontal se caractérise par des rangées de mailles ayant des dimensions
différentes des autres rangées. La norme AFNOR G 07-101 permet de mesurer avec un
Maillimètre la régularité de l’absorption du fil. L’usage de fournisseur positif (LFA constante)
et l’uniformité de la serre sur toutes les chutes permettent de résoudre ce problème. Le
nettoyage des fournisseurs positifs encrassés permet de supprimer ce défaut

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Fig. 9. Barrures de mailes distordues Fig. 10. Barrures irrégularité de LFA

11. Le vrillage du tricot (Fig. 11)

Le vrillage est l’inclinaison des colonnes du tricot par rapport à la perpendiculaire aux
rangées du même tricot. Il provoque une torsion de l’article confectionné et de la couture qui
sont désagréables lors du port du vêtement. Pour mieux présenter le phénomène de vrillage, la
figure 11 montre la présentation du vrillage dans le tricot jersey.

Figure 11. Présentation de vrillage de tricot jersey

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D’après la littérature, plusieurs facteurs ou paramètres contribuent à l’apparition du vrillage

sur les tricots jersey. Ces paramètres peuvent être liés soit aux caractéristiques du fil, aux
paramètres de la machine et aux technologies de filature.
La torsion excessive du fil apparaît comme la principale cause du vrillage dont l’angle de
vrillage décroît en diminuant la valeur de torsion du fil, la texturation du fil favorise aussi le
phénomène de vrillage et les différentes sortes de fibres et des mélanges utilisés affectent
aussi les propriétés du fil. Ensuite, Le nombre de chutes et la direction de rotation de la
machine ont une certaine influence sur la valeur de vrillage, D’autre part, La longueur de fil
absorbée contribue à la variation de l’angle du vrillage d’un tricot à un autre. Les tricots les
plus lâches présentent l’angle de vrillage le plus élevé (comparés aux tricots serrés). Enfin, les
différentes technologies de filature (à anneau, à rotor, à jet d’air…) produisent des fils ayant
des différences en géométrie et en propriétés physiques ce que influe la valeur de l’angle de
vrillage.

14. Autres défauts

Description du défaut Causes Solutions

-Mauvais enfilage (passage - Vérifier l’enfilage

des fils dans les GF). - Contrôle du fil avant
tricotage
- Casse-fil défectueux - Usage de fil moins pileux,
soufflage sur les bobines et
- Rupture dans fil dans un GF le cantre, usage de cantre
à cause d’une faiblesse de fermé à filtre
celui et non activation du - nettoyage régulier des
Fil manquant casse-aiguille à cause du machines
Absence du fil dans une duvet accumulée dans le trou - Utiliser un détecteur de
rangée pour les tricots à plus du GF qui maintien le fil défauts sur la machine.
d’un fil par rangée (molleton,
bouclette)
- Sur une des chutes, la serre Régler la serre, le tirage et la
faible (insuffisante), la maille hauteur du plateau
reste dans le clapet
- Le tirage est insuffisant
- Le plateau est trop haut et
n’empêche pas la remontée
du tricot

Maille chargée
Mailles doubles (chargées)
apparaissent accidentellement

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- Inattention des ouvriers - Former les ouvriers à

reconnaître les types de fils
- Stockage et classement
- Présence de fils ayant la rigoureux des bobines
même couleur et différentes
origine sur le même cantre

Fil étranger

Rayures horizontaux
apparaissant après teintures à
cause de l’introduction
accidentelle d’un fil étranger

- Casse-fil élasthanne - Contrôle les casse-fils et

défectueux les rouleaux élasthanne
- rouleau élasthanne bloquée
ou mal installé - Utiliser un détecteur de
défauts sur la machine.

Défaut de vanisage
Absence régulière de fil
d’élasthanne

- usage te triage ordinaire qui - Usage de rouleau de triage

appliqué une forte pression à anneaux en caoutchouc
sur les bords du rouleaux amovible pour éviter la
induisant un pli permanent. pression sur les bords.

- Stockage prolongé du tricot - Stockage du tricot écru

écru. non prolongé.
Pli marchand
Les tricot vanisés élasthanne -Usage des dispositifs
donne lieu à des pli d’ouverture au large.
permanents sur les bords après
enroulement du tube de tricot
qui fixe le pli. Ce défaut
apparaît après finissage.

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III. DEFAUTS LIES AU FINISSAGE

Description du défaut Causes Solutions

- Usage fil pileux - Usage de fil moins pileux

- Frictions subies dans les - Usage d’agents anti-pilling
machines de teinture et de
finissage. - Contrôle des surfaces
extérieurs des rouleaux
d’entraîne des machine de
finissage.
Boulochage

- Erreur dans le processus de - Teinture au labo avant

teinture production.

Non conformité de couleur

- Erreur dans le processus de - Respect du processus de

teinture teinture

Mal uni

- Usage des agents - Usage d e l’agent

d’adoucissage çà base de d’adoucissage adéquat avec
silicone dans les machines de les machines jet.
type jet. - Nettoyage régulier des
machines rouleaux du foulard.
- Fixation des restes de
l’agent d’adoucissage à base
de silicone sur le tricot par
Taches de silicone les rouleaux du foulard.

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- Usage de chariots encrassés - Usage d’outils de

(rouille graisse…). manutention propres.
- Tricot stocké dans un - Contrôle des conditions de
environnement impropre. stockage
- Machines de finissage mal - Contrôle rigoureux et
nettoyées. systématiques des machines
de finissage.
Salissures

- Présence d’organes - Changement de la

d’entraînement pointus lors couverture en caoutchouc ou
du tricotage ou finissage. en Téflon des rouleaux
- Stockage inadéquat du entraînement
tricot.
- Control des conditions de
Fil tiré stockage.

- Blocage du tricot et - Changement de la

glissement à l’intérieur de la couverture des rouleaux
machine de teinture avec un entraînement
grand frottement contre les - Usage de produits de
rouleaux entraînement lubrification.

Défaut de patinage

- Heterogéniété du grattage - Optimiser les réglages de la

du molleton ou de la machine.
bouclette. - Changement des organes
usés.

Défauts de grattage

IV. CONTROLE DU TRICOT

1. La visite
La visite est une inspection visuelle des rouleaux de tricots qui s’affectent de façon
systématique ou par sondage selon les exigences du client. Elle s’effectue sur une table de
visite qui peut être destinée au tricot ouvert (notamment celui issu d’une machine à ouverture
au large ou d’une ouvreuse) ou au tricot tubulaire. Celle-ci est dotée d’un double miroir
permettant d’observer les deux faces du tricot (Fig. 12).

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Fig. 12. Différents types de visiteuses

Après la visite, tous les défauts détectés sont enregistrés sur un rapport de visite portant le
nom de client et le numéro de la pièce. Le classement de la pièce se fait généralement selon la
fréquence des défauts, à l’exception du défaut de la maille coulée et de la trace d’huile pour
lesquelles on mesure la taille. S’il y a un problème, il doit être mentionné au service contrôle
qualité qui va donner l’ordre au service maintenance pour optimiser le réglage de métier.

2. Essai de traction relaxation

Lorsqu'on exerce sur une éprouvette de tricot une traction, on constate que celle-ci s'allonge
considérablement (beacoup plus qu’un tissu) avant de se rompre et la courbe a la forme d’un
J (Fig. 13). Cette propriété est appelée à tort élasticité. Cette expérience ne rend absolument
pas compte de l'élasticité mais traduit simplement la grande extensibilité que l'assemblage de
mailles confère à cette surface textile qui est le tricot.

1ère constatation : le plus souvent un tricot est très extensible

L'élasticité est la propriété que possèdent un matériau qui récupère immédiatement et
totalement les déformations dés que cesse la contrainte qui les a engendrées.
Pour juger des propriétés d'élasticité d'un tricot, on reprend l'expérience précédente mais on
limite la charge F à laquelle l'éprouvette est soumise à une valeur très inférieure à la charge de
rupture et on observe le comportement de l'éprouvette lorsqu'on la libère de cette charge. La
figure 13 donne les résultats de cette expérience. L’éprouvette est soumise à une charge
croissante jusqu’à ce qu’elle supporte la force F. A ce moment, elle est allongée de a, la
courbe charge-allongement pour cette partie de l’essai est repérée (1). Puis on libère
progressivement l’éprouvette de cette charge jusqu’à ce qu’elle ne soit plus soumise à aucune
charge et cette deuxième partie de l’essai (courbe de retour) est repérée (2). On observe :
• Que la courbe de retour (2) n’est pas confondue avec la courbe de montée (1)

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• Qu’immédiatement après l’essai, l’éprouvette a une déformation résiduelle di qui peut

avoir tendance à diminuer dans le temps si on laisse l’éprouvette se reposer, ce
phénomène s’appelle "recouvrance".
• Enfin, même après avoir laissé longtemps cette éprouvette se reposer, la recouvrance
n'est pas totale, mais au contraire, l'éprouvette conserve en permanence une
déformation dite : Déformation rémanente.

2ème constatation : un tricot n'est pas totalement élastique. Après avoir été soumis à une
contrainte, il possède une déformation résiduelle. Si on n'apporte pas artificiellement au tricot
une certaine énergie, la recouvrance de cette déformation résiduelle n'est pas totale dans le
temps et le tricot conserve une déformation permanente.

Si on porte deux fois consécutives une éprouvette à un allongement donné " a %" (50 % par
exemple). L'essai est illustré à la figure 14.

Fig. 13. Traction relaxation Fig. 14. Recouvrance

On reconnaît en traits pleins un cycle semblable au précédent, cycle limité à une valeur "a %"
de l'allongement de l'éprouvette qui correspond à une charge F1. Après cet essai, l'éprouvette a
conservé une certaine déformation rémanente dr = OO'. Autrement dit, si on veut
recommencer cet essai, l'éprouvette est plus longue et la nouvelle courbe de "montée" partira
du point O'. Cela est représenté par le cycle en pointillé limité à une valeur relative
d'allongement "a %" (un peu plus grande en valeur absolue puisque l'éprouvette s'est allongée
lors du premier cycle). Pour cette même valeur relative d'allongement, on constate que
l'éprouvette est cette fois-ci soumise à une charge F2 > F1, et après, cet essai aura une
déformation permanente dr' > dr. Il est bien évident que si, sur la même éprouvette, on
recommençait une troisième fois l'expérience, on obtiendrait encore un résultat différent car
après chacun de ces essais l'état de l'éprouvette a changé.

3ème constatation : La charge nécessaire pour allonger un tricot d'une quantité donnée et, de
même, les dimensions d'une éprouvette soumise à une charge fixée (y compris le cas d'une
tension nulle) dépendent de l'état initial du tricot.

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En résumé, l'état relaxé d'un tricot est un état stable correspondant à une énergie interne
minimale où toute déformation a disparu. Pour atteindre cet état, il est nécessaire d'apporter
une certaine énergie au tricot sous la forme d'un traitement appelé traitement de relaxation.
L'état relaxé est un état reproductible puisque les tricots qui ne diffèrent que par leur état de
déformations se trouvent dans le même état lorsque ces déformations sont effacées. C'est
pourquoi, effectuées sur un tricot relaxé, les mesures physiques (telles que poids g/m², compte
de mailles, comportement dynamométrique etc..) retrouvent un sens et un intérêt.

2. Stabilité dimensionnelle
La stabilité dimensionnelle est obtenue suite à l’ensemble des traitements humides et
thermiques (lavage, teinture, séchage, passage à la rame, calandrage, compactage etc.) subies
par le tricot tout au long du processus de finissage. Certains outils de laboratoires comme le
relaximètre permettent de contrôler ce paramètre. Elle est mesurée par le retrait subi par le
tricot après un lavage. Il existe dans l’industrie du finissage des machines comme les
compacteuses (dans une moindre mesures les séchoirs tumbler et les calendres) qui permettent
une bonne fixation du tricot et une stabilité dimensionnelle optimale.

1.1 Relaximètre (Fig. 15)

Le relaximètre est un appareil qui permet de déterminer les variations dimensionnelles liées à
la relaxation de tricot qui va être posé sur un tapis vibrant circulaire en toile métallique situé
au-dessus d'une cuve qu'on remplit d'eau. Un dispositif de chauffage situé sous la cuve permet
de porter cette eau à ébullition et exposer par conséquent l'échantillon à la vapeur d'eau en
assurant un débit de vapeur égal à 40 kg / h par mètre carré de tapis vibrant. Le tapis vibrant
peut être en outre animé d'un mouvement de vibration verticale d'une fréquence de 50 Hz et
d'une amplitude de 5 mm.

Fig. 15. Relaximètre

Mode opératoire :
- Utiliser des éprouvettes carrées de 180 mm de côté et non froissées, le bord étant

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parallèle aux sens largeur et longueur de l'étoffe

- Effectuer le marquage de 15 mm des deux cotés du tricot.
- Immerger les éprouvettes dans un bain aqueux à température ambiante composé de
500 ml d'eau et 2.5 g d'un agent mouillant pendant 5 mn
- Sortir les éprouvettes et les essorer sommairement soit à l'aide d'une essoreuse
centrifuge, soit entre deux buvards, en veillant à ne pas les déformer.
- S'assurer que l'eau contenue dans la cuve est à l'ébullition
- Déposer les éprouvettes une à une sur le tapis vibrant
- Soumettre l'éprouvette à la vibration et au vaporisage durant 5 mn
- Sécher l'éprouvette à plat à l'air et pendant 24 heures en évitant tout étirage à une
température inférieure ou égale à 40 °C
- Déterminer les variations dimensionnelles
Remarque : les éprouvettes de tricot qui ont tendance à s'enrouler, doivent être doubles et les
bords doivent être assemblés à l'aide d'une couture

1.2. La compacteuse
Cette machine, quasi indispensable dans le finissage de la maille fine, permet la fixation des
dimensions du tricot à la fin du processus de finissage. Elle est parfois remplacée par une
calendre, mais celle-ci donne une stabilité dimensionnelle bien plus faible.

La machine (Fig. 16) présente un sabot chauffant 2 en acier inoxydable, sa surface concave
est parfaitement polie. Le rouleau presseur 1 alimentaire achemine le tricot sur la surface
concave du sabot et à travers le passage restreint vers le cylindre 3. Le cylindre 3 est recouvert
d’un caoutchouc mou : c’est le cylindre de sortie ou de ralentissement. Sa vitesse est
inférieure à celle du rouleau 1. Le rouleau 3 moins rapide que le rouleau 1 et dont la surface
permet une bonne adhérence du tricot, détermine la vitesse de sortie. La différence entre la
vitesse des rouleaux 1 et 3 engendrent le retrait. La machine permet un retrait jusqu'à 25% et
des stabilités dimensionnelles autour de 3%.

Fig. 16. Principe de la compacteuse.

3. Mesure du vrillage
Cette méthode permet de mesurer le vrillage des tricots finis (après lavage), elle est décrite
par la norme dite norme DECATHLON (version F).Cette méthode permet de vérifier que le
vrillage dû au tricotage a été rectifié et qu’il n’existe que le vrillage résiduel imputable par le
fil. Les éprouvettes doivent être placées à plat tout en éliminant les plis. Elles seront ensuite
coupées et marquées avec des bords parallèles selon un gabarit de découpe aux sens longueur
et largeur de l’étoffe comme indiquée par la figure 17. Ce gabarit a pour dimensions :
L = 50cm
X = 33cm
Y = 35cm
Z = 7,5cm

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A : est une fenêtre intérieure de dimension (20x15cm) utilisée pour inscrire le sens des tissus,
le type de séchage, la température de lavage, le code de tissu.
Après marquage, on procède au lavage et séchage

Pour pouvoir mesurer le vrillage, il faut placer le gabarit de découpe le long de carré de
traçage de l’éprouvette testée de façon à ce que deux coins se superposent comme indiqué par
la figure 18.

Fig. 17. Gabarit de découpe Fig. 18. Mesure de vrillage

Avec une règle métallique graduée en millimètres, on mesure :

La distance entre A’ et B’ = distance D
La distance entre B’ et C’ = distance d
Enfin calculer le vrillage en appliquant la formule suivante :

Vrillage : V% = d/D x100.

Cette méthode ne permet pas de distinguer le vrillage obtenu suite au tricotage et la réduction
du vrillage suite au finissage.

Pr. S. BEN ABDESSALEM 26 BONNETERIE TEX3