Droits Humains JTB-DTJ 2023-2024
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JURIDICTION TOGE BLEUE / DIRECTION DES TECHNIQUES JURIDIQUES
INTRODUCTION
Les droits humains sont comme une armure qui nous protège. Ils
sont comme des règles parce qu’ils vous disent comment vous comporter. Ils sont
aussi comme des juges parce que vous pouvez faire appel à eux. Ils sont abstraits
comme les émotions, ils appartiennent à tout le monde et ils existent quoi qu’il arrive.
Les droits humains sont comme l’esprit parce qu’ils ne peuvent être détruits. Comme
le temps, ils nous traitent tous de la même manière, riches et pauvres, blancs et noirs,
vieux et jeunes, grands et petits. Ils nous offrent du respect et ils nous chargent de
traiter les autres avec respect.
Un droit est une revendication que nous sommes justifiés de faire.
Les citoyens ont le droit d’élire un Président si la Constitution de leur État le leur
garantit, de même que les enfants ont droit d’être emmené dans un parc récréatif. Un
droit, c’est donc toutes ces choses auxquelles les gens peuvent être en droit de
s’attendre compte tenu des promesses faites par une partie. Les droits humains sont
cependant des super revendications avec une différence. La seule différence c’est que
ces droits ne dépendent pas des promesses ou des garanties d’une autre partie. C’est le
cas du droit à la vie.
Accepter les droits humains, c’est accepter que tout le monde a le
droit de faire ses revendications. Les droits humains sont inhérents à tous les êtres
humains entant que droit d’aînesse. Une revendication des droits humains est enfin de
compte une revendication morale et repose sur des valeurs morales. Deux des valeurs
clés qui sont au cœur des droits humains sont la dignité humaine et l’égalité de tous.
Les droits humains peuvent être compris comme définissant les normes
fondamentales à une vie digne et leur universalité découle du fait qu’à cet égard, tous
les hommes sont égaux.
L’idée des droits humains reçoit le soutient de toutes les cultures du
monde. Il est presqu’universellement reconnu que le pouvoir de l’Etat ne peut être
illimité ou arbitraire. Il doit être limité au moins dans la mesure où toutes les
personnes relevant de sa juridiction peuvent vivre avec certaines exigences minimales
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A. Droit ou liberté
Nous voulons dire par là, indétermination contre détermination.
Selon le discours doctrinal dominant, droits et libertés sont inégalement déterminés.
Les droits sont réputés être déterminés, délimités et définis. Ils portent sur un objet
précis, alors que les libertés semblent par essence indéterminées.
La liberté est en sus par essence, considérée comme antérieure à la
règle juridique et désigne selon Jean RIVERO, un pouvoir d’autodétermination en
vertu duquel l’homme choisit son comportement personnel. L’autodétermination
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signifie ici la possibilité pour l’homme d’agir et d’opérer des choix de comportement
en l’absence des contraintes de nature juridique. La liberté est entérinée par l’ordre
juridique et non constituée par lui. Les hommes naissent libres. La définition juridique
de la liberté est généralement négative. Selon l’article 4 de la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme : « La liberté est ce qu’on peut faire qui ne nuit pas à autrui ».
Pour l’article 5 de ce même texte : « la liberté est qui n’est pas interdit par la loi ».
L’indétermination est donc un élément de définition de la liberté.
On mesure alors la différence entre un droit et une liberté :
D’une part, un droit résulte de l’ordre juridique. Un droit est créé par le Droit, il
n’est pas antérieur à lui.
D’autre part, le droit est tendanciellement déterminé en ce sens que l’acte
juridique qu’il institue en propose une définition.
En d’autres termes, c’est un moyen au service d’une fin : la liberté.
Cette opposition doit toutefois être relativisée, la théorie du Droit ayant bien démontré
que toutes les notions sont en partie indéterminées. Elles le sont d’abord dans la
mesure où elles n’acquièrent qu’une signification normative particulière et grâce à
l’interprétation qui en est donnée. Elles le sont ensuite en raison d’une spécificité du
projet même du Droit des droits humains, tout en étant tiraillées entre notre une
double identité politique (car on est dans un projet normatif) mais aussi juridique (en
raison des valeurs, règles et principes juridiques qui les président.
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spécifique qui a vu naître et prospérer l’expression. Ce n’est pas toujours aisé de faire
la distinction entre droits de l’Homme, droits et libertés fondamentaux, droits humains,
liberté publique, etc.
L’expression liberté fondamentale est en revanche une notion
récemment importée de la France et des pays où le développement de l’Etat de droit et
la promotion des droits individuels ont opéré par voie essentiellement juridictionnel et
plus précisément à l’initiative du juge constitutionnel. Dans une tonalité juridique, on
peut considérer que le terme fondamental renvoie à l’idée de fondement, de socle, de
source. Les droits fondamentaux seraient alors ceux qui fondent ou constituent la
source d’autres droits ou principes. L’expression droit de fond renvoie alors sur un
plan formel, à la question des sources du Droit.
Les premiers, droits civils et politiques, sont des droits en ce qu’ils exigeraient
essentiellement pour leur satisfaction, une abstention de l’Etat. C’est-à-dire que
l’individu ne doit pas être entravé dans la jouissance de ses libertés individuelles ;
Les droits économiques quant à eux seraient des créances qui supposeraient au
contraire pour la jouissance de l’individu, une intervention active des pouvoirs
publics sous forme de fourniture des prestations sociales ou des services. L’Etat
doit créer des conditions optimales pour la jouissance de ces libertés.
L’idée que des gens ont des droits inhérents a ses racines dans de
nombreuses cultures et traditions. Nous pouvons voir à partir de nombreux exemples
des dirigeants vénérés et des codes de pratiques influents, que les valeurs incarnées
dans les droits humains ne sont ni une création occidentale ni une invention du 21ème
siècle. Ils sont une réponse aux besoins humains universels et à la recherche de la
justice. Toutes les sociétés humaines ont eu des idéaux et des systèmes pour assurer la
justice que ce soit dans leur tradition orale ou écrite, bien que toutes ces traditions
n’aient pas survécu.
Prenons par exemple le code d’Hammurabi en Babylonie qui fut le
premier code juridique écrite établi par le roi de Babylone. Ce roi a juré de faire
régner la justice dans le royaume et détruire les méchants et les violents, d’empêcher
les forts d’opprimer les faibles. Il avait juré d’éclairer le pays et faire régner le
bien-être du peuple.
Un pharaon de l’Égypte ancienne aurait donné des instructions à
ses subordonnés selon lesquelles lorsqu’un pétitionnaire arrive de haute ou de basse
Égypte, de veiller à ce que tout soit conformément à la loi, que la coutume et le Droit
de chaque Homme soient respectés.
La charte de Cyrus a été rédigé par le roi des perses pour le peuple
de son royaume et a reconnu le droit à la liberté, à la sécurité, à la tolérance religieuse,
à la liberté de mouvement, de vivre à l’abus de l’esclavage et à certains droits sociaux
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et économiques.
Les enseignements de Conficius contiennent le concept de
compassion et d’amour et d’autres thèmes centraux. Il a dit : « Ce que vous ne
souhaitez pas pour vous-même, ne faites pas aux autres ».
Un expert chinois, docteur Chen Chung Chang, expert du
confucianisme (doctrine de Confucius) a joué un rôle actif dans la rédaction de la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH).
Plus proche de nous, la charte du Mandé ou charte Keruga Fuga au
Mali, basé sur la codification des traditions orales, reprend des principes tel que la
décentralisation, la conservation de l’environnement, les droits humains et la diversité
culturelle.
Il y a également la vision africaine du monde « Ubuntu », basé sur
l’humanité, la générosité ou la gratuité. Elle considère que « je suis ce que je suis
grâce à ce que nous sommes tous ».
À chaque période de l’histoire des droits de l’Homme, des
protestations contre l’oppression ont été entendues. À chaque époque, les visions de la
libération humaine ont également été éclipsées. Alors que nous avançons vers les
temps modernes, ces droits et ces visions ont été traduits en programmes d’actions
sociales et parfois incorporées dans les Constitutions des États. La liberté disait HUIG
de GROOC, est le pouvoir que nous avons sur nous-mêmes. L’évolution de l’idée des
droits humains universels s’est inspiré des fondements des notions de dignité et de
respect dans les civilisations du monde entier au cours des siècles.
Cependant, l’idée que ce respect devait être inscrit dans la loi a pris
beaucoup plus de générations à se développer. Nous tirons souvent cette volonté de
légaliser la notion de droits, de certaines expériences historiques. Celles-ci ne sont
certainement pas exclusives. Au fur et à mesure que notre connaissance de l’Histoire
d’autres cultures grandira, nous découvrirons sans aucun doute, les langues
historiques pour légiférer sur les droits dans d’autres cultures aussi.
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2. La source constitutionnelle
Il s’agit de la Constitution congolaise du 18 Février 2006 telle que
modifiée à ce jour. Son article premier consacre l’unité et l’indivisibilité du pays et
l’article 5, la souveraineté nationale. La Constitution de 2006 a renforcé la place des
droits fondamentaux et a aussi consacré les principes de liberté, d’indépendance et de
pluralisme des médias.
Elle a fait entrer juridiquement les langues nationales dans le
patrimoine de la Nation. Le juge civile et le juge administratif congolais ont
finalement reconnu la valeur juridique du préambule en Droit positif congolais.
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A. Le juge administratif
L’article 154 de la Constitution institue un ordre de juridictions
administratives. Il est composé du Conseil d’Etat et des Cours et Tribunaux
administratifs. Ils protègent les droits des citoyens vis-à-vis des l’Administration. La
Constitution ne définit pas ls juge administratif. Elle se limite à le citer et déterminer
son champ d’action. Il participe à la protection des droits fondamentaux en réparant
les dommages résultant des attentistes aux libertés des citoyens. Ainsi, il a le pouvoir
d’annuler et suspendre les actes constituant des atteintes aux droits reconnus par le
Droit.
Le recours aux juridictions administratives a pour objet de vérifier
la conformité des actes des autorités administratives qui empiètent sur les droits et
libertés. L’instrument le plus remarquable de protection des libertés contre
l’Administration est celui du recours pour excès de pouvoir, constata ment simplifié et
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rendu plus accessible aux particuliers. Il permet aux personnes s’estimant lésés par un
acte administratif unilatéral d’attaquer la validité de cet acte et d’en obtenir
l’annulation par le juge administratif. Ce recours s’exerce par voie d’action
conformément aux articles 150, 151 et 253 de la loi organique du 15 Octobre 2016 sur
les juridictions de l’ordre administratif ; ou par voie d’exception, devant toutes les
juridictions à l’occasion de n’importe quel litige. Le juge prononce alors l’exception
d’illégalité qui interdit l’application de l’acte. C’est a l’Administration d’exécuter les
décisions du juge.
B. Le juge constitutionnel
En ce qui concerne les garanties de protection par le juge
constitutionnel, l’article 157 de la Constitution institue une Cour constitutionnelle et
l’article 158 précise sa composition sans pouvoir définir qui est juge constitutionnel.
Selon l’article 160 de la Constitution, la Cour constitutionnelle est chargée du contrôle
de constitutionnalité des lois et actes ayant forcé de loi.
Le juge constitutionnel contrôle les actes qui violent les droits et
libertés fondamentaux. Il vérifie la conformité des lois à la Constitution, pour que ces
lois ne violent pas les libertés constitutionnellement garanties. Ce contrôle se fait par
voie d’action ou par voie d’exception. Le juge constitutionnel peut être emmené à
exercer un contrôle à priori de constitutionnalité des lois.
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CHAPITRE I : LA LIBERTÉ
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