Ethique Et RSE Contexte Idiosynchratique PME Afrique - Copie

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Entre éthique et

responsabilité sociale :
contexte idiosyncratique
de la PME en Afrique
Gabriel Etogo Christophe Estay
assistant à l’Institut Universitaire Catholique Professeur d’entrepreneuriat,
Saint-Jérôme de Douala (Cameroun) directeur de la Recherche à KEDGE Business School
[email protected] [email protected]

Cet article a pour objectif d’identifier les pratiques qui donnent au dirigeant-proprié-
taire de la PME familiale de « bonnes raisons » de croire en la responsabilité sociale et
de la mettre en œuvre. Son but n’est pas de formuler une théorie générale des PME
familiales mais, à partir de l’examen critique des travaux déjà effectués, de proposer
un changement de perspective. Sur le plan théorique, nous faisons apparaître le rôle
central du dirigeant-propriétaire, relativement à la « théorie socioéconomique des
entreprises et des organisations » (Savall, 1975) à laquelle sont associés les concepts
de «coûts-performances cachés» (Savall et Zardet, 2011). Sur le plan méthodologique,
nous mobilisons des données secondaires issues de la revue de la littérature ainsi que
des observations faites dans une PME familiale dont le dirigeant-propriétaire est d’o-
rigine libanaise ; éléments que nous analysons selon une « approche contextualiste »
(Nizet et Pichault, 2000). Enfin, nous mettons en rapport deux formes spécifiques de
pratiques de responsabilité sociale en lien avec la performance au travail.

Mots-clés : éthique, responsabilité sociale, PME familiales, Afrique, socioéconomie.

Introduction Zardet, 2011). Cette approche a pour


ambition de montrer comment, dans
La responsabilité sociale dans la PME une perspective anti-utilitaire, la
familiale est ici appréhendée à l'aide de la responsabilité sociale peut être mise en
théorie socioéconomique des entreprises œuvre par le dirigeant-propriétaire et
et des organisations (Savall, 1975) à concourir à la performance au travail.
laquelle sont associées, de manière plus Cette approche permet de dépasser la
opératoire, les notions de « coûts- lancinante opposition entre économique
performances cachés » (Savall et et social (Martinet et Savall, 1978). Elle

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pose l’importance de la responsabilité En afrique, la notion de responsabilité sociale
collective sur le renforcement de la morale et a une autre résonance. Même s’il existe en
de l’éthique dans les pratiques afrique francophone des cadres juridiques et
professionnelles (Joly, 2003 ; Etzioni, 1988) et économiques qui favorisent l’émergence de
défend une approche normative de la la responsabilité sociale - on peut citer
responsabilité sociale, loin d’une approche l’Organisation pour l’Harmonisation en
positive qui se borne à analyser les rapports afrique du Droit des affaires (OHaDa) qui
de forces (Renouard, 2008 ; Kamdem, 2007). oblige les entreprises à rendre compte de
La question posée porte sur l’émergence de leurs comptes financiers, ou encore l’Union
l’interpellation éthique dans les milieux Économique et Monétaire Ouest-africaine
d’affaires, problématique développée suivant (UEMOa) qui vise, à travers son programme
deux approches principales (Pesqueux, 2003 ; qualité, une plus grande normalisation des
Puel, 2003 ; Racine, 1991) : l’approche pratiques dans l’entreprise -, il y a lieu de
utilitariste et l’approche déontologique. Le constater que le développement des
débat prend une dimension particulière en préoccupations liées à la responsabilité
afrique où la finalité de l’entreprise est sociale dans les entreprises reste marginal.
d’abord sociale avant d’être économique L’afrique témoigne de réalités qui sortent
(Wong et Yameogo, 2011), et dans ce des axes traditionnels des approches
contexte, la responsabilité sociale nécessite occidentales de la responsabilité sociale et
une analyse de pratiques énigmatiques qui ne sont pas le fruit d’une même histoire
constitutives d’actions non logiques au sens culturelle (Wong et Yameogo, 2011).
de Pareto (1968)1.

aborder la question des relations entre


l’éthique et la responsabilité sociale (Salmon, 1. Pareto établit une distinction entre action logique et
action non logique. Selon lui, l’économie est la science des
2003a)2, d’un point de vue socioéconomique, actions logiques tandis que la sociologie serait la science
c’est interroger le dispositif politique et des actions non logiques. Depuis quelques années,
organisationnel du capitalisme contemporain l’éthique et la responsabilité sociale stimulent les
(Boltanski et Chiapello, 1999)3. En se recherches sur les organisations, recherches qui prennent
de plus en plus une forme interdisciplinaire, voire
penchant sur les discours académiques, cette transdisciplinaire. L’économie, les sciences de gestion et le
question peut être envisagée à trois points de management tiennent une place importante dans ces
vue. D'abord, la vision française considère recherches. La sociologie, quant à elle, n’a donné lieu qu’à
quelques travaux. Il apparaît en même temps des
que l’entreprise, en tant qu’acteur sociétal, hésitations qui marquent leurs contacts avec ces
doit s’intéresser au bien-être de la société concepts, de sorte que l’analyse de certaines pratiques
dans son ensemble. Ensuite, une deuxième échappe aux spécialistes de ces disciplines. Donc, si une
pratique est rationnelle, elle est considérée comme
conception, d’origine américaine, s'inspire de logique ; mais si elle est davantage conduite par les
la vague éthique et religieuse qui aurait sentiments - comme c’est le cas de la plupart des
déferlé dans le monde des affaires (Bowen, conduites sociales selon Pareto - le sociologue cherche
1953). Selon Carroll (1999), acquier et Gond alors à expliquer des pratiques a priori irrationnelles - et
donc non logiques - comme la finalité avant tout sociale
(2005) et Lockett et al. (2006), l’ouvrage de de l’entreprise qui échappe, a priori, au registre de la
Bowen marque l’avènement de ce concept, logique.
de sorte que la responsabilité sociale, en 2. Selon elle, l’éthique et la responsabilité sociale
constituent les deux faces d’un même mouvement.
l’état actuel, est liée au contexte nord- 3. Malgré sa bonne santé apparente, le capitalisme
américain (Charles et Hill, 2004). Enfin, « connaît une crise importante dont témoigne le désarroi
une troisième approche d’inspiration grandissant qui menace l’accumulation ». Pour Kamdem
(2007, p.72), « Ce n’est donc pas un hasard si
européenne, repose sur l’idée de sensibilité l’interpellation éthique dans les milieux d’affaires s’est
sociétale se construisant autour d’une d’abord fortement exprimée dans le pays considéré
réponse volontaire des entreprises aux comme le principal centre du capital mondial. C’est tout
simplement parce que c’est dans ce pays que le
attentes de la société, au travers de libéralisme économique, poussé à l’excès, a montré ses
politiques et d’actions dépassant les strictes limites principales dans le renforcement de la fracture
obligations légales (Pougnet-Rozan, 2006). sociale et de la production des inégalités sociales ».

N° 14 - Janvier-Juin 2013 • La Responsabilité sociale des entreprises et les PME Management & Sciences Sociales 27
Il est également important de signaler que les responsabilité sociale et comment l’intègre-t-
applications de la responsabilité sociale à la il dans ses pratiques managériales ?
gouvernance s’intéressent aux organisations
publiques et privées de grande taille, ayant Pour répondre à cette question, nous
une structure formelle de gestion, une présentons dans un premier temps le cadre
organisation définie, comparativement aux conceptuel et méthodologique de notre
PME dont les structures et les règles contribution. nous tentons ensuite de
d’organisation ne sont pas toujours montrer comment les pratiques africaines de
clairement définies (Carty et Buff, 1996 ; responsabilité sociale s’enracinent dans
allouche et amann, 2000), car « les PME des situations contextuelles et sociales
gèrent souvent leur impact sur la société de qui participent de mécanismes sociaux
façon plus intuitive et informelle que les structurant les expériences des entreprises et
grandes entreprises » (Laarraf, 2010, p.21). des organisations. Enfin, nous présentons
Cette situation pose le problème de notre vision et nous mettons en rapport les
l’extension de la responsabilité sociale des pratiques africaines de responsabilité sociale
multinationales - son lieu de naissance – vers, avec la performance au travail.
aujourd’hui, les PME (Pesqueux, 2010). Si les
codes éthiques qui sont « considérés » dans Cadres conceptuels et
les multinationales affirment la suprématie
méthodologiques de l’étude
du modèle économique, la tentation est
grande de proposer, comme l’a fait Friedman
Les mouvements sociaux et politiques qui ont
(1970), l’hypothèse de l’acceptation par les
dirigeants d’entreprise d’une responsabilité secoué les sociétés africaines et qui les ont
sociale autre que celle de faire gagner le plus conduites à un processus de démocratisation
d’argent possible à leurs actionnaires qui est politique (Etogo, 2012) ont eu des
une doctrine fondamentalement subversive. conséquences nombreuses et diverses sur le
On peut également poser -et sans nier que fonctionnement des entreprises (Kamdem,
l’intérêt individuel calculé est un motif 2007), comme par exemple, « la prise de
puissant des actions humaines et sociales conscience manifeste, par les dirigeants et
(Dzimira, 2006) - que l’éthique et la les opérateurs africains, de la rupture
responsabilité sociale sont « anti-utilitaires ». grandissante entre l’entreprise et la société
africaine », bouleversement qui a eu des
En cela même, la responsabilité sociale « est conséquences sur le changement de vision
certes à maints égards une fiction – elle entrepreneuriale dans quelques entreprises
demeure pour une part un échafaudage (Kamdem, 2007, p.66). L’une des dimensions
rhétorique, une intention, une promesse centrales de ce changement concerne en
éthique – mais une fiction non dépourvue particulier l’émergence de la question
d’efficacité et notamment celle de donner à éthique dans les milieux d’affaires africains
de nombreux acteurs de « bonnes raisons » de (GICaM, 2004). Ces questions interpellent le
croire en elle et de la mettre en œuvre » (Bory dirigeant-propriétaire de la PME familiale, qui
et Lochard, 2009, p.13). En raison de la place est confronté à la compréhension du lien
centrale du dirigeant-propriétaire dans la entre la rationalité économique et les autres
PME (Julien et Marchesnay, 1992) et de son formes de rationalité non économiques
rôle socioéconomique, le présent article vise (Polanyi, 1983 ; Godelier, 1969), questions
à dégager ce qui est caché, difficile à saisir et qui entrent dans le cadre des réflexions sur la
à interpréter dans les organisations de responsabilité sociale.
grande taille (Marchesnay, 2003). D’où la
question de recherche suivante : comment le Une lecture sociologique des approches
dirigeant-propriétaire de la PME familiale au conceptuelles
Cameroun se représente la question de la

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L’éthique tire son fondement de la morale. Les choses se compliquent à partir du
On peut en esquisser une définition moment où, en afrique, la finalité de
générique comme étant les règles de l’entreprise est d’abord sociale avant d’être
conduite auxquelles adhèrent des personnes. économique (Wong et Yameogo, 2011). Que
Ces règles de conduite sont collectives quand peut donc signifier l’allocation de ressources
elles sont issues de la société et sont pour financer des actions sociales pour le
considérées comme des normes régissant dirigeant-propriétaire d’une PME familiale?
son fonctionnement. De ce point de
vue, l’éthique trouve sa principale source Le terme stakeholders quant à lui désigne au
dans une argumentation de « philosophie sens large les individus et les groupes
morale » fondée sur le culte du devoir susceptibles d’affecter ou d’être affectés par
comme un « impératif catégorique » selon une firme ou une organisation (Barthel,
Kant : il s’agit de l’Éthique de conviction. 2005). Cela sous-entend que les intérêts des
propriétaires de firmes, les stockholders, ne
Une autre source appartient à la « théorie de devraient pas prendre le pas sur ceux des
la justice » (Rawls, 1987), qui envisage une acteurs de la société, les stakeholders. La
théorie générale de la justice susceptible de critique que nous adressons à l’approche
concilier la rationalisation économique et la éthique de la responsabilité sociale met en
prise en compte de considérations sociales. avant son incapacité à montrer le caractère
En s’éloignant du courant utilitariste, Rawls techniquement probable, en afrique, de
propose un lien possible et nécessaire entre l’alignement des intérêts des actionnaires sur
économie et éthique, de sorte que la ceux des parties prenantes, mais aussi son
responsabilité sociale apparaît comme une incapacité à reconnaître l’égale légitimité des
concrétisation de l’intégration de repères attentes des parties prenantes. L’éthique et
éthiques dans le domaine de l’entreprise la responsabilité sociale s’appliquent à
(Sautré, 2003). La notion de justice qu’il chacun, dans le sens où elles reposent sur la
capacité des individus à évaluer des
préfère à la notion de bien se situe au niveau
situations au travers de systèmes
de la recherche de la justice sociale. L’éthique
d’équivalence partagés (Boltanski et
suggère donc une manière d’être, de sentir et
thévenot, 1991).
d’agir, dans le but d’assumer pleinement son
devoir conformément aux règles et aux
Le modèle du volontarisme social apparaît
normes établies. Pour Kamdem (2007, p.68),
donc comme une approche du juste milieu.
« c’est toute la question de la responsabilité Mais si l’éthique semble à première vue
et de la réflexivité (Giddens, 1984) du éloignée des conceptions les plus libérales
comportement qui est en jeu ». telles qu’elles furent exprimées par Friedman
(1970), elle s’en approche pourtant car « à
Selon allouche et al. (2004), les outils issus de l’idée d’une autoréglementation qui évacue la
la responsabilité sociale évoluent dans la nécessité d’une intervention de l’État,
confusion et l’imprécision. Cette ambiguïté s’ajoute de façon explicite l’idée qu’en
(Gond et Igalens, 2008 ; Pesqueux, 2011) est devançant les attentes sociales, l’entreprise
due aux enjeux théoriques, managériaux et peut prévenir les conflits avant qu’ils
idéologiques relatifs au concept (Lockett et n’émergent sur la place publique et ne se
al. 2006). transforment en loi qui scellerait durablement
les compromis » (Salmon, 2003b, p. 185).
En s’engageant vis-à-vis de ses parties L’autorégulation libérale est fondée sur l’idée
prenantes, toute organisation accroîtrait ses que l’État se chargera de corriger les abus du
chances de survie, maximiserait à long terme marché si les entreprises ne les corrigent pas
les intérêts de ses propriétaires et elles-mêmes. Pourtant, quand l’État est
optimiserait ses performances. Cette moins présent, on note un supplément d’âme
approche est celle de l’intérêt bien compris. individuel et collectif (Lipovetsky, 1992).

N° 14 - Janvier-Juin 2013 • La Responsabilité sociale des entreprises et les PME Management & Sciences Sociales 29
Le repérage des pratiques africaines partage qui constitue leur identité collective.
de responsabilité sociale En conséquence, l’importance du rôle du
dirigeant apparaît comme l’invariant
En afrique, l’entreprise n’est pas détachable fondamental qui participe de la définition de
de la société qui la porte : le social et la spécificité de la PME par opposition aux
l’humain sont au centre des préoccupations grandes entreprises (Candau, 1981). Le
économiques (Wong et Yameogo, 2011). dirigeant de la PME jouit d’une autonomie
décisionnelle forte, qui se caractérise souvent
Le modèle théorique par un sentiment de solitude (Baillette,
2003), si bien qu’il accorde peu d’importance
Le présent article est défini par rapport à la aux informations qui ne sont pas directement
théorie socioéconomique des entreprises et liées au fonctionnement quotidien de son
entreprise (allali, 2002). au-delà de ces
des organisations (Savall, 1975). En
caractéristiques générales de gestion, il existe
considérant que la finalité de l’entreprise en
des différences entre PME familiales et PME
afrique est d’abord sociale avant d’être
non familiales (allouche et amann, 2000),
économique, nous nous attachons à
même si les premières ne peuvent être
démontrer que la convergence des domaines
définies ni à partir des formes juridiques
économique et social est tout à fait possible
spécifiques, ni à partir d’une taille spécifique
au sein de la PME familiale, si l’on considère
(Carty et Buff, 1996 ; allouche et amann,
les individus - ici les salariés – comme étant le
2000).
premier levier stratégique d’amélioration
durable de la performance globale de
Dans la littérature académique,
l’entreprise. La PME familiale est vue comme
principalement africaine, il semble exister un
un ensemble complexe de structures, en consensus sur l’idée qu’une distinction entre
interaction avec des comportements PME et PME familiales aurait une portée
humains, qui permet de libérer des gisements explicative « étendue » en ce qui concerne le
de valeur ajoutée et des pratiques positives management, la nature de la frontière variant
de coopération entre les acteurs. Plus selon le style de gestion des ressources
précisément, les concepts de « coûts- humaines. À ce sujet, tidjani et Kamdem
performances cachés » (Savall et Zardet, (2010) estiment qu’il existe au moins deux
2011), permettent d’explorer et d’analyser façons de gérer les ressources humaines dans
les relations entre les pratiques de les entreprises en afrique : une approche par
responsabilité sociale et les formes de les processus sociaux et une autre par
performance au travail. l’atteinte des objectifs de l’entreprise. La
première contient deux orientations
Contexte et intérêt de l’étude possibles (Kamdem, 2000, 2002 ; Hernandez,
2007) : une orientation stratégique
En sciences de gestion de manière générale, consistant en une décision managériale
la distinction entre PME est relativisée à la d’intégrer processus sociaux et GRH et une
fois par la place centrale occupée par le autre qui suggère une adaptation au contexte
dirigeant-propriétaire (Mahé de Boislandelle, considéré comme une contrainte. Pour
1998 ; Bayad et Chanal, 1998) et par le fait preuve, le seul fait que les études menées sur
qu’il appartient à la direction de dire ce les entreprises familiales à la base du
qu’elle souhaite comme performance, capitalisme et de l’initiative individuelle
puisque la performance d’une entreprise (Diouf, 2010), par Feudjo (2006),
relève de l’autodésignation et que cette s’intéressent à leur dimension culturelle à
autodésignation est un acte majeur partir d’une analyse de leur mode de
(Galambaud et Léon, 2008). En cela, les PME gouvernance.
sont repérables à travers un fond commun de

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Les pratiques africaines de responsabilité observations faites dans une PME familiale,
sociale dont le dirigeant-propriétaire est d’origine
libanaise, et alors que nous occupions le
Suivant Wong et Yameogo (2011), qui poste de chef service distribution ; il s’agit
résument les études menées par Henry donc de notre vécu expérientiel qui nous
(1991), Latouche (1998), Warnier (1991), permet d’analyser les pratiques de
Kamdem (2002) et Yameogo (2007), la responsabilité sociale selon une « approche
responsabilité africaine des entreprises est contextualiste » (nizet et Pichault, 2000).
fondée sur : L’analyse des implications méthodologique et
épistémologique porte sur la dimension
- La capitalisation communautaire des « significative » des pratiques observées.
ressources ;
- La redistribution sociale des richesses ; L’ancrage social des pratiques
- Le maintien de la cohésion sociale ; africaines de responsabilité sociale
- L’établissement d’un contrat moral.
Loin d’une histoire des idées purement
Il existe une responsabilité sociale africaine théorique, les enjeux liés aux pratiques
qui ne dit pas son nom, du fait d’une vision africaines de responsabilité sociale sont
différente de la finalité de l’entreprise elle- présents dans nos sociétés. En effet, parler de
même. En Occident, l’entreprise est une la responsabilité sociale en afrique, c’est
finalité en soi, en afrique, elle est un moyen : (re)préciser non seulement sa place dans la
le dirigeant-propriétaire ne travaille pas société, mais également les représentations
seulement pour lui-même mais aussi pour ses qui matérialisent son effectivité au sein des
proches, sa famille, et plus généralement entreprises et des organisations. La
pour sa communauté. La société est présente connaissance des pratiques africaines de
à l’intérieur même de l’entreprise dont le responsabilité sociale ne peut donc se
fonctionnement est communautaire (Wong déployer indépendamment de l’identification
et Yameogo, 2011). En clair, il y a lieu des pratiques qui la nourrissent et qui font
d’assurer une responsabilité sociale - certes évoluer concrètement son rapport à
limitée - mais réelle à l’égard des salariés très l’entreprise : « Les entreprises sont de plus en
souvent mal payés : « Il est exceptionnel plus dépendantes de leur environnement et
qu’un salaire africain suffise à assurer la leur encastrement dans la société est plus
subsistance de l’ouvrier et de son groupe » prégnant » (Pougnet-Rozan, 2006, p. 79).
(agier et al., 1987, p.12). Le dirigeant n’est
pas tenu de prendre en charge ses salariés, L’importance donnée à ce facteur est peut-
mais il est appelé à réaliser une être ce qui distingue le mieux la
compensation et à établir un ‘‘contrat moral’’ responsabilité sociale en afrique de la
avec ses employés, basé sur une éthique de responsabilité sociale en Occident. Il s’agit
conviction (Weber, 1919). également de penser les rapports de la
responsabilité sociale en afrique au monde
Une méthodologie fondée qui l’entoure non pas comme si la
sur une recherche qualitative et responsabilité sociale lui était étrangère et
sur l’étude d’un cas devait être adaptée aux réalités propres à la
société africaine, mais plutôt comme un
La présente étude mobilise des données phénomène qui existait bien avant les
secondaires issues de la revue de la théorisations que l’on connaît aujourd’hui.
littérature, sur les thèmes de l’éthique Cette manière d’aborder le problème montre
et de la responsabilité sociale. Les comment les approches occidentales de la
sources empiriques sont constituées des modernité ont objectivé la responsabilité

N° 14 - Janvier-Juin 2013 • La Responsabilité sociale des entreprises et les PME Management & Sciences Sociales 31
sociale. À ce sujet, Capron et Quairel- fourniture de matériels de bureau achetée en
Lanoizelée (2004) se demandent si la 2010. Dès son acquisition, l’entreprise a été
responsabilité sociale ne serait que de la confrontée à divers problèmes et a été
« poudre aux yeux » ou si elle ne présage que soumise à des contraintes économiques liées
d’une « révolution managériale ». De même, aux salariés (certains d’entre eux n’avaient
Igalens (2003) et noël (2004) se demandent pas - et n’ont toujours pas - achevé leurs
s’il s’agit, pour les entreprises, d’une études ; d’autres n’étaient pas qualifiés pour
« tentative opportuniste de susciter un capital les postes qu’ils occupaient, etc.).
de sympathie » servie sur un « mirage
conceptuel » ou d’un « nouveau paradigme Le dirigeant-propriétaire a supporté les
managérial » susceptible d’« orienter le frais d’études, et surtout, a financé des
développement et la stratégie des entreprises formations. Selon l’ORSE (Observatoire de la
à long terme » (Pougnet-Rozan, 2006, p.66). Responsabilité Sociétale des Entreprises),
« les entreprises doivent assumer leur part de
Des pratiques implicites de responsabilité afin de garantir la capacité
d’insertion professionnelle de leurs salariés »
responsabilité sociale (Estay et tchankam, 2004) cité par Pougnet-
Rozan (2006, p. 79).
Qui peut dire qu’une entreprise est
socialement responsable ou pas ? (Igalens, Prenons un autre cas : au cours d’un
2003, p.39). au Cameroun, il semble que la entretien d’embauche, le dirigeant-
question sociale reste la grande question de propriétaire apprend que le postulant
la plupart des PME familiales, mais on peut envisage de publier un ouvrage. Comme son
difficilement parler d’entreprise socialement entreprise est impliquée dans l’importation,
responsable, car aucune entreprise ne la vente et la distribution des livres, il décide
constitue une unité en soi (Martinet et spontanément de financer entièrement cette
Reynaud, 2001) si l’on considère la multitude publication et d’assurer la promotion de
d’intérêts divergents et convergents. D’où l’ouvrage à travers son réseau de distribution,
l’intérêt de parler du dirigeant socialement à concurrence de deux millions et demi
responsable dont les pratiques implicites de (2 500 000) de francs CFa.
responsabilité sociale ne sont pas toujours
mises en exergue. Cette situation pose la question des coûts
financiers liés aux pratiques de responsabilité
Les pratiques africaines de responsabilité sociale. Comment pourrait-on choisir
sociale sont rationnelles parce qu’elles sont l’éthique « contre » l’intérêt économique
fondées sur de « bonnes raisons ». Ces alors même que l’on vient d’acquérir une
« bonnes raisons » trouvent par exemple leur entreprise ? Il s’agirait de « pratiques
importance dans des paramètres contextuels énigmatiques », constitutives d’actions non
(crise de l’emploi, sous-scolarisation des logiques, au sens de Pareto (1968), dans la
postulants à un emploi, chômage, etc.), mesure où elles contribueraient à
comme dans des paramètres de position « hypothéquer la survie de l’entreprise ». Il
(paternalisme) ou des paramètres d’ancrage est en effet des « mises en suspens » de la
social qui facilitent la compréhension des finalité économique de l’entreprise qui
comportements du dirigeant-propriétaire. interrogent, d’autant plus qu’elles sont
assumées comme telles. Les pratiques
Prenons le cas de la société IMPEXtEaM Sarl, africaines de responsabilité sociale semblent
PME familiale basée à Douala au Cameroun, échapper au registre de la logique. Ces
elle appartient à un homme d’affaires pratiques, qui ont leur origine dans des
d’origine libanaise qui la dirige lui-même. Il pratiques entrepreneuriales africaines,
s’agit d’une entreprise de vente et de attisent la curiosité. Elles interrogent même,

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parce qu’elles ne fournissent pas clairement parties prenantes (ici, les salariés) (Saulquin
de réponses à la justification de et Schier, 2005).
l’engagement des dirigeants.
Conclusion
On peut être tenté d’emblée de considérer
que la mise en place de pratiques de Quelle est donc en définitive la spécificité du
responsabilité éthiques ne peut être possible point de vue socioéconomique sur l’éthique
que dans la mesure où les « arrières » et la responsabilité sociale ? L’exemple de
économiques et financiers sont assurés. En l’activité de la société IMPEXtEaM au
réalité, le dirigeant-propriétaire a intégré des Cameroun révèle la façon dont les « bonnes
pratiques africaines de « redistribution raisons » du dirigeant-propriétaire renforcent
sociale des richesses ». Ce soutien permet de l’activité sociale et peuvent concourir à la
maintenir un « esprit de famille » en aidant performance au travail.
les salariés à faire face à leurs problèmes
financiers. L’idée de satisfaire les besoins Le caractère partiellement utilitariste de nos
financiers des salariés est de montrer qu’il assertions hypothétiques semble constituer
n’y a pas de divorce entre l’entreprise une limite de notre contribution, à moins
et la société. Le dirigeant-propriétaire a un bien sûr d’établir un lien « indirect » avec la
rôle paternel de protection, d’écoute performance au travail, en affaiblissant
et d’accompagnement dans la vie l’argument selon lequel une perspective anti-
professionnelle et quotidienne de ses
utilitariste est à l’œuvre. On se rend compte
salariés. En rupture avec la vision
qu’une implication du dirigeant-propriétaire
« ponctuelle » d’un rôle individuel d’acteur
de la PME familiale dans des pratiques de
de bienfaisance comme c’est le cas aux États-
responsabilité sociale est tout à la fois un
Unis (Capron, 2006), cette relation de
surcoût financier (au sens de la comptabilité
solidarité est ici permanente.
usuelle), une performance sociale (selon la
comptabilité sociale), mais peut aussi
nous postulons de cette constatation que les
concourir à la performance au travail, étant
pratiques africaines de responsabilité sociale
donné que cet engagement est peut-être la
influencent positivement la performance
condition nécessaire d’une amélioration du
au travail, et nous considérons cette
rendement, à condition que celui-ci soit
performance non pas comme le résultat d’un
appréhendé au regard de l’efficacité de
calcul purement stratégique du dirigeant-
l’individu et des équipes, mais aussi qu’il soit
propriétaire, mais comme un fruit ‘‘indirect’’,
étudié sous l’angle des déterminants
puisque les bénéfices économiques semblent
psychologiques et comportementaux des
constituer une bonne surprise par rapport à
salariés.
la motivation réelle des dirigeants (Lapointe
et Gendron, 2004). De ce point de vue, nous
ne saurions prétendre que le jugement
normatif que nous adoptons correspond aux
« bonnes raisons » du dirigeant-propriétaire
de la PME familiale des pratiques de Références bibliographiques
responsabilité sociale, mais en établissant acquier, a. & Gond, J.P. (2005). Aux sources de la
une rupture avec les travaux de Capron et responsabilité sociale de l’entreprise : relecture et
Quairel-Lanoizelée (2007), nous prétendons analyse d’un ouvrage séminal : Social Responsibilities
qu’il existe, dans le cadre de la responsabilité of the Businessman d’Howard Bowen (1953), XIVe
sociale, un caractère ‘‘gagnant-gagnant’’ Conférence de l’association Internationale de
Management Stratégique (aIMS), angers.
pour l’entreprise et ses parties prenantes ; la
performance étant le fruit d’une co- agier, M. et al. (1987). Classes ouvrières d’Afrique
construction sociale entre l’entreprise et ses noire, Paris : Karthala/ORStOM.

N° 14 - Janvier-Juin 2013 • La Responsabilité sociale des entreprises et les PME Management & Sciences Sociales 33
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Christophe ESTAY
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