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A l'Armée nationale
est dédiée
cette traduction
de l'épopée du patriotisme
Lcifrc de M. Gaston PAlilS
à M. Joseph FABRE
FRANCE
Cher Monsieur,
Je vous remercie de votre beau livre.
Vous avez fait une œuvre scientifique, littéraire
et patriotique, qui réalise un de mes vœux les plus
chers et qui contribuera efficacement, je n'en doute
pas, à fortifier la conscience nationale en la retrem-
pant àsa source.
Je suis très heureux de pouvoir croire, puisque
vous le dites, que mes travaux vous ont été de
quelque secours, et je m'associe de tout cœur à
votre tentative de ressusciter et de rajeunir nos
vieux poèmes trop oubliés, qui méritent de ne pas
être lus seulement par les savants et de fournira
tout notre peuple un élément vivifiant.
Veuillez agréer, cher Monsieur, l'assurance de
mes sentiments les plus distingués.
Gaston Paris*.
L
JOSEPH FABEE
LA CHANSON DE ROLAND
f^'^t
Joseph Fabre
La Chanson de Roland, traduite et rythmée conformément
au texte roiuan, précétlée de Roiand et la heile Aude
et suivie de Récits épiques, échos des chansons de geste
de la vieille France.
Librairie Belin frères. 1 vol. in -18 Jésus, broché, do
664 pages. 4 fr.
DU MÊME AUTEUR :
Les Libérateurs. — Troisième édition. (Hachette et C'».)
Washington, libérateur de l'Amérique. — Quatrième
édition. [Id.)
Jeanne d'Arc, libératrice de la France. — Sixième
édition. {Id.) »
Procès de condamnation de Jeanne d'Arc, traduit du
latin d'après les procès-verbaux officiels, avec éclaircisse-
ments et fac-similé de l'attestation d'authenticité du manu-
scrit appartenant à la bibliothèque de la Chambre des
députés. — Troisième édition. [Id.)
Procès de réhabilitation de Jeanne d'Are, raconté et
traduit du latin, d'après les procès-verbaux officiels, sinvi
de Jeanne d'Arc el le peuple de France. 2 vol. — Deuxième
édition. [Id.)
Jeanne d'Arc, drame en trois parties el neuf la/deaux.
Nouvelle édition. {Id.)
Notice sur les personnages du procès de condamna-
tion, suivie de Documents sur la fête nationale de
Jeanne d'Arc, fête du patriotisme.
La délivrance d'Orléans, mystère en quatre actes et dix-
sept tableaux, tiré du Vieux Mystère du sii^rje d'Orléans.
Jésus. — Mystère en cinq actes, avec prologue et épilogue.
Le mois de Jeanne d'Arc, ou Ephémérides de Jeanne
d'Arc en trente et un chapitres comportant une lecture
pour chaque jour du mois de mai. (Colin et'C'«.)
Couronné par l'Académie française (Prix Gaizot).
Notions populaires de Philosophie. — Nouvelle édition.
Histoire de la Philosophie.
Nota. — L'auteur donne à tous les éditeurs le droit de rééditer .sous
un format quelconque, sans avoir aucune espèce de droits à acquitter, les
deux ouvrages ci-dessus désignés : Procès dp. condamnation de Jeanne
d'Arc; Procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc, à la seule conditioD
que c.€tte reproduction soit absolument fidèle elincégrale.
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^■,J,[»SA.
JOSEPH FABRE
LA
CHANSON DE ROLAND
Traduction nouvelle et complète
RYTHMÉE CONFORMÉlSIENT AU TEXTE ROMAN
PRÉCÉDÉE DE
ÉDITION CLASSIQUE
PARIS
BELIN FRERES, LIBRAIRES-ÉDITEURS
, RUE PÉROU, 8
MICR
Toù? tfroife -réserve
^'^ 9 0 y
DATE w
Toutes nos éditions sont revêtues de notre griffe.
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PRÉFACE
Pendant
Dans qu'il pousse
le creux du sillonla fumant.
charme
Une dépouille est apparue
Qui le saisit d'étonnement.
Ce sont des restes de cuirasse,
Glaives rouilles, casques fendus,
Crânes énormes d'une race
Dont les enfants se sont perdas.
Le vent du soir passe et murmure,
L'arbre
Les vieuxfrissonne
débris, au bord duarmure,
la vieille champ;
Brillent aux flammes du couchant.
Il rêve, il sent couler ses larmes;
A-t-il bien là devant les yeux
Les grands squelettes et lea arme*
De ceux qui furent ses aïeux?
ACTRAN.
T. — L'Iliade française.
k
PRÉFACE. 9
Notre Iliade a son Achille et son Patrocle
dans les deux amis, le bouillant Roland et le
sage Olivier; son Agamemnon dans Charle-
magne; son Nestor dans le duc Naime. Elle a
eu ses aèdes dans les jongleurs qu'applaudis-
saient tour à tour l'aristocratie des châteaux et
la plèbe des places publiques.
Tout comme l'œuvre d'Homère fut précédée
de chants populaires qui disaient la chute de
Troie, le héros des Thermopyles françaises,
avant de devenir le sujet d'un grand poème,
défraya des cantilènes où on contait son his-
toire et,
; tout comme il se trouva un Wolf pour
imaginer que l'Iliade était une compilation de
vieux chants héroïques, il s'est trouvé des' cri-
tiques (victorieusement réfutés par un grand
philologue', M. Paul Meyer) qui, pendant
quelque temps, ont cru que la Chanson de
Roland était une juxtaposition de vieilles can-
tilènes.
ihk.
PRÉFACE, i3
— « J'accepterais à boire
Plus d'un coup avec vouti
Mais je ne
Je dois puisdebout.
rester m'asseoir
»
24 PRÉFACE.
Texte roman.
Le comtedouloureusement
Et très Roland, à grand'peine,
sonne sonà grande
olifant. angoisse,
De sa bouche jaillit le sang vermeil,
De son front la tempe est rompue;
Mais de son cor le son alla si loinl
Charles l'entend, qui passe aux défilés,
Naimes l'entend, les Français l'écoutent;
Et le Roi dit : « C'est le cor de Roland;
» Certes, il n'en sonnerait pas, s'il n'était en bataille.
— y> Il n'y a pas de bataille, ditGanelon.
» Vous êtes vieux, tout blanc et tout fleuri ;
» Ces paroles vous font ressembler à un enfant.
PRÉFACE. 31
II
La première entrevue de la belle Aude
et de Roland.
III
IV
Roland démonté.
VI
Sur les remparts de Vienne et dans l'île.
VII
VIII
lia grande pitié pour Olivier.
IX
La magnanimité de Roland et le
message d'Olivier.
Hauteclaire.
XI
XII
XIII
XIV
XV
L'ange paciûcateur.
XVI
XVII
XVIII
LIVRE PREMIER
LE RESSENTIMENT
Il ajouta :
« J'en jure par ma droite, et par ma barbe aux
poils longs et flottants : vous les verrez lever le
camp en hâte, et s'en aller en France, leur pays,
revoir leurs fiefs et leurs riches domaines.
II
L AMBASSADE SARRASUŒ
5.
m
CHARLEMAGNE ET BLANCANDRIN
8.
9.
Blancandrin prend le premier la parole, et dit
au roi :
« Salut au nom de Dieu, que vous devez adorer
dans sa gloire.
» Mon vaillant roi vous fait savoir ceci :
» S 'étant enquis de la loi du salut, il vous fera
grands dons sur son avoir ; vous aurez ours, lions,
beaux lévriers; sept cents chameaux, mille au-
tours déjà grands, cinquante chars remplis d'or et
d'argent, traînés ici par quatre cents mulets ; bref,
tant et tant de besanls d'or vermeil que vous
pourrez payer tous vos soldats.
» Mais finissez de séjourner ici. En France, à
Aix, il vous faut retourner.
» Notre grand roi promet de vous y suivre. »
LE RESSENTIMENT. 89
IV
12.
LE CHOIX DU MESSAGER
il.
VI
LA DISPUTE DE GANELON ET DE ROLAND
21'.
L'empereur dit : « Çà, venez, Ganelon, et rece-
vez le bâton et le gant : vous l'entendez, les Fran-
çais vous désignent. »
. Lors Ganelon :
tt Roland a tout fait, sire.
» Non, jamais plus je n'aimerai Roland, ni
Olivier qui est son compagnon, ni tous ces pairs
qui tant aiment Roland.
» Devant vos yeux, sire, je les défie. »
— « Chut ! dit le roi : c'est là trop de rancune.
Vous partirez parce que je l'ordonne. »
— « J'y puis aller ; mais c'en est fait de moi.
comme jadis de Basile et Basan.
22.
Roland répond :
« C'est orgueil et folie. On sait assez si j'ai
peur des menaces.
» Pour ce message, il faut un prudent homme...
» S'il plaît au roi, j'irai à votre place. »
24.
Gane reprend :
« Tu n'iras point pour moi.
» Suis-je un seigneur dont tu sois le vassal ?
» Charle commande; il faut que je le serve.
» J'irai trouver Marsile à Saragosse ; mais j'y
ferai, qui sait ? quelque folie, pour apaiser ma
très grande colère. »
Roland l'entend; et il se met à rire.
25.
YII
MAUVAIS PRÉSAGE
26*. .
27.
VIII
LE DÉPART DE 6ÂNEL0N
29.
Gane répond :
« C'est faux de tous nos grands, sauf de Roland;
et ce sera sa honte.
» Hier même encor, le roi, assis à l'ombre, se
reposait sous un arbre touffu.
» Vint son neveu, vêtu de son haubert; il avait
fait butin près Carcassonne,
!. Dans la vieille Chronique de Turpin, il est dit que « Franc »
signifie « exempt de toute servitude » et que « le Français est ap-
pelé libre ou franc, de par son droit de domination et de préémi-
nence sur tous les autres peuples », « quia svper omnes alias
génies dominatio et decus. tUi debetur ».
LA TRAHISON. 109
Lors Blancandrin :
« Roland est bien cruel, qui veut réduire à
merci tous ies peuples et ravager tous les pays du
monde.
» Pour tels exploits sur qui donc compte-t-il? »
— « Sur les Français, répondit Ganclon.
M Ils l'aiment tant qu'il les aura toujours. Ils ont
pour lui flots d'or et flots d'argent, chevaux, mu-
lets, étofTes et armures.
» Notre empereur doit tout à sa valeur. Levant,
couchant, il conquerra le monde. »
33'.
Le Sarrasin regarde Ganelon.
Son corps est beau ; mais félon son regard :
11 a frémi de la tête au talon. Et Blancandrin
l'apostrophe en ces termes :
1. Je traduis ici dix vers empruntés au texte de Léon Gautier
dans son édition critiq'ue (Tours. — Alfred Marne et fils, éditeurs}-
7
110 LA CHANSON DE ROLAND.
II
LE MESSAGER DE CHARLEMAGNE DEVANT MARSILE
33.
qui tient
tres bras un javelot, se lève. Il va frapper. D'au-
le retiennent.
Le roi Marsile a changé de couleur: sa main
brandit la flèche aux pointes d'or.
LA TRAHISON. H3
III
LE CONCILIABULE SECRET
40.
41.
Marsile dit :
« Beau sire Ganelon, je fus trop vif et léger
avec vous, guand, par courroux, je voulus vous
frapper.
» Je vous fais droit. Ces fourrures de martre,
dont le bel or vaut plus de cinq cents livres, avant
LA TRAHISON. H7
43.
Le païen dit :
« Je suis émerveillé de ce grand roi tout chenu
et tout blanc, qui, j'imagine, a plus de deux cents
ans.
» Que de pays oii son corps a peiné! Que de
grands coups de lance il a reçus! Quels riches
rois il a faits mendiants ! Quand sera-t-il lassé de
guerroyer? »
— « Il n'en sera jamais lassé, ditGane, tant
que vivra son beau neveu Roland.
» Point n'est tel preux sous la chape du ciel.
» Très preux aussi est son cher Olivier ; preux
sont les pairs, ces bien-aimés de Charle, qui ont
sous eux vingt mille chevaliers.
» Ainsi gardé, Charle ne craint personne. »
44.
Le roi reprend :
« Oui, vraiment, je l'admire, cet empereur qui .
est vieux et chenu, et a, je crois, passé les deux
cents ans.
» Partant de lieux il est allé vainqueur; a tant
reçu de coups d'épée ou lance ; a surmonté, tué
tant de grands rois ! Quand sera-t-il las de faire
la guerre ? »
LA TRAHISON. Ii9
IV
lE PACTE INFAME
48.
Marsile dit au comte Ganelon :
« Des bons propos il faut passer aux actea.
» Mort à Roland ! Jurez qu'il sera là ; et de sa
mort je me porte garant. »
— « Qu'il en soit donc selon votre plaisir! dit
Ganelon. Je vous jure ma foi, sur mon épée où
sont saintes reliques. »
Du noir forfait le pacte est consommé.
49.
52.
Ensuite vient la reine Bramimonde.
— « Sire », dit-elle au comte, « je vous aime,
puisque mon sire et ses gens tant vous prisent.
» Ces bracelets seront pour votre femme : tous
deux sont d'or, de rubis, d'améthyste; ils valent
plus que les trésors de Rome. Votre empereur
n'en a pas de si riches. »
i
Gane les prend et les met dans sa botte.
53.
6ANEL0N ET CHARLEMAGNE
55.
VI
YII
feOLAND A L'ARRIÊRE-GARDE
61.
63.
67*.
Le preux Roland est monté sur un tertre.
Son haubert brille ; on n'a vu le meilleur.
1. Ce couplet est emprunté au manuscrit de Venise.
11 est cité par Millier (édition de l'année 1863 et édition de Tan-
née 1878). Je le reproduis ici pour donner une idée des formes
italianisées sous lesquelles se présente la Chanson de Roland dans
le précieux manuscrit, d'après lequel je traduirai maints autres
passages comblant des lacunes du texte d'Oxford.
Li cont Rollanl e munie sor un mo'n.
Ad una bruna, çama meior non vid on,
Laça son elmo ch'e fato à baron,
Çinçe Durendar dunad ore li pon,
Al col se niist un escu de sanson (?).
No vol monter s'en su Valiantis non,
Ten son espieu'; blanc e li confalon,
Li bande ad or li battent fin al pon.
Or vedera chi Tamara o non.
Dis li Franrois : « E nu vos seguiron. »
LA TRAHISON. 135
68
1. Le texte d'Oxford ne cite que dix pairs. Mais les deux manus-
crits de Venise et le manuscrit de Versailles, nous rendant le vers
omis, comprennent Yvon et Yvore dans rénumération des pairs qui
suivent Roland.
136 LA CHANSON DE ROLAND.
VIII
l'angoisseuse chevauchée
70'.
Charle est entré au val de Roncevaux.
74.
76
84.
85.
II
86.
Yoici venir la foule des païens.
Ils ont lacé leurs bons heaumes d'Espagne ; ceint
leurs épées faites d'acier viennois ; et revêtu des
hauberts sarrasins, pour la plupart doublés d'un
triple cuir.
Il fait beau voir leurs lances de Valence et leurs
écus aux peintures dorées.
Leurs gonfanons sont blancs, bleus et vermeils.
Laissant mulets et chevaux de voyage, ils vont
montés sur leurs coursiers de guerre.
A rangs serrés leur chevauchée s'avance.
Le jour est clair ; le soleil resplendit ; et chaque
armure étincelle et flamboie ; et les clairons par
milliers retentissent, pour que ce soit un spectacle
plus beau.
87.
Roland répond :
« Ah ! que Dieu nous la donne !
» Nous devons tous tenir pour notre roi.
» Pour son seigneur on doit souffrir détresse,
et endurer le grand chaud, le grand froid ; risquer
sa peau, risquer aussi sa tête*.
» Soyons tous prêts à frapper de grands coups!
Que contre nous on ne chansonne pas ^ !
» Païens ont tort, et chrétiens ont bon droit.
» One ne viendra de moi mauvais exemple. »
88.
Sur un haut pic Olivier est monté.
Il guette à droite, au fond du val herbu, et voit
venir toute l'armée païenne.
Lors, appelant son compagnon Roland :
« Quei de coursiers, quel tumulte d'armures je
vois venir du côté de l'Espagne !
1. Littéralement : « perdre du cuir et du poil. »
Si'n deit hom perdre e del quir et del peil.
2. Vrai type du chevalier français, le brave Roland ajoute à la
témérité un grain de vanité.
Ne nous exposons pas à être fliansonnés! Telle est l'idée qui se
retrouve dans les discours de la plupart des héros de nos chan-
sons de geste, y compris le grand Guillaume d'Orange. Et ils font
des merveilles avec l'espoir qu'on ne les chantera que pour les
glorifier.
Trouvères et jongleurs étaient une puissance, comme aujourd'hui
la presse.
LES PRODIGES DES PREUX. 153
90.
Olivier dit :
« J'ai vu tant de païens, que nul jamais n'en a
plus vu sur terre.
» Leur avant-garde à vos yeux va paraître.
154 LA CHANSON DE ROLAND.
m
lE PRUDENT OLIVIER ET LE FIER ROLAND
91.
Olivier dit :
« Les païens sont en force ; et nos Français sont
en bien petit nombre.
» Ami Roland, sonnez de votre cor !
» Charle, entendant, ramènera l'armée. »
Roland répond :
« Ce serait être fou; et je perdrais ma gloire en
douce France.
» Ma Durandal va frapper de grands coups;
son fer sera sanglant jusqu'à la garde. Sanglante
aussi jusqu'à l'or du pommeau seral'épée en toute
main française.
» C'est leur malheur qui les mène en ces
gorges; tous, je le jure, ils sont jugés à mort. »
IV
LES PRELUDES DE LÀ BATAILLE
96.
401.
VI
LA TERRIBLE MÊLÉE
113.
114
VII
H9.
En France éclate une étrange tourmente.
Le vent mugit et le tonnerre gronde. Partout
ce n'est que pluie, grêle, tempête.
La foudre tombe, et tombe, et tombe encore.
La terre tremble, oui vraiment elle tremble, de
Saint-Michel du Péril de la Mer jusqu'à Cologne
où sont saintes reliques*, de Besançon jusqu'au,
port de Wissaht.
Dans les maisons les murs craquent et crèvent.
En plein midi, viennent grandes ténèbres. Il
n^est clarté que du feu des éclairs.
Chacun le voit et est pris d'épouvante.
Plusieurs disaient : « C'est le grand jugement :
tout est fini; les temps sont consommés ! »
120*.
VIII
121.
123.
IX
11
182 LA CHANSON DE ROLAND.
XI
LES EXHORTATIONS DE TURPIN ET LA MAGNANLWTÉ
DES FRANÇAIS
127.
128*.
Le roi Marsile est un bien méchant roi.
— « J'ai foi en vous », dit-il à ses païens :
« Mais ce Roland est fort que c'est merveille.
îi nous faudra grand'peine pour le vaincre : et ce
n'est pas assez de deux batailles.
» Je garderai avec moi dix colonnes, pour lui
livrer la troisième bataille.
» Aux autres dix de lutter tout de suite.
» Vous, Grandonis, je vous mets à leur tête;
soyez le chef commandant en mon nom, et rece-
vez de ma main cette enseigne.
» De Charle enfin la puissance va choir, et l'on
verra la France dans la honte. »
129.
1. Les Irois couplets qui suivent sont traduits sur divers textes,
notamment sur les textes du manuscrit de Venise et du manuscrit
de Paris, cités par Millier partiellement dans son édition de 1863 et
totalement dans son édition de 1878.
LES PRODIGES DES PREUX. 185
XII
131.
132.
133.
XIII
6RAND0NIS ET ROLAND
137.
XIV
140.
142*.
Roland surtout frappe en preux chevalier.
Tous les Français chevauchent à sa suite, et
au galop foncent sur les païens.
Ils ont du sang jusqu'au milieu du corps, et
leurs épées sont tordues ou brisées. Tel qui n'a
plus de fer pour attaquer, songe à s'armer d'un
cor ou d'un clairon.
Chacun est gai ; chacun est fier et fort.
— « Les Français sont plus braves que nature.
Maudits soient-ils! se disent les païens. Tout est
perdu. On ne peut rien contre eux. »
Et décampant, ils nous tournent le dos.
Mais à grands coups nous les taillons en pièces.
Jusqu'à leur roi va la traînée des morts. ,
1. Traduit sur le texte du manuscrit de Venise. — Ce texte est
cité par Millier dans son édition de 1863 et dans son édition de 1878.
i96 LA CHANSON DE ROLAND.
XV
143».
Voyant qu'ainsi ses gens souffrent martyre, Mar-
sile fait sonner cors et trompettes ; monte à cheval
et part avec son monde.
Au premier rang chevauchait un païen. C'était
Abisme, insigne scélérat.
Point n'est félon aussi chargé de crimes.
Il ne croit pas en Dieu, fils de Marie; aie corps
noir comme la poix fondue ; et prise plus de tuer
ou trahir que de gagner tout l'or de la Galice.
Nul ne le vit jamais s'ébattre et rire.
Mais il est brave et follement hardi ; et c'est par
là qu'il plaît au roiMarsile.
A lui l'honneur de porter le dragon, autour du-
quel les païens se rallient.
Turpin ne peut, lui, aimer tel coquin.
I
LES HÉKOS DÉCIKÉS ; MÉLANCOLIE DE ROLAND
146*.
Les Francs de France avaient perdu leurs armes.
Restaient pourtant quatre cents épées nues.
1. J'ai traduit les cinq couplets qui suivent sur le texte du ma-
199
200 LA CHANSON DE ROLAND.
II
LA QUERELLE DES DEUX AMIS
152,
12
206 LA CHANSON OB ROLAND.
III
LES APPELS DU COB
156.
157.
12.
aïO tA CHANSON DE ROLAND.
IV
V 160.
163.
164.
LE VRAI CHEVALIEB
VI
LA LUTTE DÉSESPÉRÉE. MARSILE EN FUITE
167.
VII
170,
L
et qu'il verra des païens tel massacre que pour
220 LA CHANSON DE ROLAND.
VIII
LA MORT d'olivier
174.
13
226 LA CHANSON DE ROLAND»
IX
ROLAND ET SON VASSAL GAUTIER
179.
181'.
— « Loyal Gautier, je ne vous blâme pas, lui
dit Roland : soyez le bienvenu ; et en ces lieux où
la mort nous attend, à mes côtés faites bonne
besogne. »
— « S'il plaît à Dieu, je ne vous faudra! pas,
répond Gautier, et mourrai près de vous. »
Roland se penche, et. coupant en morceaux
son justaucorps tout baigné de sueur, bande les
plaies que Gautier porte aux flancs.
182.
184».
Aux premiers coups Gautier occis s'affaisse. .
Tout est fini : le vassal de Roland ne pourra
plus l'aider de son épée.
Pendant qu'il râle et rend le dernier souffle, des
souvenirs lui remontent au cœur. Son œil mi-clos
revoit la douce France, sa femme aimée, ses chers
petits enfants.
11 est navré, pensant qu'il meurt, hélas! et meurt
sans voir les ennemis en fuite.
185.
186.
XI
l'approche de charlemagne et la débandade
des noirs
187.
188.
190.
192*.
Les Sarrasins pourtant tournent le dos, laissant
Roland seul, à pied et debout.
Les Sarrasins s'enfuient, la peur au ventre.
— « Ah! disent-ils, Roland nous a vaincus; et
l'empereur va bientôt reparaître.
» De son armée écoutez les trompettes!
» Attendre plus serait vouloir mourir. »
XII
. 193.
195.
XIII
197.
200».
XIV
202.
203.
XV
ROLAND ET SA DURANDAL
205.
\
2^2 LA CHANSON DE ROLAND. •
XVI
lA MORT DE ROLAND
208.
I
CHARLERtAGNE A RONCEVAUÎ
211.
II
LA POURSUITE
214.
215.
Ajax ne peut s'y résigner. Que Jupiter prenne parti contre les
Grecs! Mais qu'il fasse luire encore son soleil 1
— «0 Dieu, rends-nous le jour, et combats contre nous! » s'écrie
le héros.
Dans la Bible, au livre de Josué, il est dit ;
En ce jour, Josué parla à l'Eternel, et l'Eternel livra les Amor-
rhéens aux enfants d'Israël.
Josué dit devant tout Israël : « Arrête-toi, soleil, sur Gabaon;
» et toi, lune, demeure dans la vallée! »
Et le soleil s'arrêta, et la lune demeura dans la vallée d'Aïa-
loii, jusqu'à ce que fût terminée la victoire, la victoire vengeresse
d'Israël.
Aussi est-il écrit dans le livre des chants héroïques : « Le soleil
s'est arrêté au milieu du ciel; il n'est pas allé se reposer; et pour-
tant le jour avait atteint son terme. Il n'y a jamais eu un jour
comme celui-là. Pas un pareil ne l'a précédé, pas un pareil ne le
suivra, ce jour, pendant lequel Dieu lui-même obéit à la parole d'un
héros, pendant lequel Jéhovah lui-même combattit avec un homme
pour Israël. »
260 LA CHANSON DE ROLAND.
III
LE CAMPEMENT, ET LE SOMMEIL PROPHETIQUE
DE CHARLEAL^GNE
216.
220.
IV
DÉSESPOIR ET FUREUR A SARAGOSSB
222.
224.
VI
BALIGANT, MARSILE ET BRAMIMONDE
228.
235.
i«
278 LA CHANSON DE ROLAND.
VII
LE GRAND DEUIL DE CHARLEMÂGNE ET LES HONNEURS
RENDUS AUX MORTS DE RONCEVAUX
238.
étaientsait desallumés.
candélabres de bronze et d'or où de nombreux cie'rges
VIII
EMPEREUR CONTRE ÉMIR
249.
253'.
Les Français sont trois cent cinquante mille,
que l'empereur partage en dix colonnes.
Deux corps d'armée comptent quinze mille
hommes; et trois, vingt mille. Un en a trente
mille. Les deux suivants en ont quarante mille.
Dans le neuvième, ils sont cinquante mille.
254.
255.
17
290 LA CHANSON DE ROLAND.
IX
238.
LA DOUBLE APPROCHE
267.
XI
LA SUPRÊME BATAILLE
272.
274.
xn
JOYEUSE CONTRE PRÉCIEUSE
291.
296.
XÏII
À SARAGOSSE
297.
298.
XIV
I
LÀ BELLE AUDE
302.
19
326 LA CHANSON DE ROLAND.
l.>.
328 LA CHANSON DE ROLAND.
If
GANELON ET SES JUGES
304.
306.
307.
III
308.
IV
311.
312.
313.
314.
Thierri reprend :
« Tu es un vrai baron, très fort, très grand, et
le corps fait au moule; et tous tes pairs te répu-
tent vaillant.
» Eh bien, renonce à ce fâcheux combat : avec
le roi je te mettrai d'accord.
y> Pour Ganelon, on en fera justice; et jamais
plus il n'en sera parlé. »
Lors Pinabel :
« Moi céder! Dieu m'en garde!
» Je soutiendrai toute ma parenté, sans reculer
devant homme qui vive.
» Plutôt mourir que mériter tel blâme ! »
Et leurs épées à nouveau s'entre-choquent, frap-
pant si fort les casques gemmés d'or, que le feu
clair en jaillit vers le ciel.
L'EXPIATION. 339
VI
LE SUPPLICE DE GANELON ET DE SES TRENTE PARENTS
322.
Charle a mandé ses comtes et ses ducs :
Sus à Monligny-le-Ganelon
D'où est partie la grande trahison
VII
324.
Dédicace 5
PRÉFACE
I. — L'Iliade française 8
H. — La Chanson de Roland, bréviaire du soldat français... M
in. — Culte populaire dû à notre épopée nationale 12
IV. — Des beautés de la Chanson de Roland et des services
que sa vulgarisation pourrait rendre à notre littérature.... 15
V. — Textes et traductions de la Chanson de Roland 19
VI. — La présente traduction 22
VII. — Divisions de l'œuvre 38
VIII. — Le prologue naturel de la Chanson de Roland 40
LA CHANSON DE ROLAND
LIVRE PREMIER
Le ressentiment.
L'VRE QUATRIÈME
Le désastre.
LIVRE ^JNQUIÈME
La revanche.
LIVRE SIXIÈME
L'expiation.
I. — La belle Aude 325
II. — Ganelon et ses juges 328
m. — Grâce pour Ganelon! 331
IV. — Thierri, le tenant de Charlemagne, et Pinabel.le tenant
de Ganelon 333
V. — Le duel des deux champions 336
VI. — Le supplice de Ganelon et de ses trente parents 342
VII. — Le baptême de Bramiraonde. Pas de repos pour Char-
lemagne 345
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