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Royaume du Maroc

Cour des comptes

Code
des Juridictions Financières

Loi n°62.99 formant code des juridictions financières


Version consolidée conformément aux dernières modifications

2022

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Code des Juridictions Financières

Article Premier
La présente loi a pour objet de fixer les attributions,
l’organisation et les modalités de fonctionnement de la cour des
comptes (livre premier) et des cours régionales des comptes
(livre II), ainsi que le statut particulier des magistrats de ces
juridictions financières (livre III).

Livre Premier
La cour des comptes
Titre Premier
Attributions et organisation
Chapitre Premier
Attributions

Article 2
(Abrogé et remplacé par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437
promulguée par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Conformément aux dispositions de l’article 147 de la


Constitution, la cour des comptes est l’institution supérieure de
contrôle des finances publiques du Royaume. Son indépendance
est garantie par la Constitution.
La cour des comptes, désignée dans la présente loi par « la
cour », a pour mission la consolidation et la protection des
principes et valeurs de bonne gouvernance, de transparence et
de reddition des comptes de l’Etat et des organismes publics.

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Code des Juridictions Financières

Dans ce cadre, la cour exerce, outre les attributions qui lui sont
dévolues par les législations en vigueur, les compétences
prévues à l’article 3 ci-après.

Article 3
(Abrogé et remplacé par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437
promulguée par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Conformément aux modalités et conditions fixées par la


présente loi, la cour exerce les attributions suivantes :
- vérifier et juger les comptes des organismes publics présentés
par les comptables publics, sous réserve des compétences
dévolues, en vertu de la présente loi, aux cours régionales des
comptes ;
- prendre des mesures de discipline budgétaire et financière ;
- statuer sur les appels formés contre les arrêts et les
jugements prononcés par les chambres de la cour et les cours
régionales des comptes ;
- contrôler la gestion des organismes publics et l’évaluation des
programmes et des projets publics ;
- contrôler l’emploi des fonds publics ;
- assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations
formulées à l’issue des missions de contrôle ;
- auditer les comptes des partis politiques ;
- vérifier les dépenses des campagnes électorales ;
- contrôler et assurer le suivi des déclarations obligatoires du
patrimoine, conformément aux lois et règlements en vigueur,
sous réserve des compétences dévolues, en vertu de la
présente loi, aux cours régionales.

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Code des Juridictions Financières

La cour exerce une mission permanente de coordination et


d’inspection vis-à-vis des cours régionales.

Chapitre III
Organisation
Section I
Composition

Article 4
La cour est composée de magistrats, régis par le statut
particulier prévu au livre III de la présente loi et qui sont :
- le premier président ;
- le procureur général du Roi ;
- les conseillers.
- La cour dispose d’un secrétariat général et d’un greffe.
Article 5
Des fonctionnaires ou agents appartenant ou ayant appartenu à
des corps d’inspection ou de contrôle ou ayant exercé des
fonctions de gestion dans l’un des organismes publics soumis au
contrôle des juridictions financières, peuvent être désignés par
décision du premier président après accord de leur supérieur
hiérarchique, en vue de participer à des missions de contrôle
dans le cadre des attributions de la cour et des cours régionales,
autres que juridictionnelles.
Ces fonctionnaires ou agents ne doivent pas avoir d’intérêts
directs ou indirects dans les organismes publics objet du
contrôle.

6
Code des Juridictions Financières

Article 6
La cour peut recourir, pour des enquêtes à caractère technique,
à l’assistance d’experts désignés par le premier président, sur
proposition du président de la chambre compétente, après
accord de leur chef hiérarchique s’ils sont fonctionnaires, ou du
responsable de l’organisme public dont ils dépendent, s’ils font
partie des agents de l’un de ces organismes.
Le premier président peut également désigner des experts du
secteur privé.
Toutefois, en matière de discipline budgétaire et financière les
experts sont désignés selon les modalités prévues par l’article 59
du code de procédure civile.
La mission des experts est définie dans la décision de leur
désignation.
Article 7
Les fonctionnaires et les experts visés aux articles 5 et 6 ci-
dessus, recevront de la cour, en rémunération de leurs services,
des indemnités fixées par la décision de désignation,
conformément à la réglementation en vigueur.
Ils sont assujettis à l’obligation du secret professionnel,
conformément aux dispositions du code pénal.

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Code des Juridictions Financières

Section II
Le premier président

Article 8
Le premier président assure la direction générale et
l’organisation des travaux de la cour ; il en dirige
l’administration.
Il fixe par arrêté l’organisation des services des juridictions
financières.
Il contrôle les travaux et les activités des magistrats des
juridictions financières autres que ceux affectés aux parquets de
ces juridictions.
Il assure la gestion administrative des magistrats et du personnel
administratif des juridictions financières.
Il approuve le programme annuel des travaux de la cour, préparé
et arrêté par le comité des programmes et des rapports et ce, en
coordination avec le procureur général du Roi en ce qui concerne
les affaires relevant des attributions juridictionnelles de la cour.
Il coordonne les travaux des cours régionales.

Article 9
Le premier président prépare le projet du budget des juridictions
financières dont il est l’ordonnateur ; il peut à ce titre, déléguer
sa signature au secrétaire général de la cour et instituer sous-
ordonnateurs les présidents des cours régionales, désignés dans
la suite du texte par les présidents.

8
Code des Juridictions Financières

Article 10
Le premier président préside l’audience solennelle, les chambres
réunies, la chambre du conseil, le comité des programmes et des
rapports et le conseil de la magistrature des juridictions
financières.
Il peut présider les séances de la formation inter-chambres et
des chambres.
En cas d’absence ou d’empêchement, le premier président est
suppléé dans l’exercice de ces attributions par l’un des
présidents de chambre qu’il désigne annuellement par
ordonnance.

Article 11
Dans toutes les matières qui relèvent de la compétence de la
cour, le premier président peut présenter ses observations et
suggestions aux autorités gouvernementales compétentes par
voie de référés. Il est informé des suites qui leur sont réservées,
lesquelles sont, le cas échéant, mentionnées dans les rapports
de la cour.
Les destinataires des référés sont tenus de répondre dans un
délai de 60 jours.
Le premier président fait parvenir au Chef du gouvernement et
au ministre chargé des finances une ampliation de l’ensemble
des référés et des réponses.
Dans chaque ministère, un haut fonctionnaire ayant au moins le
rang de directeur d’administration centrale est chargé de veiller
à la suite donnée aux référés du premier président. Cette
désignation est notifiée à la cour.

9
Code des Juridictions Financières

Article 12
Le premier président peut faire procéder à toute enquête
préliminaire dans les matières soumises au contrôle de la cour
sous réserve des dispositions de l’article 58 de la présente loi.
Il peut convoquer tout fonctionnaire ou agent d’un organisme
soumis au contrôle de la cour ou toute personne susceptible de
fournir à la cour les informations qu’elle estime nécessaires,
après avoir informé son supérieur hiérarchique.

Article 13
Le premier président exerce ses attributions par décision, arrêté,
ordonnance et référé.

Section III
Le procureur général du Roi

Article 14
Le ministère public est exercé par le procureur général du Roi qui
est assisté d’avocats généraux. En cas d’absence ou
d’empêchement, le procureur général du Roi est suppléé par l’un
des avocats généraux qu’il désigne annuellement à cet effet.
Le procureur général du Roi exerce son ministère par le dépôt de
conclusions ou de réquisitions. Il n’exerce son ministère que
dans les matières juridictionnelles dévolues à la cour.
Il reçoit communication des rapports relatifs aux attributions
juridictionnelles de la cour.
Il défère à la cour les opérations de nature à constituer des
gestions de fait.

10
Code des Juridictions Financières

Il requiert du premier président, en cas de retard dans la


production des comptes, l’application de l’amende prévue à
l’article 29 de la présente loi.
Il assiste aux séances des formations de la cour et peut y
présenter de nouvelles observations ; il peut s’y faire
représenter par un avocat général.
Il coordonne et supervise l’action du ministère public près les
cours régionales.
Il dispose d’un secrétariat du ministère public.

Section IV
Le secrétariat général

Article 15
Le secrétaire général de la cour veille à ce que les comptes,
pièces et documents prévus par la présente loi, soient produits
par les personnes concernées, dans les délais impartis. Il avise le
procureur général du Roi en cas de retard.
Il assiste le premier président dans la coordination des travaux
de la cour ainsi que dans l’organisation des audiences des
formations de la cour.
Il concourt également avec lui à la coordination des travaux des
cours régionales.
Il assure, sous l’autorité du premier président, le
fonctionnement des services administratifs de la cour et du
greffe.

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Code des Juridictions Financières

Le premier président peut lui déléguer, par arrêté, sa signature


en matière de gestion des personnels des juridictions
financières.

Section V
Le greffe

Article 16
Le greffe enregistre les comptes et les autres documents
comptables produits à la cour et en assure la distribution aux
chambres selon le programme des travaux de la cour visé à
l’article 8 ci-dessus. Il procède à l’archivage desdits comptes et
documents. Il notifie les arrêts et actes de la cour et certifie les
copies et extraits de ses actes juridictionnels.
Avant leur entrée en fonction, les greffiers doivent prêter
serment devant l’une des chambres de la cour, en ces termes :
« Je jure devant Dieu Le Tout Puissant de remplir mes fonctions
avec fidélité et dévouement, de garder le secret des séances et
de me conduire en tout comme un digne et loyal greffier ».
Un greffier est présent dans chaque formation de la cour.

Section VI
Les formations de la cour

Article 17
Les formations de la cour sont :
L’audience solennelle ;

12
Code des Juridictions Financières

La formation toutes chambres réunies ;


La formation inter-chambres ;
La chambre du conseil ;
Les chambres ;
Les sections de chambres ;
Le comité des programmes et des rapports.

Article 18
La cour siège en audience solennelle notamment pour procéder
à l’installation des magistrats et recevoir leur serment.
Assistent à l’audience solennelle, le premier président, le
procureur général du Roi et l’ensemble des magistrats.
Le premier président peut inviter d’autres personnalités à
assister à l’audience solennelle.
Article 19
La cour se forme toutes chambres réunies, à la demande du
premier président pour :
formuler des avis sur les questions de jurisprudence ou de
procédure ;
juger les affaires qui lui sont soumises soit directement par le
premier président, soit sur réquisition du ministère public ou sur
renvoi après cassation d’un arrêt rendu par la cour.

Article 20
Les chambres réunies se composent du premier président, du
procureur général du Roi, des présidents de chambres et d’un
magistrat par chambre élu par ses pairs pour un an.

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Code des Juridictions Financières

Un conseiller rapporteur qui a voix délibérative, y est désigné par


le premier président.
En outre, les présidents des cours régionales peuvent, sur
invitation du premier président, assister aux audiences des
chambres réunies, consacrées à la formulation d’avis sur les
questions de jurisprudence ou de procédure.
Lorsque cette formation statue sur les affaires qui lui sont
soumises, le ministère public y est exercé par le procureur
général du Roi ou par son suppléant, en cas d’absence ou
d’empêchement.
La formation toutes chambres réunies, ne peut statuer que si
toutes les chambres de la cour y sont représentées et la moitié
au moins de ses membres sont présents.
Les décisions de la formation toutes chambres réunies sont
prises à la majorité des voix de ses membres ; en cas de partage
égal des voix, celle du président est prépondérante.

Article 21
La formation inter-chambres statue sur les appels formés contre
les arrêts rendus définitivement en premier ressort par les
chambres ou les sections de chambres de la cour en matière de
jugement des comptes et de discipline budgétaire et financière.
La formation inter-chambres est présidée par un président de
chambre, désigné annuellement par ordonnance du premier
président.
Cette formation est composée de 5 magistrats. Elle doit
comprendre au moins 3 présidents de chambres ; elle est
complétée, le cas échéant, par des conseillers.

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Code des Juridictions Financières

Les magistrats qui ont rendu l’arrêt en premier ressort ne


peuvent siéger dans la formation inter-chambres et ne peuvent
y être rapporteurs pour la même affaire.

Article 22
La chambre du conseil approuve le rapport annuel de la cour, le
rapport sur l’exécution de la loi de finances et la déclaration
générale de conformité, prévus aux chapitres IV et VI du titre II
du livre premier de la présente loi.
Elle peut être consultée par le premier président sur les matières
dans lesquelles il estime son avis nécessaire, à l’exception de
celles mentionnées à l’article 19 ci-dessus.
La chambre du conseil est composée du premier président, des
présidents de chambres, du secrétaire général de la cour et du
plus ancien conseiller de chaque chambre.
Un conseiller rapporteur y est désigné par le premier président
parmi ses membres.
La chambre du conseil est valablement réunie si au moins la
moitié de ses membres y sont présents.
Les décisions et avis de la chambre du conseil sont pris à la
majorité des voix de ses membres ; en cas de partage égal des
voix, celle du président est prépondérante.

Article 23
La composition et la répartition des compétences des chambres
de la cour sont fixées par arrêté du premier président.
Une chambre exerce les attributions de la cour en matière de
discipline budgétaire et financière ; une deuxième chambre
statue sur les appels formés contre les jugements définitifs
rendus par les cours régionales.

15
Code des Juridictions Financières

Le nombre de chambres et de sections par chambre est fixé par


arrêté du premier président visé par les ministres chargés des
finances et de la fonction publique.
Les chambres et les sections de chambres ne peuvent siéger en
audience qu’en présence de 5 magistrats dont le président de la
chambre ou de la section.
En cas d’absence ou d’empêchement, le président de chambre
est suppléé par le plus ancien des présidents de section de la
chambre.

Article 24
Le comité des programmes et des rapports est chargé de la
préparation du programme annuel des travaux de la cour et des
rapports prévus aux chapitres IV et VI du titre II, du livre premier
de la présente loi.
Il est composé du premier président, des présidents de
chambres et du secrétaire général de la cour.
Lorsque le comité examine des questions qui concernent des
cours régionales, les présidents desdites cours régionales
participent à ses travaux sur invitation du premier président.
En outre, le premier président peut y désigner d’autres
magistrats de la cour ou des cours régionales.
Le premier président désigne un rapporteur général parmi les
membres du comité.
L’organisation et le fonctionnement du comité des programmes
et des rapports sont arrêtés par ordonnance du premier
président.

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Code des Juridictions Financières

Titre II
Compétences et procédures
Chapitre premier
Vérification et jugement des comptes
Section I
Vérification et instruction

Article 25
La cour vérifie les comptes des services de l’Etat ainsi que ceux
des établissements publics et des entreprises dont le capital est
souscrit exclusivement par l’Etat ou des établissements publics
ou conjointement par l’Etat, des établissements publics et des
collectivités territoriales, lorsque ces organismes sont dotés d’un
comptable public.
Les comptables publics des services de l’Etat sont tenus de
produire annuellement à la cour les comptes desdits services
dans les formes prévues par la réglementation en vigueur.
Les comptables publics des autres organismes publics sont tenus
de produire annuellement à la cour une situation comptable des
opérations de recettes, de dépenses et de trésorerie exécutées
par leurs soins, dans les formes prévues par la réglementation
en vigueur.

Article 26
Les comptes sont constitués de pièces générales et de pièces
justificatives.
Pour les services de l’Etat, les pièces justificatives des recettes et
des dépenses sont adressées trimestriellement à la cour.

17
Code des Juridictions Financières

Pour les autres organismes publics, les pièces justificatives de


recettes et de dépenses peuvent être vérifiées sur place.

Article 27
Les pièces justificatives des recettes et des dépenses produites à
l’appui du compte ou tenues sur place à la disposition de la cour
sont celles prévues par les lois et règlements en vigueur et par
les nomenclatures établies par le ministre chargé des finances.
En outre, les ordonnateurs, les contrôleurs et les comptables
publics peuvent faire parvenir à la cour, par la voie hiérarchique,
toutes observations qui leur paraissent propres à l’éclairer dans
l’examen des comptes.

Article 28
Sous réserve des dispositions de l’article 26 ci-dessus, le compte
ou la situation comptable doit être produit à la cour, par le
comptable public en fonction, à la date de sa présentation.
Chaque ordonnateur, contrôleur ou comptable public est
responsable des actes qu’il a pris, visés ou exécutés depuis la
date de sa prise de service jusqu’à celle de cessation de ses
fonctions.
En cas de gestion scindée, le compte ou la situation comptable
fait apparaître distinctement les opérations propres à chacun
des comptables publics qui se sont succédés.
Chaque comptable public certifie le compte pour la partie qui le
concerne ou donne procuration à son successeur, s’il accepte,
pour le certifier en son nom.
Lorsque le comptable public refuse de produire son compte ou
sa situation comptable ou que les circonstances mettent
obstacle à ce que le comptable responsable produise le compte
ou réunisse les pièces destinées à satisfaire aux décisions prises

18
Code des Juridictions Financières

à l’égard du comptable, le ministre chargé des finances en


charge expressément le successeur ou commet un autre
comptable en leur fixant, le cas échéant, un délai
supplémentaire.
Les comptables publics qui cessent définitivement leurs
fonctions sont tenus, tant qu’ils n’ont pas obtenu leur quitus, de
faire connaître l’adresse de leur domicile dans le procès-verbal
de passation de service et d’aviser sans délai la cour de tout
changement ultérieur.

Article 29
Quand un comptable public n’a pas présenté à la cour, les
comptes, les situations comptables ou les pièces justificatives
dans les délais prescrits, le premier président peut, sur
réquisition du procureur général du Roi, lui enjoindre de
présenter les documents susvisés et à défaut, prononcer à son
encontre une amende dont le montant peut atteindre au
maximum mille (1.000) dirhams.
Le premier président peut en plus prononcer une astreinte dont
le maximum est de cinq cents (500) dirhams par mois de retard.
Le comptable public commis d’office, visé à l’article 28 ci-dessus,
est passible de la même amende et de la même astreinte.

Article 30
Au vu du programme annuel établi selon les dispositions de
l’article 8 ci-dessus, le président de chambre repartit les comptes
et les situations comptables entre les conseillers rapporteurs.
Le conseiller rapporteur qui procède à l’instruction peut être
assisté par d’autres magistrats et par des vérificateurs désignés
par le président de la chambre.
La procédure d’instruction est écrite et contradictoire.

19
Code des Juridictions Financières

Le conseiller rapporteur peut exiger de l’ordonnateur, du


contrôleur, du comptable public ou de tout autre responsable,
toutes précisions ou justifications qu’il juge nécessaires, dans la
limite des compétences de chacun et des documents qu’il est
tenu de conserver en application des dispositions
réglementaires en vigueur.
Tout refus de produire les justifications ou précisions
demandées peut entraîner l’application de l’amende et de
l’astreinte, prévues à l’article 29 ci-dessus, sur la base d’un
rapport présenté par le conseiller rapporteur au président de la
chambre, lequel le transmet au procureur général du Roi qui
requiert du premier président l’application desdites amende et
astreinte.
Le conseiller rapporteur peut effectuer sur place toutes les
investigations qu’il estime nécessaires à la réalisation de sa
mission.

Article 31
Le conseiller rapporteur communique ses observations selon le
cas à l’ordonnateur, au contrôleur, au comptable public ou à tout
autre responsable, qui doivent répondre dans un délai de deux
mois, sauf prorogation exceptionnelle accordée par le président
de la chambre compétente.

Article 32
A l’expiration du délai prévu à l’article précédent, le conseiller
rapporteur établit deux rapports.
Dans le premier rapport il présente les résultats de l’instruction
du compte ou de la situation comptable présenté par le
comptable public et relève, s’il y a lieu, les observations sur des
faits de nature à mettre en jeu la responsabilité, notamment de
l’ordonnateur, du contrôleur ou du comptable public dans les

20
Code des Juridictions Financières

matières juridictionnelles de la cour, chacun dans la limite des


compétences qui lui sont dévolues.
Dans le deuxième rapport, le conseiller rapporteur reprend les
observations relatives à la gestion du service, de l’établissement
ou entreprise public concerné et qui relèvent des compétences
de la cour en matière de contrôle de la gestion.
Si le rapporteur relève des observations ou prend connaissance
de documents ou renseignements qui peuvent être utiles à
d’autres conseillers rapporteurs ou qui relèvent de la
compétence d’autres chambres, il est tenu de les remettre au
président de la chambre qui les transmet à son tour à la chambre
concernée.

Article 33
Les deux rapports accompagnés des pièces justificatives objet
d’observations sont remis au président de la chambre. Le
premier rapport et lesdites pièces justificatives sont remis à un
conseiller contre-rapporteur désigné par le président de la
chambre parmi les magistrats du même grade ou d’un grade
supérieur.

Article 34
Le conseiller contre rapporteur doit, dans un délai d’un mois,
émettre son avis sur le premier rapport du conseiller rapporteur.
Il transmet l’ensemble du dossier au procureur général du Roi
par un soit transmis visé par le président de la chambre.
Le dossier comprend le rapport du conseiller rapporteur, l’avis
du conseiller contre-rapporteur et les pièces justificatives objet
d’observations.
Le procureur général du Roi dépose ses conclusions dans le délai
d’un mois à compter de la date de sa saisine.

21
Code des Juridictions Financières

Article 35
Le procureur général du Roi transmet le dossier visé à l’article
précédent, accompagné de ses conclusions, au président de la
chambre pour inscription au rôle des audiences.

Section II
Jugement des comptes

Article 36
Le conseiller rapporteur présente son rapport à la formation. Le
conseiller contre-rapporteur fait connaître son avis sur chacune
des propositions du conseiller rapporteur.
Le représentant du ministère public présente ses conclusions. En
cas d’absence ou d’empêchement de celui-ci, le président donne
lecture des conclusions du ministère public.
Après discussion et après retrait du représentant du ministère
public, s’il est présent, et du greffier, l’affaire est mise en
délibéré. La formation prend sur chaque proposition une mesure
qui est notée par le président de la formation sur la marge du
rapport.
La formation peut différer sa décision et ordonner une
instruction complémentaire.
Le conseiller rapporteur et le conseiller contre-rapporteur
assistent au délibéré avec voix consultative.
La formation se prononce à la majorité des voix de ses membres.

22
Code des Juridictions Financières

Article 37
(Modifié à compter du 1er janvier 2008 par l’article 13 de la loi de finances
n° 38-07 pour l’année budgétaire 2008 promulguée par le dahir n° 1-07-
211 du 27 décembre 2007 ; B.O. n° 5591 bis du 31 décembre 2007).

Si la cour ne retient aucune irrégularité à la charge du comptable


public, elle statue sur le compte ou la situation comptable par un
arrêt définitif.
Lorsque la cour établit l’existence d’irrégularités dues à
l’absence de diligences que le comptable public doit faire en
matière de recouvrement des recettes ou à l’occasion de
l’exercice du contrôle de validité de la dépense que le comptable
public est tenu d’effectuer en vertu des lois et règlements en
vigueur, la cour lui enjoint par un arrêt provisoire de produire
par écrit ses justifications ou à défaut, de reverser les sommes
qu’elle déclare comme étant dues à l’organisme public concerné,
dans un délai qu’elle lui fixe et qui ne peut être inférieur à trois
mois ; ce délai court à compter de la date de la notification de
l’arrêt provisoire.
A l’expiration de ce délai, la cour prend toute mesure qu’elle juge
utile en attendant de se prononcer par arrêt définitif, dans un
délai maximum d’un an à compter de la date de l’arrêt
provisoire.
Lorsque l’instruction du compte ou de la situation comptable
révèle l’existence de l’une des infractions prévues aux articles
54, 55 et 56 ci-dessous, la formation prend une décision qu’elle
transmet au procureur général du Roi, lequel saisit la cour en
matière de discipline budgétaire et financière, conformément
aux dispositions de l’article 57 de la présente loi.
Lorsque cette instruction fait apparaître des éléments
constitutifs d’une gestion de fait au sens de l’article 41 ci-
dessous, la cour déclare et juge ladite gestion de fait, sans
préjudice des poursuites pénales.

23
Code des Juridictions Financières

Lorsque cette instruction révèle des faits de nature à justifier une


sanction disciplinaire, il est fait application des dispositions du
deuxième alinéa de l’article 111 ci-dessous.

Article 38
Lorsqu’un comptable public ne répond pas, dans le délai fixé, à
une injonction qui lui est adressée par la cour, il peut être soumis
à l’astreinte prévue à l’article 29 de la présente loi.

Article 39
L’arrêt rendu par la formation est rédigé par le conseiller
rapporteur et signé par le président de la formation et le greffier.
En cas d’empêchement du président, le plus ancien conseiller
membre de la formation signe à sa place.
L’arrêt provisoire est notifié au comptable public. L’arrêt définitif
est notifié au comptable public, au ministre chargé des finances,
au ministre intéressé, au procureur général du Roi, au trésorier
général du Royaume et aux représentants légaux des organismes
publics concernés.

Article 40
L’arrêt définitif de la cour n’apporte aucun changement au
résultat général de chaque compte ou situation comptable.
Toutefois, en cas d’inexactitude dans le report du reliquat fixé
par un arrêt précédent, la cour charge le comptable public de
passer les écritures de régularisation au compte ou à la situation
comptable de la gestion en cours.
L’arrêt définitif établit si le comptable public est :
1 - quitte ;
2 - en avance ;
3 - en débet.

24
Code des Juridictions Financières

Dans le premier cas, l’arrêt emporte la décharge définitive du


comptable public et, si celui-ci a cessé ses fonctions, autorise, le
cas échéant, le remboursement de son cautionnement et la
radiation des inscriptions prises sur ses biens.
Dans le deuxième cas, l’arrêt produit le même effet. Si l’avance
résulte de sommes qui auraient été versées par le comptable
public pour combler un déficit présumé, il l’autorise à se pourvoir
auprès des autorités administratives pour obtenir, après
justification, le remboursement de ces sommes.
Dans le troisième cas, l’arrêt fixe le montant du débet qui est
exigible dès sa notification.
Toutefois, l’appel a un effet suspensif, sauf si l’exécution
provisoire de l’arrêt est décidée par la cour.
Le recouvrement du débet se fait conformément aux
dispositions législatives et réglementaires en vigueur au profit
du Trésor ou, le cas échéant, de l’entreprise ou de
l’établissement public concerné.

Section III
Gestion de fait

Article 41

La cour juge les comptes des comptables de fait.


Elle déclare comptable de fait, toute personne qui effectue sans
y être habilitée par l’autorité compétente, des opérations de
recettes, de dépenses, de détention et de maniement de fonds
ou de valeurs appartenant à l’un des organismes publics soumis
au contrôle de la cour, ou qui, sans avoir la qualité de comptable

25
Code des Juridictions Financières

public, procède à des opérations portant sur des fonds ou


valeurs n’appartenant pas auxdits organismes, mais que les
comptables publics sont exclusivement chargés d’exécuter en
vertu des lois et règlements en vigueur.
En outre, peut être notamment considéré comme coauteur
responsable d’une gestion de fait, tout fonctionnaire ou agent
ainsi que tout titulaire d’une commande publique, qui en
consentant ou en incitant soit à exagérer les mémoires et
factures, soit à en dénaturer les énonciations, s’est prêté
sciemment à l’établissement d’ordonnances de paiement, de
mandats, de justifications ou d’avoirs fictifs.

Article 42
Les opérations de nature à constituer des gestions de fait sont
déférées à la cour par le procureur général du Roi, soit de sa
propre initiative, soit à la demande du ministre chargé des
finances, des ministres intéressés, du trésorier général du
Royaume ou des comptables publics, sans préjudice du droit de
la cour de s’en saisir d’office au vu des constatations faites à
l’occasion notamment de la vérification des comptes ou des
situations comptables.

Article 43
Lorsque la cour déclare une personne comptable de fait, elle lui
enjoint par le même arrêt de produire son compte dans un délai
qu’elle lui fixe et qui ne peut être inférieur à deux mois.
Les dispositions des articles 29 à 40 ci-dessus s’appliquent aux
comptables de fait.

Article 44
Sans préjudice des dispositions de l’article 37 de la présente loi,
le comptable de fait peut, s’il ne fait pas l’objet de poursuites

26
Code des Juridictions Financières

pénales, être condamné par la cour à une amende calculée selon


l’importance et la durée de la détention ou du maniement des
fonds et valeurs, sans que le montant de cette amende puisse
excéder le total des sommes indûment détenues ou maniées.

Section IV
Voies de recours
Appel des arrêts rendus par la cour
en premier ressort

Article 45
Les arrêts définitifs prononcés en premier ressort par les
chambres et les sections de chambres sont susceptibles d’être
portés en appel devant la formation inter-chambres.
Le recours en appel est ouvert au comptable public ou à ses
ayants droit, soit à titre personnel, soit par l’intermédiaire d’un
mandataire.
Le même recours est ouvert au ministre chargé des finances, au
ministre intéressé, au procureur général du Roi, au trésorier
général du Royaume et aux représentants légaux des organismes
publics concernés.
L’appel a un effet suspensif, sauf si l’exécution provisoire de
l’arrêt est décidée par la cour.
La requête en appel est déposée au greffe de la cour dans les 30
jours suivant celui de la notification de l’arrêt définitif.
Dès l’enregistrement de la requête, le premier président désigne
un conseiller rapporteur chargé de l’instruction.

27
Code des Juridictions Financières

A la demande du conseiller rapporteur, copie de la requête en


appel est notifiée aux autres parties intéressées, lesquelles
peuvent déposer au greffe de la cour, dans les 30 jours de la
notification qui leur a été faite, leur mémoire en réponse et, le
cas échéant, toutes pièces destinées à son appui.
Le conseiller rapporteur peut exiger des parties intéressées,
toutes précisions ou justifications. Il est notamment habilité à
procéder à toutes investigations qu’il juge utiles, sur pièces et
sur place.

Article 46
Le conseiller rapporteur établit son rapport qu’il transmet
accompagné des pièces justificatives et des mémoires des
parties intéressées au président de la formation inter-chambres.
Le président de cette formation remet le dossier à un conseiller
contre rapporteur qu’il désigne parmi les magistrats du même
grade que le conseiller rapporteur ou d’un grade supérieur.
La suite de la procédure et le jugement se déroulent
conformément aux dispositions des articles 34 et 35 ci-dessus.

Article 47
Si la formation inter-chambres juge que l’appel ne remplit pas
toutes les conditions de forme exigées, elle prononce son
irrecevabilité par un arrêt définitif.
Si l’appel est recevable, elle statue sur le fond et rend un arrêt
définitif dans le cas où elle confirme l’arrêt objet du recours en
appel.
Si l’arrêt objet du recours en appel est infirmé, il est fait
application de la procédure prévue à l’article 37 ci-dessus.

28
Code des Juridictions Financières

Appel des jugements des cours régionales

Article 48
La cour statue sur les appels formés contre les jugements
prononcés à titre définitif par les cours régionales, prévus au
chapitre premier, du titre II du livre II de la présente loi, à la
requête du comptable public ou de ses ayants droit, à titre
personnel ou par l’intermédiaire d’un mandataire, du ministre
de l’intérieur, du wali ou du gouverneur dans la limite des
compétences qui leur sont déléguées en application des textes
législatifs et réglementaires en vigueur, du ministre chargé des
finances ou du trésorier régional, préfectoral ou provincial, du
procureur du Roi, du représentant légal de la collectivité
territoriale, du groupement, de l’établissement ou entreprise
public concerné.
Le dossier d’appel est transmis par le greffe de la cour régionale
au greffe de la cour.
La cour peut ordonner que lui soit transmis le compte sur lequel
a été prononcé l’arrêt objet de la demande en appel ainsi que
toutes les pièces qu’elle estime nécessaires.
Dès l’enregistrement de la requête en appel, le premier
président transmet le dossier au président de la chambre
compétente qui désigne un conseiller rapporteur chargé de
l’instruction.
A la demande du conseiller rapporteur, une copie de la requête
est notifiée aux autres parties intéressées, lesquelles peuvent
déposer au greffe de la cour, dans les 30 jours suivant celui de la
notification qui leur a été faite, leur mémoire en réponse avec,
le cas échéant, toutes pièces destinées à son appui.
Le conseiller rapporteur peut exiger des parties intéressées,
toutes précisions ou justifications. Il est notamment habilité à

29
Code des Juridictions Financières

procéder à toutes investigations qu’il juge utiles, sur pièces et


sur place.
La suite de la procédure et le jugement se déroulent selon les
modalités prévues aux articles 46 et 47 ci-dessus.

Pourvoi en cassation

Article 49
Le comptable public ou ses ayants droit qui, à titre personnel ou
par l’intermédiaire d’un mandataire, allèguent une violation de
la loi, un vice de forme, un défaut de motivation ou
l’incompétence de la cour peuvent, dans le délai de 60 jours
suivant la date de la notification de l’arrêt définitif rendu en
appel par la cour, se pourvoir en cassation devant la cour de
cassation.
Le même pourvoi est ouvert dans le même délai au ministre
chargé des finances, au ministre intéressé, au procureur général
du Roi, au trésorier général du Royaume et aux représentants
légaux des organismes publics concernés.
Le recours est instruit et jugé conformément aux dispositions
des articles 354 et suivants du code de procédure civile.

Recours en révision

Article 50
En cas de découverte d’un fait nouveau, un recours en révision
est ouvert au comptable public ou à ses ayants droit, à titre
personnel ou par l’intermédiaire d’un mandataire, contre les

30
Code des Juridictions Financières

arrêts définitifs rendus en premier ressort ou en appel par la


cour.
Le même recours est ouvert au procureur général du Roi, au
ministre chargé des finances, au ministre intéressé et au
trésorier général du Royaume.
La demande en révision est déposée au greffe de la cour. Elle
doit comporter l’exposé des faits et moyens invoqués par le
requérant et être accompagnée d’une copie de l’arrêt objet de
la demande en révision ainsi que des justifications servant de
base à la requête.
Le premier président saisit de la demande la formation de la cour
qui a rendu l’arrêt.
Cette formation statue sur la demande par un arrêt provisoire
qui est notifié aux parties intéressées auxquelles un délai est fixé
pour présenter leurs explications et justifications.
Après examen des moyens présentés et des conclusions du
ministère public, la formation statue sur la demande en révision
par un arrêt définitif.
Le délai de présentation de la demande en révision est fixé à 10
ans à compter de la date de notification de l’arrêt de la cour.
Lorsque ce recours n’est pas présenté dans l’intérêt du
comptable public, ce délai est ramené à 4 ans.
La demande en révision des arrêts rendus par la cour en appel
ne peut être présentée qu’à compter du jour suivant la date de
la notification de l’arrêt de la cour qui a acquis l’autorité de la
chose jugée.
Le recours en révision ne peut être ouvert qu’à l’expiration du
délai de 60 jours prévu à l’article 49 ci-dessus en matière de
pourvoi en cassation.

31
Code des Juridictions Financières

Chapitre II
Discipline budgétaire et financière
Section I
Personnes justiciables

Article 51
La cour exerce une fonction juridictionnelle en matière de
discipline budgétaire et financière à l’égard de tout responsable,
de tout fonctionnaire ou agent de l’un des organismes soumis au
contrôle de la cour, chacun dans la limite des compétences qui
lui sont dévolues, qui commet l’une des infractions prévues aux
articles 54, 55 et 56 ci-dessous.
Les organismes soumis au contrôle de la cour, au titre du présent
chapitre sont :
- les services de l’Etat ;
- les établissements publics ;
- les sociétés ou entreprises dans lesquelles l’Etat ou des
établissements publics détiennent séparément ou
conjointement, directement ou indirectement, une
participation majoritaire au capital ou un pouvoir
prépondérant de décision ;
- les sociétés ou entreprises dans lesquelles l’Etat ou des
établissements publics détiennent conjointement avec des
collectivités territoriales, une participation majoritaire au
capital ou un pouvoir prépondérant de décision.

Article 52
Ne relèvent pas de la juridiction de la cour en matière de
discipline budgétaire et financière, les membres du

32
Code des Juridictions Financières

gouvernement et les membres de la Chambre des représentants


et de la Chambre des conseillers, lorsqu’ils agissent es-qualité.

Article 53
Lorsque les auteurs des infractions visées aux articles 54, 55 et
56 ci-dessous, justifient d’un ordre écrit donné préalablement à
l’infraction, par leur supérieur hiérarchique, ou par toute autre
personne habilitée à donner cet ordre, la responsabilité devant
la cour en matière de discipline budgétaire et financière est
transférée au donneur de l’ordre écrit, sous réserve des
dispositions de l’article 52 ci-dessus.

Section II
Infractions

Article 54
Sous réserve des dispositions de l’article 52 ci-dessus, tout
ordonnateur, sous-ordonnateur ou responsable ainsi que tout
fonctionnaire ou agent placé sous leurs ordres ou agissant pour
leur compte, sont passibles des sanctions prévues au présent
chapitre si, dans l’exercice de leurs fonctions, ils ont :
- enfreint les règles d’engagement, de liquidation et
d’ordonnancement de dépenses publiques ;
- enfreint la réglementation relative aux marchés publics ;
- enfreint la législation et la réglementation relatives à la
gestion des fonctionnaires et des agents ;
- enfreint les règles relatives à la constatation, à la liquidation
et à l’ordonnancement des créances publiques ;

33
Code des Juridictions Financières

- enfreint les règles de recouvrement des créances publiques


dont ils ont éventuellement la charge en vertu de la législation
en vigueur ;
- enfreint les règles de gestion du patrimoine des organismes
soumis au contrôle de la cour ;
- imputé irrégulièrement une dépense en vue de permettre un
dépassement de crédits ;
- dissimulé des pièces, ou produit aux juridictions financières
des pièces falsifiées on inexactes ;
- omis, en méconnaissance ou en violation des dispositions
fiscales en vigueur, de remplir les obligations qui en découlent
en vue d’avantager indûment des contribuables ;
- procuré à eux-mêmes ou à autrui un avantage injustifié en
espèces ou en nature ;
- causé un préjudice à l’organisme public au sein duquel ils
exercent des responsabilités, par des carences graves dans les
contrôles qu’ils sont tenus d’exercer ou par des omissions ou
négligences répétées dans leur rôle de direction.

Article 55
(Modifié à compter du 1er janvier 2008 par l’article 13 de la loi de finances
n° 38-07 pour l’année budgétaire 2008 promulguée par le dahir n° 1-07-211
du 27 décembre 2007 ; B.O. n° 5591 bis du 31 décembre 2007).

Tout contrôleur ou comptable public ainsi que tout fonctionnaire


ou agent placé sous ses ordres ou agissant pour son compte,
sont passibles des sanctions prévues au présent chapitre, s’ils
n’exercent pas les contrôles qu’ils sont tenus d’effectuer, en
vertu des lois et règlements en vigueur, sur les actes
d’engagement des dépenses.

34
Code des Juridictions Financières

Tout contrôleur financier ainsi que tout fonctionnaire ou agent


placé sous ses ordres ou agissant pour son compte, sont
passibles des sanctions prévues au présent chapitre, s’ils
n’exercent pas les contrôles qu’ils sont tenus, en vertu de la
législation et de la réglementation en vigueur, d’effectuer sur les
actes relatifs aux dépenses et sur les actes relatifs aux recettes
lorsque lesdits actes relèvent de leur compétence, pour s’assurer
de :
- la conformité du marché de travaux, de fournitures ou de
services aux règles d’appel à la concurrence applicables à
l’organisme concerné ;
- la régularité des actes relatifs aux acquisitions immobilières,
aux conventions passées avec les tiers et aux octrois de
subventions ;
- la qualité des personnes habilitées en vertu de la
réglementation en vigueur à l’effet de signer les propositions
d’engagement de dépenses.
Toutefois, les dispositions du 3e alinéa de l’article 66 ci-dessous,
ne sont pas applicables aux contrôleurs ou aux comptables
publics au titre du contrôle d’engagement de dépenses, ainsi
qu’aux contrôleurs financiers.

Article 56
(Modifié à compter du 1er janvier 2008 par l’article 13 de la loi de finances
n° 38-07 pour l’année budgétaire 2008 promulguée par le dahir n° 1-07-211
du 27 décembre 2007 ; B.O. n° 5591 bis du 31 décembre 2007).

Tout comptable public ainsi que tout fonctionnaire ou agent


placé sous ses ordres ou agissant pour son compte, sont
passibles des sanctions prévues au présent chapitre si, dans
l’exercice de leurs fonctions, ils n’assurent pas les contrôles des
dépenses qu’ils sont tenus d’exercer en vertu des lois et
règlements en vigueur.

35
Code des Juridictions Financières

Ils encourent en outre, les mêmes sanctions :


- S’ils n’ont pas exercé le contrôle de la régularité de la
perception et de l’imputation des recettes assignées à leur
caisse ;
- S’ils ont dissimulé des pièces, ou produit à la cour des pièces
falsifiées ou inexactes ;
- S’ils ont procuré à eux-mêmes ou à autrui un avantage
injustifié en espèces ou en nature.
Toutefois, le comptable public mis en débet en application des
dispositions des articles 37 à 40 ci-dessus, ne peut pour les
mêmes motifs, être poursuivi en matière de discipline
budgétaire et financière. En outre, les dispositions du 3e alinéa
de l’article 66 ci-dessous ne sont pas applicables au comptable
public.

Section III
Procédure

Article 57
La cour est saisie par le procureur général du Roi agissant, soit
de sa propre initiative, soit à la demande du premier président
ou d’une formation de la cour.
Ont également qualité pour saisir la cour par l’intermédiaire du
procureur général du Roi, sur la base de rapports de contrôle ou
d’inspection, appuyés des pièces justificatives :
- le Chef du gouvernement ;
- le président de la Chambre des représentants ;
- le président de la Chambre des conseillers ;

36
Code des Juridictions Financières

- le ministre chargé des finances ;


- les ministres pour les faits relevés à la charge des
fonctionnaires et agents placés sous leur autorité et pour les
faits relevés à la charge des responsables et agents des
organismes placés sous leur tutelle.

Article 58
Sur la base des documents qu’il reçoit et des informations et
autres documents qu’il peut demander aux autorités
compétentes, le procureur général du Roi peut décider :
- soit la poursuite, et dans ce cas, il sollicite du premier
président la désignation d’un conseiller rapporteur chargé de
l’instruction ; il avise les personnes concernées selon les
modalités prévues aux articles 37 à 39 du code de procédure
civile, qu’elles sont l’objet de poursuites devant la cour et
qu’elles sont autorisées à se faire assister par un avocat agréé
près la cour de cassation. Le procureur général du Roi informe
également de cette poursuite le ministre ou l’autorité dont
dépend ou dépendait le fonctionnaire ou l’agent mis en
cause, le ministre chargé des finances et, le cas échéant, le
ministre de tutelle ;
- soit le classement de l’affaire s’il lui apparaît qu’il n’y a pas
lieu d’engager des poursuites ; il prend à cet effet une
décision motivée qui est communiquée à la partie qui lui a
soumis l’affaire.
Le procureur général du Roi peut revenir sur la décision de
classement si, à travers les pièces et informations
complémentaires qu’il reçoit, il lui apparaît qu’il y a des
présomptions sur l’existence de l’une des infractions
mentionnées aux articles 54 à 56 ci-dessous.

37
Code des Juridictions Financières

Article 59
En cas de poursuite, le conseiller rapporteur chargé de
l’instruction est habilité à procéder à toutes enquêtes et
investigations auprès de tous les organismes publics ou privés,
se faire communiquer tous documents, et entendre toutes les
personnes dont la responsabilité paraîtrait engagée, ou tous
témoins après qu’ils aient prêté serment selon les formes et
conditions prévues par le code de procédure pénale.
Les séances d’audition sont consignées dans des procès-verbaux
rédigés par le greffier. Si, au cours de l’instruction, l’intéressé et
les témoins ne répondent pas aux demandes formulées par le
conseiller rapporteur, ce dernier soumet un rapport au premier
président en vue de statuer sur l’affaire conformément aux
dispositions de l’article 69 ci-dessous.
L’instruction est secrète, le procureur général du Roi en suit le
déroulement dont il est tenu informé par le conseiller
rapporteur.

Article 60
Lorsque l’instruction est terminée, le conseiller rapporteur
communique le dossier, accompagné du rapport d’instruction,
au procureur général du Roi, qui dépose ses réquisitions dans un
délai de 15 jours à compter de la date de réception du dossier.

Article 61
La personne concernée est informée selon les mêmes modalités
prévues par l’article 58 ci-dessus, qu’elle peut dans le délai de
quinze (15 jours) à compter de celui de la réception de cette
notification, prendre connaissance sur place, au greffe de la
cour, soit par elle-même, soit par l’intermédiaire de son avocat,
du dossier la concernant. Elle peut également obtenir, à ses frais,
copies des pièces de son dossier.

38
Code des Juridictions Financières

La date de la prise de connaissance du dossier fait l’objet d’une


mention au greffe.
Le dossier doit être complet et comporter notamment les
réquisitions du ministère public.
Dans le délai de trente (30) jours suivant la date de cette prise
de connaissance, la personne concernée peut produire un
mémoire écrit, soit par elle-même soit par son avocat.
Ce mémoire est communiqué au procureur général du Roi.

Article 62
La personne concernée peut personnellement ou par
l’intermédiaire de son avocat solliciter la citation de témoins de
son choix et ce, dans le délai mentionné à l’article 61 ci-dessus.

Article 63
Lorsque le premier président estime, après l’examen du dossier,
que l’affaire est en état d’être jugée, il ordonne qu’elle soit
portée au rôle des audiences de la chambre compétente en
matière de discipline budgétaire et financière.
La personne est convoquée quinze (15) jours au moins avant la
date de l’audience.

Article 64
Le président de la formation en matière de discipline budgétaire
et financière assure la direction des débats et la police de
l’audience.
Il peut prendre toute décision ou ordonner toute mesure qu’il
estime utiles.
Au début de l’audience, le conseiller rapporteur qui a instruit
l’affaire donne une lecture résumée de son rapport. La personne

39
Code des Juridictions Financières

concernée, soit par elle-même, soit par son avocat, est appelée
à présenter ses explications et justifications.
Le président peut autoriser les témoins acceptés qui en auront
fait la demande, appuyée de toutes justifications qu’il estime
suffisantes, à ne pas comparaître personnellement à l’audience
et à déposer par écrit. Dans ce cas, lecture est donnée par le
greffier des dépositions écrites des témoins autorisés.
Le procureur général du Roi présente ses conclusions.
Des questions peuvent être posées par le président ou, avec son
autorisation, par les membres de la formation, à la personne
concernée ou à son avocat.
Le procureur général du Roi peut faire entendre les personnes
dont le témoignage lui paraît nécessaire.
Tous les témoins dont l’audition est décidée, ne peuvent être
entendus que sous la foi du serment, et dans les formes et
conditions prévues par le code de procédure pénale.
La personne concernée ou son avocat a la parole le dernier.
La formation délibère ; le conseiller rapporteur participe au
délibéré avec voix délibérative. L’arrêt est rendu à la majorité
des voix. En cas de partage égal des voix, celle du président est
prépondérante.

Article 65
La cour rend son arrêt dans un délai maximum de 2 mois à
compter de la date de la mise en délibéré de l’affaire, lors d’une
audience à laquelle est convoqué l’intéressé ou son représentant
; cet arrêt est notifié dans les 2 mois suivant son prononcé, à la
personne concernée, au ministre chargé des finances, au
ministre intéressé, au procureur général du Roi, à la partie qui a

40
Code des Juridictions Financières

saisi la cour et aux représentants légaux des organismes


concernés.

Section IV
Sanctions

Article 66
La cour prononce à l’encontre des personnes ayant commis l’une
ou plusieurs des infractions visées aux articles 54, 55 et 56 ci-
dessus, une amende dont le montant calculé selon la gravité et
le caractère répétitif de l’infraction, ne peut être inférieur à mille
(1.000) dirhams par infraction, sans toutefois que le montant de
l’amende par infraction ne puisse dépasser la rémunération
nette annuelle que la personne concernée a perçue à la date de
l’infraction.
Toutefois, le montant cumulé des amendes précitées ne peut
dépasser quatre (4) fois le montant annuel de ladite
rémunération.
Si la cour établit que les infractions commises ont causé une
perte à l’un des organismes soumis à son contrôle, elle ordonne
à l’intéressé le remboursement à cet organisme des sommes
correspondantes, en principal et intérêts. Les intérêts sont
calculés selon le taux légal, à compter de la date de l’infraction.
Si elle relève des faits de nature à justifier une action disciplinaire
ou pénale, il est fait application des dispositions de l’article 111
ci-après.

Article 67
Si l’auteur des infractions visées aux articles 54, 55 et 56 ci-
dessus bénéficie d’une rémunération autre que publique,

41
Code des Juridictions Financières

l’amende dont il est passible est calculée en fonction de sa


rémunération nette annuelle dans les conditions fixées à l’article
précédent.
S’il n’est pas salarié, l’amende peut atteindre l’équivalent de la
rémunération nette annuelle correspondant à celle d’un
administrateur de l’administration centrale à l’échelon le plus
élevé de l’échelle de rémunération n° 11.

Article 68
Lorsque plusieurs personnes sont impliquées dans une même
affaire, la formation peut se prononcer par un seul arrêt.

Article 69
La personne concernée et les témoins qui ne répondent pas dans
le délai imparti par la cour aux demandes de communication de
pièces et documents ou aux convocations qui leur sont
adressées par la cour, ou refusent de prêter serment ou de
témoigner, peuvent être condamnés par ordonnance du premier
président à une amende de cinq cents (500) à deux mille (2.000)
dirhams.

42
Code des Juridictions Financières

Section V
Voies de recours
Appel des arrêts rendus par la cour en matière de
discipline budgétaire et financière

Article 70
Les arrêts de la cour en matière de discipline budgétaire et
financière peuvent faire l’objet d’un recours en appel devant la
formation inter-chambres.
L’appel a un effet suspensif, sauf si l’exécution provisoire de
l’arrêt est décidée par la cour.

Article 71
L’appel est ouvert à la personne concernée, au ministre chargé
des finances, au ministre intéressé, au procureur général du Roi
et aux représentants légaux des organismes concernés.
La demande en appel est déposée au greffe de la cour dans les
30 jours suivant la date de la notification de l’arrêt.
Dès l’enregistrement de la requête en appel, le procureur
général du Roi en est avisé.
A la réquisition du procureur général du Roi, le premier président
désigne un conseiller rapporteur chargé de l’instruction autre
que celui qui a instruit l’affaire en premier ressort.
A la demande du conseiller rapporteur, la requête en appel est
notifiée aux autres parties intéressées, lesquelles peuvent
déposer au greffe de la cour, dans les trente (30) jours suivant la
date de cette notification, leur mémoire en réponse avec, le cas
échéant, toutes pièces destinées à son appui ; la suite de la

43
Code des Juridictions Financières

procédure d’instruction et de jugement se déroule


conformément aux dispositions des articles 59 à 65 ci-dessus.
La formation se prononce en premier lieu sur la recevabilité de
la demande en appel sur la forme ; si elle juge l’appel recevable,
elle statue sur le fond.

Appel des jugements rendus par les cours régionales


en matière de discipline budgétaire et financière

Article 72
Les jugements des cours régionales en matière de discipline
budgétaire et financière peuvent faire l’objet d’un recours en
appel devant la chambre compétente de la cour.
Dès réception du dossier de recours transmis par le procureur du
Roi près la cour régionale, le procureur général du Roi requiert
du premier président la désignation d’un conseiller rapporteur
chargé de l’instruction.
A la demande du conseiller rapporteur, la requête en appel est
notifiée aux autres parties concernées, lesquelles peuvent
déposer au greffe de la cour, dans les trente (30) jours suivant la
date de cette notification, leur mémoire en réponse avec, le cas
échéant, toutes pièces destinées à son appui ; la suite de la
procédure d’instruction et de jugement se déroule
conformément, aux dispositions des articles 59 à 65 de la
présente loi.
La formation se prononce en premier lieu sur la recevabilité de
la demande en appel ; si elle juge que la demande en appel est
recevable, elle statue sur le fond.

44
Code des Juridictions Financières

Pourvoi en cassation

Article 73
La personne concernée peut se pourvoir en cassation devant la
cour de cassation contre les arrêts définitifs rendus en appel par
la cour, dans les formes et conditions prévues à l’article 49 ci-
dessus.
Le même pourvoi est ouvert au ministre chargé des finances, au
ministre intéressé, au procureur général du Roi et aux
représentants légaux des organismes publics concernés.

Recours en révision

Article 74
En cas de découverte d’un fait nouveau et à l’expiration du délai
prévu pour le pourvoi en cassation, la personne concernée peut
demander à la cour de réviser l’arrêt rendu.
Le même recours en révision est ouvert au procureur général du
Roi de sa propre initiative ou à la demande du ministre chargé
des finances ou du ministre intéressé ou des représentants
légaux des organismes publics concernés.
Le délai de présentation de la demande en révision est fixé à dix
(10) ans à compter de la date de notification de l’arrêt de la cour.
Lorsque le recours n’est pas présenté dans l’intérêt de la
personne concernée, ce délai est ramené à 4 ans.
La demande en révision est déposée au greffe ; elle doit
comporter l’exposé des faits et moyens invoqués par le
requérant et être accompagnée d’une copie de l’arrêt objet de
la demande en révision ainsi que des justifications servant de
base à la requête.

45
Code des Juridictions Financières

La suite de la procédure se déroule conformément aux


dispositions des articles 59 à 65 ci-dessus.

Chapitre III
Contrôle de la gestion et de l’emploi des fonds
Section I
Contrôle de la gestion

Article 75
La cour contrôle la gestion des organismes énumérés à l’article
76 ci-dessous, afin d’en apprécier la qualité et de formuler,
éventuellement, des suggestions sur les moyens susceptibles
d’en améliorer les méthodes et d’en accroître l’efficacité et le
rendement.
Le contrôle de la cour porte sur tous les aspects de la gestion. A
cet effet, la cour apprécie la réalisation des objectifs assignés, les
résultats obtenus ainsi que le coût et les conditions d’acquisition
et d’utilisation des moyens mis en œuvre.
Le contrôle de la cour porte également sur la régularité et la
sincérité des opérations réalisées ainsi que sur la réalité des
prestations fournies, des fournitures livrées et des travaux
effectués.
La cour s’assure que les systèmes et procédures mis en place
dans les organismes soumis à son contrôle garantissent la
gestion optimale de leurs ressources et de leurs emplois, la
protection de leur patrimoine et l’enregistrement de toutes les
opérations réalisées.
Elle peut effectuer des missions d’évaluation des projets publics
afin d’établir sur la base des réalisations, dans quelle mesure les

46
Code des Juridictions Financières

objectifs assignés à chaque projet ont été atteints, au regard des


moyens mis en œuvre.

Article 76
Le contrôle de la cour s’exerce sur :
1. les services de l’Etat ;
2. les établissements publics ;
3. les entreprises concessionnaires ou gérantes d’un service
public, autre que celles qui sont soumises au contrôle des
cours régionales ;
4. les sociétés et entreprises dans lesquelles l’Etat ou des
établissements publics possèdent, séparément ou
conjointement, directement ou indirectement, une
participation majoritaire au capital ou un pouvoir
prépondérant de décision ;
5. les sociétés et entreprises dans lesquelles l’Etat ou des
établissements publics possèdent conjointement avec des
collectivités territoriales, une participation majoritaire au
capital ou un pouvoir prépondérant de décision ;
6. les organismes de prévoyance sociale, quelle que soit leur
forme, qui reçoivent de l’un des organismes cités aux
paragraphes ci-dessus des concours financiers sous forme de
cotisations patronales ou de subventions.
Pour les organismes visés aux paragraphes 2, 3, 4, 5 et 6, les
comptes et autres documents comptables sont produits
annuellement à la cour dans les formes prévues par la
réglementation en vigueur.
La cour reçoit en outre, les procès-verbaux des organes
délibérants de ces organismes, accompagnés de copies des

47
Code des Juridictions Financières

rapports des commissaires aux comptes et des contrôleurs


internes et externes.

Article 77
Les responsables des services et des organismes vérifiés sont
tenus de communiquer aux magistrats de la cour, sur leur
demande, tous documents et de fournir tous renseignements,
relatifs à la gestion des services soumis au contrôle de la cour.

Article 78
En cas de retard dans la production des documents comptables,
le premier président peut par ordonnance, prononcer à
l’encontre des personnes responsables, une amende dont le
montant peut atteindre au maximum mille (1.000) dirhams. Il
peut en plus prononcer une astreinte dont le maximum est de
cinq cents (500) dirhams par mois de retard.

Article 79
Au vu du programme des travaux de la cour prévu à l’article 8 ci-
dessus, le président de la chambre désigne les conseillers qui
procèdent au contrôle de la gestion des organismes inscrits audit
programme.
Les conseillers sont habilités à se faire communiquer tous
documents ou pièces justificatives susceptibles de les renseigner
sur la gestion de ces organismes et à procéder à l’audition des
personnes dont ils estiment le témoignage nécessaire ; dans le
cas où les personnes concernées ne répondent pas aux
demandes formulées par les conseillers, il en est fait rapport au
premier président qui statue sur l’affaire, conformément aux
dispositions de l’article 69 ci-dessus.

48
Code des Juridictions Financières

Article 80
Les observations relevées par les conseillers, sont portées à la
connaissance des responsables des organismes concernés qui
peuvent formuler, le cas échéant, leurs réponses dans un délai
de deux mois.

Article 81
A l’expiration du délai prévu à l’article précédent, les conseillers
établissent des rapports qu’ils transmettent au président de la
chambre.

Article 82
Les rapports visés aux articles 32 (troisième alinéa) et 81 ci-
dessus sont soumis à la délibération de la chambre.
Pour délibérer en matière de contrôle de la gestion, la chambre
doit être composée de 5 membres dont le président et le
conseiller qui a procédé au contrôle.
Pour chaque dossier, le conseiller présente son rapport devant
la chambre.
La chambre peut entendre tout responsable, agent ou
contrôleur de l’organisme concerné ; ces responsables ou agents
sont déliés de l’obligation du secret professionnel, sous réserve
des dispositions de l’article 110 ci-dessous, et s’ils ne répondent
pas aux convocations de la cour, le président de la chambre
sollicite du premier président de se prononcer sur l’affaire
conformément aux dispositions de l’article 69 ci-dessus.
La chambre peut ordonner des investigations complémentaires.
Elle décide des observations qui peuvent faire l’objet de lettres
du président de la chambre aux responsables des organismes
concernés.

49
Code des Juridictions Financières

Les destinataires de ces lettres sont tenus d’y répondre dans un


délai fixé par le président de la chambre et qui ne peut être
inférieur à un mois.
Les décisions de la chambre sont prises à la majorité des voix.

Article 83
Sur la base des délibérations de la chambre et s’il y a lieu, des
résultats des investigations complémentaires et des réponses
des responsables des organismes concernés, le conseiller
rapporteur prépare un projet de rapport particulier.

Article 84
Le projet de rapport particulier est soumis à la délibération de la
chambre.
Si la chambre relève l’une des infractions prévues aux articles 54,
55 et 56 ci-dessus, elle en saisit le procureur général du Roi
conformément aux dispositions de l’article 57 de la présente loi.
Si des éléments constitutifs d’une gestion de fait au sens de
l’article 41 ci-dessus sont relevés, la chambre compétente
demande au conseiller de préparer un rapport à ce sujet qu’il
transmet au procureur général du Roi, conformément aux
dispositions de l’article 42 ci-dessus.
Si les faits relevés sont de nature à justifier une sanction pénale
ou disciplinaire, il est fait application des dispositions de l’article
111 ci-dessous.

Article 85
Les rapports particuliers délibérés en chambre, sont adressés par
le premier président au Chef du gouvernement, au ministre
chargé des finances et au ministre de tutelle, lesquels peuvent
formuler leurs observations et exprimer leurs avis dans un délai

50
Code des Juridictions Financières

fixé par le premier président et qui ne peut être inférieur à un


mois.
Ces rapports, accompagnés des avis et commentaires reçus, sont
ensuite transmis au comité des programmes et des rapports en
vue de leur insertion, le cas échéant, aux rapports cités aux
articles 93 et 100 de la présente loi.

Section II
Contrôle de l’emploi des fonds publics

Article 86
La cour contrôle l’emploi des fonds publics reçus par les
entreprises, autres que celles citées à l’article 76 ci-dessus, ou
par les associations, ou tous autres organismes bénéficiant d’une
participation au capital ou d’un concours, quelle que soit sa
forme de la part de l’Etat, d’un établissement public ou de l’un
des autres organismes soumis au contrôle de la cour, sous
réserve des dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I
1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d’association,
tel qu’il a été modifié et complété.
Ce contrôle vise à s’assurer que l’emploi des fonds publics reçus
est conforme aux objectifs visés par la participation ou le
concours.

Article 87
Les organismes visés à l’article précédent sont tenus de produire
à la cour les comptes d’emploi des fonds et autres concours
publics reçus selon les formes et dans les conditions prévues par
la législation et la réglementation en vigueur.

51
Code des Juridictions Financières

Article 88
Le président de la chambre désigne les conseillers qui procèdent
au contrôle de l’emploi des fonds publics reçus par les
organismes inscrits au programme des travaux de la chambre.
Les procédures de contrôle, de communication des observations
et d’établissement des rapports se déroulent conformément aux
dispositions des articles 80 à 85 ci-dessus.

Section III
Le contrôle de l’emploi des fonds collectés par appel
à la générosité publique

Article 89
A la requête du Chef du gouvernement, le contrôle de la cour
peut porter sur les comptes relatifs à l’emploi des ressources
collectées par les associations qui font appel à la générosité
publique.
Ce contrôle vise à s’assurer que l’emploi des ressources
collectées est conforme aux objectifs visés par l’appel à la
générosité publique.

Article 90
Les associations objet de la demande de contrôle visée à l’article
précédent, sont tenues de produire à la cour, les comptes relatifs
à l’emploi des ressources collectées, dans les formes et selon les
conditions prévues par la législation et la réglementation en
vigueur.

52
Code des Juridictions Financières

Article 91
Le premier président charge l’une des chambres de la cour de
procéder au contrôle de l’emploi des ressources collectées par
l’association concernée. A cet effet, le président de la chambre
désigne un conseiller qui procède au contrôle demandé.
Les procédures de contrôle, de communication des observations
et d’établissement des rapports se déroulent conformément aux
dispositions des articles 80 à 85 ci-dessus.

Chapitre IV
Assistance au parlement, aux instances judiciaires et
au gouvernement
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée par
le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Article 92
(Abrogé et remplacé par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437
promulguée par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Conformément au premier alinéa de l’article 148 de la


Constitution, la Cour assiste le parlement dans les domaines de
contrôle des finances publiques. Elle répond aux questions et
consultations en rapport avec les fonctions de législation, de
contrôle et d’évaluation, exercées par le parlement et relatives
aux finances publiques.
Dans ce cadre, la cour peut inscrire dans son programme annuel,
à la demande de l’une des chambres du parlement, des missions
d’évaluation de l’exécution de projets, et de programmes publics
ou de contrôle de la gestion de l’un des organismes soumis à son
contrôle.

53
Code des Juridictions Financières

Conformément aux dispositions de l’article 66 de la loi organique


n° 130-13 relative à la loi de finances promulguée par le dahir n°
1-15-62 du 14 chaabane 1436 (2 juin 2015), la Cour communique
au parlement le rapport sur l’exécution de la loi de finances et la
déclaration générale de conformité entre les comptes
individuels des comptables et le compte général du Royaume, et
en transmet une copie au Chef du gouvernement.
La Cour répond aux demandes de précision que lui soumet le
président de la Chambre des représentants ou le président de la
Chambre des conseillers à l’occasion de l’examen du rapport sur
l’exécution de la loi de finances et de la déclaration générale de
conformité, établis par la cour.

Article 93
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée par
le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Le rapport devant accompagner le projet de loi de règlement de


la loi des finances en vertu de l’article 66 de la loi organique
précitée n° 130-13 relative à la loi de finances, doit comprendre
notamment :
1) les résultats de l’exécution des lois de finances ;
2) les observations suscitées par la comparaison des prévisions
et des réalisations ;
3) les incidences des opérations budgétaires et des opérations
de trésorerie sur la situation financière de l’Etat ;
4) les actes modificatifs des dotations budgétaires et leur
conformité aux dispositions de la loi organique relative à la loi
de finances ;
5) la comparaison entre les crédits définitifs après modification
et les opérations effectivement exécutées.

54
Code des Juridictions Financières

Article 94
La déclaration générale de conformité devant accompagner le
rapport visé à l’article précédent, permet de rapprocher les
résultats des comptes individuels produits à la cour par les
comptables publics de ceux du compte général du Royaume
établi et communiqué à la cour par le ministre chargé des
finances.

Article 95
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée par
le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Pour l’élaboration du rapport sur l’exécution de la loi de


finances, le ministre chargé des finances transmet à la cour, au
plus tard 6 mois avant l’expiration du délai prévu à l’article 66 de
la loi organique précitée n° 130-13 relative à la loi de finances,
au plus tard, les informations et documents susceptibles de lui
permettre d’analyser les conditions d’exécution de la loi de
finances, notamment :
- la situation des crédits définitifs découlant de la loi de
finances de l’année et des lois rectificatives, par titre,
chapitre, article et paragraphe ;
- la situation des prélèvements opérés sur le chapitre des
dépenses imprévues ;
- la situation des virements de crédits ;
- la situation des engagements de dépenses ;
- la situation des recettes ordonnancées ;
- le développement des recettes du budget général, des
services de l’Etat gérés de manière autonome, des comptes
spéciaux du Trésor et des budgets annexes ;

55
Code des Juridictions Financières

- la situation des crédits et des émissions du budget général,


des services de l’Etat gérés de manière autonome et des
comptes spéciaux du Trésor et des budgets annexes ;
- la situation relative à la gestion de la dette publique ;
- les états de synthèse et les situations de gestion prévus par la
réglementation en vigueur.
En outre, la cour peut faire effectuer sur place toutes les
investigations qu’elle estime nécessaires à l’analyse des
conditions d’exécution des budgets des départements
ministériels et autres organismes bénéficiant de crédits inscrits
au budget de l’Etat.

Article 95 bis
(Institué par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée
par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Conformément au 2ème alinéa de l’article 148 de la


Constitution, la Cour assiste les instances judiciaires notamment
dans l’instruction des affaires en rapport avec les finances
publiques.
Le procureur du Roi près la Cour supervise en coordination avec
le Procureur du Roi près la Cour de Cassation, les échanges de
jugements et de documents relatifs aux dossiers en cours devant
les juridictions du Royaume.

Article 96
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée par
le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Dans le cadre de l’assistance qu’elle prête au gouvernement


conformément à l’article 148 de la Constitution, la Cour peut
inscrire à ses programmes, à la requête du Chef du
gouvernement, des missions d’évaluation de programmes, à la

56
Code des Juridictions Financières

requête du chef de gouvernement, des missions d’évaluation de


programmes et de projets publics ou de contrôle de la gestion
de l’un des organismes soumis à son contrôle.

Chapitre IV bis
Déclarations obligatoires de patrimoine
(Ajouté par la loi n° 52-06 promulguée par le dahir n° 1-07-199 du 30
novembre 2007 - 19 kaada 1428 ; B.O. n° 5680 du 6 novembre 2008).

Article 96 bis
1 -Dès réception de la déclaration prévue par la législation en
vigueur relative aux déclarations obligatoires de patrimoine, le
greffier de la Cour des comptes vérifie la qualité du déclarant sur
la base de la liste des assujettis, délivre au déposant un récépissé
daté et avise le premier président de la cour des comptes et le
procureur général du Roi près ladite cour du dépôt de la
déclaration.
2 - Le premier président de la Cour désigne un conseiller
rapporteur chargé de vérifier le contenu de la déclaration et de
veiller à l’application des dispositions législatives concernant son
renouvellement.
3 - Le conseiller rapporteur communique au premier président
et au procureur général du Roi ses observations contenues dans
le rapport sur la forme et le contenu de la déclaration.
4 - Au vu du rapport prévu au paragraphe 3 ci-dessus, le premier
président, après avis du procureur général du Roi, peut décider
de mettre en demeure le déclarant de compléter sa déclaration
ou de présenter au conseiller rapporteur toutes explications ou
précisions jugées utiles pour répondre aux observations
formulées. Il lui fixe un délai de soixante jours, à compter de la

57
Code des Juridictions Financières

date de la réception de la mise en demeure, en vue de


régulariser sa situation.
Le premier président demande également à l’assujetti défaillant
de régulariser sa situation. A cet effet, il lui fixe un délai de
soixante jours à compter de la date de la réception de la
demande.
5 - Il est fait rapport au premier président et au procureur
général du Roi des diligences effectuées et des observations
qu’elles appellent.
6 - Lorsque les diligences du conseiller rapporteur énumérées
aux paragraphes 3 et 4 qui précèdent font apparaître des
incohérences manifestes et injustifiées entre l’évolution du
patrimoine de l’intéressé, ses revenus et ses activités déclarées,
le premier président peut décider d’autoriser le conseiller
rapporteur à enquêter sur les éventuelles inexactitudes ou
omissions contenues dans la déclaration de patrimoine de
l’intéressé et, à cette fin, se faire communiquer tous documents
ou pièces justificatives de nature à le renseigner sur les éléments
des déclarations de l’intéressé et procéder à l’audition des
personnes dont il estime le témoignage nécessaire, sans que ces
dernières ne puissent lui opposer un éventuel secret
professionnel.
Toutefois, toute demande d’information auprès de la direction
des impôts doit être faite sur ordonnance du premier président
de la Cour des comptes.
7 - Le conseiller rapporteur peut également, sur ordonnance du
premier président de la Cour, requérir des établissements
bancaires et établissements de crédit aux fins de lui fournir tous
renseignements sur l’état des comptes de dépôt ou des valeurs
dont le déclarant, son conjoint ou ses ascendants ou
descendants sont détenteurs. Il peut aux mêmes fins requérir du
conservateur général de la propriété foncière un inventaire des

58
Code des Juridictions Financières

biens immeubles immatriculés ou en cours d’immatriculation au


nom du déclarant, de son conjoint ou de ses ascendants ou
descendants. Dans l’exercice de ces missions, il ne peut lui être
opposé un éventuel secret professionnel.
8 - Le conseiller rapporteur peut saisir le procureur général du
Roi afin que soit mis à sa disposition l’ensemble des pièces ou
documents dont la Cour est saisie à l’occasion de l’exercice des
compétences qui lui sont dévolues par les chapitres I, II et III du
présent titre et qui ont un rapport avec le déclarant.
9 - Lorsqu’il apparaît, au vu des procédures prévues par les
paragraphes ci-dessus, des présomptions graves et
concordantes de commission d’une infraction par le déclarant,
son conjoint, ses ascendants ou descendants, le procureur
général du Roi, à la demande du premier président, saisit
l’autorité judiciaire compétente après en avoir informé les
intéressés.
L’autorité judiciaire compétente informe le président de la Cour
des comptes de toute décision judiciaire rendue par elle à
l’encontre des personnes assujetties à la déclaration obligatoire
du patrimoine.

Chapitre V
Inspection des cours régionales des comptes

Article 97
L’inspection des cours régionales est destinée notamment, à
apprécier leur fonctionnement ainsi que celui des services qui en
dépendent, les méthodes utilisées et la manière de servir des
magistrats, du personnel administratif et du greffe.

59
Code des Juridictions Financières

A cet effet, le premier président désigne par ordonnance,


chaque fois que c’est nécessaire, un ou plusieurs magistrats,
pour procéder à l’inspection des cours régionales ou enquêter
sur des faits déterminés.

Article 98
Les magistrats chargés de l’inspection disposent d’un pouvoir
général d’investigation, de vérification et de contrôle. Ils
peuvent notamment convoquer et entendre les magistrats, les
greffiers et les fonctionnaires des cours régionales et se faire
communiquer tous documents utiles.
Toutefois, lorsque les investigations portent sur un magistrat, les
magistrats chargés de l’inspection doivent être d’un grade égal
ou supérieur à celui du magistrat inspecté.
Les rapports d’inspection qui sont confidentiels, sont transmis
sans délai au premier président appuyés des conclusions de
l’inspection ainsi que des suggestions des magistrats chargés de
cette mission.
Si ces rapports relèvent l’un des faits mentionnés à l’article 225
ci-dessous, le premier président les soumet au conseil de la
magistrature des juridictions financières.

Chapitre VI
Rapport annuel

Article 99
Le comité des programmes et des rapports prépare les
observations destinées à être insérées au rapport annuel. Les
projets d’insertion sont communiqués par le premier président,
aux autorités gouvernementales et aux responsables des

60
Code des Juridictions Financières

institutions et des organismes publics concernés qui sont tenus


dans les 30 jours, d’adresser à la cour leurs réponses,
accompagnées éventuellement de toutes justifications utiles.
Ces réponses sont jointes audit rapport.
Le rapport annuel est délibéré en chambre du conseil.

Article 100
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée par
le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Dans son rapport annuel, la cour rend compte de l’ensemble de


ses activités, fait la synthèse des observations qu’elle a relevées,
de ses propositions d’amélioration de la gestion des finances
publiques et de celle des services et organismes publics ayant
fait l’objet de contrôle, reprend les commentaires des autorités
gouvernementales et des responsables des institutions et
organismes concernés et donne un résumé du rapport de la cour
sur l’exécution de la loi de finances.
Le rapport annuel de la Cour est présenté à Sa Majesté le Roi par
le Premier président avant la fin de l’année budgétaire qui suit
celle à laquelle il se rapporte et transmis au Chef du
gouvernement et aux présidents des deux chambres du
Parlement ; il est publié au « Bulletin officiel ».

61
Code des Juridictions Financières

Titre III
Dispositions Générales

Article 101
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée
par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Les arrêts de la Cour sont rendus au nom de Sa Majesté le Roi et


en vertu de la loi, ils sont revêtus, le cas échéant, de la formule
exécutoire.

Article 102
Les arrêts et actes de la cour en toutes matières sont notifiés aux
parties concernées, par le greffe, dans les formes prévues aux
articles 37 à 39 du code de procédure civile.
Ces notifications sont effectuées en franchise postale.
Les arrêts et actes de la cour sont dispensés de la formalité du
timbre et de l’enregistrement. Les ampliations ou expéditions
délivrées par la cour sont dispensées du droit du timbre.

Article 103
Quiconque, par sa conduite ou ses propos, méconnaît le respect
dû à la cour, au cours de l’une de ses séances, peut être
condamné par décision du président de la séance, à une amende
de deux cents (200) à deux mille (2.000) dirhams. La décision est
sans recours. Un procès-verbal de séance est dressé.
Lorsqu’il s’agit d’un avocat, une copie de ce procès-verbal est
adressée au bâtonnier de l’ordre concerné.

62
Code des Juridictions Financières

Article 104
En toutes matières et sans préjudice des dispositions du 2e
alinéa de l’article 111 ci-après, quiconque fait obstacle, de
quelque façon que ce soit à l’exercice des compétences dévolues
par la loi à la cour et à ses magistrats, est puni d’une amende de
cinq mille (5.000) dirhams à dix mille (10.000) dirhams. Cette
amende est prononcée en dernier ressort, sur réquisition du
procureur général du Roi, par la formation de jugement
constituée à cet effet par le premier président.

Article 105
Le premier président peut requérir l’assistance des forces de
police et de sécurité pour assurer la protection de la cour et des
magistrats dans l’exercice de leurs fonctions et la sauvegarde des
bâtiments et des archives.

Article 106
Les juridictions financières disposent de fonctionnaires et
d’agents publics régis par un statut particulier.

Article 107
Les infractions prévues aux articles 54, 55 et 56 ci-dessus se
prescrivent si elles n’ont pas été découvertes par la cour ou par
toute autre autorité compétente dans un délai de cinq (5) ans
révolus, à compter de la date où elles auraient été commises.
La cour vérifie et juge les comptes par arrêt provisoire avant
l’expiration d’un délai de cinq (5) ans à compter de la date de
production du compte à la cour.
Passé ce délai, tout arrêt définitif mettant le comptable public
en débet n’est pas exécutoire, s’il n’est pas précédé d’un arrêt
provisoire prononcé par la cour dans le délai mentionné au 2e

63
Code des Juridictions Financières

alinéa ci-dessus. Ces dispositions s’appliquent également aux


comptes relatifs aux exercices sur lesquels la cour n’aura pas
rendu d’arrêts définitifs avant l’entrée en vigueur de la présente
loi.
Toutefois, les dispositions du présent article ne s’appliquent pas
à la gestion de fait.

Article 108
Les pièces justificatives produites à l’appui des comptes
pourront être détruites, par décision du premier président,
après un délai de dix (10) ans, à compter de la date où l’arrêt les
concernant est devenu définitif.
Toutefois, à l’exception des pièces générales des comptes, le
premier président peut fixer un délai plus court qui ne peut être
inférieur à 5 ans pour la destruction des pièces justificatives
afférentes à certaines catégories de recettes ou de dépenses.

Article 109
Le ministre concerné communique, selon le cas, à la cour ou à la
cour régionale compétente, les rapports établis par les corps
d’inspection ou de contrôle qui relèvent des opérations de
nature à constituer une gestion de fait ou des infractions en
matière de discipline budgétaire ou financière ou comportent
des observations sur la gestion des organismes soumis au
contrôle des juridictions financières. Ces rapports doivent être
appuyés de copies des pièces justificatives relatives aux faits
mentionnés dans ces rapports.

Article 110
La cour est habilitée à entendre sur ordonnance du premier
président tout responsable, agent ou contrôleur des organismes
concernés. Ces responsables et agents sont déliés de l’obligation

64
Code des Juridictions Financières

du secret professionnel à l’égard des magistrats de la cour, à


l’occasion des enquêtes effectuées par ces derniers dans le cadre
des attributions de la cour.
Lorsque ces communications ou auditions portent sur des faits
concernant la défense nationale ou la sécurité interne ou
externe de l’Etat, le premier président en avise le Chef du
gouvernement qui peut opposer ou lever le secret professionnel.
La cour prend, le cas échéant, toutes les dispositions nécessaires
pour garantir le secret de ses investigations et de ses
observations.
La cour peut faire effectuer, sur place et à tout moment qu’elle
estime utile, les vérifications nécessaires à l’accomplissement de
sa mission.

Article 111
(3e et 4e alinéas est modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada
1437 promulguée par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Les poursuites devant la cour ne font pas obstacle à l’exercice de


l’action disciplinaire et de l’action pénale.
Si la cour relève des faits de nature à justifier une sanction
disciplinaire, le procureur général du Roi signale ces faits à
l’autorité ayant pouvoir disciplinaire à l’égard de l’intéressé,
laquelle fait connaître à la cour, dans un délai de six (6) mois, par
une communication motivée, les mesures qu’elle a prises.
S’il s’agit de faits qui paraissent de nature à justifier une sanction
pénale, le procureur général du Roi, de sa propre initiative ou à
la demande du Premier président, saisit le procureur général du
Roi près la cour de cassation pour la prise des mesures qu’il juge
appropriées et en avise l’autorité dont relève l’intéressé.
Le Procureur général du Roi près la Cour de Cassation fait
connaître à la cour, les mesures qu’il a prises.

65
Code des Juridictions Financières

Article 112
Le budget des juridictions financières est inscrit au budget
général de l’Etat.
Pour l’exécution de ce budget qui n’est pas soumis à un contrôle
a priori, un comptable public est détaché auprès de la cour par
arrêté du ministre chargé des finances pour exercer les autres
attributions dévolues aux comptables publics, conformément à
la législation et à la réglementation en vigueur.

Article 113
(Abrogé et remplacé par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437
promulguée par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Conformément au 4ème alinéa de l’article 148 de la


Constitution, la Cour publie l’ensemble de ses travaux y compris
les rapports particuliers et les décisions juridictionnelles.
Le premier président fixe, par décision, les conditions et les
modalités de publication desdits travaux et ce, après avis
conforme de la formation toutes chambres réunies.

Article 114
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée par
le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Toute destruction abusive de pièces justificatives ou de comptes,


entraîne pour son auteur, l’application des sanctions prévues par
le code pénal.
Le procureur général du Roi près la cour en saisit le Procureur
général du Roi près la Cour de Cassation pour la prise des
mesures qu’il juge appropriées, sans préjudice des sanctions
disciplinaires dont peut faire l’objet l’intéressé.

66
Code des Juridictions Financières

La cour est informée par le Procureur général du Roi près la Cour


de Cassation et par l’autorité qui a le pouvoir disciplinaire à
l’égard de l’intéressé, des mesures qu’ils ont prises.

Article 115
Les dispositions du présent livre entrent en vigueur à compter de
l’année budgétaire qui suit celle de sa publication au " Bulletin
officiel ".
Est abrogée la loi n° 12-79 relative à la cour des comptes à
compter de la date d’entrée en vigueur du présent livre, sous
réserve des dispositions de l’article 164 ci-après.
Toutefois, les opérations financières et comptables qui
concernent les exercices antérieurs à la date d’entrée en vigueur
de la présente loi restent soumises aux dispositions de la loi n°
12-79 relative à la cour des comptes, sous réserve des
dispositions de l’article 107 ci-dessus.

67
Code des Juridictions Financières

Livre II
Les cours régionales des comptes
Titre Premier
Attributions et organisation
Chapitre Premier : Siège et ressort

Article 116
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée par
le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Il est institué une Cour régionale dans chaque région du


Royaume.
Le siège et le ressort des cours régionales sont fixés par décret.

Chapitre II
Attributions

Article 117
(Abrogé et remplacé par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437
promulguée par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Conformément à l’article 149 de la Constitution, les Cours


régionales sont chargées d’assurer le contrôle des comptes et de
la gestion des régions et des autres collectivités territoriales et
de leurs groupements.
Elles sanctionnent, le cas échéant, les manquements aux règles
qui régissent lesdites opérations.

68
Code des Juridictions Financières

Article 118
(Modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437 promulguée par
le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Dans la limite de son ressort, la cour régionale :


1 - juge les comptes et contrôle la gestion des collectivités
territoriales, de leurs groupements et des établissements publics
relevant de la tutelle de ces collectivités et groupements ;
2 - contrôle la gestion des entreprises concessionnaires ou
gérantes d’un service public local et des sociétés et entreprises
dans lesquelles des collectivités territoriales, des groupements,
des établissements publics relevant de la tutelle de ces
collectivités et groupements possèdent, séparément ou
conjointement, directement ou indirectement, une participation
majoritaire au capital ou un pouvoir prépondérant de décision ;
3 - contrôle l’emploi des fonds publics reçus par des entreprises,
autres que celles citées ci-dessus, des associations, ou tous
autres organismes bénéficiant d’une participation au capital ou
d’un concours quelle que soit sa forme de la part d’une
collectivité territoriale, d’un groupement ou de tout autre
organisme soumis au contrôle de la cour régionale ;
4 - exerce une fonction juridictionnelle en matière de discipline
budgétaire et financière à l’égard de tout responsable, tout
fonctionnaire ou agent :
des collectivités territoriales et de leurs groupements ;
des établissements publics relevant de la tutelle de ces
collectivités territoriales et groupements ;
de toutes sociétés ou entreprises dans lesquelles des
collectivités territoriales possèdent séparément ou
conjointement, directement ou indirectement, une

69
Code des Juridictions Financières

participation majoritaire au capital ou un pouvoir


prépondérant de décision ;
5 - concourt au contrôle des actes relatifs à l’exécution des
budgets des collectivités territoriales leurs groupements.

Chapitre III
Organisation
Section I
Composition

Article 119
La cour régionale se compose de magistrats régis par le statut
particulier prévu au livre III de la présente loi et qui sont :
le président de la cour régionale ;
le procureur du Roi ;
les conseillers.
La cour régionale dispose d’un secrétariat général et d’un greffe.

Section II
Le président

Article 120
Le président assure la direction générale de la cour régionale et
l’organisation de ses travaux. Il préside les séances de la cour
régionale et peut également présider les séances des sections de
la cour régionale.

70
Code des Juridictions Financières

Il arrête le programme annuel des travaux de la cour régionale


avec la participation des présidents de sections et en
coordination avec le procureur du Roi, en ce qui concerne les
affaires relevant des attributions juridictionnelles de la cour
régionale ; il répartit les travaux entre les conseillers.
Il exerce ses attributions par décision ou ordonnance.
En cas d’absence ou d’empêchement, le président est suppléé
par l’un des présidents de sections qu’il désigne annuellement à
cet effet ou à défaut, par le plus ancien conseiller de la cour
régionale.

Section III
Le procureur du Roi

Article 121
Le ministère public près la cour régionale est exercé par le
procureur du Roi, désigné parmi les conseillers, selon les
dispositions de l’article 166 de la présente loi.
Le procureur du Roi peut être assisté d’un ou de plusieurs
substituts désignés selon les conditions prévues à l’alinéa
précédent.

Article 122
Le procureur du Roi exerce son ministère par le dépôt de
conclusions et de réquisitions. Il n’exerce son ministère que dans
les matières juridictionnelles dévolues à la cour régionale.
Il reçoit communication des rapports concernant les matières
juridictionnelles dévolues à la cour régionale.

71
Code des Juridictions Financières

Il défère à la cour régionale les opérations de nature à constituer


des gestions de fait.
Il requiert du président, en cas de retard dans la production des
comptes, l’application de l’amende prévue à l’article 29 de la
présente loi.
Il assiste aux séances des formations de la cour régionale et peut
y présenter de nouvelles observations ; il peut s’y faire
représenter par un substitut.
S’il découvre des faits qui relèvent des compétences de la cour
régionale en matière de discipline budgétaire et financière, il en
saisit la cour régionale conformément aux dispositions de
l’article 138 ci-dessous.
Il informe au moyen de rapports le procureur général du Roi près
la cour sur le fonctionnement du ministère public.

Section IV
Le secrétariat général

Article 123
Le secrétaire général de la cour régionale veille à ce que les
comptes soient présentés dans les délais légaux et avise le
procureur du Roi en cas de retard.
Il assiste le président dans la préparation des programmes et
dans la coordination des travaux de la cour régionale ainsi que
dans l’organisation des audiences de ses formations ; il assure,
sous l’autorité du président, le fonctionnement du greffe et des
services administratifs de la cour régionale.
Il est désigné parmi les conseillers conformément aux
dispositions de l’article 166 de la présente loi.

72
Code des Juridictions Financières

En cas d’absence ou d’empêchement du secrétaire général, le


président pourvoit provisoirement à sa suppléance.

Section V
Le greffe

Article 124
Le greffe enregistre les comptes et les autres documents
comptables produits à la cour régionale et en assure la
distribution selon le programme des travaux de la cour régionale
visé à l’article 120 ci-dessus. Le greffe procède ensuite à
l’archivage desdits comptes et documents. Il notifie les arrêts et
actes de la cour régionale et certifie les copies et extraits de ses
actes juridictionnels.
Avant leur entrée en fonction, les greffiers doivent prêter,
devant la cour régionale, le serment prévu à l’article 16 du livre
premier de la présente loi.
Un greffier est présent dans chaque formation de la cour
régionale.

Section VI
Les formations de la cour régionale

Article 125
La cour régionale peut être divisée en sections par ordonnance
du premier président soumise au visa des ministres chargés des
finances et de la fonction publique.

73
Code des Juridictions Financières

La cour régionale et ses sections ne peuvent siéger en audience


qu’en présence de 5 magistrats dont le président de la cour
régionale ou le président de section.

Titre II
Compétences et procédures
Chapitre Premier
Vérification et jugement des comptes
Section I
Vérification, instruction et jugement

Article 126
Dans la limite de son ressort, la cour régionale vérifie et juge les
comptes des collectivités territoriales et de leurs groupements,
ainsi que ceux des établissements publics et des entreprises dont
le capital est souscrit exclusivement par des collectivités
territoriales, des groupements et des établissements publics
relevant de la tutelle de ces collectivités et groupements, qui
sont dotés d’un comptable public.
Les comptables publics des collectivités territoriales et de leurs
groupements sont tenus de produire annuellement à la cour
régionale les comptes desdits organismes dans les formes
prévues par la réglementation en vigueur.
Les comptables des autres organismes soumis au contrôle de la
cour régionale sont tenus de produire annuellement à la cour
régionale une situation comptable des opérations de recettes,
de dépenses et de trésorerie exécutées par leurs soins, dans les
formes prévues par la réglementation en vigueur.

74
Code des Juridictions Financières

Article 127
Les comptes sont constitués de pièces générales et de pièces
justificatives.
Pour les opérations des collectivités territoriales et de leurs
groupements, les pièces justificatives des recettes et des
dépenses sont adressées trimestriellement à la cour régionale.
Pour les autres organismes, les pièces justificatives de recettes
et de dépenses peuvent être vérifiées sur place.

Article 128
Les dispositions des articles 27 à 40 du livre premier de la
présente loi relatives à la vérification, à l’instruction et au
jugement des comptes s’appliquent à la cour régionale ; les
attributions de la formation sont exercées par la cour régionale
ou la section, celles du premier président et du président de la
chambre sont exercées par le président et les attributions du
procureur général du Roi sont exercées par le procureur du Roi.
Toutefois, le programme annuel visé à l’article 30 ci-dessus est
celui qui est prévu à l’article 120 de la présente loi.

Article 129
Le jugement rédigé par le conseiller rapporteur est signé par le
président de la formation et le greffier.
En cas d’empêchement du président, le plus ancien conseiller
membre de la formation signe à sa place.

Article 130
Le jugement provisoire est notifié au comptable public. Le
jugement définitif est notifié au comptable public, à l’autorité de
tutelle, au procureur du Roi, au trésorier régional, préfectoral ou

75
Code des Juridictions Financières

provincial et aux représentants légaux des organismes publics


concernés.

Section II
Gestion de fait

Article 131
Dans les limites de son ressort, la cour régionale déclare les
gestions de fait, dans les conditions prévues à l’article 41 de la
présente loi.

Article 132
Les opérations de nature à constituer des gestions de fait, sont
déférées, dans la limite des compétences de la cour régionale,
par le procureur du Roi, soit de sa propre initiative, soit à la
demande du ministre de l’intérieur, du wali ou du gouverneur
dans la limite des compétences qui leur sont dévolues
conformément à la législation et à la réglementation en vigueur,
du ministre chargé des finances ou du trésorier régional,
préfectoral ou provincial, du représentant légal de la collectivité
territoriale ou du groupement ou des comptables publics, sans
préjudice du droit de la cour régionale de s’en saisir d’office au
vu des constatations faites à l’occasion notamment de la
vérification des comptes.

Article 133
Lorsque la cour régionale déclare une personne comptable de
fait, les dispositions des articles 43 et 44 ci-dessus sont
applicables.

76
Code des Juridictions Financières

Section III
Voies de recours

Article 134
Les jugements définitifs rendus par la cour régionale sont
susceptibles d’être portés en appel devant la cour.
Le recours en appel est ouvert au comptable public ou à ses
ayants droit, à titre personnel ou par l’intermédiaire d’un
mandataire.
Le même recours est ouvert au ministre de l’intérieur, au wali ou
au gouverneur dans la limite des compétences qui leur sont
déléguées, conformément à la législation et à la réglementation
en vigueur, au ministre chargé des finances ou au trésorier
régional, préfectoral ou provincial, au procureur du Roi, au
représentant légal de la collectivité territoriale, du groupement
ou de l’établissement public concerné.
L’appel a un effet suspensif sauf si l’exécution provisoire du
jugement est décidée par la cour régionale.
La requête en appel doit être déposée par le requérant au greffe
de la cour régionale dans les 30 jours suivant la date de la
notification du jugement définitif.
La requête en appel doit être présentée dans les formes et selon
les modalités prévues aux articles 141 et 142 du code de
procédure civile, à l’exception des dispositions de l’alinéa 3 de
l’article 142 qui ne sont pas applicables.
Le dossier d’appel est transmis par le greffe de la cour régionale
au greffe de la cour.
Le compte sur lequel a été prononcé le jugement objet de la
demande en appel, peut être joint au dossier d’appel, en tout ou
partie, à la demande de la cour.

77
Code des Juridictions Financières

Article 135
En cas de découverte d’un fait nouveau, après l’expiration du
délai d’appel, un recours en révision est ouvert au comptable
public ou à ses ayants droit, à titre personnel ou par
l’intermédiaire d’un mandataire, devant la cour régionale,
contre les jugements définitifs de cette juridiction.
Le même recours est ouvert au procureur du Roi, au ministre de
l’intérieur, au wali ou au gouverneur dans la limite des
compétences qui leur sont déléguées conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur, au ministre chargé
des finances ou au trésorier régional, préfectoral ou provincial et
au représentant légal de la collectivité territoriale ou du
groupement ou de l’établissement concerné.
La demande en révision est déposée au greffe de la cour
régionale. Elle doit comporter l’exposé des faits et moyens
invoqués par le requérant et être accompagnée d’une copie du
jugement objet de la demande en révision ainsi que des
justifications servant de base à la requête.
La cour régionale statue par un jugement provisoire qui est
notifié aux parties intéressées auxquelles un délai est fixé pour
présenter leurs explications et leurs justifications.
Après examen des moyens présentés et des conclusions du
ministère public, la cour régionale statue sur la demande en
révision du jugement.
Le délai de présentation de la demande en révision est fixé à 10
ans à compter de la date de notification du jugement par la cour
régionale. Lorsque le recours n’est pas présenté dans l’intérêt du
comptable public, ce délai est ramené à 4 ans.

78
Code des Juridictions Financières

Chapitre II
Discipline budgétaire et financière

Article 136
La cour régionale exerce une fonction juridictionnelle en matière
de discipline budgétaire et financière à l’égard des personnes
citées au 4e paragraphe de l’article 118 ci-dessus, qui ont
commis l’une des infractions prévues aux articles 54, 55 et 56 ci-
dessus.

Article 137
Lorsque les auteurs des infractions visées aux articles 54, 55 et
56 de la présente loi justifient par un ordre écrit donné
préalablement à l’infraction, par leur supérieur hiérarchique ou
par toute autre personne habilitée à donner cet ordre, la
responsabilité devant la cour régionale en matière de discipline
budgétaire et financière est transférée au donneur de l’ordre
écrit.

Article 138
La cour régionale est saisie par le procureur du Roi agissant, soit
de sa propre initiative, soit à la demande du président.
Ont également qualité pour saisir la cour régionale par
l’intermédiaire du procureur du Roi et sur la base de rapports de
contrôle ou d’inspection appuyés des pièces justificatives, le
ministre de l’intérieur et le ministre chargé des finances.

Article 139
Les dispositions des articles 58 à 69 de la présente loi, relatives à
la procédure devant la cour et aux sanctions en matière de

79
Code des Juridictions Financières

discipline budgétaire et financière, s’appliquent devant la cour


régionale.
Les pouvoirs du premier président et du procureur général du
Roi sont exercés respectivement par le président et le procureur
du Roi.
Toutefois, en cas de poursuite, le procureur du Roi en informe le
ministre de l’intérieur et le ministre chargé des finances.

Article 140
Les jugements rendus par les cours régionales en matière de
discipline budgétaire et financière sont susceptibles d’être
portés en appel devant la chambre compétente de la cour.
Le recours en appel est ouvert à la personne concernée, au
ministre de l’intérieur, au ministre chargé des finances et au
procureur du Roi.
L’appel a un effet suspensif, sauf si l’exécution provisoire du
jugement est décidée par la cour régionale.
La requête en appel doit être déposée par le requérant au greffe
de la cour régionale dans les 30 jours suivant la date de
notification du jugement.
La requête doit être présentée dans les formes et selon les
modalités prévues aux articles 141 et 142 du code de procédure
civile, à l’exception des dispositions de l’alinéa 3 de l’article 142
qui ne sont pas applicables.
Dès l’enregistrement de la requête au greffe, le dossier est remis
au procureur du Roi qui le transmet au procureur général du Roi.

80
Code des Juridictions Financières

Article 141
En cas de découverte d’un fait nouveau et à l’expiration du délai
prévu pour l’appel, la personne concernée peut demander à la
cour régionale de réviser son jugement.
Le même recours en révision est ouvert au procureur du Roi, de
sa propre initiative ou à la demande du ministre de l’intérieur ou
du ministre chargé des finances.
La demande en révision est adressée au président de la cour
régionale ; elle doit comporter l’exposé des faits et moyens
invoqués par le requérant et être accompagnée d’une copie du
jugement objet de la demande en révision ainsi que des
justifications servant de base à la requête.
A la réquisition du procureur du Roi, le président de la cour
régionale désigne un conseiller rapporteur chargé de
l’instruction.
La suite de la procédure se déroule conformément aux
dispositions de l’article 139 ci-dessus.
Le délai de présentation de la demande en révision est fixé à 10
ans à compter de la date de la notification du jugement de la
cour régionale. Lorsque le recours n’est pas présenté dans
l’intérêt de la personne concernée, ce délai est ramené à 4 ans.

Chapitre III
Contrôle des actes relatifs à l’exécution du budget

Article 142
Le ministre de l’intérieur, le wali ou le gouverneur, dans la limite
des compétences qui leur sont déléguées, conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur, peut soumettre à

81
Code des Juridictions Financières

la cour régionale toute question se rapportant aux actes relatifs


à l’exécution du budget d’une collectivité territoriale ou d’un
groupement.

Article 143
Lorsque le compte administratif d’une collectivité territoriale ou
d’un groupement n’a pas été adopté par l’organe délibérant
compétent et sans préjudice des dispositions permettant la
demande d’un nouvel examen, le ministre de l’intérieur, le wali
ou le gouverneur en saisit la cour régionale d’office ou à la
demande de l’ordonnateur concerné ou de la partie qui a refusé
le compte administratif.
Au vu du compte administratif rejeté, des délibérations relatives
à ce rejet et au vu des pièces justificatives présentées par le
comptable public concerné, la cour régionale rend un avis dans
un délai maximum de deux mois à compter de sa saisine sur les
conditions d’exécution du budget de la collectivité ou du
groupement concerné.

Article 144
Au vu des avis rendus par la cour régionale en application des
dispositions des articles 142 et 143 ci-dessus, le ministre de
l’intérieur, le wali ou le gouverneur décide des mesures à
prendre et, le cas échéant, procède à la programmation du
montant de l’excédent disponible de l’année budgétaire
concernée, sans préjudice de la mise en application des
dispositions des articles 131 et 136 de la présente loi.
Le ministre de l’intérieur, le wali ou le gouverneur doit motiver
sa décision lorsque son avis n’est pas conforme à celui de la cour
régionale.

82
Code des Juridictions Financières

Article 145
Dès que la cour régionale est saisie, le président désigne un
conseiller rapporteur qui doit, dans un délai d’un mois, instruire
le dossier.
Le conseiller rapporteur qui procède à l’instruction peut être
assisté par d’autres magistrats et de vérificateurs.
Il effectue sur pièces et en cas de besoin sur place, toutes les
investigations qu’il estime nécessaires.
Il est habilité à se faire communiquer tous documents
susceptibles de le renseigner sur le dossier objet de l’instruction.

Article 146
A l’expiration du délai prévu à l’article précédent, le conseiller
présente à la cour régionale son rapport accompagné d’une
proposition d’avis.
La cour régionale délibère ensuite et émet son avis qu’elle notifie
à la partie qui l’a saisie.
Les avis prévus aux articles 142 et 143 ci-dessus, sont notifiés, en
outre, aux représentants légaux des collectivités territoriales,
des groupements ou des autres organismes concernés.

83
Code des Juridictions Financières

Chapitre IV
Contrôle de la gestion et de l’emploi des fonds
Section I
Le contrôle de la gestion

Article 147
La cour régionale contrôle la gestion des organismes énumérés
à l’article 148 ci-dessous afin d’en apprécier la qualité et de
formuler éventuellement des suggestions sur les moyens
susceptibles d’en améliorer les méthodes et d’en accroître
l’efficacité et le rendement.
Le contrôle de la cour régionale porte sur tous les aspects de la
gestion. A cet effet, la cour régionale apprécie la réalisation des
objectifs assignés, les résultats obtenus, ainsi que le coût et les
conditions d’acquisition et d’utilisation des moyens mis en
œuvre.
Le contrôle de la cour régionale porte également sur la régularité
et la sincérité des opérations réalisées ainsi que sur la réalité des
prestations fournies, des fournitures livrées et des travaux
effectués.
La cour régionale s’assure que les systèmes et procédures mis en
place dans les organismes soumis à son contrôle garantissent la
gestion optimale de leurs ressources et de leurs emplois, la
protection de leur patrimoine et l’enregistrement de toutes les
opérations réalisées.
La cour régionale peut effectuer des missions d’évaluation des
projets des organismes soumis à son contrôle afin d’établir sur
la base des réalisations, dans quelle mesure les objectifs assignés
à chaque projet ont été atteints, au regard des moyens mis en
œuvre.

84
Code des Juridictions Financières

Article 148
Le contrôle de la cour régionale s’exerce sur les collectivités
territoriales et leurs groupements relevant de sa compétence.
Dans la limite de son ressort, la cour régionale contrôle en outre,
la gestion des entreprises concessionnaires ou gérantes d’un
service public local et des entreprises et sociétés dans lesquelles
des collectivités territoriales, des groupements, des
établissements publics régionaux et communaux possèdent,
séparément ou conjointement, directement ou indirectement,
une participation majoritaire au capital ou un pouvoir
prépondérant de décision.

Article 149
Les organismes visés à l’article précédent sont tenus de
transmettre annuellement à la cour régionale, leurs comptes ou
leurs documents comptables dans les formes prévues par la
réglementation en vigueur.
Les organes mentionnés au 2e alinéa de l’article 148 ci-dessus
sont également tenus de transmettre à la cour régionale les
procès-verbaux de leurs organes délibérants, appuyés de copies
des rapports des commissaires aux comptes et des contrôleurs
internes et externes.

Article 150
En cas de retard dans la production des comptes et des
documents comptables, le président peut par ordonnance,
prononcer à l’encontre des personnes responsables, l’amende et
l’astreinte prévues à l’article 78 de la présente loi.

85
Code des Juridictions Financières

Article 151
Au vu du programme des travaux de la cour régionale prévu à
l’article 120 ci-dessus, le président désigne les conseillers qui
procèdent au contrôle de la gestion des organismes inscrits audit
programme.
Les conseillers sont habilités à se faire communiquer tous
documents ou pièces justificatives susceptibles de les renseigner
sur la gestion de ces organismes et à procéder à l’audition des
personnes dont ils estiment le témoignage nécessaire. Si les
personnes concernées ne répondent pas aux demandes
formulées par les conseillers, des rapports sont soumis au
président de la cour régionale pour statuer sur l’affaire
conformément aux dispositions de l’article 69 ci-dessus.
Les dispositions des articles 80 à 84 ci-dessus s’appliquent à la
cour régionale et les attributions de la chambre et du président
de chambre sont exercées respectivement par la cour régionale
et le président.

Article 152
Le président communique les rapports particuliers délibérés par
la cour régionale au ministre de l’intérieur, au wali ou au
gouverneur dans la limite des compétences qui leur sont
déléguées conformément à la législation et à la réglementation
en vigueur et au ministre chargé des finances ou au trésorier
régional, préfectoral ou provincial, qui peuvent donner leurs avis
et formuler leurs observations dans un délai fixé par le président
et qui ne peut être inférieur à un mois.

Article 153
Le ministre de l’intérieur ou le ministre chargé des finances peut
demander à la cour régionale d’inscrire à son programme

86
Code des Juridictions Financières

annuel, prévu à l’article 120 ci-dessus, l’examen d’une question


intéressant la gestion des organismes soumis à son contrôle.
Le rapport établi par la cour régionale, dans les conditions
prévues à l’article 151 ci-dessus, est communiqué au ministre
concerné.

Section II
Le contrôle de l’emploi des fonds publics

Article 154
La cour régionale contrôle l’emploi de fonds publics reçus par les
entreprises, autres que celles citées à l’article 148 ci-dessus,
associations et tous autres organismes bénéficiant d’une
participation au capital ou d’un concours, quelle que soit sa
forme de la part d’une collectivité territoriale, d’un groupement
ou de tout autre organe soumis au contrôle de la cour régionale.
Ce contrôle vise à s’assurer que l’emploi des fonds publics reçus
est conforme aux objectifs visés par la participation ou le
concours.

Article 155
Les organismes visés à l’article précédent sont tenus de produire
à la cour régionale, les comptes d’emploi des fonds et autres
concours publics reçus, selon les formes et dans les conditions
prévues par la législation et la réglementation en vigueur.

Article 156
Le président de la cour régionale désigne les conseillers
rapporteurs qui procèdent au contrôle de l’emploi des fonds

87
Code des Juridictions Financières

publics reçus par les organismes inscrits au programme des


travaux de la cour régionale.
Les conseillers sont habilités à se faire communiquer tous
documents ou pièces justificatives susceptibles de les renseigner
sur la gestion de ces organismes.
Les procédures de contrôle, de communication des observations
et d’établissement des rapports se déroulent conformément aux
dispositions des articles 80 à 84 et 152 de la présente loi.

Chapitre IV bis
Déclarations obligatoires de patrimoine
(Ajouté par la loi n° 52-06 promulguée par le dahir n° 1-07-199 du 30
novembre 2007 - 19 kaada 1428 ; B.O. n° 5680 du 6 novembre 2008).

Article 156 bis


1 - Dès réception de la déclaration prévue par la législation en
vigueur relative aux déclarations obligatoires de patrimoine, le
greffier de la Cour régionale des comptes vérifie la qualité du
déclarant sur la base de la liste des assujettis, la compétence
territoriale de la Cour régionale, délivre au déposant un
récépissé daté et avise le président de la Cour régionale et le
procureur du Roi près ladite Cour du dépôt de la déclaration.
2 - Le président de la Cour régionale des comptes désigne un
conseiller rapporteur chargé de vérifier le contenu de la
déclaration et de veiller à l’application des dispositions
législatives concernant son renouvellement.
3 - Le conseiller rapporteur communique au président de la Cour
régionale et au procureur du Roi ses observations sur la forme et
le contenu de la déclaration.

88
Code des Juridictions Financières

4 - Au vu du rapport prévu au paragraphe 3 ci-dessus, le


président, après avis du procureur du Roi, peut décider de
mettre en demeure le déclarant de compléter sa déclaration ou
de présenter au conseiller rapporteur toutes explications ou
précisions jugées utiles pour répondre aux observations
formulées. Il lui fixe un délai de soixante jours à compter de la
date de la réception de la mise en demeure pour régulariser sa
situation.
Le premier président demande également à l’assujetti défaillant
de régulariser sa situation. A cet effet, il lui fixe un délai de
soixante jours à compter de la date de réception de la demande.
5 - Il est fait rapport au président de la Cour régionale des
comptes et au procureur du Roi des diligences effectuées et des
observations qu’elles appellent.
6 - Lorsque les diligences du conseiller rapporteur énumérées
aux paragraphes 3 et 4 qui précèdent font apparaître des
incohérences manifestes et injustifiées entre l’évolution du
patrimoine de l’intéressé, ses revenus et ses activités déclarées,
le président de la Cour peut décider d’autoriser le conseiller
rapporteur à enquêter sur les éventuelles inexactitudes ou
omissions contenues dans la déclaration de patrimoine de
l’intéressé et, à cette fin, se faire communiquer tous documents
ou pièces justificatives de nature à le renseigner sur les éléments
des déclarations de l’intéressé et procéder à l’audition des
personnes dont il estime le témoignage nécessaire, sans que ces
dernières ne puissent lui opposer un éventuel secret
professionnel.
Toutefois, toute demande d’information auprès de la direction
des impôts doit être faite sur ordonnance du président de la
Cour régionale des comptes.
7 - Le conseiller rapporteur peut également, sur ordonnance du
président de la Cour régionale, requérir des établissements

89
Code des Juridictions Financières

bancaires et établissements de crédit aux fins de lui fournir tous


renseignements sur l’état des comptes de dépôt ou des valeurs
dont le déclarant, son conjoint ou ses ascendants ou
descendants sont détenteurs. Il peut aux mêmes fins requérir du
conservateur général de la propriété foncière un inventaire des
biens immeubles immatriculés ou en cours d’immatriculation au
nom du déclarant, de son conjoint, de ses ascendants ou de ses
descendants. Dans l’exercice de ces missions, il ne peut lui être
opposé un éventuel secret professionnel.
8 - Le conseiller rapporteur peut saisir le procureur du Roi afin
que soit mis à sa disposition l’ensemble des pièces ou documents
dont la Cour est saisie à l’occasion de l’exercice des compétences
qui lui sont dévolues par les chapitre I, II et III du présent titre et
qui ont un rapport avec le déclarant.
9 - Lorsqu’il apparaît, au vu des procédures prévues par les
paragraphes ci-dessus, des présomptions graves et
concordantes de commission d’une infraction par le déclarant,
son conjoint, ses ascendants ou descendants, le procureur du
Roi, à la demande du président de la Cour régionale, saisit
l’autorité judiciaire compétente après en avoir informé les
intéressés.
L’autorité judiciaire compétente informe le président de la Cour
régionale des comptes compétente de toute décision judiciaire
rendue par elle à l’encontre des personnes assujetties à la
déclaration obligatoire du patrimoine.
10 - Le président de la Cour régionale des comptes fait
annuellement rapport au premier président de la Cour des
comptes des procédures engagées en application des
dispositions de la présente loi.

90
Code des Juridictions Financières

Titre III
Dispositions générales

Article 157
Les cours régionales transmettent à la cour copies de tous les
rapports qu’elles établissent en matière de contrôle de la gestion
et du contrôle de l’emploi des fonds publics ; ces rapports sont
appuyés des observations et avis des responsables et autorités
concernés. La cour peut insérer dans son rapport annuel des
observations relevées par les cours régionales.

Article 158
(Abrogé et remplacé par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437
promulguée par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Le premier président peut, en coordination avec le président de


la cour régionale concernée, charger des magistrats affectés à
une cour régionale, de contrôler, d’instruire ou de participer aux
formations de jugement, sur place, des dossiers relevant de la
compétence de la Cour.
Il peut également, à la demande de l’un des présidents des cours
régionales concernées, charger des magistrats affectés aux
juridictions financières de contrôler, d’instruire ou de participer
aux formations de jugement, sur place, des dossiers relevant de
la compétence des cours régionales.

Article 159
Les dispositions générales prévues aux articles 101 à 107 du livre
premier de la présente loi s’appliquent également aux cours
régionales ; les pouvoirs du premier président sont exercés par
le président de la cour régionale.

91
Code des Juridictions Financières

Article 160
Les pièces justificatives produites à l’appui des comptes
pourront être détruites, par décision du premier président sur
proposition du président de la cour régionale, après un délai de
dix ans, à compter de la date où le jugement ou l’arrêt les
concernant est devenu définitif.
Toutefois, à l’exception des pièces générales des comptes, le
premier président peut fixer, à la demande du président de la
cour régionale, un délai plus court qui ne peut être inférieur à 5
ans pour la destruction des pièces justificatives afférentes à
certaines catégories de recettes ou de dépenses.

Article 161
La cour régionale est habilitée à entendre sur ordonnance de son
président, tout responsable ou agent des organismes soumis à
son contrôle. Ces responsables et agents sont déliés de
l’obligation du secret professionnel à l’égard des magistrats de
la cour régionale, à l’occasion des enquêtes effectuées par ces
derniers dans le cadre des attributions de la cour régionale.
Lorsque ces communications ou auditions portent sur des faits
concernant la défense nationale ou la sécurité interne ou
externe de l’Etat, le président en informe le premier président
qui avise le chef du gouvernement, lequel peut opposer ou lever
le secret professionnel. La cour régionale prend, le cas échéant,
toutes les dispositions nécessaires pour garantir le secret de ses
investigations et de ses observations.
La cour régionale peut faire effectuer, sur place et à tout
moment qu’elle estime utile, les vérifications nécessaires à
l’accomplissement de sa mission.

92
Code des Juridictions Financières

Article 162
Les poursuites devant la cour régionale ne font pas obstacle à
l’exercice de l’action disciplinaire et de l’action pénale.
Si la cour régionale relève des faits de nature à justifier une
sanction disciplinaire le procureur du Roi en informe le
procureur général du Roi qui signale ces faits à l’autorité ayant
pouvoir disciplinaire à l’égard de l’intéressé, laquelle fait
connaître à la cour, dans un délai de six mois, par une
communication motivée, les mesures qu’elle a prises.
S’il s’agit de faits qui paraissent de nature à justifier une sanction
pénale, le procureur du Roi en avise le procureur général du Roi
qui, de sa propre initiative ou à la demande du premier
président, saisit le ministre de la justice en vue de prendre les
mesures qu’il juge appropriées et en avise l’autorité dont relève
l’intéressé. Le ministre de la justice fait connaître à la cour, les
mesures qu’il a prises.

Article 163
Toute destruction abusive de pièces justificatives ou de comptes,
entraîne pour son auteur, l’application des sanctions prévues par
le code pénal.
Le procureur du Roi en informe le procureur général du Roi qui
saisit le ministre de la justice en vue de prendre les mesures qu’il
juge appropriées, sans préjudice des sanctions disciplinaires qui
pourraient être encourues par l’intéressé. Le ministre de la
justice et l’autorité ayant pouvoir disciplinaire à l’égard de la
personne concernée font connaître à la cour les mesures qu’ils
ont prises.

93
Code des Juridictions Financières

Article 164
A titre transitoire et en attendant l’installation de toutes les
cours régionales, le siège et le ressort des cours régionales sont
fixés par décret qui détermine les cours régionales compétentes
à l’égard des régions qui ne sont pas dotées d’une cour
régionale.
Les dispositions du présent livre entrent en vigueur à partir de
l’année budgétaire, qui suit celle de la date de publication au "
Bulletin officiel " du décret visé à l’alinéa précédent.
La cour et le trésorier général du Royaume continuent à exercer
les compétences dévolues aux cours régionales dans l’attente de
l’entrée en vigueur du présent livre.

94
Code des Juridictions Financières

Livre III
Statut des magistrats des juridictions financières
Titre Premier
Dispositions Générales

Article 165
(2e alinéa est modifié par la loi n° 55-16 du 25 août 2016 - 21 kaada 1437
promulguée par le dahir n° 1-16-153 ; B.O. n° 6506 du 6 octobre 2016).

Les magistrats des juridictions financières forment un corps


unique ; ils sont inamovibles. Le conseil de la magistrature des
juridictions financières, prévu à l’article 235 ci-dessous, veille à
l’application du présent statut.
Conformément à l’article 150 de la Constitution, les magistrats
sont nommés par dahir et répartis dans la hiérarchie des grades
suivants :
- Hors grade : premier président de la cour ; procureur général
du Roi près la cour ;
- Grade exceptionnel : conseiller maître ;
- Premier grade : premier conseiller ;
- Deuxième grade : deuxième conseiller.
Le classement et l’échelonnement indiciaire des différents
grades ainsi que le régime indemnitaire des magistrats des
juridictions financières sont fixés par décret.

Article 166
Les dahirs de nomination du premier président et du procureur
général du Roi fixent leur situation administrative.

95
Code des Juridictions Financières

Sous réserve des dispositions de l’article 238 ci-dessous, les


magistrats des juridictions financières sont nommés sur
proposition du premier président après avis conforme du conseil
de la magistrature des juridictions financières :
- parmi les conseillers maîtres pour le secrétaire général de la
cour ; la situation administrative du secrétaire général est fixée
par décret ;
- parmi les conseillers maîtres pour les présidents de chambre et
les présidents des cours régionales ;
- parmi les premiers conseillers pour les présidents des sections
de chambre de la cour et les secrétaires généraux des cours
régionales ;
- parmi les deuxièmes conseillers pour les présidents des
sections des cours régionales.
Les magistrats des juridictions financières chargés d’exercer les
fonctions d’avocat général près la cour ou de procureur du Roi
près la cour régionale sont désignés respectivement parmi les
premiers et les deuxièmes conseillers, par ordonnance du
premier président sur proposition du procureur général du Roi,
après avis conforme du conseil de la magistrature des
juridictions financières.

Article 167
La rotation des présidents de chambres et de sections de
chambres de la cour, des présidents de sections des cours
régionales et l’affectation des magistrats dans les chambres de
la cour et dans les cours régionales, sont décidées par
ordonnance du premier président après avis conforme du
conseil de la magistrature des juridictions financières.

96
Code des Juridictions Financières

Article 168
Les magistrats sont porteurs, pendant la durée de leurs
fonctions, d’un document d’identité signé par le premier
président, qu’ils présentent, en cas de besoin, pour
l’accomplissement de leurs missions.
Ils portent dans les audiences solennelles et de jugement en
matière de discipline budgétaire et financière, une tenue
réglementaire dont les caractéristiques sont déterminées par
décision du premier président.

Article 169
(Modifié par l’article premier de la loi n° 39-19 du 6 mars 2020-11 rejeb 1441
promulguée par le dahir n° 1-20-20 ; B.O. n° 6866 du 19 mars 2020 version
arabe).

Les magistrats des juridictions financières sont recrutés parmi les


auditeurs dans les conditions prévues par le présent livre.
Toutefois, les fonctionnaires et employés ne dépassant pas, lors
de la présentation de la demande, cinquante-cinq (55) ans,
mentionnés ci-après, peuvent être nommés directement, dans
la limite du cinquième (1/5) des postes budgétaires vacants, sur
proposition du conseil de la magistrature des juridictions
financières aux deux grades exceptionnels suivant :
Au grade exceptionnel :
- Les fonctionnaires recrutés en vertu d’un des diplômes
donnant accès au grade d’administrateur de deuxième grade,
grade d’ingénieur d’État de premier grade ou grade à indice égal,
et justifiant d’au moins vingt (20) ans de services publics effectifs
dans l’un des grades précités ou supérieur ;
- Employés des établissements et entreprises publiques recrutés
dans l’un des grades ou postes en vertu d’un des diplômes
donnant accès, dans les administrations publiques, au grade

97
Code des Juridictions Financières

d’administrateur de deuxième grade, grade d’ingénieur d’État


de premier grade ou grade à indice égal, et justifiant d’au moins
vingt (20) ans de services effectifs dans l’un des grades ou postes
précités ou supérieur ;
Au premier grade :
- Les fonctionnaires recrutés en vertu d’un des diplômes donnant
accès au grade d’administrateur de deuxième grade, grade
d’ingénieur d’État de premier grade ou grade à indice égal, et
justifiant d’au moins quinze (15) ans de services publics effectifs
dans l’un des grades précités ou supérieur ;
- Employés des établissements et entreprises publiques recrutés
dans l’un des grades ou postes en vertu d’un des diplômes
donnant accès, dans les administrations publiques, au grade
d’administrateur de deuxième grade, grade d’ingénieur d’État
de premier grade ou grade à indice égal, et justifiant d’au moins
quinze (15) ans de services effectifs dans l’un des grades ou
postes précités ou supérieur.
Le premier président fixe par ordonnance le nombre d’emplois à
pourvoir ainsi que la date limite de dépôt des candidatures.
Les candidatures sont adressées sous couvert de l’autorité dont
relèvent les intéressés au premier président, qui les soumet à
une commission de sélection dont la composition est fixée par
ordonnance du premier président après avis conforme du
conseil de la magistrature des juridictions financières.
Cette commission procède à l’examen des candidatures
proposées et à l’audition des candidats en vue d’apprécier leur
aptitude à l’exercice des fonctions de magistrat.
Elle arrête la liste des candidats aptes à exercer les fonctions de
magistrats des juridictions financières, classés par ordre de
mérite.

98
Code des Juridictions Financières

Article 170
(Modifié par l’article premier de la loi n°39-19 du 6 mars 2020-11 rejeb 1441
promulguée par le dahir n° 1-20-20 ; B.O. n° 6866 du 19 mars 2020 version
arabe).

Les candidats retenus en application des dispositions de l’article


169 ci-dessus, peuvent être nommés, sur proposition du conseil
de la magistrature des juridictions financières, en qualité de
magistrats, dans leur grade correspondant et sont classés à
indice égal ou, à défaut immédiatement supérieur à celui qu’ils
détenaient dans leur grade précédent. S’ils sont classés à indice
égal, ils conservent l’ancienneté acquise dans leur ancien
échelon, dans la limite de deux ans.
Pour les candidats retenus parmi les employés des
établissements et entreprises publiques, la situation
administrative où ils se trouvaient, en particulier les années
d’ancienneté, doit être prise en compte.

Titre II
Auditeurs
Chapitre premier
Recrutement

Article 171
Nul ne peut être nommé auditeur ou magistrat des juridictions
financières :
1) S’il ne possède la nationalité marocaine, sous réserve des
incapacités prévues par le code de la nationalité marocaine ;
2) S’il ne jouit de ses droits civiques et s’il n’est de bonne
moralité ;

99
Code des Juridictions Financières

3) S’il ne remplit les conditions d’aptitude physique exigées pour


l’exercice de la fonction ;
4) S’il n’est âgé de 23 ans révolus au moins et de 35 ans au plus
au premier janvier de l’année en cours. Cette dernière limite
d’âge pourra être prorogée d’une durée égale à celle des
services antérieurs valables ou validables pour la retraite ;
5) S’il ne se trouve en situation régulière au regard de la loi
relative au service militaire.

Article 172
(Modifié par l’article premier de la loi n° 39-19 du 6 mars 2020-11 rejeb 1441
promulguée par le dahir n° 1-20-20 ; B.O. n° 6866 du 19 mars 2020 version
arabe).

Les auditeurs sont recrutés :


1 -par voie de concours parmi les titulaires de l’un des diplômes
fixés par ordonnance du premier président, parmi ceux qui
donnent accès à un grade classé à l’échelle de rémunération n°
11 ou à un grade assimilé conformément à la réglementation en
vigueur.
Cette ordonnance est visée par l’autorité gouvernementale
chargée de la fonction publique.
2 - sur titre parmi les candidats titulaires du diplôme de l’Ecole
nationale supérieure d’administration choisis par ordre de
mérite parmi les premiers lauréats de cet établissement et ce,
dans la limite du quart (1/4) des postes budgétaires vacants à
pourvoir par voie de concours.
Article 173

Les modalités d’organisation du concours visé à l’article 172 ci-


dessus sont fixées par ordonnance du premier président, visée
par l’autorité gouvernementale chargée de la fonction publique.

100
Code des Juridictions Financières

Chapitre II
Stage

Article 174
(Modifié par l’article premier de la loi n° 39-19 du 6 mars 2020-11 rejeb 1441
promulguée par le dahir n° 1-20-20 ; B.O. n° 6866 du 19 mars 2020 version
arabe).

Les candidats recrutés en vertu des dispositions de l’article 172


ci-dessus sont nommés par ordonnance du premier président en
qualité d’auditeurs et effectuent un stage de deux ans, dont les
modalités d’organisation sont fixées par ordonnance du premier
président, visée par l’autorité gouvernementale chargée de la
fonction publique.
Toutefois, la durée de ce stage est fixée à une année pour les
auditeurs recrutés parmi les titulaires du diplôme de l’École
nationale supérieur de l’administration.

Article 175
Les auditeurs peuvent participer sous la direction et la
responsabilité des magistrats aux activités des juridictions
financières, ils peuvent notamment :
Assister les magistrats chargés des vérifications des comptes ;
Assister les magistrats du Parquet général au niveau de la cour
et des cours régionales ;
Siéger à titre d’observateur aux séances, après accord du
président de la formation concernée.

Article 176
A l’issue du stage, les auditeurs subissent un examen de capacité
professionnelle dans les conditions fixées par ordonnance du

101
Code des Juridictions Financières

premier président, visée par l’autorité gouvernementale


chargée de la fonction publique.
Ils perçoivent une rémunération fixée par décret.
Les auditeurs admis à cet examen sont titularisés et nommés sur
proposition du conseil de la magistrature des juridictions
financières, magistrats de deuxième grade.
Ceux d’entre eux qui ne satisfont pas à l’examen de capacité
professionnelle sont soit admis à prolonger le stage d’une
nouvelle et dernière année, soit réintégrés dans leur cadre
d’origine, soit licenciés.
En cas de prolongation de stage, la troisième année n’est pas
prise en compte pour l’avancement.

Article 177
Les auditeurs ne peuvent en cette qualité occuper les positions
de détachement ou de mise en disponibilité.
La mise en disponibilité d’office, prévue au présent livre, à l’issue
d’un congé de maladie ordinaire ou d’un congé de longue durée,
ne leur est pas applicable. Elle est remplacée par une mesure de
licenciement n’ouvrant droit à aucune indemnité.

Article 178
Les sanctions disciplinaires applicables aux auditeurs sont :
- l’avertissement ;
- le blâme ;
- l’exclusion temporaire pour une durée qui ne peut excéder
deux mois, privative de toute rémunération à l’exception des
prestations familiales ;
- le licenciement.

102
Code des Juridictions Financières

Les auditeurs ayant par ailleurs, la qualité de fonctionnaire


titulaire sont, en cas de licenciement, remis à la disposition de
leur administration d’origine.
Les sanctions sont prononcées, après que les explications de
l’intéressé aient été provoquées, par une commission ainsi
composée :
- le premier président, président ;
- le secrétaire général de la cour ;
- deux présidents de chambres, désignés par ordonnance du
premier président.

Article 179
Les auditeurs sont admis au bénéfice des congés administratifs
et permissions d’absence dans les conditions prévues pour les
magistrats.
Toutefois, le total des congés et permissions d’absence de toute
nature accordés aux auditeurs ne peut être pris en compte
comme temps de stage que dans la limite d’un mois.
Les services effectués en qualité d’auditeur sont pris en compte
pour la détermination des droits à pension.

103
Code des Juridictions Financières

Titre III
Magistrats des Juridictions Financières
Chapitre premier
Devoirs et droits

Article 180
Les magistrats des juridictions financières sont en toutes
circonstances tenus d’observer la réserve, l’intégrité et la dignité
que requiert la nature de leurs fonctions.
Toutes actions ou toutes prises de positions de nature à arrêter
ou entraver le fonctionnement des juridictions financières, leur
sont interdites.

Article 181
Quelle que soit leur position au sein du corps de la magistrature
des juridictions financières, les magistrats ne peuvent ni
constituer de syndicats professionnels, ni en faire partie. De
même, leur sont interdites toute activité politique ainsi que
toute prise de position revêtant un caractère politique.

Article 182
Il est interdit à tout magistrat des juridictions financières
d’exercer, à titre professionnel, une activité privée lucrative de
quelque nature que ce soit, et d’exercer toute activité le mettant
en situation de dépendance.
Cette interdiction ne s’étend pas à la production des œuvres
littéraires, scientifiques ou artistiques. Toutefois, les auteurs de
ces œuvres ne peuvent mentionner leur qualité de magistrat à
l’occasion de ces publications qu’avec l’autorisation du premier

104
Code des Juridictions Financières

président, après avis du conseil de la magistrature des


juridictions financières.
Lorsque les œuvres visées à l’alinéa précédent portent sur les
activités des juridictions financières, leurs auteurs doivent en
remettre copie au premier président, avant leur publication ou
diffusion.
L’exercice d’une activité dans les domaines de l’enseignement
est soumis à l’autorisation écrite du premier président. Cette
autorisation dérogatoire est donnée pour une durée limitée.

Article 183
Il est interdit à tout magistrat des juridictions financières d’avoir
par lui-même ou par personne interposée et sous quelque
dénomination que ce soit, des intérêts dans l’un des organismes
sur lesquels s’exerce le contrôle de ces juridictions financières.

Article 184
(Abrogé et remplacé par la loi n° 52-06 promulguée par le dahir n° 1-07-199
du 30 novembre 2007 - 19 kaada 1428 ; B.O. n° 5680 du 6 novembre 2008).

1 - Dans un délai maximum de trois mois suivant celui de sa


nomination, le magistrat est tenu de déclarer l’ensemble de ses
activités lucratives et le patrimoine dont il est propriétaire et
sont propriétaires ses enfants mineurs ou dont il est
gestionnaire, ainsi que les revenus qu’il a perçus, à quelque titre
que ce soit, l’année précédant celle de sa nomination.

Si les conjoints sont tous deux magistrats des juridictions


financières, la déclaration est effectuée séparément et celle
concernant les enfants mineurs est faite par le père.

En cas de cessation de fonction pour toute autre cause que le


décès, le magistrat est tenu de faire la déclaration prévue ci-

105
Code des Juridictions Financières

dessus, dans un délai maximum de trois mois à compter de la


date de cessation de ladite fonction.

2 - Le patrimoine devant être déclaré est constitué par les biens


immeubles et biens meubles.
Constituent notamment des biens meubles, les fonds de
commerce, les dépôts sur les comptes bancaires, les titres, les
participations dans des sociétés et autres valeurs mobilières, les
biens reçus par voie d’héritage, les véhicules automobiles, les
prêts, les objets d’art et d’antiquité, ainsi que les parures et les
bijoux.
Est fixée par voie réglementaire, la valeur minimale des biens
meubles devant être déclarés.
L’intéressé est également tenu de déclarer les biens dont il est
copropriétaire ou gestionnaire pour le compte d’autrui.
3 - La déclaration visée au paragraphe 1 ci-dessus est renouvelée
tous les trois ans au mois de février. Elle précise, le cas échéant,
les modifications intervenues dans les activités, les revenus et le
patrimoine de l’assujetti. La déclaration de patrimoine doit être
appuyée par une déclaration de revenus et une déclaration
d’activités de l’intéressé.
Doit être produite dans les mêmes conditions une déclaration
complémentaire concernant les modifications intervenues dans
le patrimoine de ou des intéressés.
4 - Les déclarations prévues ci-dessus doivent être déposées par
le magistrat auprès du conseil de la magistrature des juridictions
financières dans les délais fixés. Il en est délivré immédiatement
récépissé.
Le modèle de ces déclarations est fixé par voie réglementaire et
publié au Bulletin officiel.

106
Code des Juridictions Financières

Une commission présidée par le Premier président de la Cour


des comptes examine régulièrement l’évolution des déclarations
de patrimoines et des revenus. Elle se compose des membres du
conseil de la magistrature des juridictions financières suivants :
- Le procureur général du Roi ;
- Le président de la Chambre et le président de la Cour régionale
des comptes, élus par leurs homologues ;
- Le secrétaire général de la Cour des comptes, en sa qualité de
rapporteur.
La commission peut, le cas échéant, demander à tout magistrat
de déclarer les biens et les revenus de son conjoint.
Le rapporteur du conseil de la magistrature des juridictions
financières présente lors de chaque session un rapport sur les
travaux de la commission devant ledit conseil, afin de prendre
les mesures nécessaires à l’encontre du contrevenant.

Article 185
(Abrogé et remplacé par la loi n° 52-06 promulguée par le dahir n° 1-07-199
du 30 novembre 2007 ; B.O. n° 5680 du 6 novembre 2008).

1 - Le premier président peut, à la demande de la commission


visée à l’article 184 ci-dessus, demander à l’administration, qui
est tenue de les lui fournir, toutes informations d’ordre
patrimonial sur les biens des magistrats et des membres de leur
famille visés à l’article précédent.
La demande d’information adressée à la direction des impôts est
établie sous forme d’ordonnance du premier président de la
Cour des comptes.
2 - Le premier président demande au magistrat défaillant ou
dont la déclaration est incomplète ou n’est pas conforme de
régulariser sa situation dans un délai de soixante jours à compter

107
Code des Juridictions Financières

de la date de la réception de la demande. Il en informe le conseil


de la magistrature des juridictions financières.
3 - Le premier président peut, après avis conforme du conseil de
la magistrature des juridictions financières, charger un ou
plusieurs magistrats, de vérifier les déclarations des biens et
revenus des magistrats et celles des biens et revenus des
membres de leur famille.
4 - Les magistrats chargés par le premier président de la
vérification doivent être d’un grade égal ou supérieur à celui du
magistrat concerné ; ils disposent d’un pouvoir général
d’investigation, de vérification et de contrôle. Ils peuvent
notamment convoquer et entendre les magistrats intéressés et
se faire communiquer tous documents utiles.
Ils établissent des rapports, appuyés de leurs conclusions et
suggestions, qu’ils transmettent sans délai au premier président.
Si ces rapports révèlent l’existence de manquements ou
infractions, le premier président les soumet au conseil de la
magistrature des juridictions financières.

Article 186
Tout magistrat des juridictions financières lors de sa nomination
à son premier poste et avant d’entrer en fonction doit prêter
serment en ces termes :
« Je jure devant Dieu Le Tout Puissant de remplir mes fonctions
avec fidélité et dévouement, de garder le secret des
délibérations et de me conduire en tout comme un digne et loyal
magistrat ».

108
Code des Juridictions Financières

Article 187
Le serment est prêté devant Sa Majesté le Roi par le premier
président et par le procureur général du Roi et devant la cour par
les autres magistrats, en séance solennelle.

Article 188
Indépendamment du secret des délibérations et des
investigations auquel il est tenu par son serment, le magistrat
des juridictions financières ne peut communiquer à quiconque,
en dehors des cas prévus par la loi, ni copies, ni extraits de
documents, ni renseignements concernant les dossiers de ces
juridictions.

Article 189
L’Etat protège les magistrats contre toute menace, outrage,
injure et diffamation en vertu des dispositions du code pénal et
des lois en vigueur.
Conformément aux dispositions législatives et réglementaires en
vigueur, l’Etat assure aux magistrats des juridictions financières
la réparation des préjudices non couverts par la législation sur
les pensions et le capital décès, qu’ils peuvent subir dans
l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Dans
ce cas, l’Etat est subrogé dans les droits et actions de la victime
contre l’auteur du dommage.
Les magistrats des juridictions financières qui exercent les
fonctions de secrétaire général de la cour, de président de
chambre et de président de cour régionale bénéficient du
privilège de juridiction prévu à l’article 267 du code de procédure
pénale.

109
Code des Juridictions Financières

Les autres magistrats des juridictions financières bénéficient du


privilège de juridiction prévu à l’article 268 du code de procédure
pénale.

Article 190
Un dossier individuel est établi pour chaque magistrat ; y sont
enregistrés et classés toutes pièces relatives à son état civil et à
sa situation de famille, ses titres universitaires, les documents au
vu desquels il a été admis dans la magistrature des juridictions
financières, les notes et appréciations dont il est l’objet, les avis
émis à son sujet par le conseil de la magistrature des juridictions
financières, les décisions de toutes natures prises à son égard au
cours de sa carrière ainsi que les déclarations prévues à l’article
184 ci-dessus.
Aucune mention relative à ses opinions politiques ou
confessionnelles ne doit y figurer.

Chapitre II
Avancement et rémunération

Article 191
L’avancement des magistrats des juridictions financières
comprend l’avancement de grade et l’avancement d’échelon
dans le même grade ; il a lieu de façon continue de grade à grade
et d’échelon à échelon.

Article 192
Aucun magistrat ne peut être promu, dans la limite des postes
budgétaires vacants, au grade supérieur s’il ne figure sur une
liste d’aptitude.

110
Code des Juridictions Financières

Sont inscrits sur la liste d’aptitude :


- Pour l’accès au grade exceptionnel, les magistrats de premier
grade qui ont exercé pendant au moins cinq ans dans leur grade ;
- Pour l’accès au premier grade, les magistrats de deuxième
grade ayant atteint le 7e échelon de leur grade et ayant exercé
pendant au moins 5 ans dans ce grade.
Il est tenu compte lors de l’établissement de la liste d’aptitude,
des diplômes universitaires, de la qualification et des aptitudes
des intéressés à exercer les fonctions correspondant au grade
supérieur.
La liste d’aptitude est établie et arrêtée annuellement par le
premier président, après avis conforme du conseil de la
magistrature des juridictions financières.
Les conditions dans lesquelles sont notés les magistrats des
juridictions financières et les modalités d’établissement de la
liste d’aptitude ainsi que celles d’avancement d’échelon, qui
devra être à la fois fonction de cette notation et de l’ancienneté,
sont déterminées conformément à la réglementation en
vigueur.

Article 193
La rémunération des magistrats des juridictions financières
comprend le traitement, les prestations familiales et tous autres
indemnités, primes ou avantages qui sont fixés par la
réglementation en vigueur.

Article 194
En cas de vacance d’un poste, les magistrats des juridictions
financières peuvent être chargés de remplir des fonctions
correspondant à un grade supérieur au leur, par dahir pris sur

111
Code des Juridictions Financières

proposition du conseil de la magistrature des juridictions


financières.
Pendant la durée de leur mission, ces magistrats bénéficient du
traitement, des indemnités, primes et avantages afférents au
premier échelon du grade auquel correspondent leurs nouvelles
fonctions.
Toutefois, les intéressés peuvent s’il y échet, être rémunérés sur
la base d’un échelon comportant un indice égal ou supérieur à
celui qu’ils détiennent dans leur grade d’origine.

La priorité est donnée, pour le bénéfice des dispositions de cet


article, aux magistrats titulaires ayant subi le stage prévu à
l’article 174 ci-dessus ou un stage déclaré équivalent par
ordonnance du premier président, après avis conforme du
conseil de la magistrature des juridictions financières.

Chapitre III
Positions des magistrats des juridictions financières

Article 195
[« Position sous les drapeaux » Abrogé à compter du 4 août 2006 par la loi
n° 48-06 promulguée par le dahir n° 1-06-233 du 17 avril 2007 ; B.O. n° 5522
du 3 mai 2007).

Tout magistrat est placé dans l’une des positions suivantes :


- en activité ;
- en service détaché ;
- en disponibilité.

112
Code des Juridictions Financières

Section I
Activité - congés

Article 196
Le magistrat des juridictions financières est réputé en activité
lorsque, régulièrement titulaire d’un grade, il exerce
effectivement ses fonctions au sein des juridictions financières.
Il est considéré comme étant en activité pendant toute la durée
des congés administratifs, des congés de maladie, des congés de
maternité et des congés sans solde.

Article 197
Les congés se divisent :
1) En congés administratifs comprenant les congés annuels, les
congés exceptionnels ou permission d’absence ;
2) En congés pour raisons de santé comprenant :
a - des congés de maladie de courte durée ;
b - des congés de maladie de moyenne durée ;
c - des congés de maladie de longue durée ;
d - des congés en cas de maladies ou de blessures résultant d’un
accident survenu pendant l’exercice des fonctions ;
3) En congés de maternité ;
4) En congés sans solde.
Sauf dispositions contraires du présent statut, les magistrats en
congé pour raison de santé perçoivent, selon le cas, la totalité ou
la moitié de leurs émoluments pris en compte pour le calcul de
la pension de retraite tels que définis à l’article 11 de la loi n°

113
Code des Juridictions Financières

011-71 du 12 kaada 1391 (30 décembre 1971) instituant un


régime de pensions civiles, telle que modifiée et complétée.
Les intéressés conservent le bénéfice de la totalité des
prestations familiales dans tous les cas de congés pour raisons
de santé.

Article 198
(Modifié par l’article premier de la loi n° 39-19 du 6 mars 2020-11 rejeb 1441
promulguée par le dahir n° 1-20-20 ; B.O. n° 6866 du 19 mars 2020 version
arabe).

Tout magistrat en activité a droit à un congé fixé de vingt-deux


jours de service par année de service ; le premier congé étant
accordé après douze mois de service.
Le premier président conserve toute liberté pour échelonner les
congés et peut, si l’intérêt du service l’exige, s’opposer à leur
fractionnement.
Les magistrats ayant des enfants à charge bénéficient d’une
priorité pour le choix des périodes de congés annuels.

Article 199
Des congés exceptionnels ou permissions d’absence peuvent
être accordés à plein traitement, sans entrer en ligne de compte
dans le calcul des congés réguliers, à des magistrats :
1) justifiant de raisons familiales, de motifs raisonnables et
exceptionnels dans une limite de dix jours par an ;
2) désireux d’accomplir le pèlerinage aux lieux saints, cette
autorisation n’est accordée que pour une durée de deux mois et
une seule fois au cours de leur carrière. Les magistrats intéressés
n’acquièrent pas le droit de congé prévu à l’article précédent,
l’année où ils bénéficient de cette autorisation spéciale.

114
Code des Juridictions Financières

Article 200
En cas de maladie dûment constatée mettant le magistrat dans
l’impossibilité d’exercer ses fonctions, ce dernier doit produire
un certificat médical indiquant la durée présumée pendant
laquelle il est hors d’état d’exercer ses fonctions. Il est alors de
droit mis en congé.
Tous contrôles utiles, médicaux et administratifs, peuvent être
effectués afin de s’assurer que le magistrat n’use de son congé
qu’en vue de se soigner.
S’il s’avère que le magistrat n’use pas de son congé pour se
soigner et sans préjudice des sanctions disciplinaires prévues par
le présent livre, les émoluments servis à l’intéressé durant le
congé de maladie sont supprimés pour service non fait
conformément à la législation en vigueur.
A l’exception des congés de maladie de courte durée qui sont
accordés directement par le premier président, les autres congés
pour raisons de santé ne peuvent être accordés par cette
autorité qu’après avis conforme du conseil de santé.

Article 201
Le congé de maladie de courte durée ne peut excéder six mois
par période de douze mois consécutifs. Pendant les trois
premiers mois, le magistrat perçoit la totalité de ses
émoluments. Ces émoluments sont réduits de moitié pendant
les trois mois suivants.

Article 202
Le congé de maladie de moyenne durée ne peut excéder au total
trois ans. Il est accordé au magistrat atteint d’une maladie le
mettant dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions et exigeant,

115
Code des Juridictions Financières

en outre, un traitement et des soins prolongés et présentant un


caractère invalidant et de gravité confirmée.
Pendant les deux premières années de ce congé, le magistrat
perçoit la totalité de ses émoluments visés à l’article 197 ci-
dessus. Ces émoluments sont réduits de moitié la troisième
année.
La liste des maladies ouvrant droit aux congés prévus au présent
article est fixée par voie réglementaire.

Article 203
Des congés de maladie de longue durée n’excédant pas au total
cinq (5) ans, sont accordés aux magistrats atteints de l’une des
infections suivantes :
- affections cancéreuses ;
- lèpre ;
- syndrome d’immuno déficience acquise (SIDA) ;
- tétraplégie ;
- transplantation d’un organe vital ;
- psychoses chroniques ;
- troubles graves de la personnalité ;
- démence.
Le magistrat conserve pendant les trois premières années de ce
congé de maladie l’intégralité de ses émoluments et, pendant les
deux années qui suivent, il ne perçoit que la moitié de ses
émoluments.

Article 204
Lorsque la maladie est contractée ou aggravée soit dans
l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des fonctions, soit en
accomplissant un acte de dévouement dans un intérêt public ou
pour sauver la vie d’une personne, soit à la suite d’un accident
survenu dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des

116
Code des Juridictions Financières

fonctions, le magistrat reçoit l’intégralité de ses émoluments


jusqu’à ce qu’il soit en état de reprendre son service ou jusqu’à
ce qu’il soit reconnu définitivement inapte et admis à la retraite
dans les conditions prévues par la loi n° 011-71 du 12 kaada 1391
(30 décembre 1971), telle que modifiée et complétée.
Le magistrat a droit, en outre, dans tous les cas prévus au
présent article, au remboursement des honoraires médicaux et
des frais entraînés directement par la maladie ou l’accident.

Article 205
Lorsque le conseil de santé constate, à l’expiration de la durée
du congé pour raisons de santé, que le magistrat se trouve dans
l’impossibilité définitive de reprendre ses fonctions, l’intéressé
est admis à la retraite soit à sa demande, soit d’office dans les
conditions prévues par la loi n° 011-71 du 12 kaada 1391 (30
décembre 1971), telle que modifiée et complétée.
S’il n’est pas reconnu définitivement inapte par le conseil de
santé et s’il ne peut, à l’expiration de son congé pour raison de
santé, reprendre son service, il est placé d’office en position de
disponibilité.

Article 206
(Abrogé et remplacé par l’article 2 de la loi n° 39-19 du 6 mars 2020-11 rejeb
1441 promulguée par le dahir n° 1-20-20 ; B.O. n° 6866 du 19 mars 2020
version arabe).

La magistrate enceinte bénéficie d’un congé de maternité d’une


durée de quatorze semaines, avec maintien de la totalité de sa
rémunération.

Article 207
Le magistrat peut, sur sa demande et après accord du premier
président, bénéficier d’un congé sans solde, accordé une seule

117
Code des Juridictions Financières

fois tous les deux ans, dans la limite d’un mois non divisible. Les
modalités d’attribution des congés sans solde sont fixées selon
la réglementation en vigueur.

Section II
Détachement

Article 208
Le magistrat des juridictions financières est en position de
détachement lorsqu’il est placé hors du corps de la magistrature,
mais continue d’appartenir à ce corps et à y bénéficier de ses
droits à l’avancement et à la retraite.

Article 209
Les magistrats des juridictions financières peuvent être
détachés :
1) - auprès d’une administration, d’un office ou d’un organisme
de l’Etat, dans un emploi conduisant à pension du régime
général des retraites ;
2) - auprès d’une administration ou entreprise publique, dans un
emploi ne conduisant pas à pension du régime général des
retraites ou auprès d’une entreprise privée présentant un
caractère d’intérêt national ;
3) - pour exercer un enseignement ou remplir une mission
publique auprès d’un Etat étranger ou auprès d’organismes
internationaux.
Le détachement est prononcé à la demande du magistrat dans
les conditions fixées par la réglementation relative à la

118
Code des Juridictions Financières

procédure du détachement et après avis conforme du conseil de


la magistrature des juridictions financières.

Article 210
Le magistrat détaché supporte la retenue prévue par le régime
des retraites auquel il est affilié, sur le traitement d’activité
afférent à son grade et à son échelon dans le service dont il est
détaché.

Article 211
Le détachement est prononcé pour une durée maximale de cinq
ans et peut être renouvelé par périodes égales.

Article 212
Le magistrat qui a fait l’objet d’un détachement peut être
aussitôt remplacé dans son emploi sauf dans le cas où il est
détaché pour une période inférieure ou égale à six mois non
renouvelable.

A l’expiration du détachement, le magistrat détaché, est


réintégré dans le corps de la magistrature des juridictions
financières.
Si aucun emploi correspondant à son grade n’est vacant, il est
nommé en surnombre après visa des autorités
gouvernementales chargées des finances et de la fonction
publique.
Le surnombre ainsi créé doit être résorbé à la première vacance
venant à s’ouvrir dans le grade considéré.

119
Code des Juridictions Financières

Article 213
La notation des magistrats des juridictions financières placés en
position de détachement, est assurée par le ministre ou le chef
de l’organisme auprès duquel ils sont détachés, qui transmet
leur fiche de notation au premier président.

Section III
Mise en disponibilité

Article 214
Le magistrat est en position de disponibilité lorsque, placé hors
du corps de la magistrature des juridictions financières, il
continue d’appartenir à ce corps mais cesse d’y bénéficier de ses
droits à l’avancement et à la retraite.
La position de disponibilité ne comporte aucune attribution
d’émoluments en dehors des cas prévus au présent livre.

Article 215
La mise en disponibilité est prononcée par ordonnance du
premier président, soit d’office, soit à la demande du magistrat.
Ce dernier conserve les droits acquis dans la magistrature des
juridictions financières au jour où sa mise en disponibilité a pris
effet.

Article 216
Un magistrat ne peut être placé en disponibilité d’office que
dans le cas prévu à l’article 205 ci-dessus. L’intéressé perçoit
pendant six mois un demi-traitement d’activité et continue à
bénéficier de la totalité des prestations à caractère familial.

120
Code des Juridictions Financières

Article 217
La durée de la disponibilité prononcée d’office ne peut excéder
une année. Elle peut être renouvelée à deux reprises pour une
durée égale et à l’expiration de cette durée, le magistrat doit
être :
- soit réintégré dans le grade et emploi du corps de la
magistrature des juridictions financières ;
- soit mis à la retraite ;
- soit, s’il n’a pas le droit à pension, admis à cesser ses fonctions.
Toutefois, si à l’expiration de la troisième année de disponibilité,
le magistrat est inapte à reprendre son service mais qu’il résulte
d’un avis des services médicaux qu’il doit normalement pouvoir
reprendre ses fonctions avant l’expiration d’une nouvelle année,
la disponibilité fera l’objet d’un troisième renouvellement.

Article 218
La mise en disponibilité sur la demande du magistrat peut être
accordée en cas :
1) d’accident ou maladie grave du conjoint ou d’un enfant ;
2) d’engagement dans les Forces armées royales ;
3) d’études ou recherches scientifiques présentant un intérêt
général incontestable ;
4) ou pour toutes autres convenances personnelles.
Dans ces deux derniers cas, la mise en disponibilité n’est
prononcée qu’après avis conforme du Conseil de la magistrature
des juridictions financières.
La durée de la disponibilité ne peut excéder trois années dans les
cas visés aux paragraphes premier, deuxième et troisième ci-

121
Code des Juridictions Financières

dessus et deux années dans le cas de convenances personnelles.

Ces périodes ne sont renouvelables qu’une fois pour une période


égale.
Le renouvellement de la disponibilité pour convenances
personnelles est accordé de plein droit au magistrat qui le
demande sans que l’avis conforme du Conseil de la magistrature
des juridictions financières soit nécessaire.
Le magistrat mis en disponibilité pour convenances personnelles
ne peut demander sa réintégration dans les conditions prévues
à l’article 222 ci-dessous, qu’à l’issue de la première période au
moins.

Article 219
A l’égard des magistrats du sexe féminin, la mise en disponibilité
est accordée de droit aux intéressées et sur leur demande, pour
élever un enfant de moins de cinq ans ou atteint d’une infirmité
exigeant des soins continus.
Cette mise en disponibilité ne peut excéder deux années mais
peut être renouvelée aussi longtemps que se trouvent remplies
les conditions requises pour l’obtenir.
Lorsque l’un des magistrats visés à l’alinéa précédent a la qualité
de chef de famille, il continue à percevoir les allocations
familiales dans les conditions prévues par la réglementation en
vigueur.

Article 220
La mise en disponibilité peut être accordée également, sur sa
demande, à la femme nommée magistrat des juridictions
financières pour suivre son mari si ce dernier est astreint à
établir sa résidence habituelle, en raison de sa profession, en un

122
Code des Juridictions Financières

lieu éloigné de celui où son épouse exerce ses fonctions. Dans ce


cas, la durée de la disponibilité, prononcée également pour une
période de deux années renouvelables, ne peut excéder dix
années au total.
Peut également bénéficier des dispositions du premier alinéa ci-
dessus et dans les mêmes conditions, l’époux magistrat qui
désire rejoindre le lieu où sa femme exerce ses fonctions.

Article 221
Le premier président peut, à tout moment, faire procéder aux
enquêtes nécessaires pour s’assurer que l’activité du magistrat
intéressé correspond réellement aux motifs pour lesquels il a été
placé en position de disponibilité.

Article 222
Le magistrat des juridictions financières mis en disponibilité sur
sa demande, doit solliciter sa réintégration deux mois au moins
avant l’expiration de la période en cours. Cette réintégration est
de droit à l’une des trois premières vacances ; jusqu’à ce qu’elle
intervienne, le magistrat est maintenu en disponibilité.

Article 223
Le magistrat mis en disponibilité et qui ne demande pas sa
réintégration dans les délais prévus ou qui refuse les fonctions
qui lui sont assignées lors de sa réintégration, est proposé à être
rayé des cadres par dahir après avis conforme du Conseil de la
magistrature des juridictions financières.

123
Code des Juridictions Financières

Section IV
Position sous les drapeaux

Article 224
(Abrogé à compter du 4 août 2006 par la loi n° 48-06 promulguée par le dahir
n° 1-06-233 du 17 avril 2007 - 28 rabii I 1428 ; B.O. n° 5522 du 3 mai 2007).

Chapitre IV
Régime disciplinaire

Article 225
Tout manquement par un magistrat des juridictions financières
aux devoirs de son état, à l’honneur, à la délicatesse, à la dignité,
aux règles du secret professionnel et à l’obligation de réserve,
constitue une faute susceptible d’une sanction disciplinaire.

Article 226
Les sanctions disciplinaires applicables aux magistrats des
juridictions financières sont :
1 - Les sanctions disciplinaires de 1er degré qui comprennent,
par ordre croissant de gravité :
- l’avertissement ;
- le blâme ;
- le retard dans l’avancement d’échelon pendant une durée
maximale de deux ans ;
- la radiation de la liste d’aptitude ;

124
Code des Juridictions Financières

- l’exclusion temporaire de fonction privative de toute


rémunération à l’exception des prestations familiales, pendant
une durée ne pouvant excéder six mois.
2 - Les sanctions disciplinaires de 2e degré qui comprennent, par
ordre croissant de gravité :
- la rétrogradation avec ou non la perte de la totalité ou d’une
partie de l’ancienneté acquise dans l’ancien grade ;
- la mise à la retraite d’office ou l’admission à cesser ses
fonctions lorsque le magistrat n’a pas droit à une pension de
retraite ;
- la révocation avec ou sans suspension des droits à pension.

Article 227
Le premier président saisit le conseil de la magistrature des
juridictions financières, des faits reprochés au magistrat et
confie l’instruction du dossier à un rapporteur choisi parmi les
membres dudit conseil qui procède s’il y a lieu à une enquête. Ce
rapporteur doit être d’un grade égal ou supérieur à celui du
magistrat faisant l’objet de poursuites.
Au cours de l’enquête, le rapporteur entend le magistrat mis en
cause et les témoins.
Il accomplit tous actes d’investigation utiles.
Lorsque l’enquête n’a pas été jugée nécessaire ou lorsque
l’enquête est terminée, le magistrat mis en cause reçoit, quinze
jours au moins à l’avance, une notification l’avertissant de la
date à laquelle le conseil doit se réunir pour examiner son cas.
Cette notification est faite dans les formes prévues par les
articles 37 à 39 du code de procédure civile.

125
Code des Juridictions Financières

Le magistrat mis en cause, peut consulter sur place son dossier


disciplinaire, à l’exclusion de l’avis du rapporteur.
Il peut se faire assister soit par un collègue, soit par un avocat
qui peuvent consulter le dossier disciplinaire dans les conditions
fixées à l’alinéa précédent.
Au début de la séance du conseil, le rapporteur donne lecture de
son rapport. Le magistrat mis en cause est ensuite invité à fournir
ses explications ou moyens de défense sur les faits qui lui sont
reprochés.
Le conseil peut entendre les témoins qu’il a convoqués et ceux
cités par le magistrat mis en cause, après autorisation du
président du conseil.
Le conseil, avant de statuer, peut ordonner une enquête
complémentaire.
Le conseil se retire pour délibérer. Son avis est rendu à la
majorité des voix ; en cas de partage égal des voix de ses
membres, celle du président est prépondérante.
En cas de poursuites pénales, le conseil de la magistrature des
juridictions financières peut décider de surseoir à l’instruction de
l’affaire jusqu’à ce qu’il ait été statué, par décision devenue
irrévocable, sur lesdites poursuites.

Article 228
Les sanctions disciplinaires de 2e degré sont prononcées par
dahir sur proposition motivée du conseil de la magistrature des
juridictions financières.
Les sanctions de 1er degré sont prononcées par ordonnance du
premier président, après avis conforme du conseil de la
magistrature des juridictions financières. Toutefois, le premier

126
Code des Juridictions Financières

président ne peut prononcer une sanction plus grave que celle


proposée par ledit conseil.

Article 229
En cas de poursuites pénales ou de faute grave, le magistrat peut
être suspendu de ses fonctions par ordonnance du premier
président.
L’ordonnance prononçant la suspension d’un magistrat des
juridictions financières doit préciser si l’intéressé conserve,
pendant le temps où il est suspendu, le bénéfice de sa
rémunération ou déterminer le montant de la retenue qu’il
subit, à l’exclusion des prestations à caractère familial qu’il
continue à percevoir en totalité.
Le conseil de la magistrature des juridictions financières doit être
convoqué dans les plus brefs délais possibles ; la situation du
magistrat suspendu, doit être définitivement réglée dans un
délai de quatre mois à compter du jour où la décision de
suspension a pris effet. Toutefois, lorsque le conseil a proposé
une sanction de deuxième degré, la suspension peut continuer
jusqu’à la prise de la décision.
Sous réserve de l’alinéa précédent, lorsqu’aucune décision n’est
intervenue au terme du délai prévu à l’alinéa précédent, ou
lorsque le magistrat n’a subi aucune sanction ou n’a été l’objet
que d’un avertissement ou d’un blâme, l’intéressé reçoit à
nouveau l’intégralité de sa rémunération et a droit, le cas
échéant, au remboursement des retenues.
Lorsque le magistrat fait l’objet de poursuites pénales, un
dossier disciplinaire est ouvert. Sa situation n’est définitivement
réglée qu’après que la décision rendue soit devenue irrévocable.

Au terme des poursuites pénales, lorsqu’aucune sanction


disciplinaire n’est intervenue ou lorsque le magistrat poursuivi

127
Code des Juridictions Financières

ne fait l’objet que d’un avertissement ou d’un blâme, il a droit au


remboursement des retenues opérées sur sa rémunération.
Dans tous les autres cas, il n’a pas droit au remboursement des
retenues.

Article 230
Le magistrat qui, en dehors des cas d’absence régulièrement
justifiés, n’assure pas son service est en état d’abandon de
poste ; de ce fait il est considéré comme ayant renoncé
délibérément aux garanties disciplinaires prévues par le présent
livre.
Le magistrat qui a abandonné son poste doit être mis en
demeure de réintégrer son poste dans les sept jours qui suivent
la notification qui lui est faite. La mise en demeure est adressée
au magistrat au dernier domicile qu’il a déclaré, par lettre
recommandée avec accusé de réception.
Passé ce délai, si l’intéressé n’a pas repris son service, la peine
de révocation avec ou sans suspension des droits à pension peut
être prononcée à son encontre par dahir après avis conforme du
Conseil de la magistrature des juridictions financières.
Dans le cas où la mise en demeure n’a pu être notifiée, le premier
président ordonne immédiatement la suspension de la
rémunération du magistrat incriminé. Au cas où ce dernier ne
reprend pas son service dans le délai de soixante jours qui suit la
prise de décision de suspension de la rémunération, la sanction
prévue au 3e alinéa ci-dessus, s’applique. S’il rejoint son poste
dans le délai précité, son dossier est soumis au conseil de la
magistrature des juridictions financières.
La sanction prend effet à compter du jour où l’abandon de poste
a été constaté.

128
Code des Juridictions Financières

Les dispositions du présent article s’appliquent de plein droit au


magistrat des juridictions financières qui cesse ses fonctions
avant la date fixée par l’autorité habilitée pour accepter sa
démission.

Chapitre V
Cessation des fonctions

Article 231
La cessation définitive des fonctions, entraînant la radiation des
cadres et, sous réserve des dispositions concernant l’honorariat,
la perte de la qualité de magistrat des juridictions financières,
résulte :
- de l’admission à la retraite dans les conditions prévues à
l’article 232 ci-dessous ;
- de la démission régulièrement acceptée ;
- de la révocation.

Article 232
(Le paragraphe 2 est modifié et complété par l’article premier de la loi n° 39-
19 du 6 mars 2020-11 rejeb 1441 promulguée par le dahir n° 1-20-20 ; B.O.
n° 6866 du 19 mars 2020 version arabe).

L’admission à la retraite est prononcée par ordonnance du


premier président, dans les conditions prévues par la législation
sur les pensions.
La limite d’âge est fixée à soixante-cinq ans pour les magistrats
des juridictions financières de tous les grades.
Toutefois, il est possible de prolonger l’âge de mise à la retraire
des magistrats des juridictions financières pour une période de

129
Code des Juridictions Financières

deux années renouvelable deux fois au plus par dahir, sur


proposition du premier président, après avis conforme du
conseil de la magistrature des juridictions financières, lorsque
leur maintien en activité répond à l’intérêt du service.

Article 233
La démission ne peut résulter que d’une demande écrite de
l’intéressé marquant sa volonté non équivoque de quitter les
cadres des magistrats des juridictions financières autrement que
par l’admission à la retraite. La démission n’a d’effet qu’autant
qu’elle est acceptée par l’autorité investie du pouvoir de
nomination.
L’acceptation de la démission la rend irrévocable. Elle ne fait pas
obstacle, le cas échéant, à l’exercice de l’action disciplinaire en
raison des faits déjà commis ou qui n’auraient été révélés
qu’après cette acceptation.

Article 234
Le magistrat qui cesse définitivement ses fonctions peut se voir
conférer l’honorariat par dahir sur proposition du premier
président et après avis conforme du Conseil de la magistrature
des juridictions financières, soit dans son grade, soit dans le
grade immédiatement supérieur.

130
Code des Juridictions Financières

Titre IV
Organisation et fonctionnement du conseil de la
magistrature des juridictions financières

Article 235
Le conseil de la magistrature des juridictions financières est
présidé par le premier président, sous réserve des dispositions
de l’article 10 de la présente loi.
En plus du premier président et du procureur général du Roi, ce
conseil se compose :
- du secrétaire général de la cour, qui assure le secrétariat du
conseil de la magistrature des juridictions financières ;
- d’un président de chambre élu par les présidents de chambre ;
- d’un président de cour régionale élu par les présidents des
cours régionales ;
- de deux (2) représentants des magistrats qui exercent à la cour,
élus parmi eux ;
- de deux (2) représentants des magistrats qui exercent dans les
cours régionales, élus parmi eux.
Un décret détermine les modalités de l’élection des
représentants des magistrats au conseil de la magistrature des
juridictions financières ; aucun membre de ce conseil ne peut
prendre part aux séances traitant de son cas ou de celui d’un
magistrat d’un grade supérieur au sien.

Article 236
Le conseil de la magistrature des juridictions financières se réunit
une fois par an. Il peut en outre se réunir toutes les fois que les
circonstances l’exigent sur proposition du premier président ou

131
Code des Juridictions Financières

du procureur général du Roi ou à la demande de la moitié de ses


membres.
Ses décisions et recommandations sont prises à la majorité des
voix de ses membres ; en cas de partage égal des voix, celle du
président est prépondérante.

Titre V
Dispositions Transitoires et Diverses

Article 237
En cas de décès d’un magistrat en activité de service, ses ayants
droit bénéficient du paiement d’un capital - décès dans les
conditions prévues par la réglementation en vigueur.

Article 238
Par dérogation aux dispositions des articles 169 et 172 de la
présente loi et pendant une période de quatre ans, à compter de
la date de la publication de la présente loi, les magistrats des
juridictions financières peuvent être recrutés et nommés, dans
la limite de la moitié des postes vacants, selon les conditions
fixées aux articles 239 à 242 ci-dessous.
Durant la même période, peuvent être nommés sur proposition
du premier président, après avis conforme du conseil de la
magistrature des juridictions financières :
- présidents de cours régionales, des premiers conseillers en
l’absence des conseillers maîtres ;
- secrétaires généraux des cours régionales, des deuxièmes
conseillers, en l’absence des premiers conseillers.

132
Code des Juridictions Financières

Article 239
Peuvent être recrutés :
1° Au grade exceptionnel :
* les fonctionnaires appartenant à l’un des grades dont le
1er échelon comporte un indice égal ou supérieur à 870,
titulaires de l’un des diplômes donnant accès à l’échelle de
rémunération n° 10 et justifiant au moins de 15 ans de services
publics effectifs.

2° Au premier grade :
* les fonctionnaires des administrations publiques appartenant
au grade d’administrateur principal ou à un grade assimilé,
titulaires de l’un des diplômes donnant accès à l’échelle de
rémunération n° 10 et justifiant au moins de 10 ans de services
publics effectifs.

3° Au deuxième grade :
* les fonctionnaires appartenant au grade d’administrateur ou à
un grade assimilé, titulaires de l’un des diplômes donnant accès
à l’échelle de rémunération n° 10 et justifiant au moins de 10 ans
de services publics effectifs.
Le premier président fixe par ordonnance le nombre d’emplois à
pourvoir ainsi que la date limite de dépôt des candidatures.

Article 240
Les candidatures sont adressées sous couvert de l’autorité dont
relèvent les intéressés au premier président, qui les soumet à la
commission de sélection prévue à l’article 169 ci-dessus.

133
Code des Juridictions Financières

Article 241
Les candidats retenus par la cour sont nommés par dahir sur
proposition du premier président, après avis conforme du
Conseil de la magistrature des juridictions financières, en qualité
de magistrat, dans leur grade correspondant et sont classés à
l’indice égal ou, à défaut, à l’indice immédiatement supérieur à
celui qu’ils détenaient dans leur grade d’origine. S’ils sont classés
à indice égal, ils conservent l’ancienneté acquise dans leur
ancien échelon dans la limite de 2 années.

Article 242
Les dispositions de l’article 194 de la présente loi, sont
applicables aux magistrats recrutés en application du présent
titre.

Article 243
A compter de la date d’effet des dispositions du présent livre, le
grade des magistrats de troisième grade de la cour est placé en
voie d’extinction et continue à être régi par les dispositions de la
loi n° 28-80 formant statut des magistrats de la cour des
comptes.

Par dérogation aux dispositions de l’article 176 ci-dessus, les


magistrats de troisième grade en fonction à la cour, ayant atteint
au moins le 7e échelon de leur grade, et justifiant de plus de cinq
années de services effectifs dans le grade, peuvent être nommés
magistrats de deuxième grade.

Les magistrats de 3e grade qui remplissent les conditions


prévues à l’article 172 ci-dessus peuvent participer au concours
de recrutement des auditeurs ; s’ils sont admis audit concours,

134
Code des Juridictions Financières

ils sont dispensés du stage prévu à l’article 174 ci-dessus et


nommés magistrats de deuxième grade.

Article 244
Sont admis au bénéfice des dispositions des articles 197 à 207 de
la présente loi, les magistrats qui sont, à la date d’effet de la
présente loi, en congé de maladie ou de maternité en application
des dispositions de la loi n° 28-80 formant statut des magistrats
de la cour des comptes.
Toutefois, les durées passées par ces magistrats en congé de
maladie ou de maternité antérieurement à la date d’effet de la
présente loi, sont prises en compte pour la détermination des
durées maximales des congés pour raisons de santé et des
congés de maternité prévues par la présente loi.

Article 245
Les titulaires des diplômes du cycle de formation de l’école
nationale d’administration qui sont en fonction à la cour
antérieurement à la date d’effet des dispositions du présent
livre, sont nommés, à compter de la date de leur affectation à la
cour, magistrats de deuxième grade.

Article 246
Les magistrats de grade exceptionnel, de premier et de
deuxième grades, en fonction à la cour à la date d’effet des
dispositions du présent livre, sont reversés dans les grades
correspondants prévus par le présent livre avec la même
situation d’échelon, d’indice et d’ancienneté.
Les magistrats suppléants de deuxième grade, en fonction à la
cour à la date d’effet du présent livre, sont reversés en qualité
d’auditeurs avec la même situation d’ancienneté.

135
Code des Juridictions Financières

Article 247
Le conseil de la magistrature des juridictions financières doit être
constitué dès que les cours régionales commencent à exercer
leurs compétences.
En attendant la constitution dudit conseil, ses attributions sont
exercées par la chambre du conseil mentionnés au titre 4 de la
loi n° 28-80 portant statut des magistrats de la cour des comptes.

Article 248
Sous réserve des dispositions des articles 243 et 247 ci-dessus,
est abrogée la loi n° 28-80 formant statut des magistrats de la
cour des comptes.
Toutefois, sont maintenus en vigueur jusqu’à leur remplacement
ou abrogation expresse, les textes pris en application de ladite
loi.

Article 249
Sous réserve des dispositions de l’article 245 ci-dessus, les
dispositions du présent livre entrent en vigueur à compter de la
date de la publication de la présente loi au Bulletin officiel.

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