Textes Cour Des Comptes
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Textes Cour Des Comptes
Le chapitre I portant dispositions générales énonce les principes généraux qui régissent le déroulement de
la carrière des magistrats au sein de la Cour des comptes et les dispositions relatives à l’indépendance et à
la protection du magistrat dans l’exercice de ses fonctions.
Le chapitre II définit les devoirs et obligations des magistrats, les conditions d’installation du magistrat lors
de sa première nomination ainsi que les règles qui régissent la fonction et les activités du magistrat.
Le chapitre IV détermine les conditions de nomination des magistrats, le mode de recrutement (par
concours et au tour extérieur) ainsi que les conditions d’avancement, d’évaluation et de rémunération des
magistrats et des emplois supérieurs de la Cour des comptes.
Le chapitre V porte sur les dispositions disciplinaires applicables aux magistrats en cas de manquement à
leurs obligations statutaires.
Le chapitre VI fixe à titre transitoire, pour une période de 10 ans, les modalités de constitution du corps.
Tel est l’objet du présent projet de loi organique.
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CHAPITRE I
Dispositions générales
Article Premier : Les dispositions du présent statut sont applicables aux magistrats de la Cour des comptes
qui constituent un corps particulier de magistrats de la République.
La présente loi organique a pour objet d’énoncer les principes généraux qui régissent le déroulement de la
carrière des magistrats de la Cour, les règles d’organisation, d’administration et de recrutement du corps qui
s’appliquent à eux ainsi que leurs obligations, devoirs et droits. En cas de silence, il est fait application du
statut général des fonctionnaires.
Elle précise enfin la composition et les attributions du Conseil supérieur de la Cour des comptes.
Article 2 : En application des dispositions de l’article 5 de la loi organique sur la Cour des comptes, sont
magistrats de la Cour des comptes :
– le président de la Cour des comptes,
– les présidents de chambre,
– les chefs de section,
– les conseillers maîtres,
– les conseillers référendaires,
– les conseillers.
Article 3 : Les magistrats de la Cour des comptes sont placés sous l’autorité administrative du président de
la Cour. Celui-ci peut, sans porter atteinte à la liberté de décision des magistrats, prendre toute décision afin
d’assurer le bon fonctionnement de l’Institution et adresser aux membres de la Cour toute observation et
recommandation destinées à garantir une correcte application des lois et règlements les régissant.
Article 4 : Les magistrats de la Cour des comptes exercent, en toute indépendance, les attributions qui leur
sont dévolues par la loi organique sur la Cour des comptes et par la présente loi.
Ils sont inamovibles. Toutefois, cette inamovibilité ne fait pas obstacle aux pouvoirs du président de la
Cour de modifier leur affectation au sein de l’institution, conformément à l’article 18 de la loi organique.
Article 5 : Ils sont, conformément aux dispositions du code pénal et des autres lois en vigueur, protégés
contre les menaces, attaques, outrages, injures ou diffamations dont ils peuvent être l’objet dans l’exercice
de leurs fonctions.
La réparation du préjudice direct qui en résulterait incombe à l’État qui se trouve alors
subrogé dans les droits et actions de la victime contre le ou les auteurs du dommage.
Article 6 : En cas de poursuite contre un magistrat, les fonctions dévolues au Procureur Général près la
Cour d’Appel et au Premier Président de cette Cour par les articles 661 et 662 du Code de Procédure pénale
sont respectivement exercées par le Procureur Général près la Cour de Cassation et par le Premier Président
de la Cour de Cassation, ou par leurs délégués choisis parmi les membres de la Cour de Cassation.
En matière correctionnelle, c’est la Première Chambre de la Cour de Cassation qui statue.
En matière criminelle, la Première Chambre prononce la mise en accusation et renvoie devant les Chambres
réunies.
Les co-auteurs et les complices sont déférés aux mêmes formations de jugement.
Les décisions ainsi rendues par la Première Chambre ou par les Chambres réunies de la Cour de Cassation,
tant en matière criminelle qu’en matière correctionnelle, ne peuvent faire l’objet d’aucun recours.
Article 7 : Les magistrats ne peuvent, en dehors de leurs fonctions, être requis pour d’autres services
publics que le service militaire. Toute disposition réglementaire nouvelle prescrivant la participation des
magistrats de la Cour dans des travaux d’organismes ou de commissions extérieurs à la Cour sera soumise,
après avis du président de la Cour, à l’accord du Ministre chargé des finances.
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CHAPITRE II
Devoirs et obligations des magistrats de la Cour des comptes
Article 8 : A l’occasion de leur première nomination et avant leur entrée en fonction, les magistrats de la
Cour sont installés en audience plénière solennelle au cours de laquelle ils prêtent le serment prévu à
l’article 11 de la loi organique sur la Cour.
Article 9 : Les membres de la Cour portent aux audiences plénières solennelles et aux audiences de la
chambre de discipline financière un costume dont les caractéristiques sont fixés par décret.
Article 10 : Les membres de la Cour sont tenus au secret professionnel. Ils doivent, en toutes
circonstances, faire preuve de la réserve, de l’honnêteté et de la dignité qui découlent de leur serment et de
leurs fonctions.
Outre le secret des investigations et des délibérations auquel il est tenu par son serment et par la loi
organique sur la Cour, la communication de tout document ou renseignement concernant les travaux de la
Cour des comptes est interdite au magistrat de la Cour, sauf disposition expresse de la loi ou autorisation du
président de la Cour.
Article 11 : Est interdite aux magistrats toute activité, démonstration ou prise de position politique ou
syndicale, ainsi que toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement de la Cour des
comptes.
Cette interdiction ne s’applique pas lorsque le magistrat est détaché pour remplir les fonctions de membre
du gouvernement.
Article 12 : Il leur est également interdit d’avoir, sous quelque forme que ce soit, directement ou par
personne interposée, des intérêts dans un organisme sur lequel s’exercent les contrôles de la Cour.
Si le conjoint du magistrat de la Cour exerce une activité privée lucrative, le magistrat est tenu d’en faire la
déclaration au président de la Cour qui prendra, le cas échéant, les mesures nécessaires à la préservation de
l’indépendance de la Cour et à l’honneur de la profession.
Article 13 : Les magistrats de la Cour sont tenus de signaler dans les meilleurs délais à leur président de
chambre, tout fait de nature à faire naître un doute sur leur objectivité ou leur indépendance : ils doivent,
dans ce cas, demander à être déchargés du contrôle qui les met dans cette situation.
De la même façon, toute personne dont la responsabilité est susceptible d’être engagée dans le cadre d’un
contrôle déterminé, peut, si elle a des raisons sérieuses de suspecter l’impartialité d’un rapporteur de la
Cour, demander la récusation de celui-ci par requête motivée adressée au président de la Cour. Celui-ci
saisit l’instance des « chambres réunies » qui statue. S’il s’avère que cette demande est infondée ou
dilatoire, la personne ayant présenté la requête peut être poursuivie pour outrage à magistrat.
Article 14 : Tout fonctionnaire nommé à la Cour ne peut participer à une délibération lorsque sont soumis
à sa chambre des comptes auxquels il a participé comme ordonnateur ou comptable.
Article 15 : Les fonctions de magistrat financier sont incompatibles avec toute autre activité publique ou
privée ou mandats électifs.
Des dérogations individuelles peuvent être accordées aux magistrats par le président de la Cour pour
enseigner ou exercer des fonctions extrajudiciaires qui ne seraient pas de nature à porter atteinte à la dignité
du magistrat et à son indépendance. Ces décisions individuelles sont révocables selon la même procédure.
Les magistrats peuvent, après déclaration auprès du président de la Cour, se livrer à des travaux
scientifiques, littéraires ou artistiques, dans la mesure où cela ne nuit pas à l’intérêt du service.
Article 16 : Tout au long de leur carrière, les magistrats de la Cour des comptes doivent suivre les stages et
séminaires organisés par la Cour à leur intention dans le cadre de la formation initiale ou continue. La mise
à niveau des connaissances et le professionnalisme sont un devoir pour le magistrat financier. De la même
façon, il peut leur être demandé, dans le cadre des travaux de la Cour, de participer à toute action de
formation afin de faire partager les connaissances acquises dans leur fonction.
Article 17 : Tout membre de la Cour des comptes a l’obligation, préalablement à sa prestation de serment,
de déclarer par écrit et sur l’honneur, les biens meubles ou immeubles composant son patrimoine ainsi que
ceux de son conjoint et de ses enfants mineurs. Cette déclaration est déposée au secrétariat général de la
Cour des comptes. Cette déclaration doit rester strictement confidentielle, le président de la Cour étant le
seul à pouvoir en faire état.
Toute modification significative affectant ce patrimoine doit aussitôt faire l’objet d’une déclaration
complémentaire dans les mêmes formes. Le président de la Cour peut demander à l’administration, qui est
tenue d’y répondre, tout renseignement concernant le patrimoine des magistrats de la Cour des comptes.
La liste des biens meubles ou immeubles devant figurer dans cette déclaration fera l’objet d’une
ordonnance du président de la Cour des comptes, après avis de la conférence des présidents et du
commissaire du Droit.
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CHAPITRE III
Du Conseil supérieur de la Cour des comptes
Article 18 : Le Conseil supérieur de la Cour des comptes est présidé par le Président de la République et
comprend :
Vice-Président : Le Ministre chargé des finances.
membres :
Trois personnalités qualifiées n’exerçant pas de mandat électif désignés respectivement par le Président de
la République, le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat ;
Le président de la Cour des comptes ;
Le commissaire du Droit ;
Les présidents de chambre ;
Un délégué représentant les conseillers maîtres élu par ses pairs ;
Un délégué représentant les conseillers référendaires élu par ses pairs ;
Un délégué représentant les conseillers élu par ses pairs.
A l’exception du président de la Cour, du commissaire du Droit et des présidents de chambre qui sont
membres de droit, le mandat des membres du Conseil supérieur est fixé à trois ans, renouvelable une fois.
Article 19 : Le secrétaire général assure le secrétariat du Conseil supérieur. Il en prépare les travaux, prend
les relevés de décision et assure la conservation des archives du Conseil. Il n’a pas voix délibérative.
Les modalités d’élection des délégués des magistrats sont fixées par ordonnance du président après avis de
la conférence des présidents et du commissaire du Droit.
Les fonctions au sein du Conseil supérieur ne sont pas rémunérées.
Article 20 : Le Conseil supérieur se réunit sur convocation de son président ou, en cas d’empêchement, du
vice-président ou sur demande d’au moins sept membres du Conseil.
Pour délibérer valablement, le nombre de présents ne doit pas être inférieur à la majorité des membres du
Conseil.
Les avis et décisions du Conseil sont pris à la majorité des voix. En cas de partage égal des voix, celle du
président de séance est prépondérante.
Article 21: Le Conseil supérieur est chargé d’examiner les dossiers des candidats à une nomination à la
Cour des comptes et de veiller au respect du présent statut et de l’application de la loi organique sur la Cour
des comptes.
Sauf pour les fonctions supérieures de la Cour, le Conseil supérieur est compétent pour instruire les
dossiers des candidats à une promotion de grade. A cet effet, il veille au respect des conditions d’ancienneté
et d’inscription sur la liste d’aptitude ainsi qu’aux critères d’évaluation des magistrats.
Il se prononce sur les requêtes et doléances soumises par les magistrats lors de la publication de la liste
annuelle d’aptitude.
Il peut également être consulté sur toutes les questions intéressant le statut des membres de la Cour des
comptes.
Article 22 : Après avis du Conseil supérieur, le président de la Cour peut, en cas de nécessité absolue,
déléguer un magistrat dans des fonctions correspondant à un grade supérieur au sien. Cette promotion
exceptionnelle est fixée pour une durée d’une année, renouvelable deux fois après avis du Conseil. La
promotion du magistrat peut intervenir lorsqu’il aura réuni les conditions requises.
Article 23 : Le Conseil supérieur a compétence en matière de discipline des magistrats dans les conditions
fixées au chapitre V du présent statut.
Lorsqu’il siège en matière disciplinaire, le Conseil supérieur de la Cour des comptes est présidé par le
président de la Cour des comptes ou, en cas d’empêchement, par le doyen des présidents de chambre. Il
statue, dans ce cas, hors la présence du Président de la République, du Ministre chargé des Finances et des
personnalités qualifiées.
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CHAPITRE IV
Nomination, recrutement et rémunération
Article 24 : Nul ne peut être nommé magistrat de la Cour des comptes s’il ne réunit les conditions
suivantes :
Article 25 : Les nominations à tous les grades de la hiérarchie et aux emplois supérieurs de la Cour des
comptes sont faites par décret.
Article 26 : L’accès au corps des magistrats de la Cour des comptes s’effectue, par voie de concours, au
grade de conseiller. Les conditions, modalités et programmes de ce concours sont déterminés par décret.
Cependant des nominations au tour extérieur peuvent avoir lieu dans les grades de conseiller maître et de
conseiller référendaire, par décret, dans les conditions fixées à l’article 27 ci-dessous.
Article 27 : Les nominations au tour extérieur ont lieu dans les conditions suivantes :
– Au grade de conseiller référendaire, le président de la Cour peut proposer à la nomination directe les
fonctionnaires ou agents non fonctionnaires du secteur public appartenant à la hiérarchie A, les avocats et
les professeurs titulaires des facultés de droit et de sciences économiques et comptant douze ans d’exercice
de leur profession ou de carrière dans les services publics.
– Au grade de conseiller maître, le président de la Cour peut proposer à la nomination directe les
fonctionnaires ou agents non fonctionnaires du secteur public titulaires au moins d’une maîtrise en sciences
juridiques ou en sciences économiques ou d’un diplôme admis en équivalence, les avocats et les
professeurs titulaires des facultés de droit ou de sciences économiques et comptant vingt ans d’exercice de
leur profession ou de carrière dans les services publics.
Les nominations au tour extérieur ne peuvent avoir lieu que dans la limite du quart des effectifs budgétaires
dans chaque grade.
Article 28 : Les emplois supérieurs de la Cour des comptes sont, dans l’ordre de préséance, les suivants : le
président de la Cour des comptes, le commissaire du Droit, les présidents de chambre, le secrétaire général
et le commissaire adjoint du Droit.
Les autres emplois sont, dans l’ordre de préséance, les chefs de section, les conseillers maîtres, les
conseillers référendaires, les conseillers.
A grade équivalent, l’ordre de préséance est défini par la date de nomination dans le grade, puis
l’ancienneté au sein de la Cour, enfin le bénéfice de l’âge.
Article 31 : Sont inscrits, par ordonnance du président de la Cour, sur la liste d’aptitude, les magistrats
titulaires remplissant les conditions d’ancienneté minimale requise, conformément au décret fixant
l’échelonnement indiciaire applicable aux magistrats de la Cour des comptes.
L’inscription sur la liste d’aptitude s’effectue par ordre de mérite. L’ordre d’inscription est arrêté, après
avis du Conseil supérieur, compte tenu de la note chiffrée, de l’appréciation générale qui l’accompagne, de
la qualité des travaux réalisés, de la manière de servir du magistrat ainsi que de tout élément de son dossier
administratif.
Article 32 : L’activité de chaque membre de la Cour donne lieu, tous les ans, à l’établissement d’une fiche
d’évaluation. Cette fiche contient une note chiffrée sur vingt et une appréciation détaillée sur les qualités
professionnelles, le comportement au travail, le rendement, la créativité et la valeur morale de chaque
magistrat.
Ces dispositions ne sont pas applicables aux magistrats occupant des fonctions supérieures à la Cour, qui
font toutefois l’objet d’une appréciation globale de leur supérieur hiérarchique.
Les modalités de cette évaluation sont fixées par ordonnance du président de la Cour, après avis du Conseil
supérieur.
Article 33 : Les indices de traitement applicables aux magistrats de la Cour des comptes sont fixés par
décret.
Les magistrats appartenant antérieurement à un corps de fonctionnaires extérieurs à la Cour ou à un régime
spécial, nommés dans l’un des grades de la hiérarchie à un échelon comportant un indice de traitement
inférieur au grade et à l’échelon qu’ils détenaient dans leur corps d’origine conservent, à titre personnel, le
bénéfice du traitement qu’ils percevaient antérieurement jusqu’à ce que, par l’avancement, ils aient atteint
dans leur nouveau corps un échelon comportant un traitement équivalent.
Toute remise en ordre ou revalorisation des traitements ou des suppléments pour charges familiales ou de
tout autre élément de rémunération s’applique à la rémunération des magistrats de la Cour des comptes.
Article 34 : Outre leur traitement versé après service fait, les magistrats de la Cour perçoivent notamment
les indemnités suivantes : une indemnité spéciale de judicature, une indemnité kilométrique lorsqu’ils
utilisent leur véhicule personnel pour les besoins du service et une indemnité de logement lorsqu’ils ne sont
pas logés par l’administration.
Le taux de ces indemnités est le même que celui des indemnités de même nature prévues pour les
magistrats de l’ordre judiciaire.
Les membres désignés pour siéger à la chambre de discipline financière reçoivent à ce titre une indemnité
de rapporteur dont le montant est fixé par décret. De la même façon, les magistrats affectés à la CVCCEP
perçoivent une indemnité spéciale de contrôle fixée par décret.
En outre, les magistrats de la Cour des comptes peuvent bénéficier de primes spécifiques.
Le commissaire du Droit bénéficie, en plus de son traitement, des mêmes indemnités et avantages que les
présidents de chambre.
Le secrétaire général et le commissaire adjoint du Droit bénéficient, en plus de leur traitement, des mêmes
indemnités et avantages qu’un chef de section.
Article 35 : Tout membre de la Cour des comptes est placé dans l’une des positions suivantes :
– l’activité;
– le détachement;
– la disponibilité;
– sous les drapeaux;
– la cessation de fonction.
Les règles applicables à ces différentes situations sont identiques à celles du statut général des
fonctionnaires, sauf si le présent statut y déroge.
Article 36 : Les congés des membres de la Cour sont accordés par le président de la Cour ou, par
délégation, par les présidents de chambre.
Article 37 : Aucun magistrat de la Cour ne peut, sur sa demande, être placé en position de détachement ou
de disponibilité s’il n’a accompli cinq ans au moins d’activité effective au sein de l’Institution. Cependant,
cette disposition ne s’applique pas aux magistrats ayant déjà exercé précédemment à la deuxième Section
du Conseil d’État.
La proportion maximum des magistrats susceptibles d’être placés en détachement ou en disponibilité ne
peut dépasser cumulativement le dixième de l’effectif de la Cour.
L’autorisation de détachement ou de mise en disponibilité résulte d’une ordonnance du président de la
Cour, prise après avis du Conseil supérieur de la Cour. Le détachement ou la mise en disponibilité est alors
pris par décret.
La réintégration en fin de détachement ou de disponibilité est prise dans les mêmes formes.
Lorsqu’il est mis fin ou au terme du détachement ou de la disponibilité, le magistrat doit être réintégré dans
les cadres, au besoin en surnombre, soit mis à la retraite, soit rayé des cadres s’il n’a pas demandé sa
réintégration ou le renouvellement de sa position.
Article 38 : La cessation définitive des fonctions entraîne radiation des cadres et perte de la qualité de
magistrat de la Cour. Elle résulte :
– de la démission régulièrement acceptée,
– de la mise à la retraite,
– de la révocation.
Sauf pour le cas de la mise à la retraite, les autres cas de cessation de fonction sont constatés par décret,
après avis du Conseil supérieur de la Cour.
L’âge de la retraite des magistrats de la Cour des comptes est fixé à soixante cinq ans.
Article 39 : Le Président de la République peut nommer magistrat honoraire un magistrat de la Cour admis
à la retraite, sur proposition du président de la Cour, après avis du Conseil supérieur de la Cour.
Dans ce cas, le magistrat honoraire demeure engagé par les obligations morales imparties aux magistrats de
la Cour. Il continue à jouir des honneurs et privilèges liés à son grade. Cette qualité ne confère aucun
avantage pécuniaire ou matériel et peut être retirée par décret après avis du Conseil supérieur de la Cour.
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CHAPITRE V
De la discipline
Article 40 : Tout manquement par un magistrat de la Cour des comptes à ses obligations statutaires, à
l’honneur ou à la dignité de sa fonction constitue une faute susceptible de sanctions disciplinaires, sans
préjudice des poursuites pénales qui peuvent être engagées lorsque ce manquement constitue un délit ou un
crime.
Article 41 : Lorsque le président de la Cour est informé d’une faute grave commise par un magistrat, qu’il
s’agisse d’un manquement à ses obligations ou d’une poursuite judiciaire pour une infraction préjudiciable
à l’honneur ou à la dignité de sa fonction, il peut procéder immédiatement à sa suspension, transmet le
dossier disciplinaire dans les meilleurs délais au Conseil supérieur de la Cour et en informe le ministre
chargé des finances.
La décision de suspension doit préciser si le magistrat conserve pendant le temps où il est suspendu le
bénéfice de son traitement ou déterminer la quotité de la retenue qu’il subit qui ne peut être supérieure à la
moitié du traitement. En tout état de cause, il continue à percevoir la totalité des suppléments pour charge
de famille.
Article 42 : Si le magistrat fait l’objet d’une suspension pour manquement à ses obligations statutaires, le
Conseil supérieur doit statuer sur son cas dans le délai maximum de trois mois à compter de la notification
de la suspension.
Si, à l’issue de ces trois mois, sauf cas de force majeure, le Conseil supérieur n’a pris aucune décision,
l’intéressé reçoit à nouveau l’intégralité de son traitement et a droit au remboursement des retenues opérées
sur son traitement.
Ce remboursement est également dû lorsque l’intéressé n’a subi aucune sanction ou n’a été l’objet que d’un
avertissement ou d’un blâme.
La force majeure doit être constatée par le Conseil supérieur et entraîne le report de la comparution et des
délais qui courent en matière de discipline et de suspension.
Article 43 : Si le magistrat a été suspendu en raison d’une poursuite judiciaire, le Conseil supérieur doit
statuer dans le délai maximum de six mois. Si, à l’expiration de ce délai, l’intéressé n’a pas été
définitivement jugé, le Conseil supérieur décide du maintien ou non de la suspension et, en cas de maintien,
de la quotité de traitement à lui verser jusqu’à clôture de la procédure judiciaire.
La situation de l’intéressé n’est définitivement réglée qu’après que la décision rendue par la juridiction
saisie est devenue définitive.
Article 44 : La procédure devant le Conseil supérieur de la Cour, en matière disciplinaire, est
contradictoire.
Dès la saisine du Conseil, le magistrat a droit à la consultation intégrale de son dossier et des pièces de
l’enquête préliminaire s’il y a été procédé. Il peut se faire assister par un de ses pairs ou un défenseur de
son choix et déposer un mémoire en défense.
Le président du Conseil supérieur désigne parmi ses membres un rapporteur qui procède, s’il y a lieu, à une
enquête. Au cours de ses investigations, le rapporteur entend l’intéressé ou toute autre personne, à charge et
à décharge. Il accomplit tous les actes d’investigations utiles.
Article 45 : Si l’enquête n’est pas nécessaire ou si elle est achevée, le magistrat incriminé est cité à
comparaître par le Secrétaire général devant le Conseil supérieur réuni en matière disciplinaire.
Si le magistrat poursuivi ne comparaît pas, à moins qu’il ne soit empêché par un cas de force majeure, le
Conseil statue et la procédure est réputée contradictoire.
Article 46 : Parmi les délégués élus, seul siège au Conseil supérieur, en matière disciplinaire, le
représentant élu des magistrats d’un grade égal ou à défaut, supérieur à celui du magistrat poursuivi.
Article 47 : Après audition du rapport, le magistrat incriminé est invité à fournir ses explications ou
moyens de défense sur les faits qui lui sont reprochés.
Comme le Conseil, il peut demander l’audition de témoin.
Article 48 : Le Conseil supérieur statue à huis clos. La décision de sanction ou de non lieu est prise à la
majorité de voix. En cas de partage égal des voix, celle du président de séance est prépondérante. La
décision du Conseil est toujours motivée. Elle ne peut faire l’objet d’aucun recours et ne peut être rendue
publique.
Article 49 : La décision rendue est notifiée au magistrat incriminé par le président du Conseil supérieur.
Elle prend effet le jour de cette notification.
Article 50 : Outre les avertissements que peut donner le président de la Cour en dehors de toute action
disciplinaire, les sanctions applicables aux membres de la Cour sont :
1) le blâme avec inscription au dossier ;
2) la radiation de la liste d’aptitude ;
3) l’abaissement de un à trois échelons ;
4) la suspension temporaire privative de toute rémunération, à l’exclusion des indemnités à caractère
familial, n’excédant pas six mois ;
5) la rétrogradation ;
6) la révocation sans suspension des droits à pension ;
7) la révocation avec suspension des droits à pension.
Les quatre premières sanctions font l’objet d’une décision du Conseil supérieur, signée par le président de
séance et les membres présents du Conseil supérieur.
Les trois sanctions suivantes sont prononcées par décret, sur demande du Conseil supérieur de la Cour.
Article 51 : Le magistrat, objet d’une des trois premières sanctions, peut demander sa réhabilitation au
président de la Cour deux ans après la date de notification de la décision. L’avis du Conseil supérieur est
demandé avant toute décision.
Le magistrat, objet d’une des quatrième et cinquième sanctions, peut demander sa réhabilitation au
président de la Cour cinq ans après la date de notification de la décision. La décision alors est prise par le
Conseil supérieur de la Cour.
En cas de réhabilitation, toute trace de la sanction est effacée du dossier.
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CHAPITRE VI
Dispositions transitoires et finales
Article 52 : Pour la constitution initiale du corps, et pendant dix années, les membres de la Cour des
comptes peuvent, en plus du concours normal d’accès au grade de conseiller de deuxième classe, être
recrutés par concours au grade de conseiller de première classe parmi les fonctionnaires et agents non
fonctionnaires du secteur public de la hiérarchie A justifiant de compétences en droit, finances, économie,
comptabilité publique ou privée et comptant au moins six ans d’ancienneté dans ladite hiérarchie au
moment du concours.
Ils sont alors nommés au 1er échelon du grade de conseiller de première classe ou s’ils bénéficiaient déjà
d’un indice supérieur, à l’indice égal ou immédiatement supérieur dans lesquels ils se trouvaient à l’issue
du concours.
La même procédure est mise en œuvre pour le recrutement de conseillers référendaires de deuxième classe
parmi les fonctionnaires et agents non fonctionnaires du secteur public de la hiérarchie A, les avocats ou les
professeurs de l’université et ayant au moins douze ans de fonction ou de service public au moment du
concours. Ils sont alors nommés au 1er échelon de conseiller référendaire de deuxième classe ou s’ils
bénéficiaient déjà d’un indice supérieur, à l’indice égal ou immédiatement supérieur dans lesquels ils se
trouvaient à l’issue du concours. Les modalités de ces concours sont fixées par décret.
Article 53 : De la même façon, à titre dérogatoire et pendant dix années, les agents non fonctionnaires du
secteur public de la hiérarchie A, et les fonctionnaires, appartenant à un corps recruté par la voie de l’ENA
(cycle A), aux corps des maîtres de conférence ou des professeurs d’université de droit public, d’économie
et de gestion, peuvent être détachés d’office auprès de la Cour des comptes, sur titres, après avoir été
choisis par une commission de sélection désignée par voie réglementaire.
Après avoir prêté serment, ils sont admis à exercer leurs fonctions dans les mêmes conditions que les
magistrats titulaires. Il ne peut être mis fin à leurs détachements que sur demande des intéressés, du
président de la Cour, ou pour motifs disciplinaires ou insuffisances professionnelles.
Ces fonctionnaires peuvent être intégrés dans le corps des magistrats de la Cour au terme d’une période de
cinq années de services effectifs en détachement à la Cour, après avis conforme du Conseil supérieur de la
Cour.
Le nombre de détachements et les modalités de cette sélection sur titres sont fixés par décret.
Article 54 : Les conseillers référendaires de la deuxième Section du Conseil d’État souhaitant être intégrés
à la Cour des comptes doivent en faire la demande par écrit au Garde des Sceaux, ministre de la justice. Ils
sont alors intégrés dans le corps des magistrats de la Cour des comptes lors de sa création.
S’ils n’ont pas opté pour l’intégration dans le corps des magistrats dans la Cour des comptes, les conseillers
référendaires de la deuxième Section qui ne sont pas issus des concours particuliers organisés en 1998 et
1999 restent maintenus dans leurs corps actuels.
Le Premier Ministre
Mamadou Lamine LOUM
LOI ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27 DECEMBRE 2012 ABROGEANT ET
REMPLAÇANT LA LOI ORGANIQUE N° 99-70 DU 17 FEVRIER 1999 SUR
LA COUR DES COMPTES
Article 79. – Les poursuites devant la chambre de discipline financière ne font pas obstacle à l’exercice de
l’action pénale ou disciplinaire de droit commun. Si l’instruction ou la délibération sur l’affaire laisse
apparaître des faits susceptibles de constituer un délit ou un crime, le premier président de la Cour saisit,
par référé, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et en informe le ministre chargé des Finances.
De la même façon, si une sanction disciplinaire peut être encourue, le premier président de la Cour en
informe l’autorité compétente.
CHAPITRE V. – DISPOSITIONS FINALES
Article 80. – Les arrêts de la Cour des Comptes sont rendus au nom du peuple sénégalais.
Les arrêts et actes de la Juridiction sont dispensés de la formalité du timbre et de l’enregistrement, ainsi que
leurs ampliations ou expéditions.
Article 81. – La Cour et les magistrats sont protégés, conformément aux dispositions de la Constitution, du
code pénal et des lois particulières en vigueur, contre les menaces, outrages, attaques, injures et
diffamations dont ils pourraient être l’objet.
Article 82. – Le premier président de la Cour des Comptes peut requérir l’assistance de la force publique
pour assurer la protection de la Cour et de ses magistrats dans l’exercice de leurs fonctions, le bon
déroulement de leurs missions et la sauvegarde des bâtiments et archives.
Article 83. – Les procédures engagées devant la Cour interrompent toute prescription des actions pouvant
se rapporter aux comptes ou aux affaires concernés.
Article 84. – Les conditions d’application de la présente loi organique sont, en tant que de besoin, fixées
par décret.
Article 85. – Sont abrogées toutes les dispositions légales et réglementaires contraires à celles de la
présente loi organique notamment la loi organique n° 99-70 du 17 février 1999 sur la Cour des comptes, la
loi n° 90-07 du 26 juin 1990 relative à l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et
au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance
publique, en son article 49, alinéa 2 et en son titre III.
La présente loi organique sera exécutée comme loi de l’Etat.
Fait à Dakar, le 27 décembre 2012
Par le Président de la République Macky SALL
Le Premier Ministre
Abdoul MBAYE
DÉCRET FIXANT LES MODALITÉS D’APPLICATION DE LA LOI
ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27 DÉCEMBRE 2012
En définitive, le présent projet de décret fixant les modalités d’application de la loi organique n° 2012-23
du 27 décembre 2012 sur la Cour des Comptes se présente ainsi qu’il suit :
Le chapitre premier traite, en deux sections, de l’organisation et du fonctionnement de la Cour, La première
fixe le nombre de chambres, leur dénomination et leurs compétences respectives. La seconde traite de
l’administration de la Cour.
Le chapitre II, relatif aux procédures de la Cour, comporte quatre sections concernant respectivement le
jugement des comptes, les gestions de fait, le contrôle de l’exécution des lois de finances et le contrôle des
organismes bénéficiant de concours financiers.
Tel est l’objet du présent projet de décret.
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un peuple Un but Une Foi
––––––––––––
DECRET N° 2013-1449
FIXANT LES MODALITES D’APPLICATION DE LA LOI ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27
DECEMBRE 2012
ABROGEANT ET REMPLACANT LA LOI ORGANIQUE N° 99-70 DU 17 FEVRIER 1999 SUR
LA COUR DES COMPTES
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Vu la Constitution notamment en ses articles 43 et 76 ;
Vu la loi organique n° 2001-09 du 15 octobre 2001 relative aux lois de finances ;
Vu la loi organique n° 2011-15 du 8 juillet 2011 relative aux lois de finances ;
Vu la loi organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 99-70 du
17 février 1999 sur la Cour des Comptes ;
Vu la loi d’orientation n° 2009-20 du 4 mai 2009 sur les agences d’exécution ;
Vu la loi n° 2012-22 du 27 décembre 2012 portant code de transparence dans la gestion des finances
publiques ;
Vu le décret n° 81-844 du 20 août 1981 relatif à la comptabilité des matières, modifié ;
Vu le décret n° 2009-522 du 4 juin 2009 portant organisation et fonctionnement des Agences d’exécution ;
Vu le décret n° 2011-1880 du 24 novembre 2011 portant règlement général sur la comptabilité publique ;
Vu le décret n° 2013- 1218 du 1er septembre 2013 portant nomination du Premier Ministre ;
Vu le décret n°2013-1223 du 02 septembre 2013 portant composition du Gouvernement ;
Vu le décret n° 2013-1225 du 04 septembre 2013 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle
des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la
Présidence de la République, la Primature et les ministères, modifié par le décret n° 2013-1366 du 17
octobre 2013 ;
Sur le rapport du Ministre de l’Economie et des Finances ;
DECRETE :
Article premier. – Le présent décret a pour objet de fixer les modalités d’application des dispositions de la
loi organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 99-70 du 17
février 1999 sur la Cour des Comptes.
Il précise les règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour ainsi que celles relatives aux procédures
applicables devant elle.
CHAPITRE PREMIER. – ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA COUR
Article 2. – Le siège de la Cour des Comptes est fixé à Dakar. Cependant, la Cour ou ses différentes
chambres peuvent, en cas de besoin, tenir des réunions ou des audiences dans les chefs-lieux des régions
autres que Dakar.
L’année judiciaire de la Cour des Comptes commence le 1er janvier et se termine le
31 décembre.
Article 3. – Le Premier Président de la Cour des Comptes assure la direction générale de l’institution dans
les conditions prévues par la loi organique sur la Cour des Comptes et par le présent décret.
Article 4. – l’effectif théorique des magistrats de la Cour est fixé à cent.
Article 5. – Après leur nomination et leur prestation de serment, les magistrats de la Cour des Comptes
sont affectés dans les chambres par ordonnance du Premier Président de la Cour, prise après avis des
Chambres réunies.
SECTION I. – LES CHAMBRES
Article 6. – La Cour des Comptes comprend cinq chambres permanentes dénommées respectivement :
Au besoin, des formations inter chambres peuvent être constituées par ordonnance du Premier Président de
la Cour.
Chaque chambre est présidée par un président. Elle est formée de conseillers-maîtres, de conseillers
référendaires et de conseillers. Les chefs de section sont membres de plein droit des chambres.
L’affectation des présidents de chambre a lieu conformément aux dispositions de l’article
21 de la loi organique sur la Cour des Comptes.
En cas d’absence ou d’empêchement d’un président de chambre, l’intérim ou la suppléance est assuré par le
chef de section le plus ancien dans le grade ou, à défaut, par le magistrat le plus ancien dans le grade le plus
élevé au sein de la chambre.
Dans les deux cas, l’intérim ou la suppléance est décidé par ordonnance du Premier Président de la Cour.
Article 7. – La Chambre des Affaires budgétaires et financières est compétente pour les comptes de l’Etat
et le contrôle de la gestion de ses services financiers. Elle est chargée, notamment, de :
vérifier la régularité et la sincérité des recettes et des dépenses décrites dans les comptabilités de
l’Etat ;
s’assurer du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les services financiers de l’Etat;
juger les comptes des comptables principaux de l’État ;
préparer le rapport sur l’exécution des lois de finances et la déclaration générale de conformité ;
formuler l’avis de la Cour sur le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle de gestion,
sur la qualité des procédures comptables et des comptes ainsi que sur les rapports annuels de
performance.
Article 8. – La Chambre des Affaires administratives est chargée de juger les comptes des établissements
publics dotés d’un comptable public et de contrôler la gestion des établissements publics à caractère
administratif et des services de l’Etat autres que les services financiers.
Article 9. – La Chambre des Collectivités locales est chargée de juger les comptes et de contrôler la gestion
des collectivités locales et des organismes publics qui leur sont rattachés.
Article 10. – La Chambre des Entreprises publiques est chargée de juger les comptes des agences
d’exécution, autorités administratives indépendantes et autres entités assimilées. Elle est, en outre, chargée
de vérifier les comptes et de s’assurer du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les organismes
et entreprises visés à l’article 31 de la loi organique sur la Cour des Comptes, à l’exception des
établissements publics à caractère administratif, et par les personnes morales de droit privé bénéficiant du
concours financier de la puissance publique ou de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Article 11. – En cas de besoin, le Premier Président de la Cour précise les compétences respectives des
chambres par ordonnance prise après avis conforme des chambres réunies.
Article 12. – Lorsqu’un contrôle relève du domaine d’intervention de plusieurs chambres, le Premier
Président de la Cour constitue, par ordonnance, une équipe de magistrats appartenant aux chambres
concernées et désigne le rapporteur qui en dirige les travaux. Cette formation temporaire qui comprend,
outre les magistrats désignés pour effectuer le contrôle, deux magistrats de chacune d’elles. Elle est
présidée par le président de l’une des chambres concernées.
Elle examine le rapport établi à l’issue de la mission et dispose des mêmes prérogatives que les chambres.
Article 13. – Des sections sont créées au sein des chambres en tant que de besoin. Elles sont chargées de la
bonne conduite des missions dans le domaine des compétences de la chambre qui leur est attribué. Les
rapports établis dans les sections sont obligatoirement délibérés en chambre.
Les chefs de section coordonnent les travaux de leur section et prennent toute disposition pour en assurer le
bon déroulement. Ils suivent et contrôlent l’activité des magistrats de leur section.
Ils s’assurent de la bonne préparation, par les rapporteurs, des missions de contrôle et veillent à leur
exécution dans les délais impartis, selon la méthodologie et les normes applicables.
Ils s’assurent de la qualité des travaux des magistrats de leur section, formulent toutes propositions tendant
à améliorer la méthodologie et l’efficacité des contrôles, collaborent périodiquement au tableau d’exécution
du programme d’activité de la chambre et participent à l’élaboration du bilan annuel d’activité de celle-ci.
Article 14. – Aucune chambre permanente ne peut se réunir régulièrement en l’absence du quorum prévu à
l’article 22 de la loi organique sur la Cour des Comptes.
Les délibérations sont prises à la majorité des membres présents. En cas de partage égal des voix, celle du
président de séance est prépondérante.
Les Chambres réunies et l’Audience plénière solennelle ne peuvent valablement statuer sans la majorité
absolue des membres ayant voix délibérative.
Article 15. – La répartition des travaux entre les magistrats tient compte de la nature et de la complexité
des tâches à effectuer et non de leur grade.
Les magistrats rapporteurs, les rapporteurs particuliers et les assistants de vérification, s’il y a lieu, sont
tenus d’effectuer les travaux de vérification, d’enquête ou d’étude qui leur sont confiés. Des experts
peuvent être associés à ces travaux, sous la supervision du magistrat rapporteur désigné à cet effet.
Cette désignation, ainsi que celle des autres participants éventuels au contrôle, est faite par ordonnance du
président de la chambre. Celle-ci précise les objectifs, la nature et l’étendue du contrôle, les exercices
concernés, le ou les rapporteurs désignés, ainsi que le délai de dépôt du rapport.
Le rapporteur désigné est responsable de la conduite de la mission confiée à l’équipe. Il lui revient, de
concert avec les autres membres de cette équipe, de préparer la mission, d’en planifier le déroulement dans
les délais impartis, de répartir les tâches si d’autres rapporteurs ou assistants lui sont adjoints et de veiller à
la qualité des investigations menées.
Il doit, immédiatement, rendre compte à son président de chambre, ou le cas échéant au chef de section, des
incidents ou difficultés graves qui surgissent en cours d’instruction.
Il doit étayer les constatations de son rapport d’éléments probants et faire des propositions motivées de
suites à réserver à ces observations afin que la formation délibérante statue sur chacune d’elles.
Les arrêts, les rapports particuliers, les référés, les notes, les insertions au rapport public général annuel, ou
autres suites sont préparés préalablement à l’examen en chambre en vue de leur adoption. Ces documents
sont rédigés par le rapporteur ou, au besoin, par tout autre magistrat désigné par le président de chambre.
Les rapports et l’ordre du jour des séances sont communiqués au Procureur général qui dispose d’un délai
d’un mois pour faire éventuellement des observations. A l’échéance de ce délai, la formation délibère de
plein droit.
Article 16. – Les arrêts, avis, propositions, rapports et observations des chambres sont délibérés et adoptés
collégialement. Chaque magistrat qui siège donne son avis librement. Il est tenu par le secret des
délibérations.
Seuls les arrêts et rapports de la Cour des Comptes rendus à titre définitif peuvent être publiés ou
communiqués à des tiers.
Lorsqu’un arrêt contient à la fois des dispositions rendues à titre provisoire et des dispositions rendues à
titre définitif, seules ces dernières peuvent faire l’objet d’une publication ou d’une communication à des
tiers.
Lorsqu’un arrêt est rendu à titre définitif, les arrêts provisoires pris sur la même affaire peuvent être publiés
ou communiqués.
Les arrêts et rapports définitifs peuvent être publiés par tous moyens appropriés.
Article 17. – Les conclusions de la Cour relatives aux faits, situations ou irrégularités relevés sont
adressées aux autorités concernées selon la procédure visée aux articles 8 et 49 de la loi organique sur la
Cour des Comptes.
Ces autorités sont tenues d’informer la Cour des Comptes des suites réservées à ces conclusions, dans le
délai maximum de trois mois.
A défaut, ou en cas de réponses dilatoires, le Premier Président de la Cour en informe le Président de la
République et le Premier Ministre.
SECTION II. – ADMINISTRATION DE LA COUR
Article 18. – Le Premier Président assure la direction générale de la Cour. Il dispose de services placés
sous son autorité. Outre le cabinet du Premier Président, ces services comprennent notamment :
La réforme institutionnelle réalisée par la loi n°87-19 du 3 août 1987 traduisait déjà une volonté de
simplification du cadre de l’autonomie des entreprises publiques.
Fort de l’expérience acquise ces deux dernières années en matière d’organisation et de contrôle des
entreprises publiques et eu égard aux grandes orientations de la politique économique et financière de
l’État, une nouvelle étape peut aujourd’hui être franchie.
Elle permettra de créer un cadre institutionnel propre à insuffler un dynamisme nouveau aux entreprises
publiques et à améliorer leur potentiel de production. Les finances publiques se trouveront ainsi soulagées
d’une partie des charges qui pesaient sur elles.
Les principales orientations de la nouvelle loi
1. Champ d’application de la loi et définition du secteur parapublic
La loi consacre une notion évolutive du secteur parapublic. Comme par le passé, sont exclus du champ de
la loi, les établissements publics à caractère administratif. On note par ailleurs, une volonté de renforcer
l’autonomie des établissements publics par la suppression du Centre des Établissements publics et de ses
organes d’exécution : l’Agence Comptable centrale des Établissements publics et le Contrôle des
Opérations financières.
Le secteur parapublic comprend :
– les établissements publics à caractère industriel et commercial ;
– les sociétés nationales ;
– les sociétés anonymes à participation publique majoritaire initialement dénommée sociétés d’économie
mixte.
2. Fonctionnement des entreprises
Le Conseil d’administration se trouve renforcé avec l’engagement par l’État de nommer deux membres
choisis pour leur expérience professionnelle.
Le nombre des représentants de l’État avec voix consultative aux organes délibérants est limité à trois au
maximum dans le souci d’éviter tout abus.
3. Statuts des entreprises du secteur parapublic
Les statuts des sociétés nationales et des établissements publics à caractère industriel et commercial sont
régis par décret. Pour les sociétés anonymes à participation publique majoritaire, c’est le droit commun des
sociétés commerciales qui s’applique.
L’accent est mis par ailleurs sur une responsabilisation des dirigeants.
4. Contrôle
a)Assouplissement des contrôles pour une gestion plus efficace :
les entreprises du secteur parapublic sont dispensés de tout contrôle a priori et ne ressortissent désormais
que d’un régime de contrôle a posteriori, plus simple et mieux organisé. L’objectif est d’une part, de
responsabiliser les entreprises et d’autre part de faire progresser à travers le contrôle la qualité de leur
gestion.
b) Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Établissements Publics :
Sa dénomination change: elle devient « Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des
Entreprises Publiques ».
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***
Loi n° 90-07 du 26 juin 1990
L’Assemblée nationale a délibéré et adopté en sa séance du samedi 9 juin 1990 ;
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article premier : La présente loi a pour objet de déterminer :
– les règles d’organisation et de contrôle des entreprises du secteur parapublic ;
– les conditions dans lesquelles les sociétés anonymes à participation publique minoritaire, les personnes
morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique sont assujetties au
contrôle de l’État.
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TITRE PREMIER
Organisation et fonctionnement des entreprises du secteur parapublic
Art 2 : Définition : Le secteur parapublic comprend :
– les établissements publics à caractère industriel et commercial ;
– les sociétés nationales ;
– les sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
Art 3 : Établissements publics à caractère industriel et commercial.
Les établissements publics à caractère industriel et commercial sont des personnes morales de droit public
spécialisées dotées d’un patrimoine propre et de l’autonomie financière et ne bénéficiant d’aucun apport
privé à leurs fonds de dotation.
Ils peuvent intervenir notamment en matière industrielle, commerciale, scientifique, culturelle ou sociale.
Leurs règles d’organisation et de fonctionnement sont prévues par décret. Ils disposent de l’autonomie de
gestion et s’administrent librement sous la seule responsabilité de leurs organes dirigeants, sous réserve des
contrôles prévus par la présente loi.
Leur création est autorisée par la loi.
Art 4 : Les sociétés nationales.
Les sociétés nationales sont des sociétés par actions de droit privé dont le capital est intégralement souscrit
par l’État et, le cas échéant, par d’autres personnes morales de droit public. Dans tous les cas, la
participation directe de l’État est supérieure à 50% du capital social.
Leur création est autorisée par la loi.
Art 5 : Statuts des sociétés nationales.
Les règles d’organisation et de fonctionnement des sociétés nationales sont conformes à des statuts types
fixés par décret.
Art 6 : Sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
Les sociétés anonymes à participation publique majoritaire, régies par le Code des obligations civiles et
commerciales, sont des sociétés dans lesquelles une ou plusieurs personnes publiques possèdent
directement ou indirectement au moins 50% du capital social.
La participation d’une personne publique au capital social de ces sociétés par l’intermédiaire d’un
organisme est calculée comme suit :
– si la puissance publique possède 50% du capital social de l’organisme intermédiaire, sa participation est
décomptée pour une valeur égale à la part détenue par l’organisme intermédiaire lui-même ;
– dans le cas contraire, la participation publique est calculée au prorata de sa participation au capital social
de l’organisme intermédiaire.
Art 7 : Statuts des sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
Les règles de création, d’organisation et de fonctionnement des sociétés anonymes à participation publique
majoritaire sont conformes au droit commun des sociétés commerciales, sous réserve des dispositions
particulières prévues par la présente loi.
Art 8 : Les règles de passation des marchés.
Les règles de passation des marchés conclus par les sociétés nationales et les sociétés anonymes à
participation publique majoritaire sont fixées par décret.
A l’exception de leurs contrats à caractère administratif, les établissements publics à caractères industriel et
commercial sont soumis, en ce qui concerne leurs contrats, et en général dans leurs rapports avec les tiers,
aux règles de droit privé.
Chapitre premier : Organisation
Section 1. Dispositions communes
Art 9 : Généralités sur le Conseil d’Administration.
Le Conseil d’Administration ne peut comprendre plus de douze membres dont au moins deux membres
choisis pour leur compétence professionnelle. Le nombre des représentants de l’État assistant aux réunions
du Conseil d’Administration avec voix consultative ne peut être supérieur à trois. Les conditions de
nomination des membres du Conseil d’Administration sont précisées dans les statuts et les règles
d’organisation et de fonctionnement des sociétés nationales et des établissements publics à caractère
industriel et commercial.
La durée des administrateurs est de deux ans renouvelables sans limitation : toutefois, le mandat cesse de
plein droit lorsque l’administrateur perd la qualité en raison de laquelle il a été désigné ou lorsqu’il s’est
abstenu de se rendre à trois séances consécutives du Conseil d’administration sauf cas de force majeure.
La cessation de plein droit du mandat est prononcée par l’autorité qui a pouvoir de nomination.
Art 10 : Fonctionnement du Conseil d’Administration.
Le Conseil d’Administration se réunit au moins trois fois par an. Il ne peut délibérer valablement que
suivant les règles de quorum et de majorité prévues par les autres statuts et les règles d’organisation et de
fonctionnement.
Les décisions sont prises à la majorité des votants. En cas de partage égal des voix, celle du président est
prépondérante. Le directeur général de l’entreprise assure le secrétariat des réunions du Conseil
d’Administration et en dresse procès-verbal. Ce procès-verbal est signé par le président du Conseil
d’Administration et il est transmis aux ministres de tutelle dans les quinze jours qui suivent la séance de
même que les délibérations du Conseil d’Administration.
Art 11 : Attributions du Conseil d’Administration.
Le Conseil d’Administration délibère sur toutes les mesures concernant la gestion de l’entreprise,
notamment :
– le règlement intérieur ;
– les programmes pluriannuels d’actions et d’investissement ;
– les budgets et comptes prévisionnels ;
– les acquisitions et aliénations de patrimoine ;
– les prises de participation financière ;
– les comptes de fin d’exercice ;
– les projets d’accord collectif d’établissement.
Il veille à l’application de ces délibérations par le directeur général.
Il délibère chaque année sur le rapport de gestion et le rapport social de l’entreprise présentés par le
directeur général.
Le Conseil est informé des directives présidentielles, notamment celles issues des rapports des corps de
contrôle sur la gestion de l’entreprise et délibère chaque année sur un rapport du directeur général relatif à
l’application de ces directives.
Art 12 : Sanctions.
En cas d’irrégularité ou de carence caractérisée, le Conseil d’Administration peut être suspendu ou dissous
par décret modifié : le décret de suspension ou de dissolution désigne un comité d’administration provisoire
pour une durée maximale de six mois. Au terme de ce délai, un nouveau Conseil d’Administration est
constitué.
Section 2 : Dispositions particulières au mandat des administrateurs représentant l’État
________________________________
TITRE DEUXIEME
Contrôle des entreprises du secteur parapublic.
Chapitre premier : Types de contrôle.
Art 28 : Tutelle financière et technique.
Les entreprises du secteur parapublic sont placées sous la tutelle financière du Ministre chargé des finances
et sous la tutelle technique du ministre désigné par décret.
Art 29 : Contrôle a priori.
Les entreprises du secteur parapublic sont dispensés de tout contrôle a priori.
Les délibérations des Conseils d’Administration des entreprises du secteur parapublic autres que celles
prévues à l’article 23 de la présente loi sont exécutoires de plein droit dès leur insertion dans les registres de
délibérations de l’entreprise.
Art 30 : Le Contrôleur financier.
Le Contrôleur financier est chargé du suivi des activités et du contrôle permanent de la gestion financière
des entreprises du secteur parapublic. Il assure ce contrôle soit par lui-même soit par un contrôleur d’État
placé sous son autorité et nommé par lui auprès de chaque entreprise contrôlée.
Il veille au respect par l’entreprise de la réglementation qui lui est applicable et en particulier de celle
relative aux marchés, à la réforme, à la vente du matériel et des matières en stock, aux conditions de
recrutement et de rémunération du personnel y compris les avantages en nature.
Il formule un avis motivé sur les programmes d’investissement des entreprises et sur leurs projets de
comptes prévisionnels préalablement à leurs présentation au Conseil d’Administration. Il adresse des
rapports périodiques sur les activités et sur la situation financière de l’entreprise qu’il contrôle. Ces rapports
sont communiqués au Président de la République, au ministre de tutelle, au Président de la Commission de
Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques, à l’Inspection générale d’État et au
Directeur général de l’entreprise.
Art 31 : Pouvoirs d’investigation et information du contrôleur financier.
Le Contrôleur financier ou son représentant a tout pouvoir d’investigation sur pièces et sur place.
Il reçoit communication de tout document ou rapport intéressant la gestion de l’entreprise et copie du
procès-verbal des séances, délibérations du Conseil d’Administration et de l’assemblée générale, ainsi que
des décisions prises par délégation de ce conseil ou de cette assemblée.
Il assiste avec voix consultative aux séances des organes délibérants. Il présente les observations que les
délibérations appellent de sa part.
Lui sont communiqués quinze jours au moins avant la séance du Conseil d’Administration ou de
l’assemblée générale où ils doivent être examinés, les dossiers concernant notamment :
– les comptes d’exercice, bilan et inventaires annuels ;
– les emprunts, demandes d’ouverture de crédits et avances ;
– les aliénations, échanges, transactions, constructions d’immeubles ;
– les décisions d’ordre général concernant le personnel de l’entreprise ;
– les projets de modification des statuts, de dissolution anticipée, de fusion ou d’union avec d’autres
entreprises ;
– les prises de participation dans d’autres entreprises.
Art 32 : Carence des dirigeants.
En cas de carence des dirigeants des entreprises du secteur parapublic, notamment de :
– non convocation dans les délais, des assemblées et conseils ;
– non présentation dans les délais, des comptes prévisionnels, des bilans et comptes ;
– présentation d’états financiers insuffisants, le Contrôleur financier, après mise en demeure restée sans
suite, en fait rapport au Président de la République à qui il peut proposer toutes mesures utiles, notamment
celles prévues par l’article 12 de la présente loi.
Art 33 : Suivi de l’exécution des directives présidentielles.
Le Contrôleur financier ou son représentant assure le suivi de l’application des directives présidentielles sur
la gestion de l’entreprise, issues des rapports des corps de contrôle et de tout organisme habilité à cet effet.
Il établit à cet effet, dans les six mois qui suivent la notification de ces directives, un rapport faisant le point
sur leur application dans l’entreprise.
Art 34 : L’Inspection générale d’État.
L’Inspection générale d’État est destinataire des rapports du Contrôleur financier.
Elle peut effectuer, à la demande du Président de la République ou d’un ministre de tutelle, toute mission
ponctuelle sur le fonctionnement des entreprises visées par la présente loi.
Art 35 : Commissariat aux comptes.
L’exercice du mandat de commissaire aux comptes des entreprises du secteur parapublic doit s’effectuer
conformément aux règles posées par le Code des Obligations civiles et commerciales et aux textes pris pour
son application.
La Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques, l’Inspection
générale d’État et le Contrôleur financier peuvent, sur leur demande, se faire communiquer les rapports et
les dossiers de travail des commissaires aux comptes.
Les commissaires aux comptes certifient la régularité et la sincérité des états financiers et vérifient sur la
base d’un rapport spécial que les conventions passées entre la société et l’un de ses administrateurs ont été
effectuées suivant les règles édictées par les statuts.
En cas de difficultés graves, susceptibles de mettre en cause la pérennité de l’entreprise, les commissaires
aux comptes doivent en faire mention dans un rapport spécial qu’ils présentent lors de la plus prochaine
réunion du conseil d’Administration dont ils peuvent, au besoin, provoquer la convocation.
Art 36 : Contrôle interne et contrôle de gestion.
Chaque entreprise du secteur parapublic dispose d’un manuel de procédures, dont l’application fait l’objet
d’un contrôle permanent par un contrôleur interne.
Dans chaque entreprise du secteur parapublic, il est institué une cellule de contrôle de gestion. Elle est
notamment chargée, pour le compte du directeur général :
– de confectionner et de tenir à jour un tableau faisant apparaître, à partir d’indicateurs, l’évolution de
l’activité de l’entreprise ;
– de faire le point régulièrement sur l’exécution du budget et sur la situation de la trésorerie;
– de présenter trimestriellement un rapport sur la gestion de l’entreprise ;
– de suivre en permanence l’évolution des effectifs et de la masse salariale.
Chapitre 2 : Comité consultatif du secteur parapublic
Art 37 : Comité consultatif du secteur parapublic.
Le Comité consultatif du secteur parapublic est saisi pour avis de toute prise de participation directe ou
indirecte de l’État dans le capital d’une société. Si cette prise de participation a pour effet de lui donner la
majorité, elle est autorisée par la loi.
Toute cession d’action ayant pour effet de faire perdre à l’État sa participation majoritaire directe ou
indirecte dans le capital social d’une société est régie par la loi.
Outre l’attribution visée à l’alinéa 1 du présent article, le comité consultatif du secteur parapublic est saisi
pour avis de tout projet de texte relatif au secteur parapublic.
Il peut, en outre, être consulté sur toute question relative à la politique de l’État dans le secteur parapublic.
Ses règles de fonctionnement et sa composition sont fixées par décret.
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TITRE TROISIEME
Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle
des Entreprises Publiques
Art 38 : Compétences.
La Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques est compétente pour
vérifier les comptes et s’assurer du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les entreprises du
secteur parapublic.
A cet effet, lesdites entreprises lui communiquent sans retard documents ou pièces justificatives qu’elle
juge utiles.
La Commission est également compétente pour vérifier les comptes et examiner les conditions de
liquidation des entreprises dissoutes.
Ses règles de fonctionnement sont fixées par décret.
Art 39 : Membre de la Commission.
La Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques est présidée par un
conseiller à la Cour suprême.
Toutefois, par décret pris sur proposition du Premier Président de la Cour suprême, un autre magistrat peut
être nommé président de la Commission pour une durée n’excédant pas deux ans.
En outre sont membres de la Commission avec voix délibérative ;
– le rapporteur général ;
– des magistrats des cours et tribunaux ;
– des auditeurs à la Cour suprême ;
– des commissaires.
Les membres de la Commission sont nommés par décret pour une durée de quatre années renouvelables.
La durée de la mission des membres de la Commission ayant voix délibérative ne peut être modifiée que
par décret pris sur proposition ou après avis du président de la Commission.
Art 40 : Rapporteurs particuliers.
Des rapporteurs particuliers sont désignés par le président de la Commission avec l’accord du ministre dont
ils relèvent jusqu’à leur désignation.
Ils ont voix délibérative lorsqu’ils présentent leur rapport.
En outre, la Commission peut se faire assister par des experts agréés.
Les modalités de rémunération, ainsi que les obligations incombant à ces experts, sont précisées dans le
décret fixant l’organisation et le fonctionnement de la Commission.
Art 41 : Rapport particulier provisoire.
Les membres de la Commission et les experts dont elle s’est assurée le concours, disposent de tous
pouvoirs d’investigation sur pièces et sur place.
Le rapport particulier provisoire établi par les rapporteurs est communiqué à l’entreprise contrôlée ainsi
qu’aux départements et services intéressés afin de recueillir leurs observations écrites.
Art 42 : Assemblée plénière.
La Commission examine en assemblée plénière les rapports particuliers provisoires et les observations y
afférentes.
Assistent aux séances de l’assemblée plénière de la Commission avec voix consultative :
– le Délégué à la Réforme du secteur parapublic ou son représentant ;
– le Contrôleur financier ou son représentant ;
– un représentant du Ministre chargé des finances ;
– un représentant du ministre chargé de la tutelle technique.
Art 43 : Assemblée restreinte.
La Commission se réunit en assemblée restreinte limitée aux membres délibérants pour arrêter ses
conclusions sur les rapports particuliers consacrés aux diverses entreprises contrôlées. Elle se réunit
également dans cette formation pour arrêter son programme de vérification et son rapport général.
Art 44 : Conclusions définitives.
Les conclusions définitives de la Commission relatives à la gestion des entreprises vérifiées, aux systèmes
comptables et à la sincérité de leurs comptes, sont communiquées sous forme de note de synthèse au
Président de la République, aux autorités de tutelle, au Contrôle financier, à l’Inspection générale d’État
ainsi qu’aux dirigeants et à l’organe délibérant de l’organisme concerné.
Art 45 : Rapport spécial.
Le président de la Commission adresse au Président de la République un rapport spécial délibéré en
assemblée restreinte signalant les situations particulières dont la gravité et l’urgence appellent des mesures
immédiates.
Dans ce cas, la procédure prévue aux articles 41 (dernier alinéa) et 42 ne s’applique pas mais les
responsables concernés sont mis en demeure au préalable de présenter leurs observations sur les faits qui
sont constatés.
Art 46 : Rapport général.
La Commission exerce une mission générale et permanente de contrôle des comptes et de l’activité des
entreprises du secteur parapublic.
Elle adresse périodiquement au Président de la République un rapport général relatif à ses missions et aux
observations qu’elle a eu à formuler.
Elle signale éventuellement les modifications qui lui paraissent devoir être apportées à la structure des
organismes ou aux procédures mises en œuvre au sein desdites entreprises.
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TITRE QUATRIEME
Contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance
publique et des sociétés anonymes à participation publique minoritaire
Chapitre premier : Généralités sur les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier
de la puissance publique et des sociétés anonymes à participation publique minoritaire.
Art 47 : Les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique.
Les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique,
notamment sous la forme d’avantages en nature ou en espèces, peuvent être :
– soit des sociétés autres que les sociétés anonymes à participation publique majoritaire et les sociétés
nationales ;
– soit des associations reconnues d’utilité publique ;
– soit des fondations ou des groupements d’intérêt économique.
Art 48 : Les sociétés anonymes à participation publique minoritaire.
Les sociétés anonymes à participation publique minoritaire sont des sociétés de droit sénégalais dans
lesquelles la participation publique directe ou indirecte calculée, selon les modalités définies au deuxième
alinéa de l’article 6 de la présente loi est inférieure à 50% du capital social.
Chapitre 2 : Contrôle
Art 49 : Dispositions communes.
Lorsque l’importance économique, l’intérêt stratégique de l’activité, l’étendue des aides allouées ou le
montant de la participation le justifient, les personnes morales mentionnées aux articles 47 et 48 ci-dessus
peuvent être soumises, à titre exceptionnel, sur décision présidentielle, à un contrôle de l’Inspection
générale d’État ou du Contrôle financier.
Dans les mêmes cas, une décision présidentielle peut permettre à la Commission de Vérification des
Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques d’effectuer, de sa propre initiative, un contrôle dans une
des personnes morales sus-mentionnées.
Art 50 : Dispositions particulières aux sociétés anonymes à participation publique minoritaire.
A l’exclusion de l’alinéa premier, l’article 31 de la présente loi est applicable aux sociétés anonymes à
participation publique minoritaire.
Art 51 : Dispositions particulières aux personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier
de la puissance publique.
En ce qui concerne les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance
publique, la Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques est
compétente, notamment pour contrôler l’exécution des conventions ou cahiers des charges, par lesquels des
aides ou facilités financières, sous une forme quelconque, leur ont été accordées par l’État.
Le président de la Commission rend compte au Président de la République et aux ministres de tutelle des
manquements constatés dans l’exécution des engagements souscrits ou de l’utilisation abusive des facilités
ou avantages conférés en vertu de ces conventions ou cahiers des charges.
Le cas échéant, il propose de soumettre les comptes des personnes intéressées au contrôle de la
Commission.
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TITRE CINQUIEME
Dispositions transitoires
Art 52 : Les établissements publics à caractère industriel et commercial, les sociétés nationales et les
sociétés anonymes à participation publique majoritaires devront mettre leurs statuts et règles d’organisation
et de fonctionnement en conformité avec la présente loi dans le délai d’un an pour compter de sa date
d’entrée en vigueur.
Art 53 : La loi n°87-19 du 3 août 1987 relative à l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur
parapublic et au contrôle des personnes morale de droit privé bénéficiant du concours financier de la
puissance publique est abrogée.
La présente loi sera exécutée comme loi de l’État.
Fait à Dakar le 26 juin 1990.
Abdou DIOUF