La Cour Des Comptes Le Contrôle
La Cour Des Comptes Le Contrôle
La Cour Des Comptes Le Contrôle
1) La Cour des Comptes juge les comptes des comptables publics dont la loi organique
n°99-70 précitée rappelle, en son article 25, la définition :
" A l'égard de la Cour des comptes, est comptable public tout fonctionnaire ou agent
ayant qualité pour exécuter au nom d'un organisme public des opérations de recettes, de
dépenses ou de maniement de titres, soit au moyen des fonds et valeurs dont il a la
garde, soit par virements internes d'écritures, soit par l'entremise d'autres comptables
publics ou de comptes externes de disponibilités dont il ordonne ou surveille les
mouvements ". Cette définition n'apporte pas d'innovation par rapport à la définition
classique du comptable public qui résulte du décret n° 62-0195 du 17 mai 1962 portant
réglementation concernant les comptables publics (article 2).
Elle effectue toute enquête complémentaire qui pourrait lui être demandée
par le Parlement à l'occasion de l'examen ou du vote du projet de loi de
règlement (article 26, in fine, de la loi organique).
__________________________________
Le Commissaire du Droit
Le Commissaire du Droit exerce les fonctions du Ministère public auprès de la Cour. Il est
nommé par décret, selon le pouvoir discrétionnaire du Président de la République. Afin de
garder son indépendance vis à vis de la Cour, il n'a pas la qualité de magistrat.
de tenir " l'état des ordonnateurs et comptables publics ainsi que des services de
l'Etat, des collectivités locales et des entreprises ou organismes assujettis au
contrôle de la Cour " ;
de déférer " à la cour les opérations présumées constitutives de gestion de fait ou
les aspects susceptibles de relever de la Chambre de discipline financière " ;
de requérir l'application des amendes prévues par la loi organique sur la Cour des
comptes ;
de suivre, " en relation avec les services habilités du ministère chargé des
Finances, l'exécution des arrêts et décisions de la Cour ".
_________________________________
Le Commissaire du Droit
Le Commissaire du Droit exerce les fonctions du Ministère public auprès de la Cour. Il est
nommé par décret, selon le pouvoir discrétionnaire du Président de la République. Afin de
garder son indépendance vis à vis de la Cour, il n'a pas la qualité de magistrat.
de tenir " l'état des ordonnateurs et comptables publics ainsi que des services de
l'Etat, des collectivités locales et des entreprises ou organismes assujettis au
contrôle de la Cour " ;
de déférer " à la cour les opérations présumées constitutives de gestion de fait ou
les aspects susceptibles de relever de la Chambre de discipline financière " ;
de requérir l'application des amendes prévues par la loi organique sur la Cour des
comptes ;
de suivre, " en relation avec les services habilités du ministère chargé des
Finances, l'exécution des arrêts et décisions de la Cour ".
_________________________________
Les formations
La Cour comprend une audience plénière solennelle, la formation " en chambres réunies
", des chambres permanentes qui peuvent se subdiviser en sections, une chambre non
permanente (la chambre de discipline financière) et deux formations consultatives
(article 8 de la loi organique).
" La Cour siège en audience plénière solennelle, notamment pour procéder à l'installation
des magistrats dans leurs fonctions, pour approuver le rapport général annuel, le rapport
sur la loi de règlement et la déclaration générale de conformité, pour l'ouverture de son
activité annuelle ou pour d'autres motifs, sur un ordre du jour particulier arrêté par le
président de la Cour ".
Pour toute faute de gestion, elle peut être saisie dans le délai de quatre
années à partir de la découverte des faits en cause (article 54 de la loi
organique). L'article 49 de la loi organique définit les quinze principales
fautes de gestion qui peuvent être sanctionnées.
Organigramme
M. Abdourahmane DIOUKHANE
Présidents de chambre :
M. Moustapha GUEYE
Secrétaire général :
M. Mamoudou TOURE
Magistrats :
Conseillers - maîtres :
M. Mamadou TOURE
Conseillers référendaires :
M. Vincent GOMIS
M. Abdoul Madjib GUEYE
M. Oumar NDIAYE
M. Boubacar BA
M. Joseph NDOUR
M. Mamadou FAYE
M. Amidou AGNE
M. Alassane Thierno BARRO
M. Sabara DIOP
Conseillers :
M. Cheikh DIASSE
M. Mamadou NDONG
M. Cheikh LEYE
M. Boubacar TRAORE
M. MALICK LY
M. René Pascal DIOUF
M. Aliou NIANE M. Papa Gallo Lakh
M. Amadou Bâ MBODJ
M. Babacar BAKHOUM
M. Arphan Sana DABO
M. Mamadou THIAW
M. Amadou Lamine KEBE
M. Thierno Idirissa Harona DIA
M. Cheikh Issa SALL
M. Mamadou Lamine KONATE
Commissaires :
Volontaires Internationaux
M. David D'Hollander
M. Guillaume Courtin
Rapporteurs Particuliers
M. Boubacar GOUDIABY
Greffier en chef :
Greffier :
Assistant de vérification
M. Demba DIAKHATE
Les formations de la Cour sont animées par des magistrats, sous la supervision du
Président de la Cour et avec l'assistance d'un personnel d'appui.
Les magistrats
Les membres de la Cour sont des magistrats régis par un statut de juge financier. Il
existe trois grades : conseiller, conseiller référendaire et conseiller maître.
Ils peuvent exercer les fonctions de président de chambre, commissaire adjoint du Droit,
secrétaire général ou chef de section.
Le greffe
La Cour dispose d'un greffe central composé des greffes respectifs des
chambres et dirigé par un greffier en chef.
Les formations
La Cour comprend une audience plénière solennelle, la formation " en chambres réunies
", des chambres permanentes qui peuvent se subdiviser en sections, une chambre non
permanente (la chambre de discipline financière) et deux formations consultatives
(article 8 de la loi organique).
" La Cour siège en audience plénière solennelle, notamment pour procéder à l'installation
des magistrats dans leurs fonctions, pour approuver le rapport général annuel, le rapport
sur la loi de règlement et la déclaration générale de conformité, pour l'ouverture de son
activité annuelle ou pour d'autres motifs, sur un ordre du jour particulier arrêté par le
président de la Cour ".
Pour toute faute de gestion, elle peut être saisie dans le délai de quatre
années à partir de la découverte des faits en cause (article 54 de la loi
organique). L'article 49 de la loi organique définit les quinze principales
fautes de gestion qui peuvent être sanctionnées.
Le Commissaire du Droit
Le Commissaire du Droit exerce les fonctions du Ministère public auprès de la Cour. Il est
nommé par décret, selon le pouvoir discrétionnaire du Président de la République. Afin de
garder son indépendance vis à vis de la Cour, il n'a pas la qualité de magistrat.
de tenir " l'état des ordonnateurs et comptables publics ainsi que des services de
l'Etat, des collectivités locales et des entreprises ou organismes assujettis au
contrôle de la Cour " ;
de déférer " à la cour les opérations présumées constitutives de gestion de fait ou
les aspects susceptibles de relever de la Chambre de discipline financière " ;
de requérir l'application des amendes prévues par la loi organique sur la Cour des
comptes ;
de suivre, " en relation avec les services habilités du ministère chargé des
Finances, l'exécution des arrêts et décisions de la Cour ".
1
CHAPITRE II : MARCHES FINANCIERS ET INSTRUMENTS
FINANCIERS
1. ORGANISATION DES MARCHES
1.1 Les différents types de titres
1.2 Les différents types de transaction
1.3 Les différents types de marchés
1.4 Les indices
2. LES TITRES A REVENU FIXE
2.1 Description
2.2 Evaluation : les obligations
2.2.1 Les théories de la structure à terme des taux
2.2.1.1 La théorie des anticipations pures
2.2.1.2 La théorie de la prime de liquidité
2.2.1.3 La théorie des marchés segmentés
2.2.2 Prix, rendement promis, rendement réalisé
2.3 La durée (ou duration)
3. LES ACTIONS
3.1 Description
3.2 Un modèle d'évaluation simple : le modèle de Gordon
4. LES OPTIONS ET LES CONTRATS A TERME
4.1 Les options
4.1.1 Description
4.1.2 Evaluation
4.1.3 Stratégies simples
4.2 Les contrats à terme.
2
CHAPITRE II
Maintenant que les principes de mathématiques financières sont acquis, nous allons demeurer
dans la pratique, mais en nous intéressant à des produits financiers en particuliers. Ce faisant,
nous allons dresser un panorama des principaux instruments disponibles sur les marchés
financiers. Connaître ces instruments est indispensable pour le gestionnaire financier, pour
l’investisseur, mais aussi pour tous ceux et celles qui désirent suivre l’actualité financière.
Nous allons distinguer trois catégories de titres : les titres financiers engendrant des revenus
fixes, les titres financiers engendrant des revenus variables, et les titres contingents (c’est à
dire dont la valeur repose sur le prix d’autres actifs).
1. ORGANISATION DES MARCHES
Avant de décrire les instruments financiers en détail il est important de pouvoir les classer en
fonction des besoins qu'ils ont sensés combler, mais aussi de savoir comment les où ils sont
échangés sont organisés. En effet cette organisation et les contraintes qui y sont liées
conditionnent l'emploi des instruments en question.
1.1 Les différents types de titres
On distingue en général les titres dits négociables des instruments dérivés ou conditionnels.
Les premiers sont échangés au comptant et portent sur des transactions au comptant, alors que
les seconds portent sur des transactions sûres ou éventuelles dans le futur (à terme).
Les titres négociables regroupent les titres à revenu fixe et les titres à revenu variable. La
caractéristique des titres à revenu fixe est de fournir à leurs détenteurs, comme leur nom
l'indique, une rémunération fixe dans le temps des sommes investies. Les obligations
constituent des titres à revenu fixe par excellence : à intervalle régulier le détenteur reçoit un
versement en intérêt toujours égal à la même proportion de la valeur nominale du titre. Ces
titres correspondent à un financement par de la dette pour les entreprises, cantons ou états. Ils
donnent droit à un intérêt périodique plus un remboursement de capital qui peut être garanti
ou non par des actifs physiques ou financiers.
Les titres à revenu variable n'offrent pas une telle assurance de versement. Ainsi pour les
actions un dividende peut être versé, mais il n'est pas garanti et il peut varier dans le temps.
Les titres à revenu variables tels que les actions et les bons de participations constituent des
titres de propriété et donnent à leur détenteur un droit sur les revenus et les actifs de la firme
émettrice.
Les instruments dérivés ou conditionnels regroupent les options, les contrats à terme, mais
aussi les warrants, et dans une certaine mesure les obligations convertibles (celles-ci étant
souvent appelées titres "hybrides" en raisons de différentes caractéristiques appartenant aussi
bien aux obligations qu'aux options).
Une option est un droit d'achat (option d'achat ou Call) ou de vente (option de vente ou Put)
d'un actif financier ou physique, à un prix convenu à l'avance (le prix d'exercice), pendant une
période prédéterminée (de la date de clôture du contrat jusqu'à son échéance), et moyennant le
versement d'une prime (qui doit rémunérer le signataire de l'option assurant la contrepartie).
Une option Call sur Nestlé, échéance février 1998, prix d'exercice 2200, vaut aujourd'hui
65CHF. Ceci veut dire qu'en versant la somme de 65 CHF vous obtenez le droit (et non
3
l'obligation) d'acheter une action Nestlé au prix de 2200 CHF, en tout temps jusqu'au
troisième vendredi du mois de février 1998. Si la valeur boursière (le prix sur le marché)
demeure inférieur à 2200 CHF, il n'est pas intéressant d'exercer l'option. En revanche, si le
prix sur le marché boursier dépasse 2200 CHF, il devient intéressant pour le détenteur de
l'option d'exercer son droit. Le signataire de l'option (celui qui a reçu la prime de 65 CHF)
devra livrer l'action Nestlé au prix convenu de 2200.
Un contrat à terme, contrairement à une option, constitue un engagement ferme à acheter ou à
vendre une denrée ou tout actif financier, à une date future convenue à l'avance, et à un prix
convenu d'avance. Les deux parties (l'acheteur et le vendeur de l'actif) sont obligées de
s'exécuter.
Les options et les contrats à terme constituent les deux types majeurs de titres dérivés, à partir
desquels d'autres instruments conditionnels plus complexes peuvent être construits. Mais nous
y reviendrons plus tard.
1.2 Les différents types de transaction
Aux catégories de titres cités plus haut correspondent des types de transaction différents.
Nous aurons principalement des transactions au comptant pour les titres négociables, et des
transactions à terme pour les titres dérivés.
! transactions au comptant : échange immédiat monnaie - actif
- Marché des changes : environ 1'500 USD milliards de transactions par jour
- Marché monétaire, avec :
Le marché interbancaire qui a pour but d'équilibrer quotidiennement les
trésoreries des établissements de crédit. Marché au jour le jour.
Le marché des créances négociables, marché unifié permettant aux entreprises
une gestion de leurs liquidités à court, voire moyen terme.
- Le marché des matières premières et marchandises.
- Le marché des valeurs mobilières : obligations et actions, bons, …
! transactions à terme : la date de clôture du contrat est différente de la date de livraison des
actifs à échanger.
- SOFFEX : options et contrats à terme boursiers (futures).
- Contrats à terme à livrer (forwards)
1.3 Les différents types de marchés
On distingue le marché primaire (où les titres sont émis et donc où les entreprises collectent
des fonds) du marché secondaire (où les titres sont échangés après l'émission, donc sans flux
vers l'entreprise émettrice). Le marché secondaire assure la liquidité, i.e la possibilité de
négocier les titres rapidement et avec des frais limités.
Tableau 1:
4
Type de titres Type de marché
Actions, droits, warrants Marchés organisés (SWX,VIRT-X, SEAQ,
NYSE, TSE,…)
Marchés au comptoir
Obligations Marchés organisés et au comptoir
Produits dérivés EUREX
Marchés au comptoir, produits spécialement
conçus par les institutions financières à la
demande de leur clientèle (pas de liquidité)
Les marchés boursiers peuvent différer non seulement par leur objectif, mais aussi par leur
mode de fonctionnement.
a- Marchés dirigés par les prix.
Le NYSE constitue un exemple par excellence de marché dirigé par les prix. Pour chaque titre
coté, un market maker fixe un prix auquel il est prêt à acheter (BID) et un prix auquel il est
prêt à vendre (ASK). Ces deux prix sont annoncés publiquement et quiconque veut transiger
peut le faire aux prix fournis (pour un laps de temps et des quantités donnés).
Pour s'assurer une rémunération, le market maker fixe toujours un BID inférieur au ASK. La
différence entre ces deux prix est appelée "fourchette" ou spread, elle est révélatrice des
forces relatives de l'offre et de la demande pour le titre considéré. De même elle peut
constituer un indicateur de liquidité.
Le market maker (ou spécialiste) a pour mission de faire en sorte que le marché demeure
liquide et ordonné. Il veille à "gommer" les déséquilibres passagers entre l'offre et la
demande, et pour ce faire il détient un stock des titres qu'il est chargé de négocier.
On dit que ce genre de marché est dirigé par les prix, car ce sont les prix BID et ASK
annoncés qui dirigent la décision des intervenants de transiger ou non.
b- Marchés dirigés par les ordres.
La BES constitue un bon exemple de marché dirigé par les ordres. Sur ce plancher virtuel, il
n'y a pas de market maker unique annonçant des prix. En Suisse on a voulu que les flux
d'offre et de demande se rencontrent le plus naturellement possible sans intermédiaire. Les
membres autorisés ont donc sous les yeux un écran où sont listés les ordres de transactions
des participants. Par exemple :
Achat (Bid) Vente (Ask)
100 à 5245
80 à 5238
30 à 5265
105 à 5268
Ici la fourchette égale 5265 - 5245 = 20CHF pour le titre considéré. Il y a transaction
lorsqu'un investisseur est prêt à transiger au ASK le plus avantageux du moment (dans
l'exemple 5265) ou encore au BID le plus avantageux (dans l'exemple 5245).
5
Le déséquilibre entre volume des ordres de vente et des ordres d'achat peut indiquer le sens du
marché (à la hausse ou à la baisse).
Sur ce type de marché, les intervenants ne sont plus guidés uniquement par les prix pour
effectuer leurs transactions, mais par l'ensemble des caractéristiques des ordres qui sont listés
sur le carnet d'ordre et auxquels ils ont accès en temps réel. Ils connaissent quels volumes
sont disponibles et pour quels montants, donc disposent d'informations sur la profondeur du
marché et ses tendances.
Les développements récents dans l'organisation des marchés ont montré une nette tendance
vers les structures dirigées par les ordres. Récemment, Paris et Londres ont opté pour cette
forme d'organisation.
1.4 Les indices
Pour avoir rapidement une idée des mouvements de prix sur un marché boursier ou sur un
sous ensemble de titres, on se réfère à des indices. En Suisse comme ailleurs, les indices
boursiers sont fort connus :
SMI : Swiss Market Index (23 titres)
SPI : Swiss Performance Index (328 titres au 06.97)
Sur le NYSE : Dow Jones industrial average, Standard & Poor's 500 (S&P 400)
Au Japon : Nikkei, Dow Jones average
A Londres : Footsie
A Frankfurt : Dax
…
Depuis peu, des indices européens permettent aussi de suivre l'activité de plusieurs marchés :
DJSTOXX50P et DJSTOXXP.
Une multitude d'autres indices sont disponibles pour des sous segments : small caps
(Vontobel par exemple), sous groupes industriels, région pacifique-asie, …
Pour l'interprétation de ces indices, il faut prendre garde à la manière dont ils sont calculés.
En effet, en théorie financière moderne, les estimateurs de rendement pour le marché boursier
jouent un rôle capital, il est donc tout aussi important de s'intéresser au calcul de ces
estimateurs.
- quels titres doivent être inclus ?
- comment les titres doivent-ils être pondérés dans l'indice ?
- comment doit-on calculer l'indice ?
telles sont les questions auxquelles il faut répondre.
On distingue en fait plusieurs catégories d'indices :
- les "Market Averages" (ex : Dow-Jones).
Ce sont des moyennes arithmétiques de prix.
DJIA
n
Pit
i
=∑ 1
où n représente le nombre de titres dans l'indice (30 pour le Dow Jones). Ceci
implique que les actions "chères" ont en fait plus de poids que les actions "meilleur
marché". Le Dow-Jones est un indice fort critiqué mais toujours aussi largement
employé.
6
- les indices
Ils établissent le comportement des prix d'un échantillon par rapport à une base établie
précédemment. Par exemple pour le SPI la base est de 1000 point le 01.06.1987. Les
indices constituent donc des valeurs relatives.
Exemple de calcul : le S&P
( ) Indice
représente le prix en date d'évaluation de l'indice
(prix fois quantités au temps t), P Q ib ib
i ∑
représente le prix en date de création de
l'indice (i.e. prix relatif), et k le nombre de base (1000 pour le SPI).
Le jour de la création de l'indice, celui-ci est égal à k.
L'indice reflète normalement les versements de dividendes ainsi qu'autres rachats,
splits (fractionnements) et émissions de titres.
Après avoir rapidement décrit le fonctionnement des marché ainsi que leur rôle, nous allons
décrire les titres transigés et certaines méthodes d'évaluation de ces derniers.
2. LES TITRES A REVENU FIXE
2.1 Description
- Les obligations types à taux fixe sont caractérisées par :
" la valeur nominale, montant remboursé à l'échéance
" le taux de coupons, qui représente l'intérêt versé régulièrement (tous les ans ou tous
les semestres) en pourcentage de la valeur nominale.
" l'échéance, soit la période durant laquelle les coupons seront versés et au terme de
laquelle la valeur nominale sera remboursée.
- Les obligations indexées
sont des titres dont le taux de coupon peut varier en fonction des évolutions des taux
d'intérêt pratiqués sur le marché. Elles sont très utilisées dans les pays où la volatilité
des taux d'intérêt est forte.
- Les obligations prorogeables/remboursables
peuvent faire l'objet d'un remboursement de la valeur nominale avant l'échéance ou
bien d'une extension de l'échéance moyennant en général une prime à l'investisseur.
- Les obligations convertibles
font partie des titres hybrides. Elles peuvent être échangées contre des actions, ce qui
permet plus de flexibilité aux obligataires. En effet, si la performance de l'entreprise
est bonne ils peuvent faire un gain supplémentaire en effectuant l'échange et en
devenant actionnaire. En revanche, dans le cas contraire ils bénéficient toujours des
garanties liées à l'obligation.
7
- Les obligations à option (ou warrants)
sont des titres obligataires auxquels est attaché une option d'achat d'actions (en général
de l'entreprise émettrice de dette, mais parfois aussi d'autres entreprises). L'option est
détachable et peut se négocier séparément.
2.2 Evaluation : les obligations
Comme nous le verrons tout au long de cette section, l'élément central de la gestion
obligataire est l'évolution des taux d'intérêt. Avant de poursuivre avec la technique
d'évaluation des obligations, nous allons donc passer en revue différentes théories visant à
expliquer, et éventuellement à prévoir, l'évolution des taux d'intérêt.
Le lien entre taux d'intérêt réel (sans effet de l'inflation), et le taux d'intérêt nominal (avec
effet de l'inflation) est établi par la relation de Fisher :
Avec i : taux d'intérêt nominal
r : taux d'intérêt réel
p : taux d'inflation
Nous ne raisonnerons ici que sur des taux en termes nominaux (incluant les effets de
l'inflation).
2.2.1 Théories de la structure à terme des taux
Sur le marché, coexistent de nombreux titres obligataires offrant une large gamme à la fois de
niveaux de risque et d'échéances. Par ailleurs, les clauses de prorogeabilité, de garantie, de
rachat, … impliquent une diversité encore plus importante.
Si tous ces facteurs de diversité sont tenus constants, hormis l'échéance du titre, on peut
déterminer une relation entre le rendement d'un titre et son échéance. En pratique, on recours
en général à des obligations de la Confédération, car elles offrent les mêmes caractéristiques
de garantie et de risque. Par ailleurs, on retient des titres ayant des taux de coupon les plus
similaires possibles. Sur la base des obligations retenues, on peut tracer la structure à terme
des taux d'intérêt1.
Exemple : le 5 juin 1998, la courbe des taux suisses avait la forme suivante :
1 Ou encore structure des taux selon l'échéance, term structure of interest rates.
( ) ( )( ) 111+=++irp
8
La courbe est tracée sur la base de taux de rendement effectifs annuels.
Notons o n r : le taux de rendement annuel effectif pour un titre échéant dans n années
i j T : le taux à terme annuel, implicite dans la structure pour la période débutant
dans i années et avec une maturité de j années.
i j a : le taux annuel anticipé pour la période débutant dans i années et avec une
maturité de j années.
Nous allons exposer deux théories permettant de former des anticipations de taux d'intérêt.
2.2.1.1 La théorie des anticipations pures (ou homogènes)
IDEE DE BASE :
on suppose que les taux d'intérêt à long terme ne sont qu'une moyenne
géométrique des taux d'intérêt de court terme successifs futurs.
Exemple chiffré :
o r2 2 10 = , o r5 2 50 = , o r8 2 95 = , o r15 3 70 = ,
o r3 2 25 = , o r6 2 70 = , o r9 3 05 = , o r20 3 90 = ,
o r4 2 40 = , o r7 2 75 = , o r10 310 = , o r30 4 10 = ,
D'après ces chiffres, le taux d'intérêt observé aujourd'hui pour une échéance de 3 ans est
2,25% (taux annuel effectif).
D'après la théorie des anticipations pures, ce taux correspond à la moyenne géométrique des
taux intermédiaires, c'est-à-dire :
o r1 2 20 = ,
Taux de rendement des obligation de la Confédération
Structure selon l'échéance. Juin 1998.
1
Ainsi est-il possible d'inférer les taux implicites dans la structure (les i j T ). Selon la théorie
des anticipations pures, ces taux implicites sont égaux aux taux d'intérêt anticipés.
Quel est donc le taux d'intérêt anticipé pour l'année prochaine avec une échéance d'un an
(1 1 a )?
Nous savons :
donc
D'après la structure des taux aujourd'hui, nous anticipons que le taux d'intérêt à 1 an dans 1an
sera de 2%.
En généralisant on peut écrire :
On peut aussi anticiper des taux ayant une échéance supérieure à une année. Calculons par
exemple 2 2 a , le taux dans 2 ans pour une échéance de 2 ans.
De même que précédemment :( )()
,
Et de manière plus générale :
Dans le cadre de cette théorie, l'investisseur est indifférent entre investir à long terme et
renouveler des investissements de court terme.
Formes de la structure à terme :
- Forme ascendante
- Forme descendante
ou forme inversée
- Forme plate
- Formes bossues
2.2.1.2 Théorie de la préférence pour la liquidité
Contrairement à ce que nous avons supposé dans le cas de la théorie des anticipations
homogènes, les investisseurs sont susceptibles d'avoir une préférence pour certaines
échéances, et notamment pour le court terme. En effet, plus vous investissez à long terme,
plus vous courrez le risque de modifications néfastes (pour vous) de la structure à terme des
taux.
IDEE DE BASE
on suppose que les investisseurs vont demander à être compensés par une
prime pour placer à long terme = la prime de liquidité.
La relation que nous avons vue précédemment se trouve donc modifiée :
Dans ce nouveau cadre théorique, les taux implicites et les taux anticipés diffèrent. Le taux
implicite, obtenu directement par calcul, renferme la prime de liquidité qui rémunère
l'investisseur pour son choix de plus long terme de placement. On s'attend logiquement à ce
que la prime de liquidité soit croissante dans le temps, i.e. L L 3 2 > .
Pour illustrer comment, à partir de cette théorie, on peut prévoir les taux d'intérêt futurs,
poursuivons l'exemple chiffré précédent et cherchons 1 1 a , sachant que L2 01% = , .
Comme précédemment : ( ) ( )( ) 1 1 1 2
2
1 11 + = + + o o r r T , mais maintenant le taux anticipé est égal
au taux implicite moins une prime, donc : ( ) ( )( ) 1 1 1 2
2
1112 + = + + + o o r r a L, et logiquement on
obtient :
,,
2.2.1.2 La théorie des marchés segmentés
Cette théorie, la dernière que nous allons aborder pour l'explication de la forme de la structure
à terme des taux, tranche radicalement avec les deux précédentes.
IDEE DE BASE :
on suppose que les investisseurs, en raison de contraintes légales et de gestion,
possèdent de fortes préférences pour certaines maturités. Pour ces maturités,
les taux sont fixés par la loi de l'offre et de la demande.
Selon cette théorie, les "habitats préférés" des agents en termes de maturités impliquent que
ces derniers ne "glissent" pas aisément le long de la structure, c'est-à-dire qu'ils ne modifient
pas volontiers la maturité de leur placement, ce qui limite évidemment les effets d'arbitrage.
Les différentes maturités pourraient ainsi constituer des marchés clairement dissociés, où le
niveau des taux s'établit de manière indépendante. Cela pourrait donner la situation suivante :
Taux
Echéance
Maturité 1 Maturité 2 Maturité 3 Maturité 4
12
Modigliani et Sutch (1966) ont proposé une forme plus modérée de la théorie des marchés
segmentés. Ils suggèrent que les prêteurs ont en effet des préférences quant à la maturité des
emprunts. Cependant, ils précisent que si les différences de rendements sont particulièrement
fortes (comme par exemple entre les maturité 2 et 4 du graphe précédent), ils sont prêts à
s'écarter de ces maturités préférés pour aller où la rémunération est la plus élevé, ce qui
provoque un rééquilibrage du système.
Pour conclure sur ces diverses théories explicatives de la structure à terme des taux d'intérêt,
il est bon de parler des études empiriques réalisées sur le sujet. Ces études sont
particulièrement nombreuses, et l'on peut en tirer les conclusions suivantes :
- le marché semble apte à prévoir l'évolution des taux d'intérêt futurs, ce qui est
particulièrement important pour la prévision de la rentabilité des titres aussi bien à
revenu fixe qu'à revenu variable.
- les études réalisées après guerre tendent à montrer que les taux d'intérêt anticipés
sont des estimateurs biaisés des taux futurs, ce qui impliquerait la présence d'une
prime de liquidité (cependant la forme de cette prime en fonction de l'échéance
demeure floue).
- les tests concernant la théorie des marchés segmentés apportent des résultats très
divers et opposés, ce qui ne nous permet pas de conclure à ce sujet.
2.2.2 Prix, rendement promis, rendement réalisé
Comme toujours en évaluation on applique le principe d'actualisation des flux financiers
futurs liés au titre considéré.
V
coupons
actualisation
Valeur nom
actualisation
le coupont = taux de coupon * valeur nominale
n: échéance de l'obligation
r: taux d'actualisation, reflète le niveau de risque liés au titre, ainsi que l'échéance.
Exemple : Soit une obligation, coupon = 3%, n = 8 ans, r = 3,8% annuel effectif, VN = 1'000,
donnez son prix.
Si le prix de l'obligation est inférieur à sa valeur nominale, elle est dite à escompte.
Si le prix de l'obligation est supérieur à sa valeur nominale, elle est dite à prime.
Si le prix de l'obligation égale sa valeur nominale, elle est dite au pair.
Une obligation est vendue à escompte lorsque le taux de coupon n'est pas jugé suffisamment
élevé pour constituer une rémunération pertinente de l'investisseur, celle-ci étant exprimée par
13
le taux de rendement requis (r). Le raisonnement inverse s'applique pour les obligations à
prime.
D'après l'expression de la valeur d'une obligation, il est aussi clair que lorsque le niveau
général des taux d'intérêt baisse (monte), le prix des obligations monte (baisse).
La formule présentée précédemment est adaptée à l'évaluation lors d'une émission ou encore
en date de versement des coupons. Mais les transactions ont lieu en immense majorité entre
deux dates de coupons.
Exemple :
Vous achetez une obligation de la Confédération, échéance 15 ans, coupon 4%, valeur
nominale 1'000CHF, alors que le marché requiert une rémunération de 4,3% (annuel effectif)
pour ce titre. Vous souhaitez acheter ce titre le 15 janvier alors que les coupons sont versés le
1er décembre de chaque année. Comment allez vous payer ?
- Solution #1 : se placer au 01.12.01
Prix au 01.12.1 =( ) ( )
Entre le 01.12.01 et le 15.01.02 se sont écoulés 31+14=45 jours. Le coupon couru durant cette
période appartient à l'ancien détenteur du titre, c'est pourquoi il faut lui remettre la valeur
correspondante.
Selon les mathématiques financières : ( ) 967 33 1 043 972 36 45 365 , , , = CHF serait le prix à
payer
pour le titre.
Selon les normes de calcul sur le marché :
Coupon couru = 40
45
365
4 93 × = , CHF à ajouter à 967,33, soit un prix de 972,26CHF.
- Solution #2 : se placer au 01.12.02
Prix au 01.12.02 = ( ) ( ) ( )
Prix au 15.01.02 :
Selon les mathématiques financières : ( ) 1008 93 1 043 972 36 320 365 , , , − = CHF
Selon les normes : 1008 93 40
320
365
973 86 , , − × = CHF nous obtenons une plus grande
différence en raison du nombre plus important de jours écoulés.
01.12.01 01.12.02 01.12.15
Achat
14
En général la solution #1 est appliquée : on se place en date du coupon précédant l'achat du
titre.
Nous avons calculé le prix d'une obligation, mais il est important pour l'investisseur de savoir
quel est, ou quel a été son rendement sur un investissement.
En ce qui concerne les obligations, on distingue rendement promis et rendement réalisé. En
effet, durant la période de détention du titre obligataire les taux d'intérêt peuvent évoluer. Ces
évolutions ont deux impacts possibles : d'une part toute variation des taux va entraîner une
modification du prix de l'obligation, et d'autre part le réinvestissement des coupons reçus
n'aura pas la même rentabilité. Le rendement promis correspond ainsi à tout moment au taux
de rendement interne de l'obligation. Il sera égal au rendement réalisé si le titre est détenu
jusqu'à l'échéance (ou encore si les taux ne varient pas), et si les coupons peuvent être
réinvestis au même taux.
Voyons maintenant comment calculer le rendement réalisé. Nos calculs vont se baser comme
précédemment sur le principe suivant :
rendement réalisé
Valeur de revente distributions Valeur d acquisition
Valeur d acquisition
. années.
Ce résultat nous indique que l'instrument sera remboursé après 3.77 années. Plus les
versements intermédiaires (les coupons) seront élevés, plus la durée sera courte ; plus la part
de rémunération en capital sera élevée, plus la durée sera longue.
Mais la durée est aussi une mesure de sensibilité de l'instrument financiers aux taux d'intérêts
ainsi que l'a montré Hicks. En effet, considérons la forme du prix d'une obligation standard :
, pour estimer la sensibilité des prix aux variations de taux,
dérivons P par rapport à r.
Entre crochets on reconnaît le numérateur de la formule de la durée, il suffit donc de diviser
par P pour mettre en valeur l'expression de cette durée (D).
=−
Le terme de gauche exprime une quasi-élasticité des prix par rapport aux taux d'intérêt. Ceci
explique pourquoi la durée est aussi considérée comme une mesure de risque pour les
instruments à revenu fixe. En effet, elle permet d'exprimer leur sensibilité aux variations de
taux d'intérêt. Plus la durée sera élevée, plus la sensibilité du titre sera forte, et plus grandes
seront ses variations de prix (donc son risque total, mesuré par l'écart-type de ses
rendements).
En pratique la durée est fonction :
- positive de l'échéance
- négative du coupon (si le coupon est nul, la durée égale l'échéance)
- position de la proportion de rémunération en capital
Il est possible de simplifier le calcul de la durée en recourant aux mathématiques financières
(voir Guy Charest, Gestion financière, p. 91-94).
18
( ) ()Dn
r
r
n
r n= + −
+
−
+−
ωω1
1
11
avec
()
ω=+
VN
r
P
n1
Si l'on reprend notre exemple où P = 964.54,
()
ω==
1000
105
964 54
08529
4.
.
. , donc (
) 1−ω =0.1471, et
finalement : ( ) ( ) D= + −
−
= 08529 4 01471
105
005
4
105 1
377 4 . * .
.
..
. années.
Le premier terme ωn représente la contribution à la durée du remboursement de la valeur
nominale, alors que le second terme représente la contribution des versements intermédiaires.
Dans notre exemple, on remarque le poids du remboursement à l'échéance, qui est cohérent
avec le fait que le taux de coupon est inférieur au rendement requis par le marché.
2.3 Les warrants et les obligations convertibles
VOIR EN COURS
La nouvelle M 91:
pour une gestion moderne
des établissements publics nationaux
Sommaire:
TOTAL :766 organismes
Missions variées touchant tous les domaines, compétences géographiques strictement limitées
(parcs nationaux) ou étendues à l'ensemble du territoire, activités purement administratives ou
commerciales, budgets modestes ou conséquents, l'hétérogénéité semble caractériser les
établissements publics nationaux. Tous demeurent toutefois fortement unis par un lien
réglementaire unique fixé par le décret du 29 décembre 1962.
Placés sous la tutelle technique d'un ou plusieurs ministres et la tutelle financière du ministre
des finances, les établissements publics nationaux sont administrés par une assemblée
délibérante, le plus souvent dénommée "conseil d'administration".
Selon les dispositions du texte organisant l'établissement, leur gestion est assurée par un
directeur, c'est le cas le plus fréquent, un président ou encore un administrateur général. Si le
titre varie, les fonctions elles, sont identiques. D'ailleurs, dans le vocabulaire de la
comptabilité publique, la personne qui gère l'établissement est toujours désignée sous le terme
"d'ordonnateur".
En effet, c'est lui qui est chargé d'exécuter le budget de l'établissement et, à ce titre,
d'ordonner les dépenses et les recettes.
Ces dépenses et ces recettes seront respectivement payées et encaissées par la seule personne
habilitée à cet effet : l'agent comptable, qui est également seul chargé du maniement des fonds
et valeurs. Toutes les opérations exécutées par l'agent comptable relèvent de sa responsabilité
personnelle et pécuniaire.
Ce rappel permet de mettre en valeur ces deux règles primordiales de la comptabilité publique
que sont d'une part, la séparation de l'ordonnateur et du comptable et d'autre part, la
responsabilité personnelle et pécuniaire de l'agent comptable.
Souvent remises en cause car perçues comme trop contraignantes, ces règles n'en demeurent
pas moins la meilleure garantie d'une bonne gestion publique. Au demeurant ces avantages
apportés par la distinction entre la personne qui décide une dépense et celle qui la paye après
l'avoir contrôlée ont même inspiré l'organisation de certaines grandes entreprises privées.
L'ancienne instruction M 91 qui datait de 1982 avait l'objet d'une légère mise à jour en 1983,
se présentait en deux tomes.
Le premier était consacré au commentaire, article par article, des décrets du 10 décembre
1953 et du 29 décembre 1962, et le second, au cadre comptable et budgétaire des
établissements.
Du point de vue strictement comptable, cette instruction avait le mérite de mettre en oeuvre le
plan comptable général révisé dans les établissements publics nationaux à caractère
administratif dès 1982, soit un avant sa généralisation pour les entreprises du secteur privé.
Du point de vue juridique, en revanche, elle présentait l'inconvénient notable de n'être que la
réédition d'une précédente instruction, élaborée dans les années 70.
Une réforme en profondeur s'imposait donc.
C'est une véritable volonté de changement qui a guidé la direction de la Comptabilité publique
dans cette opération, avec le souci constant de répondre au mieux aux attentes et aux
questions des agents comptables, praticiens au premier chef de cette réglementation.
Ce "chantier" connaît un premier aboutissement avec la parution en février 1996 du premier
tome de l'instruction M 91 dans une version entièrement refondue.
Ce premier volume doit être suivi fin 1996 - début 1997 par un tome consacré à l'organisation
comptable : tenue des comptes et élaboration du compte financier, puis en 1998, par un
dernier tome dédié à l'organisation budgétaire, tant sous l'aspect des règles d'élaboration et
d'adoption du budget, que de l'exécution budgétaire.
Il n'entrait nullement dans les objectifs de la Direction de la comptabilité publique de mettre à
profit cette refonte pour revenir sur le fond de la réglementation, mais de mettre un corps
réglementaire à jour, complet et d'un accès facile à la disposition de tous ceux qui, de près ou
de loin, s'intéressent aux établissements publics nationaux, qu'ils soient agents comptables,
ordonnateurs, contrôleurs financiers ou simples particuliers,
Moins connue que son rôle dans la tenue des comptes de l'État et des collectivités locales,
l'activité de la direction générale de la Comptabilité publique (DGCP) dans la réglementation
financière des établissements publics nationaux est importante. Ce secteur est particulièrement
suivi, non seulement en raison des enjeux que représentent les missions de ces établissements
(enseignement, recherche, aménagement, transport, etc.), mais aussi parce qu'ils sont un
terrain privilégié d'expérimentation pour moderniser la gestion publique, comme l'illustre
l'action récente menée par la DGCP dans le secteur des établissements publics scientifiques,
culturels et professionnels (EPSCP) qui comprend 85 universités et 36 "grands
établissements" de même statut (les Écoles normales supérieures, les Écoles centrales, le
Muséum national d'histoire naturelle, l'Institut de physique du globe, etc.).
L'action de la DGCP au bénéfice de la modernisation de la gestion publique peut se mesurer
dans deux domaines principaux : la réglementation financière et l'organisation financière.
Cependant, pour que ces évolutions puissent entrer concrètement en pratique, la DGCP offre à
ces établissements un "service après-vente" dans le cadre d'un nouveau partenariat qui est
présenté dans cet article. Par cette démarche, elle s'efforce de répondre directement aux
demandes qu'ont exprimées les présidents d'université eux-mêmes, lors du premier colloque
organisé sur le thème de l'efficacité de la gestion financière des EPSCP par le ministère de
l'Économie, des finances et de l'industrie le 7 mai 1999, en présence du secrétaire d'État au
Budget et de représentants du ministre de l'Éducation nationale.
La réforme de la gestion financière et l'offre de partenariat ont été présentées à la Conférence
de présidents d'université dans une allocution de M. Jean Basseres, directeur général de la
Comptabilité publique ; la concrétisation en a été la signature de la Convention de partenariat
le 27 septembre 2000.
L'innovation financière
La réforme du cadre budgétaire, financier et comptable
L'État souhaite doter les EPSCP d'éléments de pilotage financiers les plus modernes possible,
qui permettraient de tenir la comparaison, notamment avec ceux dont disposent les entreprises
du secteur marchand. Cet objectif général est sous-tendu par deux volontés très fortes :
- doter les EPSCP de cadres budgétaires transparents et lisibles ;
- mettre en place, en coopération avec elles, un socle comptable qui permette une meilleure
évaluation des coûts.
Les cadres budgétaires antérieurs ne donnaient pas satisfaction parce qu'ils mélangeaient
fondamentalement deux approches : une approche par nature de dépenses et une approche par
fonction, ce qui contribuait à multiplier les rigidités et à rendre les documents assez peu
lisibles et compréhensibles.
Le meilleur moyen de clarifier le cadre budgétaire semble d'éclater la présentation antérieure
en distinguant désormais deux documents complémentaires : le budget de gestion et le budget
par nature.
Pour le budget de gestion, il s'agit de permettre de traduire les orientations budgétaires et
stratégiques par grand secteur d'application (enseignement, recherche, relations
internationales, logistique). Ce document important est un document interne qui n'est soumis à
aucune contrainte particulière pour son élaboration et qui ne fait pas l'objet d'une exécution au
sens juridique du terme.
Le document budgétaire qui a des conséquences financières plus importantes est le budget par
nature. Il s'agit d'un budget de présentation assez classique. C'est celui qui vaut acte
d'autorisation de dépense, et c'est sur ce budget que pèsent encore les contraintes
réglementaires qui seront allégées. Cette revendication forte des EPSCP a été prise en compte
par la direction du Budget : alléger les contraintes réglementaires qui pèsent sur l'exécution du
budget pour en rendre l'exécution plus souple et plus facile.
Dans le cadre du nouveau régime budgétaire, le caractère limitatif des crédits ne porte que sur
trois grandes masses : fonctionnement, investissement et personnel. Les virements de crédits
au sein de ces masses doivent donc se faire de manière assez simple par l'ordonnateur, dès
lors que le conseil d'administration l'a prévu. Cette souplesse devra être utilisée. En effet, la
Cour des comptes a reproché la multiplication des décisions modificatives et ce type
d'assouplissement devrait permettre d'éviter de recourir trop fréquemment à ces décisions
modificatives.
Ce point est plus délicat car il touche à la relation et au positionnement des différentes
composantes des budgets des universités. Le cadre budgétaire antérieur était horizontal. En
essayant de tout décrire et en voulant assembler des budgets de différents niveaux, on
aboutissait à une multiplication des rigidités, à un émiettement des crédits et à la pénalisation
de la vision d'ensemble budgétaire et financière des établissements. Le nouveau cadre propose
que l'essentiel des arbitrages se fasse au niveau de l'établissement public et que le budget
présente les données les plus importantes, qu'il s'agisse des grands équilibres financiers que
sont la CAF, la variation du fonds de roulement, mais également toutes les dépenses générales
et les recettes globales (dotations globales de fonctionnement, frais de déplacement, droits
d'inscription etc.).
Ainsi aucun résultat n'apparaîtra plus au niveau des composantes des budgets des services
intégrés, ce qui annulera le débat sur les réserves, comme l'avait d'ailleurs souligné la Cour
des comptes dans son rapport.
L'idée force est bien d'avoir une mutualisation des recettes, de fixer des priorités et d'en rendre
compte dans le cadre du budget.
La convention de partenariat
Rompant avec son rôle traditionnel de strict contrôle, la DGCP a proposé une approche
partenariale se manifestant par des conventions qui engagent les parties. Initié avec les
collectivités locales, les communes notamment, et les hôpitaux, ce processus va être poursuivi
dans les établissements publics nationaux, et en priorité dans les universités.
Ce partenariat portera sur quatre domaines : la formation, le conseil financier, des prestations
en matière de tenue de comptes bancaires et une démarche commune sur la modernisation des
procédures de gestion.
Des missions d'expertise économique et financière (MEEF) (1) animées par des receveurs des
finances ont été progressivement créées depuis 1995 auprès des trésoriers-payeurs généraux
de région. Depuis le 1er avril 1999, toutes les régions sont dotées d'une MEEF.
Ces prestations faites actuellement à la demande de l'ordonnateur, selon un cahier des charges
qu'il fixe, seront étendues aux établissements.
Réflexion sur les conditions d'application d'une comptabilité analytique dans les
établissements
Un groupe de travail préparera la démarche opérationnelle de mise en place de la comptabilité
analytique dans les EPSCP.
Implication de la DGCP
La dualité des fonctions d'agent comptable et de chef de service financier signifie que le
comptable public se voit confier par son ordonnateur la mission de diriger tout ou partie des
services centraux chargés de préparer les actes financiers de la sphère de l'ordonnateur :
budget, répartition des crédits conformément aux décisions des organes compétents,
engagements, liquidations, mandatements, tenue de la comptabilité d'engagement, etc.
Cette possibilité a été reconnue par la loi dans les universités de longue date ou par d'autres
textes ou par la pratique dans d'autres établissements publics (lycées et collèges, Crous, ports
maritimes autonomes, etc.). Elle ne constitue pas une entorse à la règle de séparation
ordonnateur/comptable, dès lors que les responsabilités juridiques sont clairement distinguées.
Tableau 1
Modèle général du budget des EPSCP (un exemple chiffré)
Première section
Dépenses Recettes
Chap./Art BP CAF Chap./Art BP CAF
Intitulé Intitulé
. N + . N -
Charges Produits
60 à 66 41,6 70 à 76
d'exploitation d'exploitation
et charges et produits
44,2
financières financiers
Valeur + Produits
675 0,2 77 2,6 - 2,6
comptable 0,2 exceptionnels
des éléments dont produits de
1
d'actif cédés cession
Dotations aux
+ Transferts de
68 amortissements 4,0 79 0,1
4,0 charges
et provisions
+
Total 45,8 Total 46,9 - 2,6
4,2
Excédent + Déficit
1,1
prévisionnel 1,1 prévisionnel
CAF = CAF
pos. - CAF 2,7 IAF
nég.
Deuxième section
Dépenses Recettes
Chap./Art BP CAF Chap./Art BP
Intitulé Intitulé CAF
. N + . N
CAF 2,7
Remboursemen Subventions
16 0,8 13 5,3
t des dettes d'investissement
Acquisition
d'éléments
20 à 26 6,5 16 Emprunts 2,0
d'actif
immobilisés
Cessions
Transfert de
481 0,1 d'immobilisation 1,0
charges
s
Total 7,4 Total 11,0
Augmentation Diminution
annuelle 3,6 annuelle
FDRNG FDRNG
Total général 11,0 Total général 11,0
Source : DGCP.
Tableau 2
Articulation budget / comptabilité
Première section du budget
Dépenses Recettes
BP CAF BP
Chap./Art. Intitulé Chap./Art. Intitulé CAF
N + N
Charges Produits
60 à 66 41,6 70 à 76 44,2
d'exploitation d'exploitation
et charges et produits
financières financiers
Produits
675 Valeur comptable 0,2 + 0,2 77 2,6 - 2,6
exceptionnels
des éléments dont produits
1
d'actif cédés de cession
Dotations aux
Transferts de
68 amortissements et 4,0 + 4,0 79 0,1
charges
provisions
Total 45,8 + 4,2 Total 46,9 - 2,6
Excédent Déficit
1,1 + 1,1
prévisionnel prévisionnel
CAF = CAF pos.
2,7 IAF
- CAF nég.
Compte de résultat
Charges d'exploitation 45,5 Produits d'exploitation 43,8
- dont dotation aux amortissements 4 Transferts de charges 0,1
Charges financières 0,1 Produits financiers 0,4
Charges exceptionnelles 0,2 Produits exceptionnels 2,6
Total 45,8 Total 46,9
Solde créditeur = bénéfice 1,1 Solde débiteur = perte
Source : DGCP.
Tableau 3
Articulation budget / comptabilité
Deuxième section du budget
Dépenses Recettes
BP BP
Chap./Art. Intitulé Chap./Art. Intitulé CAF
N N
2,7
CAF
Remboursement des Subvention
16 0,8 13 5,3
dettes d'investissement
Acquisition
20 à 26 d'éléments d'actif 6,5 16 Emprunts 2,0
immobilisés
Cessions
481 Transfert de charges 0,1 d'immobilisation 1,0
s
Total 7,4 Total 11,0
Diminution
Augmentation
3,6 annuelle
annuelle FDRNG
FDRNG
Total général 11,0 Total général 11,0
Tableau de financement
Emplois Ressources
2,7
CAF de l'exercice
Acquisitions d'éléments d'actif
6,5 Cession des éléments d'actifs 1,0
immobilisés
Charges à répartir sur plusieurs Augmentation des capitaux
0,1 5,3
exercices propres
Remboursement des dettes Augmentation des dettes
0,8 2,0
financières financières
Total des emplois 7,4 Total des ressources 11,0
Variation du FDRNG Variation du FDRNG (emploi
3,6
(ressource nette) net)
Total général 11,0 Total général 11,0
Source : DGCP.
Tableau 4
Modèle général du budget des EPSCP
Source : DGCP.
(1) Voir "Les missions d'expertise économique et financière" dans Les Notes Bleues de Bercy n° 175 (16-31 janvier 2000).