Dauzat-PEQUENA FALA DO ALEMÃO

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Revue des Études Anciennes

IX. Travaux d'ensemble


Albert Dauzat

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Dauzat Albert. IX. Travaux d'ensemble. In: Revue des Études Anciennes. Tome 36, 1934, n°1. pp. 77-84;

doi : https://doi.org/10.3406/rea.1934.2745

https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1934_num_36_1_2745

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CHRONIQUE DE TOPONYMIE

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IX
TRAVAUXD'ENSEMBLE

L'ouvrage toponymique le plus important qui ait paru en 1933 est le


tome II de l'important manuel de Hermann Gröhler, Ueber Ursprung
und Bedeutung der französischen Ortsnamen (Heidelberg, Winter). Le
tome. I, publié en 1913, qui concernait les noms prélatins et les noms de
domaines gallo-romains, avait été jugé un peu sévèrement par Ronjat1,
qui avait relevé un certain nombre d'erreurs étymologiques : il ne fallait
pas oublier que ce manuel était le premier, que bien des formes anciennes
éparses dans des documents d'archives avaient pu échapper à l'auteur
et que le terrain qu'il avait abordé en premier lieu était fertile en chausse-
trapes. Ce deuxième volume donnera moins de prise àia critique. L'auteur
a utilisé le manuel de Longnon, sur lequel il marque un progrès, tant au

1. Revue des langues romanes, 1915, p. 336-344.


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point de vue linguistique que par la richesse de la documentation. La


classification est plus claire. Après une brève introduction historique,
les éléments latins sont classés par groupes de signification, les noms
germaniques en noms communs et noms de personnes (avec la subdivision :
germanique de l'Ouest, du Nord) ; puis viennent les noms relatifs à l'état
social, les noms chrétiens, etc. — On relèvera encore quelques erreurs,
des confusions (par exemple entre les racines * botina, bona, gaul., bonus,
lat.) et on regrettera surtout que l'information de M. Gröhler offre des
lacunes, parfois graves. M. Gröhler paraît ignorer l'étude capitale de
M. Hubschmied, Drei Ortsnamen gallischen Ursprungs (qui ne figure pas
à sa bibliographie, pas plus que Höhle de M. Scheuermeier), ainsi que les
divers travaux parus dans la Revue des Études anciennes, la Revue des
langues romanes et, je le crains aussi, la Revue celtique1. On est surpris de
voir figurer à la bibliographie des ouvrages aussi périmés que les
dictionnaires de Cocheris, voire de Körting, quand il manque ceux de Meyer-
Lübke et de Wartburg, et le Glossaire des parlers de la Suisse romande,
dont la partie toponymique est si riche.
Un travail d'ensemble d'un autre ordre nous vient également
d'Allemagne : c'est une synthèse remarquable de M. Leo Weisgerber, Die
Sprache der Festlandkelten 2. C'est la mise au point (dans un esprit
sensiblement différent) de nos connaissances sur la langue gauloise, qui
n'avait pas fait l'objet d'un travail d'ensemble depuis le livre classique
de Dottin. Celui-ci, œuvre d'un esprit critique et bien informé, s'adresse
surtout aux spécialistes. Tous les toponymistes devraient le lire, ne
fût-ce que pour se mettre en garde contre la difficulté des etymologies
celtiques, traitées trop souvent à la légère. Le glossaire complétif de
celui de Dottin sera particulièrement apprécié : on regrettera seulement
que l'auteur n'ait pas enregistré — même s'il devait écarter l'origine
celtique — un certain nombre de racines prélatines dûment établies en
Gaule, comme apa, eau (élément de nom de rivières), balea, bauge (v. le
R. E. W.), blano, chassieux (Holder), bodica, friche (R. E. W.), bosta,
ambosta, « ce qu'on peut tenir dans la main », calmis, haut plateau
(R. E. W.), cariu(m) (R. E. W.) et ses variantes cara, caran (cf. irlandais
cairn), crenno-, arbre (Beszard, etc.) et diverses autres, enregistrées pour
la plupart dans le R. E. W. de M. Meyer-Lübke.
Dans la Revue celtique (L, 1933, nö 3, 254-271), M. Hubschmied a
consacré une importante étude à divers noms d'arbres prélatins, étude
qui dépasse le cadre de la toponymie suisse indiqué par le titre. M. Hub-
schmied a retrouvé le nom du hêtre en gaulois (*bago-) ; il signale divers
types gaulois d'arbres et d'arbustes (mélèze, atro-, airelle, attribués jus-

1. Par exemple, le travail de M. J. Loth sur vaberos «< voberos [vabre, etc.) [Revue celtique,
19Í7, p. 306-311).
2. 20e Bericht du : Deutsches archäologisches Institut, römisch- get m. Kommission (Franc-
fort-sur-le-Mein, J. Baer, 1931).
CHRONIQUE DE TOPONYMIE 79

qu'ici au latin, etc.), et met en relief le développement toponymique


de quelques suffixes gaulois, notamment -ono. Si quelques hypothèses
sont un peu hardies, la plupart sont très vraisemblables et emportent
la conviction. Étude très neuve, documentée et remarquable.
Dans les Mélanges Salverda de Grave, publiés l'an dernier à
Amsterdam, M. Ernest Muret expose (p. 233-241) une ingénieuse Conjecture
sur les noms de lieux en -acus, dont le développement phonétique en
-ay > -é et -iay ^>-y, différent de l'évolution lacus > vx. fr. lai,
s'expliquerait par une finale latine -o (tombée plus tôt que u), qui
représenterait peut-être un accusatif gaulois.
Une substantielle étude, remarquablement documentée, dans la
Romania (avril 1933, p. 199-246), de M. Ferdinand Lot, historien doublé
d'un romaniste, sur VOrigine et la signification historique et linguistique
des noms de lieux en -ville et en -court, démontre, avec de solides
arguments à l'appui, que ces noms ne correspondent pas à des peuplements
germaniques ; M. Lot admet toutefois, pour ces compositions, l'influence
de la syntaxe germanique (propagée par des milieux bilingues). Il
rejette Γ « influence austrasienne » pour les noms en -court, sans proposer
d'autre hypothèse pour expliquer la répartition des deux types. Il
suppose, enfin, que ces noms ont dû se substituer pour la plupart à des
désignations gallo-romaines, tandis que M. Camille Jullian estime qu'ils
représentent en général des démembrements d'anciens domaines (je
crois aussi, et j'espère pouvoir établir prochainement pour la Beauce,
qu'ils correspondent, dans certaines régions, à la mise en valeur de terres
nouvelles).
On apprendra avec plaisir que, dans la nouvelle édition (entièrement
refondue avec la. collaboration de M. Ch. Bruneau) de son Précis de
grammaire historique de la langue française1, M. Ferdinand Brunot a
consacré un court chapitre, clair et précis, à la toponymie (p. 227-233).
Souhaitons seulement que dans la prochaine édition les auteurs éliminent
les quelques exemples discutables qui ne sont pas à leur place dans une
initiation élémentaire : ainsi Ardennes peut s'expliquer par le celtique
ard-, haut ; le sens obscur de Sequana, Sauconna ne saurait être allégué
ici ; l'étymologie germanique d'aulne est bien peu vraisemblable ; la
confusion Feuillée-Folie, normale en Lorraine οίι -iée devient -ie, n'est pas
générale et ne peut s'appliquer, par exemple, aux Folie d'Eure-et-Loir
notées Folia en 1028 ou traduites par Stultitia en 1125.
M. P. Fournier a retrouvé trois nouveaux exemples dì « equoranda 2 » : la
Durande, ancienne Guiranda, montagne de la Haute-Loire ; Y Hirondelle,
ancienne Guirandelle, rivière du Cantal, et le faubourg dÎÊgarande à
Rive-de-Gier. Les deux premières coïncident avec des limites de cités.

1. Paris, Masson, 1933.


2. Congrès des Sociétés savantes, Bulletin de la section de géographie, 1931 (paru fin 1933).
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Parmi les travaux historiques qui touchent à la toponymie, je signale


une étude de la Revue historique de la Lorraine (juillet-août 1932), Une
villa romaine... à Gondrexange, qui contient (p. 137-140) des vues très
intéressantes de M. Linckenheld (et de M. A. Grenier) sur les domaines
gallo-romains.

* *
AUVERGNE ET VELA Y1

Les études toponymiques ont été complètement négligées dans cette


région jusqu'à une époque toute récente. Ce n'est pas que les documents
fassent défaut, au contraire : en particulier, les cartulaires de Saint-
Julien de Brioude et de l'abbaye de Sauxillangés, édités l'un et l'autre
par H. Doniol 2, offrent des formes anciennes à partir des vme-ixe siècles.
Comme autres sources publiées, citons : pour l'Auvergne, les cartulaires
de l'abbaye de Pébrac3 (ms. du xne siècle, additions jusqu'au xvie), du
prieuré de Saint- Flour4 et de Notre-Dame-du-Pont6, celui-ci en langue
vulgaire (xiïe siècle), les pouillés des diocèses de Clermont et dé Saint-
Flour6, le Spicilegium brivatense d'Aug. Chassaing7 (recueil de
documents historiques relatifs au Brivadois), et, parmi les inédits, divers
terriers des archives départementales et municipales de
Clermont-Ferrand, le cartulaire de l'abbaye de Saint-André (arch, dép.), les actes et
titres relatifs à la seigneurie de Montbrun (bibl. mun. de Clermont), le
recueil des privileges de la ville de Murât (xivè-xve siècle, Bibl. nat.),
quelques lièves et censiers dans les archives du Cantal (série E, 693-8,
etc.) ; — pour le Velay, les cartulaires des Templiers du Puy, des
Hospitaliers du Velay, de Chamalières-sur-Loire (éd. Chassaing, 1882, 1888,
1895), de l'abbaye de Saint-Chaffre du Monastier (U. Chevalier, 1884) ;
on trouvera la liste des inédits dans l'introduction du dictionnaire
topographique de la Haute- Loire.
La région possède deux dictionnaires topographiques de la collection
officielle : celui du Cantal, le plus riche, par Emile Amé (1897), où il faut
se méfier de certaines erreurs d'identification (celles du Testament de
Theodechilde sont en général sans valeur) et de doublés emplois pour
un même nom, et celui de la Haute-Loire, par A. Chassaing et A. Jacotin

1. Pour plus de détails sur les travaux parus avant 1928, voir ma Bibliographie critique
des parlera auvergnate (Revue de linguistique romane, janvier 1928, p. 93-95 et 107-108).
2. Mémoires de l'Académie des sciences. . . de Clermont-Ferrand, 1 863 et 1 864.
3. Édité par Payrard, Tablettes historiques du Velay, t. V, p. 129-214 (Le Puy, 1875).
4. Édité par M. Boudet, Monaco, 1910.
5. Annales du Midi, Toulouse, avril 1908, et Revue de la Haute-Auvergne, 1908.
6. Édités par Bruel, Coll. de documents inédits relatifs à l'histoire de France, Mélanges,
t. IV, 1882.
7. Paris, Aug. Picard, 1886. — Voir aussi Cohendy, Inventaire de toutes les chartes
antérieures au XIIIe siècle (Annales de l'Auvergne, 1854, p. 366), et C. Brunei, Les plus anciennes
chartes de langue provençale (Paris, A. Picard, 1926).
CHRONIQUE DE TOPONYMIE 81

(1907), où il faut signaler des erreurs, dans l'introduction, au sujet des


noms celtiques. Ces deux répertoires rendent à peu près inutiles pour les
toponymistes les ouvrages vieilli* de Deribier de Cheyssac, Description
statistique du département de la Haute-Loire (Paris-Le Puy, 1824), et
Deribier du Châtelet, Dictionnaire statistique du Cantal (2e éd., Aurillac,
1852-1857, 5 vol.), où il y a un peu plus à glaner. Le Puy-de-Dôme n'a
que le Grand dictionnaire historique du département du Puy-de-Dôme
d'Ambroise Tardieu (Moulins, 1877), ouvrage médiocre et incomplet
(nombre de hameaux sont omis ; beaucoup de formes anciennes sans
références ; nombreuses erreurs d'identification). — Comme répertoire
des noms actuels : H. Malègue, Dictionnaire des lieux habités du
département de la Haute-Loire (2e éd., Le Puy, 1888) ; J.-B. Bouille t,
Dictionnaire des lieux habités du département du Puy-de-Dôme (Clermont, 1854),
et Faugère (même titre ; Clermont, Juliot, 1892 ; nombreuses coquilles) ;
avec les deux Deribier cités plus haut. Pour les changements apportés
par la Révolution, Noms révolutionnaires des communes de Γ
arrondissement de Brioude (Almanach de Brioude, 1920, p. 96).
Les noms de lieux-dits commencent à attirer l'attention. M. P. Four-
nier, l'érudit et actif archiviste du Puy-de-Dôme, poursuit une enquête
(déjà très avancée) sur les noms des lieux-dits de ce département, par
le dépouillement méthodique du cadastre. — Dans le petit glossaire
onomastique qui suit mon Glossaire étymologique du patois de Vinzelles1
figurent, avec les noms de lieux de la région, un certain nombre de noms
de terroirs : les formes anciennes sont données quand il s'en trouve, ainsi
que l'étymologie. — - Diverses monographies communales nous offrent
des listes de lieux-dits, avec ou sous formes anciennes : Achard, Bresson,
Loubaresse, Tartière, La commune de Saint-Dier d'Auvergne (Clermont
190 , p. 91-100) ; A. Achard, Sugères et ses habitants (Clermont, 1929,
chap, xi ; des erreurs d'étymologie) ; abbé J.-B. Fouilhoux,
Monographie d'une paroisse, Vic-le-Comte, II, Histoire civile (Mémoires de Γ
Académie de Clermont, XII, 1910, p. 534-596) ; H. Salveton, Histoire de
Nonette (Clermont, 1927, collection Arvernia ; notamment p. 10-14) ;
Jaloustre, Histoire d'un village..., Gerzat, et Étude sur les noms de
terroirs de Cebazat (Revue d'Auvergne, 1887 et 1891).
Les celtomanes ont sévi particulièrement au pays de Vercingétorix. Il
n'y a rien à retenir des etymologies de l'abbé Crégut, pas plus que des
travaux de Pierre Malvezin, qui l'un et l'autre ignoraient le celtique et
fabriquaient du gaulois de fantaisie ; rien à tirer non plus de Y Étude sur
les noms propres des villages... dans le haut pays d'Auvergne du baron
Delzons (Clermont, 1845), ni des Considérations sur le pays d'Yssingeaux
de G. de la Roche (La terre vellave et brivadoise, Le Puy, juin-août 1933 ;

1. Montpellier, Société des langues romanes, 1915, et supplément [Revue des langues
romanes, 1925, p. 107-109).
Rev. Él. arte. 6
82 REVUE DES ÉTUDES ANCIENNES

etymologies ligures et grecques sans valeur). La partie toponymique des


Vigueries carolingiennes dans le diocèse du Puy, par A. Boudon-Las-
hermes (Thouars, 1930), est également très médiocre. — Un géographe,
M. Grosdidier des Matons, a donné, d'après Longnon et le dictionnaire
d'Ame, une vue d'ensemble exacte dans Les noms de lieux du
département du Cantal {Revue de la Haute- Auvergne, 1921, p. 108-112) : mais
c'est un travail de vulgarisation peu poussé.
Dans deux articles de la Revue des Études anciennes (avril 1930,
p. 139-148, et octobre 1931, p. 357-388), sous le titre La toponymie
gauloise et gallo-romaine de V Auvergne et du Velay, j'ai donné le relevé des
toponymes gaulois et gallo-latins (noms en -acum exceptés) de la région
qui sont à peu près assurés. Je les ai classés par types de formation
(composés, dérivés...), avec subdivisions départementales dans les séries
importantes pour la commodité des recherches ; j'ai dressé, à la fin, la
carte de répartition des formations par séries. Cette liste, il va sans dire,
n'est pas exhaustive ; car j'ai laissé de côté les noms douteux (pour
beaucoup, nous manquons des formes anciennes susceptibles de nous mettre
sur la bonne piste). — J'ai déjà relevé quelques lacunes. Aux noms en
-oialum, il faut ajouter, pour le Puy-de-Dôme, Cresneuil (comm. de
Saint-Clément, rad. crenno-, arbre), Vendoges (Menât, Vindoialum) ;
pour la Haute-Loire, Tanaiis (Tannoialum1, étudié par A. Thomas,
R. Celt., 1922, p. 334-337, que je suis impardonnable d'avoir oublié).
Pour le suffixe -ate, M. Fournier me signale la Briode, terroir de Malin-
trat (P.-de-D.), qui pourrait être un Brivate; une forme ancienne de
Combronde, Combronita, relevée par Holder dans un texte du vine siècle,
tranche la question en faveur de mon hypothèse *'Comboronate. —
Vendages (Haute-Loire) paraît représenter Vindaia (vindo-, blanc, avec
un suffixe connu). — Courent (Beaux, Haute-Loire ; Coren, xiie siècle)
est à ajouter à Coren, Corent, et postule aussi *Corennu. — P. 374, v° San-

toyre, l'étude de M. Muret concerne non pas la Seymaz, mais la Limmat


(nom de rivière issu d'un nom de lieu en -magus, R. Celt., XI ΠΙ, p. §48) ;
Le Toyré (La Capelle-en-Vézie, Cantal ; Toire, 1623) doit représenter un
Altodurum à initiale déglutinée, comme Le Toy corrézien (A. Thomas,
Nouveaux essais, p. 42). — Aux mots isolés, on peut ajouter cheire, nom
des anciennes coulées volcaniques, qui représente un type gaulois * caria,
rocher (apparenté à l'irlandais cairn), racine étudiée par M. Vannérus 2
et que M. Meyer- Lübke croit à tort ibère (R. E. W., 7e éd., 1696 a).
Dans la Zeitschrift für Ortsnamenforschung3, j'ai publié un
dépouillement, moins incomplet que le précédent (car le terrain est ici plus solide),
des noms de domaines gallo-romains, dont le type de beaucoup le plus
fréquent est ici, comme dans la plus grande partie de la France, celui des

1. Radical tann-, chêne.


2. Ricciacus et Caranusca, notice complémentaire (Luxembourg, Soupert, 1929, p. 30-32 ;
voir les notes p. 31 et notamment la page citée de Skok).
3. VIII, 1932, p. 206-237 ; IX, 1933, p. 10-45 et 108-132 ; avec deux caries el un index.
CHRONIQUE DE TOPONYMIE 83

dérivés en -acum. A la suite de considérations générales, chaque série est


classée par ordre alphabétique des types latins, avec indication de l'an-
throponyme, des formes anciennes s'il y en a et des représentants actuels.
Une carte montre la répartition géographique des formations en -acum,
une seconde celle des autres types. — A propos du n° 331 bis (Juronia-
cum), M. Fournier me signale que, d'après des identifications qu'il vient
d'effectuer, il ne faut pas confondre, comme on l'a fait, Journac (au sud-
est de Gergovie), qui n'est pas au cadastre, avec Lournat (ancien Lor-
nac) au sud de Merdogne1. — Tant que nous n'aurons pas de
dictionnaire topographique du Puy-de-Dôme et que le relevé méthodique des
lieux-dits n'aura pas été fait dans les trois départements, un travail de
ce genre comportera forcément des lacunes. Néanmoins, les cartes qui
accompagnent ce travail et le précédent permettent de reconstituer les
étapes de la colonisation, le rôle des routes, etc. — Pour la finale -ani-
cu(m), -anica, on complétera par un article précédent de la même revue 2,
dans lequel je crois avoir établi, pour la région où c se palatalise devant a,
l'équivalence -argue <i-anicu(m), -ange <^-anica.
Comme monographies étymologiques, il faut citer d'abord celles de
M. A. Thomas, Le plomb du Cantal (altération d'un ancien pom,
pommeau) 3, et Tanaiis dans l'étude précitée sur le type Tannoialum. — Le
nom de la place de Jaude à Clermont (Gialde, Jalde, xiie-xiiie siècle) a
donné lieu à diverses hypothèses, dont la seule acceptable est celle de
M. Poisson4, qui rattache le mot à Galatae, nom d'un temple [gaulois]
(Vasso Galatae, chez Grégoire de Tours). —■ Les Martres, nom étudié par
divers toponymistes (notamment M. Soyer5), ont donné lieu, pour
l'Auvergne, à un article de M. Emile Rhodes (dépouillement
intéressant) e, qui fait ressortir le genre féminin de tous ces toponymes et
propose l'étymologie maires (divinités tutélaires), repoussée par la
phonétique, et un autre de M. P. Fournier 7, qui confirme la théorie de M. Soyer
(champ des martyrs, puis cimetière) ; mais le féminin reste inexpliqué. —
Dans la Zeitschrift précitée (1928, IV, p. 263-269), j'ai publié une notice
sur V incelles-V inzelles , nom représenté plusieurs fois en basse Auvergne,
et qui repose sur un dérivé vìnìcella, « petit vignoble ». — Dans une
notice sur la Famille de Marillac {Revue d'Auvergne, 1925, p. 93-95),
M. P. Fournier a identifié ce fief avec Mariât, commune d'Auzers
(Cantal). — Le rapprochement, fait par Marcellin Boudet (Bull. hist, et

1. Supprimer aussi le supplément au n° 538 aux Additions (cf. n° 477). — Au moment de


mettre sous presse, M. Fournier me signale que pour Ulrac (n° 579), il a retrouvé une formi-
medievale Aitrac, avec un dérivé Acleracense (cart, de Conques, année i)30), ce qui ramène
à un gentilice *Acterius ou Actorius (celui-ci relevé par Schulze).
2. Petits problèmes de toponymie gallo-romaine, VI, p. 236-238.
3. Essais de philologie française (Paris, 1897), p. 108-112.
4. Revue d'Auvergne (Clermont, 1910), p. 233-240.
5. Revue des Études anciennes, 1925, p. 213-225.
6. Revue d'Auvergne, 1929, p. 129-134.
7. Bulletin de l'Auvergne (Clermont, 1930), p. 101-105.
84 REVUE DES ÉTUDES ANCIENNES

scient, de V Auvergne, 1890, p. 132-137), entre le nom de la Tiretaine


et celui de la Dordogne n'est pas pertinent.
En dehors de la linguistique, les toponymistes trouveront à glaner
dans l'étude (signée J.-L.) sur Les chapelles rurales et fontaines saintes du
diocèse du Puy, commencée dans le premier numéro (mars 1933) de
Y Écho de Notre-Dame du Puy (bulletin paroissial mensuel).
Albert DAUZAT.

P. -S. — La liste de nos collaborateurs vient de se compléter : M. Jean-


jaquet, l'éminent linguiste suisse, rédigera la chronique toponymique de
la Suisse; M. Leo Fayolle (qui a donné une nouvelle impulsion à la
toponymie poitevine) se chargera du Poitou et des Charentes ; M. J. Du-
four, un des éditeurs des Chartes du Forez, nous donnera la chronique
toponymique du Lyonnais et du Forez, dont s'était chargé J. Désor-
maux, que nous avons eu la douleur de perdre en octobre 1933.
— M. Perrenot, le toponymiste franc-comtois bien connu, va publier
un important Essai de toponymie burgunde, fruit de vingt ans de
recherches.
— Une chaire d'onomastique (toponymie et anthroponymie) a été
créée à Munich en faveur de M. J. Schnetz, directeur-fondateur de la
Zeitschrift für Ortsnamenforschung, au moment où on supprimait la
chaire de celtique au Collège de France (après la chaire de toponymie).
Tout commentaire serait superflu.
A. D.

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