SALHI Macro

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MACROÉCONOMIE

SEMESTRE : PRINTEMPS-ETÉ
ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2021/2022
FILIÈRE : ÉCONOMIE ET GESTION
NIVEAU : S2
PR. SALHI SALAH EDDINE
CHAPITRE 3 : LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT ET COMPOSANTES
DE LA DEMANDE GLOBALE »

D’après Keynes, la logique de fonctionnement d’une économie est basée sur les relations qui existent entre
un certain nombre de variables fondamentales. Ces variables économiques constituent des fonctions de
comportement. Ainsi, lesdites variables déterminent le niveau du revenu national ou encore la demande
globale.

Une fonction de comportement est une spécification qui établit le lien entre une variable économique et ses
propres déterminants explicatifs.
CHAPITRE 3 : LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT ET COMPOSANTES
DE LA DEMANDE GLOBALE »
1. La fonction de consommation

Keynes est le premier économiste à étudier la notion de consommation globale. La consommation devient
la composante essentielle de la demande globale, elle est stable et prévisible.

Cette consommation peut être publique ou privée. Mais dans cette section, nous nous intéressons
exclusivement à la consommation privée des ménages. La consommation publique sera considérée comme
exogène et intégrée dans les dépenses publiques.

1.1.Définitions de la consommation

La consommation est un acte fondateur de l’activité économique dans le sens où elle permet de satisfaire
nos besoins (individuels et collectifs) et que ces derniers sont à l’origine même de l’activité économique.
Ce sont les besoins qui transforment l’être humain passif en agent économique actif.

La consommation ou le processus de consommation peut être définit comme :


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-La consommation est l’utilisation immédiate ou progressive d’un bien ou service dans le but de satisfaire
un besoin déterminé (se procurer une utilité).

-La consommation peut être aussi l’utilisation d’un bien pour produire un autre bien (consommation
intermédiaire).

1.2.La modélisation de la fonction de consommation keynésienne

La construction de la fonction de consommation repose d’après Keynes sur une loi de base appelée « loi
psychologique fondamentale ».

La loi psychologique fondamentale c’est qu’ « en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à
accroitre leur consommation à mesure que leur revenu croit, mais non d’une quantité aussi grande que
l’accroissement du revenu »

Selon cette loi, les individus seraient disposés à augmenter leur consommation chaque fois que le revenu
augmente mais d’une manière moins que proportionnelle.
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La fonction de la consommation exprime la relation qui existe entre le revenu disponible Yd et la
consommation C au niveau macroéconomique. Elle décrit le comportement des ménages en tant que
consommateurs.

Les ménages disposant d’un revenu disponible brut ont deux choix :

Dépenser : consommer pour satisfaire leurs besoins ;

Epargner : dépenser dans le futur (il s’agit de la consommation différée dans le temps).
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La formulation algébrique :

Mathématiquement la fonction met en relation le niveau de la consommation globale ou nationale et le


revenu disponible des ménages.
𝑪 = 𝒇(𝒀𝒅 )

Avec :

C : Consommation finale des ménages


𝑌𝑑 : Revenu disponible des ménages
𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇 : (Y : Revenu national ou global ; T : prélèvement fiscaux). C’est un revenu perçu par les
ménages sous déduction des impôts et des cotisations sociales.

En général, la fonction de consommation, notamment keynésienne est présentée sous la forme linéaire
suivante :
𝑪 = 𝑪𝟎 + 𝒄𝒀𝒅
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Avec :

𝑪𝟎 : correspond à la consommation incompréhensible (ou autonome / indépendante du revenu). Elle


correspond à la consommation minimale quelque soit le montant du revenu, même avec un revenu
nul.

𝒄 : Propension marginale à consommer

𝒄𝒀𝒅 : Composante induite

De cette fonction de consommation linéaire, nous pouvons définir un deux concepts importants à
savoir :

o La propension marginale à consommer (Pmc)


o La propension moyenne à consommer (PMC)
Ces concepts sont des propensions qui constituent des indicateurs de comportement en matière de
consommation et d’utilisation du revenu.
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1.3.La propension marginale à consommer (Pmc)

L’analyse économique keynésienne repose sur l’étude de la fonction de la consommation.

On appelle propension marginale à consommer (c) ou pmc la variation de la consommation induite par la variation
du revenu disponible des ménages.

la propension marginale à consommer (Pmc) détermine dans quelle mesure une variation des revenus impacte la
consommation finale des ménages. Elle s’agit de la part du supplément du revenu disponible consacrée à la
consommation.

Algébriquement, la Pmc est égale au rapport de la variation de la consommation finale des ménages (∆𝐶) à
la variation du revenu disponible (∆𝑌).

∆𝐶 𝑑𝐶
𝑝𝑚𝑐 = =𝑐 (cas discret) ou 𝑐 = 𝑑𝑌 (cas continu)
∆𝑌𝑑 𝑑

Avec la Pmc est comprise entre 0 et 1 (0 <Pmc< 1).

Pmc est constante et inférieure à PMC.


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1.4.La propension moyenne à consommer (PMC)

La PMC est la part du revenu disponible consacrée par les ménages à la consommation. La PMC
diminue avec l’augmentation du revenu. Pour Keynes, la consommation augmente moins vite que
l’augmentation du revenu. La PMC est une fonction décroissante du niveau du revenu.

La propension moyenne (PMC) est donc supérieure à la propension marginale (pmc) et décroît
régulièrement quand le revenu augmente.

La PMC se calcule en rapportant la consommation finale des ménages à leur revenu.

𝑪 𝑪𝟎 + 𝒄𝒀𝒅 𝑪𝟎 𝒀𝒅 𝑪𝟎
𝑷𝑴𝑪 = = = +𝒄 = +𝒄
𝒀𝒅 𝒀𝒅 𝒀𝒅 𝒀𝒅 𝒀𝒅

Exemple : Si le consommateur consacre 70% de son revenu à la consommation, la PMC est


égale 0,7.
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1.5. La représentation graphique de la fonction de consommation

La fonction de consommation a une origine positive (𝐶0 ), car même pour un revenu nul, il existe une
consommation minimale.

Présentation graphique de la fonction de consommation


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DE LA DEMANDE GLOBALE »
A partir de la formulation algébrique et graphique on peut conclure que la fonction de
consommation keynésienne repose sur trois hypothèses :

 H1 : le revenu disponible est le seul déterminant du niveau de la consommation


keynésienne : C=f(Yd).
 H2 : La PMC est décroissante par rapport au revenu.
 H3 : La propension marginale à consommer est comprise entre 0 et 1 (0<Pmc<1).
C’est-à-dire que la consommation s’accroit dans des proportions moins importantes
que l’accroissement du revenu (la loi psychologique fondamentale de Keynes).

La loi psychologique fondamentale de Keynes signifie que lorsque le revenu des ménages
augmente, la consommation augmente moins proportionnellement (c’est-à-dire à un rythme
moins rapide).
CHAPITRE 3 : LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT ET COMPOSANTES
DE LA DEMANDE GLOBALE »
A partir de la formulation algébrique et graphique on peut conclure que la fonction de
consommation keynésienne repose sur trois hypothèses :

 H1 : le revenu disponible est le seul déterminant du niveau de la consommation


keynésienne : C=f(Yd).
 H2 : La PMC est décroissante par rapport au revenu.
 H3 : La propension marginale à consommer est comprise entre 0 et 1 (0<Pmc<1).
C’est-à-dire que la consommation s’accroit dans des proportions moins importantes
que l’accroissement du revenu (la loi psychologique fondamentale de Keynes).

La loi psychologique fondamentale de Keynes signifie que lorsque le revenu des ménages
augmente, la consommation augmente moins proportionnellement (c’est-à-dire à un rythme
moins rapide).
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1.6.L’élasticité-revenu de la consommation

Le comportement de consommation évolue donc avec le niveau du revenu. Ce comportement est mis en évidence
par l’élasticité-revenu de la consommation. C’est le rapport du taux de variation de la consommation au taux de
variation du revenu.

Elasticité-revenu de la consommation = variation de la consommation en % / variation du revenu en %.

À ce niveau, on peut se demander sur l’impact d’une variation du revenu d’une unité en pourcentage sur la
consommation. À cet égard, on parle de l’élasticité (EC /R).
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2.La fonction d’épargne

L’épargne chez Keynes est une fonction croissante du revenu disponible. L’épargne constitue la partie
du revenu non consommée sur une période donnée. Autrement dit, selon Keynes, l’épargne est le
résidu (c’est-à-dire la partie du revenu qui n’est pas consommée). Elle est une consommation différée
dans le temps.

2.1.Les motifs de l’épargne

Les ménages épargnent pour trois raisons principales :

Disposer de liquidités futures : afin de permettre une dépense de consommation plus importante dans
un futur proche.

Disposer d’une réserve : cette réserve constitue une marge de sécurité afin de faire face aux aléas de
la vie (accident, maladie,..).
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Constituer un patrimoine : ce patrimoine peut prendre des formes d’actifs susceptibles de générer un
revenu ou être transmis sous la forme d’un héritage aux descendants de l’épargnant.

2.2.Les formes de l’épargne

La part du revenu épargnée est alors placée dans différents actifs qui constituent le patrimoine de
l’épargnant. Ces actifs sont regroupés en deux catégories :

Actifs financiers : comprennent l’ensemble des placements financiers des ménages comme
l’assurance vie, les valeurs mobilières de placement (actions et obligatoires), les livrets
d’épargne….

Actifs non financiers : ensemble des autres actifs constituant le patrimoine des ménages. Le
logement (actif immobilier) représente le principal actif non financier des ménages.
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2.3.De la fonction de consommation à la fonction d’épargne

A partir de la fonction de consommation, nous pouvons déduire celle de l’épargne. En effet, la partie
du revenu disponible qui n’est pas consommée sera épargnée, c'est-à-dire que la fonction d’épargne
est :
𝒀𝒅 = 𝑪 + 𝑺
𝑺 = 𝒀𝒅 − 𝑪
𝑺 = 𝒀𝒅 − (𝑪𝟎 + 𝒄𝒀𝒅 )
𝑺 = 𝟏 − 𝒄 𝒀𝒅 − 𝑪𝟎
On considère que s=1-c
𝑺 = 𝒔𝒀𝒅 − 𝑪𝟎
Par conséquent, S=f(Yd)

La fonction d’épargne représente la relation entre l’épargne et le revenu disponible.


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2.4. La propension marginale à épargner

La pms est égale à la part du supplément de revenu consacrée à l’épargne. C’est-à-dire, la variation
de l’épargne suite à une variation du revenu disponible.

∆𝑺 𝒅𝑺
𝒔 = 𝒑𝒎𝒔 = =
∆𝒀𝒅 𝒅𝒀𝒅
La pms est la dérivée de S par rapport à Yd

Avec : 0 < s < 1 (la pms est constante).

En général, selon l’analyse keynésienne, les propensions marginales à consommer et à épargner sont
égales à 1.

pms+pmc=1  pms= 1-pmc


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On sait que :
𝑆 = 𝑌𝑑 − 𝐶

Donc la variation de l’épargne suite à une variation de revenu disponible se présente comme suit :

∆𝑺 ∆(𝒀𝒅 − 𝑪) ∆𝒀𝒅 ∆𝑪
𝑷𝒎𝒔 = 𝒔 = = = − = 𝟏 − 𝑷𝒎𝒄
∆𝒀𝒅 ∆𝒀𝒅 ∆𝒀𝒅 ∆𝒀𝒅

2.5. La propension moyenne à épargner

La propension moyenne à épargner (PMS) est égale à l’unité moins la propension


moyenne à consommer.

𝑺 𝒀𝒅 − 𝑪 𝒀𝒅 𝑪
𝑷𝑴𝑺 = = = − = 𝟏 − 𝑷𝑴𝑪
𝒀𝒅 𝒀𝒅 𝒀𝒅 𝒀𝒅
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Exemple :

Un ménage disposant d’un revenu de 100 Dhs dans une date T, épargne 250 Dhs.

La PMS de ce ménage est égale =250/1000=0,25=25% et la PMC=1-PMS=1-0.25=0.75.

Propriétés :

o La PMS est une fonction croissante du revenu disponible


o PMS<pms
o La PMS croit de −∞ à S (pour des revenus disponibles très élevés, la PMS tend vers la
pms)
o pmc+pms =1
o PMC+PMS =1
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2.6.Représentation graphique de la fonction de consommation et d’épargne

Représentation graphique de la fonction de consommation et d’épargne

Il ressort de ces spécifications keynésiennes que la consommation et l’épargne sont des fonctions croissantes du revenu :
plus le revenu augmente plus l’épargne et la consommation augmentent.
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2.7.Seuil d’épargne ou seuil de rupture

L’épargne peut être négative ou positive ou encore nulle selon le niveau du revenu
disponible 𝑌𝑑 .

Pour un revenu nul, l’épargne serait négative.


𝑺 = 𝟏 − 𝒄 𝒀𝒅 − 𝑪𝟎

Si 𝒀𝒅 = 𝟎  S= −𝑪𝟎

C’est la contrepartie de la consommation incompressible. Lorsque la consommation


est positive, même si le revenu est nul, cela s’explique par une désépargne qui
provient d’un prélèvement dans des avoirs antérieurs (liquides, financiers ou réels).
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L’épargne ne deviendra positive qu’au-delà d’un certain niveau du revenu, appelé seuil de rupture ou
seuil d’épargne. Il y a un niveau du revenu disponible 𝑌𝑑 pour lequel l’épargne est nulle. C’est le
seuil d’épargne ou seuil de rupture.
Ce seuil marque le passage de la désépargne (prélèvement sur un patrimoine antérieurement constitué
ou emprunt) à l’épargne.
Le seuil d’épargne 𝑌𝑑𝐸 est tel que : C = 𝑌𝑑
𝑺 = 𝟏 − 𝒄 𝒀𝒅 − 𝑪𝟎
Si S=0  𝒄𝒀 𝒅 + 𝑪𝟎 = 𝒀 𝒅
𝒀 𝒅 𝟏 − 𝒄 = 𝑪𝟎

𝑪𝟎
𝒀𝒅𝑬 =
𝟏−𝒄
Au seuil d’épargne, on a PMC = 1 et PMS = 0
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4. La fonction d’investissement

Les dépenses d'investissement sont importantes car elles font partie à la fois de la demande globale et de
l'offre globale.

Comme la consommation, l’investissement est une décision inter-temporelle puisqu’elle affecte les
capacités de production des entreprises de façon durable. Il n’est donc pas étonnant que le niveau du taux
d’intérêt et les anticipations soient les déterminants principaux de l’investissement.

4.1. Définitions de l’investissement

L’investissement est une dépense aujourd’hui en vue d’un profit futur.

On entend par investissement l’acte qui consiste à acquérir des biens d’équipement durables destinés à
accroître la production des biens et services dans le futur.

La FBCF et la variation du stock se sont deux agrégats macroéconomiques qui mesurent et indiquent
l’importance de l’investissement.
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4.2. Décision d’investissement

Pour décider d’investir ou non, l’entreprise compare ce que lui rapporte un projet pendant sa
durée de vie (gain du capital) avec son coût initial d’aujourd’hui (𝐼0 ).

Pour ce qui concerne l’incitation à l’investissement, la démarche keynésienne est très proche
de celle des économistes néo-classiques. La décision d’investir est basée sur le concept du taux
de rentabilité interne que Keynes dénomme efficacité marginale du capital. L’approche
adoptée par Keynes est basée sur la maximisation des profits.
L’efficacité marginale du capital r est la valeur du taux d’actualisation pour laquelle le coût de
l’investissement I est égal à la somme des recettes nettes futures actualisées à ce taux, pendant toute
la durée de vie du capital.

Dans ce cadre, plusieurs indicateurs sont utilisés pour évaluer la rentabilité des projets
d’investissement. Deux indicateurs sont les plus utilisés en l’occurrence la VAN et le TRI.
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La valeur actuelle nette (VAN)

Pour faire la comparaison entre le gain futur du projet et son coût actuel, il est nécessaire de les
évaluer à la même date : soit à la fin, à travers la capitalisation, soit aujourd’hui, à travers
l’actualisation :

o La capitalisation permet de connaitre la valeur future Sn d’une somme initiale S0 placée


pendant n période à un taux d’intérêt i :
𝑺𝒏 = 𝑺𝟎 (𝟏 + 𝒊)𝒏

o L’actualisation est l'opération inverse de capitalisation. Elle permet de déterminer la valeur


actuelle S0 à partir d’une somme future connue Sn :

𝑺𝒏
𝑺𝟎 =
(𝟏 + 𝒊)𝒏
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Le taux d’intérêt (i) utilisé dans la formule d’actualisation s’appelle le taux
d’actualisation.
Alors la VAN d’un projet d’investissement est la différence entre la somme des flux
des revenus actualisés (Cash flow Rt) est le coût de l’investissement initial
𝐼0 (le coût d’achat des équipements ) :
𝐧
𝐑𝐭 𝐑𝟏 𝐑𝟐 𝐑𝟑
𝐕𝐀𝐍 = 𝐕𝐀 − 𝐈𝟎 = − 𝐈𝟎 = ( + …+ ) − 𝐈𝟎
𝟏+𝐢 𝐭 𝟏+𝐢 𝟏 𝟏+𝐢 𝟐 𝟏+𝐢 𝟑
𝐭=𝟏

Avec :

Rt : gain d’investissement anticipé par l’entreprise


I0 : le coût initial de l’investissement
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Pour décider d’investir ou non, l’entreprise compare la valeur actuelle (VA) avec sa
dépense initial I0. Trois cas de figure se présente :
o La VAN est positive : cela signifie que VA>I0 et donc l’investissement est
rentable.
o La VAN est négative : cela signifie que VA<I0 et donc l’investissement n’est
pas rentable. Il est bénéfique pour l’entreprise de placer les sommes initiales
de l’investissement I0 sur le marché financier aux taux i.
o La VAN est nulle : l’entreprise est indifférente.

Remarque : entre deux projets substituables, on choisit le projet dont la VAN est la
plus élevée.
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le taux de rendement interne (TRI) / l’efficacité marginale du capital
En se basant sur la VAN en tant que point de départ, Keynes développe une notion alternative
relative au taux de rendement interne (TRI) qui définit l’ « Efficacité Marginale du Capital »
(EMC).

Le taux de rendement de l’investissement appelé efficacité marginale du capital (ou de


l’investissement), noté r, est considéré comme le taux interne de rendement.

Le TRI est relatif au taux d’actualisation (i) qui permet d’avoir une différence nulle entre la
valeur actuelle de l’investissement et ses recettes futures. Il s’agit du taux d’actualisation qui
annule la VAN.

Le TRI est le taux d’actualisation qui permet d’égaliser la valeur actuelle du flux de revenus
futurs et le coût initial de cet investissement.
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Le TRI d’un projet est déterminé par la formule suivante :
𝐧 𝐑𝐭
𝐕𝐀𝐍 = 𝐭
− 𝐈𝟎 = 𝟎
𝐭=𝟏 (𝟏 + 𝐓𝐑𝐈)

Après la détermination du taux de rendement interne, l’entreprise va décider d’investir ou non


dans le projet concerné à travers la comparaison entre le taux identifié (TRI) et le taux d’intérêt
en vigueur.

Selon l’analyse keynésienne, la décision d’investir résulte logiquement d’une comparaison


entre le taux de profit prévu (escompté) et associé à l’investissement projeté avec le taux
d’intérêt du marché. Autrement dit, Cette décision d’investissement peut être prise par la
comparaison de l’efficacité marginale du capital (EMC) appelée aussi taux de rentabilité
interne (TRI) avec le taux d’intérêt (i).
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o Si TRI est supérieur à i : l’investissement est entrepris ;

o Si TRI est inférieur à i : l’investissement est rejeté ;

o Si TRI est égal à i : l’entrepreneur est indifférent.


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4.3. Modélisation de la fonction d’investissement keynésienne

La fonction d’investissement vise à expliquer le niveau de la demande des entreprises, c’est-à-


dire leurs dépenses d’investissement, à partir d’un certain nombre de variables explicatives.

La fonction d’investissement est construite autour de la relation inverse entre le taux d’intérêt et
l’investissement.

Cette formulation suppose que toute chute du taux d’intérêt devrait se traduire par une relance
de l’investissement et que toute augmentation de ce taux devrait déprimer l’investissement.

La fonction d’investissement est représentée par une fonction linéaire :

𝑰 = 𝑰𝟎 − 𝒃𝒊 avec b < 0
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4.3. Modélisation de la fonction d’investissement keynésienne

La fonction d’investissement vise à expliquer le niveau de la demande des entreprises, c’est-à-


dire leurs dépenses d’investissement, à partir d’un certain nombre de variables explicatives.

La fonction d’investissement est construite autour de la relation inverse entre le taux d’intérêt et

Où b peut être interprété comme un indicateur de l’élasticité de l’investissement par rapport au


taux d’intérêt. Il s’agit en effet de la dérivée de I par rapport à i, c’est-à-dire qu’il indique la
variation de I induite par une variation marginale du taux d’intérêt.

∆𝑰 = 𝒃 ∗ ∆𝒊
∆𝑰
𝒃=( )
∆𝒊
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Avec b < 0

Ainsi, b représente la pente de la fonction d’investissement.

𝑰𝟎 : L’investissement autonome ou exogène dépend d’autres facteurs hors le taux d’intérêt. Il ne


dépend pas du (i). Il reflète les anticipations que font les entreprises sur l’avenir, quant à leurs
projets d’investissement.

i : le taux d’intérêt.

I : l’investissement

La fonction d’investissement établit l’existence d’une relation négative entre le montant


d’investissement et le taux d’intérêt. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus le nombre des projets
rentables est faible et donc le niveau d’investissement diminue.
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Une deuxième approche pour présenter la fonction d’investissement est d’exprimer ceux-ci en
fonction du revenu national comme suit :

𝑰 = 𝒇 𝒀 = 𝑰𝟎 + 𝒊𝒀 Avec f’(y) > 0

𝑰𝟎 : représente l’investissement autonome, c’est-à-dire indépendant du revenu.

∆𝑰
𝒊= : la propension marginale à investir
∆𝒀
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4.4.L’accélérateur de l’investissement
La théorie macroéconomique indique que le niveau de l’investissement (variation du stock de capital)
dépend de la variation de la demande. la théorie indique aussi que la hausse de la production entraine
un accroissement du revenu. L’augmentation du revenu entraine une augmentation de la demande de
bien de consommation.
Par conséquent, toute variation de la demande des biens de consommation entraine une
variation plus que proportionnelle de la demande des biens d’équipement et donc de
l’investissement. C’est-à-dire que les entreprises cherchent à augmenter leurs capacités de
production quand elles anticipent une hausse de la demande des biens de consommation (demande
anticipée).
En considérant l’accroissement du capital (∆𝐾), et donc l’accroissement de l’investissement (le
nouveau investissement In) engendré par l’accroissement du revenu (∆𝑌), on obtient le coefficient
accélérateur comme suit :

𝑰𝒏 = 𝒌 ∗ ∆𝒀
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In : le nouveau investissement net d’une année. Il s’agit de ∆𝑲
∆𝑲 = 𝒌 ∗ ∆𝒀
∆𝑲
𝑲=
∆𝒀
K : le coefficient d’accélération. Il est en général supérieur à 1, ce qui signifie que la variation de
l’investissement est plus importante que la variation du revenu national.
Le principe de l’accélérateur d’investissement :

Le principe de l’accélérateur capte l’effet de la variation de la demande de consommation et celle de


la demande de biens d’équipement sur l’investissement. Autrement dit, l’accélérateur exprime l’effet
d’une variation du revenu sur l’investissement via la demande des biens de consommation et
d’équipement.

Dans le cadre de ce principe, l’investissement étudié est un investissement induit ou encore


endogène.
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4.5. Le multiplicateur d’investissement

Le multiplicateur d’investissement a pour objectif d’évaluer l’impact de la variation de


l’investissement sur le revenu national (Y). En d’autres termes, il s’agit de savoir de combien
pourrait-on augmenter le revenu suite à la réalisation d’un investissement additionnel.

Le multiplicateur keynésien met en rapport la variation du revenu national avec celle de


l’investissement.
Une augmentation de l’investissement entraîne une variation amplifiée du revenu national. Le rapport « k »
entre l’accroissement du revenu (∆Y) et l’accroissement de l’investissement (∆ I) est le coefficient
multiplicateur :
∆Y = k. ∆I
Donc k = ΔY/ ΔI

𝟏
Ou encore 𝑲= 𝟏−𝒄
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5. Les fonctions de comportement de la demande extérieure

Outre C et I qui constituent la demande intérieure, dans une économie ouverte, il faut tenir
compte de la demande extérieure nette. Celle-ci est obtenue en déduisant des exportations (X)
(produits achetés par les non-résidents aux résidents) les importations (M) (produits achetés par
les résidents aux non-résidents).

Les exportations peuvent être considérées comme exogènes car elles dépendent en premier lieu
de la conjoncture économique des pays étrangers et des prix des produits exportés.

En revanche, les importations varient avec le niveau de l’activité intérieure : plus la production,
la consommation et l’investissement intérieurs sont élevés, plus les importations augmentent
(biens d’équipement ou de consommation, matières premières, énergie fournie par l’extérieur,
etc.).
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5.1. La fonction d’exportation
Les exportations (X) représentent l’ensemble des biens produits à l’intérieur du pays et destinés à être
vendus à l’étranger.

La demande des biens exportés est principalement régie par ce qui se passe dans les économies étrangères.
Le niveau du revenu à l’étranger et la demande étrangère sont les principaux déterminants de la demande
des biens exportés.

Le paiement des exportations par le reste du monde donne lieu à des rentrées de devises.

la demande des biens à l’exportation est considérée comme une demande autonome (variable
exogène).

La fonction de comportement d’exportation est donnée comme suit :

𝑿 = 𝑿𝟎
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5.2. La fonction d’importation
Les importations (M) représentent l’ensemble des biens produits à l’étranger et qui sont achetés par les
résidents du pays. Les produits importés s’ajoutent à la production intérieure pour former l’offre globale de
l’économie.

Le règlement des importations donne lieu à des sorties, ce qui constitue une fuite dans le circuit
économique.

Les importations ne peuvent être, comme les exportations, considérées comme exogènes. En effet, elles
dépendent directement du volume de l’activité intérieure. Les agents intérieurs consacrent en effet une
fraction de leurs dépenses à des produits étrangers (biens de consommation ou d’équipement, matières
premières…).

La demande des biens importés dépend quant à elle, du niveau du revenu national et augmente
avec lui.
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Ainsi, la fonction des importations sera de la forme suivante :

∆𝑴
M = mY + Mo Avec 𝒎 =
∆𝒀
Toute chose étant égales par ailleurs, plus la consommation et l’investissement intérieurs sont
élevés, plus le volume des importations augmente.

M est une fonction croissante du revenu (Y).

m : désigne la propension marginale à importer, c'est-à-dire la fraction de chaque dirham


supplémentaire du revenu consacrée à des importations supplémentaires.

Mo : représente un montant incompressible (autonome) des importations et qui est indépendant


du revenu national.
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6. Les dépenses publiques

L’analyse keynésienne montre que le marché ne tend pas spontanément vers l’équilibre. L’Etat peut
corriger les déséquilibres qui apparaissent sur certains marchés avec une politique macroéconomique
appropriée d’origine budgétaire ou fiscale.

Le rôle de régulation est assuré par l’Etat à travers, en particulier, les dépenses publiques (G),
dont l’augmentation permet de renforcer la demande effective, et par conséquent atteindre le
plein emploi. Dans le même ordre d’idées, la mobilisation de l’outil fiscal (T) et des transferts
sociaux, permet de réaliser le même objectif.

Dans le modèle de la demande agrégée, ces variables sont considérées comme exogènes c’est-
à-dire qu’elles ne sont pas directement expliquées par l’influence d’autres variables, c’est la
raison pour laquelle on ne peut pas écrire une équation du comportement pour l’Etat comme
nous l’avons fait pour la consommation et l’investissement.
CHAPITRE 3 : LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT ET COMPOSANTES
DE LA DEMANDE GLOBALE »
Les dépenses publiques

Elles sont constituées principalement par les dépenses ordinaires (dépenses de fonctionnement de l’administration
publique et les salaires) et des dépenses d’investissement public.

Les recettes publiques

Elles sont constituées principalement par les impôts directs (impôts sur les sociétés, impôt sur le revenu) et les impôts
indirects (notamment la TVA).

Le solde budgétaire

Le budget de l’Etat peut être excédentaire ou déficitaire. Cet équilibre est apprécié par le solde budgétaire.
Solde budgétaire (SB) = Recettes (R) – Dépenses publiques (D)

Trois cas de figure peuvent se présenter :

O Si SB=0  R+D : il y a une équilibre budgétaire

O Si le SB>0  R>D : il y a un excédent budgétaire

O Si le SB<0  R<D : il y a un déficit budgétaire


CHAPITRE 3 : LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT ET COMPOSANTES
DE LA DEMANDE GLOBALE »
7.La demande agrégée ou globale
La demande agrégée peut être définie comme la somme des biens et services finis produits dans un pays et
qui sont achetés par les ménages, les entreprises, les gouvernements et les clients étrangers.

La macroéconomie d’inspiration keynésienne accorde une grande importance à la demande agrégée parce
que les modèles keynésiens accordent une place déterminante à la dynamique de court terme avec une
rigidité des prix.

Selon Keynes, c’est la faiblesse de la demande agrégée qui est à l’origine de la baisse du revenu national et
de la hausse du chômage. Il reproche donc à la théorie classique de faire l’hypothèse que l’offre agrégée
(capital K, travail L et état de la technologie T) est le seul déterminant du revenu national.

Dans notre modèle, les clients étrangers (le reste du monde) ne seront pas pris en considération car on part
de l’hypothèse d’une économie fermée.

En ajoutant les trois variables C, I et G, on trouve une demande globale sur le marché des biens qui s’écrit:
A long terme, les prix sont flexibles et l’offre agrégée détermine le revenu national.
CHAPITRE 3 : LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT ET COMPOSANTES
DE LA DEMANDE GLOBALE »
D=C+I+G

Soit D(Y,T, i, G)= C(Y-T, i) + I(Y, i) + G

La relation de demande globale saisit ainsi les effets de Y- T, i et G sur la dépense totale dans l’économie.

La demande globale dépend donc :

• Positivement du revenu puisque la consommation et l’investissement sont tous les deux liés
positivement à cette variable.

• Négativement du taux d’intérêt: la consommation et l’investissement baissent en cas de hausse des taux
d’intérêt.

A court terme, les prix sont rigides et ce sont les variations de la demande agrégée qui affectent le revenu
national.

La demande globale (Y) est donnée par l’équation suivante :

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