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‫الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية‬

‫وزارة التـعليم العالي والبحث العلمي‬


République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Mémoire de Master

Présenté à l’Université 8 Mai 1945 de Guelma

Faculté des Sciences et de la Technologie

Département de : Génie Civil & Hydraulique

Spécialité : Hydraulique

Option : Hydraulique et techniques des eaux

Présenté par : LEMZADMI Chemseddine et SAIDI Hamza

Perte de capacité de stockage en eau dans quelques barrages


de l’est Algérien

Sous la direction de : Dr. TOUMI Abdelwaheb

Juin 2017

1
Remerciement

Au terme de la rédaction de ce mémoire ;

Je ne manque pas d’adresser mes sincères remerciements à notre Dieu, qui a éclairé mon
itinéraire du savoir.

Il m’est également agréable de remercier aussi toutes les personnes qui ont contribué à son
élaboration :

Dr. TOUMI Abdelwaheb de l’université du 8 mai 45 Guelma, de m’avoir encadré et suivi avec
sa rigueur scientifique, ses conseils ainsi que sa

gentillesse qui mon permis de mener à bien ce travail.

J’exprime également mon profond remerciement et ma vive gratitude à mes enseignants du


département d’Hydraulique de l’université du 8 mai 45 Guelma,

Mes remerciements les plus sincères au staff technique du barrage de

Zit-El-Emba

En fin je saisis l’occasion de remercier tous les membres jury qui ont bien voulu en faire partie.

2
Résumé

L’Algérie par son climat se trouve confrontée à une rareté et à une distribution
irrégulière des pluies dans le temps et dans l’espace. Donc l’insuffisance de l’eau nous oblige à
protéger toutes les ressources disponibles. L’étude de la perte de capacité de stockage des
barrages est nécessaire pour conserver les réserves en eau.

Dans ce travail une analyse sur les facteurs qui influent sur le bilan hydrique a été
réalisée. Les problèmes liés aux pertes par l’évaporation, par fuites (infiltrations) et par
envasement ont été largement débâtés pour le cas des barrages Zit El Emba, Béni Haroun,
Zardezas et Hammam Grouz.

L’influence de ces phénomènes sur la perte de capacité de stockage dans le cas de ces
barrages, situés à l’Est Algérien a été clairement mise en évidence ainsi, que les moyens pour
limiter leurs effets et par conséquent préserver cet élément indispensable pour la vie.

3
Liste des figures

Fig. 1.1 : Photo du barrage de Zit-El-Emba 4


Fig. 1.2 : Photo par satellite de l’emplacement du barrage de Zit-El-Emba 5
Fig. 1.3 : Photo satellite du sol de la région d’étude (Zit El Emba) 6
Fig. 1.4 : L'extrait de la carte topographique d'Algérie 2016 9
Fig.1.5 : Carte des principaux barrages du bassin de Kèbir-Rhumel(ABH, C.S.M, 2009) 10
Fig. 1.6 : photo satellite du barrage de Hammam-Grouz 11
Fig. 1.7 : photo satellite du barrage Beni-Haroun 12
Fig. 1.8 : photo de la digue du barrage de zardezas 15
Fig. 1.9 : Photo satellite du barrage de Zardezas 16
Fig. 2.1 : Schéma approximatif du bac de type classe A 21
Fig. 2.2 : Schéma du bac de type Colorado 21
Fig.2.3 : Bac de type classe A, installé au barrage de Zit El Emba 21
Fig. 2.4 : Photo prise de la rive gauche représentant une vue générale du barrage Zit El Emba 25
Fig. 2.5 : Variation de la surface d’eau en fonction de cote d’eau de Zit-El-Emba 25
Fig. 2.6: Variation de l’évaporation mensuelle en mm durant la période allant de l’année
hydrologique 2003/2004 à 2015/2016 au bac classe A installé au barrage de Zit-El-Emba 26
Fig. 2.7: Variation de l’évaporation en mm durant la période allant de l’année hydrologique
2003/2004 à2015/2016 au bac classe A installé au barrage de Zit-El-Emba 27
Fig. 2.8 : Variation de l’évaporation mensuelle en Hm3 au barrage de Zit-El-Emba pour la
Période allant de l’année hydrologique 2003/2004 à 2015 28
Fig. 2.9 : Variation de la perte d’eau annuelle par évaporation en Hm3à Zit-El-Emba 28
Fig. 2.10: Fluctuation de l’évaporation à l’échelle du bac du 1er mars au 15 avril 2017
au barrage Zit-El-Emba 30
Fig. 2.11 : Fluctuation de la quantité d’eau évaporée à l’échelle du lac du mois de mars au mois
d’avril 2017 au barrage de Zit-El-Emba 30
Fig. 2.12 : Variation au cours du temps de l’évaporation au barrage des Zardezas 31
Fig. 2.13: Variation de l’évaporation moyenne mensuelle au barrage des Zardezas 31
Fig.2.14: Représentation des moyennes mensuelles de l’évaporation au lac du barrage de Béni -
Haroun, de 2003 à 2008 33
Fig. 2.15 : Variation au cours du temps de l’évaporation au barrage de Béni-Haroun 34

4
Fig.2.16 : Courbe d’évaporation dans le barrage de Hammam Grouz de 1987 à 2015 35
Fig. 2.17: Photo des balles en polyéthylène relâchées dans le barrage de Californie afin de
minimiser les quantités d’eau évaporées 37
Fig. 3.1: Dépôt de vase (REMINI, 2003) 40
Fig. 3.2: Modes de transport solide 42
Fig.3.3: Mode d’envasement du barrage 42
Fig.3.4: Photo prise de l’embouchure d’oued El-Hammam dans le barrage eZit-El-Emba 46
Fig.3.5 :Photo de la vase dans le barrage de Zit-El-Emba du côté de la route de Bouati-Mahmoud
46
Fig. 3.6 : Situation du barrage de Beni Haroun [Remini 2003] 47
Fig. 3.7 : La digue du barrage de Beni Haroun [Remini 2003] 47
Fig. 3.8 : Evolution de l’envasement en fonction du temps (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017)
49
Fig.3.9:Graphes de l’envasement du barrage de BENI HAROUN pour les années
2004, 2008, 2013, 2014. (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017) 49
Fig. 3.10 : Variation des volumes d’eau stockés en fonction des cotes du lac dans le barrage des
Zardezas, Algérie (Source desdonnées, ANBT) 50
Fig.3.12: Photo élucide l’état dramatique vis-à-vis la vase dans la cuvette, du barrage de
Zardezas 52
Fig. 3.13 :Photo d’une plantation par banquettes continues 54
Fig. 3.14 : Exemple du système de dragage dans le barrage de Zardezas 56
Fig.4.1 : Tracé de ligne de saturation et la parabole de KOSENY 59
Fig. 4.1 : Schéma de la pression interstitielle 61
Fig.4.3 : Photo d’un drain (PON) à manomètre dans la galerie du barrage de Zit El Emba 61
Fig. 4.4 : Drain tapis filtrant 63
Fig. 4.5 :Drain vertical 64
Fig. 4.6 : Représentation schématique de la piézométrie 65
Fig. 4.7 : Photo d’un piézomètre dans le barrage de Zit El Emba 66
Fig. 4.8 : Schéma du piézomètre ouvert (ANBT) 67
Fig.4.9 : Vue générale de la disposition des piézomètres au barrage de Zit EL Emba 68
Fig. 4.10 : Traçage de ligne d’eau du profil 01 68
Fig. 4.11 : Traçage de ligne d’eau du profil 02 69
Fig. 4.12 : traçage de ligne d’eau du profil 03 69
Fig. 4.13 : Traçage de ligne d’eau du profil 04 70

5
Fig. 4.14 : Traçage de ligne d’eau du profil 05 70
Fig. 4.15 : Traçage de ligne d’eau du profil 06 71
Fig. 4.16 : Traçage de ligne d’eau du profil 07 71
Fig. 4.17 : Traçage de ligne d’eau du profil 08 72
Fig. 4.18 : Traçage de ligne d’eau du profil 09 72
Fig. 4.19 : Traçage de ligne d’eau du profil 10 73
Fig. 4.20 : Les fuites mensuelles durant l’année 2016/2017 à Zit EL Emba 73
Fig.4.21 : Bilan de fuite dans le barrage de Zit El Emba de 2001 à 2017 74
Fig. 4.22 : Variation annuelle des pertes d’eau par fuites au barrage des Zardezas 75
Fig. 4.23 : Photo de l’évacuation des eaux qui fuient dans la galerie inférieure 76
Fig.4.2 : Photo de la résurgence à l’aval de la rive droite 76
Fig. 4.25 : Photo du forage situé à l’aval de la digue du barrage de Hammam-Grouz 77
Fig.4.26 : Disposition des piézomètres par rapport au lac du barrage 78
Fig.4.27 : Fluctuation en fonction du niveau du lac du niveau piézométrique du P53 78
Fig.4.28 : Fluctuation en fonction du niveau du lac despiézomètres p54, p55 et p58 79
Fig.4.29 : Variation mensuelle de la pluviométrie et de l’apport au barrage de H.Grouz 81
Fig.4.30 : Débits des fuites mesurés dans le barrage de Hammam-Grouz par l’A.N.R.H 81
Fig.4.31: Variation annuelle des réserves et des fuites au niveau du barrage de H.Grouz 82
Fig.4.32: Variation journalière des réserves du barrage de H.Grouz, (2014/Mars 2015) 83

6
Liste des tableaux

Tab.1.1 : Précipitations moyennes mensuelles 7

Tab.1.2 : Pluies annuelles de 15 ans 7

Tab.1.3:Températures moyennes mensuelles de 20 ans 8

Tab.1.4 : Caractéristiques des barrages Hammam Grouz et Béni Haroun 12

Tab.1.5 : Températures moyennes mensuelles à la station Ain El Bey Constantine 13

Tab.1.6 : Pluviométrie (en mm et nombre de jours de pluie j) de septembre 2013 à mars 2014 de 5

stations du bassin versant Kebir-Rhumel (ANRH 2014) 14

Tab.1.7:Tableau des caractéristiques du barrage de Zardezas 15

Tab.2.1:Résultats des mesures de l’évaporation au barrage de Zit-El-Emba durant la période allant

du 01/03/2017 au 15/04/2017 29

Tab.2.2 : Les moyennes mensuelles de l’évaporation au lac du barrage de Beni Haroun, Algérie

de l’an hydrologique 2003/2004 à l’an 2007/2008 33

Tab.2.3 : l’évaporation dans le barrage de Hammam ,Grouz de 87 jusqu’au 2015 35

Tab.3.1 : Réduction de capacité suite à l’envasement dans certains barrages 43

Tab.3.2 : capacité de certains barrages Algériens en 2010 (REMINI, 2003) 44

Tab.3.3 : Etat d’envasement dans le barrage de Zit El Emba en 2004 46

Tab.3.4 : Volumes et surfaces aux niveaux normaux et des plus hautes eaux pour les 3 levés 50

7
Sommaire

I. Présentation de la zone d’étude.

Introduction générale 1

I.1 Introduction 3

I.2 Présentation du barrage de Zit-El-Emba 4


I.2.1Situation Géographique 4
I.2.2 Situation du barrage de Zit El Emba 5
I.2.3 Destination et rôle du barrage 6
I.2.4 Relief 6
I.2.5 Sol 6

I.3 Hydro climatologie 7


I.3.1 Aspect du climat 7
I.3.2 Les précipitations 7
I.3.3 Pluies moyennes mensuelles 7
I.3.4 Pluies moyennes annuelles 7
I.3.5 Température 8
I.3.6 L'humidité 8
I.3.7 Le vent 8

I.4 Milieux physique 8


I.4.1 Délimitation du bassin versant 8
I.4.2 L'hydrographie de la région d'étude 9

I.5 Présentation de la Zone d’étude de Hammam-Grouz et de Béni-Haroun 10


I.5.1 Présentation du bassin versant Kebir-Rhumel 10
I.5.2 Barrage de Hammam Grouz 11
I.5.3 Barrage de Béni Haroun 11
I.5.4 Climat 13
I.5.4.1 Température 13
I.5.4.2 Pluviométrie 13

I.6 Présentation de la zone d’étude du barrage de zerdesaz 14


I.6.1 Caractéristiques du barrage de Zardezas 15

I.7 Conclusion 16

8
II. Perte de capacité de stockage par évaporation, des barrages de l’Est Algérien, cas de
Zit-El-Emba, Zardézas, Hammam-Grouz et Béni Haroun

II.1 Introduction 18

II.2 L’évaporation des lacs de barrages 18

II.3 Les facteurs favorisant l'évaporation 19

II.4 Moyens de mesure de l’évaporation dans les lacs d’eau 20


II.4.1 Le Bac de classe A 20
II.4.2 Le bac Colorado 21

II.5 Méthodes de calcul de l’évaporation 22


II.5.1 Méthode du bilan hydrique des étendues d’eau (cas d’une retenue) 22
II.5.2 Méthode hydrométéorologique 22
II.5.3 Méthode des bacs ’évaporation 23

II.6 Estimation de l’évaporation d’eau au lac du barrage de Zit El Emba 24

II.7 Estimation de l’évaporation d’eau au barrage de Zardézas 31

II.8 Estimation de l’évaporation dans le barrage de Beni-Haroun 32

II.9 Estimation de l’évaporation dans le barrage de Hammam-Gouz 35

II.10 Moyen de lutte contre le phénomène de l’évaporation 36

II.11 Conclusion 37

III. Perte de capacité de stockage par envasement

III.1 Introduction 39

III.2 Problématique de l’envasement 39

III.3. Causes de l’envasement 40


III. 3.1 L’érosion 40
III.3.1.1 l’érosion hydrique 40
III.3.1.1.1 Origine et mécanisme de l’érosion hydrique 40
III.3.1.1.2 Les facteurs de l’érosion hydrique 41
III.3.2 Le transport solide 41
III.3.3La sédimentation 42

9
III.4 Problèmes posés par l’envasement 43
III.4.1 La réduction de la capacité de la retenue 43
III.4.2 Obturation des organes de vidange 44
III.4.3 La Sécurité de l’ouvrage 45
III.4.4 Envasement des canaux d’irrigation 45
III.4.5 Dégradation de la qualité de l’eau 45

III.5 Perte de capacité par envasement du barrage de Zit-El-Emba 45

III.6 Perte de capacité par envasement du barrage de Béni-Haroun 47

III.7 Perte de capacité par envasement au barrage de Zardézas 50

III.8 La lutte contre l’envasement 53


III.8.1 Le reboisement, la restauration des sols, la plantation de végétation 53
III.8.2 Réalisation de barrage de décantation 54
III.8.3 Surélévation des barrages 54
III.8.4 Chasses dites à l’Espagnole 55
III.8.5 Soutirage des courants de densité 55
III.8.6 Dragage des barrages 55

III.9 Conclusion 56

IV. Perte de capacité de stockage par infiltration

IV.1 Introduction 58

IV.2 Les infiltrations 58

IV.3 Etude des infiltrations dans le barrage et ses fondations 58


IV.3.1 Détermination de la ligne de saturation 59
IV.3.2 Tracé de ligne de saturation dans une digue homogène 59
IV.3.3 Tracé des lignes équipotentielles et des lignes de courant 60
IV.3.4 Evaluation du débit de fuite 60
IV.3.5 Calcul de la pression interstitielle 61

IV.4 Dispositifs de protection 61


IV.4.1 Le drain 61
IV.4.2 Le filtre 62

IV.4.3 Disposition des drains et des filtres dans un barrage en terre 63


IV.4.3.1 Drain tapis filtrant 63

10
IV.4.3.2 Drain vertical 64

IV.5 L’infiltration dans le barrage de Zit El Emba 64


IV.5.1 Etude piézométrique dans le barrage de Zit El Emba 64
IV.5.1.1 Types de piézomètres 66
IV.5.1.2 Traçage des lignes d’eau au piézomètre 68

IV.6 L’infiltration dans le barrage de Zardezas 74

IV.7 L’infiltration dans le barrage de Hammam Grouz 75


IV.7.1 Étude piézométrique, débit de fuites et vitesse d’infiltration 78
IV.7.2 Evénement extrêmes des fuites dans le barrage de Hammam-Grouz 80

IV.8 Conclusion 83

Conclusion général 84

11
Introduction générale

La pénurie d’eau surtout dans les régions arides et semi arides et particulièrement en
saisons chaudes a conduit les services concernés, à la construction des barrages pour subvenir la
demande en eau. Toutefois, ces ouvrages se trouvent confronter aux problèmes hydrauliques tels
que l’évaporation et les fuites qui entrainent des pertes d’eau et l’envasement qui réduit la
capacité initiale de stockage. Et pour faire face à ces phénomènes physiques, il est impératif de
les mettre en exergue afin de comprendre les facteurs qui les régissent.

C’est dans cette optique que s’inscrit notre étude des pertes d’eau aux barrages. En effet,
l’évaluation des quantités moyenne annuelle évaporée, perdue par fuites et occupée par la vase
permet de prévoir les réserves futures des ouvrages et par conséquent faire face aux échéances
futures.

Le premier chapitre aura pour objectif de poser la problématique de stockage d’eau aux
barrages et présenter ce qu’il apparaissait nécessaire sur les barrages pris comme des cas pilotes.

Le second chapitre sera consacré à l’étude de la perte d’eau par évaporation aux quatre
barrages choisis en essayant de les quantifier afin d’avoir une idée sur sa fluctuation moyenne au
cours du temps.

Le troisième chapitre sera réservé, quant à lui à l’estimation de l’envasement en se


basant, surtout, sur les levés bathymétriques réalisés par l’agence nationale des barrages et
transfert (A.N.B.T).

Que se soit l’étanchéité de la fondation, du corps et des appuis de n’importe quel


barrage, les fuites d’eau par infiltration apparaissent et peuvent engendrer des menaces sur la
stabilité de la digue d’une part et d’autre part elles entrainent des pertes en eau précieuse, surtout,
en zones arides et semi arides où cette ressource se fait rare. Toutefois, la bonne compréhension
de ce phénomène doit nécessairement passer par une présentation détaillée de tous les facteurs
qui entrent de près ou de loin à la génération de ce phénomène. Ce qui nous a incités à prendre
en charge les cas de quelques barrages, situés à l’Est Algérien, ayant un sérieux problème de
fuites.

1
Chapitre I

Problématique des pertes en eau aux


barrages et présentation des cas pilotes

2
I. Présentation de la zone d’étude

I.1 Introduction

L’Algérie par son climat se trouve confrontée à une rareté et à une distribution
irrégulière des pluies dans le temps et dans l’espace.
Néanmoins ces ressources en eau, aussi bien de surface que souterraines, constituent l’une des
principales richesses sur lesquelles repose la prospérité de ce pays dans l’avenir, ainsi que la
réussite de son développement économique, agricole et social.

Donc l’insuffisance de l’eau nous oblige à protéger toutes les ressources disponibles
contre toutes pertes et à l’utiliser d’une manière rationnelle et scientifique, et ce, pour
satisfaire les besoins des différents secteurs (AEP, l’industrie, l’irrigation).

Par ailleurs pour pallier au déficit observé dans l’exploitation des eaux souterraines
considérées comme potables, la mobilisation des eaux superficielles par la construction de
barrages et de retenues collinaires, s’avère indispensable. Cependant la durée de vie de ces
infrastructures de stockage et leur exploitation peut être réduite principalement par l’érosion
climatique,l’évaporation et l’infiltration.

Dans ce chapitre nous allons montrer la zone d’étude des barrages au quelle nous ferons
notre mémoire, il s’agit des barrages de Zit-El-Emba, Beni-Haroun, Zardezas, et Hammam-
Grouz.

3
I.2 Présentation du barrage de Zit-El-Emba

La figure 1.1, montre une photo récente du barrage de Zit-El-Emba.

Fig.1.1 photo du barrage de Zit-El-Emba

I.2.1 Situation Géographique


Le barrage de Zit-El-Emba est située au nord est Algérien dans la commune de
Bekkouche Lakhdar wilaya de Skikda. Cette dernière se situe sur la frange tellienne de l'est
d'Algérie.
Elle est limiter:
- Au Nord par la mer méditerranéenne.
- Au Sud par la wilaya de Constantine.
- A l'Est par la wilaya d’Annaba.
- A l'Ouest par la wilaya de Jijel.

4
Fig. 1.2 photo par satellite de l’emplacement du barrage de Zit-El-Emba

I.2.2 Situation du barrage de Zit El Emba

Le barrage de Zit El Emba est situé au Sud Est de la wilaya de Skikda, elle est délimitée :
- Au Nord par la commune de Ben-Azzouz (wilaya de Skikda).
- Au Sud par la commune de Berknia et Bouati-Mahmoud (wilaya de Guelma)
- A l'Est par la commune de Berrahal et Eulma (wilaya d'Annaba)
- A l'Ouest par la commune de Ain Charchar et Es-Sebt (wilaya de Skikda).
Ces coordonnées géographiques sont :
X= 883.50, Y=207.50, Z=80.50.

5
I.2.3 Destination et rôle du barrage

• Régularisation de l’écoulement sur plusieurs années


• AEP des communes Azzaba, Djendel.Ain, cherchar + renforcement AEP Skikda ville.
33000 m3/jour.
• Irrigation par réseaux(ONIDE).
• Irrigation des terres adjacents au barrage : 2500 ha : 3.5 hm3 /an .
• Irrigation par lâchers : Ben Azzouz –Marsa Oued El Kebir – Boumaiza –El Hamma 6.0
hm3/an.

I.2.4 Relief
La région fait partie de l'Atlas tellien. Le relief est constitué de plaines et de vallées
fertiles irriguées par des cours d'eaux, de collines à pentes régulières, de montagnes (Djebel
Elgrar 1078 m, Djebel Bouaslouge 879 m etc..) et d'Oueds. Les principaux Oueds sont
Oued El Hammam et Emchekel affluents de l'Oued Kebir.

I.2.5 Sol
La commune de Bekkouche Lakhdar a en général un sol de texture argilo limoneuse

Fig. 1.3 : photo satellite du sol de la région d’étude (Zit El Emba)

6
I.3 Hydro climatologie

1.3.1 Aspect du climat


Le climat est de type méditerranéen, il est caractérisé par des hivers doux pluvieux et
des étés chauds et secs.
I.3.2 Les précipitations
La pluie est un facteur climatique très important qui conditionne l’écoulement
saisonnier et influence directement le régime des cours d’eau ainsi que celui des nappes
aquifères. La région d’étude est considérée parmi les régions les plus arrosées avec une
moyenne annuelle de l’ordre de 700 mm. Elles sont relativement importantes, variables et
irrégulières d’une année à une autre.
• Pluies moyennes mensuelles
Le mois le plus pluvieux est le mois de décembre. Sa pluviométrie peut atteindre
parfois les 123 mm. Tableau N°1.1

Tableau N°1.1 : Précipitations moyennes mensuelles

MOIS Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Août TOT
Pluie
moyenne AL
32 64 91 123 104 87 82 57 57 14 4 9 724
mensuelle
(mm)

• Pluies moyennes annuelles


Elles sont assez importantes, elles varient entre 491 mm et 1080 mm. La moyenne
annuelle de 15 ans d’observation égale 708.44 mm. Tableau N°:1.2.

Tableau N°1.2 : Pluies annuelles de 15 ans.

Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Pluies
491 786 963 626.10 739.40 596.80 883.40 769.40 1080.40 715.60
moyenne
annuelle 2012
Année 2013 2014 2015 . Moyen . . . .
(mm)
Pluies ne
738 669 811.8 760 . 708.44 . . . .
moyenne anuel
annuelle
(mm)

7
I.3.3 Température
La température moyenne saisonnière varie entre 10°C en hiver et
24,52°C en été. Par contre la moyenne annuelle et de l’ordre de 17.06 °C
Tableau N°:ІI-03.
Tableau N° 1.3: Température moyennes mensuelles de 20 ans.

MOIS Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Août
Température °C
22.6 18.82 14.8 11.7 10.89 11.35 12.3 14.4 17.7 21.1 24.1 24.74
5 3 1 6 3 5 7

I.3.4 L'humidité et vent


L'humidité est plus élevée en hiver qu'en été, le taux d'humidité moyen au cours de
l'année est de 70%.
Le vent est un facteur important du climat, il influe sur la température, l'humidité et
l'évaporation. La direction, la fréquence et la vitesse des vents sont variables au cours de l'année.
En générale, la connaissance de la vitesse et de la direction des vents est primordiale pour la
mise en place d'un ouvrage quelconque. Les vents dominants dans la région sont ceux du Nord-
Ouest avec une vitesse assez constante au cours de l'année, entre 1.9 et 2.5 m/s, avec un
maximum en hiver et un minimum en été.

I.4 Milieux physiques

I.4.1 Délimitation du bassin versant


La superficie du bassin versant du barrage Zit-El Emba est de 485 km2. Le bassin a une
forme compacte triangulaire et comprend la branche Est de l'Oued Hammam (2/5) de la
superficie générale, et la branche Ouest de l’Oued Mouguer (3/5) de la superficie générale. La
digue est implantée sur les terrains de la wilaya de Skikda et la majeure partie des eaux sont
stockées sur les terrains de la wilaya de Guelma.
Les côtes de prise d'eau varient de 1200 m en tête jusqu'à 50 m dans le site de l'aménagement.
Quoique la majeure partie du bassin (68%) est située entre les côtes 600–200 m, la hauteur
moyenne du bassin est de 376 m, son réseau hydrographique est bien développé. La vallée du
fleuve est trapézoïdale, les versants de la vallée sont abrupts, envahis de buissons, en grande
partie en herbes.
Le climat du bassin est conditionné par sa situation géographique, l'influence de la mer d'une
part et du relief d'autre part.

8
Fig. 1.4 : L'extrait de la carte topographique d'Algérie 2016

I.4.2 L'hydrographie de la région d'étude


Le secteur étudié est jalonné par un réseau hydrographique très développé, L'hydrographie
de la région Bekkouche Lakhdar est caractérisée, principalement, par Oued EL-Hammam qui
prend sa source à partir des sources thermales d’Ouled Ali sur les versants nord du tell. Au
début, il se dirige vers l'ouest, en suivant le pli anticlinal en altitude, ensuite il tourne au nord, en
rejoignant l'oued Emchekel près de la bourgade de Ain Charchar et forme ainsi l'Oued Kebir
(Ouest). Les deux oueds sont de direction sud nord, le site du barrage est situé à 5 km plus haut
que le confluent de ces deux fleuves.

Pour étudier le régime hydrique de l'Oued Hammam, une station de jaugeage Zit-El Emba a été
installée à 0.2 km en amont du site le 21.02.1969.
Cette station avait pour tâche l'étude du régime chimique et thermique de l'oued EL-Hammam
ainsi que son régime d'écoulement. Mais nous n'avons trouvé aucun document sur le chimisme
de cet Oued ni sur la turbidité sauf les différents jaugeages effectués au cours des années. Nous
pensons que l'étude chimique n’a pas été faite car le barrage était destiné à l'irrigation et le
problème de pollution inexistant pendant ce temps.

9
I.5 Présentation de la Zone d’étude des barrages de Hammam-Grouz et de
Beni-Haroun
Les barrages de Hammam-Grouz et de Beni-Haroun sont pas loin l’un de l’autre et ont le
même bassin versant le Kebir-Rhumel et donc les mêmes conditions hydrologique.

I.5.1 Présentation du bassin versant Kebir-Rhumel


Le bassin versant Kèbir-Rhumel centré à 36° de latitude Nord et à 7° de longitude Est est
l’un des plus important et grands bassins d'Algérie, s’étendant sur une superficie de 8815 Km², il
se compose de 7 sous-bassins hydrographiques et possède une façade maritime d’environ 7 Km2.
Le bassin est limité :
- au Nord par les deux bassins côtiers Constantinois Ouest et Centre.
- au Sud, le bassin des hauts plateaux constantinois.
- à l’Ouest les bassins de l’Algérois-Hodna-Soummam et a l’Est le bassin de la Seybouse.
Le bassin du Kèbir-Rhumel compte trois barrages : Hammam-Grouz, Bèni-Haroun et
Berla, dont deux sont en exploitation actuellement et sur lesquels notre étude va porter. (ABH,
2009).

Fig.1.5 : Carte des principaux barrages du bassin de Kèbir-Rhumel.(ABH, C.S.M, 2009).

10
I.5.2 Barrage de Hammam Grouz
Le barrage de Hammam Grouz achevé en 1987 est situé dans le haut Rhumel, à 50 Km à
l’Ouest de la ville de Constantine, au Sud de la wilaya de Mila et à l’amont de l’agglomération
d’Oued Athménia, il a été construit dans la cluse calcaire d’Hammam Grouz, et s'étend sur une
superficie de 1130 km2, conçu initialement pour garantir l’alimentation en eau potable de
Constantine et de Ain Smara
Les eaux qui alimentent le barrage proviennent essentiellement d’oued Dekri, oued Rhumel et
oued Benifilane.

Fig. 1.6 photo satellite du barrage de Hammam-Grouz.

I.5.3 Barrage de Béni Haroun


Le barrage de Bèni Haroun constitue actuellement le plus imposant aménagement
hydraulique réalisé en Algèrie. Sa mise en eau a commencé en Août 2003. Il est situé à l’aval de
la confluence d’oued Rhumel et oued Endja au nord ouest de la région de Grarem, wilaya de
Mila, et à une quarantaine de km au nord de Constantine avec 7 725 km² de bassin-versant
répartis sur 3 900 hectares (voir fig.1.7). Avec une capacité de 960 millions m³, le barrage
mobilise les eaux d’oued Rhumel, oued Endja et oued Smendou, En février 2012, il a atteint une
réserve de 1 milliard de m3 d’eau soit 40 millions de m3 au-delà de sa capacité d’objectif.

11
Fig. 1.7 photo satellite du barrage Beni-Haroun.

Les caractéristiques des deux barrages sont résumées dans le tableau 1.4 :

Tab 1.4 : Caractéristiques des barrages Hammam Grouz et Béni Haroun


Caractéristiques Barrage Hammam Barrage Béni Haroun
Grouz
Année d’achèvement 1987 2003

Capacité 45 millions de m3 960 millions de m3

Volume de la digue du 65000 m3 de béton 1.9 millions de m3 de


barrage BCR
Hauteur au-dessus du lit 49.5 m 114 m

Largeur du barrage a la base 30 m 100 m

Longueur du barrage en crête 217 m 710 m

BCR* : béton compacté au rouleau.

12
I.5.4 Climat

La climatologie représente un ensemble de variables permettant d’expliquer


quantitativement les variations du régime hydrologique.
La connaissance des conditions climatiques de notre zone d’étude et de ses caractéristiques va
nous permettre de mieux comprendre le comportement hydrologique des cours d’eaux. D’une
manière générale, le climat de la région est de type continental, semi-aride au Sud et subhumide
au Nord avec un hiver pluvieux et froid et un été
Sec et chaud (Mebarki, 1982).

I.5.4.1 Température
Les données de température se limitent à celles fournies à l’ANRH par la station
météorologique de l’aéroport d’Ain El Bey à Constantine (Tableau 1.5). Les moyennes de
température de l’année en cours ont été assez clémentes de 22,6 °C en septembre 2013, elles
diminuent jusqu’à 8 °C en novembre et atteignent les 10 °C en janvier et février 2014.

Tab. 1.5 : Températures moyennes mensuelles à la station Ain El Bey Constantine,


(Données ANRH 2014).

Mois en 2013-2014 Sep. Oct. Nov. Déc. Jan. Fév.

Température moyenne mensuel (°C) 22.6 21 .4 8 9.5 10.2 10.1

I.5.4.2 Pluviométrie
L’intensité, la continuité et la périodicité de la pluviométrie représentent l’origine même
de l’écoulement ; notre zone d’étude est caractérisée par des précipitations à la fois faibles et
irrégulières à forte variabilité inter-mensuelle et interannuelle.
Le tableau 5 représente la pluviométrie mensuelle en (mm) et le nombre de jours de pluie
pour chaque mois de quelques stations pluviométrique sur l’oued Rhumel considérées comme
les plus proches des barrages Hammam Grouz et Bèni Haroun de septembre 2013 au mios de
mars 2014.

13
Tableau 1.6 : Pluviométrie (en mm et nombre de jours de pluie j) de septembre 2013 à
mars 2014 de 5 stations du bassin versant Kebir-Rhumel (ANRH 2014).
Mois mm/j Sept Oct Nov Dec Janv Fév Mars
///Station
Athmania 14.5/4j 18.4/3j 39.9/6j 18.8/8j 24.4/4j 14.4/4j 112.1/6j

Ain smara 16/3j 2.7/3j 52.3/9j 1.1/2j 1.7/2j 1.8/2j 5.5/6j

Constantine 20.5/5j 27/7j 154.2/17j 44/10j 27.4/14j 52.1/14j 158/21j

Hamma 41.9/4j 57.7/6j 137.2/16j 44/9j 53.5/13j 42.5/11j 158.2/18j


bouziane
Boumalek 35.5/3j 14.5/2j 104.1/7j 14.6/2j 25/5j 12.5/3j 107.7/13j

À partir des données du tableau 1.6, nous remarquons que :


- le taux de précipitation diffère d’une station à une autre et aussi d’un mois à un
autre ; à Ain Smara, la pluviométrie est faible surtout de décembre à mars ;
- le maximum de précipitation est enregistré au mois de mars 2014 au niveau de la
station de Constantine et celle de Hamma Bouziane.

I.6 Présentation de la zone du barrage de Zardezas.

Le barrage des Zardezas est situé sur l’Oued Saf-Saf à 350 km à l’Est d’Alger et à 30 km
au sud de la ville côtière de Skikda. Il assure l’irrigation de 1000 hectares du périmètre de la
plaine du Saf-Saf et l’alimentation en eau potable de la ville chef lieu et des communes de
Zerdaza, El-Harrouch, Aïn Bouziane et Mzedj Edchich ainsi que la zone industrielle (Raffinerie
pétrolière) de Skikda. Le barrage des Zardezas assure également la régularisation du débit
d’oued Saf-Saf contre les crues violentes qui se produisent surtout durant les moments pluvieux
de l’automne, du printemps et de l’hiver.
L’ancien barrage, d’une capacité initiale de 15 millions de m3, construit de 1926-1945, suite à
son envasement, a été surélevé durant la période allant de 1971 à 1974 (ANBT) pour augmenter
sa capacité de stockage à environ 32 Hm3.

14
Ce barrage, qui date de 1926, dispose d'une capacité instable au cours du temps à cause
des quantités élevées des sédiments arrivant à sa cuvette. En effet, le dernier levé bathymétrique
indique que sa capacité de stockage n’excède pas 18.6 millions de m3.
Le barrage des Zardezas (fig.1.8) est de 74,2 m de hauteur à partir de la fondation, sa largeur à la
base est de 44 m alors qu’à la crête est de 6,50 m, il a une longueur à la crête de 242 m. Le
niveau normal de la retenue (NNR) se trouve à 197,30 NGA et celui des plus hautes eaux
(NPHE) à 199,00 NGA. Au niveau de la digue du barrage des Zardezas quatre (4) vannettes de
dévasement, de 300 mm de diamètre, sont installées à la cote 178 m.

Fig.1.8 : photo de la digue du barrage de zardezas

I.6.1 Caractéristiques du barrage de Zardezas


Les principales caractéristiques du barrage de Zardezas sont présentées sur le tableau
1.7. Une photo satellite du barrage est montrée sur la figure 1.9.

Tab. 1.7 Tableau des caractéristiques du barrage de Zardezas


Année de construction (126-1945)
Année mise en eau (1971-1973)
Capacité 31.00 hm3
Capacité dernier levé(2006) 16.86 hm3
Apport moyen annuel 53.00hm3/an
Envasement annuel 0.4 hm3/an
Surface du bassin versant 345.00 km2
Hauteur 74,2m
Longueur 242 m
Cote retenue Normale (R.N) 197.30 m
Cote plus hautes eaux (P.H.E) 199.20m

15
Fig. 1.9 : Photo satellite du barrage de Zardezas.

I.7 Conclusion.

Les principales caractéristiques des barrages de Zit-El-Emba, Beni-Haroun, Zardezas, et


Hammam-Grouz sont résumées dans ce chapitre, ainsi que les conditions climatiques spécifiques
pour chaque barrage. La capacité de stockage du barrage Zit-El-Emba est de 120 106 m3 ; Beni-
Haroun est de 960 106 m3 ; Hammam-Grouz est de 45 106 m3 et finalement celle de Zardezas elle
est estimée 31 106 m3. On constate que le barrage récemment construit (2003) de Bni Haroun est
de loin le plus important.

16
Chapitre II
Pertes de capacité de stockage par
Evaporation des barrages de Zit-El-Emba,
Zardézas, Hammam-Grouz et Beni Haroun

17
II Perte de capacité de stockage par Evaporation des barrages de Zit-El-
Emba, Zardézas, Hammam-Grouz et Béni Haroun

II.1 Introduction
La plupart des barrages sont soumis à une perte de capacité due essentiellement à trois
phénomènes à savoir, les fuites d’eau, l’envasement des retenues et l’évaporation intense.
L'étude de ces phénomènes s'avère d'une très grande importance, car ils peuvent mettre en
danger la stabilité du barrage et réduire sa capacité utile surtout pour les pays situés dans les
zones arides à l’instar de notre pays qui a été affecté par une période sèche depuis environ une
trentaine d'année. Devant ce fléau qui menace nos barrages et dans le souci que représente la
diminution galopante des capacités en eau de nos retenues par ces phénomènes, nous avons vu
très utile de faire une étude des pertes d’eau au niveau des barrages algériens, spécialement dans
le barrage de Zit-El-Emba.
Dans ce chapitre nous allons étudier et estimer l’évaporation dans le barrage de Zit-El-
Emba, de définir les conséquences et les causes de l’évaporation et aussi faire une comparaison
avec d’autres barrages comme le barrage de Beni-Haroun et Hammam-Grouz et de Zardezas, on
va montrer par des courbes et des figures les méthodes et les outils utilisés pour mesurer
l’évaporation dans les barrages et voir comment on peut luter contre ce phénomène.

II.2 L’évaporation des lacs de barrages


L'évaporation est un passage progressif de l'état liquide à l'état gazeux. Ce phénomène
est donc une progressive qui a pour effet d'absorber des calories et donc de réduire la
température de l’environnement [https://fr.wikipedia.org/wiki/Évaporation].
Lorsqu'il existe un volume libre au-dessus d'un liquide, une fraction des molécules composant le
liquide est sous forme gazeuse. À l'équilibre, la quantité de matière sous forme gazeuse définit
la pression de vapeur saturante dans le cas d'un liquide (solvant) pur, et qui dépend de
la température. Cette pression peut être partielle ou totale.
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Évaporation].
Lorsque la pression partielle de la vapeur dans le gaz est inférieure à la pression de vapeur
saturante une partie des molécules passe de la phase liquide à la phase gazeuse : c'est
l'évaporation, qui demande de fournir la chaleur latente correspondante, ce qui refroidit le
liquide.
Le débit massique par unité d'aire est décrit par la relation d’Hertz-
Knudsen [https://fr.wikipedia.org/wiki/Relation_de_Hertz-Knudsen]:
18
𝑀
m = 𝑎√2𝜋𝑅𝑇 (𝑝𝑠 − 𝑝)

ps, pression de vapeur saturante ; M, masse molaire ; R, constante universelle des gaz ;
T, température et α est le coefficient d'efficacité du phénomène dépendant de l'espèce et de la
température.
On parle de déplacement vers l'équilibre, l'équilibre étant caractérisé par l'égalité simultanée de
la pression partielle et de la pression de vapeur saturante du liquide d'une part, et d'autre part des
températures (à l'équilibre, les bilans des flux de chaleur et de matière sont nuls, les masses et les
températures sont constantes), Lorsque le solvant n'est pas pur, les liaisons entre solvant et soluté
diminuent la pression de vapeur en équilibre avec la phase condensée ou adsorbée, l'équilibre
étant toujours défini par un flux nul (chaleur et matière) : dit autrement, à une température
donnée, la pression de vapeur en équilibre n'est plus forcément saturante dans ce cas. On parle
alors d'une diminution d'activité du solvant
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Évaporation].

II.3 Les facteurs favorisant l'évaporation

Certains facteurs peuvent favoriser ou accélérer le processus d'évaporation, c'est-à-dire


permettre à un plus grand nombre de molécules d'eau de quitter la surface d'eau liquide pour se
retrouver dans l'atmosphère, parmi ces facteurs on peut citer ce qui suit :
• La température
Un temps chaud permettra à la masse d'eau de se réchauffer et d'augmenter l'énergie cinétique de
ses molécules. Un plus grand nombre de molécules auront alors l'énergie suffisante pour
s'arracher à la surface d'eau (pour s'évaporer). On a tous remarqué que l'eau dans une casserole
s'évapore plus vite lorsqu'on la chauffe
• Faible pression atmosphérique
Quand la pression atmosphérique de l'air est faible, l'air pousse moins fort sur la surface de l'eau.
Les molécules d'eau auront alors plus de facilité à s'arracher de la surface de l'eau pour se
retrouver à l'état de vapeur.
• Humidité relative faible
Lorsque l'humidité relative est faible, l'air est loin d'être saturé en vapeur d'eau. Dans ce cas, il
est possible d'ajouter beaucoup plus de vapeur d'eau par évaporation que lorsque l'humidité
relative est forte.
• Vent fort

19
On sait que les vêtements sèchent beaucoup plus rapidement sur la corde à linge lorsqu'il y a un
bon vent. Cela est dû au fait que la mince couche d'air qui se trouve autour des vêtements devient
éventuellement saturée de vapeur d'eau à cause de l'évaporation. À mesure que l'air se rapproche
de la saturation, l'évaporation diminue. Le vent chasse constamment la mince couche d'air autour
des vêtements et la remplace. La nouvelle couche d'air contient moins de vapeur d'eau et permet
une évaporation plus importante.
• Grande surface d'eau
Une grande surface d'eau facilite l'évaporation, car dans ce cas, un plus grand nombre de
molécules d'eau ont la possibilité de se détacher de la masse d'eau.
La vitesse d’évaporation (mm/j) est fonction de la température de l’air, de l’insolation, de la
vitesse et de la turbulence du vent (Emsalem R., 1970; Remenieras G., 1986; Mamou A., 1990;
Godard A. et Tabeaud M., 1993). Le phénomène de l’évaporation des lacs de barrages en Algérie
est considérable. Une perte de volume très élevée est enregistrée annuellement. Chaque barrage
est équipé d’un bac Colorado ou d’un bac classe A, installé à proximité de la retenue. Il permet
aux techniciens chargés de l’exploitation au niveau des barrages de prendre des mesures
journalières de l’évaporation.

II.4 Moyens de mesure de l’évaporation dans les lacs d’eau

II.4.1 Le bac classe A

Le bac de mesure de l’évaporation de type classe A est recommandé par l'Organisation


météorologique mondiale. Il s'agit d’une cuve ronde de 1220 mm de diamètre et 254 mm de
hauteur, rempli jusqu'à entre 50 et 75 mm de son bord. Le bac d'évaporation est surélevé du sol
(en général 10 cm) sur une palette en bois ajouré afin que l'air puisse circuler sous celui-ci. Cela
empêche la transmission d'énergie thermique entre le sol et le bac qui pourrait fausser les
résultats. Il permet de mesurer la vitesse d’évaporation d'un volume d'eau et d'une surface
donnée exposée à l'air (exprimée en mm par jour, par mois ou par an). Cette donnée dépend
exclusivement de la température et de l'humidité ambiante, ainsi que des précipitations. La figure
(2.1) représente un schéma approximatif du bac classe A

20
Fig. 2.1 : Schéma approximatif du bac de type classe A
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Bac_d%27évaporation)].

II.4.2 Le bac Colorado

Les bacs d'évaporation enterrés dont le type est celui dit «Colorado», mis au point par la
Station Expérimentale d'Agriculture du Colorado : il mesure trois pieds (91,4 cm) de côté et a
une profondeur de 18 pouces (45,7 cm); l'eau est maintenue à 4 pouces (10,2 cm) du rebord, au
niveau du sol. Il existe une version «métrique» de ce bac ayant un mètre carré de superficie et 50
centimètres de profondeur; il est enterré, son bord supérieur restant à dix centimètres au-dessus
du sol et l'eau est maintenue à peu près au même niveau que le sol. La figure 2.2 donne une idée
sur le bac Colorado et comment l’installer [http://www.btb.termiumplus.gc].

Fig. 2.2: Schéma du bac de type Colorado [https://fr.wikipedia.org/wiki/Bac_d%27évaporation].


21
II.5 Méthodes de calcul de l’évaporation

Il existe plusieurs méthodes de calcul de l’évaporation. Les plus connues entre eux, on
peut noter la méthode du bilan hydrique, la méthode des bacs d’évaporation et celle
hydrométéorologique.

II.5.1 Méthode du bilan hydrique des étendues d’eau (cas d’une retenue)

La méthode du bilan hydrique est basée sur l’égalité de la recette et de la dépense du


volume d’eau dans la retenue, tout en prenant en compte la variation du stockage. L’évaporation
en volume d’eau est déterminée par la relation suivante [Boutoutaou D., 1995.- Evaporation des
surfaces des plans d’eau des retenues et barrages en Algérie]

VE = VP + VS + VST − VQS – VQST ± ∆V (2.2)

L’estimation de l’évaporation par cette méthode du bilan est très peu employée du fait de
l’imprécision et de la difficulté d’effectuer des mesures de la plupart des composants de
l’équation (2.2), en particulier les entrées et les sorties souterraines.
Les composantes d’entrée (recette) sont :
VP : volume de pluie reçu par la retenue (m3) ;
VS : volume d’eau superficiel entrant dans la retenue (m3) ;
VST : volume d’eau souterrain entrant dans la retenue (exfiltration) (m3).
Les composantes de sortie (dépense) sont les suivantes:
VQS: volume d’eau évacué (m3) ;
VQST : volume d’eau souterrain sortant de la retenue (infiltration) (m3);
VE : volume d’eau évaporé de la surface de la retenue (m3) ;
± ΔV: stockage ou déstockage subi par la retenue (m3).

II.5.2 Méthode hydrométéorologique


La méthode hydrométéorologique est la méthode la plus employée pour la détermination
de l’évaporation des étendues d’eau. Elle est basée sur la loi physique de Dalton. Les valeurs
numériques de cette méthode sont des données standards qui sont toujours disponibles dans les
atlas et les bulletins météorologiques de l’Office National de la Météorologie (O.N.M)
[Boutoutaou D, 1995]
Pour l’établissement de la méthode hydrométéorologique en Algérie, [BOUTOUTAOU.
DJ, 1995] a considéré que les données de 5 à 10 ans d’observation, disponibles aux niveaux des

22
stations météorologiques où sont implantées près des sites des barrages réservoirs algériens
(barrage Meffrouche, Gargar, Hamiz, Guenitra, Bakhada, Keddara, Beni Bahdel, barrage Sidi
Mohamed Ben Aouda et la station expérimentale d’El Abiod Sidi Cheikh), sont nécessaires. La
formule de calcul de l’évaporation proposée par BOUTOUTAOU.DJ (1995) [1], est la suivante :
E = 0,233n(eS − ea )(1 + 0,39V) (2.3)
Où, E est l’évaporation (mm), es est la tension de vapeur d’eau saturante correspondant à la
température de la surface évaporant (millibar) ,ea est la tension de vapeur d’eau dans
l’atmosphère (millibar), (es- ea) : déficit de saturation dans l’atmosphère (millibar), V : vitesse
du vent (m/s), n : nombre de jours du mois considéré (pour Janvier n = 31, Février n = 28 etc.,
pour les calculs journaliers n = 1).

II.5.3 Méthode des bacs d’évaporation

Le phénomène de l’évaporation à partir des bacs d’évaporation (fig. 2.1 et 2.2), est aussi
basé sur la loi du bilan hydrique, avec l’absence totale des débits souterrains et des pertes par
infiltration qui sont très difficiles à estimer, [Boutaoutaou Dj., 1995].

L’expression simplifiée du bilan hydrique d’un bac peut se traduire comme suit :
EBac = dH ± P
EBac : évaporation du bac (mm).
P : pluie tombante sur le bac (mm).
dH : différence de côte du plan d’eau dans le bac entre deux mesures (mm).
Le passage de l’évaporation du bac à l’évaporation du plan d’eau se fait en multipliant les
résultats de mesures sur le bac par le coefficient du bac, d’où:
E = K.EBac
E : évaporation du plan d’eau (mm).
K : coefficient du bac, (K= 0,7- 0.8, pour le bac class A et le bac Colorado).
EBac : évaporation mesurée sur le bac (mm).

Il existe d’autres méthodes de calcul de l’évaporation des plans d’eau, telles que la
méthode du bilan énergétique et la méthode de la diffusion turbulente. Quoique précises, ces
deux méthodes ne sont employées que dans des études exceptionnelles.

23
II.6 Estimation de l’évaporation d’eau au lac du barrage de Zit El Emba
Au niveau du lac du barrage de Zit el Emba, situé au Nord-Est de l’Algérie et à environ
50 Km à l’Est de la ville de Skikda, l’équipe chargée de l’exploitation de cet ouvrage estime la
quantité d’eau perdue par évaporation par la méthode des bacs d’évaporation, a cet effet un bac
de type classe A est installé au niveau de la rive gauche à une altitude égale à la cote du niveau
normal de la retenue comme il est indiqué sur la figure 2.3.

Fig. 2.3 : Photo du bac de type classe A installé au barrage de Zit El Emba

La mesure de l’évaporation, au niveau de ce bac se fait, chaque 24 H à 08 :00 h du matin, selon


le procédé présenté au titre précédent (Méthode des bacs d’évaporation).
La quantité d’eau évaporée dans le bac est donnée par l’expression suivante :
E évaporée dans le bac =Eau ajouté/11304 * 10 ;
Alors que la quantité d’eau évaporée à l’échelle du lac de ce barrage, au même temps, est
exprimée par :
Eau évaporée dans le barrage = E bac * 0.7* surface d’eau du lac
Sachant que la surface du lac est en fonction du niveau d’eau lit sur l’échelle limnométrique
installée sur la tour de prise d’eau construit à la rive droite du barrage. La photo représentée sur
la figure 2.4 donne une vue générale du barrage de Zit-El-Amba.

24
Fig. 2.4 : Photo prise de la rive gauche représentant une vue générale du barrage Zit El Emba

Pour mettre en évidence la variation de la surface d’eau dans le lac du barrage de Zit-El-Emba,
nous allons tracer la surface d’eau en fonction de la cote d’eau dans le barrage.

Variation de la surface d'eau en fonction de la cote d'eau

10.0000

8.0000
surface d'eau

6.0000

4.0000

2.0000

0.0000
60 65 70 75 80 85 90
cote d'eau

Fig. 2.5 : Variation de la surface d’eau en fonction de cote d’eau au barrage de Zit-El-Emba.

25
La somme mensuelle des pertes par évaporation à l’échelle du bac est représentée par la
figure 2.6.

variation de l'évaporation mensuelle de 2004/2005 au 2015/2016


140

120

100

80

60

40

20

0
sep oct nov dec jan fev mars avr mai juin juill aout

mm

Fig. 2.6: Variation de l’évaporation mensuelle en mm durant la période allant de l’année


hydrologique 2003/2004 à 2015/2016 au bac classe A installé au barrage de Zit-El-Emba (source
de données, ANBT, 2017).
On constate que l’évaporation est maximale durant la saison d’été et prend son pic au
mois d’Aout. Les mois de la saison d’hiver indiquent les valeurs les plus faibles malgré que
durant cette période la surface du lac est plus importante que celle enregistré en été, cela nous
permet de dire que la température est un facteur plus dominant que la surface.
Pour savoir quelle est la plus grande quantité d’eau perdue, durant l’année hydrologique, à
l’échelle du bac depuis la première mise en eau, nous allons représenter sur la figure 2.7 la
fluctuation de cette perte annuelle au cours du temps.

26
Fig. 2.7: Variation de l’évaporation en mm durant la période allant de l’année hydrologique
2003/2004 à2015/2016 au bac classe A installé au barrage de Zit-El-Emba (source de données,
ANBT, 2017).

Les mesures de l’évaporation effectuées par l’équipe chargée de l’exploitation du


barrage de Zit-El-Emba montre que les années hydrologiques 2005/2006 et 2014/2015 indiquent
respectivement 2150 et 2000 mm qui sont les valeurs les plus importantes depuis la première
mise en eau. Ces pics peuvent être justifiés par la réunion de plus d’un facteur favorisant
l’évaporation à savoir par exemple une température élevée et une grande surface d’eau. Alors
que la quantité moyenne annuelle perdue est de l’ordre d’environ 1700mm.
Le calcul de l’évaporation journalière à l’échelle du barrage se fait de la manière suivante : On
prend le volume évaporé à l’échelle du bac, on le multiplie par le coefficient du bac, qui est égal
à 0,7, et par la surface du lac tirée de la courbe représentant la surface en fonction de la cote du
lac indiquée sur la figure 2.5.
Pour avoir la valeur mensuelle on fait la somme des quantités d’eau évaporées durant les 30, 31
et 28 ou 29 jours du mois considéré. La figure 2.8 illustre la variation de l’évaporation d’eau au
barrage de Zit –El-Emba durant la période hydrologique allant de 2003/2004 jusqu’à l’année
2015/2016.

27
Evaporation mensuelle en Hm3
0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0
sep oct nov dec jan fev mars avr mai juin juill aout

Fig. 2.8 : Variation de l’évaporation mensuelle en Hm3 au barrage de Zit-El-Emba pour la


période allant de l’année hydrologique 2003/2004 à 2015/2016 (source de données, A.N.B.T,
2017).
De cette représentation on peut dire que les quantités moyennes mensuelles des eaux
perdues par évaporation varient de 0.11 Hm3 à 0.7 Hm3. Toutefois, le pic atteint 0.67 en
2006/2007au mois de juillet.

l'évaporation en Hm3 au barrage de Zit-El-Emba

2015-2016
2014-2015
2013-2014
2012-2013
2011-2012
2010-2011
2009-2010
2008-2009
2007-2008
2006-2007
2005-2006
2004-2005
2003-2004

0.000 2.000 4.000 6.000 8.000 10.000 12.000

Fig. 2.9 : Variation de la perte d’eau annuelle par évaporation en Hm3 au barrage de Zit-El-Emba

28
D’après cette représentation, on remarque que les valeurs des pertes d’eau par
évaporation, durant les années hydrologiques depuis la mise en eau, au niveau de cet ouvrage se
trouvent entre 7.9 et 10.43 Hm3. Toutefois, la valeur moyenne est de l’ordre de 8.8 Hm3.

Tableau (2.1): Résultats des mesures de l’évaporation au barrage de Zit-El-Amba durant la


période allant du 01/03/2017 au 15/04/2017

Dates Evapo (mm) Evapo (Hm3) Dates Evapo (mm) Evapo (Hm3)
01/03/2017 3,1 0,012 24/03/2017 6,0 0,023

02/03/2017 3,1 0,012 25/03/2017 6,5 0,025

03/03/2017 4,1 0,016 26/03/2017 6,3 0,024

04/03/2017 4,0 0,015 27/03/2017 5,6 0,021

05/03/2017 4,1 0,016 28/03/2017 5,7 0,022

06/03/2017 4,4 0,017 29/03/2017 4,3 0,016

07/03/2017 4,8 0,019 30/03/2017 4,2 0,016

08/03/2017 4,8 0,019 31/03/2017 5,7 0,021

09/03/2017 4,8 0,019 01/04/2017 5,3 0,020

10/03/2017 4,8 0,019 02/04/2017 2,9 0,011

11/03/2017 4,8 0,019 03/04/2017 3,2 0,012

12/03/2017 5,5 0,021 04/04/2017 2,9 0,011

13/03/2017 4,4 0,017 05/04/2017 3,7 0,014

14/03/2017 3,9 0,015 06/04/2017 4,2 0,016

15/03/2017 3,9 0,015 07/04/2017 4,1 0,016

16/03/2017 3,9 0,015 08/04/2017 2,9 0,011

17/03/2017 5,0 0,020 09/04/2017 4,4 0,017

18/03/2017 5,1 0,020 10/04/2017 4,8 0,018

19/03/2017 5,7 0,022 11/04/2017 4,4 0,017

20/03/2017 5,9 0,023 12/04/2017 5,3 0,020

21/03/2017 6,3 0,024 13/04/2017 5,3 0,020

22/03/2017 5,9 0,023 14/04/2017 5,6 0,021

23/03/2017 6,3 0,024 15/04/2017 3,8 0,014

29
Evapo (mm)
7

0
01/03/2017
03/03/2017
05/03/2017
07/03/2017
09/03/2017
11/03/2017
13/03/2017
15/03/2017
17/03/2017
19/03/2017
21/03/2017
23/03/2017
25/03/2017
27/03/2017
29/03/2017
31/03/2017
02/04/2017
04/04/2017
06/04/2017
08/04/2017
10/04/2017
12/04/2017
14/04/2017
Fig. 2.10 : Fluctuation de l’évaporation à l’échelle du bac du 1er Mars au 15 Avril 2017 au
barrage de Zit-El-Emba
Durant la période de notre stage la quantité d’eau évaporée au bac se trouve entre 2.9 et
6.5 mm. Pour voir la fluctuation, au cours du temps, des quantités d’eau perdues par
évaporation, au barrage de Zit-El-Amba, durant la période allant du 1er Mars au 15 Avril 2017,
nous avons mis en relief cette dernière sur la figure 2.11.

Evapo (Hm3)
0.03

0.025

0.02

0.015

0.01

0.005

0
01/03/2017
03/03/2017
05/03/2017
07/03/2017
09/03/2017
11/03/2017
13/03/2017
15/03/2017
17/03/2017
19/03/2017
21/03/2017
23/03/2017
25/03/2017
27/03/2017
29/03/2017
31/03/2017
02/04/2017
04/04/2017
06/04/2017
08/04/2017
10/04/2017
12/04/2017
14/04/2017

Fig. 2.11 : Fluctuation de la quantité d’eau évaporée à l’échelle du lac du mois de Mars au mois
d’Avril 2017 au barrage de Zit-El-Emba

30
On remarque que ce relief prend la même allure que celle enregistrée à l’échelle du bac.
Les valeurs journalières maximales de l’évaporation sont atteintes du 20 au 25 Mars.

II.7 Estimation de l’évaporation d’eau au barrage de Zardézas

Malgré que la réserve en eau du barrage des Zardezas, en 1974, était de l’ordre de 32
Hm3. Cependant, les quantités d’eau évaporées du lac sont importantes surtout durant la période
allant du début du mois de Mai jusqu’à la fin du mois de Septembre. La figure 2.12 donne la
variation au cours du temps de l’évaporation au lac du barrage des Zardezas.

1,8

1,6

1,4
Evaporation (Hm3)

1,2

0,8

0,6

0,4

0,2

0
76

78

80

82

84

86

88

90

92

94

96

98

00

02

04

06

08

10

12
19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

20

20

20

20

20

20

20

Année

Fig. 2.12 : Variation au cours du temps de l’évaporation au barrage des Zardezas, Algérie
(Données du barrage de Zardezas)
La quantité d’eau moyenne évaporée durant cette période (1976-2015) est estimée à 1,33
Hm3, le plus faible volume évaporé annuellement est enregistré durant l’an 1998 à cause de la
sécheresse qui a touché la région à cette époque-là.

31
La figure 2.13 indique la variation de l’évaporation moyenne mensuelle au lac du
barrage des Zardezas.

0.250

Evaporation moyene mensuelle (Hm3) 0.200

0.150

0.100

0.050

0.000
J F M Av M J J A S O N D

Mois

Figure 2.13: Variation de l’évaporation moyenne mensuelle au barrage des Zardezas, Algérie
(REMINI.B, 2005).
Cette pyramide, qui prend son sommet au mois de Juillet, montre que la période de forte
évaporation commence du mois de Mai et prend fin au mois d’Octobre. Il montre clairement que durant la
saison d’Eté l’évaporation est maximale, suivi des saisons du printemps, l’automne et enfin la saison
d’hiver.

L’établissement d’une carte de prévision de l’évaporation et l’obtention de relations entre


l’évaporation et la superficie des lacs permet d’estimer le volume d’eau évaporée pour tout
barrage en projet ou en exploitation (REMINI.B, 2005).

II.8 Estimation de l’évaporation dans le barrage de Beni-Haroun

Pour mesurer la quantité d’eau évaporée du lac du barrage, un bac classe A est installé à
la rive droite du lac, exactement à coté de la route nationale n°27. Les mesures s’effectuent
quotidiennement (chaque vingt quatre heures) à 8 heures du matin. Le bac enregistre des
quantités évaporées en mm, alors que la quantité d’eau évaporée du lac se calcul par le biais
d’une transformation de la quantité évaporée sur la surface du bac à celle du lac en se basant sur
la formule suivante.

Vévp  ((surface x h)/1000) 0,78

où 0,78 est un coefficient de correction ;


32
h : la lame d’eau évaporée durant 24 heures en mm ;
Surface: surface du lac pour une cote du plan d’eau correspondant à la journée de mesure et à
l’heure de mesure en Km2.
Vév : le volume évaporé du lac durant 24 heures en Hm3.
La somme des volumes journaliers évaporés durant le mois donnent la quantité d’eau mensuelle
évaporée.
Dans le tableau n° 2.2, nous représentons les moyennes annuelles de l’évaporation durant l’année
hydrologique 2003/2004, 2004/2005 et 2005/2006 au niveau de cette infrastructure hydraulique.

Tableau n° (2.2) : Les moyennes mensuelles de l’évaporation au lac du barrage de Beni Haroun,
Algérie de l’an hydrologique 2003/2004 à l’an 2007/2008.

L’année
2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008
hydrologique

L’évaporation
0,383 1,3248 2,34267 2,691 1,42
(Hm3)

Evaporation en mmau lac du barrage de Beni Haroun

2.5

1.5

0.5

0
L’année 2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008
hydrologique

Fig. 2.14 : Représentation des moyennes mensuelles de l’évaporation au lac du barrage de Beni
Haroun, Algérie de l’an 2003 à l’an 2008

33
En remarquant ici que l'évaporation augmente au cours du temps, bien sur, avec
l’accroissement de la surface du lac et nous avons enregistré un volume moyen annuel de 16,20
millions de m3d’eau, sachant que l'évaporation brute est égale à 1094 mm. Donc, on constate une
perte d’une quantité importante d’eau du lac du barrage de Béni Haroun où cette ressource se fait
rare et précieuse.
Le phénomène de l’évaporation des lacs des barrages en Algérie est considérable. Annuellement,
ils enregistrent une perte de volume d’eau très élevée, au niveau du barrage de Beni-Haroun les
mesures se font à l’aide d’un bac Classe A. La figure (2.15) indique la variation de l’évaporation
au cours du temps au barrage de Beni-Haroun, Algérie.

7,000
Volume évaporé (Hm3)

6,000
5,000
4,000
3,000
2,000
1,000
0,000
m 4

m 5

m 6

m 7

8
ja 3

ja 4

ja 05

ja 6

ja 7
se 04

se 05

se 06

se 07
-0

-0

-0

-0

-0
-0

-0

-0

-0
-
-

-
nv

nv

nv

nv

nv
ai

ai

ai

ai
pt

pt

pt

pt

pt
se

Mois

Fig. 2.15 : Variation au cours du temps de l’évaporation au barrage de Beni-Haroun

Nous constatons clairement que les valeurs maximales de l’évaporation au barrage de


Beni -Haroun sont maximales du mois de mai à novembre et qu’il y a un accroissement du
volume évaporé au lac à cause de la montée de l’eau dans le lac (l’étendue du lac donne une
grande surface d’eau) et également la période de sécheresse qui a touché la région nord de
l’Algérie, surtout, l’an 2006.
Durant l’année hydrologique 2003/2004 le barrage avait perdu 4,6 millions de m 3 d’eau, en celle
2004/2005 un volume de 14,703 millions de m3 et également en 2005/2006 un volume de 36,868
millions de m3, ce qui donne un volume moyen annuel d’eau évaporée de 18,72 millions de m3.
Sans oublier que l’évaporation augmente avec l’élévation du plan d’eau dans le lac du barrage,
puisque l’élévation de cette dernière fait augmenter la surface d’eau.

34
II.9 Estimation de l’évaporation dans le barrage de Hammam Grouz

Tab. (2.3) : l’évaporation dans le barrage de Hammam Grouz de 87 jusqu’au 2015

ANNEE EVAPOR. ANNEE EVAPOR. ANNEE EVAPOR. ANNEE EVAPOR. ANNEE EVAPOR.

HYDROL. hm3 HYDROL. hm3 HYDROL. hm3 HYDROL. hm3 HYDROL. hm3

86-87 1,576 92-93 2,180 98-99 3,042 04-05 4,223 10-11 3,163

87-88 2,069 93-94 1,520 99-00 3,036 05-06 3,662 11-12 3,682

88-89 2,220 94-95 1,198 00-01 2,033 06-07 1,224 12-13 3,946

89-90 1,923 95-96 1,210 01-02 1,842 07-08 0,215 13-14 4,247

90-91 2,346 96-97 1,338 02-03 4,684 08-09 2,476 14,15 4,849

91-92 2,086 97-98 1,369 03-04 2,590 09-10 2,868

l'Evaporation de puis la mise en eau au 2014/015


6.000

5.000

4.000

3.000
EVAPOR. hm3
2.000

1.000

0.000

Fig. 2.16 : Courbe d’évaporation dans le barrage de Hammam Grouz de 1987 à 2015

35
On remarque que l’évaporation commence a augmenté de 99 au 2008 elle diminue, après
elle reprend dés 2009 au 2015. D’après nos données et le bilan hydrologique le barrage de
Hammam a un faible taux d’évaporation

II.10 Moyen de lutte contre le phénomène de l’évaporation


Depuis sept ans, la Californie est confrontée à une grave sécheresse, la pire de ces 500
dernières années. Le phénomène a frappé les plus grands cours d'eau et profondément modifié
les paysages, entrainant de sérieuses conséquences. En un an et demi seulement, plus de 200
milliards de litres d'eau auraient été perdus, selon les estimations des spécialistes. Face à la
situation devenue critique, les autorités de Los Angeles ont décidé d'agir et trouvé la solution
pour préserver ses réserves d'eau: des balles de plastique noire. Si elle peut paraitre surprenante,
elle serait efficace à la fois d'un point de vue économique et d'un point de vue environnemental.
Le 10 août, le maire de la ville californienne, Eric Garcetti, a participé au lâcher des 20.000
dernières balles en plastique dans le réservoir d'eau de Van Norman, faisant grimper le nombre
total à 96 millions de balles. Faites de polyéthylène, ces dernières sont censées aider à stopper
l'évaporation en bloquant les rayons ultraviolets diffusés par le soleil. Une économie de plusieurs
millions de litres par an "En réduisant l'évaporation, les balles noires permettront d'économiser
plus de 1.130 millions de litres par an". Mais ce n'est pas tout, ces balles en plastique devraient
également permettre de conserver la qualité de l'eau contenue dans les quelque 70 hectares que
compte ce réservoir. Comment ? En minimisant les risques de prolifération d'algues et en
protégeant l'eau de potentielles agressions extérieures telles que la poussière ou les animaux. Ces
balles, d'un diamètre de dix centimètres seulement, sont lestées avec de l'eau. C'est ces
caractéristiques qui leur confèrent toute leur efficacité en les empêchant de bouger. Produites
localement à Los Angeles, les balles coûtent environ 30 centimes. Mais multiplié par 96
millions, le coût total de cette opération s'élève tout de même à quelque 31 millions de dollars.
"Nous voulons aller plus loin" Mais pour les autorités de Los Angeles, ce coût n'est rien comparé
aux économies que le projet devrait engendrer. Par ailleurs, ces balles sont conçues pour durer
dix ans et seront recyclées après avoir été retirées. Los Angeles fait ainsi figure de ville pionnière
puisque trois autres réservoirs expérimentent désormais ce type de système.
[ http://www.maxisciences.com/secheresse/pour-lutter-contre-la-secheresse-los-angeles-
a-trouve-une-etonnante-solution_art35659.html]

36
2.17 : Photo des balles en polyéthylène relâchées dans le barrage de Californie afin de minimiser
les quantités d’eau évaporées

II.11 Conclusion

Dans ce chapitre, des taux d’évaporation pour les quatre barrages qui sont traités dans le
présent travail ont été bien développés. Aussi sont présentés les méthodes utilisées pour la
détermination du taux d’évaporation et les moyens pour limiter son effet.
Les valeurs moyennes des pertes d’eau par évaporation, durant les années hydrologiques depuis
la mise en eau, au niveau du barrage de Zit-El-Amba est de l’ordre de 8.8 Hm3.
Durant la période de notre stage la quantité d’eau évaporée au bac se trouve entre 2.9 et 6.5 mm.
Fluctuation de la quantité d’eau évaporée à l’échelle du lac du mois de Mars au mois d’Avril
2017 au barrage de Zit-El-Emba est entre 0.12 et 0.25 Hm3.
D’après le bilan hydrologique, le barrage de Hammam Grouz a un faible taux d’évaporation.
La quantité d’eau moyenne évaporée dans le barrage de Zerdazas durant la période (1976-2015)
est estimée à 1,33 Hm3.
Les mesures enregistrées pour le barrage de Béni Haroun montrent un volume moyen annuel de
16,20 millions de m3 d’eau de pertes, sachant que l'évaporation brute est égale à 1094 mm.

37
Chapitre III
Perte de capacité de stockage par
envasement dans le barrage de Zit-El-
Emba. Béni-Haroun. Zardezas et
Hammam-Grouz.

38
III Perte de capacité de stockage par envasement

III.1 Introduction
L’Algérie dispose de plus de 110 barrages en exploitation totalisant une capacité de 4,5
milliards de m3 et permettant de régulariser un volume annuel de 2 milliards de m3 utilisées pour
l’A.E.P, l’industrie et l’irrigation. Or du fait de l’érosion assez sensible (pluie de courte durée, de
forte intensité, absence du couvert végétal et relief assez jeune ...), l’Algérie perd annuellement
une capacité estimée à 20 millions de m3 par le dépôt des sédiments dans les retenues.
Nous avons abordé dans cette étude, l’importance de l’envasement dans les retenues de barrages
en Algérie, et la mise en évidence du rôle joué par la dégradation du bassin versant, les
problèmes posés par ce phénomène sont abordés à partir d’exemples Algériens. La réduction de
la capacité de la retenue et l’obturation des organes de vidange sont des menaces qui pèsent
lourdement sur la rentabilité des infrastructures hydrotechniques quand ce n ‘est pas sur la
sécurité même de l’ouvrage.

III.2 Problématique de l’envasement


L’infrastructure hydraulique des pays du Maghreb arabe est amputée annuellement de 2%
à 5% de la capacité utile globale, ou l’envasement des retenues est classé parmi l’un des facteurs
les plus importants de la perte en capacité. La réduction de la réserve de stockage des ouvrages
hydrauliques se voit croitre sans cesse au fil de ces derniers temps et ce pour les deux raisons
essentielles suivants : la première, d’origine naturelle, est favorisée par l’agressivité du climat,
l’alternance des périodes sèches et humides, la fragilité des formations géologiques et l’absence
du couvert végétale suffisant. La seconde, due d’une part aux mauvaises études et évaluation du
problème avant l’implantation du barrage permettant de prévoir des solutions avant que le
phénomène est fait ses effets, et d’autre part à une mauvaise exploitation des ouvrages annexes,
tels que les vannes de vidange et les ouvrages de soutirage (Benaicha, 2011).
La figure 3.1, élucide comment se dépose la vase dans un barrage.

39
Fig. 3.1 : Dépôt de vase (REMINI, 2003)
[http://www.lopinion.ma/def.asp?codelangue=23&id_info=16289&date_ar=2010-2-13]

III.3. Causes de l’envasement

III.3.1 L’érosion
Le terme érosion vient du latin « ERODERE » qui signifie « Ronger », donc l’érosion est
le détachement des particules du sol de leur emplacement initial pour les transportés en aval.
Malgré que l’érosion ait un effet néfaste sur les zones amont, elle enrichit les plaines qui
constituent les principaux terrains agricoles.
Il y a plusieurs formes de l’érosion : l’érosion chimique, éolienne, mécanique, thermique …etc.
Ce qui nous concerne dans ce sujet-là, est l’érosion hydrique.

III.3.1.1 l’érosion hydrique


L’érosion hydrique est composée d’un ensemble de processus complexes et
interdépendants qui provoquent le détachement et le transport des particules du sol. Elle se
définit comme la perte de sol due à l’eau qui arrache et transporte la terre vers un lieu de dépôt.

III.3.1.1.1 Origine et mécanisme de l’érosion hydrique


La pluie et le ruissellement superficiel sont à l’origine de l’arrachage du transport et du
dépôt de la terre enlevée

40
L’arrachage est du à la fois aux gouttes d’eau (par rejaillissement) et aux eaux de ruissellement,
dont le transport est assuré par elles.

a) Impact de la goutte de pluie


Les sols subissent un martèlement considérable causé par les gouttes de la pluie les
première gouttes s’infiltrent dans le sol d’autant plus amusément qu’il est meuble et que sa
porosité est élevée. Cette première phase s’accompagne d’un déplacement des particules et d’un
tassement du sol. Lorsque la couche superficielle s’humidifie trois processus se développent
simultanément à savoir :
• La dégradation de la structure.
• La formation d’une pellicule de battance.
• L’érosion par splash ou érosion par rejaillissement

b) Le ruissellement
Comme les précipitions, le ruissellement agit sur le sol par des actions de détachement et de
transport.

III.3.1.1.2 Les facteurs de l’érosion hydrique


a) Les précipitations
b) La texture du sol
c) La pente du terrain
d) L’état hydrique initial
e) La couverture végétale

III.3.2 Le transport solide


Ce phénomène est le principal élément moteur après l’érosion, conduisant au processus
d’envasement des barrages. Ce processus fait le lien entre les sols du bassin versant et la retenue
du barrage. il est définie par un écoulement bi phasique caractérisé par deux phases l’une liquide
(eau) et l’autre solide (granulats, sol) dans les cours d’eau naturels, les particules solides vont
être transportées en suspension ou en charriage.
Dans le transport en suspension les particules solides élémentaires se déplacent en suspension au
sein de l’écoulement avec une vitesse de même ordre de grandeur que celle du fluide, ou la
turbulence maintienne les éléments fins en suspension.

41
Dans le transport par charriage une partie de gros granulas se déplace sur le fond des lits des
cours d’eau, soit par glissement (ou roulement), soit par saltation (Benaicha, 2001).

Fig. 3.2: Modes de transport solide [hmf.enseeiht.fr]

III.3.3 La sédimentation
C’est l’étape finale de l’envasement des retenues, a l’état naturel les oueds transportent
progressivement des quantités importantes de sédiments, soit par charriage soit en suspension,
les eaux chargées de matériaux fins formes un courant de densité qui s’écoule sur le long de la
retenue et transporte ainsi la vase jusqu’au pied du barrage. Dans ce trajet, les sédiments se
déposent, des plus grandes aux plus petites, de l’amont vers l’aval de la retenue (Ben Aicha
2011).

Fig.3.3 : Mode d’envasement du barrage www2.ggl.ulaval.ca

42
III.4 Problèmes posés par l’envasement
Parmi les problèmes que pose l’envasement des retenues de barrages, on peut retenir
quatre inconvénients majeurs qui sont la réduction de la capacité, l’obturation des organes de
vidange, la sécurité de l’ouvrage, l’envasement des canaux d’irrigation et la dégradation de la
qualité de l’eau.

III.4.1 La réduction de la capacité de la retenue


Cette réduction de la capacité de stockage de l’eau est sans aucun doute la conséquence la
plus dramatique de l’envasement : chaque année le font vaseux évolué et se consolide avec une
occupation d’un volume considérable de la retenue.
Le tableau (3.1) donne une idée sur les pertes de capacité de quelques barrages dans le monde dû
à l’envasement.

Tab 3.1 : Réduction de capacité suite à l’envasement dans certains barrages (RMINI, 2003)

Pays Barrages Capacité Initiales % annuel de perte


106 m3 De capacité
Algérie K’sob 1.6 2.5
Cheurfa 14.4 2
Foum El Guerza 47 1.7
Ghrib 280 1.1
Autriche Bachental 0.7 3
Brug 0.24 2.5
Chine Hesenglin 8.6 6.5
Dona Al Donza 23 6.5
Espagne Pedro Martin 19 5.9
Las trocas 8.9 1.9
France Beauvoir 11 3
Escale 15.7 4.2
Gréce Lauros 1 4.3
Tungbhadra 3750 1.4
Inde Nizamascar 1050 1.4
Panchet Hill 1580 0.7

Maroc Lalla Takerkouste 77 2


Mohamed 5 72.5 2
USA Laguanda (colorado 25 10
Arizona )
Imperial 104 11.2

43
La quantité de sédiments déposée dans les 98 barrages Algériens était évalué à 560.106m3 en
1996, soit un taux de comblement de 12.5 % ; celle-ci sera de 650. 106 en l’an 2000, soit un taux
de comblement de 14,5 %.
A titre d’exemple, la capacité initiale du barrage de GHRIB (Médéa) était de 280.10 3m3 en 1939
et n’était plus que de 109.106m3 en 1977.
Une projection a été faite pour l’an 2010, d’où il ressort que certains barrages comme par
exemple ceux de FERGOUG et de ZARDAZAS finiront par périr si des dispositions radicales ne
sont pas prises.
Les barrages de OUED EL FOUDDA, GHRIB, BOUHANIFIA, K’SOB, et FROUM EL
GHERZA ne pourront plus garantir les quantités d’eau potable et d’irrigation nécessaires.

Tableau n° 3.2 : capacité de certains barrages Algériens en 2010 (REMINI, 2003)

Barrages Capacité initiale Quantité de vase en


106m3 2010(106m3)
Fergoug 18 31

Zerdaza 31 37

Oued- El- Fouda 228 82

Ghrib 280 227

K’sob 11.6 11.1

Foum- El-Gherza 47 39.5

III.4.2 Obturation des organes de vidange


Un autre danger causé par l’envasement est celui du non fonctionnement des organes de
vidange de fond. Le cas du barrage d’OUED EL FOUDDA (Chleff) peut servir d’exemple. En
effet la vanne de fond a été bloquée depuis 1948 et elle se trouve maintenant sous plus de 40 m
de vase. Toute opération de vidange de la retenue est de ce fait est impossible.

44
III.4.3 La Sécurité de l’ouvrage
Indépendamment du problème de la diminution de la capacité du réservoir, l’envasement
pose celui de la stabilité de l’ouvrage. A titre d’exemple pour le barrage de ZARDAZAS les
services concerné ont diminué le volume de l’eau claire de 9.106 m3 en 1990 uniquement pour
assurer la sécurité de l’ouvrage bien évidement cela s’est fait au détriment de
l’approvisionnement de la population de la ville de SKIKDA et du périmètre du SAF-SAF le
volume régularisé qui était de 20.106 m3 s’est trouvé réduit à environ 10.106m 3.

III.4.4 Envasement des canaux d’irrigation


Le dépôt des sédiments dans une retenue de barrage destinée a l’irrigation pose le
problème de comblement des canaux du réseau d’irrigation se trouvant à l’aval du barrage, en
effet dans les pays arides et semi-arides, l’irrigation se fait généralement par de l’eau charger en
sédiments c’est ainsi que ces particules fins vont se déposer dans les canaux réduisant leur
section mouillées et bien sur le débit d’eau véhiculé le curage et le nettoyage des canaux devient
des opérations quotidiennes (Remini et al 2003).

III.4.5 Dégradation de la qualité de l’eau


Les sédiments véhiculent des produits chimiques (nitrates, sulfates …) provenant en
particulier des apports en éléments fertilisants ainsi une dégradation de la qualité de l’eau et
favorisant l’eutrophisation de ces réservoirs (Remini et al 2003).

III.5 Perte de capacité par envasement du barrage de Zit-El-Emba


Le suivi de l’envasement aux barrages se fait par la réalisation des levés bathymétriques, ces
derniers peuvent être réalisés périodiquement. Toutefois, cette opération n’a été réalisée qu’une
seule fois au barrage de Zit-El-Emba en l’an 2004, ce qui rend délicat le suivi, au cours du
temps, de la quantité de vase déposée. Dans telle situation le recours aux études faites sur les
barrages situées dans les zones ayant le même climat et même situation géographique, que celui
du barrage de Zit-El-Emba peut nous renseigner d’une manière approchée sur l’évolution de
l’envasement dans la cuvette de cet ouvrage.

45
Tableau n° 3.3 : Etat d’envasement dans le barrage de Zit El Emba en 2004
Barrage Commune Wilaya Année de Capacité Capacité Taux
mise en eau initial en relevée en d’envasement
Hm3 2004 en Hm3
Zit-El- Emba B- Lakhdar Skikda 2002 117.390 116.590 0.800

Les figures 3.4 et 3.4, montrent la vase déposée dans la cuvette du barrage de Zit-El-
Emba, on peut voir que le volume de la vase progresse dans le barrage.

Fig. 3.4 : Photo prise de l’embouchure d’oued El-Hammam dans le barrage de Zit-El-Emba

Quelque soit l’état du bassin versant la vase arrivant à la cuvette peut modifier sa forme
initiale.

Fig. 3.5 photo de la vase dans le barrage de Zit-El-Emba du coté de la route de Bouati-
Mahmoud.

46
III.6 Perte de capacité par envasement du barrage de Beni-Haroun
a) Situation et caractéristiques du barrage
Considéré comme le plus grand barrage de l’Algérie d’une capacité de 1 milliards de m3, le
barrage de Beni Haroun est d’une grande importance économique pour toute la région de l’Est
(Fig. 3.7 Situé à 500 km à l’est d’Alger, le barrage de Beni Haroun a été mis en exploitation en
2003 Fig. (3.6).

Fig. 3.6 : Situation du barrage de Beni Haroun [Remini 2003]

Fig. 3.7 : La digue du barrage de Beni Haroun [Remini 2003].

47
b) Classement du barrage de Béni Haroun vis-à-vis de l’envasement
Sur la base du levé bathymétrique réalisé par l’Agence Nationale des Barrages et
Transferts en 2013, la capacité du barrage au niveau normal a diminué de 998 Hm3 en 2003
jusqu’à 958 Hm3 en 2013, soit un taux d’envasement moyen égal a 12 millions de m3/an, soit un
taux de comblement de 12% en 2013, donc le taux de comblement annuel est de 1.2%/an. Sur la
base de ces valeurs le barrage de Béni Haroun peut être classé comme un barrage à fort taux
d’envasement. La quantité de 12 millions m3 de boue déposée annuellement au fond du barrage
de Beni Haroun ne peut être transportée que par les courants de densités dans les deux branches :
Rhumel et Nadja. (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017).

c) Evolution de l’envasement dans le barrage de Béni Haroun


Pour suivre l évolution de l’envasement au cours des années d’exploitation nous avons
besoin d’au moins une dizaine de levés bathymétriques. Cependant, il existe que deux levés
bathymétriques, le levé de 2004 exécuté par l’’équipe du barrage et le levé de 2013 effectué par
l’agence nationale des barrages et transferts. Pour compenser le manque de données nous avons
utilisé la méthode de prévision de l’envasement obtenu pour les barrages du Maghreb (Hallouche
et Remini, 2005). La relation appliquée pour les barrages à fort taux d’envasement est
V/Vo=1.62 t0.87.
Nous avons représenté sur la figure (3.8) l’envasement en fonction du temps. Il est intéressant de
constater que l’envasement évolue suivant deux lois, une linéaire et l’autre parabolique. Au
débit, l’envasement évolue linéairement : les particules entrantes ne pouvaient plus être
évacuées, le seuil des vannes est plus haut que le fond, au fur et à mesure que les particules se
décantent la pente du fond tend vers la pente d’équilibre. Le dépôt diminue de plus dans le lac
qui se compense par des dépôts de plus en plus à l’amont du barrage. Dans ce cas on assiste à un
fléchissement de la courbe de l’envasement qui prend la forme d’une parabole.

48
Fig. 3.8 : Evolution de l’envasement en fonction du temps. (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017).

d) Graphe de l’envasement de Béni Haroun

Fig.3.9:Graphes de l’envasement du barrage de BENI HAROUN pour les années


2004.2008.2013.2014. (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017).
49
III.7 Perte de capacité par envasement au barrage de Zardézas
Nous avons synthétisé les principaux résultats, des trois levés topo-bathymétriques, pour
les niveaux normale de la retenue et des plus hautes eaux dans le tableau 3.4.

Tableau 3.4 : Volumes et surfaces aux niveaux normal et des plus hautes eaux pour les 3 levés
topo-bathymétriques
Paramètres Levé 1986 Levé 2003 Levé 2006

Surface au NNR (Hectares) 193.4787 189.963091 187.738

Volume stocké au NNR en (m3) 20.802.476 18.67885503 17.421000

Surface au NPHE (Hectares) 205.7000 202.58 202.058

Volume au NPHE en (m3) 24.194.464 20.010000 20.744000

Des trois levés bathymétriques réalisés, on peut constater une diminution de la capacité de
stockage à la cote normale de la retenue, l’explication qui peut être donnée est que, malgré les
travaux de dévasement qui se sont déroulés dans cette cuvette, la vitesse de sédimentation est
supérieure à celle de dévasement.
Pour mettre en exergue la variation de la capacité de stockage au cours du temps, nous avons
représenté dans la figure 3.10 la variation des volumes d’eau dans la retenue en fonction des
cotes pour les trois levés bathymétriques réalisés.

Fig. 3.10 : Variation des volumes d’eau stockés en fonction des cotes du lac dans le
barrage des Zardezas, Algérie (Source de données, ANBT)

50
La différence enregistrée entre les trois courbes témoigne de la modification qu’a subi la
forme initiale de la cuvette du barrage des ZRDZS. Ce changement de forme est dû aux
matériaux transportés par l’eau et déposés dans sa cuvette.
Le volume se trouvant entre les trois courbes est considéré comme perdu, car la vase a pris la
place de l’eau. Après 20 ans du premier levé bathymétrique et pour la même cote du lac, on
enregistre une diminution à chaque levé bathymétrique, du volume d’eau stocké dans la retenue
du barrage des Zardezas, cette perte est due sans aucun doute à la quantité de vase déposée dans
cette retenue.
En effet, une vitesse faible de sédimentation de 0,1247 Hm3/an est enregistrée entre 1986
et 2003 du fait que la cuvette a subi un très fort dévasement durant cette période, alors que la
forte vitesse d’envasement, 0,42 Hm3/an, constatée entre l’an 2003 et l’an 2006 est due aux
quantités faibles de sédiments extraites par dévasement de la retenue d’une part et d’autre, ce qui
est possible, à la grandeur de quantité de vase arrivée à la cuvette du barrage.
Sous le niveau de 184 m, on assiste a une augmentation du volume stocké par rapport à celui en
1986, cette augmentation est due au dragage stationnaire et aux vases extraites par les six vannes
de dévasement. L’analyse des plans topo-bathymétriques de l’an 2006 montre que la zone située
entre la digue et 1200 m en amont du barrage est draguées jusqu’à la cote moyenne 180 m. Au
de la des 1200 m le talus abrupte montre la limite entre la zone draguée et la zone non draguée
avec une pente de 24% (ANBT, 2006). Près du talus, des fosses qui atteignent la cote 176 m sont
dues au dragage stationnaire. Pour mettre en évidence l’influence des actions curatives et
préventives sur la capacité de stockage actuelle et future de cette cuvette et les quantités de
sédiments entrantes dans laquelle, nous avons tracé la courbe représentons la variation dans le
temps de la capacité de stockage de la cuvette du barrage. L’action curative, par dragage,
effectuée dans la cuvette du barrage des Zardezas n’arrivaient pas encore à mettre sa capacité de
stockage même pas au-dessus de la moitie de son volume de stockage initial. En effet, malgré
ces travaux, le phénomène de sédimentation persiste et on assiste chaque année à des pertes
d’eau difficilement récupérables à cause de la complexité du phénomène et du coût élevé du
dévasement. La forte diminution de la capacité de stockage d’eau de la retenue du barrage des
Zardezas d’un côté et d’un autre côté l’importance de cet ouvrage vis-à-vis la région où il était
inauguré, a poussé l’Agence Nationale des Barrages et Transferts, au mois de septembre 1992, a
entamé des opérations de dévasement par dragage de sa cuvette.
La figure 4 donne la variation au cours du temps de la quantité de sédiments déposées dans la
cuvette du barrage des Zardezas en tenant compte des quantités arrachées au dévasement par
dragage.

51
Fig.3.11 : Quantités de sédiment déposées au cours du temps, en tenant compte du
dévasement, dans la cuvette du barrage des Zardezas, Algérie (ANBT & REMINI.B)

La courbe représentant la quantité de sédiments déposée dans la cuvette de ce barrage est


devenue plongeante à cause des quantités de vase enlevées par dragage. Donc le dévasement
effectué à cette cuvette à prolonger la durée de vie de cette infrastructure mais il est
insuffisant du fait que sa capacité de stockage persiste à diminuer. La figure 3.12, illustre
l’ampleur de la quantité de vase déposée dans la cuvette du barrage de Zardézas.

Fig.312 : Photo élucide l’état dramatique vis-à-vis la vase dans la cuvette, du barrage de
Zardezas (TOUMI, Janvier 2017)

52
De ces représentations, nous pouvons juger que le dévasement, par dragage, effectué au
barrage des Zardezas a prolongé sa durée de vie, il a permis également à cet ouvrage de
continuer à jouer une grande part de ses rôles dans la région où il est inauguré. Sans parler du
coût du dévasement par dragage au barrage des Zardezas et sans cette action curative sa capacité
de stockage serait de 3 Hm3 au lieu de 32 Hm3.

III.8 La lutte contre l’envasement


La majorité des barrages en Algérie ont une durée de vie de l’ordre d’une trentaine
d’année. I1 est rare cependant, que l’on puisse admettre à l’issue d’une période aussi courte,
l’abondons d’un aménagement hydraulique particulièrement lorsqu’il s’agit de réservoirs
destinés à l’adduction en eau potable ou l’irrigation dont les intérêts socio-économiques justifient
une garantie de service illimitée. I1 importe donc, non seulement de prévoir le rythme de
comblement de la retenue de façon aussi précise que possible, de manière a prendre les
dispositions économiques et sociales qui s’imposent mais aussi et surtout de sauvegarder au
maximum l’existence de la retenue en luttant contre ce phénomène utilisés en Algérie. Nous
pouvons citer:

III.8.1 Le reboisement, la restauration des sols la formation des banquettes, la plantation


de végétation à longues tiges dans les oueds sont des actions nécessaires pour lutter conte
l’envasement.
I1 est à noter que les tamaris qui ont poussé à l’amont des barrages de Bouhanifia, du Fergoug,
de Cheurfas, constituent de véritables pièges à sédiments. Dans le cadre de la protection des
bassins, un programme spécial a été lancé par les services des forets. I1 s’agirait de traiter une
superficie de 1,5 millions d’hectares d’ici l’an 2010. Soit un rythme de réalisation de 67000
hectares par an. Les coûts sont évalués à environ 16 milliards de DA.

53
Fig. 3.13 photo d’une plantation par banquettes continues [www.ma.auf.org]

III.8.2 Réalisation de barrage de décantation


Il existe un cas en Algérie, c’est le cas du barrage de Boughezoul qui est exploité
partiellement comme bassin de décantation du barrage de Ghrib. Ce barrage a permis de retenir
depuis sa création environ 35106 m3 de vase. I1 réduit l’envasement de Ghrib de près de 24 %.

III.8.3 Surélévation des barrages:


Cette technique a été réalisée sur cinq barrages: Fergoug, Mefiouch, Bakhada, K’sob,
Zardézas. La surélévation des barrages permet d’augmenter la capacité de la retenue et donc de
compenser la valeur envasée. Exemple :
• Barrage de Zardezas
II a été mis en eau en 1945, sa hauteur de 37 m lui permet d’assurer un volume de 14,9 l06 m3.
Du fait de l’envasement accéléré, la capacité du barrage est passé de 7,5 l06 m3. En 1977, la
hauteur du barrage a été portée à 45 m (12, 5 m de plus). Le volume ainsi obtenu est de 31.
l06m3.
• Barrage de K’sob
Barrage de capacité de 11,5 l06 m3 pour une hauteur de 32 m construit en 1939 pour
l’irrigation du périmètre de K’sob. Du fait de la progression de l’envasement de la retenue, la
capacité a été réduite à moins de 4 l06 m3. En 1975, la hauteur du barrage a été porté à 43 m (15
m de plus) pour porter sa capacité à 31 l06 m3.
54
III.8.4 Chasses dites à l’Espagnole
Méthode utilisée pendant les premières crues pour les barrages de moindre importance
(tel que barrage du barrage Hamiz, Beni Amrane, K’sob, ...). Cette méthode est efficace quand
elle est possible. Elle consiste à vider complètement le barrage au début de l’automne et à le
laisser vide, toutes vannes ouvertes, jusqu’aux premières pluies. La première crue enlève sans
difficulté les vases de l’année non encore consolidées.

III.8.5 Soutirage des courants de densité


Le soutirage des courants de densité a donné des résultats spectaculaires en Algérie. Cette
méthode est utilisée aux barrages d’Ighil Emda et Oued El Fodda

• Barrage d’Ighil Emda


Le barrage d’Ighil Emda est de capacité 156 l06 m3 à la cote 532 m au-dessus du niveau de la
mer. I1 a été mis en eau en 1953. Notons que près de 50 % de vases ont été soutirés grâce au
système de soutirage à savoir sur 88.773.564 m3 d’apports solides jusqu’à l’année 84. Seulement
45.657.458 m3 ont réussi à se décanter et se consolider alors que 43.116.106 m3 ont été soutirés.
[REMINI B., KETTAB A., HMAT H. 1995]
• Barrage de Oued el Fouda
Il a été mis en service en 1932 avec une capacité initiale de 28 l06 de m3. Devant la
progression de l’envasement de la retenue et ce qui a entraîné le blocage de la vanne de fond, le
barrage a été percé de 04 vannettes de dévasement (opérationnelles en 1961). Ce système a
permis d’évacuer de 1961 jusqu’à 1993 environ 12 l06 de m3 de vase.
• Barrage de Foum El Gherza
Grâce à la vanne de fond 600 O00 m3 de vase ont été évacuées de 1989 jusqu’à 1993. Notons
que de 1982 jusqu’à 1989, la vanne a été bloquée par la vase. [REMINI B. , AIENARD J-M.
KETTAB A. – 1996]

III.8.6 Dragage des barrages


A travers l’expérience algérienne, le dragage s’est avéré une solution sure mise à part les
difficultés de mise en dépôt et le coût. Jusqu’à maintenant, l’Algérie a procédé à huit dragages
sur quatre barrages: Le barrage des Cheurfas, le barrage de Sig, deux barrages de Fergoug et
Hamiz. L’Algérie a acquit en 1989 un matériel complexe de dragage à savoir une drague suceuse
refouleuse baptisée (Rezoug Youcef N). Cette drague, d’un poids total de 300 t est conçue pour

55
refouler à une hauteur de 28 m dans une conduite de 700 mm avec un débit maximum de mixture
(vase -I- eau) de 1600 Vs et pour draguer à une profondeur de 3 à 16 m [REMINI B.,
AIENARD J-M., KETTAB A. – 1996]

Fig. 3.14 Exemple du système de dragage dans le barrage de Zardezas.

III.9 Conclusion
L’envasement des retenues est classé parmi l’un des facteurs les plus importants de la
perte en capacité. La réduction de la réserve de stockage des ouvrages hydrauliques se voit
croitre sans cesse au fil de ces derniers temps. Parmi les problèmes que pose l’envasement des
retenues de barrages, on peut retenir quatre inconvénients majeurs qui sont la réduction de la
capacité, l’obturation des organes de vidange, la sécurité de l’ouvrage, l’envasement des canaux
d’irrigation et la dégradation de la qualité de l’eau.
Le suivi de l’envasement aux barrages se fait par la réalisation des levés bathymétriques. Sur
la base de ces levées réalisées par l’Agence Nationale des Barrages et Transferts en 2013, le
barrage de Béni Haroun peut être classé comme un barrage à fort taux d’envasement. Pour le cas
de Zit El Emba il n’y a pas de levées bathymétriques, par contre pour le cas de Zerdazas le taux
d’envasement est très élevé, ceci à pousser à une opération couteuse de dragage pour réduire la
vase.

56
Chapitre IV
Perte d’eau par infiltration dans quelques
barrages de l’Est Algérien

57
IV Perte d’eau par infiltration dans quelques barrages de l’Est Algérien

IV.1 Introduction
Un barrage n’est pas totalement imperméable, il y a toujours des infiltrations d’eau.
Les mesures des débits de fuites dues aux infiltrations pour quantifier d’une manière approchée
la quantité d’eau perdue ont été faites pour les barrages de Zit ELemba, Hammam Grouz et le
barrage de Zardezas.
Les infiltrations qui se produisent à travers le corps du barrage et ses fondations, doivent être
considérées sous deux aspects :
- Le premier : est la perte d’eau qui réduit le volume emmagasiné.
- Le deuxième : est que ces pertes d’eau peuvent compromettre la stabilité de l’ouvrage
sous l’influence du phénomène de renard et des sous pressions.

IV.1 Etude des infiltrations dans le barrage et ses fondations


Aussi faible que soit la perméabilité d’un barrage en terre, il ‘ya toujours infiltration d’eau,
L’étude des infiltrations doit permettre de déterminer les éléments suivants :
a) La ligne de saturation du massif du barrage, qui est en pratique confondue avec la ligne le
long de laquelle la pression hydrostatique de l’eau au sein du massif est nulle,cette
dernière est appelée ligne phréatique, cette ligne délimite la partie sèche ou humide de la
partie saturée d’eau du barrage.

b) La pression de l’eau interstitielle dans le massif, qui peut être déterminée à partir d’un
réseau de lignes équipotentielles, c’est –à-dire, des lignes reliant les points d’égal
potentiel hydraulique au sein du barrage et des fondations, la position de la ligne de
saturation et la connaissance des pressions interstitielles sont utiles pour le calcul de la
stabilité de l’ouvrage.

c) Le débit de fuites dû aux infiltrations qui peut s’obtenir à partir du réseau de lignes de
courant orthogonales aux lignes équipotentielles. Ces lignes de courant représentent
théoriquement la trajectoire de l’eau à travers le barrage
(ROLLEY. René et all, 1974, technique des barrages en aménagement rural)

58
IV.3.1 Détermination de la ligne de saturation
La ligne de saturation peut être déterminée par les méthodes suivantes :
a) Le calcul numérique
Le calcul numérique est réalisé sur ordinateur, il peut résoudre le problème des infiltrations
par le biais des programmes mis au point, afin de déterminer la position de la ligne de saturation,
le potentiel hydraulique et le débit de fuite d’eau.
b) Le modèle électrique
L’analogie électrique est basée sur le fait que le potentiel électrique est régi par la même
loi que le potentiel hydraulique.
c) Le modèle graphique
Il représente une méthode simplifiée, la plus souvent utilisée. Cette méthode donne des
résultats approches, mais en général suffisants. L’écoulement des eaux d’infiltrations dans le
barrage est régi par la loi de DARCY, V = K * i où K est le coefficient de perméabilité en (m/s)
et i : le gradient hydraulique.

IV.3.2 Tracé de ligne de saturation dans une digue homogène


KOSNEY a montré que dans un barrage en terre homogène non drainé, la ligne de saturation
peut être assimilée dans sa partie médiane à une parabole d’axe horizontal dont le foyer est situé
au pied du parement aval du barrage. L’équation de cette parabole s’écrit,
𝑦 2 − 𝑦02 − 2𝑥𝑦0
Avec y0 = √ℎ2 + 𝑑2 − 𝑑 (d – étant la largeur en base du barrage diminuée de 0.7 et b
étant la projection horizontale de la partie mouillée du parement amont. (ROLLEY. René et all,
1974, technique des barrages en aménagement rural)
Les paramètres d, h, y0 sont représentés sur la figure (4.1)

Fig.4.1 : Tracé de ligne de saturation et la parabole de KOSENY


59
La parabole de base coupe le plan d’eau au point A à une distance (AB = 0.3b). La ligne de
saturation dans le massif se confond sensiblement avec la parabole de KOSENY Pour tracer
cette ligne il faut raccorder la parabole de KOSENY au point B du plan d’eau par une courbe
normale au parement amont en B (ROLLEY. René et all, 1974, technique des barrages en
aménagement rural).

IV.3.3 Tracé des lignes équipotentielles et des lignes de courant


La ligne phréatique confondue avec la ligne de saturation, étant tracée, la construction des
équipotentielles peut être faite graphiquement comme indiqué ci-après. Le parement amont est
une équipotentielle. La ligne phréatique ainsi que le contact avec la fondation imperméable sont
des lignes de courant. La pression hydraulique étant nulle le long de la ligne phréatique, le
potentiel en un point de cette ligne est du uniquement à la cote de ce point on construit un certain
nombre de points de potentiel, c’est-à-dire de cotes régulièrement décroissant le long de la ligne
phréatique.

IV.3.4 Evaluation du débit de fuite


Connaissant le réseau des équipotentielles et des lignes de courant, on peut évaluer
approximativement le débit de fuite en appliquant la loi de darcy, le gradient hydraulique moyen
le long d’une ligne de courant de longueur moyenne L étant pris égal à I= H/L, H étant la
hauteur de l’eau à l’amont du barrage , en appelant S la longueur mouillée amont du barrage, le
débit q par mètre linéaire de barrage sera :
𝐻
𝑞 =𝐾∗𝑆∗𝐼 = 𝐾 ∗ 𝑆 ∗ 𝐿1

Avec
q : débit par mètre linéaire du barrage ;
S : longueur mouillée du parement amont du barrage,
K : coefficient de perméabilité de DARCY ;
H: la hauteur d’eau à l’amont du barrage, h = NNR – 60 ;
L1 : longueur moyenne des lignes de courant. Elle est prise comme étant la distance séparant
l’extrémité amont du drain horizontal et le centre de la digue mouillée du parement amont.

60
IV.3.5 Calcul de la pression interstitielle
Quand on dispose du réseau d’équipotentielles il est aisé d’en déduire la pression
interstitielle en tout point. Soit à calculer cette pression en M0. A partir de M0 on trace à l’estime
une courbe équipotentielle s’intégrant dans le réseau. Cette courbe coupe la ligne phréatique en
un point M1 de potentiel égal à la cote de ce point soit z1.
L’égalité des potentiels en M0 et M1 s’écrit z0 + p0 = z1
D’où la pression interstitielle : 𝑝0 = 𝑧1 − 𝑧0

Fig. 4.2 Schéma de la pression interstitielle

IV.4 Dispositifs de protection


IV.4.1 Le drain

Fig.4.3 : Photo d’un drain (PON) à manomètre dans la galerie du barrage de Zit El Emba.

61
C’est un organe qui est destiné à évacuer les eaux infiltrées à travers le massif. Il est
constitué soit de gravier perméable, de tuyau en béton poreux ou en plastique perforé, ces
derniers sont entourés d’une couche de gravier. Ils existent plusieurs types de drains à savoir le
drain horizontal, le drain vertical et, le drain à tapis filtrant. Les systèmes de drainage sont
constitués des matériaux ayant une forte perméabilité (K = 10-4 m/s). De ce fait la circulation des
eaux d’entraîner des particules adéquates. Pour maîtriser ces phénomènes on renforce le drain
par un filtre.

IV.4.2 Le filtre
Il est destiné à retenir les fines particules entraînées par les filets d’eau, circulant dans le
massif il est constitué de couches successives de matériaux perméables de granulométrie de plus
en plus étroite, pour empêcher le passage des particules les plus fines du massif ainsi, chaque
couche du filtre doit jouer le rôle de filtre pour la couche précédente dans le sens de l’écoulement
de l’eau.
Pour éviter le colmatage et la dégradation du filtre, il est conseillé d’utiliser des sables dont le
coefficient d’uniformité est D60 / D10 < 2
D60 : pourcentage des grains de diamètres < 60 mm
D10 : pourcentage des grains de diamètres <10mm.
Par ailleurs un filtre ne doit pas se dégrader par entraînement ni se colmater. Pour cela, on
réalise un filtre d’une composition granulométrique telle que :
- les particules les plus fines du barrage seraient retenues, si non elles étaient entraînées
hors de l’ouvrage.
- Les fines particules qu’il contient soient retenues à l’intérieur des vides existants entre
les particules les plus importantes.
1) D15 du filtre / D85 du matériau de base = 4 à 5.
Cependant le filtre ne contient pas plus de 5% de matériaux fins de diamètre 0.07 mm.
2) D15 du filtre / D85 du matériau de base ≤ 5.
3) D85 du filtre / ouverture maximale du drain ≥ 2.
4) Les courbes granulométriques des filtres doivent être sensiblement parallèles à celle de la terre
du remblai.

62
IV.4.3 Disposition des drains et des filtres dans un barrage en terre

IV.4.3.1 Drain tapis filtrant

Fig. 4.4 Drain tapis filtrant


Souvent ce type de drains est place à l’aval de massif. Son rôle est d’intercepter les
infiltrations dans le massif, c'est-à-dire de rabattre la phréatique d’une part et d’autre part pour
évacuer le débit de fuite qui s’infiltre à travers le massif. Ce type de drain s’étend sur 1/4 ou 1/3
de l’emprise de barrage. On note aussi que ce type de drain est efficace que dans les massifs
isotropes pour les quels la conductivité verticale est égal à la conductivité horizontale (kv = kh).
Par ailleurs dans le cas d’un massif anisotrope, le drain tapis n’est pas efficace. En revanche, le
drain tapis peut être bâti sur deux types de fondations :
-fondations perméables
-fondations imperméables
Puisque les eaux infiltrées sont interceptées par le massif des fondations, donc il entraîne des
éléments fins qui constituent l’ouvrage, d’où la nécessite de protéger par un filtre inverse.

63
IV.4.3.2 Drain vertical

Fig. 4.5 Drain vertical

Le drain vertical placé au centre de la digue constitue une solution plus efficace pour
intercepter les eaux d’infiltration. Un tel drain est constitué d’un rideau d’une largeur minimale
de 1m en matériau grossier (gravier et sables) dont la granularité est choisie de manière à ce que
les conditions de filtre soient réalisées. ce rideau peut être mis en œuvre par déversement du
matériau convenable dans une tranchée d’une profondeur de 1.5 à 2m recreusée dans le massif
comparé, au fur et à mesure de l’avancement du terrassement du barrage. Il peut remonter
pratiquement jusqu’à la cote moyenne du plan d’eau dans la retenue.

IV.5 L’infiltration dans le barrage de Zit El Emba


Durant la période de notre stage dans le barrage de Zit-El-Emba on a remarqué que dans
le barrage il’ ya des infiltrations dans le saint de la galerie d’injection, en ouvrant les drains nous
avons remarqué que l’eau sort, donc on a fait notre étude piézométrique.

IV.5.1 Etude piézométrique dans le barrage de Zit El Emba


Afin de connaitre l’état de la ressource en eau en termes de quantité, il est indispensable
de surveiller la profondeur de la surface des nappes (niveau piézométrique), les mesures sont
réalisées dans des forages, puits ou piézomètres.

64
La piézométrie est la mesure de profondeur de la surface de la nappe d’eau souterraine.
Elle est exprimée soit par rapport au sol en m, soit par rapport à l’altitude zéro du niveau de la
mer en m NGF (Nivellement Général Français).
La surface de la nappe correspond au niveau piézométrique. En cas de pompage de l’eau
d’un forage, le niveau de la nappe s’abaisse en format un cône de rabattement.
L’illustration suivante montre l’exemple d’une nappe située à 5 m de profondeur, et schématise
l’influence d’un pompage.

Fig. 4.6 : Représentation schématique de la piézométrie

65
Fig. 4.7 : Photo d’un piézomètre dans le barrage de Zit El Emba

La retranscription cartographique de la surface de la nappe d’eau souterraine se lit comme


une carte topographique. Les courbes de niveau ou iso pièzes donnent des indications sur le sens
des écoulements et leur vitesse. L’analyse des fluctuations des niveaux piézométriques permet de
déterminer des cycles de recharge et de vidange de la nappe, hautes eaux et basses eaux, à des
échelles de temps annuelles ou pluriannuelles.
La piézométrie est indispensable à la compréhension du comportement d’un aquifère, à sa
caractérisation, à l’évaluation de ses capacités. Elle permet également de déceler des interactions
entre exploitation de différents ouvrages. Des piézométries peuvent être mesurées à différentes
échelles : d’un ouvrage à plusieurs nappes, suivant les objectifs poursuivis.

IV.5.1.1 Types de piézomètres

a) Piézomètre ouvert
Les piézomètres « ouverts » sont des tubes qui permettent depuis la surface d'accéder à l'eau
d'une nappe phréatique. Ils permettent d'en relever le niveau piézométrique à l'aide d'une sonde
poids

66
.

Fig. 4.8 : Schéma du piézomètre ouvert (ANBT)

b) Autres types

Il existe des systèmes plus sophistiqués utilisant un capteur de pression en bout de tube.

c) Tube à prélèvement
On fore souvent des tubes analogues aux piézomètres (quoique d'un diamètre un peu différent)
afin de réaliser des prélèvements d'eau dans la nappe, pour en analyser la composition. Cela est
souvent le cas après une pollution où la qualité de l'eau de la nappe doit être surveillée, parfois
durant plusieurs années. Dans ce dernier cas, il vaut mieux parler de « tube à prélèvement » pour
éviter tout malentendu, car de tels forages ne sont pas alors destinés à mesurer la charge
hydraulique (qui seule justifie le radical « piézo- »).

67
IV.5.1.2 Traçage des lignes d’eau au piézomètre
a) traçage du plan du barrage et la localisation des piézomètres

Fig.4.9 : Vue générale de la disposition des piézomètres au barrage de Zit EL Emba


(Sources de données A.N.B.T, 2017)
b) Lignes d’eau
Au niveau du barrage de Zit El Emba, nous avons huit (8) profils, chaque profil contient entre 4
à 6 piézomètres ouverts.
Profil n° 01
Il contient 04 piézomètres qui sont pob2, pob3, pob4 et pob5

profil 1
100.0
98.0
96.0
94.0
92.0
cote en m

90.0 Cote TN
88.0 cote piézo
86.0
84.0
82.0
80.0
pob2 pob3 pob4

Fig. 4.10 : traçage de ligne d’eau du profil 01

68
Profil n°2
Au niveau de ce profil nous avons également 4 piézomètres ouverts sans charge, il s’agit des
piézomètres POB6, POB7, POB8 et POB9. Toutefois, les deux premiers piézomètres sont
bouchés.

profil 2
86.0
84.0
82.0
80.0
cote en m

78.0 Cote TN

76.0 cote piézo

74.0
72.0
70.0
pob8 pob9

Fig. 4.11 : traçage de ligne d’eau du profil 02


Profil n°3
Le long de ce profil, 6 piézomètres ouverts sans charge sont implantés, il s’agit des piézomètres
POB10, POB11, POB12, POB13, POB14 et POB15 sauf que le POB12 est bouché.

profil 3
100
90
80
70
60
cote en m

50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob11 pob13 pob14 pob15

Fig. 4.12 : traçage de ligne d’eau du profil 03

69
Profil n°4
Au niveau de ce profil nous avons 5 piézomètre pob16. Pob17. pob18. Pob20

profil 4
100
90
80
70
60
cote en m

50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob16 pob17 pob18 pob19 pob20

Fig. 4.13 : traçage de ligne d’eau du profil 04

Profil n°5
Nous avons 6 piézomètre pob22. Pob23 .pob24. pob25. Pob26. Pob27. Dont les pob 23 et 24
sont bouchées

profil 5
100.0
90.0
80.0
70.0
60.0
cote en m

50.0 Cote TN

40.0 cote piézo

30.0
20.0
10.0
0.0
pob22 pob25 pob26 pob27

Fig. 4.14 : traçage de ligne d’eau du profil 05

70
Profil n°6
Il contient 5 piézomètres pob28. Pob29. Pob30. Pob31. Pob32. Dont Pob29 est bouché

profil 6
100
90
80
70
60
cote en m

50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob28 pob30 pob31 pob32

Fig. 4.15 : traçage de ligne d’eau du profil 06

Profil n°7
Il contient 5 piézomètres Pob34. Pob35. Pob36. Pob37. Pob38.

profil 7
100
90
80
70
60
cote en m

50 Cote TN

40 cote piézo

30
20
10
0
pob34 pob35 pob36 pob37 pob38

Fig. 4.16 : traçage de ligne d’eau du profil 07

71
Profil n°8
Il contient 5 piézomètres pob40. Pob41. Pob42. Pob43. Pob44. Dont Pob 42 et 43 sont bouchés
100
90
80
70
60
50 Cote TN

40 cote piézo

30
20
10
0
pob40 pob41 pob44

Fig. 4.17 : traçage de ligne d’eau du profil 08

Profil n°9
Contient 6 piézomètres pob45. Pob46. Pob47. Pob48. Pob49. Pob5

profil 9
100
90
80
70
60
cote en m

50 Cote TN

40 cote piézo

30
20
10
0
pob45 pob46 pob47 pob48 pob49 pob50

Fig. 4.18 : traçage de ligne d’eau du profil 09

72
Profil n°10
Contient 6 piézomètres Pob51. Pob52. Pob53. Pob54. Pob55. Pob56

profil 10
100
90
80
70
60
cote en m

50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob51 pob52 pob53 pob54 pob55 pob56

Fig. 4.19 : traçage de ligne d’eau du profil 10

d) Evaluation des fuites dans le barrage de Zit El Emba

2016/2017
0.0315
0.031
0.0305
0.03
fuites en Hm3

0.0295
0.029
0.0285 Fuites
0.028
0.0275
0.027
0.0265
Sept Oct Nov Dec janv Fev Mars Avril Mai

Fig. 4.20 : Les fuites mensuelles durant l’ année 2016/2017 dans le barrage de Zit EL Emba

73
On remarque que les fuites sont élevées et oscillent autour d’une valeur égale à 0.03 Hm3 durant
la période froide de septembre a juin et presque nul en été.

fuites Hm3
0.400

0.350

0.300

0.250

0.200

0.150 fuites Hm3


0.100

0.050

0.000
2000-2001
2001-2002
2002-2003
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
2007-2008
2008-2009
2009-2010
2010-2011
2011-2012
2012-2013
2013-2014
2014-2015
2015-2016
Fig.4.21 Bilan de fuite dans le barrage de Zit El Emba depuis la mise en eau en 2001 jusqu’au 2016-2017
2017

Depuis la mise en eau du barrage de Zit El Emba on obtient une moyenne de 0.2430 Hm3
de fuite par mois celle ci augmente a l année 2003 et ce stabilise jusqu'à 2016 ou elle diminue a
0.273 Hm3 par mois.

IV.6 L’infiltration dans le barrage de Zardezas


Les fuites d’eau au barrage des Zarderas sont mesurées au niveau de la galerie soit par
empotement soit par des déversoirs. Elles sont dues aux drains qui minimisent les sous pressions
et aux étanchéités surtout à travers la surface de raccordement lors la surélévation de la digue et à
la vidange de fond. La figure (4.22) illustre la variation au cours du temps des volumes perdus
par fuites.

74
3.5

2.5
Perte par fuites (Hm3)

1.5

0.5

Année

Fig. 4.22 : Variation annuelle des pertes d’eau par fuites au barrage des Zardezas, Algérie

Cette configuration montre qu’à l’exception des années hydrologiques 1972/1973 et


2002/2003, les quantités d’eau perdues par fuites sont presque constantes ce qui n’engendre pas
des risques sur la stabilité. Une légère augmentation du volume perdu par fuites d’eau durant l’an
2000 au 2002 est également remarqué, puis il se stabilise à une valeur supérieure, cela peut être
justifié par l’apparition des endroits idéaux de fuites d’eau suite à l’enlèvement de la vase qui l’a
colmaté. La quantité d’eau moyenne interannuelle perdue par les fuites au barrage des Zardezas
est égale à 1,24 Hm3. Chercher à minimiser la quantité d’eau perdue par fuites en assurant
l’étanchéité de la digue, de la fondation et des installations hydromécanique devra être une cible.

IV.7 L’infiltration dans le barrage de Hammam Grouz


Le barrage Hammam Grouz rencontre des difficultés de stockage des eaux provenant de
l’oued Rhumel, puisque le débit moyen de fuites d’eau à travers la rive droite avoisine 50.000
mètres cubes par jour. Les figures 4.23 et 4.24 montrent successivement les eaux qui sortent de
la galerie inférieure (où les drains fonctionnent comme des jets d’eau) et une résurgence apparaît
à l’aval de la rive droite.

75
Fig. 4.23 : Photo de l’évacuation des eaux qui fuient dans la galerie inférieure

Fig.4.24: Photo de la résurgence à l’aval de la rive droite

76
Les zones se trouvant en aval de la digue ont été mises en sous pression, la figure (4.25)
illustre le cas d’un forage situé à environ 80 m à l’aval de la digue. Ce qui présente des menaces
majeures sur la stabilité de l’ouvrage surtout dans le cas, par exemple, d’un séisme.

Fig. 4.25 : Photo du forage situé à l’aval de la digue du barrage de Hammam-Grouz

Depuis la mise en eau du barrage en 1987, l’évacuateur de crue n’a jamais fonctionné à
cause de la faible quantité d’eau reçue au niveau du lac. Durant la période allant du 28 Juin 2002
jusqu’au 27 Avril 2003, à cause de la forte pluviométrie tombée dans le bassin versant, la cote du
lac était dans un niveau supérieur à celui de l’évacuateur principal (727.00 NGA).
Cette hauteur d’eau du lac a crée une force de pression hydrostatique presque constante et
permanente sur les appuis du barrage durant cette période. Ceci a provoqué le 20/04/2003 des
pertes considérables en eau à travers la rive droite. La géologie du site, qui est composée
essentiellement des calcaires crétacés bourrés par des matériaux argileux, et l’absence des
travaux de consolidation au niveau de la rive droite sont les causes principales de cette fuite
d’eau. L’écoulement souterrain créé par la pression hydrostatique a contribué à l’entraînement
des matériaux de colmatage en agrandissant les sections d’écoulement.
Le traçage à la Rhodamine et la fluorescéine, a montré que les eaux qui se trouvent à l’aval du
barrage appartiennent à celles stockées dans le lac et durant une demi-heure, elles atteignent les
résurgences se trouvant à l’aval de la digue. Ces effets néfastes se répercutent sur la quantité
stockée, la stabilité de l’ouvrage, les biens et la population se trouvant en aval, nous ont incités à

77
étudier ce phénomène au niveau de ce barrage afin de contribuer à déceler les endroits
défectueux et proposer les actions nécessaires à son rétablissement.

IV.7.1 Étude piézométrique, débit de fuites et vitesse d’infiltration


Les mesures ont été faites au niveau du réservoir et au niveau des piézomètres placés dans les
deux rives. Nous avons bénéficié des informations octroyées au cours du temps par 20
piézomètres fonctionnels. Leur situation est représentée par la figure (4.26).

Fig.4.26 : Disposition des piézomètres par rapport au lac du barrage [Agence Nationale des
barrages et transferts (A.N.B.T), service d’exploitation du barrage de Hammam Grouz (B.H.G),
2004.

Les résurgences ne sont apparues qu’au niveau de la fondation et de la rive droite et que
cette dernière sert comme un appui à l’eau du lac.
La représentation de la fluctuation des niveaux d’eau dans les piézomètres en fonction de la
fluctuation du niveau du plan d’eau du lac est plus que nécessaire afin de mettre en évidence le
comportement des piézomètres. De cette représentation apparaît un point de brisure à la cote
117,25 m. ceci permet de mettre en évidence le bourrage de la zone traversée par le piézomètre
P53 (Figure 4.27). De même les piézomètres P54, P55 et P58 ont donné les mêmes résultats et
ont mis en exergue la détérioration des couches géologiques de la rive droite (Figure 4.28).

78
710,000 y = -0,0953x 2 + 137,85x - 49160
cote du piézomètre 53 (m) 709,000 R2 = 0,8124

708,000

707,000
706,000

705,000
704,000
715,000 717,000 719,000 721,000 723,000
cote du lac (m)

Fig.4.27 Fluctuation en fonction du niveau du lac du niveau


Piézométrique du P53(Remini et Toumi A )

708,500 y = 0,5556x2 - 796,01x + 285827


cotes des pézomètres (m)

708,000 R2 = 0,6202
707,500 y = 0,5036x2 - 721,61x + 259187
707,000 R2 = 0,6158

706,500
706,000 y = 0,5662x2 - 811,21x + 291271
705,500 R2 = 0,5957
705,000 p54 p55 p58
704,500
704,000
716 716,5 717 717,5 718 718,5 719
cote du lac (m)

Fig.4.28 : Fluctuation en fonction du niveau du lac des


Piézomètres p54, p55 et p58 (Remini et Toumi A )

79
IV.7.2 Evénement extrêmes des fuites dans le barrage de Hammam-Grouz
L’irrégularité de remplissage de la retenue est liée à plusieurs paramètres, dont les plus
importants sont l’apport moyen annuel (lié directement aux précipitations), les pertes par
évaporation et les phénomènes de fuites ayant apparu de façon nette, suite aux pluviométries
exceptionnelles.
Deux événements majeurs liés aux apports pluvieux exceptionnels des années hydrologiques
2002/2003 et 2014/2015 ont marqué le fonctionnement de l’ouvrage, à travers les considérables
volumes de fuites d’eau, estimés sur la base des mesures des débits des sources d’une part, et le
déstockage anormal des réserves en eau du barrage, d’autre part. Ces pertes karstiques sont
confirmées à l’aide des traçages chimiques, par l’apparition d’importants gouffres (vortex) au
sein de la retenue et le débordement d’un forage artésien a sec en aval du barrage.
a) Evénements 2003-2005
L’année 2002/03 est considéré comme une année exceptionnelle, du fait que le barrage a connu
pour la première fois un déversement, suite à une pluviométrie très importante qui a touché le
centre et l’Est du pays, avec un cumul de 669 mm. C’est la plus grande valeur de précipitation
enregistrée au niveau de la station pluviométrique du barrage depuis sa mise en exploitation.
Cette pluviométrie a commencé dès le mois de novembre jusqu’au mois de janvier, avec un
cumul de 422.3 mm, soit 63% de la hauteur moyenne annuelle des précipitations L’effet de
l’importante pluviosité est à répercuter sur l’apport hydrologique qui a augmenté dès le mois de
novembre d’une valeur de 4.62 hm3 à une valeur de 31.7 hm3 pendant le mois de janvier, suivi
d’une diminution durant les deux mois suivants pour atteindre une valeur de 3.34 hm3.
Une deuxième crue a eu lieu en avril 2003 avec une hauteur de précipitations de 71.60mm et a
pu augmenter l’apport à une valeur de 8.22 hm3. La capacité du barrage a dépassé les 43 hm3
durant les quatre mois d’hiver (janvier, février, mars et avril), ce qui à mis en fonction pour la
première fois l’évacuateur de crues et la vidange de fond au cours des mois en question.
L’apparition des affluents négatifs, accompagnée d’une diminution de 45 % (soit 19.4 hm 3) de
la capacité de remplissage durant les mois de mai à août, ne peut être expliquée que par l’effet de
fuites d’eau importantes qui se sont poursuivies après celles apparues de façon effective dès le
mois d’avril. Cependant, l’apport au barrage des mois de janvier 2003 (31.70 hm 3) et d’avril
2003 (8.22 hm3) est apparu supérieur à celui mesuré à la station de jaugeage (22.34 hm3 et 7.27
hm3).

80
Apport bilan (Affluents) hm3 pluie
225 31,7 35
200 194,7 30
175 25

Affluents (hm3)
150 20
Pluie (mm)
129,9
125 9,29 15
9,8 8,23
100 10
4,62 3,35 71,6
75 0,90 0,08 5
-1,5 -3,37 -3,57 0
50
25 -2,27 -5
0 -10
S O N D J F M A M J Jt A
Mois

Fig.4.29 : Variation mensuelle de la pluviométrie et de l’apport au barrage de H.Grouz

Les corrections apportées aux débits de fuites mesurées ont mis en évidence des fuites plus
importantes à partir de la cuvette du barrage, ce qui laisse supposer des pertes karstiques dans
des conduits plus lointains (en profondeurs), ne se limitant donc pas aux seules sources du
Hammam exultant au pied des massifs, à l’aval de la digue. L’écart anormal entre les éléments
du bilan hydraulique du barrage (Affluents négatifs) et l’apparition des émergences (avec un
débit très important) en aval de l’ouvrage, ne peuvent être expliqués que par des fuites d’eau à
partir de la retenue.
Les pertes par fuites ont apparu de façon nette pour la première fois durant le mois d’avril de
l’année exceptionnelle (2002/03)

Fig.4.30 : Débits de fuites mesurés dans le barrage de Hammam-Grouz par l’A.N.R.H (sources
de H.Grouz.

81
Suite à la forte pluviométrie du mois de janvier 2003, les fuites ont débuté dès le mois
d’avril avec un débit de 1.414 m3/s soit un volume journalier de 0.122 hm3, la diminution de ces
débits a continué jusqu’à atteindre une valeur de 0.475 m3/s au mois de janvier 2004. Un autre
pic du débit avec une valeur journalière supérieure à 1 hm3 apparaît durant la deuxième
quinzaine du mois de janvier et persiste durant les trois premiers mois de l’année 2004, suite à
un apport de l’ordre de 10.16 m3/s durant le même mois.
Une chute des débits de fuites apparaît à partir du mois de mai jusqu’au mois de décembre 2004,
suite probablement aux travaux du traitement du vortex réalisés durant le mois de mars de la
même année. Cette diminution n’a pas duré longtemps puisque le débit a commencé
d’augmenter à nouveau dès le mois de janvier 2005, pour atteindre une valeur maximal de
l’ordre de 1.140 m3/s au mois de mai, après l’apport important de l’ordre de 9.29 m3/s
enregistrés au mois de janvier 2005.
b) Evénement 2014-2015
Malgré les différentes solutions de colmatage (voile d’injection, plombage des vortex)
effectuées par l’organisme gestionnaire en 2005, les crues des mois de janvier et février 2015,
ont engendré de nouvelles pertes d’eau karstiques, traduites par la réapparition d’importantes
sources, et le débordement des forages (à sec depuis une dizaine d’années), situés en aval de la
digue.
l’importante pluviosité des mois de janvier et Février 2015 a un effet sur l’apport
hydrologique qui a augmenté d’une valeur de 5.68 hm3 durant l’année 2013-2014 à une valeur de
26.41 hm3 pendant l’année 2014-2015 , cette augmentation est accompagné d’un remplissage de
l’ordre de 40.60 hm3, d’une vidange de fond et précédé de l’apparition des fuites d’eau d’une
valeur de 1.743 hm3 durant deux mois .

Fuites mesurées ANRH (Hm3) Capacité (Hm3)

50 2.5
Fuites ANRH (Hm3)

1,931
Capacité (Hm3)

40,60
1.743
40 2
30 27,36 1.5
23,65
20 1
10 0.5
0 0
1987-88
1989-90
1991-92
1993-94
1995-96
1997-98
1999-00
2001-02
2003-04
2005-06
2007-08
2009-10
2011-12
2013-14

Année

Fig.4.31: variation annuelle des réserves et des fuites au niveau du barrage de H.Grouz (2014/Mars
2015)

82
Contrairement aux événements extrêmes des années 2003 à 2005, l’apparition des fuites durant
les mois de Janvier et Février 2015 précède le débordement et la mise en eau de l’évacuateur de
crue d’une période presque d’un mois

Fig.4.32: variation journalière des réserves du barrage de H.Grouz, (2014/Mars 2015)

IV.8 Conclusion

Les mesures des débits de fuites dues aux infiltrations au niveau de différents points
(résurgences, galeries, rigoles etc.) nous permettent de quantifier d’une manière approchée la
quantité d’eau perdue.
Les fuites au niveau du barrage Zit El Emba sont élevées durant la période froide de septembre a
juin et presque nul en été. Depuis la mise en eau de ce barrage les fuites par infiltration ont une
valeur moyenne de 0.2430 Hm3.
La quantité d’eau moyenne interannuelle perdue par les fuites au barrage des Zardezas est
égale à 1,24 Hm3.
Le barrage Hammam Grouz rencontre des difficultés de stockage des eaux provenant de
l’oued Rhumel, puisque le débit moyen de fuites d’eau à travers la rive droite avoisine
50000m3/Jour

83
Conclusion générale

Les barrages algériens se trouvent exposés à certains problèmes hydrauliques entre autres
l’évaporation intense, les fuites d’eau et l’envasement.

L’envasement des cuvettes des barrages est une menace qui doit être contrôlé par la
surveillance des ouvrages d’une part et pour les protections à prendre d’autre part. Il conduit à
une estimation du transport solides et des phénomènes d’érosion sur les bassins versants.
Le phénomène d’envasement des barrages menace aujourd’hui presque la totalité des barrages.

Pour diminuer l’effet de l’envasement, il est nécessaire et indispensable de planter des


arbres afin de stabiliser les sols. Entretenir les bassins versants par des opérations de dragage qui
sont couteuses mais insignifiante devant les risques, sur la stabilité, la quantité et la qualité que
peut générer la vase.

L’évaporation de l’eau en surface libre joue un rôle important dans le calcul de la


régularisation des apports et dans les calculs du bilan hydrique de la retenue. Les mesures ont
effectivement montré des pertes importantes de capacité de stockage des barrages.

Les pertes d’eau par évaporation et par fuites, malgré que le second présente des risques
sur la stabilité, sont récupérables alors que le volume occupé par la vase est irrécupérable.

Pour préserver la quantité des eaux stockée des barrages, il devient nécessaire que les
spécialistes du secteur imposent une réglementation en matière de contrôle et de surveillance
continu de l’évolution des bilans hydriques des barrages algériens. il est nécessaire voir
indispensable de réaliser des mesures et des relevés périodiques pour chaque type de perte, et
d’élaboré des modèles performent, afin d’avoir une évaluation crédible de la perte de capacité
de stockage.

84
Références bibliographiques

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