Version Finale Sabri
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Version Finale Sabri
Mémoire de Master
Spécialité : Hydraulique
Juin 2017
1
Remerciement
Je ne manque pas d’adresser mes sincères remerciements à notre Dieu, qui a éclairé mon
itinéraire du savoir.
Il m’est également agréable de remercier aussi toutes les personnes qui ont contribué à son
élaboration :
Dr. TOUMI Abdelwaheb de l’université du 8 mai 45 Guelma, de m’avoir encadré et suivi avec
sa rigueur scientifique, ses conseils ainsi que sa
Zit-El-Emba
En fin je saisis l’occasion de remercier tous les membres jury qui ont bien voulu en faire partie.
2
Résumé
L’Algérie par son climat se trouve confrontée à une rareté et à une distribution
irrégulière des pluies dans le temps et dans l’espace. Donc l’insuffisance de l’eau nous oblige à
protéger toutes les ressources disponibles. L’étude de la perte de capacité de stockage des
barrages est nécessaire pour conserver les réserves en eau.
Dans ce travail une analyse sur les facteurs qui influent sur le bilan hydrique a été
réalisée. Les problèmes liés aux pertes par l’évaporation, par fuites (infiltrations) et par
envasement ont été largement débâtés pour le cas des barrages Zit El Emba, Béni Haroun,
Zardezas et Hammam Grouz.
L’influence de ces phénomènes sur la perte de capacité de stockage dans le cas de ces
barrages, situés à l’Est Algérien a été clairement mise en évidence ainsi, que les moyens pour
limiter leurs effets et par conséquent préserver cet élément indispensable pour la vie.
3
Liste des figures
4
Fig.2.16 : Courbe d’évaporation dans le barrage de Hammam Grouz de 1987 à 2015 35
Fig. 2.17: Photo des balles en polyéthylène relâchées dans le barrage de Californie afin de
minimiser les quantités d’eau évaporées 37
Fig. 3.1: Dépôt de vase (REMINI, 2003) 40
Fig. 3.2: Modes de transport solide 42
Fig.3.3: Mode d’envasement du barrage 42
Fig.3.4: Photo prise de l’embouchure d’oued El-Hammam dans le barrage eZit-El-Emba 46
Fig.3.5 :Photo de la vase dans le barrage de Zit-El-Emba du côté de la route de Bouati-Mahmoud
46
Fig. 3.6 : Situation du barrage de Beni Haroun [Remini 2003] 47
Fig. 3.7 : La digue du barrage de Beni Haroun [Remini 2003] 47
Fig. 3.8 : Evolution de l’envasement en fonction du temps (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017)
49
Fig.3.9:Graphes de l’envasement du barrage de BENI HAROUN pour les années
2004, 2008, 2013, 2014. (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017) 49
Fig. 3.10 : Variation des volumes d’eau stockés en fonction des cotes du lac dans le barrage des
Zardezas, Algérie (Source desdonnées, ANBT) 50
Fig.3.12: Photo élucide l’état dramatique vis-à-vis la vase dans la cuvette, du barrage de
Zardezas 52
Fig. 3.13 :Photo d’une plantation par banquettes continues 54
Fig. 3.14 : Exemple du système de dragage dans le barrage de Zardezas 56
Fig.4.1 : Tracé de ligne de saturation et la parabole de KOSENY 59
Fig. 4.1 : Schéma de la pression interstitielle 61
Fig.4.3 : Photo d’un drain (PON) à manomètre dans la galerie du barrage de Zit El Emba 61
Fig. 4.4 : Drain tapis filtrant 63
Fig. 4.5 :Drain vertical 64
Fig. 4.6 : Représentation schématique de la piézométrie 65
Fig. 4.7 : Photo d’un piézomètre dans le barrage de Zit El Emba 66
Fig. 4.8 : Schéma du piézomètre ouvert (ANBT) 67
Fig.4.9 : Vue générale de la disposition des piézomètres au barrage de Zit EL Emba 68
Fig. 4.10 : Traçage de ligne d’eau du profil 01 68
Fig. 4.11 : Traçage de ligne d’eau du profil 02 69
Fig. 4.12 : traçage de ligne d’eau du profil 03 69
Fig. 4.13 : Traçage de ligne d’eau du profil 04 70
5
Fig. 4.14 : Traçage de ligne d’eau du profil 05 70
Fig. 4.15 : Traçage de ligne d’eau du profil 06 71
Fig. 4.16 : Traçage de ligne d’eau du profil 07 71
Fig. 4.17 : Traçage de ligne d’eau du profil 08 72
Fig. 4.18 : Traçage de ligne d’eau du profil 09 72
Fig. 4.19 : Traçage de ligne d’eau du profil 10 73
Fig. 4.20 : Les fuites mensuelles durant l’année 2016/2017 à Zit EL Emba 73
Fig.4.21 : Bilan de fuite dans le barrage de Zit El Emba de 2001 à 2017 74
Fig. 4.22 : Variation annuelle des pertes d’eau par fuites au barrage des Zardezas 75
Fig. 4.23 : Photo de l’évacuation des eaux qui fuient dans la galerie inférieure 76
Fig.4.2 : Photo de la résurgence à l’aval de la rive droite 76
Fig. 4.25 : Photo du forage situé à l’aval de la digue du barrage de Hammam-Grouz 77
Fig.4.26 : Disposition des piézomètres par rapport au lac du barrage 78
Fig.4.27 : Fluctuation en fonction du niveau du lac du niveau piézométrique du P53 78
Fig.4.28 : Fluctuation en fonction du niveau du lac despiézomètres p54, p55 et p58 79
Fig.4.29 : Variation mensuelle de la pluviométrie et de l’apport au barrage de H.Grouz 81
Fig.4.30 : Débits des fuites mesurés dans le barrage de Hammam-Grouz par l’A.N.R.H 81
Fig.4.31: Variation annuelle des réserves et des fuites au niveau du barrage de H.Grouz 82
Fig.4.32: Variation journalière des réserves du barrage de H.Grouz, (2014/Mars 2015) 83
6
Liste des tableaux
Tab.1.6 : Pluviométrie (en mm et nombre de jours de pluie j) de septembre 2013 à mars 2014 de 5
du 01/03/2017 au 15/04/2017 29
Tab.2.2 : Les moyennes mensuelles de l’évaporation au lac du barrage de Beni Haroun, Algérie
Tab.3.4 : Volumes et surfaces aux niveaux normaux et des plus hautes eaux pour les 3 levés 50
7
Sommaire
Introduction générale 1
I.1 Introduction 3
I.7 Conclusion 16
8
II. Perte de capacité de stockage par évaporation, des barrages de l’Est Algérien, cas de
Zit-El-Emba, Zardézas, Hammam-Grouz et Béni Haroun
II.1 Introduction 18
II.11 Conclusion 37
III.1 Introduction 39
9
III.4 Problèmes posés par l’envasement 43
III.4.1 La réduction de la capacité de la retenue 43
III.4.2 Obturation des organes de vidange 44
III.4.3 La Sécurité de l’ouvrage 45
III.4.4 Envasement des canaux d’irrigation 45
III.4.5 Dégradation de la qualité de l’eau 45
III.9 Conclusion 56
IV.1 Introduction 58
10
IV.4.3.2 Drain vertical 64
IV.8 Conclusion 83
Conclusion général 84
11
Introduction générale
La pénurie d’eau surtout dans les régions arides et semi arides et particulièrement en
saisons chaudes a conduit les services concernés, à la construction des barrages pour subvenir la
demande en eau. Toutefois, ces ouvrages se trouvent confronter aux problèmes hydrauliques tels
que l’évaporation et les fuites qui entrainent des pertes d’eau et l’envasement qui réduit la
capacité initiale de stockage. Et pour faire face à ces phénomènes physiques, il est impératif de
les mettre en exergue afin de comprendre les facteurs qui les régissent.
C’est dans cette optique que s’inscrit notre étude des pertes d’eau aux barrages. En effet,
l’évaluation des quantités moyenne annuelle évaporée, perdue par fuites et occupée par la vase
permet de prévoir les réserves futures des ouvrages et par conséquent faire face aux échéances
futures.
Le premier chapitre aura pour objectif de poser la problématique de stockage d’eau aux
barrages et présenter ce qu’il apparaissait nécessaire sur les barrages pris comme des cas pilotes.
Le second chapitre sera consacré à l’étude de la perte d’eau par évaporation aux quatre
barrages choisis en essayant de les quantifier afin d’avoir une idée sur sa fluctuation moyenne au
cours du temps.
1
Chapitre I
2
I. Présentation de la zone d’étude
I.1 Introduction
L’Algérie par son climat se trouve confrontée à une rareté et à une distribution
irrégulière des pluies dans le temps et dans l’espace.
Néanmoins ces ressources en eau, aussi bien de surface que souterraines, constituent l’une des
principales richesses sur lesquelles repose la prospérité de ce pays dans l’avenir, ainsi que la
réussite de son développement économique, agricole et social.
Donc l’insuffisance de l’eau nous oblige à protéger toutes les ressources disponibles
contre toutes pertes et à l’utiliser d’une manière rationnelle et scientifique, et ce, pour
satisfaire les besoins des différents secteurs (AEP, l’industrie, l’irrigation).
Par ailleurs pour pallier au déficit observé dans l’exploitation des eaux souterraines
considérées comme potables, la mobilisation des eaux superficielles par la construction de
barrages et de retenues collinaires, s’avère indispensable. Cependant la durée de vie de ces
infrastructures de stockage et leur exploitation peut être réduite principalement par l’érosion
climatique,l’évaporation et l’infiltration.
Dans ce chapitre nous allons montrer la zone d’étude des barrages au quelle nous ferons
notre mémoire, il s’agit des barrages de Zit-El-Emba, Beni-Haroun, Zardezas, et Hammam-
Grouz.
3
I.2 Présentation du barrage de Zit-El-Emba
4
Fig. 1.2 photo par satellite de l’emplacement du barrage de Zit-El-Emba
Le barrage de Zit El Emba est situé au Sud Est de la wilaya de Skikda, elle est délimitée :
- Au Nord par la commune de Ben-Azzouz (wilaya de Skikda).
- Au Sud par la commune de Berknia et Bouati-Mahmoud (wilaya de Guelma)
- A l'Est par la commune de Berrahal et Eulma (wilaya d'Annaba)
- A l'Ouest par la commune de Ain Charchar et Es-Sebt (wilaya de Skikda).
Ces coordonnées géographiques sont :
X= 883.50, Y=207.50, Z=80.50.
5
I.2.3 Destination et rôle du barrage
I.2.4 Relief
La région fait partie de l'Atlas tellien. Le relief est constitué de plaines et de vallées
fertiles irriguées par des cours d'eaux, de collines à pentes régulières, de montagnes (Djebel
Elgrar 1078 m, Djebel Bouaslouge 879 m etc..) et d'Oueds. Les principaux Oueds sont
Oued El Hammam et Emchekel affluents de l'Oued Kebir.
I.2.5 Sol
La commune de Bekkouche Lakhdar a en général un sol de texture argilo limoneuse
6
I.3 Hydro climatologie
MOIS Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Août TOT
Pluie
moyenne AL
32 64 91 123 104 87 82 57 57 14 4 9 724
mensuelle
(mm)
Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Pluies
491 786 963 626.10 739.40 596.80 883.40 769.40 1080.40 715.60
moyenne
annuelle 2012
Année 2013 2014 2015 . Moyen . . . .
(mm)
Pluies ne
738 669 811.8 760 . 708.44 . . . .
moyenne anuel
annuelle
(mm)
7
I.3.3 Température
La température moyenne saisonnière varie entre 10°C en hiver et
24,52°C en été. Par contre la moyenne annuelle et de l’ordre de 17.06 °C
Tableau N°:ІI-03.
Tableau N° 1.3: Température moyennes mensuelles de 20 ans.
MOIS Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Août
Température °C
22.6 18.82 14.8 11.7 10.89 11.35 12.3 14.4 17.7 21.1 24.1 24.74
5 3 1 6 3 5 7
8
Fig. 1.4 : L'extrait de la carte topographique d'Algérie 2016
Pour étudier le régime hydrique de l'Oued Hammam, une station de jaugeage Zit-El Emba a été
installée à 0.2 km en amont du site le 21.02.1969.
Cette station avait pour tâche l'étude du régime chimique et thermique de l'oued EL-Hammam
ainsi que son régime d'écoulement. Mais nous n'avons trouvé aucun document sur le chimisme
de cet Oued ni sur la turbidité sauf les différents jaugeages effectués au cours des années. Nous
pensons que l'étude chimique n’a pas été faite car le barrage était destiné à l'irrigation et le
problème de pollution inexistant pendant ce temps.
9
I.5 Présentation de la Zone d’étude des barrages de Hammam-Grouz et de
Beni-Haroun
Les barrages de Hammam-Grouz et de Beni-Haroun sont pas loin l’un de l’autre et ont le
même bassin versant le Kebir-Rhumel et donc les mêmes conditions hydrologique.
10
I.5.2 Barrage de Hammam Grouz
Le barrage de Hammam Grouz achevé en 1987 est situé dans le haut Rhumel, à 50 Km à
l’Ouest de la ville de Constantine, au Sud de la wilaya de Mila et à l’amont de l’agglomération
d’Oued Athménia, il a été construit dans la cluse calcaire d’Hammam Grouz, et s'étend sur une
superficie de 1130 km2, conçu initialement pour garantir l’alimentation en eau potable de
Constantine et de Ain Smara
Les eaux qui alimentent le barrage proviennent essentiellement d’oued Dekri, oued Rhumel et
oued Benifilane.
11
Fig. 1.7 photo satellite du barrage Beni-Haroun.
Les caractéristiques des deux barrages sont résumées dans le tableau 1.4 :
12
I.5.4 Climat
I.5.4.1 Température
Les données de température se limitent à celles fournies à l’ANRH par la station
météorologique de l’aéroport d’Ain El Bey à Constantine (Tableau 1.5). Les moyennes de
température de l’année en cours ont été assez clémentes de 22,6 °C en septembre 2013, elles
diminuent jusqu’à 8 °C en novembre et atteignent les 10 °C en janvier et février 2014.
I.5.4.2 Pluviométrie
L’intensité, la continuité et la périodicité de la pluviométrie représentent l’origine même
de l’écoulement ; notre zone d’étude est caractérisée par des précipitations à la fois faibles et
irrégulières à forte variabilité inter-mensuelle et interannuelle.
Le tableau 5 représente la pluviométrie mensuelle en (mm) et le nombre de jours de pluie
pour chaque mois de quelques stations pluviométrique sur l’oued Rhumel considérées comme
les plus proches des barrages Hammam Grouz et Bèni Haroun de septembre 2013 au mios de
mars 2014.
13
Tableau 1.6 : Pluviométrie (en mm et nombre de jours de pluie j) de septembre 2013 à
mars 2014 de 5 stations du bassin versant Kebir-Rhumel (ANRH 2014).
Mois mm/j Sept Oct Nov Dec Janv Fév Mars
///Station
Athmania 14.5/4j 18.4/3j 39.9/6j 18.8/8j 24.4/4j 14.4/4j 112.1/6j
Le barrage des Zardezas est situé sur l’Oued Saf-Saf à 350 km à l’Est d’Alger et à 30 km
au sud de la ville côtière de Skikda. Il assure l’irrigation de 1000 hectares du périmètre de la
plaine du Saf-Saf et l’alimentation en eau potable de la ville chef lieu et des communes de
Zerdaza, El-Harrouch, Aïn Bouziane et Mzedj Edchich ainsi que la zone industrielle (Raffinerie
pétrolière) de Skikda. Le barrage des Zardezas assure également la régularisation du débit
d’oued Saf-Saf contre les crues violentes qui se produisent surtout durant les moments pluvieux
de l’automne, du printemps et de l’hiver.
L’ancien barrage, d’une capacité initiale de 15 millions de m3, construit de 1926-1945, suite à
son envasement, a été surélevé durant la période allant de 1971 à 1974 (ANBT) pour augmenter
sa capacité de stockage à environ 32 Hm3.
14
Ce barrage, qui date de 1926, dispose d'une capacité instable au cours du temps à cause
des quantités élevées des sédiments arrivant à sa cuvette. En effet, le dernier levé bathymétrique
indique que sa capacité de stockage n’excède pas 18.6 millions de m3.
Le barrage des Zardezas (fig.1.8) est de 74,2 m de hauteur à partir de la fondation, sa largeur à la
base est de 44 m alors qu’à la crête est de 6,50 m, il a une longueur à la crête de 242 m. Le
niveau normal de la retenue (NNR) se trouve à 197,30 NGA et celui des plus hautes eaux
(NPHE) à 199,00 NGA. Au niveau de la digue du barrage des Zardezas quatre (4) vannettes de
dévasement, de 300 mm de diamètre, sont installées à la cote 178 m.
15
Fig. 1.9 : Photo satellite du barrage de Zardezas.
I.7 Conclusion.
16
Chapitre II
Pertes de capacité de stockage par
Evaporation des barrages de Zit-El-Emba,
Zardézas, Hammam-Grouz et Beni Haroun
17
II Perte de capacité de stockage par Evaporation des barrages de Zit-El-
Emba, Zardézas, Hammam-Grouz et Béni Haroun
II.1 Introduction
La plupart des barrages sont soumis à une perte de capacité due essentiellement à trois
phénomènes à savoir, les fuites d’eau, l’envasement des retenues et l’évaporation intense.
L'étude de ces phénomènes s'avère d'une très grande importance, car ils peuvent mettre en
danger la stabilité du barrage et réduire sa capacité utile surtout pour les pays situés dans les
zones arides à l’instar de notre pays qui a été affecté par une période sèche depuis environ une
trentaine d'année. Devant ce fléau qui menace nos barrages et dans le souci que représente la
diminution galopante des capacités en eau de nos retenues par ces phénomènes, nous avons vu
très utile de faire une étude des pertes d’eau au niveau des barrages algériens, spécialement dans
le barrage de Zit-El-Emba.
Dans ce chapitre nous allons étudier et estimer l’évaporation dans le barrage de Zit-El-
Emba, de définir les conséquences et les causes de l’évaporation et aussi faire une comparaison
avec d’autres barrages comme le barrage de Beni-Haroun et Hammam-Grouz et de Zardezas, on
va montrer par des courbes et des figures les méthodes et les outils utilisés pour mesurer
l’évaporation dans les barrages et voir comment on peut luter contre ce phénomène.
ps, pression de vapeur saturante ; M, masse molaire ; R, constante universelle des gaz ;
T, température et α est le coefficient d'efficacité du phénomène dépendant de l'espèce et de la
température.
On parle de déplacement vers l'équilibre, l'équilibre étant caractérisé par l'égalité simultanée de
la pression partielle et de la pression de vapeur saturante du liquide d'une part, et d'autre part des
températures (à l'équilibre, les bilans des flux de chaleur et de matière sont nuls, les masses et les
températures sont constantes), Lorsque le solvant n'est pas pur, les liaisons entre solvant et soluté
diminuent la pression de vapeur en équilibre avec la phase condensée ou adsorbée, l'équilibre
étant toujours défini par un flux nul (chaleur et matière) : dit autrement, à une température
donnée, la pression de vapeur en équilibre n'est plus forcément saturante dans ce cas. On parle
alors d'une diminution d'activité du solvant
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Évaporation].
19
On sait que les vêtements sèchent beaucoup plus rapidement sur la corde à linge lorsqu'il y a un
bon vent. Cela est dû au fait que la mince couche d'air qui se trouve autour des vêtements devient
éventuellement saturée de vapeur d'eau à cause de l'évaporation. À mesure que l'air se rapproche
de la saturation, l'évaporation diminue. Le vent chasse constamment la mince couche d'air autour
des vêtements et la remplace. La nouvelle couche d'air contient moins de vapeur d'eau et permet
une évaporation plus importante.
• Grande surface d'eau
Une grande surface d'eau facilite l'évaporation, car dans ce cas, un plus grand nombre de
molécules d'eau ont la possibilité de se détacher de la masse d'eau.
La vitesse d’évaporation (mm/j) est fonction de la température de l’air, de l’insolation, de la
vitesse et de la turbulence du vent (Emsalem R., 1970; Remenieras G., 1986; Mamou A., 1990;
Godard A. et Tabeaud M., 1993). Le phénomène de l’évaporation des lacs de barrages en Algérie
est considérable. Une perte de volume très élevée est enregistrée annuellement. Chaque barrage
est équipé d’un bac Colorado ou d’un bac classe A, installé à proximité de la retenue. Il permet
aux techniciens chargés de l’exploitation au niveau des barrages de prendre des mesures
journalières de l’évaporation.
20
Fig. 2.1 : Schéma approximatif du bac de type classe A
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Bac_d%27évaporation)].
Les bacs d'évaporation enterrés dont le type est celui dit «Colorado», mis au point par la
Station Expérimentale d'Agriculture du Colorado : il mesure trois pieds (91,4 cm) de côté et a
une profondeur de 18 pouces (45,7 cm); l'eau est maintenue à 4 pouces (10,2 cm) du rebord, au
niveau du sol. Il existe une version «métrique» de ce bac ayant un mètre carré de superficie et 50
centimètres de profondeur; il est enterré, son bord supérieur restant à dix centimètres au-dessus
du sol et l'eau est maintenue à peu près au même niveau que le sol. La figure 2.2 donne une idée
sur le bac Colorado et comment l’installer [http://www.btb.termiumplus.gc].
Il existe plusieurs méthodes de calcul de l’évaporation. Les plus connues entre eux, on
peut noter la méthode du bilan hydrique, la méthode des bacs d’évaporation et celle
hydrométéorologique.
II.5.1 Méthode du bilan hydrique des étendues d’eau (cas d’une retenue)
L’estimation de l’évaporation par cette méthode du bilan est très peu employée du fait de
l’imprécision et de la difficulté d’effectuer des mesures de la plupart des composants de
l’équation (2.2), en particulier les entrées et les sorties souterraines.
Les composantes d’entrée (recette) sont :
VP : volume de pluie reçu par la retenue (m3) ;
VS : volume d’eau superficiel entrant dans la retenue (m3) ;
VST : volume d’eau souterrain entrant dans la retenue (exfiltration) (m3).
Les composantes de sortie (dépense) sont les suivantes:
VQS: volume d’eau évacué (m3) ;
VQST : volume d’eau souterrain sortant de la retenue (infiltration) (m3);
VE : volume d’eau évaporé de la surface de la retenue (m3) ;
± ΔV: stockage ou déstockage subi par la retenue (m3).
22
stations météorologiques où sont implantées près des sites des barrages réservoirs algériens
(barrage Meffrouche, Gargar, Hamiz, Guenitra, Bakhada, Keddara, Beni Bahdel, barrage Sidi
Mohamed Ben Aouda et la station expérimentale d’El Abiod Sidi Cheikh), sont nécessaires. La
formule de calcul de l’évaporation proposée par BOUTOUTAOU.DJ (1995) [1], est la suivante :
E = 0,233n(eS − ea )(1 + 0,39V) (2.3)
Où, E est l’évaporation (mm), es est la tension de vapeur d’eau saturante correspondant à la
température de la surface évaporant (millibar) ,ea est la tension de vapeur d’eau dans
l’atmosphère (millibar), (es- ea) : déficit de saturation dans l’atmosphère (millibar), V : vitesse
du vent (m/s), n : nombre de jours du mois considéré (pour Janvier n = 31, Février n = 28 etc.,
pour les calculs journaliers n = 1).
Le phénomène de l’évaporation à partir des bacs d’évaporation (fig. 2.1 et 2.2), est aussi
basé sur la loi du bilan hydrique, avec l’absence totale des débits souterrains et des pertes par
infiltration qui sont très difficiles à estimer, [Boutaoutaou Dj., 1995].
L’expression simplifiée du bilan hydrique d’un bac peut se traduire comme suit :
EBac = dH ± P
EBac : évaporation du bac (mm).
P : pluie tombante sur le bac (mm).
dH : différence de côte du plan d’eau dans le bac entre deux mesures (mm).
Le passage de l’évaporation du bac à l’évaporation du plan d’eau se fait en multipliant les
résultats de mesures sur le bac par le coefficient du bac, d’où:
E = K.EBac
E : évaporation du plan d’eau (mm).
K : coefficient du bac, (K= 0,7- 0.8, pour le bac class A et le bac Colorado).
EBac : évaporation mesurée sur le bac (mm).
Il existe d’autres méthodes de calcul de l’évaporation des plans d’eau, telles que la
méthode du bilan énergétique et la méthode de la diffusion turbulente. Quoique précises, ces
deux méthodes ne sont employées que dans des études exceptionnelles.
23
II.6 Estimation de l’évaporation d’eau au lac du barrage de Zit El Emba
Au niveau du lac du barrage de Zit el Emba, situé au Nord-Est de l’Algérie et à environ
50 Km à l’Est de la ville de Skikda, l’équipe chargée de l’exploitation de cet ouvrage estime la
quantité d’eau perdue par évaporation par la méthode des bacs d’évaporation, a cet effet un bac
de type classe A est installé au niveau de la rive gauche à une altitude égale à la cote du niveau
normal de la retenue comme il est indiqué sur la figure 2.3.
Fig. 2.3 : Photo du bac de type classe A installé au barrage de Zit El Emba
24
Fig. 2.4 : Photo prise de la rive gauche représentant une vue générale du barrage Zit El Emba
Pour mettre en évidence la variation de la surface d’eau dans le lac du barrage de Zit-El-Emba,
nous allons tracer la surface d’eau en fonction de la cote d’eau dans le barrage.
10.0000
8.0000
surface d'eau
6.0000
4.0000
2.0000
0.0000
60 65 70 75 80 85 90
cote d'eau
Fig. 2.5 : Variation de la surface d’eau en fonction de cote d’eau au barrage de Zit-El-Emba.
25
La somme mensuelle des pertes par évaporation à l’échelle du bac est représentée par la
figure 2.6.
120
100
80
60
40
20
0
sep oct nov dec jan fev mars avr mai juin juill aout
mm
26
Fig. 2.7: Variation de l’évaporation en mm durant la période allant de l’année hydrologique
2003/2004 à2015/2016 au bac classe A installé au barrage de Zit-El-Emba (source de données,
ANBT, 2017).
27
Evaporation mensuelle en Hm3
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
sep oct nov dec jan fev mars avr mai juin juill aout
2015-2016
2014-2015
2013-2014
2012-2013
2011-2012
2010-2011
2009-2010
2008-2009
2007-2008
2006-2007
2005-2006
2004-2005
2003-2004
Fig. 2.9 : Variation de la perte d’eau annuelle par évaporation en Hm3 au barrage de Zit-El-Emba
28
D’après cette représentation, on remarque que les valeurs des pertes d’eau par
évaporation, durant les années hydrologiques depuis la mise en eau, au niveau de cet ouvrage se
trouvent entre 7.9 et 10.43 Hm3. Toutefois, la valeur moyenne est de l’ordre de 8.8 Hm3.
Dates Evapo (mm) Evapo (Hm3) Dates Evapo (mm) Evapo (Hm3)
01/03/2017 3,1 0,012 24/03/2017 6,0 0,023
29
Evapo (mm)
7
0
01/03/2017
03/03/2017
05/03/2017
07/03/2017
09/03/2017
11/03/2017
13/03/2017
15/03/2017
17/03/2017
19/03/2017
21/03/2017
23/03/2017
25/03/2017
27/03/2017
29/03/2017
31/03/2017
02/04/2017
04/04/2017
06/04/2017
08/04/2017
10/04/2017
12/04/2017
14/04/2017
Fig. 2.10 : Fluctuation de l’évaporation à l’échelle du bac du 1er Mars au 15 Avril 2017 au
barrage de Zit-El-Emba
Durant la période de notre stage la quantité d’eau évaporée au bac se trouve entre 2.9 et
6.5 mm. Pour voir la fluctuation, au cours du temps, des quantités d’eau perdues par
évaporation, au barrage de Zit-El-Amba, durant la période allant du 1er Mars au 15 Avril 2017,
nous avons mis en relief cette dernière sur la figure 2.11.
Evapo (Hm3)
0.03
0.025
0.02
0.015
0.01
0.005
0
01/03/2017
03/03/2017
05/03/2017
07/03/2017
09/03/2017
11/03/2017
13/03/2017
15/03/2017
17/03/2017
19/03/2017
21/03/2017
23/03/2017
25/03/2017
27/03/2017
29/03/2017
31/03/2017
02/04/2017
04/04/2017
06/04/2017
08/04/2017
10/04/2017
12/04/2017
14/04/2017
Fig. 2.11 : Fluctuation de la quantité d’eau évaporée à l’échelle du lac du mois de Mars au mois
d’Avril 2017 au barrage de Zit-El-Emba
30
On remarque que ce relief prend la même allure que celle enregistrée à l’échelle du bac.
Les valeurs journalières maximales de l’évaporation sont atteintes du 20 au 25 Mars.
Malgré que la réserve en eau du barrage des Zardezas, en 1974, était de l’ordre de 32
Hm3. Cependant, les quantités d’eau évaporées du lac sont importantes surtout durant la période
allant du début du mois de Mai jusqu’à la fin du mois de Septembre. La figure 2.12 donne la
variation au cours du temps de l’évaporation au lac du barrage des Zardezas.
1,8
1,6
1,4
Evaporation (Hm3)
1,2
0,8
0,6
0,4
0,2
0
76
78
80
82
84
86
88
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
Année
Fig. 2.12 : Variation au cours du temps de l’évaporation au barrage des Zardezas, Algérie
(Données du barrage de Zardezas)
La quantité d’eau moyenne évaporée durant cette période (1976-2015) est estimée à 1,33
Hm3, le plus faible volume évaporé annuellement est enregistré durant l’an 1998 à cause de la
sécheresse qui a touché la région à cette époque-là.
31
La figure 2.13 indique la variation de l’évaporation moyenne mensuelle au lac du
barrage des Zardezas.
0.250
0.150
0.100
0.050
0.000
J F M Av M J J A S O N D
Mois
Figure 2.13: Variation de l’évaporation moyenne mensuelle au barrage des Zardezas, Algérie
(REMINI.B, 2005).
Cette pyramide, qui prend son sommet au mois de Juillet, montre que la période de forte
évaporation commence du mois de Mai et prend fin au mois d’Octobre. Il montre clairement que durant la
saison d’Eté l’évaporation est maximale, suivi des saisons du printemps, l’automne et enfin la saison
d’hiver.
Pour mesurer la quantité d’eau évaporée du lac du barrage, un bac classe A est installé à
la rive droite du lac, exactement à coté de la route nationale n°27. Les mesures s’effectuent
quotidiennement (chaque vingt quatre heures) à 8 heures du matin. Le bac enregistre des
quantités évaporées en mm, alors que la quantité d’eau évaporée du lac se calcul par le biais
d’une transformation de la quantité évaporée sur la surface du bac à celle du lac en se basant sur
la formule suivante.
Tableau n° (2.2) : Les moyennes mensuelles de l’évaporation au lac du barrage de Beni Haroun,
Algérie de l’an hydrologique 2003/2004 à l’an 2007/2008.
L’année
2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008
hydrologique
L’évaporation
0,383 1,3248 2,34267 2,691 1,42
(Hm3)
2.5
1.5
0.5
0
L’année 2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008
hydrologique
Fig. 2.14 : Représentation des moyennes mensuelles de l’évaporation au lac du barrage de Beni
Haroun, Algérie de l’an 2003 à l’an 2008
33
En remarquant ici que l'évaporation augmente au cours du temps, bien sur, avec
l’accroissement de la surface du lac et nous avons enregistré un volume moyen annuel de 16,20
millions de m3d’eau, sachant que l'évaporation brute est égale à 1094 mm. Donc, on constate une
perte d’une quantité importante d’eau du lac du barrage de Béni Haroun où cette ressource se fait
rare et précieuse.
Le phénomène de l’évaporation des lacs des barrages en Algérie est considérable. Annuellement,
ils enregistrent une perte de volume d’eau très élevée, au niveau du barrage de Beni-Haroun les
mesures se font à l’aide d’un bac Classe A. La figure (2.15) indique la variation de l’évaporation
au cours du temps au barrage de Beni-Haroun, Algérie.
7,000
Volume évaporé (Hm3)
6,000
5,000
4,000
3,000
2,000
1,000
0,000
m 4
m 5
m 6
m 7
8
ja 3
ja 4
ja 05
ja 6
ja 7
se 04
se 05
se 06
se 07
-0
-0
-0
-0
-0
-0
-0
-0
-0
-
-
-
nv
nv
nv
nv
nv
ai
ai
ai
ai
pt
pt
pt
pt
pt
se
Mois
34
II.9 Estimation de l’évaporation dans le barrage de Hammam Grouz
ANNEE EVAPOR. ANNEE EVAPOR. ANNEE EVAPOR. ANNEE EVAPOR. ANNEE EVAPOR.
HYDROL. hm3 HYDROL. hm3 HYDROL. hm3 HYDROL. hm3 HYDROL. hm3
86-87 1,576 92-93 2,180 98-99 3,042 04-05 4,223 10-11 3,163
87-88 2,069 93-94 1,520 99-00 3,036 05-06 3,662 11-12 3,682
88-89 2,220 94-95 1,198 00-01 2,033 06-07 1,224 12-13 3,946
89-90 1,923 95-96 1,210 01-02 1,842 07-08 0,215 13-14 4,247
90-91 2,346 96-97 1,338 02-03 4,684 08-09 2,476 14,15 4,849
5.000
4.000
3.000
EVAPOR. hm3
2.000
1.000
0.000
Fig. 2.16 : Courbe d’évaporation dans le barrage de Hammam Grouz de 1987 à 2015
35
On remarque que l’évaporation commence a augmenté de 99 au 2008 elle diminue, après
elle reprend dés 2009 au 2015. D’après nos données et le bilan hydrologique le barrage de
Hammam a un faible taux d’évaporation
36
2.17 : Photo des balles en polyéthylène relâchées dans le barrage de Californie afin de minimiser
les quantités d’eau évaporées
II.11 Conclusion
Dans ce chapitre, des taux d’évaporation pour les quatre barrages qui sont traités dans le
présent travail ont été bien développés. Aussi sont présentés les méthodes utilisées pour la
détermination du taux d’évaporation et les moyens pour limiter son effet.
Les valeurs moyennes des pertes d’eau par évaporation, durant les années hydrologiques depuis
la mise en eau, au niveau du barrage de Zit-El-Amba est de l’ordre de 8.8 Hm3.
Durant la période de notre stage la quantité d’eau évaporée au bac se trouve entre 2.9 et 6.5 mm.
Fluctuation de la quantité d’eau évaporée à l’échelle du lac du mois de Mars au mois d’Avril
2017 au barrage de Zit-El-Emba est entre 0.12 et 0.25 Hm3.
D’après le bilan hydrologique, le barrage de Hammam Grouz a un faible taux d’évaporation.
La quantité d’eau moyenne évaporée dans le barrage de Zerdazas durant la période (1976-2015)
est estimée à 1,33 Hm3.
Les mesures enregistrées pour le barrage de Béni Haroun montrent un volume moyen annuel de
16,20 millions de m3 d’eau de pertes, sachant que l'évaporation brute est égale à 1094 mm.
37
Chapitre III
Perte de capacité de stockage par
envasement dans le barrage de Zit-El-
Emba. Béni-Haroun. Zardezas et
Hammam-Grouz.
38
III Perte de capacité de stockage par envasement
III.1 Introduction
L’Algérie dispose de plus de 110 barrages en exploitation totalisant une capacité de 4,5
milliards de m3 et permettant de régulariser un volume annuel de 2 milliards de m3 utilisées pour
l’A.E.P, l’industrie et l’irrigation. Or du fait de l’érosion assez sensible (pluie de courte durée, de
forte intensité, absence du couvert végétal et relief assez jeune ...), l’Algérie perd annuellement
une capacité estimée à 20 millions de m3 par le dépôt des sédiments dans les retenues.
Nous avons abordé dans cette étude, l’importance de l’envasement dans les retenues de barrages
en Algérie, et la mise en évidence du rôle joué par la dégradation du bassin versant, les
problèmes posés par ce phénomène sont abordés à partir d’exemples Algériens. La réduction de
la capacité de la retenue et l’obturation des organes de vidange sont des menaces qui pèsent
lourdement sur la rentabilité des infrastructures hydrotechniques quand ce n ‘est pas sur la
sécurité même de l’ouvrage.
39
Fig. 3.1 : Dépôt de vase (REMINI, 2003)
[http://www.lopinion.ma/def.asp?codelangue=23&id_info=16289&date_ar=2010-2-13]
III.3.1 L’érosion
Le terme érosion vient du latin « ERODERE » qui signifie « Ronger », donc l’érosion est
le détachement des particules du sol de leur emplacement initial pour les transportés en aval.
Malgré que l’érosion ait un effet néfaste sur les zones amont, elle enrichit les plaines qui
constituent les principaux terrains agricoles.
Il y a plusieurs formes de l’érosion : l’érosion chimique, éolienne, mécanique, thermique …etc.
Ce qui nous concerne dans ce sujet-là, est l’érosion hydrique.
40
L’arrachage est du à la fois aux gouttes d’eau (par rejaillissement) et aux eaux de ruissellement,
dont le transport est assuré par elles.
b) Le ruissellement
Comme les précipitions, le ruissellement agit sur le sol par des actions de détachement et de
transport.
41
Dans le transport par charriage une partie de gros granulas se déplace sur le fond des lits des
cours d’eau, soit par glissement (ou roulement), soit par saltation (Benaicha, 2001).
III.3.3 La sédimentation
C’est l’étape finale de l’envasement des retenues, a l’état naturel les oueds transportent
progressivement des quantités importantes de sédiments, soit par charriage soit en suspension,
les eaux chargées de matériaux fins formes un courant de densité qui s’écoule sur le long de la
retenue et transporte ainsi la vase jusqu’au pied du barrage. Dans ce trajet, les sédiments se
déposent, des plus grandes aux plus petites, de l’amont vers l’aval de la retenue (Ben Aicha
2011).
42
III.4 Problèmes posés par l’envasement
Parmi les problèmes que pose l’envasement des retenues de barrages, on peut retenir
quatre inconvénients majeurs qui sont la réduction de la capacité, l’obturation des organes de
vidange, la sécurité de l’ouvrage, l’envasement des canaux d’irrigation et la dégradation de la
qualité de l’eau.
Tab 3.1 : Réduction de capacité suite à l’envasement dans certains barrages (RMINI, 2003)
43
La quantité de sédiments déposée dans les 98 barrages Algériens était évalué à 560.106m3 en
1996, soit un taux de comblement de 12.5 % ; celle-ci sera de 650. 106 en l’an 2000, soit un taux
de comblement de 14,5 %.
A titre d’exemple, la capacité initiale du barrage de GHRIB (Médéa) était de 280.10 3m3 en 1939
et n’était plus que de 109.106m3 en 1977.
Une projection a été faite pour l’an 2010, d’où il ressort que certains barrages comme par
exemple ceux de FERGOUG et de ZARDAZAS finiront par périr si des dispositions radicales ne
sont pas prises.
Les barrages de OUED EL FOUDDA, GHRIB, BOUHANIFIA, K’SOB, et FROUM EL
GHERZA ne pourront plus garantir les quantités d’eau potable et d’irrigation nécessaires.
Zerdaza 31 37
44
III.4.3 La Sécurité de l’ouvrage
Indépendamment du problème de la diminution de la capacité du réservoir, l’envasement
pose celui de la stabilité de l’ouvrage. A titre d’exemple pour le barrage de ZARDAZAS les
services concerné ont diminué le volume de l’eau claire de 9.106 m3 en 1990 uniquement pour
assurer la sécurité de l’ouvrage bien évidement cela s’est fait au détriment de
l’approvisionnement de la population de la ville de SKIKDA et du périmètre du SAF-SAF le
volume régularisé qui était de 20.106 m3 s’est trouvé réduit à environ 10.106m 3.
45
Tableau n° 3.3 : Etat d’envasement dans le barrage de Zit El Emba en 2004
Barrage Commune Wilaya Année de Capacité Capacité Taux
mise en eau initial en relevée en d’envasement
Hm3 2004 en Hm3
Zit-El- Emba B- Lakhdar Skikda 2002 117.390 116.590 0.800
Les figures 3.4 et 3.4, montrent la vase déposée dans la cuvette du barrage de Zit-El-
Emba, on peut voir que le volume de la vase progresse dans le barrage.
Fig. 3.4 : Photo prise de l’embouchure d’oued El-Hammam dans le barrage de Zit-El-Emba
Quelque soit l’état du bassin versant la vase arrivant à la cuvette peut modifier sa forme
initiale.
Fig. 3.5 photo de la vase dans le barrage de Zit-El-Emba du coté de la route de Bouati-
Mahmoud.
46
III.6 Perte de capacité par envasement du barrage de Beni-Haroun
a) Situation et caractéristiques du barrage
Considéré comme le plus grand barrage de l’Algérie d’une capacité de 1 milliards de m3, le
barrage de Beni Haroun est d’une grande importance économique pour toute la région de l’Est
(Fig. 3.7 Situé à 500 km à l’est d’Alger, le barrage de Beni Haroun a été mis en exploitation en
2003 Fig. (3.6).
47
b) Classement du barrage de Béni Haroun vis-à-vis de l’envasement
Sur la base du levé bathymétrique réalisé par l’Agence Nationale des Barrages et
Transferts en 2013, la capacité du barrage au niveau normal a diminué de 998 Hm3 en 2003
jusqu’à 958 Hm3 en 2013, soit un taux d’envasement moyen égal a 12 millions de m3/an, soit un
taux de comblement de 12% en 2013, donc le taux de comblement annuel est de 1.2%/an. Sur la
base de ces valeurs le barrage de Béni Haroun peut être classé comme un barrage à fort taux
d’envasement. La quantité de 12 millions m3 de boue déposée annuellement au fond du barrage
de Beni Haroun ne peut être transportée que par les courants de densités dans les deux branches :
Rhumel et Nadja. (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017).
48
Fig. 3.8 : Evolution de l’envasement en fonction du temps. (REMINI. B et TOUMI. AW, 2017).
Tableau 3.4 : Volumes et surfaces aux niveaux normal et des plus hautes eaux pour les 3 levés
topo-bathymétriques
Paramètres Levé 1986 Levé 2003 Levé 2006
Des trois levés bathymétriques réalisés, on peut constater une diminution de la capacité de
stockage à la cote normale de la retenue, l’explication qui peut être donnée est que, malgré les
travaux de dévasement qui se sont déroulés dans cette cuvette, la vitesse de sédimentation est
supérieure à celle de dévasement.
Pour mettre en exergue la variation de la capacité de stockage au cours du temps, nous avons
représenté dans la figure 3.10 la variation des volumes d’eau dans la retenue en fonction des
cotes pour les trois levés bathymétriques réalisés.
Fig. 3.10 : Variation des volumes d’eau stockés en fonction des cotes du lac dans le
barrage des Zardezas, Algérie (Source de données, ANBT)
50
La différence enregistrée entre les trois courbes témoigne de la modification qu’a subi la
forme initiale de la cuvette du barrage des ZRDZS. Ce changement de forme est dû aux
matériaux transportés par l’eau et déposés dans sa cuvette.
Le volume se trouvant entre les trois courbes est considéré comme perdu, car la vase a pris la
place de l’eau. Après 20 ans du premier levé bathymétrique et pour la même cote du lac, on
enregistre une diminution à chaque levé bathymétrique, du volume d’eau stocké dans la retenue
du barrage des Zardezas, cette perte est due sans aucun doute à la quantité de vase déposée dans
cette retenue.
En effet, une vitesse faible de sédimentation de 0,1247 Hm3/an est enregistrée entre 1986
et 2003 du fait que la cuvette a subi un très fort dévasement durant cette période, alors que la
forte vitesse d’envasement, 0,42 Hm3/an, constatée entre l’an 2003 et l’an 2006 est due aux
quantités faibles de sédiments extraites par dévasement de la retenue d’une part et d’autre, ce qui
est possible, à la grandeur de quantité de vase arrivée à la cuvette du barrage.
Sous le niveau de 184 m, on assiste a une augmentation du volume stocké par rapport à celui en
1986, cette augmentation est due au dragage stationnaire et aux vases extraites par les six vannes
de dévasement. L’analyse des plans topo-bathymétriques de l’an 2006 montre que la zone située
entre la digue et 1200 m en amont du barrage est draguées jusqu’à la cote moyenne 180 m. Au
de la des 1200 m le talus abrupte montre la limite entre la zone draguée et la zone non draguée
avec une pente de 24% (ANBT, 2006). Près du talus, des fosses qui atteignent la cote 176 m sont
dues au dragage stationnaire. Pour mettre en évidence l’influence des actions curatives et
préventives sur la capacité de stockage actuelle et future de cette cuvette et les quantités de
sédiments entrantes dans laquelle, nous avons tracé la courbe représentons la variation dans le
temps de la capacité de stockage de la cuvette du barrage. L’action curative, par dragage,
effectuée dans la cuvette du barrage des Zardezas n’arrivaient pas encore à mettre sa capacité de
stockage même pas au-dessus de la moitie de son volume de stockage initial. En effet, malgré
ces travaux, le phénomène de sédimentation persiste et on assiste chaque année à des pertes
d’eau difficilement récupérables à cause de la complexité du phénomène et du coût élevé du
dévasement. La forte diminution de la capacité de stockage d’eau de la retenue du barrage des
Zardezas d’un côté et d’un autre côté l’importance de cet ouvrage vis-à-vis la région où il était
inauguré, a poussé l’Agence Nationale des Barrages et Transferts, au mois de septembre 1992, a
entamé des opérations de dévasement par dragage de sa cuvette.
La figure 4 donne la variation au cours du temps de la quantité de sédiments déposées dans la
cuvette du barrage des Zardezas en tenant compte des quantités arrachées au dévasement par
dragage.
51
Fig.3.11 : Quantités de sédiment déposées au cours du temps, en tenant compte du
dévasement, dans la cuvette du barrage des Zardezas, Algérie (ANBT & REMINI.B)
Fig.312 : Photo élucide l’état dramatique vis-à-vis la vase dans la cuvette, du barrage de
Zardezas (TOUMI, Janvier 2017)
52
De ces représentations, nous pouvons juger que le dévasement, par dragage, effectué au
barrage des Zardezas a prolongé sa durée de vie, il a permis également à cet ouvrage de
continuer à jouer une grande part de ses rôles dans la région où il est inauguré. Sans parler du
coût du dévasement par dragage au barrage des Zardezas et sans cette action curative sa capacité
de stockage serait de 3 Hm3 au lieu de 32 Hm3.
53
Fig. 3.13 photo d’une plantation par banquettes continues [www.ma.auf.org]
55
refouler à une hauteur de 28 m dans une conduite de 700 mm avec un débit maximum de mixture
(vase -I- eau) de 1600 Vs et pour draguer à une profondeur de 3 à 16 m [REMINI B.,
AIENARD J-M., KETTAB A. – 1996]
III.9 Conclusion
L’envasement des retenues est classé parmi l’un des facteurs les plus importants de la
perte en capacité. La réduction de la réserve de stockage des ouvrages hydrauliques se voit
croitre sans cesse au fil de ces derniers temps. Parmi les problèmes que pose l’envasement des
retenues de barrages, on peut retenir quatre inconvénients majeurs qui sont la réduction de la
capacité, l’obturation des organes de vidange, la sécurité de l’ouvrage, l’envasement des canaux
d’irrigation et la dégradation de la qualité de l’eau.
Le suivi de l’envasement aux barrages se fait par la réalisation des levés bathymétriques. Sur
la base de ces levées réalisées par l’Agence Nationale des Barrages et Transferts en 2013, le
barrage de Béni Haroun peut être classé comme un barrage à fort taux d’envasement. Pour le cas
de Zit El Emba il n’y a pas de levées bathymétriques, par contre pour le cas de Zerdazas le taux
d’envasement est très élevé, ceci à pousser à une opération couteuse de dragage pour réduire la
vase.
56
Chapitre IV
Perte d’eau par infiltration dans quelques
barrages de l’Est Algérien
57
IV Perte d’eau par infiltration dans quelques barrages de l’Est Algérien
IV.1 Introduction
Un barrage n’est pas totalement imperméable, il y a toujours des infiltrations d’eau.
Les mesures des débits de fuites dues aux infiltrations pour quantifier d’une manière approchée
la quantité d’eau perdue ont été faites pour les barrages de Zit ELemba, Hammam Grouz et le
barrage de Zardezas.
Les infiltrations qui se produisent à travers le corps du barrage et ses fondations, doivent être
considérées sous deux aspects :
- Le premier : est la perte d’eau qui réduit le volume emmagasiné.
- Le deuxième : est que ces pertes d’eau peuvent compromettre la stabilité de l’ouvrage
sous l’influence du phénomène de renard et des sous pressions.
b) La pression de l’eau interstitielle dans le massif, qui peut être déterminée à partir d’un
réseau de lignes équipotentielles, c’est –à-dire, des lignes reliant les points d’égal
potentiel hydraulique au sein du barrage et des fondations, la position de la ligne de
saturation et la connaissance des pressions interstitielles sont utiles pour le calcul de la
stabilité de l’ouvrage.
c) Le débit de fuites dû aux infiltrations qui peut s’obtenir à partir du réseau de lignes de
courant orthogonales aux lignes équipotentielles. Ces lignes de courant représentent
théoriquement la trajectoire de l’eau à travers le barrage
(ROLLEY. René et all, 1974, technique des barrages en aménagement rural)
58
IV.3.1 Détermination de la ligne de saturation
La ligne de saturation peut être déterminée par les méthodes suivantes :
a) Le calcul numérique
Le calcul numérique est réalisé sur ordinateur, il peut résoudre le problème des infiltrations
par le biais des programmes mis au point, afin de déterminer la position de la ligne de saturation,
le potentiel hydraulique et le débit de fuite d’eau.
b) Le modèle électrique
L’analogie électrique est basée sur le fait que le potentiel électrique est régi par la même
loi que le potentiel hydraulique.
c) Le modèle graphique
Il représente une méthode simplifiée, la plus souvent utilisée. Cette méthode donne des
résultats approches, mais en général suffisants. L’écoulement des eaux d’infiltrations dans le
barrage est régi par la loi de DARCY, V = K * i où K est le coefficient de perméabilité en (m/s)
et i : le gradient hydraulique.
Avec
q : débit par mètre linéaire du barrage ;
S : longueur mouillée du parement amont du barrage,
K : coefficient de perméabilité de DARCY ;
H: la hauteur d’eau à l’amont du barrage, h = NNR – 60 ;
L1 : longueur moyenne des lignes de courant. Elle est prise comme étant la distance séparant
l’extrémité amont du drain horizontal et le centre de la digue mouillée du parement amont.
60
IV.3.5 Calcul de la pression interstitielle
Quand on dispose du réseau d’équipotentielles il est aisé d’en déduire la pression
interstitielle en tout point. Soit à calculer cette pression en M0. A partir de M0 on trace à l’estime
une courbe équipotentielle s’intégrant dans le réseau. Cette courbe coupe la ligne phréatique en
un point M1 de potentiel égal à la cote de ce point soit z1.
L’égalité des potentiels en M0 et M1 s’écrit z0 + p0 = z1
D’où la pression interstitielle : 𝑝0 = 𝑧1 − 𝑧0
Fig.4.3 : Photo d’un drain (PON) à manomètre dans la galerie du barrage de Zit El Emba.
61
C’est un organe qui est destiné à évacuer les eaux infiltrées à travers le massif. Il est
constitué soit de gravier perméable, de tuyau en béton poreux ou en plastique perforé, ces
derniers sont entourés d’une couche de gravier. Ils existent plusieurs types de drains à savoir le
drain horizontal, le drain vertical et, le drain à tapis filtrant. Les systèmes de drainage sont
constitués des matériaux ayant une forte perméabilité (K = 10-4 m/s). De ce fait la circulation des
eaux d’entraîner des particules adéquates. Pour maîtriser ces phénomènes on renforce le drain
par un filtre.
IV.4.2 Le filtre
Il est destiné à retenir les fines particules entraînées par les filets d’eau, circulant dans le
massif il est constitué de couches successives de matériaux perméables de granulométrie de plus
en plus étroite, pour empêcher le passage des particules les plus fines du massif ainsi, chaque
couche du filtre doit jouer le rôle de filtre pour la couche précédente dans le sens de l’écoulement
de l’eau.
Pour éviter le colmatage et la dégradation du filtre, il est conseillé d’utiliser des sables dont le
coefficient d’uniformité est D60 / D10 < 2
D60 : pourcentage des grains de diamètres < 60 mm
D10 : pourcentage des grains de diamètres <10mm.
Par ailleurs un filtre ne doit pas se dégrader par entraînement ni se colmater. Pour cela, on
réalise un filtre d’une composition granulométrique telle que :
- les particules les plus fines du barrage seraient retenues, si non elles étaient entraînées
hors de l’ouvrage.
- Les fines particules qu’il contient soient retenues à l’intérieur des vides existants entre
les particules les plus importantes.
1) D15 du filtre / D85 du matériau de base = 4 à 5.
Cependant le filtre ne contient pas plus de 5% de matériaux fins de diamètre 0.07 mm.
2) D15 du filtre / D85 du matériau de base ≤ 5.
3) D85 du filtre / ouverture maximale du drain ≥ 2.
4) Les courbes granulométriques des filtres doivent être sensiblement parallèles à celle de la terre
du remblai.
62
IV.4.3 Disposition des drains et des filtres dans un barrage en terre
63
IV.4.3.2 Drain vertical
Le drain vertical placé au centre de la digue constitue une solution plus efficace pour
intercepter les eaux d’infiltration. Un tel drain est constitué d’un rideau d’une largeur minimale
de 1m en matériau grossier (gravier et sables) dont la granularité est choisie de manière à ce que
les conditions de filtre soient réalisées. ce rideau peut être mis en œuvre par déversement du
matériau convenable dans une tranchée d’une profondeur de 1.5 à 2m recreusée dans le massif
comparé, au fur et à mesure de l’avancement du terrassement du barrage. Il peut remonter
pratiquement jusqu’à la cote moyenne du plan d’eau dans la retenue.
64
La piézométrie est la mesure de profondeur de la surface de la nappe d’eau souterraine.
Elle est exprimée soit par rapport au sol en m, soit par rapport à l’altitude zéro du niveau de la
mer en m NGF (Nivellement Général Français).
La surface de la nappe correspond au niveau piézométrique. En cas de pompage de l’eau
d’un forage, le niveau de la nappe s’abaisse en format un cône de rabattement.
L’illustration suivante montre l’exemple d’une nappe située à 5 m de profondeur, et schématise
l’influence d’un pompage.
65
Fig. 4.7 : Photo d’un piézomètre dans le barrage de Zit El Emba
a) Piézomètre ouvert
Les piézomètres « ouverts » sont des tubes qui permettent depuis la surface d'accéder à l'eau
d'une nappe phréatique. Ils permettent d'en relever le niveau piézométrique à l'aide d'une sonde
poids
66
.
b) Autres types
Il existe des systèmes plus sophistiqués utilisant un capteur de pression en bout de tube.
c) Tube à prélèvement
On fore souvent des tubes analogues aux piézomètres (quoique d'un diamètre un peu différent)
afin de réaliser des prélèvements d'eau dans la nappe, pour en analyser la composition. Cela est
souvent le cas après une pollution où la qualité de l'eau de la nappe doit être surveillée, parfois
durant plusieurs années. Dans ce dernier cas, il vaut mieux parler de « tube à prélèvement » pour
éviter tout malentendu, car de tels forages ne sont pas alors destinés à mesurer la charge
hydraulique (qui seule justifie le radical « piézo- »).
67
IV.5.1.2 Traçage des lignes d’eau au piézomètre
a) traçage du plan du barrage et la localisation des piézomètres
profil 1
100.0
98.0
96.0
94.0
92.0
cote en m
90.0 Cote TN
88.0 cote piézo
86.0
84.0
82.0
80.0
pob2 pob3 pob4
68
Profil n°2
Au niveau de ce profil nous avons également 4 piézomètres ouverts sans charge, il s’agit des
piézomètres POB6, POB7, POB8 et POB9. Toutefois, les deux premiers piézomètres sont
bouchés.
profil 2
86.0
84.0
82.0
80.0
cote en m
78.0 Cote TN
74.0
72.0
70.0
pob8 pob9
profil 3
100
90
80
70
60
cote en m
50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob11 pob13 pob14 pob15
69
Profil n°4
Au niveau de ce profil nous avons 5 piézomètre pob16. Pob17. pob18. Pob20
profil 4
100
90
80
70
60
cote en m
50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob16 pob17 pob18 pob19 pob20
Profil n°5
Nous avons 6 piézomètre pob22. Pob23 .pob24. pob25. Pob26. Pob27. Dont les pob 23 et 24
sont bouchées
profil 5
100.0
90.0
80.0
70.0
60.0
cote en m
50.0 Cote TN
30.0
20.0
10.0
0.0
pob22 pob25 pob26 pob27
70
Profil n°6
Il contient 5 piézomètres pob28. Pob29. Pob30. Pob31. Pob32. Dont Pob29 est bouché
profil 6
100
90
80
70
60
cote en m
50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob28 pob30 pob31 pob32
Profil n°7
Il contient 5 piézomètres Pob34. Pob35. Pob36. Pob37. Pob38.
profil 7
100
90
80
70
60
cote en m
50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob34 pob35 pob36 pob37 pob38
71
Profil n°8
Il contient 5 piézomètres pob40. Pob41. Pob42. Pob43. Pob44. Dont Pob 42 et 43 sont bouchés
100
90
80
70
60
50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob40 pob41 pob44
Profil n°9
Contient 6 piézomètres pob45. Pob46. Pob47. Pob48. Pob49. Pob5
profil 9
100
90
80
70
60
cote en m
50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob45 pob46 pob47 pob48 pob49 pob50
72
Profil n°10
Contient 6 piézomètres Pob51. Pob52. Pob53. Pob54. Pob55. Pob56
profil 10
100
90
80
70
60
cote en m
50 Cote TN
40 cote piézo
30
20
10
0
pob51 pob52 pob53 pob54 pob55 pob56
2016/2017
0.0315
0.031
0.0305
0.03
fuites en Hm3
0.0295
0.029
0.0285 Fuites
0.028
0.0275
0.027
0.0265
Sept Oct Nov Dec janv Fev Mars Avril Mai
Fig. 4.20 : Les fuites mensuelles durant l’ année 2016/2017 dans le barrage de Zit EL Emba
73
On remarque que les fuites sont élevées et oscillent autour d’une valeur égale à 0.03 Hm3 durant
la période froide de septembre a juin et presque nul en été.
fuites Hm3
0.400
0.350
0.300
0.250
0.200
0.050
0.000
2000-2001
2001-2002
2002-2003
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
2007-2008
2008-2009
2009-2010
2010-2011
2011-2012
2012-2013
2013-2014
2014-2015
2015-2016
Fig.4.21 Bilan de fuite dans le barrage de Zit El Emba depuis la mise en eau en 2001 jusqu’au 2016-2017
2017
Depuis la mise en eau du barrage de Zit El Emba on obtient une moyenne de 0.2430 Hm3
de fuite par mois celle ci augmente a l année 2003 et ce stabilise jusqu'à 2016 ou elle diminue a
0.273 Hm3 par mois.
74
3.5
2.5
Perte par fuites (Hm3)
1.5
0.5
Année
Fig. 4.22 : Variation annuelle des pertes d’eau par fuites au barrage des Zardezas, Algérie
75
Fig. 4.23 : Photo de l’évacuation des eaux qui fuient dans la galerie inférieure
76
Les zones se trouvant en aval de la digue ont été mises en sous pression, la figure (4.25)
illustre le cas d’un forage situé à environ 80 m à l’aval de la digue. Ce qui présente des menaces
majeures sur la stabilité de l’ouvrage surtout dans le cas, par exemple, d’un séisme.
Depuis la mise en eau du barrage en 1987, l’évacuateur de crue n’a jamais fonctionné à
cause de la faible quantité d’eau reçue au niveau du lac. Durant la période allant du 28 Juin 2002
jusqu’au 27 Avril 2003, à cause de la forte pluviométrie tombée dans le bassin versant, la cote du
lac était dans un niveau supérieur à celui de l’évacuateur principal (727.00 NGA).
Cette hauteur d’eau du lac a crée une force de pression hydrostatique presque constante et
permanente sur les appuis du barrage durant cette période. Ceci a provoqué le 20/04/2003 des
pertes considérables en eau à travers la rive droite. La géologie du site, qui est composée
essentiellement des calcaires crétacés bourrés par des matériaux argileux, et l’absence des
travaux de consolidation au niveau de la rive droite sont les causes principales de cette fuite
d’eau. L’écoulement souterrain créé par la pression hydrostatique a contribué à l’entraînement
des matériaux de colmatage en agrandissant les sections d’écoulement.
Le traçage à la Rhodamine et la fluorescéine, a montré que les eaux qui se trouvent à l’aval du
barrage appartiennent à celles stockées dans le lac et durant une demi-heure, elles atteignent les
résurgences se trouvant à l’aval de la digue. Ces effets néfastes se répercutent sur la quantité
stockée, la stabilité de l’ouvrage, les biens et la population se trouvant en aval, nous ont incités à
77
étudier ce phénomène au niveau de ce barrage afin de contribuer à déceler les endroits
défectueux et proposer les actions nécessaires à son rétablissement.
Fig.4.26 : Disposition des piézomètres par rapport au lac du barrage [Agence Nationale des
barrages et transferts (A.N.B.T), service d’exploitation du barrage de Hammam Grouz (B.H.G),
2004.
Les résurgences ne sont apparues qu’au niveau de la fondation et de la rive droite et que
cette dernière sert comme un appui à l’eau du lac.
La représentation de la fluctuation des niveaux d’eau dans les piézomètres en fonction de la
fluctuation du niveau du plan d’eau du lac est plus que nécessaire afin de mettre en évidence le
comportement des piézomètres. De cette représentation apparaît un point de brisure à la cote
117,25 m. ceci permet de mettre en évidence le bourrage de la zone traversée par le piézomètre
P53 (Figure 4.27). De même les piézomètres P54, P55 et P58 ont donné les mêmes résultats et
ont mis en exergue la détérioration des couches géologiques de la rive droite (Figure 4.28).
78
710,000 y = -0,0953x 2 + 137,85x - 49160
cote du piézomètre 53 (m) 709,000 R2 = 0,8124
708,000
707,000
706,000
705,000
704,000
715,000 717,000 719,000 721,000 723,000
cote du lac (m)
708,000 R2 = 0,6202
707,500 y = 0,5036x2 - 721,61x + 259187
707,000 R2 = 0,6158
706,500
706,000 y = 0,5662x2 - 811,21x + 291271
705,500 R2 = 0,5957
705,000 p54 p55 p58
704,500
704,000
716 716,5 717 717,5 718 718,5 719
cote du lac (m)
79
IV.7.2 Evénement extrêmes des fuites dans le barrage de Hammam-Grouz
L’irrégularité de remplissage de la retenue est liée à plusieurs paramètres, dont les plus
importants sont l’apport moyen annuel (lié directement aux précipitations), les pertes par
évaporation et les phénomènes de fuites ayant apparu de façon nette, suite aux pluviométries
exceptionnelles.
Deux événements majeurs liés aux apports pluvieux exceptionnels des années hydrologiques
2002/2003 et 2014/2015 ont marqué le fonctionnement de l’ouvrage, à travers les considérables
volumes de fuites d’eau, estimés sur la base des mesures des débits des sources d’une part, et le
déstockage anormal des réserves en eau du barrage, d’autre part. Ces pertes karstiques sont
confirmées à l’aide des traçages chimiques, par l’apparition d’importants gouffres (vortex) au
sein de la retenue et le débordement d’un forage artésien a sec en aval du barrage.
a) Evénements 2003-2005
L’année 2002/03 est considéré comme une année exceptionnelle, du fait que le barrage a connu
pour la première fois un déversement, suite à une pluviométrie très importante qui a touché le
centre et l’Est du pays, avec un cumul de 669 mm. C’est la plus grande valeur de précipitation
enregistrée au niveau de la station pluviométrique du barrage depuis sa mise en exploitation.
Cette pluviométrie a commencé dès le mois de novembre jusqu’au mois de janvier, avec un
cumul de 422.3 mm, soit 63% de la hauteur moyenne annuelle des précipitations L’effet de
l’importante pluviosité est à répercuter sur l’apport hydrologique qui a augmenté dès le mois de
novembre d’une valeur de 4.62 hm3 à une valeur de 31.7 hm3 pendant le mois de janvier, suivi
d’une diminution durant les deux mois suivants pour atteindre une valeur de 3.34 hm3.
Une deuxième crue a eu lieu en avril 2003 avec une hauteur de précipitations de 71.60mm et a
pu augmenter l’apport à une valeur de 8.22 hm3. La capacité du barrage a dépassé les 43 hm3
durant les quatre mois d’hiver (janvier, février, mars et avril), ce qui à mis en fonction pour la
première fois l’évacuateur de crues et la vidange de fond au cours des mois en question.
L’apparition des affluents négatifs, accompagnée d’une diminution de 45 % (soit 19.4 hm 3) de
la capacité de remplissage durant les mois de mai à août, ne peut être expliquée que par l’effet de
fuites d’eau importantes qui se sont poursuivies après celles apparues de façon effective dès le
mois d’avril. Cependant, l’apport au barrage des mois de janvier 2003 (31.70 hm 3) et d’avril
2003 (8.22 hm3) est apparu supérieur à celui mesuré à la station de jaugeage (22.34 hm3 et 7.27
hm3).
80
Apport bilan (Affluents) hm3 pluie
225 31,7 35
200 194,7 30
175 25
Affluents (hm3)
150 20
Pluie (mm)
129,9
125 9,29 15
9,8 8,23
100 10
4,62 3,35 71,6
75 0,90 0,08 5
-1,5 -3,37 -3,57 0
50
25 -2,27 -5
0 -10
S O N D J F M A M J Jt A
Mois
Les corrections apportées aux débits de fuites mesurées ont mis en évidence des fuites plus
importantes à partir de la cuvette du barrage, ce qui laisse supposer des pertes karstiques dans
des conduits plus lointains (en profondeurs), ne se limitant donc pas aux seules sources du
Hammam exultant au pied des massifs, à l’aval de la digue. L’écart anormal entre les éléments
du bilan hydraulique du barrage (Affluents négatifs) et l’apparition des émergences (avec un
débit très important) en aval de l’ouvrage, ne peuvent être expliqués que par des fuites d’eau à
partir de la retenue.
Les pertes par fuites ont apparu de façon nette pour la première fois durant le mois d’avril de
l’année exceptionnelle (2002/03)
Fig.4.30 : Débits de fuites mesurés dans le barrage de Hammam-Grouz par l’A.N.R.H (sources
de H.Grouz.
81
Suite à la forte pluviométrie du mois de janvier 2003, les fuites ont débuté dès le mois
d’avril avec un débit de 1.414 m3/s soit un volume journalier de 0.122 hm3, la diminution de ces
débits a continué jusqu’à atteindre une valeur de 0.475 m3/s au mois de janvier 2004. Un autre
pic du débit avec une valeur journalière supérieure à 1 hm3 apparaît durant la deuxième
quinzaine du mois de janvier et persiste durant les trois premiers mois de l’année 2004, suite à
un apport de l’ordre de 10.16 m3/s durant le même mois.
Une chute des débits de fuites apparaît à partir du mois de mai jusqu’au mois de décembre 2004,
suite probablement aux travaux du traitement du vortex réalisés durant le mois de mars de la
même année. Cette diminution n’a pas duré longtemps puisque le débit a commencé
d’augmenter à nouveau dès le mois de janvier 2005, pour atteindre une valeur maximal de
l’ordre de 1.140 m3/s au mois de mai, après l’apport important de l’ordre de 9.29 m3/s
enregistrés au mois de janvier 2005.
b) Evénement 2014-2015
Malgré les différentes solutions de colmatage (voile d’injection, plombage des vortex)
effectuées par l’organisme gestionnaire en 2005, les crues des mois de janvier et février 2015,
ont engendré de nouvelles pertes d’eau karstiques, traduites par la réapparition d’importantes
sources, et le débordement des forages (à sec depuis une dizaine d’années), situés en aval de la
digue.
l’importante pluviosité des mois de janvier et Février 2015 a un effet sur l’apport
hydrologique qui a augmenté d’une valeur de 5.68 hm3 durant l’année 2013-2014 à une valeur de
26.41 hm3 pendant l’année 2014-2015 , cette augmentation est accompagné d’un remplissage de
l’ordre de 40.60 hm3, d’une vidange de fond et précédé de l’apparition des fuites d’eau d’une
valeur de 1.743 hm3 durant deux mois .
50 2.5
Fuites ANRH (Hm3)
1,931
Capacité (Hm3)
40,60
1.743
40 2
30 27,36 1.5
23,65
20 1
10 0.5
0 0
1987-88
1989-90
1991-92
1993-94
1995-96
1997-98
1999-00
2001-02
2003-04
2005-06
2007-08
2009-10
2011-12
2013-14
Année
Fig.4.31: variation annuelle des réserves et des fuites au niveau du barrage de H.Grouz (2014/Mars
2015)
82
Contrairement aux événements extrêmes des années 2003 à 2005, l’apparition des fuites durant
les mois de Janvier et Février 2015 précède le débordement et la mise en eau de l’évacuateur de
crue d’une période presque d’un mois
IV.8 Conclusion
Les mesures des débits de fuites dues aux infiltrations au niveau de différents points
(résurgences, galeries, rigoles etc.) nous permettent de quantifier d’une manière approchée la
quantité d’eau perdue.
Les fuites au niveau du barrage Zit El Emba sont élevées durant la période froide de septembre a
juin et presque nul en été. Depuis la mise en eau de ce barrage les fuites par infiltration ont une
valeur moyenne de 0.2430 Hm3.
La quantité d’eau moyenne interannuelle perdue par les fuites au barrage des Zardezas est
égale à 1,24 Hm3.
Le barrage Hammam Grouz rencontre des difficultés de stockage des eaux provenant de
l’oued Rhumel, puisque le débit moyen de fuites d’eau à travers la rive droite avoisine
50000m3/Jour
83
Conclusion générale
Les barrages algériens se trouvent exposés à certains problèmes hydrauliques entre autres
l’évaporation intense, les fuites d’eau et l’envasement.
L’envasement des cuvettes des barrages est une menace qui doit être contrôlé par la
surveillance des ouvrages d’une part et pour les protections à prendre d’autre part. Il conduit à
une estimation du transport solides et des phénomènes d’érosion sur les bassins versants.
Le phénomène d’envasement des barrages menace aujourd’hui presque la totalité des barrages.
Les pertes d’eau par évaporation et par fuites, malgré que le second présente des risques
sur la stabilité, sont récupérables alors que le volume occupé par la vase est irrécupérable.
Pour préserver la quantité des eaux stockée des barrages, il devient nécessaire que les
spécialistes du secteur imposent une réglementation en matière de contrôle et de surveillance
continu de l’évolution des bilans hydriques des barrages algériens. il est nécessaire voir
indispensable de réaliser des mesures et des relevés périodiques pour chaque type de perte, et
d’élaboré des modèles performent, afin d’avoir une évaluation crédible de la perte de capacité
de stockage.
84
Références bibliographiques
85
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Algérie. Thèse de Doctorat PhD en Sciences Techniques. Institut d’Hydraulique, Moscou, 200 p.
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température et la tension de vapeur d’eau de l’air aux stations météorologiques. Annales de
l’Institut de Recherche Agro-Industrie et Information (NIITEI), n° 150 : 43-51.
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Zardezas (B.Zrdzs), Historique d’évaporation au barrage des Zardezas, 2015.
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86