Extrait Mammiferes

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Mammifères

MORPHO
Michel Lauricella
Éléments de morphologie comparée
Michel Lauricella a été formé à Dans la même collection
l’École nationale supérieure des
beaux-arts de Paris. Enseignant la Michel Lauricella
morphologie depuis une vingtaine
d’années, il a exercé successivement
au sein de l’école Émile Cohl (Lyon), Cet ouvrage est un « catalogue » de
aux ateliers Beaux-Arts de la ville formes, un recueil de plus de cinq
de Paris, aux Gobelins (Paris), à cents dessins pour une centaine
Lisaa (Paris), à l’Atelier (Angoulême). d’espèces de mammifères évoluant
Il enseigne actuellement à l’atelier sur terre, dans l’eau ou dans les airs.
Fabrica114 (Paris).

MORPHO Mammifères
Le but recherché est de définir les
fabrica114.com caractères anatomiques communs
@atelier.morpho
à cette classe d’animaux à laquelle
@ateliermorpho
nous appartenons, d’établir des liens
entre les formes et les fonctions afin
de distinguer les adaptations au fouis-

a n a to m i e a r t i s t i q u e
sage, à la marche, à la course, au
bond, à l’escalade, au vol et à la nage.
Ces notions devraient faciliter votre
dessin d’observation et vous aider à
créer des créatures imaginaires qui
paraîtront vraisemblables.

537 dessins
100 espèces

ISBN : 978-2-212-67969-4
Code éditeur : G0067969
12 E

Conception de couverture :
Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles
Reliure apparente
facilitant la lecture
Je remercie Charlène Letenneur pour sa relecture. Dessinatrice scientifique,
elle travaille aux côtés de chercheurs dans un laboratoire du Muséum national
d’Histoire naturelle et en tant qu’indépendante pour des publications et des
expositions naturalistes. Elle a pu soumettre le manuscrit de cet ouvrage à
plusieurs spécialistes et préciser l’utilisation de certains concepts. Cette pré-
sentation simplifiée contient cependant encore quelques partis pris morpho !
Ce livre inaugure une nouvelle série consacrée aux formes animales. J’en
profite pour remercier toutes les personnes impliquées depuis le début dans
cette collection : Viviane Alloing, Gwenaëlle Le Cunff, Carole Rousseau, Éric
Sulpice, Eva Tejedor et May Yang.
Je remercie tout particulièrement mon éditrice, Nathalie Tournillon, qui
donna l’impulsion de départ, et influence pour le meilleur, la forme et le
contenu de cette collection.

Relecture : Philippe Rollet


Relecture scientifique : Charlène Letenneur
Conception graphique : monsieurgerard.com
Mise en pages : Florian Hue

Toutes les illustrations sont de l’auteur.

© 2022 Éditions Eyrolles


61, boulevard Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com

ISBN : 978-2-212-67969-4
Tous droits réservés.

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégrale-


ment ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit,
sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de
copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.

Dépôt légal : septembre 2022


Imprimé en Slovénie par DZS.
Cet ouvrage est imprimé sur du papier Munken Lynx Rough 120 g issu de
forêts gérées durablement.

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Comment ce livre se présente-t-il ?
J’ai décidé de découper cet ouvrage en trois grands chapitres correspondant
à trois milieux : les milieux terrestre, aérien et aquatique. Il est évident que les
espèces de mammifères terrestres sont les plus nombreuses : les trois cha-
pitres n’ont donc pas la même taille et il nous faudra découper le milieu ter-
restre en sous-milieux, du sous-sol à la canopée. Je ne traiterai pas le milieu
urbain car les nombreux rongeurs, chauves-souris et singes qui l’occupent
ne se distinguent pas des formes sauvages.

SOMMAIRE
4 Avant-propos

5 Introduction

TERRE

18 Creuser

30 Marcher

36 Courir
54 Bondir

56 Grimper

AIR

70 Planer

74 Voler

EAU

80 Nager

96 Ressources

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INTRODUCTION
Dans le cadre de ce petit livre, il ne peut s’agir que d’une initiation : je ne suis
de toute façon pas scientifique, mais il peut être intéressant pour le dessin,
et notamment le dessin d’imagination, de garder en tête la manière dont la
sélection naturelle opère pour « bricoler » des formes.
Darwin et les généticiens après lui décrivent le bel équilibre entre hasard
et adaptation. Des mutations nombreuses, favorisées par la reproduction
sexuée et faisant entièrement partie du processus, génèrent de la variation,
matière de la sélection naturelle. Le milieu au sens le plus large du terme
– qui inclut donc la géographie, le climat, les ressources alimentaires, la
prédation, les congénères, etc. – sélectionne. Il est la principale contrainte
exercée sur le vivant. En témoignent de façon spectaculaire les nombreuses
ressemblances par convergence évolutive : des espèces issues de lignées
différentes finissent par se ressembler étrangement quand elles vivent dans
des milieux semblables.

La baleine à bosse (Megaptera novaeangliae).

Déambuler dans un musée de sciences naturelles, comme la galerie de


Paléontologie et d’Anatomie comparée du Muséum national d’Histoire natu-
relle, à Paris, c’est faire l’expérience d’une évidence : nous appartenons au
même monde, à la même communauté de vivants. Ces squelettes se res-
semblent, et ne sont pas réunis dans ces lieux par hasard. Tous ces vertébrés
sont pourvus d’un crâne, d’une colonne vertébrale ; ils ont pour la plupart
une cage thoracique, des paires de membres. On ressent très vite que ces
différences témoignent d’aptitudes particulières : tel animal est taillé pour
courir, tel autre pour nager, grimper, voler…

introduction - 5

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Nous pouvons distinguer les fouisseurs, que nous venons de voir, et les terras-
siers. Ces derniers vivant plutôt en surface du sol qu’en profondeur, ils creusent
pour se nourrir et/ou creuser leur gîte ou tanière dans le sol, parfois uniquement
pour y hiberner. Nous retrouverons dans cette série un avant-train puissant aux
extrémités modifiées.
Fig. 1 : tatou géant (Priodontes maximus). Fig. 2
Fig. 2 : crâne de tatou géant.

Fig. 1

Fig. 3 : main droite


de tatou géant.
Fig. 3

La carapace sur le dos des tatous est formée de plaques osseuses articulées
recouvertes de corne. Selon les espèces, elles forment soit des ceintures
successives séparées par des replis cutanés souples, comme chez le tatou géant
(Priodontes maximus, Fig. 1), soit deux boucliers, l’un protégeant les épaules,
l’autre les hanches, et séparés par des bandes d’écailles en nombre variable.
Certaines espèces comme le tatou à trois bandes
(Tolypeutes matacus, Fig. 5) peuvent s’enrouler
en boule en cas de danger.

Fig. 4

Fig. 5

Fig. 4 & 5 : tatou à trois bandes (Tolypeutes matacus). Fig. 6


Fig. 6 : main droite de tatou à trois bandes.

24 | Creuser

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La façon la plus efficace d’aller vite est d’obtenir une longue foulée,
une longue distance entre les appuis : autrement dit, se déplacer
sur des échasses ! Pour cela, deux solutions se combinent
chez les animaux rapides : le redressement de la patte
et l’allongement des membres. Cet allongement
s’accompagne parfois, comme nous le
verrons plus loin (notamment p. 51), d’une
simplification de l’ossature qui la rend
plus légère mais lui fait perdre
toutes les aptitudes autres O
que la locomotion.

Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3

On distingue ainsi classiquement trois grands types d’appuis.


• La plantigradie (P) consiste à poser la totalité du pied et de la main, talon com-
pris, sur le sol. Cet ancrage donne une excellente stabilité, notamment pour
les bipèdes que nous sommes. On retrouve cet appui chez d’autres espèces,
ici un ours (Fig. 1).
• La digitigradie (D) correspond à notre posture sur la pointe des pieds (posture
des athlètes sur 100 mètres). Le talon est donc redressé, comme chez le loup
présenté ici (Fig. 2). Nous verrons pour quelles raisons le guépard détient le
record de vitesse.
• L’onguligradie (O) devient la pointe des danseurs et des danseuses. Les ani-
maux ne posent plus alors que l’ongle (sabot) sur le sol. Cette posture convient
très bien aux déplacements sur terrain sec. Nous trouverons là les animaux
alliant vitesse et endurance, comme la gazelle (Fig. 3).

30 | Marcher

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Le chat sauvage d’Afrique (Felis silvestris
lybica, Fig. 6), sous-espèce du chat sauvage Fig. 6
(Felis ­silvestris), pourrait être l’ancêtre de nos
chats domestiques. La mâchoire raccourcie
en tenaille des félins ne peut effectuer que des
mouvements verticaux. Les dents en nombre
réduit, très spécialisées, poignardent (canines)
et cisaillent (carnassières).

Fig. 7 : crâne de chat.

Fig. 7

Le guépard (Acinonyx jubatus, Fig. 8) est un félin atypique. Ce qu’il perd en puis-
sance musculaire (et donc en poids), il le gagne en rapidité. Ses griffes ne sont
plus rétractiles, il étouffe ses proies à l’issue d’une course de sprinteur. Ses longues
pattes, l’absence de clavicule et une grande souplesse de la colonne vertébrale
(si cet animal se plie en deux en courant, c’est que son régime carnivore strict
lui permet d’avoir un abdomen peu volumineux) lui permettent de rivaliser à la
course avec des gazelles, sur de courtes distances.

Fig. 8

Courir | 39

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Fig. 7 : crâne de girafe
Fig.7
(Giraffa camelopardalis).
Il s’agit d’un artiodactyle
Fig. 6 ongulé ruminant dont la
tête porte deux ossicônes,
des appendices osseux
recouverts de peau.

Fig. 6 & 9 : girafons.


Les proportions des
jeunes herbivores,
proies potentielles,
témoignent du fait
qu’il est vital pour eux
de se mettre debout
rapidement pour
emboîter le pas de leur
mère.

Fig. 8

Fig. 9

Fig. 8 : le cou comporte


sept vertèbres cervicales,
Fig. 10 comme celui des autres
mammifères (à l’exception
des lamantins
et des paresseux).

Fig. 10 : « sabot
fendu » supporté par
deux doigts.

Courir | 49

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analyse morpho - Equus zebra | 53

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On mesure avec les cétacés, animaux puissants aux formes hydrodynamiques,
combien le milieu façonne les êtres vivants. Ils ont la tête dans les épaules (le cou
est quasi inexistant, les vertèbres cervicales étant compressées et soudées, Fig. 2
& Introduction p. 9), des membres antérieurs conformés en palettes natatoires,
ne possèdent pas de membres postérieurs (tout au plus des vestiges de bassin)
mais une « nageoire caudale » horizontale (qui facilite la remontée à la surface
pour reprendre de l’oxygène) et des ailerons stabilisateurs : ces nombreuses
adaptations leur donnent l’apparence de poissons. Les narines ou les évents ont
tendance à se retrouver plus haut sur la tête que chez les autres mammifères
aquatiques.

Fig. 1

Fig. 3

Fig. 2

Fig. 1 : squelette de grand dauphin commun (Tursiops


truncatus). Les os du bras subissent une réduction
et un aplatissement considérables, tandis que la main
dépourvue de griffes est très allongée (chez quelques
espèces le nombre de phalanges ne se limite plus à trois.
On parle alors d’hyperphalangie). Il n’y a pas d’os dans
les « nageoires » dorsale et caudale.
Fig. 2 : crâne de grand dauphin. Il possède sur le front
un melon, masse graisseuse aidant la transmission
et la focalisation des ultrasons (écholocation).
Fig. 3 : grand dauphin commun.

92 | Nager

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