Chapitre 2 BANQ

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Chapitre 2 :
LES EFFETS DE COMMERCE
Lorsque les entreprises effectuent des prestations de services ou assurent la livraison de
marchandises, elles peuvent exiger un règlement comptant : toutefois, pour lutter contre la
concurrence, ou pour se conformer aux usages de leur profession, elles sont le plus souvent
obligées d’accepter, voire de proposer un règlement différé.
Pour garantir le paiement à l’échéance, le vendeur peut exiger la remise d’un document
appelé effet de commerce, qui présente les trois caractéristiques suivantes :
– il représente une créance d’argent d’un montant déterminé et exigible à court terme ;
– il ne peut être payé qu’à celui qui détient matériellement le document ;
– il est négociable, c’est-à-dire qu’il peut se transmettre par endossement : cette qualité
constitue sa principale utilité en rendant sa circulation rapide et facile.
Nous étudierons tour à tour la lettre de change, le billet à ordre et le warrant.

A la fin de ce chapitre, l’étudiant devra être capable de :


 Connaître les types d’effets de commerce ;
 Connaître les intervenants de la lettre de change et du billet à ordre ;
 Connaître les mentions obligatoires de la LC et du BO ;
 Différencier lettre de change, billet à ordre et warrant.

I- LA LETTRE DE CHANGE

La lettre de change ou traite remonte au Moyen Âge ; elle était utilisée par les banquiers
pour permettre à leurs clients commerçants de se procurer des fonds sur une autre place, et
leur éviter ainsi un transport de monnaie onéreux et dangereux.

1.1. Définition
La lettre de change est un écrit par lequel une personne appelée tireur (le créancier, c’est-à-
dire le fournisseur) invite une autre personne appelée tiré (le débiteur, c’est-à-dire le client)
à payer une certaine somme (montant facturé), à une date déterminée (date d’échéance), à
une troisième personne appelée bénéficiaire (souvent le tireur ou son banquier).
La lettre de change met en présence trois personnes : le tireur, le tiré et le bénéficiaire.
• Le tireur : c’est lui qui prend l’initiative d’émettre la lettre de change et invite, de ce fait, le
tiré (son débiteur, son client) à payer.
• Le tiré : c’est lui qui doit payer à l’échéance la somme indiquée ; il doit avoir une dette à
l’égard du tireur ; c’est cette dette qui constitue la provision.

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• Le bénéficiaire : c’est à lui que le tiré doit payer ; le bénéficiaire peut être le tireur lui-
même ou une tierce personne désignée par lui et à qui il doit de l’argent (clause à ordre).
La lettre de change est toujours un acte de commerce, quelle que soit la qualité de ses
signataires ou quel que soit le motif de sa création.
Seules les personnes majeures peuvent s’engager par lettre de change.

1.2. Forme

1.2.1. Mentions obligatoires


Pour être valable, la lettre de change doit comporter un certain nombre de mentions :
• le mot « lettre de change » inséré dans le texte même du titre et exprimé dans la langue
employée pour la rédaction de ce titre ;
• l’ordre de payer une certaine somme (en chiffres et en lettres) ;
• le nom de celui qui doit payer (le tiré) ;
• l’échéance ;
• le lieu de paiement ;
• le nom du bénéficiaire ;
• la date et le lieu de création ;
• le nom et la signature du tireur (celui qui émet la lettre de change).
À l’exception des trois mentions suivantes : date d’échéance, lieu de paiement et lieu de
création, toute omission dans les mentions obligatoires prévues ci-dessus, a pour
conséquence de faire du titre un simple billet négociable auquel le droit particulier de la
lettre de change ne peut s’appliquer et dont le porteur ne peut, notamment, exercer de
recours contre les endosseurs.

1.2.2. Précisions complémentaires et autres mentions


➤L’échéance
Si l’échéance n’est pas précisée, la lettre de change est supposée être à vue.
On a ainsi plusieurs possibilités d’échéance :
• À une certaine date : la date est indiquée avec précision (par exemple, le 28 février de
l’année N) ; il s’agit du cas le plus fréquent.
• À un certain délai de date : le délai court à compter de la date de création. A 30 jours de
date signifiera à 30 jours de la création de l’effet (ex. : si l’effet est créé le 30 juin, il sera à
échéance du 30 juillet).
• À vue : dès sa présentation au paiement (si je la présente au paiement le 10 février,
l’échéance est le 10 février).
• À un certain délai de vue : le délai court à compter de l’acceptation de la lettre de change
c’est-à-dire à compter de l’engagement de payer du tiré (ex. : la lettre est acceptée le 15 août
et est créée à 30 jours de vue ; l’échéance est le 14 septembre. Une autre lettre, créée à 2

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mois de vue, est acceptée le 15 août ; son échéance sera le 15 octobre). La plupart du temps,
l’échéance est fixée à une date précise (souvent le 10 ou le dernier jour du mois.
➤Le lieu de paiement
L’effet est de droit payable au domicile du tiré, mais presque toujours, pour des raisons
pratiques, celui-ci chargera sa banque de le régler par le débit de son compte. On dit dans ce
cas que l’effet est domicilié. Domicilier un effet, c’est donc faire assurer le paiement de cet
effet par un tiers (Banque) qui débitera le compte du tiré du montant porté sur l’effet. La
pratique de la domiciliation des effets de commerce est devenue quasi générale ; un
emplacement est prévu à cet effet sur la lettre de change. L’indication de la banque
domiciliataire, du guichet de la banque et du numéro de compte du tireur doit y être portée
avec la plus grande exactitude. Ces mentions sont indiquées soit par le tireur en créant la
traite, soit par le tiré, au moment où il accepte.
➤L’acceptation
Une lettre de change est valable si le tireur est titulaire d’une créance sur le tiré sans que ce
dernier l’ait formellement reconnue sur la traite. Toutefois, pour conforter sa créance et
surtout pour faciliter l’escompte de la traite, le tireur demandera au tiré l’engagement de la
payer à échéance. On dit alors qu’il y a acceptation. Accepter une traite, c’est signer pour
reconnaître l’existence de la créance et s’engager à régler l’effet à son échéance. Refuser de
l’accepter est d’ailleurs considéré comme un refus de paiement (un huissier pourra constater
ce refus de paiement en dressant protêt pour refus de paiement). L’acceptation se fait au
recto de la lettre (en général à gauche) avec la mention « acceptée pour la somme de…F
CFA», suivie de la date et de la signature du tiré. Toutefois, la simple signature du tiré au
recto vaut acceptation. Quand la lettre de change est payable à un certain délai de vue,
l’acceptation doit être datée. À défaut d’acceptation, c’est la date du protêt « faute
d’acceptation » qui fait courir le délai convenu.
➤L’aval
Comme le tiré peut être défaillant, le tireur pourra souhaiter la garantie d’un tiers. Lorsque
cette garantie est donnée par une signature sur l’effet, on parle alors d’aval. En général, la
signature est précédée de la mention « Bon pour aval ». Celui qui donne son aval appelé
avaliste ou avaliseur devra donc payer la lettre de change au porteur si le tiré refuse de payer
ou ne peut pas payer. On dit que l’avaliste est solidaire du tiré.
➤Clause de retour « sans protêt » ou « sans frais »
Cette clause a pour but de dispenser le porteur de remettre l’effet à l’huissier pour dresser
protêt en cas de non-acceptation, ou en cas de non-paiement à l’échéance. Elle est, soit
imprimée dans le libellé du titre, soit ajoutée au recto et, dans ce cas, signée de nouveau par
la même personne qui a signé la lettre.

➤Valeur en…
Cette mention figure couramment sur les effets ; elle exprime l’obligation entre tireur et tiré
et prend une forme de ce genre : «Valeur en compte », «Valeur en marchandises », «Valeur

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en notre facture n…° du… ». En cas d’escompte, cette clause a l’avantage de renseigner le
banquier sur la cause du tirage de la traite, autrement dit sur la réalité de la créance du tireur
sur le tiré.

1.2.3. La provision
On appelle de provision d’une lettre de change la créance du tireur sur le tiré. Il y a donc
provision lorsque, à l’échéance, le tiré est débiteur à l’égard du tireur d’une somme au
moins égale au montant de la lettre de change. La provision ne doit donc pas se confondre
avec les fonds déposés en compte pour le paiement de la traite. Si Pierre livre à Paul des
marchandises, Pierre a une créance sur Paul. Cette créance s’appelle la provision.
L’acceptation suppose la provision ; elle en établit la preuve à l’égard des endosseurs.
La propriété de la provision est transmise de droit aux porteurs successifs de la lettre de
change.

1.2.4. L’endossement
Si la lettre de change, couramment appelée traite, peut être payée au bénéficiaire lui-même,
elle peut également être payée à un tiers désigné par lui au moyen de ce que l’on appelle
l’endossement.
Endosser une traite, c’est signer au dos pour la transmettre en ajoutant la mention « payez à
l’ordre de… ». Toutefois, la simple signature au verso vaut endos. Celui qui endosse la
traite est l’endosseur, celui qui en bénéficie est l’endossataire. Par cette formule, le
bénéficiaire de l’effet donne l’ordre au tiré de payer au cessionnaire (c’est-à-dire
l’endossataire) le montant de la lettre de change à l’échéance ; ce dernier, en endossant
l’effet, transmet le bénéfice de l’ordre à un nouveau cessionnaire qui pourra, par le même
moyen, le transmettre à une nouvelle personne, et ainsi de suite.
L’endossement doit être pur et simple. Toute condition à laquelle il serait subordonné serait
réputée non écrite.
L’endos apposé au dos de la lettre de change, peut être :
• nominatif : l’endossataire est nommément désigné ;
• au porteur : celui qui détient l’effet est bénéficiaire de l’endos ;
• en blanc : il n’y a pas de bénéficiaire désigné, ce qui revient à dire que quiconque peut être
considéré comme endossataire. Cette forme d’endossement est souvent utilisée et présente
un risque certain d’utilisation frauduleuse, puisque toute personne qui détient une telle lettre
de change peut remplir le blanc à son profit. Si l’endossement est en blanc, le porteur peut :
– remplir le blanc, soit de son nom, soit du nom d’une autre personne ;
– endosser de nouveau en blanc ou à une autre personne ;
– remettre la lettre de change à un tiers, sans remplir le blanc et sans l’endosser.
L’endossement peut être fait dans des buts différents ; d’où trois sortes d’endossements :
• L’endos translatif de propriété : cet endos transmet la propriété de la créance (c’est-à-dire
la somme due) à l’endossataire.

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• L’endos de procuration (appelé aussi endos d’encaissement) : dans ce cas, le bénéficiaire


de l’endos est simplement mandaté pour recueillir les fonds pour le compte de l’endosseur.
L’endos de procuration est utilisé lorsque l’on charge le banquier d’encaisser les effets
qu’on lui remet.
• L’endos pignoratif : beaucoup moins courant, ce type d’endos permet de remettre un effet
en garantie à un créancier quelconque. Si le créancier n’est pas payé, il pourra encaisser les
fonds à la place de l’endosseur.
Un endos de procuration ne peut donc pas être suivi d’un endos translatif de propriété ; un
endos pignoratif ne peut être suivi, pour encaissement à l’échéance, que d’un endos de
procuration.

1.2.5. La solidarité des signataires


Tous ceux qui ont tiré, accepté, endossé ou avalisé une lettre de change, sont tenus
solidairement envers le porteur. Le porteur de la lettre de change a le droit d’agir contre
toutes ces personnes, individuellement ou collectivement, sans être astreint à observer
l’ordre dans lequel elles se sont obligées.

1.2.6. Le paiement de la lettre de change


➤Délais de présentation
Pour préserver ses droits, le porteur de l’effet (le bénéficiaire final) doit présenter la lettre de
change dans des délais très stricts : soit le jour de l’échéance, soit dans les 10 jours qui
suivent l’échéance si celle-ci est connue, soit dans le délai d’un an si la traite est à vue.
➤Modalités de paiement
Lors du paiement, le porteur remet la lettre de change au tiré. Il ne peut refuser un paiement
partiel qui sera dans ce cas mentionné sur la lettre de change ; cette dernière ne sera pas
alors restituée au tiré (elle est conservée par le porteur).
Le paiement d’une lettre de change, dont l’échéance tombe un jour férié légal ou assimilé,
ne peut être exigé que le premier jour ouvrable qui suit.
➤Recours du porteur en cas d’impayé
Si le porteur a présenté la traite dans les délais légaux de présentation, il dispose de recours
très précis.
Si la mention « avec protêt » est indiquée, il devra faire constater le non-paiement par protêt
avant d’intenter une action en justice ; si la mention « sans protêt » (ou sans frais) est
mentionnée, il peut agir immédiatement.
Le porteur d’une traite impayée doit alors avertir son endosseur (celui qui lui a remis) dans
les 4 jours de la présentation ou du protêt. Chacun doit à son tour avertir son endosseur dans
les 2 jours et ceci en remontant jusqu’au tireur.
Tous les signataires de la traite sont responsables de son paiement et le porteur peut en
réclamer le paiement intégral à n’importe lequel d’entre eux, car ils sont solidaires.

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➤Protêt
Le protêt est un acte établi par un huissier dans les deux cas suivants : non paiement ou
refus d’acceptation.
◆Non-paiement
Lorsque l’effet n’est pas payé à l’échéance, l’huissier se présente à la banque sur demande
du porteur dans les dix jours ouvrables qui suivent l’échéance, afin de demander le paiement
de l’effet. Si le paiement ne peut être effectué, il constate le refus de paiement en dressant
protêt pour défaut de paiement.
◆Refus d’acceptation
Si le tiré d’une lettre de change refuse de l’accepter, le tireur peut demander à un huissier de
présenter l’effet à l’acceptation. Si le tiré refuse d’accepter l’effet, l’huissier dressera protêt
pour refus d’acceptation.
Le refus d’acceptation sera alors assimilé à un refus de paiement et le porteur pourra agir
pour récupérer les fonds qui lui sont dus, et ceci sans avoir besoin d’attendre l’échéance.
L’acte de protêt contient la transcription littérale de la lettre de change, de l’acceptation, des
endossements qui y sont indiqués, la sommation de payer le montant de la lettre de change.
Il énonce la présence ou l’absence de celui qui doit payer, les motifs du refus de payer et
l’impuissance ou le refus de signer.
En pratique, le protêt est tombé en désuétude.
➤Délais des recours
Le porteur d’un effet impayé a un an pour agir contre les endosseurs et le tireur à compter
de l’échéance ou du protêt.
Les endosseurs ont 6 mois pour agir les uns contre les autres ou contre le tireur à compter du
jour où ils ont été mis en cause (actionné), ou du jour où ils ont eux-mêmes payé l’effet.

1.2.7. La perte de la lettre de change


Le porteur qui égare une lettre de change doit faire immédiatement opposition au paiement
entre les mains du tiré. Si la lettre de change égarée n’était pas acceptée, le porteur peut en
poursuivre le recouvrement sur une deuxième, troisième, etc. Si la lettre de change égarée
était acceptée, il doit, au préalable, obtenir une ordonnance du juge et donner caution.

II- LA LETTRE DE CHANGE-RELEVÉ

Devant la multiplication des effets émis par les entreprises, les banques ont cherché de
nouveaux moyens de traitement afin d’éviter les nombreuses manipulations de papier,
génératrices de coûts de gestion de plus en plus lourds. C’est ainsi qu’a été créée la lettre de
change relevé (LCR). Tous les effets sont maintenant traités selon la procédure applicable
aux LCR.

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2.1. Principe
La lettre de change relevé repose sur le principe simple que la preuve du paiement peut être
faite sans remise de l’effet au débiteur après paiement. En conséquence, la circulation de la
LCR n’est plus nécessaire pour le recouvrement des créances.

2.2. Caractéristiques
Les LCR sont émises dans des conditions assez proches des lettres de change classiques,
avec toutefois des caractéristiques propres :
• elles comportent, en plus de la domiciliation, les références bancaires codifiées du tiré
(mentions chiffrées portées sur le relevé d’identité bancaire) ;
• elles peuvent être créées ou non sur support papier, mais dans tous les cas, elles sont
transférées sur support magnétique.

2.3. Mécanisme de fonctionnement


Le tireur crée une lettre de change papier ou télétransmet à sa banque un document
reprenant les mêmes informations.
Ces informations (papier ou bande) sont retraitées par la banque et triées par banque et
échéance puis transmise au SIT (Système interbancaire de télécompensation) pour paiement.
Le banquier domiciliataire établit un relevé des sommes dues pour chacun de ses clients. Si
le client accepte de payer, il retourne au banquier un exemplaire de ce relevé revêtu de son
accord avec la mention « bon à payer » pour partie ou tout du relevé. Le débiteur ne recevra
pas d’effet après paiement. Dans ce système, les supports papier ne circulent plus entre
banques ; ils peuvent cependant être créés matériellement soit par l’émetteur non équipé
d’ordinateur (c’est alors le banquier qui réalise le transfert sur support informatique), soit si
certaines raisons (escompte classique, opérations sur effet, etc.) rendent leur confection
nécessaire.

2.4. Impayés
En cas d’impayé, la LCR parcourt le circuit précédent en sens inverse. Pour agir, le tireur
non payé n’a pas à faire dresser protêt. Il peut directement actionner le tiré ou créer une
lettre de change ordinaire qu’il pourra alors faire protester.

2.5. Contraintes du système


L’utilisation de la LCR impose le respect de quelques principes.
2.5.1. Pour le tiré
• adresser à son créancier un relevé d’identité bancaire (RIB) ;
• attendre d’être interrogé par sa banque 8 jours avant l’échéance, sur le sort qu’il désire
réserver aux LCR tracées sur lui, et retourner l’avis au plus tard le dernier jour ouvrable
avant la date de paiement.
2.5.2. Pour le tireur

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• Tracer des LCR correctement libellées sur modèles normalisés.


• Les LCR « papier » doivent être complétées à la machine à écrire ou par ordinateur,
signées par le tireur et timbrées.
• Les LCR « magnétiques » doivent comporter toutes les caractéristiques d’identification
codées ;
• Remettre les LCR au minimum 12 jours avant l’échéance, sinon l’échéance sera reportée à
la première échéance suivante.

III- LE BILLET À ORDRE

3.1. Définition
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur (le débiteur, c’est-
à-dire le client) reconnaît sa dette et s’engage à payer à une autre personne appelée
bénéficiaire (le créancier, c’est-à-dire le fournisseur, ou un tiers désigné par lui) une certaine
somme à une époque déterminée.
Le débiteur prend l’initiative et établit lui-même le document par lequel il s’engage à
s’acquitter de sa dette à une date déterminée : le billet à ordre.

3.2. Forme
Pour être valable, le billet à ordre doit comporter les mentions suivantes :
• la clause à ordre ou la formule « billet à ordre », insérée dans le texte même du billet;
• la promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;
• l’échéance ;
• le lieu de paiement ;
• le nom du bénéficiaire ;
• la date et le lieu de souscription ;
• la signature du souscripteur (c’est lui qui émet le billet).

3.3. Précisions complémentaires et autres mentions


Sont applicables au billet à ordre, dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec sa
nature, les dispositions relatives à la lettre de change et concernant l’échéance, la
domiciliation, la provision, l’aval, l’endossement, la solidarité, le paiement, les recours en
cas d’impayé, le protêt, la prescription (voir toutes ces techniques développées dans le cas
de la lettre de change).
Le souscripteur d’un billet à ordre est obligé de la même manière que l’accepteur d’une
lettre de change.
À l’exception des trois mentions suivantes (date d’échéance, lieu de création et lieu de
paiement), toute omission dans les mentions obligatoires prévues ci-dessus a pour
conséquence de faire du titre un simple titre de créance soumis au droit commun auquel le
droit particulier du billet à ordre ne peut s’appliquer.

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À la différence de la lettre de change qui est toujours un acte commercial, le billet à ordre
peut être, selon les cas, soit un acte civil, soit un acte commercial.

IV- LE BILLET À ORDRE-RELEVÉ (BOR)

Sa création a été réalisée dans le même but que la lettre de change relevé, vue plus haut.
Une fois souscrit, il est remis par le bénéficiaire à sa banque et connaît le même procédé de
traitement que la LCR. Le papier ne circule pas ; les opérations peuvent être traitées par
l’informatique.

V- TRAITEMENT AUTOMATISÉ DES EFFETS

Pour faciliter le traitement des effets et leur recouvrement, les banques ont mis en place une
nouvelle procédure obligatoire depuis mai 1994. Tous les effets doivent comporter
l’indication du relevé d’identité bancaire des tirés.
La transmission des effets entre banques devient alors possible par simple échange
d’enregistrements informatiques. Les effets ne sont plus restitués après paiement.

VI- LE WARRANT

6.1. Définition
Le warrant est un billet à ordre par lequel le souscripteur s’engage à payer une certaine
somme à une certaine échéance. Il se distingue du billet à ordre ordinaire par le fait qu’il
constitue, en outre, nantissement au profit du créancier sur des marchandises déposées dans
un magasin général ou dans des entrepôts dont le stock est contrôlé par des sociétés de
vérification des stocks.

6.2. Mécanisme
Lorsqu’il a déposé des marchandises dans un magasin général, un commerçant peut
souscrire un warrant au profit de son banquier qui pourra de ce fait lui consentir un crédit de
trésorerie car il bénéficie de garanties sur les marchandises.

6.3. Autres aspects


En dehors du crédit garanti sur marchandises, le warrantage peut être pratiqué sans que
l’emprunteur ne soit dépossédé de son gage (le gage étant le bien meuble offert en garantie
au créancier) ; on peut citer les formules suivantes qui ne sont d’ailleurs pas ou peu utilisées.

Différences entre lettre de change et billet à ordre


1. La lettre de change (LC) est une invitation à payer émanant du tireur, alors que le
billet à ordre (BO) est un engagement de payer du souscripteur.
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2. Dans la LC trois personnes interviennent (le tireur, le tiré, le bénéficiaire), alors que
dans le BO deux personnes seulement (le souscripteur et le bénéficiaire).
3. La LC est soumise à la formalité de l’acceptation ; dans le BO l’engagement du
souscripteur remplace l’acceptation.
4. La LC est l’instrument de la vente à terme ; le BO est l’instrument normal du prêt
d’argent ; il est utilisé aussi pour les paiements commerciaux à terme.
5. La LC est toujours un acte de commerce alors que ceux qui participent au billet à
ordre contractent des obligations commerciales ou civiles, selon qu’ils sont
commerçants ou non commerçants.

Répondre par Vrai ou Faux en justifiant votre réponse:


1. Les effets de commerce sont seulement des moyens de paiement.
2. En dehors du chèque, il existe trois types d’effets de commerce.
3. La lettre de change met en présence trois personnes.
4. Un mineur émancipé peut s’engager par lettre de change.
5. La lettre de change comporte des mentions obligatoires.
6. Une lettre de change peut être payable à vue.
7. La domiciliation d’une lettre de change est obligatoire.
8. Une lettre de change non acceptée est nulle.
9. On peut toujours faire opposition au paiement d’une lettre de change.
10. Le porteur d’un effet peut se voir refuser le paiement en cas de litige entre le fournisseur
et son client débiteur de l’effet.

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