Hygi ®ne Hospitali ®re - Cours

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MODULE: HYGIENE HOSPITALIERE M.

BENABED

HISTORIQUE DE L’HYGIENE HOSPITALIERE

Du Moyen âge au début du XIX eme siècle, les germes étaient les responsables essentiels de la
mortalité élevée dans les hôpitaux. Certaines notions d'hygiène et de contagiosité étaient
connues (mise en quarantaine, masques protégeant le médecin en visite chez les pestiférés)
mais elles étaient souvent mal comprises et mal enseignées.

Mais à partir des années 1840, les progrès scientifiques ont fait évoluer la situation :

1846 : Semmelweis (obstétricien autrichien) montre l'importance du lavage des mains dans la
prévention des infections hospitalières et des fièvres puerpérales (la période qui suit
l'accouchement) lors des accouchements.

1860 : Découverte des microbes par Pasteur (chimiste et biologiste). Il apporte la PREUVE
du rôle des microbes dans les infections hospitalières des plaies et donne les bases de
l'hygiène et de l’asepsie.

1866 : Lister (chirurgien) propose l'utilisation d'acide phénique (antiseptique puissant) dans
les plaies et pour la chirurgie => la base de l’antisepsie.

1928 : Flemming (biologiste) découvre la pénicilline.

1940 : Utilisation des antibiotiques dans le traitement des infections et guérison des maladies
infectieuses. Cela entraînera un relâchement dans l'hygiène hospitalière.

1950-1960 : Grandes épidémies d'infections hospitalières.

1973 : Cadre réglementaire concernant la prévention des infections hospitalières.

1980-1990 : Apparition du SIDA et augmentation du taux de bactéries multi-résistantes.

1988 : Création du C.L.I.N (Comité de lutte contre les Infections Nosocomiales) qui sont
rendus obligatoires dans les hôpitaux.

1992 : Premier plan national de lutte contre les infections nosocomiales.

2005-2008 : Deuxième programme de lutte contre les infections nosocomiales.

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CADRE REGLEMENTAIRE

Arrêté N° 64/MSP DU 17/11/1998 PORTANT CREATION D’UN COMITE DE LUTTE


CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES (C.L.I.N) AU NIVEAU DES
STRUCTURES DE SANTE

E.
Ce comité a pour vocation le contrôle et la prévention des infections hospitalières.
Ses objectifs sont d'organiser et coordonner une surveillance continu des infections de
l'établissement, promouvoir les actions de formation des personnels, transmettre chaque année
au directeur de l’établissement hospitalier un rapport d'activité, fournir les données de
surveillance à la Direction de la Santé et de la Population D.S.P.

Article 1 : Il est crée auprès de chaque établissement de santé CHU – EPH- EH-EHS Un
comité ci-après dénommé le comité de lutte contre les infections nosocomiales. (C.L.I.N)
Article 2 : Le comité est un organe consultatif est chargé :
-D’identifier, de surveiller les infections nosocomiales et d’en déterminer la prévalence.
-D’élaborer de proposer un programme de lutte contre les infections nosocomiales et un
programme de formation.
-D’évaluer les résultats les actions entreprises et d’en faire rapport au chef de l’établissement.
Article 3 : Le comité est présidé par le chef de l’établissement comprend :
- Le président du conseil scientifique ou le président du conseil médical
- Le chef de service d’épidémiologie et de médecine préventive
- Le responsable chargé de la pharmacie de l’établissement
- Un praticien représentant le laboratoire d’analyses médicales
- Un praticien représentant les spécialités médicales un praticien représentant les spécialités
chirurgicales un praticien représentant les explorations un praticien représentant la chirurgie
dentaire et son désignés par le conseil scientifique ou le conseil médical.
- Un coordinateur des activités paramédicales désigné par le chef de l’établissement
- Le responsable chargé des infrastructures et des équipements
- L’ingénieur biomédical et de maintenance et l’architecte quand ils existent
Article 4 : Le comité peut faire appel en cas de besoin à toutes personnes susceptibles de
l’assister dans ses tâches
Article 5 : Le comité se réunit obligatoirement une fois par mois

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HYGIENE HOSPITALIERE

I. QU’EST-CE QUE L’HYGIENE HOSPITALIERE ?


L’hygiène hospitalière est l’un des moyens de lutte contre les infections acquises à l’hôpital
par les malades ou par le personnel.
C’est une science médicale qui étudie l’ensemble des mesures destiné à améliorer l’état de
santé et le confort des personnes.
C’est une science de l’action, associée à un état d’esprit lié aux comportements collectifs et
individuels.
C’est un ensemble de principes et de pratiques qui demande rigueur et discipline, et qui
engage la responsabilité de TOUS.
Les mesures d’hygiène hospitalière sont en générale simples et de bon sens (lavage des mains,
tenue propre, techniques de ménage etc.…).
L’hygiène à l’hôpital est une notion extrêmement importante. Elle englobe, en tant que
discipline médicale, un grand nombre de concepts :
• La lutte contre les infections nosocomiales,
• L’antisepsie,
• La stérilisation.

II. INFECTION NOSOCOMIALE:

1. EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES :

Le taux de prévalence national des infections nosocomiales en ALGERIE varie entre 12


et 15 %, a indiqué, le ministre de la Santé, de la population et de la réforme
hospitalière,.
« Les différentes enquêtes réalisées au niveau des structures de santé sur les infections
nosocomiales donnent un taux de prévalence national variant entre 12 et 15 % », a déclaré M.
le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière à l'occasion de la
5ème journée nationale d'hygiène hospitalière et de lutte contre les infections associées aux
soins, organisée par l'établissement public hospitalier de BOLOGHINE. (ALGER)
Leur prévalence dans les pays développés n’atteint même pas les 5% ; en Algérie, elle
dépasserait largement les 30%, selon les professionnels de santé qui contestent les 15% dont
par le ministre de tutelle.
Les infections des sites opératoires arrivent en tête, suivies respectivement par les infections
pulmonaires et les infections urinaires.
Le ministre a précisé que plus de 5 % des bactéries circulant en milieu hospitalier sont multi
résistantes, ce qui complique davantage l'approche thérapeutique et que les problèmes
nosocomiaux actuels sont étroitement liés aux progrès diagnostiques et thérapeutiques de la
médecine:
 Prise en charge de patients toujours plus fragiles,
 Multiplications des actes médicaux invasifs,
 Utilisation de technologies de complexité croissantes,
 Implantation de matériel prothétique,
 Greffes d'organes avec traitements immunosuppresseurs,
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 Résistance aux antibiotiques.

2. DEFINITION
- Le terme nosocomial est issu du grec nosos (maladie), komein : soigner.
- Selon l’OMS, une infection nosocomiale – ou infection hospitalière peut être définie
comme suit : Infection acquise à l’hôpital par un patient admis pour une raison autre
que cette infection. Infection survenant chez un patient à l’hôpital ou dans un autre
établissement de santé et chez qui cette infection n’était ni présente ni en incubation
au moment de l’admission. Cette définition inclut les infections contractées à l’hôpital
mais qui se déclarent après la sortie,
- Apparition d'un processus infectieux ; contracté à l'hôpital ; du à des micro-
organismes cliniquement et/ou microbiologiquement décelables; apparaissant chez le
malade, du fait de son admission à l'hôpital ou des soins qu'il y ait reçus, en tant que
patient hospitalisé ou en traitement ambulatoire et dont les symptômes apparaissent
pendant (ou après) que l'intéressé se trouve à l'hôpital.

- Pour les infections de la plaie opératoire, on qualifie d’infections nosocomiales celles


survenues dans les 30 jours suivant l'intervention.

- Si il y a mise en place d'un implant ou d'une prothèse, le délai est d’une année après
l'intervention.

- Une infection est dite associée aux soins, si elle survient au cours ou au décours (Stade
d'affaiblissement d'une maladie )d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique,
palliative, préventive ou éducative) d’une patiente et si elle n’était ni présente, ni en
incubation au début de la prise en charge.

3. PRINCIPALES INFECTIONS NOSOCOMIALES :

Les principales infections hospitalières varient selon les services. Les principaux facteurs
influençant sont le type de services et le type de patients. Les infections les plus
fréquentes sont :
- Les infections urinaires (20-40%),
- Les infections respiratoires (10-30%),
- Les infections de plaies post-chirurgicales (0-40%) et
- Les bactériémies (0-40%).
- Septicémie 5 %
- Infections sur cathéter : 5 %

4. PRINCIPAUX AGENTS INFECTIEUX DES INFECTIONS NOSOCOMIALES :

Il existe une grande variété d’agents infectieux.


Globalement, les principaux germes retrouvés dans les infections nosocomiales sont les
bactéries à Gram négatif dont le principal réservoir est l'humain (tube digestif).
Les autres bactéries responsables des infections nosocomiales sont les germes Gram positif
qui sont responsables de la majeure partie des infections liées aux cathéters, des infections de
plaies et en partie des pneumonies.

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Les champignons représentent une faible partie des infections nosocomiales mais sont de
plus en plus fréquentes.
Les virus représentent environ 5% des infections nosocomiales et l'homme est l'unique
réservoir en milieu hospitalier.
Les principaux virus responsables d'infections nosocomiales sont les virus de l'hépatite B et
C, le virus HIV, de la varicelle, et virus de la grippe.
Le type de micro-organismes rencontrés dépend de nombreux facteurs dont les principaux
sont :
⇒ Le site de l’infection,
⇒ Le type de patient (âge, pathologie),
⇒ L’administration de médicaments (antibiotiques, immunosuppresseurs)
⇒ La présence de corps étrangers et de matériel prothétique
⇒ L’épidémiologie locale.
Les bacilles Gram négatif sont responsables d’environ 50% des infections nosocomiales.
Leur principal réservoir est humain mais peut être environnemental en raison de la capacité de
certains germes Gram négatif (Pseudomonas, Enterobacter) à proliférer en milieu aqueux. Ils
sont responsables avant tout d’infections urinaires, mais également pulmonaires et de plaies.
Les bactéries Gram positif représentent environ 25% des infections nosocomiales.
Les staphylocoques sont responsables d’environ 15% des infections nosocomiales et
l’homme est le principal réservoir. On le retrouve principalement dans les infections de plaies,
sur infection de cathéter intraveineux et dans les infections de matériel prothétique
(orthopédie et cardio-vasculaire). Environ 10 % des infections nosocomiales sont dues à des
streptocoques et en particulier d’entérocoques retrouvés dans les infections urinaires et de
plaies. Les entérocoques font partie de la flore digestive et peuvent coloniser par continuité le
système urinaire et la peau.
Les germes anaérobiques, principalement responsables d’infections abdominales (cutanées et
respiratoires à un moindre degré) sont retrouvés dans moins de 5% des cas.

 Chaque individu est porteur d’une flore qui lui est propre.
Les zones "d'habitat" préférentiel des micro-organismes sont les :
- Zones de plis : aisselles, plis sous-mammaires, ombilic, mains, sillons interdigitaux,
ongles, périnée, plis inguinaux
- Zones pileuses : cheveux et barbe, aisselle, pubis
- Muqueuses : nez et bouche, muqueuses génitale et anale.

5. TRANSMISSION DES MICRO-ORGANISMES :

Une infection peut être générée par :


 Des micro-organismes provenant d'un environnement contaminé : l'infection est dite
EXOGENE
 Des germes hébergés par le patient : l'infection est dite ENDOGENE

1. Les infections exogènes ou infections croisées


La transmission des infections exogènes fait intervenir des sources de contamination ou
réservoir de germes. Ces réservoirs de germes sont représentés :
- Par des éléments inanimés contaminés : objet, air, surface, aliments, etc....
- Par des êtres humains : le personnel, les visiteurs et les malades eux-mêmes.
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Il existe quatre modes de transmission exogène :


a. Par contact
Il peut être direct de la source au patient, ou indirect par l’intermédiaire d’un “support” entre
la source et le patient (mains, objets,..). La transmission manu-portée est prépondérante dans
ce mode d’infestation

b. Par gouttelette
Ce sont des sécrétions du rhino-pharynx ou du tractus respiratoire, la source est alors proche
du patient.
c. Par voie aérienne
Il s’agit de microorganismes sur support de poussière ou de cellules squameuses, la source
peut être distante du patient.
d. Par dispositifs médicaux, produits biologiques, aliments
Dans ce cas il n’y a pas nécessité de multiplication des micro-organismes sur le support pour
que le risque de transmission existe.

2 Infection endogène ou auto-infection :

La flore résidente constitue une véritable barrière bactérienne renforçant les défenses
immunitaires de l'individu en le protégeant contre des germes potentiellement pathogènes.
L'hospitalisation entraîne une modification de la flore habituelle du patient au bout de 5 jours
d'hospitalisation.
Certains gestes invasifs peuvent déplacer des germes d'un endroit où ils sont inoffensifs vers
un autre où ils se multiplient différemment et deviennent pathogènes.

6. LES RISQUES INFECTIEUX LIES AU MALADE

Certains patients sont plus à risques de contracter une infection nosocomiale. Il s’agit de
patients porteurs de pathologies chroniques :
Diabète
- Insuffisance rénale
- Insuffisance hépatique
- Incontinence urinaire
- Immunodépression (aplasie, leucopénie, leucémie, cancer, SIDA)

Certaines pathologies aigües motivant l'hospitalisation :


- Polytraumatisme
- Brûlures
- Défaillance viscérale aiguë

Etat nutritionnel perturbé


La dénutrition est un facteur favorisant important pour tous les sites d'infection.
L’obésité favorise les abcès pariétaux post-opératoires.
De plus l’âge (avant 1 an et après 65ans) peut être un facteur de risque majoré

7. LES RISQUES INFECTIEUX LIES AUX SOINS

La nature et la qualité des soins qu’ils soient diagnostiques ou thérapeutiques, influent sur le
risque de contracter une infection nosocomiale. Nous retrouvons notamment :
a. Les interventions chirurgicales
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Le risque d'infection de plaie opératoire est inégal selon le type d'intervention pratiquée.
Ceci a amené à formaliser une classification des interventions selon la probabilité de
contamination de la plaie opératoire (Classification d’Altemeier).
b. Les actes invasifs
Dans le cadre de l’activité des actes en obstétrique et néonatalogie, on retrouve surtout le
sondage urinaire, le cathétérisme veineux, la ponction, l’intubation-ventilation, la
cœlioscopie, le drainage de liquide amniotique …
Par ailleurs d’autres facteurs interviennent :
Certains traitements diminuent la résistance à l'infection
Corticothérapie prolongée
Radiothérapie
Chimiothérapie anticancéreuse.

8. COUT DE L’INFECTION :

La survenue d'une infection nosocomiale entraîne un surcoût important avec une


augmentation de la durée d'hospitalisation pouvant atteindre jusqu'à 10 jours pour une
pneumopathie nosocomiale.
Les infections nosocomiales prolongent l’hospitalisation de 4-5 jours en moyenne et
nécessitent des manœuvres diagnostiques et thérapeutiques supplémentaires. Elles majorent
ainsi considérablement les coûts de l’hospitalisation, auxquels il faut rajouter le coût social
(incapacité de travail, décès, invalidité).
Les coûts globaux sont donc très difficiles à chiffrer et varient considérablement en fonction
du type d’infection. L’infection urinaire banale représente un surcoût de quelques milliers de
dinars alors que la bactériémie avec choc septique représente plusieurs centaines de milliers de
dinars.

9. COUTS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET PSYCHOLOGIQUES

Le drame humain, s’accompagne d’un gouffre financier : pour l’année 1997, le coût direct
global des infections nosocomiales (dépenses de santé) a été estimé à 1 milliards de dinars, le
coût indirect (arrêt de travail, incapacité, etc.…) à 3 milliards de dinars.
En comparaison, le budget total des cliniques et établissements de soins privés, s’est élevé en
Algérie en l’an 2000 à 7 milliards de dinars.
Les études micro-économiques de calcul montrent que les infections nosocomiales sont non
seulement responsables :
- De l’augmentation de la mortalité et de la morbidité
- De la durée moyenne de séjour (variable selon le site de l’infection)
- Du coût du traitement de la maladie causale
- De conséquences sociales pouvant affecter le malade lui-même et sa famille.
Les coûts sont répartis en trois groupes : les coûts hospitaliers, les coûts extrahospitaliers, et
les coûts sociaux.
Les coûts hospitaliers représentent l’ensemble des coûts directement imputables à l’infection
nosocomiale additionnés des coûts indirects hospitaliers qui agrègent tous les frais généraux
supposés proportionnels à la durée de l’hospitalisation.
Les coûts extrahospitaliers concernent les dépenses liées à la consommation médicale à
domicile augmentés des frais liés à la réadaptation éventuelle du malade.
Les coûts sociaux sont constitués par un ensemble assez hétérogène difficile à évaluer comme
les pertes de salaires, les pertes de production, l’invalidité voire le décès.
Un autre aspect de l’analyse économique concerne l’évaluation du coût de la prévention.
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La mise en place d’un programme de prévention permettant de réduire de 30% en moyenne


les infections nosocomiales, coûterait près de 200 000 DA par an pour un hôpital de 250
lits…
On peut penser par ailleurs que les infections nosocomiales peuvent altérer la confiance des
patients en notre système sanitaire et ainsi majorer leurs angoisses ou leurs craintes au cours
de leurs hospitalisations.

10. MESURE PREVENTIVE


Après avoir traité le problème, nous allons nous intéresser maintenant aux principales
mesures préventives. Elle prend en compte l’ensemble des aspects cliniques,
microbiologiques et épidémiologiques des infections mais également l’organisation des soins,
la gestion de l’environnement ainsi que la protection du personnel.
Elle constitue un indicateur de qualité des soins et de sécurité.
En voici quelques règles de base.
a. Lavage des mains :
L’objectif est de prévenir la transmission manuportée et éliminer la flore transitoire
Indications :
1. Pour le malade :
- Acte associé aux soins de confort et à l’hôtellerie
- A la prise de service
- Après chaque geste contaminant et avant chaque activité ou soin au malade
- Lors des soins d’hygiène, de confort et de continuité de la vie
- Soins infirmiers non invasifs
2. Pour le soignant :
- A la prise de service et le quittant
- Après tout geste de la vie courante
b. Lavage antiseptique des mains :
Les objectifs sont d’éliminer la flore transitoire et de diminuer la flore commensale (l'hôte
habituel d'un organisme sans lui causer de dommage)
Indications :
- Acte à haut risque infectieux en service de soin nécessitant une technique chirurgicale
(pose d’un dispositif invasif.
Exemples : Cathétérisme central, ponction lombaire.)
- Acte chirurgical : En blocs opératoires, services de radiologie interventionnelle et
autres services d’investigation ; en secteurs fermés et tout secteur protégé (service de
brûlés, d’hématologie, de réanimation)

b.1 Solution hydro alcoolique : S.H.A

Elle permet une antisepsie rapide et fréquente des mains, à tout moment, en l’absence de point
d’eau. Elle ne remplace pas le lavage des mains avec un savon, antiseptique ou non, lorsque
celles-ci sont souillées ou poudrées. Le nombre d’utilisation de cette solution varie de (3 à 5
fois / jours).
b) LE PORT DE GANTS

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Il est nécessaire lors de tout contact avec un liquide biologique (sang, urines, …) afin de
prévenir le risque infectieux et de protéger le personnel soignant.
Le port de gants n’exclut pas le lavage des mains avant et après leur utilisation.
Ils doivent être changés entre chaque patient et entre chaque soin.
c) LA TENUE PROFESSIONNELLE :
Elle doit être changée quotidiennement et à chaque fois qu’elle est souillée.
Les ongles doivent être courts et sans vernis. Les mains et poignets doivent être nus et les
cheveux longs attachés. Toutes ces mesures sont destinées à réduire le risque de transmission
des germes car ces endroits favorisent leur « accueil ».
Pour la prise des repas, la tenue est remplacée par la tenue de ville afin de la protéger des
souillures et limiter les voies de transmission des micro-organismes dont elle est porteuse.
d) ELIMINATION DES DECHETS :
Pour prévenir le risque infectieux, les déchets hospitaliers doivent être éliminés selon
certaines procédures.
• Les sacs noirs sont utilisés pour des déchets assimilables aux ordures ménagères.
• Les sacs jaunes sont utilisés pour les déchets d’activité de soins à risque infectieux :
- Tous les objets ou instruments ayant été en contact avec les patients infectés ou à risque
- Tous les objets ou instruments souillés par des liquides biologiques
- Tous les objets ou instruments provenant de la préparation et de l’administration de produits
Parmi les sacs plastiques utilisés pour l’élimination des déchets hospitaliers, il n’existe aucune
législation officielle concernant le choix des couleurs, cependant, les couleurs noir et jaune
sont privilégiées.
• Les sacs se trouvant dans les chambres des patients sont réservés à leur usage personnel.
• Les collecteurs pour déchets perforants sont utilisés pour l’élimination de tous les déchets
coupants et tranchants (ex : aiguilles, ampoules…).
f) LES ANTISEPTIQUES :

1. Définition
Sont des substances antibactériennes non spécifiques agissant globalement et rapidement sur
les bactéries, virus, champignons et spores.
Pour une souche donnée, l’antiseptique peut être « statique » s’il inhibe temporairement
l’action du microorganisme, ou « cide » s’il le détruit.
L'antiseptique est réservé à l'usage externe car toxique par voie générale.
L’antisepsie : Opération au résultat momentané permettant au niveau des tissus vivant dans
la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les
virus.
2. Critères de choix d’un antiseptique
Le choix est fonction de :

- L'efficacité sur l'ensemble des micro-organismes.


- La rémanence qui est la persistance de l'activité bactériostatique après l'application.
- On privilégie un antiseptique rémanent pour le lavage des mains et la préparation du
champ opératoire.
- La tolérance : un antiseptique ne doit pas entraîner de toxicité, ou d'allergies trop
importantes. Cette tolérance peut être variable selon l'âge ou la zone d'application.
- La vitesse d'action : pour réaliser une injection, on préférera un antiseptique à action
rapide (alcoolique généralement).

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- Le rapport cout/efficacité.
-
Règles d’utilisation :
- Ne s’appliquent que sur une peau propre
- A conserver 8 à 10 jours après son ouverture
- Ne jamais mélanger 2 gammes d’antiseptiques différentes
- Les antiseptiques moussants doivent être rincés après usage
- Respecter les flacons d’origine, préférer les uni doses
- Vérifier date de péremption
- Temps de contact : 1 minute.

LE MONDE MICROBIEN

DEFINITIONS DE LA MICROBIOLOGIE
Science et étude des micro-organismes vivants pathogènes, responsables des maladies infectieuses.
La microbiologie englobe ou regroupe l’étude des bactéries (bactériologie), celle des virus
(virologie), celle des parasites (parasitologie) et celle des champignons (mycologie).

1. LES BACTERIES:
Les bactéries sont des micro-organismes unicellulaires, de petite taille (1µ de diamètre)
Ce sont des cellules Procaryote c'est à dire des cellules qui ne possèdent qu'un seul
chromosome et qui sont dépourvu de membrane nucléaire.
- Une bactérie est une cellule vivante de structure simplifiée.
- Ne possèdent pas de noyau.
Elles se reproduisent par leurs propres moyens car elles contiennent des enzymes qui
provoquent la scission (division binaire). Une bactérie donne deux bactéries semblables toutes
les 20 minutes. Une bactérie peut donc en donner un million en 24 heures.
Il existe deux formes de bactéries :
-Bactéries Aérobies;
-Bactéries Anaérobies
Les bactéries présentent une grande diversité de morphologies cellulaires selon l’espèce.
Cette caractéristique est exploitée pour leur identification par observation microscopique. La
plupart des bactéries sont soit sphériques, elles sont appelées cocci, soit en forme de
bâtonnets, elles sont alors appelées bacilles. D’autre ont une forme intermédiaire, ce sont les
coccobacilles il existe aussi d’autre forme hélicoïdale, appelées spirilles.
1.1.Classification des bactéries :
L’identification des bactéries est réalisée au laboratoire. Elle repose sur leur examen direct ou
sur leur mise en culture.
a. Examen direct et mise en culture :
L’examen direct donne un résultat immédiat, alors que la mise en culture donne un résultat au
bout de 24 H.
b. Coloration de Gram :
La coloration de gram donne son nom au bactériologiste danois Hans Christian Gram. On
utilise le violet de gentiane pour colorer le cytoplasme des bactéries, les bactéries dont la
paroi est fine seront de couleur rose. Elles seront dites « gram négatif »

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Les autres dont la paroi est trop épaisse auront la couleur violette, elles seront dites « Gram
positif »
1.2.Propriétés des bactéries :
Les bactéries sont dotées de 05 propriétés principales : la vitalité, la virulence, la
multiplication, la résistance aux antibiotiques, l’adhésivité.
a. La vitalité : Est la capacité de la bactérie de résister aux agressions de
l’environnement et a se multiplier
b. La virulence : Elle désigne le caractère pathogène, nocif et violent d'une bactérie. La
virulence correspond au degré de rapidité de multiplication d'un virus dans un
organisme donné, donc à sa vitesse d'envahissement.
c. La multiplication : Est la capacité d’une bactérie à se diviser en plusieurs individus.
Les bactéries ont un cycle de multiplication de 20à 30 mn
d. La résistance aux antibiotiques : Certaines bactéries acquièrent une capacité de
résistance face aux antibiotiques, notamment les pénicillines. Ces bactéries sécrètent
une substance qui s’oppose à l’action bactéricide de pénicilline, appelée pénicillinase.
e. La capacité d’adhérer à certain matériaux : Les bactéries peuvent adhérer aux
matières plastiques de certains dispositifs médicaux comme les sondes ou les
cathéters. Elles s’y multiplient et constituent un réservoir de germes pouvant entrainé
une infection généralisée appelée septicémie

1.3.Réservoirs des bactéries (flores microbiennes) :


La flore microbienne désigne une population de micro-organismes présents dans un milieu
donné. Ce milieu est représenté par l’environnement, le corps humain et le milieu hospitalier.
a. Flore de l’environnement : Les bactéries sont contenues dans l’eau potable, dans l’air
et dans le sol.
b. Flore du corps humain : les réservoirs principaux sont représentés par :
- Flore cutanée : la peau
- Flore respiratoire : nasopharynx
- Flore digestive
- Flore génito-urinaire
c. Flore hospitalière : à l’hôpital, les bactéries rencontrées sont essentiellement des
cocci Gram+ (staphylocoques et des streptocoques) et des bacilles Gram-
(entérobactéries : colibacille, protéus, Enterobacter).
L’orsqu’une bactérie devient pathogène, il devient nécessaire de l’éradiquer à l’aide d’un
traitement.

2. VIRUS :
Un virus est un être biologique qui se caractérise par son incapacité à se multiplier seul par
division. Il a besoin pour cela d’utiliser une cellule hôte ; le virus est donc un parasite.
Certains virus vivent au dépend d’une bactérie, ils sont donc appelés bactériophages.
3. CHAMPIGNONS ET LEVURES
Les infections à champignons sont dues le plus souvent à des champignons microscopiques
appelés levures. Les champignons et les levures sont des organismes vivants, appartenant le
plus souvent au règne animal ou végétal, qui deviennent visibles, à l’œil nu lorsqu’ils
envahissent une surface.

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FLORE BACTERIENNE

DEFINITION :
Ensemble des bactéries qui peuplent la muqueuse d'un organe de façon normale ou
pathologique (la muqueuse est l'ensemble des cellules qui recouvre un organe creux en
contact avec l'air). Par exemple : flore buccale, vaginale, pulmonaire, intestinale ou cutanée.

LA SYMBIOSE :

La symbiose (terme issu du grec sun : avec et bios : vie,) désigne l'existence simultanée et de
manière associée de deux ou plusieurs organismes, d'espèces différentes, possédant la
capacité d'être réciproquement profitables l'un l'autre. Souvent ces organismes réagissent les
uns sur les autres avec transformation et acquisition de nouvelles propriétés. Un exemple de
symbiose est celui de la flore bactérienne du tube digestif. En effet, la flore bactérienne qui est
constituée de symbiotes c'est-à-dire d'organismes vivants, vit en symbiose avec l'homme. La
présence de ces symbiotes est indispensable à digestion de l'homme.

PHYSIOLOGIE :
Chaque organe possède sa propre flore bactérienne (plusieurs genres, plusieurs espèces) dont
certaines sont dominantes en nombre. Cette flore varie en fonction de la période mais est
toujours en équilibre avec l'organisme dans son ensemble. D'autre part, certaines
modifications physiologiques de la flore bactérienne survenant dans un organe sont le résultat
de variations du fonctionnement de l'organisme.
Par exemple, la flore vaginale se modifie en fonction du cycle menstruel, la flore buccale en
fonction des modifications survenant au niveau des dents ou de la nourriture, la flore
intestinale en fonction de la nourriture mais aussi d'un éventuel traitement à base
d'antibiotiques. La flore saprophyte (contraire de pathogène), c'est-à-dire ne présentant pas de
danger pour l'organisme, est constituée de bactéries qui vivent normalement dans l'organisme.
Cependant, en cas de rupture de l'équilibre biologique entre les germes et l'hôte, et tout
particulièrement lorsque les défenses de l'organisme sont diminuées, ces bactéries sont
susceptibles de devenir pathogène (dangereux).
La flore intestinale constitue une catégorie à part. C'est ainsi que quand un enfant naît, son
appareil digestif est stérile. Puis, très rapidement, des germes vont pénétrer par la bouche et
passer dans l'intestin grêle puis dans le colon. Les bactéries que l'on retrouve dans le colon
sont dites anaérobies (pouvant vivre sans oxygène) et se nourrissent des dérivés alimentaires
qui ne sont pas utilisés par l'organisme (produits non digérés). Ces souches bactériennes sont
saprophytes. Elles constituent un équilibre qui empêche une bactérie de dominer l'autre.
L'ensemble constitue une protection contre des agents extérieurs quelquefois pathogènes.
Bactéries normalement présentes dans la flore habituelle d'un organisme, mais susceptibles
d'entraîner une maladie.

ROLE DE LA FLORE BACTERIENNE :


- Défense de l'organisme contre l'infection.
- Favorise la digestion et constitue dans une certaine mesure un apport supplémentaire à
celui de l'alimentation.
- Synthèse de différentes vitamines (vitamine K, acide folique)
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Les bactéries qui colonisent l'intestin assurent la fermentation de divers glucides qui ne sont
pas digérés, comme la cellulose.
Ceci aboutit à la production d'acides irritants et à un mélange de gaz (sulfure de diméthyle,
H2, CH4, N2, CO2). Certains de ces gaz, en particulier le sulfure diméthyle, sont très
odorants.
L'odeur que présentent les selles provient du métabolisme (ensemble des réactions chimiques
: fonctionnement) des bactéries. L'absence d'odeur fécale des selles traduit un déséquilibre
passager de fonctionnement normal de la flore intestinale, la présence de champignons ou
plus rarement une diarrhée secondaire à la prise d'antibiotiques.

PHYSIOPATHOLOGIE :
L'utilisation d'antibiotiques à large spectre (antibiothérapie ayant une activité sur l'ensemble
des bactéries) est susceptible de modifier la flore intestinale (perte d'odeur des selles). L'arrêt
de la prise d'antibiotiques restaure le plus souvent la flore intestinale.
L'infection intestinale (ou toxi-infection secondaire à la sécrétion de toxines par les bactéries)
est également susceptible de modifier la flore de certains organes (intestins, vagin, bouche) et
peut être à l'origine d'une perturbation de la flore à leur niveau. Dans ce cas, celle-ci est dans
l'incapacité de lutter contre les germes pathogènes et nécessite l'apport d'un traitement anti-
infectieux spécifique.

LES MICRO-ORGANISMES ET
LEURS EFFETS PATHOGENES

I. DEFINITION ET LES DIFFERENTS TYPES DES MICROORGANISMES :

Êtres vivants qui ont pour unique point commun leur taille microscopique et forme par
conséquent un ensemble très hétérogène.
Le terme de micro-organismes englobe tout à la fois les bactéries, certains champignons
ainsi que les protistes (Organisme vivant à une seule cellule, du règne végétal ou animal),
(protozoaires, algues unicellulaires), les virus sont également considérés comme des micro-
organismes.
Le mot micro-organisme tend à remplacer celui de microbe.

II. ORIGINE DES MICRO-ORGANISMES :


Les micro-organismes ont été les premières formes de vie à se développer sur Terre, il y a
environ 3,4 à 3,7 milliards d'années. La variation génétique, permet aux micro-organismes
d'évoluer rapidement (par sélection naturelle), de survivre dans des environnements nouveaux
et répondre à des stress environnementaux.
Cette évolution rapide est importante dans la médecine, car elle l'a conduit à l'évolution
récente de « super-microbes » des bactéries (notamment pathogènes) rapidement devenues
résistantes aux antibiotiques modernes.

III. CLASSIFICATION DES MICRO-ORGANISMES :


Les micro-organismes sont présents dans toute la structure de la taxonomique (Classification
des bactéries). Il est possible de distinguer :
1. Les micro-organismes procaryotes (Procaryotae) regroupent les organismes
unicellulaires ne présentant pas de noyau individualisé, c'est à dire les Bactéries et
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les Archaebactéries.
2. Les Eucaryotes (Eucarya) regroupent quand à eux l'ensemble des organismes
unicellulaires ou multicellulaire à noyau individualisé. Les eucaryotes
microscopiques comprennent les champignons comme les levures et les deux types de
protistes, algues et protozoaires.

IV. OU TROUVE-T-ON SES MICRO-ORGANISMES ? OU LES


RESERVOIRS DE MICRO-ORGANISMES PATHOGENES :
1. L'environnement
Le sol : Dans le sol vivent des saprophytes. Alors que d'autres, comme le bacille tétanique ne
vont avoir qu'un contact accidentel avec l'homme ou l'animal et provoquer une infection
(tétanos).
L'eau : beaucoup de bactéries, ainsi que des protozoaires et des virus, peuvent survivre dans
l'eau et sont responsables de maladies telles que le choléra, la fièvre typhoïde, la poliomyélite.
2. Les Réservoirs Humains
Un certain nombre d'agents pathogènes n'affectent que l'homme. Les humains faisant office
de réservoirs, sont eux-mêmes malades ou bien sont porteurs sains
Un porteur sain est quelqu'un qui a été malade, qui est guéri et qui continue à "porter le
germe"
3. Les Réservoirs Animaux
Les chats, les chiens, les renards, les insectes (tiques, puces, araignées) transmettent de
nombreuses maladies à l'homme comme la brucellose, la peste, le typhus (maladies
bactériennes), la rage, la fièvre jaune (maladies virales), le paludisme (maladie parasitaire)
V. CARACTERISTIQUES DES MICRO-ORGANISMES :

Les caractéristiques des micro-organismes: Pathogène, Toxique, Virulent


1. Pathogène : capacité à se multiplier et à provoquer des maladies.
2. Toxique : rapidité à laquelle le germe pathogène provoquera la maladie - Fabrication d'une
toxine.
3. Virulent : rapidité avec laquelle la toxine (poison) produit une maladie

VI. EFFET PATHOGENE DES MICRO-ORGANISMES :

Le pouvoir pathogène bactérien est une notion qualitative et fait référence aux moyens
d'agression de la bactérie. Le facteur le plus important reconnu actuellement de pathogénicité
est la capacité pour une bactérie d'élaborer des toxines.
Les toxines sont des poisons. On distingue deux grandes catégories de toxines.

- Les exotoxines : De nature protéique, diffusent à l'extérieur de la bactérie


- Les endotoxines : Sont retenues dans la cellule bactérienne et ne sont libérées qu'à la
porte de la bactérie au moment où la cellule est lysée (détruite).

VII. LES MESURES DE PREVENTION :

1. La Vaccination
La meilleure façon de se protéger et de protéger les autres est de se faire vacciner.
Lorsqu’un vaccin est offert contre une infection ou une maladie, il faut se faire vacciner.

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2. Mesures d’hygiène :
- Lavage des mains : Il faut toujours Garder toujours les mains propres.
- Lorsque vous toussez ou éternuez, couvrez-vous la bouche et le nez avec un papier-
mouchoir car les infections respiratoires, comme la grippe et le rhume, se transmettent
très facilement d’une personne à une autre. Elles se transmettent entre autres par les
gouttelettes qui sont projetées dans l’air quand une personne infectée tousse ou éternue
- Évitez de vous toucher le nez, les yeux et la bouche. Ce sont des portes d’entrée pour
les virus et les bactéries.
- Évitez les contacts avec les personnes malades ou qui pourraient être contagieuses. Ne
les approchez pas de près et ne touchez pas les objets dont elles se sont servies, leurs
ustensiles par exemple.
- Prenez l’habitude de nettoyer régulièrement votre environnement, par exemple les
lavabos et les autres surfaces que vous touchez souvent avec vos mains. Le nettoyage
est très efficace pour détruire les virus, qui peuvent vivre jusqu'à 2 jours sur les
surfaces dures.
- Nettoyez avec de l’eau et du savon ou utilisez des détergents à usage domestique. utilisez un
détergent qui contient de l’eau de Javel. Ce type de détergent permet de nettoyer et de
désinfecter en même temps.

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L’INFECTION
I. DEFINITION :
Le terme infection désigne l'invasion d'un organisme vivant par des germes, plus précisément
des micro-organismes pathogènes, comme des bactéries, des virus, des champignon ou
encore des parasites. Le terme pathogène désigne ce qui est susceptible d'entraîner une
maladie.
Au cours d'une infection, les micro-organismes pathogènes ont une action nuisible grâce à
leur multiplication comme c'est le cas pour les virus par exemple.
Une infection est soit locale soit généralisée ou encore exogène c'est-à-dire due à des germes
qui provient de l'environnement. On considère qu'une infection est endogène pour les germes
provenant du patient lui-même.
II. LES DIFFERENTS AGENTS CAUSALS DE L’INFECTION :
Les agents pathogènes responsables des infections sont de plusieurs types, on peut à cet égard
distinguer:
A. Germe Aérobie :

- Bacille gram positif : Staphylocoque doré, streptocoque.


- Bacille gram négatif (BGN) : Escherichia Coli (colibacille), bacille de koch.
1. Le staphylocoque : à gram positif (+)
Se trouve dans les gîtes (lieu ou en loge) cutanés ex : (grands plis, le périnée et les orifices
narinaires) et rhino-pharyngés, le staphylocoque est très toxique et virulent par suite de
l’hémolysine :( substance capable de détruire les globules rouges. Elle peut apparaître dans
le sang (anticorps) lors d’un contact avec une substance (antigène) reconnue comme
étrangère à l’organisme), la leucocidine :( toxine produite par les staphylocoques) et cause
de nombreuses infections comme le furoncle, l’anthrax, l’abcès chaud
2. Escherichia Coli (colibacille) : à gram négatif, (-)
Présent dans l’intestin. Mêlé avec d’autres agents pathogènes (streptocoque faecalis), il cause une
infection mixte, par ex. abcès appendiculaire, cholécystite aiguë, infection des voies urinaires. Pus
épais avec odeur fécale.
B. Germe Anaérobies :
Bacille Gram Négatif, Bactéroïdes fragilis,
1. Bactéroïdes : Anaérobie gram négatif, existant dans la cavité buccale, le tube gastro-
intestinal, et les organes génitaux externes. Il se trouve en grande quantité dans le
côlon. Agent pathogène provoque des infections superficielles aussi bien que des
abcès profonds
III. PHYSIOLOGIE DU SYSTEME IMMUNITAIRE :
Le système immunitaire est un Système grâce auquel l'organisme se défend contre
l'infection par les agents pathogènes de l'environnement (bactéries, virus, champignons
microscopiques, parasites), mais aussi contre ses propres constituants lorsque ceux-là
présentent une anomalie (cancérisation, vieillissement).
L’immunité fait référence aux mécanismes de défense d'un organisme vivant contre des
agents étrangers, notamment infectieux (pathogènes), susceptibles de menacer son bon
fonctionnement ou sa survie.
L'ensemble des cellules et tissus et des molécules qui concourent à opposer une résistance aux
infections est appelé système immunitaire.
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Les organes et tissus lymphoïdes sont disséminés dans l'organisme, les cellules circulent dans
ces organes et entre ces organes via le sang et la lymphe.
Les cellules communiquent entre elle, soit par contact direct (notion de récepteur-ligand) soit
à distance par le biais de molécules sécrétées (notion de récepteur-médiateur).
La réaction coordonnée de ces cellules et molécules porte le nom de réponse immunitaire.
Sur le plan physiologique, le système immunitaire joue un rôle important pour prévenir les
infections, éradiquer les infections déclarées et empêcher la prolifération tumorale.
IV. PHYSIOPATHOLOGIE DES INFECTIONS:
Un microbe pathogène, c’est de pouvoir vivre dans l’organisme qu’il a infecté et s’y
multiplier, après avoir secrété des substances toxiques malgré les moyens de défense que ce
dernier lui oppose. Le premier mode d’action constitue ce que l’on appelle sa virulence,
l’autre sa toxicité.

Si c’est avant tout la qualité de la virulence (violence) d’un germe qui intervient pour
produire l’infection, il faut tenir compte aussi, dans une certaine mesure, de la quantité des
germes inoculés. Une petite inoculation microbienne peut être sans effet, parce que jugulée
(enrayée) rapidement par les moyens de défense naturelle, alors qu’une dose forte est
vraiment infectante. L’homme n’assiste pas indifférent à l’envahissement de son organisme
par les germes pathogènes. Tout d’abord, la résistance cutanée, les assises cellulaires des
muqueuses constituent une barrière qui s’oppose utilement à la pénétration des microbes.
Les sécrétions normales de la peau et des muqueuses, la salive, les larmes, les sucs
glandulaires, le sang possèdent également un certain pouvoir bactéricide qui parfois détruit les
germes qui l’envahies. Cette barrière se trouve forcée en cas de plaie cutanée ou en présence
de germes particulièrement virulents. Quand les germes ont réussi à pénétrer dans les tissus,
ils se heurtent encore à la défense enzymatique et à la phagocytose. La propriété phagocytaire
appartient aux polynucléaires neutrophiles et aux macrophages
Tout d’abord les polynucléaires migrent vers le germe en vertu du chimiotactisme
(déplacement des polynucléaires), dû à une substance sécrétée par les microbes (chimiotaxie
positive), puis ils englobent les germes avant de les lyser (Dissoudre une cellule, une bactérie)
par leurs enzymes. Ce pouvoir de chimiotaxie positive est l’apanage des germes dits
pyogènes, dont le prototype est assurément le staphylocoque doré, qui toujours, dès son
arrivée dans le tissu, est entouré d’une masse de leucocytes réalisant au maximum les
symptômes de l’inflammation aiguë.
D’après l’évolution, on peut diviser l’infection en :
1. Infection aiguë : Si l’évolution ne dépasse pas trois semaines,
2. Infection chronique : Si elle dépasse deux mois
3. Infection subaiguë : Si la durée de l’évolution est entre ces deux dernières.
On l’appelle
1. Infection primitive : Si l’agent pathogène entre dans la plaie en même temps que le
traumatisme;
2. Infection secondaire : Si l’agression microbienne à lieu 24 h après le traumatisme;
3. Infection associée : Si l’agent pathogène comporte plus d’une espèce microbienne,
4. Surinfection, une nouvelle infection surajoutée au foyer primaire on se développant à un
autre endroit de l’organisme, comme une complication de l’antibiothérapie; les microbes
sont souvent des mutants, préexistant antérieurement à l’institution de l’antibiothérapie.

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LES MOYENS DE DEFENSE


CONTRE L’INFECTION

I – DEFENSE DE L’ORGANISME :
Au niveau de l’organisme il existe 2 sortes d’immunités.
Immunité : C’est la capacité de l’organisme à résister à une infection, à des germes étrangers.
Il existe l’immunité naturelle et l’immunité spécifique.
1. Immunité naturelle :
C’est la première ligne de défense de l’organisme. Elle se décompose en 3 points :
- La barrière cutanéo-muqueuse.
- La réaction inflammatoire.
- La phagocytose.
a. La barrière cutanéo-muqueuse : Elle dispose de 2 sortes de défenses :
- Une défense physique grâce à la couche cornée de l’épiderme, aux muqueuses et aux mucus.
- Une défense biochimique grâce aux sécrétions des glandes lacrymales, salivaires, …
b. La réaction inflammatoire : Elle se produit lorsque la barrière cutanéo-muqueuse est
insuffisante et donc les germes ont proliféré.
c. La phagocytose : C’est le processus qui permet aux globules blancs d’éliminer les micro-
organismes pathogènes et les cellules mortes.
2. Immunité spécifique :
Elle intervient lorsque l’immunité non spécifique (naturelle) ne suffit pas.
Il existe 2 types d’immunités spécifiques :
- Immunité humorale.
- Immunité cellulaire.
a) Immunité humorale : Elle met en action des anticorps et des lymphocytes B.
 Les anticorps s’appellent aussi des immunoglobulines. Les anticorps vont se diriger
vers l’antigène qui lui correspond. Les anticorps sont fabriqués tout au long de notre
vie. Ils apparaissent dans notre sang après un premier contact avec l’antigène. Pour
chaque anticorps il correspond un antigène spécifique, c'est à dire qu’il est capable de
le reconnaître et de le supprimer.
 Les lymphocytes B sont stockés dans les ganglions lymphatiques. Ils participent à la
production d’anticorps et ils sont chargés de photographier ou de mémoriser l’antigène
rencontré.
b) Immunité cellulaire : Elle se fait grâce à des leucocytes appelés lymphocyte T.
 Les leucocytes T sont dans le circuit lymphatique (la lymphe). Ils sont chargés,
certains à la fabrication des anticorps, certains à mémoriser les antigènes, certains sont
leucocytes Tueurs à réaction immédiates.
3. Etats de diminution de l’immunité de l’organisme :
Le bon fonctionnement de l’immunité naturel et spécifique de l’organisme peut être remis en
cause par les circonstances suivantes :
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- La maladie (qui lèse les organes producteurs d’anticorps).


- L’utilisation de substances médicamenteuses qui diminuent les activités de défense de
l’organisme (Corticoïdes, immunosuppresseurs…).
4. L’immunité acquise : La vaccination :
C’est une immunité provoquée par une sollicitation volontaire de l’organisme pas des
antigènes connus, c’est la vaccination.
Elle permet d’assurer la protection de l’individu contre certaines maladies. Elle permet à
l’organisme d’avoir une immunité :
- Active (l’organisme fabrique lui-même ses anticorps).
- Tardive (immunité effective après une série d’infection).
- Durable (l’immunité dure plusieurs années).
Le vaccin : c’est une préparation réalisée à partir d’antigènes (bactéries, virus, toxines) rendus
inoffensifs pour l’organisme.
II – LES VACCINATIONS OBLIGATOIRES ET RECOMMANDEES :
1 – Les vaccinations obligatoires :
- Diphtérie, tétanos, poliomyélite => DT Polio
Le vaccin se pratique en 3 injections à 1 mois d’intervalle suivi d’un rappel avant l’âge de 18
mois pour le DT et de rappels tous les 5 ans jusqu'à l’âge 13 ans pour la Polio.
Ces vaccinations doivent être obligatoires à l’âge de la scolarisation (6ans).
- Le BCG (Tuberculose) obligatoire à l’entrée en collectivité (crèche, assistante maternelle,
halte garderie, maternelle …)
Le DT Polio et BCG sont obligatoires pour le personnel exposé à un risque de contamination
et les étudiants et élèves se préparant à ces professions.
On ajoutera le vaccin contre l’hépatite B.
2 – Les vaccins recommandés :
- Vaccin contre la coqueluche.
- Vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) :
o Aussi bien chez les garçons et filles à partir de l’âge de 12 mois.
o Chez les adolescentes et les jeunes femmes non vaccinées, la vaccination contre la rubéole
est recommandée lors de consultation de contraception ou prénuptiale.
Il faut éviter toute grossesse dans les 2 mois qui suivent la vaccination en raison du risque
tératogène. (Formation et développement in utero d'anomalies aboutissant à des
malformations).
- Vaccin contre l’hépatite B :
o Elle est recommandée chez les nouveaux nés dont la mère est antigène B positif.
o Elle est recommandée pour tous les enfants avant l’age de 13 ans.
- Vaccin contre l’infection hæmophilus influenzae de type B (Méningite épiglottite).
5 – La sérothérapie : (Utilisation thérapeutique de sérums d'origine animale ou humaine
riches en anticorps spécifiques et capables de neutraliser une toxine bactérienne, un venin ou
un virus.)
Elle est utilisée lorsque l’organisme n’est pas vacciné et permet donc un apport d’anticorps
tout prêt.
L’action est :
- Immédiate.
- Temporaire.
- Passive.
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INFECTION LIEE AUX SOINS

I. NOTION D'INFECTION ASSOCIEE AUX SOINS :


L'expression "infection associée aux soins" tend à s'imposer face à l'expression "infection
nosocomiale", aujourd'hui bien connue de tous. En réalité, les significations de ces deux
expressions sont différentes : Alors que le terme "nosocomial" fait référence à un lieu,
l'établissement de santé, l'expression "associée aux soins" fait référence à une activité, le
soin, qu'il soit hospitalier ou extra hospitalier.
II. DEFINITION :
Infection associée aux soins (IAS) = toute infection survenant au cours ou à la suite d’une
prise en charge (diagnostique, thérapeutique ou préventive) d’un patient, si elle n’était ni
présente ni en incubation au début de la prise en charge. Comprend
- L’infection nosocomiale classique (IN) ou infection acquise dans une structure de santé, (ni
en incubation, ni présente à l’admission en établissement de santé)
- Les infections contractées lors de soins (IAS) délivrés hors établissement de santé (ES).
La présence de signes cliniques significatifs est nécessaire au diagnostic.
III. EXCLUSIONS DE LA DEFINITION DES I.A.S :
- Infection présente ou en incubation à l’admission
- Colonisations asymptomatiques
- Colonisation urinaire, colonisation sur cathéter
- Présence isolée d’un micro-organisme sur une cicatrice ou une lésion cutanée
- Soins auto-prescrits

IV. LES DIFFERENTS TYPES D’IAS :


Il existe deux types d’infection associée aux soins
- Infection associée à l’environnement de soins (IAE)
- Infection associée aux actes de soins (IAA)
1. Infection associée à l’environnement de soins (IAE)
- Présence physique dans la structure (résidents, soignants, visiteurs)
- Origine environnementale mais aussi à caractère épidémique (grippe, légionellose,
aspergillose)
2. Infection associée aux actes de soins (IAA)
- Soins au sens large = incluant l’hébergement et le nursing
- Par un professionnel de santé, ou personne encadrée
- Ou soins auto-dispensés dans le cadre d’un protocole (ex: dialyse à domicile)
- Quelque soit le lieu où il est effectué
V. LES TYPES D’INFECTIONS LIEES AUX SOINS :

1) Infection urinaire :
Les simples colonisations urinaires (ou bactériuries asymptomatiques) ne sont pas des
infections associées aux soins.
Pour les formes symptomatiques, les signes classiques sont les suivants :
- fièvre,
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- douleur,
- envies impérieuses,
- pollakiurie,
- brûlures mictionnelles ou douleurs sus pubiennes.
La preuve est toujours microbiologique. L’Examen Cytobactériologique des Urines (ECBU)
est considéré comme positif en fonction de valeurs seuils :
a. Sans sondage vésical ni autre abord de l’arbre urinaire : leucocyturie (≥104
leucocytes/ml) et uroculture positive (≥103 micro-organismes/ml)
b. Avec sondage vésical ou autre abord de l’arbre urinaire, en cours ou dans les 7 jours
précédents : uroculture positive (≥105 micro-organismes/ml)
2) Infection de site opératoire (ISO) :
L'ISO se définit par la présence de pus provenant d'une des localisations suivantes :
- Partie superficielle de l'incision chirurgicale (peau et tissus sous cutanés)
- Partie profonde de l'incision chirurgicale (tissus mous profonds en dessous de l’aponévrose)
- Cavité ou organe à proximité ou à distance du site opératoire mais lié(e) à l’intervention.
Une ISO est considérée comme une IAS quand elle n'est ni présente ni en incubation à
l’entrée et si elle survient dans les 30 jours qui suivent l’intervention ; cette période est
étendue à un an en cas de mise en place de matériel prothétique artificiel.
3) Pneumopathie :
Diagnostic radiologique (opacités parenchymateuses récentes)
Symptomatologie clinique évocatrice
4) Infection sur cathéter :
- Locale : Pus franc ou liquide puriforme au niveau de l’émergence ou de la tunnellisation du
cathéter.
- Bactériémie : hémoculture périphérique (prélevée par ponction veineuse directe) positive
dans les 48 heures encadrant le retrait du cathéter (ou la suspicion diagnostique d’infection).

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MESURES GENERALES
DE PREVENTION

1. ASEPSIE :
C’est l’absence de bactéries vivantes. La technique aseptique consiste à éviter la contamination du
malade et des objets.

2. ANTISEPSIE :
- Ensemble des procédés employés pour éliminer les risques d'infection microbienne de
surface (peau, muqueuse).
- L'antisepsie est l'un des fondements de l'hygiène médicale. Différents produits
chimiques sont employés selon le but recherché. Les produits, utilisables uniquement
en applications externes (solution de Dakin, dérivés de l'ammonium quaternaire,
teinture d'iode, alcool, etc.) permettent une antisepsie de la peau et des plaies
superficielles.
- C'est une méthode pour inhiber la croissance et la multiplication des bactéries.
- Les différences entre la désinfection et l'antisepsie sont étroitement liées à la concentration
de la substance en question.

3. LE LAVAGE DES MAINS


"Au lieu de s’ingénier à tuer les microbes dans les plaies, ne serait-il pas plus raisonnable
de ne pas en introduire"?

Louis Pasteur
I. DEFINITION :
Le lavage des mains assure l’hygiène, la protection en prévenant la transmission des germes
manuportée responsables d’une grande partie des infections nosocomiales.
Trois types de lavages sont répertoriés :
- Lavage simple
- Le lavage hygiénique ou antiseptique
- Le lavage chirurgical

II. LE LAVAGE SIMPLE DES MAINS:


Objectif :
- Eliminer les souillures et les squames cutanées
- Réduire les micro-organismes de la flore transitoire des mains (flore de
contamination)
Zones cibles :
– Les mains
– Les ongles doivent être courts, propres et sans vernis
– Pas de bijoux (bagues, alliance, bracelets...)
– Manche au-dessus des coudes

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Produits utilisés
– Savon doux (proscrire les pains de savon)
Technique :
- Dénuder les mains
- Mouiller les mains et les poignets largement
- Appliquer une dose de savon liquide
- Laver chaque main en massant, insister sur les espaces interdigitaux, le pourtour des
ongles, l’extrémité des doigts et des poignets
Il s'agit de six d'étape à répéter chacune cinq fois avant de passer à l'étape suivante :

1. Paume contre paume


2. Paume de la droite sur le dos de la main gauche et paume de la main gauche sur le dos
de la main droite
3. Paume contre paume doigts entrelacés
4. Dos des doigts contre la paume opposée avec des doigts emboisés.
5. Friction circulaire du pouce droit enchâssé dans la paume gauche et vice versa.
6. Friction en rotation en mouvement de va-et-vient et les doigts joints de la main droite
dans la paume gauche et vice versa.
- Sécher soigneusement par tamponnement avec l’essuie-mains à usage unique sans
revenir sur une zone déjà essuyé
- Fermer le robinet (si non automatique) avec le dernier essuie-main utilisé.
- Jeter l’essuie main dans la poubelle sans la toucher avec la main
NB : Se laver les mains avant de porter des gants à usage unique

Durée du lavage
– Durée minimale de 30 secondes. Ajouter le temps de rinçage.
– La durée standardisée des normes européennes est de 60 secondes
– Rinçage abondant à l’eau du réseau

III. LE LAVAGE HYGIENIQUE OU ANTISEPTIQUE DES MAINS

Objectifs :
(Élimine la flore transitoire et diminue la flore commensale ou résidente, c'est-à-dire les
germes naturellement présent sur la peau)
Ou
La friction avec un produit hydro-alcoolique (lavage des mains / désinfection, élimine la
flore transitoire et diminue la flore commensale)

Zones cibles :
– Les mains
– Les ongles doivent être courts, propres et sans vernis
– Pas de bijoux (bagues, alliance, bracelets...)
– Manche au-dessus des coudes

Produits utilisés
– Solution antiseptique moussant Essuie-mains à usage unique
Ou
– Solution hydro-alcoolique
– Solution antiseptique alcoolique

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Technique
a. Lavage antiseptique :
- Dénuder les mains
- Mouiller les mains et les poignets largement
- Prélever une dose de savon antiseptique
– Laver chaque main en massant, insister sur les espaces interdigitaux, le pourtour des
ongles, l’extrémité des doigts et des poignets.
– Rincer abondamment du bout des doigts vers les poignets
– Brosser les ongles
– Maintenir les paumes dirigées vers le haut pour éviter toute contamination
environnementale.
– Sécher soigneusement par tamponnement avec l’essuie-mains à usage unique
– Fermer le robinet (si non automatique) avec le dernier essuie-main utilisé.
– Jeter l’essuie main dans la poubelle sans la toucher avec la main
NB : Le lavage antiseptique doit être effectué juste avant la réalisation du soin en utilisant
le point d’eau le plus proche.
b. Lavage hygiénique des mains par friction :
- Verser environ 2 ml de solution hydro-alcoolique dans le creux de la main (sèche),
reboucher le flacon, et commencer la friction pendant 30 secondes en se frottant les
deux paumes jusqu’aux poignets puis en insistant sur les espaces interdigitaux
intérieures et extérieurs.
- Frotter les pouces à l’intérieure de la main fermée puis frotter les extrémités des doigts
joints dans le creux de la main (pour insister sur le pourtour des ongles)

IV. LE LAVAGE CHIRURGICAL :


Objectifs :
(Élimine la flore transitoire et diminue la flore commensale de façon significative) des mains,
afin de diminuer leur diffusion dans le site opératoire en cas de piqûre ou de déchirure des
gants pendant l'intervention, et ainsi prévenir le risque d'infection du site opératoire.

Zones cibles :
- Les mains, les poignets et les avant-bras
- Ongles courts, propres et sans vernis
- Pas de bijoux (bagues, alliance, bracelets...)
- Manche au-dessus des coudes.
- Les mains sont maintenues en permanence au-dessus des coudes pendant toutes la
durée du lavage chirurgicale de telle sorte que l'eau s'écoule des extrémités des doigts
vers les coudes pour éviter la recontamination.
Produits utilisés :
- Solution antiseptique moussante.
- Eau du réseau propre de qualité bactério-logiquement maîtrisée niveau 1, ou d’eau
microfiltée «ultra-propre» bactério-logiquement maîtrisée de qualité 2
- Brosse ongle stérile
- Serviettes ou champs stériles.
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Technique :

Un soin à haut risque contaminant nécessite le port de masque, d’un calot.


Porter au préalable le masque et le calot.
Préparer la brosse imprégnée de solution moussante antiseptique.
Ce lavage s’effectue en trois temps

1er temps : prélavage :

- Mouiller les mains, les poignets et avant bras jusqu’aux coudes


- Appliquer une dose de savon antiseptique et faire mousser abondamment par massage
de l’extrémité des doigts, jusqu’aux coudes pendant 1 Min.
- Maintenir les doigts toujours au-dessus des coudes pendant toute l’opération.
- Rincer abondamment les mains, les poignets et avants bras.
eme
2 temps :

- Brosser les ongles avec la brosse stérile imprégnée de solution moussante antiseptique
pendant 1Min.
- Rincer abondamment les mains, les poignets et avant-bras
3eme temps :

- Reprendre une dose de savon, masser pendant 1 Min (mains, poignets, avant-bras)
puis rincer
- Sécher par tamponnement avec un essuie-main stérile à usage unique, un par membre,
en allant des mains vers les coudes, en maintenant les mains vers le haut jusqu’à
l’habillage.

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LAVAGE SIMPLE DES MAINS

LA DESINFECTION PAR FRICTION

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LES 5 INDICATIONS A L’HYGIENE DES MAINS

QUAND ? Le professionnel pratique l’hygiène des mains


1. AVANT LE CONTACT lorsqu’il s’approche du patient pour le toucher.
POURQUOI ? Pour protéger le patient des germes
PATIENT
transportés par les mains du professionnel.
QUAND ? Le professionnel pratique l’hygiène des mains
2. AVANT LE GESTE immédiatement avant d’exécuter un geste aseptique.
POURQUOI ? Pour protéger le patient de l’inoculation de
ASEPTIQUE
germes y compris ceux provenant de son propre corps.
QUAND ? Le professionnel pratique l’hygiène des mains
3. APRES LE RISQUE immédiatement après avoir été exposé potentiellement ou
effectivement à un liquide biologique
D’EXPOSITION A UN
POURQUOI ? Pour protéger le professionnel et
LIQUIDE BIOLOGIQUE l’environnement de soins des germes
QUAND ? Le professionnel pratique l’hygiène des mains
4. APRES LE CONTACT lorsqu’il quitte le patient après l’avoir touché
POURQUOI ? Pour protéger le professionnel et
PATIENT
l’environnement de soins des germes
QUAND ? Le professionnel pratique l’hygiène des mains
5. APRES LE CONTACT lorsqu’il quitte l’environnement du patient après avoir touché
des surfaces et objets - même sans avoir touché le patient
AVEC L’ENVIRONNEMENT
POURQUOI ? Pour protéger le professionnel et
DU PATIENT l’environnement de soins des germes

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4. LA TENUE PROFESSIONNELLE :
La tenue professionnelle de base se comporte :
- Une blouse ou tunique et un pantalon
- Des chaussures réservées au travail, silencieuses et d’entretient facile. Il est recommandé que
ses chaussures soient fermées sur le dessus pour la sécurité et derrière pour l’ergonomie.
(Étude de l'adaptation optimale de l'environnement physique aux activités humaines, pour obtenir le
maximum de productivité avec un minimum d'effort, de fatigue et de désagrément.)
La tenue professionnelle est portée exclusivement dans l’enceinte de l’établissement par toute
personne effectuant ou observant des soins : professionnels, étudiants et stagiaires.
Les effets personnels sont interdits lors des soins et dans les zones à risque. La tenue professionnelle
est changée chaque fois que nécessaire, notamment en cas de souillure.
L’entretient des tenues professionnelles doit être pris en charge par l’employeur.
Les tenues sales sont déposées dans sacs à linge spécifiques disposés au niveau des vestiaires. En
aucun cas les tenues de travail ne doivent êtres lavées au domicile des personnels pour éviter toute
contamination du linge de la famille par les germes hospitaliers.
La tenue professionnelle est toujours retirée pour se rendre au restaurant, café du personnel ou aux
réunions hors du service.
5. USAGE DES GANTS :

Introduction :
De nos jours les gants sont de plus en plus utilisés. Leur utilisation n’est pas toujours justifiée.
En revanche les gants ne sont pas utilisés alors que le geste de soins nécessite leur usage. Bien
souvent, les précautions standard sont oubliées. (Rappel, le gant retient de 30 à 60% du
volume de sang contenu dans une aiguille)
Très souvent le personnel porte des gants pour sa propre protection, par crainte du microbe
mais pas parce que les mains sont le premier facteur de transmission de germes. Le
manuportage est laissé de coté
Depuis l’émergence de l’infection par le VIH les précautions standard et les isolements sont
préconisés.
L’utilisation massive de gants a des effets bénéfiques sur la lutte contre les infections
nosocomiales mais aussi des effets secondaires auxquels on ne pensait pas : les allergies et
intolérance.
Pour éviter ces désagréments il faut suivre certaines recommandations :
- Choisir du matériel conforme aux normes
- Se laver les mains avant de mettre les gants
- Se laver les mains après avoir ôté les gants
- Respecter le temps de port : pas + de 3 heures d’affilée (la qualité des gants s’altère au
cours de la durée d’utilisation)
- Respecter les indications de port de gants : gestes à risque infectieux, contact avec des
liquides biologiques, peau lésée
- Respecter l’usage unique : c’est à dire une paire de gant pour un seul et même patient

Sur la peau nous avons plusieurs sortes de flores :


- La flore cutanée, composée d’organisme résidents, capables de multiplication locale et
d’organismes contaminants ou transitoires (venant du nez, de la bouche ou de
l’extérieur)

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- La flore résidente, vit et se multiplie sur la peau (flore commensale). La flore résidente
est essentielle pour constituer une barrière efficace contre la colonisation par les
microbes exogènes
- La flore transitoire, comprend des micro-organismes divers qui sont dans
l’environnement. La flore transitoire est facilement éliminée par un soigneux lavage
de mains
Qui utilise des gants à l’hôpital :
- Les jardiniers pour ne pas se blesser en ramassant les herbes, les branches et ne pas
risquer de morsure d’un animal ou une piqûre
- Les agents des services techniques pour récolter les déchets et éviter les risques d’AES
et de blessures
- Les aides soignants et les auxiliaires de puériculture pour faire des soins
- Les ISP, les IBODE, les sages-femmes pour faire des soins
- Les médecins pour faire des examens médicaux et certains soins : PL, ponction
d’ascite…
- Les chirurgiens pour pratiquer des interventions
- Les anesthésistes pendant les intubations
Tous ces personnels utilisent des gants mais pas les mêmes gants. Il y a des gants en cuir, des
gants de ménage, des gants à usage unique, des gants à usage unique stériles médicaux et des
gants à usage unique chirurgicaux.

Chaque profession doit utiliser la bonne paire de gant au bon moment.


La composition des gants diffère en fonction des usages

Pourquoi porter des gants ?


- Pour protéger le patient
- Pour protéger le personnel
a. Protéger le patient contre la flore microbienne des autres personnes en cas de :
- patient immunodéprimé :
- Corticothérapie de + de 3mois
- Chimiothérapie
- Radiothérapie
- SIDA
- Patient transplanté
- Brûlé
- Présence d’un autre patient en isolement septique
- D’isolement septique : permet d’éviter les transmissions croisées pendant les soins, au
cours de contacts directs.
- Préparation des aliments (textes législatifs)
b. Protéger le personnel
- Contre les risques infectieux : sang, liquides biologiques, contacts directs avec un
patient infecté ou colonisé
- Risques D’AES
- Risques chimiques : chimiothérapie, produits détergents……………
- Risques physiques : coupures, brûlures

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Combien de temps porter les gants ?


En fonction du matériau et de l’utilisation, les gants seront portés plus ou moins longtemps.
a. Les gants stériles :
Des études ont prouvé que les gants devenaient poreux au cours de l’intervention. Les
recommandations préconisent le changement de gants toutes les 45 minutes.

b. Les gants non stériles à usage unique


Il faut les changer toutes les 30 à 45 minutes.
Le port des gants n’exclue pas le lavage des mains

6. LA DESINFECTION :
La désinfection est l’opération au résultat momentané permettant d’éliminer ou de tuer
certains germes (sinon on parle de stérilisation), de manière à stopper ou prévenir une
infection ou le risque d'infection ou surinfection par des micro-organismes ou virus
pathogènes.

Cinq activités différentes sont regroupées sous le terme de désinfection :


 Bactéricide : produit qui tue les bactéries,
 Levuricide : produit qui tue les levures,
 Fongicide : produit qui tue les champignons (levures et moisissures),
 Sporicide : produit qui tue les spores bactériennes,
 Virucide : produit qui inactive les virus.

Ainsi un désinfectant peut n’être que bactéricide alors qu’un autre sera à la fois bactéricide,
fongicide et virucide.

7. STERILISATION DU MATERIEL MEDICO-CHIRURGICAL :


a. Introduction :
La stérilisation occupe une place privilégiée au service de l’hygiène hospitalière. Sa mission
est de délivrer des produits stériles, c’est-à-dire des dispositifs médicaux exempts de micro-
organismes.
b. Définition :
La stérilisation est la mise en œuvre de méthodes et de moyens visant à éliminer de tout
produit ou objet propre, les micro-organismes vivants quelle que soit leur nature.
La stérilisation est donc un procédé ou plutôt un ensemble d’opérations, donc un processus.
Le résultat de la stérilisation dépend de la qualité de chacune des étapes qui précédent la
stérilisation proprement dite.
Le but de ces étapes préalables est de réduire le nombre de germes présents sur l’objet à
stériliser et de faciliter l’étape suivante. Les différentes étapes à mettre en œuvre sont : la
décontamination, le nettoyage, le rinçage, le séchage, le conditionnement et l’étiquetage.
On ne stérilise que ce qui est propre.
La qualité de stérilisation dépend donc directement de celle de la décontamination et du
nettoyage. Ces deux étapes sont fondamentales.

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c. Les différentes étapes préparatoires à la stérilisation :


1. Pré-désinfection (décontamination):
La pré-désinfection est également appelée décontamination en service de stérilisation, c’est le
premier traitement à effectuer si nécessaire sur les objets et matériels souillés dans le but de
diminuer la population de micro-organismes et de faciliter le nettoyage ultérieur. Il est
impératif d’éviter le séchage des souillures sur le matériel.
La pré-désinfection a également pour but de protéger le personnel lors de la manipulation des
instruments et de protéger l’environnement du soignant ou du soigné. Elle est réalisée le plus
rapidement possible après utilisation du dispositif médical.
2. La réception et le tri :
À l'arrivée des instruments dans le service de stérilisation, il faut vérifier :
- Que la pré-désinfection s’est déroulée correctement.
- L'identification des instruments, afin d'organiser la prise en charge ultérieure
- L'existence éventuelle d'une situation à risque (prions) nécessitant la mise en œuvre
d'une procédure spécifique.
- L'état général du dispositif.
3. Nettoyage :
Le nettoyage est une opération qui a pour but d’éliminer les salissures par l’action physico-
chimique d’un produit tel un détergent, conjuguée à une action mécanique afin d’obtenir un
dispositif fonctionnel et propre. C’est une étape indispensable avant le conditionnement.
Voici quelques conseils utiles pour le nettoyage :
- Trier le matériel : Constituer des charges homogènes (métal, verre, plastique).
- Choisir le produit conçu pour le type de lavage prévu (manuel ou machine) et adapté au
matériel traité.
- Laver les instruments neufs avant la première mise en service.
- Ouvrir ou démonter les instruments qui peuvent l’être.
- Déposer toujours flacons et cupules ouverture vers le bas.
- Ne pas mélanger instruments corrodés et instruments en bon état.
- Ne pas mélanger instruments chromés et instruments en inox.
4. Le rinçage et le séchage :
Le rinçage a pour but d’éliminer toutes les traces résiduelles de détergent ou de désinfectant
Il est conseillé d’effectuer un rinçage final avec une eau spécialement traitée.
Le séchage empêche la constitution d’un milieu humide propice à la prolifération bactérienne.
Il influence sur la qualité de la stérilisation à l’autoclave. Il est effectué au moyen d’un chiffon
propre et non pelucheux. Les instruments creux et tuyaux sont séchés à l’air comprimé médical.
Le bon fonctionnement des dispositifs médicaux est donc vérifié avant conditionnement et
stérilisation. Le matériel cassé ou endommagé doit être éliminé ou donné en réparation.
Certains dispositifs doivent être lubrifiés.
5. L’emballage ou le conditionnement :
Le conditionnement est la mise sous emballage des dispositifs médicaux. Il a pour but
d’interdire l’entrée des micro-organismes tout en autorisant le passage de l’agent stérilisant.
Il maintient l’état stérile jusqu’à l’emploi en protégeant son contenu de toute contamination
extérieure.
On distingue les conditionnements réutilisables et ceux à usage unique.

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Les conditionnements varient en fonction du procédé de stérilisation choisi et de l’objet à


stériliser.
Avant d’être stérilisés, les objets sont emballés soit unitairement (un objet par sachet), soit en
« Set », paquet contenant divers objets ayant la même finalité. Par exemple, tout le matériel
nécessaire pour effectuer un pansement simple.
- Les emballages rigides ne sont pas toujours à usage unique (boite métallique à clapets par
exemple), ils devront donc être décontaminés et nettoyés avant d’être utilisés pour une
nouvelle stérilisation.
- Les emballages souples sont toujours à usage unique. Les sachets sont achetés, soudés sur les
trois côtés. L’objet à stériliser est mis à l’intérieur et une machine à souder par la chaleur ferme
le quatrième côté. Ces sachets peuvent avoir une ouverture particulière : les deux bords soudés
se décollent lorsqu’on les écarte. On dit que le sachet est « pelable ».
d. Les différentes méthodes de stérilisation :
Les procédés de stérilisation peuvent s’effectuer soit à l’hôpital, soit industriellement.
La stérilisation hospitalière s’applique à des matériels qui ont déjà été utilisés et qui sont donc
source possible de nouvelles contaminations s’ils sont encore porteurs de germes.
La stérilisation industrielle se fait sur du matériel neuf peu contaminé, de même nature, ce qui
facilite les choix du mode de stérilisation et les contrôles.
En fait, la stérilisation la plus difficile à réaliser est celle qui se pratique en institution de
soins.
La stérilisation réalisée en service central de stérilisation est plus sûre que celle pratiquée au
niveau d’une petite unité.
Il existe cinq types de stérilisation : par la chaleur sèche, par la chaleur humide, par l’oxyde
d’éthylène, par les gaz, par les rayons.
1. Stérilisation par la chaleur sèche :
Dans le stérilisateur à air chaud, le Poupinel, l’oxygène de l’air est porté à une température
élevée qui provoque la dénaturation des protéines bactériennes par oxydation, et il faut
habituellement de 2 à 3 heures à 160°C afin que la température soit atteinte au cœur de la
charge.
C’est un procédé simple, mais avec des inconvénients : les conditionnements sont inadaptés
au maintien de l’état stérile, l’air est un mauvais conducteur de la chaleur (répartition
inhomogène, sauf avec le système de ventilation interne) et la température élevée altère le
matériel.
Le Poupinel est peu fiable. L’usage du Poupinel tend à disparaître, au profit de la stérilisation
à la vapeur d’eau.
2. Stérilisation à la vapeur d’eau
L’autoclave à vapeur apparaît en 1881
C’est le procédé de référence communément employé en milieu hospitalier pour :
- Les textiles recyclables (champs opératoires, habillement chirurgical)
- Les pansements (tissés et non tissés)
- Les instruments chirurgicaux en acier inox
- La verrerie
- Le caoutchouc
Procédé réalisé en enceinte étanche à l’intérieur de laquelle est injectée de la vapeur d’eau
sous pression c’est le moyen le plus répandu, fiable, peu coûteux et non polluant.
L’association de chaleur et d’eau (sous forme saturée) réalise une dénaturation protéique.
L’opération est régie par trois paramètres : température et durée et il existe une relation entre
la température et la pression de vapeur d’eau saturée (loi de Regnault).
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L’action bactéricide est liée à la durée du traitement.


Les durées théoriques de stérilisation sont 15 minutes à 121°C, 10 minutes à 126°C, 3 minutes
à 134°C mais, par sécurité, les temps pratiqués ne doivent pas être inférieurs à 20 minutes à
121°C et à 10 minutes à 134°C (18 minutes à 134°C pour le prion).
Les objets à stériliser sont donc soumis au passage de la vapeur d’eau (de 121 à 134°C) sous
pression (entre 1 et 2) pendant un temps court (de 10 à 20 minutes) dans une enceinte fermée.

Le cycle de stérilisation se déroule en quatre phases :


- Le pré-traitement : évacuation de l’air, chauffage de la charge
- L’exposition à la chaleur saturée pendant un temps donné,
- Une pression
- Une température donnée.
Ces trois paramètres sont déterminés soit dans des cycles préprogrammés, soit manuellement
à chaque cycle en fonction du matériel à stériliser.
- Le séchage
- Le retour à la pression atmosphérique
Les cycles de fonctionnement sont propres à chaque appareil et pour chaque qualité de produit
à stériliser (cycles pour textiles, pour instruments,…).
Actuellement ce mode de stérilisation est le plus utilisé le plus efficace, le mieux contrôlable,
celui qui détériore peu le matériel et qui peut être mis en action sur un grand nombre de
matériaux différents (métal, linge, caoutchouc, certains plastiques).
Ce procédé doit être employé en première intention.
3. Stérilisation par l’oxyde d’éthylène
L’oxyde d’éthylène compte parmi les gaz stérilisants le plus efficace. L’oxyde d’éthylène est
un gaz au pouvoir bactéricide, virucide et sporicide puissant par dénaturation des acides
nucléiques et des protéines des micro-organismes.
C’est un procédé chimique de stérilisation à basse température (55°C) applicable à des objets
thermosensibles qui ne supportent ni la chaleur sèche, ni la chaleur humide (matériel
électronique, caméras, microscopes, appareils photos,…)
Ce procédé est complexe à mettre en œuvre. Il nécessite une installation particulière et
d’importantes précautions.
Il possède une toxicité immédiate et retardée. Il est toxique pour le personnel par inhalation et
par contact. Il est toxique pour les malades par voie entérale
La stérilisation à l’oxyde d’éthylène ne peut être utilisée que si aucun autre moyen approprié
n’existe.
4. Stérilisation par le gaz plasma :
Elle se fait avec un appareil de type Sterrad.
Destinée aux matériels thermosensibles, elle utilise le peroxyde d’hydrogène, qui possède une
action bactéricide, sporicide, fongicide et virucide.
Ce gaz est activé à l’état de plasma (quatrième état de la nature avec les états solide, liquide et
gazeux) par un champ électromagnétique induit par une onde radio dans un vide très poussé.
Les composants du plasma ainsi formé détruisent les acides nucléiques et les membranes
cellulaires des micro-organismes.
5. Stérilisation par les radiations ionisantes (rayons) :
Les radiations ionisantes appliquées au matériel thermosensible médico-chirurgical sont :
- soit des rayons gamma (émissions de radioéléments artificiels)
- soit des rayons béta (électrons accélérés).

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Le temps d’exposition (débit de dose) est en seconde pour les rayons béta et en heures pour
les rayons gamma.
Elle impose des installations lourdes et coûteuses, soumises à autorisation et contrôlées. C’est
un procédé réservé à l’industrie.
e. Le choix du procédé de stérilisation :
Ce choix se décide en fonction du matériel à stériliser. Le choix d’une méthode de
stérilisation dépend également des avantages et des inconvénients de chacune des méthodes.

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