Santé Au Travail Partie I

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Université Alger I
Faculté de Pharmacie

Santé au travail
Hygiène hospitalière

Année universitaire : 2024/2025


Dr S.Mehennaoui

I-Hygiène hospitalière :

1.1. Définition :

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'hygiène est un ensemble de


mesures (moyens et pratiques) visant à prévenir les infections et l'apparition de
maladies infectieuses.

L’hygiène hospitalière consiste à mettre en place des actions afin de prévenir les
infections associées aux soins et la diffusion des bactéries multi-résistantes aux
antibiotiques ou des infections contagieuses (Covid, Grippe).

1.2. Historique :

• Hippocrate : Père de la médecine


Il a établit les premières bases de l’hygiène hospitalière :
-Hygiène personnelle pour les médecins et les patients
-Nettoyage et désinfection des instruments
• Civilisation romaine
-Construction de thermes et de bains publics
-Développement de système avancé d’approvionnement en eau potable et
d’égouts
• Civilisation musulmane
Al-Razi a apporté plusieurs contributions importantes à l’hygiène
hospitalière :
-Il a suggère que les maladies pouvaient être causées par des substances
invisibles, que nous appellerions aujourd’hui les microbes.
-Hygiène personnelle pour les médecins et les patients.
-Nettoyage et désinfection des instruments.

• Moyen âge
L’hygiène hospitalière a souvent été négligée, ce qui a conduit à la
propagation rapide des épidémies de peste de choléra et de lèpre.
• 1546 - GIORDANO FRASCATORE : il a décrit les porteurs de la maladie et a
explique la contagion, directe, indirecte et à distance.
• 1845 - SEMMELEWEIS: Préconise a déjà des soins aseptiques lors des
accouchements.
• 1850 - SEMMELEWEIS: reconnait l’importance du lavage des mains dans la
prévention des infections.
• 1870 – PASTEUR a montré que le personnel médical pouvait transporter les
microbes d’une femme malade à une femme saine.
• 1889 - EDILLE ROUX: Première autoclave chirurgicale.
• 1928 – FLEMMING : a découvert la pénicilline.
• 1945:Grandes infections contrôlées grâce aux ATB.

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• 1960-1970 : avec le développement de la chirurgie et la multiplication des


techniques invasives, les germes sont devenus de plus en plus résistants
introduisant ainsi le terme Infections Nosocomiales à l’hôpital.
• 1966 : Premier colloque européen traitant de «l’hospitalisme infectieux »
• 1972 : Conseil de l’Europe a décidé de surveiller les infections et la
transmission des micro-organismes.
• 1982-France : La commission de l’hygiène hospitalière a été créée par Arrêté.
• 1988 - France: CLIN, les infections nosocomiales et leur prévention
deviennent des priorités de santé publique.
• 1998 - Algérie: Création du comité national d’hygiène hospitalière (arrêté).
• 1998-Algérie : CLIN (arrêté).

1.3. Importance de l’hygiène hospitalière :

L'hygiène hospitalière est cruciale pour plusieurs raisons :

1. Prévention des infections nosocomiales: Elle réduit le risque de transmission des


infections contractées à l'hôpital, protégeant ainsi les patients et le personnel de santé.

2. Sécurité des patients : Une hygiène rigoureuse assure un environnement sûr pour
les patients, minimisant les complications post-opératoires et les infections
secondaires.
3. Santé du personnel : L'hygiène hospitalière protège aussi les professionnels de
santé, réduisant leur exposition aux agents pathogènes et aux maladies infectieuses.

4. Réduction des coûts de santé: Moins d'infections nosocomiales signifient des


séjours hospitaliers plus courts, réduisant les coûts de traitement et les ressources
médicales nécessaires.

5. Confiance du public: Des normes d'hygiène élevées renforcent la confiance des


patients et du public envers les établissements de santé.

II-Infections nosocomiales :

2.1. Définition

Selon l’OMS, le terme nosocomial est issu du grec nosos : maladie, komein:soigner

Les infections nosocomiales sont les infections contractées au cours d’un séjour dans
un établissement de santé (hôpital, clinique…). Elle est aussi appelée infection
associée aux soins. Ceci veut dire que ces infections sont absentes au moment de
l’admission du patient dans l’établissement. Cependant, si l’état infectieux du patient
à l’admission est inconnu, l’infection est généralement considérée comme
nosocomiale si elle apparaît après 48 heures d’hospitalisation. Si elle apparaît avant

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un tel délai, on considère en général qu’elle était en incubation lors de l’entrée dans
l’établissement.

2.2. Agents infectieux :

Les infections nosocomiales sont généralement dues à des bactéries mais également
des virus, des levures et des parasites :

Commensales : c'est-à-dire des germes qui ne peuvent vivre qu'au contact de


l'organisme humain ; ces bactéries sont souvent utiles au bon fonctionnement du corps
humain, ainsi la flore bactérienne résidant dans le tube digestif des humains (E.coli)
est indispensable à la digestion ; en revanche, si pour une raison ou pour une autre
lors d'une intervention chirurgicale, ces germes sont déversés dans la cavité
abdominale, ils deviennent dangereux, pathogènes.

Saprophytes, c'est-à-dire vivant dans l'environnement de l'homme (l'eau, l'air…) et


pouvant le coloniser dans certaines conditions.

2.3. Sources de contamination :

Le patient lui-même

Les malades infectés

Les porteurs sains : personnel hospitalier, les consultants, visiteurs

Emploi d’un dispositif médical souillé

L’environnement: air, surfaces, eau

2.4. Mode de transmission :

Les modes de transmission sont variables suivant la nature de la maladie, et l’agent


infectieux en cause peut utiliser plus d’un mode de transmission. Cinq modes de
transmission sont particulièrement fréquents :

• Transmission par contact :

On distingue deux types de contact :

Contact direct : Le contact direct est un contact physique étroit, sans intermédiaire,
entre une personne infectée et une personne réceptive, par exemple contacts peau à
peau, tête-à-tête, bouche-à-bouche et bouche à plaie (morsure).

Contact indirect : Le contact indirect se produit lorsqu’une personne entre en


contact avec un objet ou des mains contaminées.

• Transmission par gouttelettes : particules grosses, courte distance

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La transmission par gouttelettes se fait lorsqu’une personne infectée projette


dans l’air des gouttelettes respiratoires contenant l’agent infectieux en
toussant, en éternuant ou simplement en parlant. (Le virus de la grippe et la
bactérie responsable de la coqueluche).
• Transmission par voie aérienne : petites particules, longues distances
• la transmission par voie aérienne se produit lorsque l’agent infectieux, présent
dans des microgouttelettes respiratoires ou dans des particules de poussière en
suspension dans l’air, est inhalé.( varicelle, de la rougeole et de la tuberculose)

• Transmission par véhicule commun :

Ce mode de transmission implique une unique source contaminée (eau ou aliment


comme du lait ou des œufs non pasteurisés, de l’air, l’eau d’une piscine ou d’une
pataugeoire ou un objet à usage commun.

• Transmission par vecteur :

Il y a transmission par vecteur lorsque l’agent infectieux doit passer par un


intermédiaire comme un insecte ou une tique pour être transmis. Le virus du
Nil occidental (VNO), transmis par les moustiques du genre Culex, et la
maladie de Lyme, transmise par la tique à pattes noires (Ixodes scapularis).

III- Axes de l’hygiène hospitalière

3.1. Entretien des locaux et bâtiments :

➢ Entretien des surfaces : les surfaces fréquemment touchées (interrupteurs,


lits, table de nuit, poignées de portes)
➢ Entretien des sols : nettoyage régulier, utilisation de produits désinfectants
➢ Entretien des sanitaires : Les sanitaires mal entretenus sont un lieu de
multiplication et d’échange des germes. Leur entretien est la base de la
prévention des infections aux germes tels que le pseudomonas, proteus et les
serratias.
➢ Entretien des chambres : Le nettoyage désinfectant quotidien des chambres
permet des soins dans les conditions d’asepsie correcte.
➢ Entretien des blocs opératoires : Le bloc opératoire doit être rigoureusement
propre pour permettre de travailler dans des conditions d’asepsie rigoureuse.

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3.2. Hygiène de l’eau :

3.3. Hygiène alimentaire.

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3.4. Hygiène des mains :

L’hygiène des mains et l’utilisation des produits hydro-alcooliques (PHA) pour


l’hygiène des mains qui font l’objet d’une promotion permanente avec, chaque année,
une sensibilisation particulière orientée vers les usagers lors de la journée mondiale de
l’hygiène des mains.

Il existe trois types de lavage des mains en milieu professionnel : le lavage simple, le
lavage hygiénique et le lavage chirurgical également appelée désinfection chirurgicale

3.5. Désinfection et stérilisation

3.6. Lutte anti vectorielle.

3.7. Lutte contre les chats.

3.8. Dératisation.

3.9. Hygiène du linge hospitalier : Le linge hospitalier doit être fourni aux services
utilisateurs « propre » et « non contaminé » voire stérile dans certain cas .Le linge
hospitalier doit être en quantité suffisante pour être changé dès qu’il est souillé et la
rigueur de son circuit est impérative. Pour éliminer la possibilité d’infection par le
linge: des méthodes adéquates sont essentielles pour :

• Sa collecte
• Son transport
• Son traitement
• Son stockage

3.10. Hygiène du transport :

Hygiène de transport des aliments: Les aliments doivent être transportés dans un
véhicule répondant aux normes d’hygiène et de sécurité alimentaire.

Hygiène du transport du malade: Le véhicule destiné au transport des malades


(Ambulance) doit répondre aux normes d’hygiène et de sécurité

3.11. Gestion des déchets hospitaliers.

3.12. Lutte contre les bruits et les nuisances

3.13. Utilisation des équipements de protection individuelle :

Entre 2 patients, 2 activités

Port de gants : Si risque de contact avec du sang ou tout autre produit d'origine
humaine, changement entre 2 patients.

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Port de surblouse, lunettes ou masque : Si les soins exposent à un risque de


projection de sang ou tout autre produit d'origine humaine.

IV. Missions de l’équipe hygiéniste: Hygiénistes, SEMEP, médecins, pharmaciens,


personnel de nettoyage, gestionnaires

• Surveillance épidémiologique des infections nosocomiales en collaboration


avec les réseaux nationaux,

• Mise en œuvre et le suivi de l’application des règles de bonnes pratiques de


soins,

• Evaluation des pratiques de soins,

• Formation continue des professionnels de santé,

• Investigation et interventions lors de survenue d’évènements inhabituels /


sévères (épidémies, infections nosocomiales)

• Coordination des actions de surveillance environnementale (eau, air, surfaces)


et de l’hygiène générale de l’établissement

• Suivi / maîtrise / expertise dans la prescription des anti-infectieux au sein des


établissements de soins,

• Etude et choix des matériels et produits utilisés pour les soins et l’entretien

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