Par M. CAMARA Samba: These
Par M. CAMARA Samba: These
Par M. CAMARA Samba: These
FMOS
Année universitaire : 2020-2021 Thèse N° ……..
THESE
Étude sur les dysthyroïdies dans le service de
médecine interne du CHU du Point G.
Présentée et soutenue publiquement le 26/11/2021 devant la faculté de médecine et d’odonto-
stomatologie.
JURY
Président : Pr. Hamar A. TRAORE
Membres : Dr Sow Djénèba SYLLA
Codirecteur : Dr Djibril SY
Directrice : Pr. KAYA Assétou SOUKHO
.
ADMINISTRATION
DEDICACES
A ALLAH Soubhanahou Wa Taala
Le très Haut, le très Grand, le Clément, L’Omniscient, L’Omnipotent, le Tout Puissant, le tout
Miséricordieux, le très Miséricordieux.
Gloire et Pureté à TOI, pour m’avoir donné le courage, et la santé nécessaire pour mener à bien
et à terme ce travail ; de m’avoir donné la capacité d’écrire et de réfléchir, la force d’y croire,
la patience d’aller jusqu’au bout du rêve et le bonheur de lever les mains vers le ciel et de dire
« Allah Nan Nawari ! »
Ce travail est le fruit de toutes les années de patience, d’efforts et de sacrifices consentis à mon
endroit, mais c’est aussi l’aboutissement pratique de tous tes conseils et réprimandes, dont
j’avais besoin quand me guettaient désespoir et abandon. Que ce modeste travail te donne
réconfort et fierté.
Baba ! Nawari !
Même une encyclopédie de mots ne saurait dire ce que je ressens pour toi alors je remercie
Allah de t’avoir comme maman. Je t’aime.
Qu’Allah ait pitié de toi comme tu as eu pitié de moi quand j’étais tout petit et encore
aujourd’hui.
À mes frères et sœurs : Malado, Hawa, Salou, Aly, Fodé, Djoulou, Bidia, Niouma, Dado,
Lalia, Diarafa
Vous avez ici toute mon affection. Merci pour toute l’aide et le soutien que vous m’avez
apportés tout au long de ces années.
À L’Afrique
Que la recherche de la paix et du développement soit la priorité de tes fils. Que ce modeste
travail contribue à l’amélioration de l’état de santé de ta population.
REMERCIEMENTS
À ma famille : Ma force, mon roc, mon archipel. Jean-Michel Guenassia disait : « Dans une
famille, on est attachés les uns aux autres par des fils invisibles qui nous ligotent, même quand
on les coupe ». Jamais je ne me suis senti seul. Et quand me surprennent désillusions et
découragement juste entendre vos éclats de rires, vos voix et l’avenir s’illumine. Vous me
procurez ombrage, refuge et oxygène.
À mes cousins : Samba Khaye, Souleymane Hamara, Lassana Abdy, Ousmane Taba
Oh combien vous m’avez soutenu ! Financièrement et moralement, vous avez toujours répondu
présents à mes appels. Recevez ici toutes mes bénédictions. Que ce travail soit pour vous un
exemple qui vous incitera à mieux faire.
À mes amis d’enfance : Guedio Camara, Diadié Taba, Sidy Faran, Seidy Boubou, Tosso
Coulibaly, Feu Kandioura Soumaré, Makan Kanté, Soma Camara, Amedy Camara, Salou
Camara, Abdoul Diallo, tout le groupe Le Mandela
Que de souvenirs ! Quand je pense à vous, aux moments partagés, c’est toujours avec euphorie.
Les années n’ont rien changé à mon affection.
A tous mes enseignants depuis l’école primaire : Sans oublier mes maîtres M. Moussa Niang,
M. Thiemoko Sissoko, M. Oumar Diarra « Gaucher », Sambou Traoré, mon proviseur du lycée
M. Adotey Yao Attiogbé
Qui je suis je vous le dois en partie. Merci encore. Ce travail, est le vôtre ; trouvez ici tout mon
respect, mon affection et mon profond attachement.
À mes amis et compagnons de lutte : Oumar Bah, Soumaïla Samaké, Almamy Soumaïla Napo,
Abdoul Karim Sangaré, Kindié Kouriba, Abdul Nasr Camara, Moussa Diawara, Assétou
Mariko, Kabaye Mounkoro, Adama Diallo, Almoustapha O Cissé, Kadidiatou Touré,
Fatoumata Simpara, Moussa Traoré, Fatoumata Simpara, Hawa Bah
Je ne trouve pas les mots pour vous dire ce que vous représentez pour moi. Merci pour tout.
Vous êtes la preuve que la famille ne se définit pas que par les liens du sang mais est plutôt une
question de qui te tient la main le jour où tu en as le plus besoin. Je m’incline devant votre
générosité et votre dévotion. Puisse Dieu renforcer davantage nos liens. Réussite et prospérité
sont mes vœux pour chacun de nous.
A mes collègues du Lycée Afrique Unie de Kayes : Sala Doukara, Aboubacar Sissoko,
Badialla Kamissoko, Awa Fofana, Awa et Adam Yattassaye, Zeinab Diop, Mariam Cissé,
Modibo Diallo, Koura Diané, Abdoulaye Diawara, Dioncounda Soukouna, Makan N’Diaye,
etc.
Disons que ce rêve est né avec vous, de nos années à apprendre les fondamentaux. Que de
nostalgie ! Je prie que l’avenir nous réunisse à nouveau ; nous et nos compétences.
Aux anciens internes : Coco d’Almeida, Elodie Tokpanoude, Arsène Obèye, Sory Diallo,
Fréderique Andeme, Lamine Kouma, Taylor Botonou, Adam Sogodogo, Aboubacar Koné,
Junior Mensah, Oumou Dembélé, Sylvie Koné, Christel Tsowou,
Vous avez fortement contribué à créer une fraternité qui ma foi a de beaux jours. Recevez
l’expression de ma profonde gratitude.
Aux nouveaux internes : Boa Ange Trevis, Prince Glessougbe, Gadri Tapily, Rose Perpetue,
Richard Agyeman, Mahmoud Cissé, Attis Tiama, Soumaîla Coulibaly
Courage pour la suite !
Aux externes : Bougouna Dembélé, Amadou Gagni Traoré, Mohamed Soumaré, Oumou
Doumbia, Korotoumou Traoré, Fatoumata Traoré, Momo Berthé
Le plus dur certes mais le meilleur reste à venir. Restez forts.
Nous ne cesserons jamais de venir apprendre auprès de vous malgré la retraite qui signifie repos
après un dur labeur, nous saurons où vous trouvez à chaque fois que le besoin se fera sentir.
Puisse Dieu vous garder aussi longtemps que possible en bonne santé et Qu’il exauce tous vos
vœux.
Chère maître,
Nous avons été touchés par votre simplicité et votre gentillesse.
Vous avez accepté de juger notre travail malgré vos multiples occupations.
Puisse Dieu vous accorder une longévité, une santé et la réussite dans vos projets.
Cher maître,
Nous vous remercions de la confiance que vous avez portée en nous acceptant et en nous
confiant ce travail.
Plus qu’un Maître vous avez été pour nous une mère à travers vos conseils.
Heureux de nous compter parmi vos disciples ; cher Maître, c’est le moment pour nous de vous
rendre un hommage mérité.
Veuillez agréer cher Maître l’expression de notre profonde reconnaissance et de nos sincères
remerciements.
SIGLES ET ABREVIATIONS
Ac : Anticorps
ADP : Adénopathie
AINS : Anti inflammatoire non stéroïdien
ANCA : Anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles
ANRM : Assemblée nationale de la République du Mali
Anti-RTSH : Anticorps anti recepteur de la TSH
ARV : Antirétroviraux
ASAT : Aspartate aminotransférase
ATB : Antibiotique
ATCD : Antécédent
ATP : Adénosine triphosphate
ATS : Antithyroïdiens de synthèse
ATU : Autorisation temporaire d’utilisation
B8 : Phénotype B8
CHU : Centre Hospitalier et Universitaire
CHUOS : Centre Hospitalier et Universitaire d’Odonto-Stomatologie
CI : Contre-indication
COOH : Acide carboxylique
Cp : Comprimé
CPK : Créatine phosphokinase
CRP : Protéine C Réactive
DES : Diplôme d’études spécialisées
DIT : Diiodothyrosine
DR3 : Phénotype DR3
DR4 : Phénotype DR4
ECG : Electrocardiogramme
EPA : Etablissement public à caractère administratif
FA : Fibrillation atriale
FC : Fréquence cardiaque
FMOS : Faculté de Médecine et d’Odonto-Stomatologie
FR : Fréquence respiratoire
FT3 : Trio-iodothyronine
FT4 : Thyroxine
GMN : Goitre multinodulaire
GMNT : Goitre multinodulaire toxique
H2O2 : Peroxyde d’hydrogène
HAS : Haute autorité de santé
HCG : Gonadotrophine chorionique humaine
HLA : Human Leucocyte Antigen
HT : Hormones thyroïdiennes
HTA : Hypertension artérielle
I123 : Iode 123
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
QUESTIONS DE RECHERCHE ..................................................................................................... 3
HYPOTHESES ........................................................................................................................... 3
OBJECTIFS .............................................................................................................................. 4
OBJECTIF GENERAL.................................................................................................................. 4
OBJECTIFS SPECIFIQUES ........................................................................................................... 4
1 GENERALITES ................................................................................................................ 5
1.1 DÉFINITION ................................................................................................................... 5
1.2 EMBRYOLOGIE .............................................................................................................. 5
1.3 HISTOLOGIE .................................................................................................................. 6
1.3.1 Cellules folliculaires ................................................................................................ 6
1.3.2 Les cellules C ou parafolliculaires .......................................................................... 7
1.3.3 Le colloïde ................................................................................................................ 7
1.4 ANATOMIE .................................................................................................................... 8
1.4.1 Rapports ................................................................................................................... 8
1.4.2 Vascularisation ...................................................................................................... 10
1.4.3 Innervation ............................................................................................................. 11
1.5 RAPPELS PHYSIOLOGIQUES ......................................................................................... 12
1.5.1 Biosynthèse des hormones thyroïdiennes ............................................................... 12
1.5.2 Structure des hormones thyroïdiennes ................................................................... 13
1.5.3 Rôle des hormones thyroïdiennes .......................................................................... 14
1.5.4 Régulation de la fonction thyroïdienne .................................................................. 15
1.6 LES DYSTHYROÏDIES ................................................................................................... 17
1.6.1 Hyperthyroïdies...................................................................................................... 17
1.6.2 Hypothyroïdies ....................................................................................................... 39
3 RESULTATS ................................................................................................................... 68
3.1 RESULTATS GLOBAUX ................................................................................................ 68
3.2 DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES ............................................................................ 68
3.3. DONNEES CLINIQUES ................................................................................................... 71
3.3 DONNEES PARACLINIQUES .......................................................................................... 79
3.5. DONNEES THERAPEUTIQUES........................................................................................ 84
REFERENCES ....................................................................................................................... 94
INTRODUCTION
L’incidence de l’hypothyroïdie est de 3,5 pour 1000 chez la femme et sa prévalence est de
près de 3% de la population (étude réalisée dans la population anglaise). [3]
L’incidence annuelle de l’hyperthyroïdie était de 0,6 pour 1000 femmes. Elle était 4 fois
moindre chez les hommes. [5]
Au Niger une étude réalisée en 2016 sur 60 patients soit une fréquence de 1,08 % des
hospitalisations, avait retrouvé une prédominance des hyperthyroïdies avec 49 cas (81,66%).
[1]
Au Mali, une étude réalisée en 2011 dans le service Médecine interne du CHU du Point G a
trouvé 71 cas d’hypothyroïdie dont 10 hommes et 61 femmes soit un sex ratio de 0,16. [8]
Les dysthyroïdies avec une prévalence hospitalière de 10,6 % en 2016 étaient fréquemment
rencontrées dans le service de médecine et d’endocrinologie de l’hôpital du Mali. Elles avaient
une nette prédominance dans le sexe féminin avec 87,9 %. [9]
Au Mali, la prévalence de l’hyperthyroïdie était au premier plan des dysthyroïdies avec 89,3%
soit une prévalence hospitalière de 9,5%. [9]
L’hypothyroïdie est une pathologie moins fréquente au Mali avec 4,9% soit une prévalence
hospitalière de 0,5%. [9]
Les hormones thyroïdiennes agissent sur les fonctions diastolique et systolique du cœur mais
aussi sur le système vasculaire. Leur dosage permet de poser le diagnostic positif.
Ce bilan systématique, non toujours justifié, coûte cher au malade, d’autant plus qu’il
n’existe au Mali une couverture sanitaire pour toute la population où la prévalence du
goitre endémique atteint 60% [63] aucune structure de couverture sociale.
Le retour à l’euthyroïdie permet, dans les deux cas, la correction des anomalies cardiaques
secondaires à la dysthyroïdie. [10]
Plusieurs études ont été réalisées au Mali sur les dysthyroïdies principalement dans le service
de Médecine interne du CHU du Point G qui est l’une des structures de référence pour la prise
en charge de ces pathologies dont la dernière date de 2011, d’où l’intérêt de réactualiser les
données dans ledit service.
Questions de recherche
Quelle est la fréquence des dysthyroïdies dans le service de Médecine interne du
CHU du Point G ?
Quel type de dysthyroïdie prédomine dans le service de Médecine interne du CHU
du Point G ?
Hypothèses
Hypothèse nulle : Les dysthyroïdies ne sont pas fréquentes dans le service de
Médecine interne du CHU du Point G.
OBJECTIFS
Objectif général
Objectifs spécifiques
Déterminer la fréquence des dysthyroïdies dans le service de Médecine interne du
CHU du Point G.
Déterminer les étiologies des dysthyroïdies dans le service de Médecine interne du
CHU du Point G.
Décrire les aspects cliniques et biologiques des dysthyroïdies dans le service de
Médecine interne du CHU du Point G.
Décrire la prise en charge des dysthyroïdies dans le service de Médecine interne du
CHU du Point G.
Décrire l’évolution des dysthyroïdies dans le service de Médecine interne du CHU du
Point G.
1 GENERALITES
1.1 Définition
Les dysthyroïdies désignent l’ensemble des affections thyroïdiennes caractérisées par un
trouble de la sécrétion permanente des hormones thyroïdiennes. De ce trouble, résulte une
élévation ou une diminution durable du taux plasmatique des hormones thyroïdiennes libres
responsables de manifestations cliniques multiples et variées que l’on regroupe sous le terme
d’hyperthyroïdie ou d’hypothyroïdie. [1]
Cette ébauche se produit par une multiplication des cellules entoblastiques, s’enfonce dans
le parenchyme et formera le tubercule thyroïdien.
À la 8ème semaine, les premiers vaisseaux apparaissent et assurent la mise en place du réseau
capillaire.
1.3 Histologie
La thyroïde est constituée de lobules, eux-mêmes divisés en 20 à 40 follicules. Ce follicule
thyroïdien, ou vésicule, est l’unité anatomique et fonctionnelle. On en trouve environ trois
millions dans une glande adulte.
Ces follicules sont constitués d’une paroi épithéliale délimitant un espace rempli par une
substance amorphe appelée colloïde. Deux types de cellule composent l’épithélium :
- les cellules folliculaires proprement dites, ou thyréocytes, responsables de la
synthèse des hormones thyroïdiennes ;
Les cellules folliculaires sont maintenues entre elles par des jonctions serrées ou tight
junctions, délimitant un compartiment étanche appelé lumière folliculaire. Ces jonctions ne
sont retrouvées que du côté apical.
- une cellule cubique est au contraire en état d’activité (la cellule cylindrique est
rencontrée plus rarement, signe d’une hyperactivité).
Elles sécrètent une hormone appelée calcitonine, qui a une action hypocalcémiante. Ce taux
de calcitonine est utilisé comme un marqueur spécifique du cancer médullaire de la thyroïde.
1.3.3 Le colloïde
Le colloïde est une masse pâteuse jaune plus ou moins abondante selon l’activité de la
glande, contenue dans la lumière folliculaire. Elle constitue une réserve d’hormones
thyroïdiennes. [12]
1.4 Anatomie
1.4.1 Rapports [13]
La glande thyroïde est donc située dans la région cervicale infra- hyoïdienne, au-dessus de
l’orifice supérieur du thorax, en arrière du plan cutané et musculaire de couverture, en avant
et sur les côtés de l’axe laryngo-trachéal et pharyngo-oesophagien et en avant des pédicules
vasculo-nerveux du cou.
cléido-hyoïdien et en dehors le muscle omo-hyoïdien, tandis que son feuillet profond engaine
le muscle sterno-thyroïdien et constitue la paroi antérieure de la loge thyroïdienne.
Haut
Droit
Figure 3 : Situation de la glande thyroïde- Anatomie de la thyroïde Netter FH. MD Atlas d’anatomie
humaine, Éditions Masson, 6e édition, Paris 2014).
Haut
Gauche
Elles sont majoritairement liées à une protéine porteuse, la TBG (thyroxine binding
globulin).
La T3 libre (notée T3L) est l’hormone active. Il existe une conversion périphérique de T4
en T3 dans les tissus cibles.
Les besoins varient selon l'âge (100 à 150 μg /j chez l'adolescent et l'adulte). Ils
devraient être couverts par les apports alimentaires (poissons, crustacés, laitages et
sels iodés). L'iode peut également être récupéré à partir des mécanismes de
désiodation périphérique et intra-thyroïdienne (cycle interne de l'iode).
Thyroglobuline : est une grosse molécule située dans le colloïde qui va se fixer à
l’iode et former les hormones thyroïdiennes T3 et T4.
La première étape est donc celle de la capture d’iodures circulants à l'aide d'une
pompe spécifique, selon un mécanisme actif, ATP-dépendant, saturable (étape
limitante), et imparfaitement sélective.
Au cours de la vie elles agissent sur différents organes cibles et sur le métabolisme.
L'axe thyréotrope est résumé dans la figure 7. La TSH agit à différents niveaux :
- elle contrôle et stimule les différentes étapes de l’hormono-synthèse : capture de l'iode,
iodation de la thyroglobuline, pinocytose, hydrolyse de la thyroglobuline et sécrétion
hormonale ;
1.6.1 Hyperthyroïdies
1.6.1.1 Définition
L’hyperthyroïdie constitue l’ensemble des troubles liés à l’excès d’hormones thyroïdiennes
au niveau des tissus cibles ; on parle de syndrome de thyrotoxicose, auquel s’associent des
troubles variés selon l’étiologie. [19]
Digestifs :
- Accélération du transit (disparition d'une constipation ou la classique diarrhée
motrice)
- Amaigrissement net fréquent contrastant avec une polyphagie
- 2 exceptions : Prise de poids dans 25 % des cas lorsque les apports dépassent les
dépenses, (surtout chez la femme jeune) ; Anorexie chez le sujet âgé
Neuropsychique :
- Tremblement permanent des extrémités (signe du serment)
- Agitation permanente
- Troubles de l'humeur : irritabilité, syndrome maniaque ou syndrome dépressif.
- Troubles du sommeil : surtout insomnie.
- Enfants : troubles du comportement alimentaire, difficultés scolaires
Généraux :
- Hypersudation - transpiration avec mains chaudes et moites
- Polydipsie, parfois polyurie : la polyurie est inconstante et secondaire à la
polydipsie, elle-même due à l'augmentation de chaleur.
- Hyperthermie
- Thermophobie
- Prurit
- Hypogonadisme multifactoriel (impuissance et gynécomastie chez l'homme,
aménorrhée secondaire ou autres troubles des règles chez la femme)
Appareil locomoteur :
- Faiblesse musculaire avec atrophie musculaire et signe du tabouret (signant une
pseudo-myopathie prédominant aux ceintures scapulaire et pelvienne)
Biologie
Confirmation de la thyrotoxicose
Seule la TSH doit être demandée en 1ère intention (recommandation HAS)
TSH diminuée, voire effondrée en cas de pathologie d'origine périphérique,
elle affirme le diagnostic de thyrotoxicose.
T4 et T3 libres sont demandées en 2ème intention. Elles ne sont utiles que si TSH est
abaissée ou s'il existe un doute sur une cause exceptionnelle. Elles peuvent être :
Augmentées (la plupart des cas)
Dissociées (l'une est élevée et pas l'autre : cela s'observe dans certains cas
particuliers).
Normales (ce qui signe une hyperthyroïdie fruste dont la prise en charge est
encore mal codifiée).
Retentissement de la thyrotoxicose [21]
Perturbations non spécifiques et non constantes, mais pouvant révéler la maladie :
Leuconeutropénie avec lymphocytose relative ;
Elévation des enzymes hépatiques ;
Diminution du cholestérol et des triglycérides (fonction des chiffres
antérieurs) ;
Hypercalcémie modérée ;
Discrète hyperglycémie (parfois), et surtout aggravation d’un diabète associé.
permet alors de trancher. Même en dehors de ce contexte de maladie générale, il n’est pas
rare d’observer des diminutions transitoires de TSH sans explication évidente. La règle est
donc de toujours contrôler après quelques semaines une valeur basse de TSH et il
conviendrait plus justement de parler ici de TSH durablement abaissée.
Trois signes cliniques sont néanmoins retrouvés 1 fois sur 2 : l’amaigrissement, des signes
généraux et neuropsychiques (apathie, dépression, anorexie, confusion) et des signes
cardiovasculaires. Ces signes sont l’apparition d’une tachycardie ou d’un trouble du rythme,
essentiellement une arythmie complète par fibrillation auriculaire, de signes d’insuffisance
cardiaque à débit préservé, voire élevé, peu sensible au traitement digitalo-diurétique et enfin
l’aggravation d’une insuffisance coronarienne. L’ostéoporose doit faire évoquer le
diagnostic après 60 ans, dans les deux sexes.
Formes compliquées
La cardiothyréose [25], [26]
La cardiothyréose est une complication fréquente et grave de l’hyperthyroïdie pouvant la
révéler ou survenir après le diagnostic de cette hyperthyroïdie. Le diagnostic de
cardiothyréose a été retenu devant l’association d’une hyperthyroïdie à l’une des atteintes
cardiaques suivantes : trouble du rythme, insuffisance cardiaque, insuffisance coronaire.
Neuropsychiatriques :
On peut observer des modifications du comportement, des états anxiodépressifs, délirants ou
confusionnels pouvant aller jusqu’à l’encéphalopathie thyrotoxique avec convulsions et
coma, dans des formes longtemps négligées. Exceptionnellement ont été également
rapportées des formes pseudo-pyramidales ou des neuropathies périphériques.
Il existe plusieurs situations cliniques au cours desquelles l’utilisation de la TSH comme test
de dépistage peut prêter à confusion, en particulier en l’absence de détermination simultanée
de la T4L.
Examen clinique
- Présence de goitre et caractéristiques
- Présence des signes extra thyroïdiens associés
Examens complémentaires
- Bilan hormonal
TSHus
Iodure : 150-120 pg/ml
Thyroglobuline : < 25 ng/ml
- Bilan immunitaire : Dosage des Ac antithyroïdiens :
Ac anti thyro Peroxydase (TPO)
Ac anti Thyroglobulines (Tg)
Ac anti Récepteurs de la TSH (TRab TSH)
Imagerie
Radiographie du thorax : Aspect de la trachée
Echographie thyroïdienne : Précise le volume, l’état du parenchyme thyroïdien, la
classification Eu-TIRADS (European Thyroïd Imaging-Reporting and Data System)
- Paracliniques
o TSHus effondrée,
o FT4, FT3 élevées
o TRAK positif dans 95 %
o Echographie thyroïdienne simple : Glande hypo échogène hétérogène et hyper
vascularisation (Doppler)
o Risque de cancer à cause du caractère stimulant des auto Ac (3,3 %)
o Scintigraphie : Hyperfixation homogène (inutile devant symptomatologie
évocatrice)
Adénome toxique de PLUMMER (1921)
Cause : Tumeur bénigne secrétant autonome liée à la mutation sur un clone
cellulaire du récepteur TSH qui devient hypersensible et ne répond plus à la TSH
Clinique : Passe souvent par une phase pré toxique puis toxique
Éventuellement sont réalisées des ponctions à l’aiguille fine pour étude cytologique
des nodules morphologiquement suspects.
Si une compression des organes adjacents est suspectée, un scanner cervical sans
injection ou une IRM cervicale peut s’avérer utile afin de préciser les rapports avec
les organes adjacents, en particulier si une chirurgie est envisagée. [66]
L’évolution se fait spontanément vers le retour à l’euthyroïdie, puis vers une phase
d’hypothyroïdie transitoire, et ordinairement vers une récupération morphologique
et fonctionnelle ad integrum.
Entre 6ème semaine et 6ème mois du postpartum (5% des femmes), indolore,
terrain HLA, DR3, DR4, B8
Cause : Inflammatoire, auto-immune
Clinique : Goitre ferme, indolore non vasculaire
Paraclinique :
- Syndrome inflammatoire : VS↑, CRP↓, TSHus↓, ↑FT4, ↑FT3
- Scintigraphie : Carte blanche
- Ac anti TPO ++
Évolution : Bi phasique spontanée vers la guérison en 2 à 4 mois, parfois
hypothyroïdie définitive dans 10 à 20%
Possibilité de récurrence lors de la grossesse ultérieure
Induite
Surcharge iodée
- Cause iatrogène : Amiodarone 1cp de 200 mg = 80000pg d’iode qui s’accumule
dans le muscle et le tissu adipeux ; opacifiant radiologique
- Paraclinique : Biologie : ↓TSHus, ↑FT4, FT3, iodurie > 200µg/jour, iodémie >
8µg/100ml ; Scintigraphie : Carte blanche ; Echographie : Glande augmentée de
taille homogène hyper vascularisée
Factice
- Cause : Imprégnation en hormone thyroïdienne prise consciemment ou
inconsciemment
Interféron (β, α)
Survient chez un sujet prédisposé porteur d’Ac antithyroïdiens= thyroïdite
d’Hashimoto ou variable maladie de Basedow
Para néoplasique
Cause : Sécrétion de substance TSH like par les métastases de cancers (bronchiques
à petites cellules, pancréas, colon) : sécrétion de β HCG qui stimule les récepteurs
de TSH (tumeur placentaire, stroma ovarien)
1.6.1.6.2 Moyens
Traitement symptomatique
Dès la confirmation de la thyrotoxicose, et quelle qu'en soit l'étiologie, il est possible de
soulager immédiatement la plupart des symptômes. Cela est d'autant plus indispensable que
:
- Les antithyroïdiens de synthèse mettent 15-30 jours à agir (car ils agissent sur la
synthèse de T3 et T4, mais les thyréocytes contiennent 15-30 jours de réserve
d'hormones).
- Le traitement radical ne doit jamais être entrepris en l'absence d'euthyroïdie sous
peine de provoquer une crise aiguë thyrotoxique (sans compter la décompensation
œdémateuse maligne de l'orbitopathie).
Ils doivent être prescrits jusqu'à disparition des symptômes et prise de relais par les
antithyroïdiens de synthèse (environ l mois).
Repos et arrêt de travail : permettent de diminuer le stress et, donc, l'hyperactivité
sympathique.
Antithyroïdiens de synthèse
Forme
DCI Nom commercial Dosage Posologie
galénique
Dérivés mercapto-imidazole
Thiamazol Thyrozol® Comprimés 20 mg Adulte : 10–40 mg/j
Enfant : 0,5 mg/kg/j
Carbimazole Néo-Mercazole® Comprimés 5 et 20 mg Adulte : – traitement d'attaque :
sécables 20–60 mg/j (en 1–2 prises au
repas) – traitement d'entretien :
5–20 mg/j (en 1 prise)
Dérivés thio-uraciles
Benzylthio-uracile Basdène® Comprimés 25 mg Adulte : – traitement d'attaque :
150–200 mg/j (en 2–3 prises au
repas) – traitement
d'entretien :100 mg/j (en 1–
2 prises au repas)
Propylthio-uracile Propylex® Comprimés 50 mg Adulte : – traitement d'attaque :
300–450 mg/j (en 2–3 prises au
repas) – traitement d'entretien :
50–200 mg/j (en 1–2 prises au
repas)
Mécanismes d’action :
- Inhibition de la peroxydase donc inhibition de la captation, oxydation des iodures,
couplage des iodo-thyrosines en iodo-thyronines→ diminution de la synthèse des HT
Traitements radicaux
Ira-thérapie (iode 131)
L'iode radioactif, comme l'iode stable, a une très grande affinité pour la thyroïde. La
radioactivité émise par l'131I à dose thérapeutique détruit partiellement la glande en cas
d'hyperthyroïdie. Ses propriétés pharmacocinétiques sont identiques à celles de l'iodure
non radioactif. Ce traitement a pour but de détruire la thyroïde ou les zones hyperactives
par irradiation interne. Il s'agit d'un traitement simple (ne nécessitant pas
d'hospitalisation en dessous d'une certaine dosimétrie) et sans danger (pas de risque
génétique ou de cancérisation secondaire démontré). Un délai de 1 à 2 mois, voire plus,
est nécessaire à son action. La période physique de 131I, c'est-à-dire le temps au bout
duquel la radioactivité a décru de moitié, est de 8 jours. Plus de 99 % des radiations sont
épuisées au bout de 56 jours.
Il convient de donner de fortes doses d’IRA pour obtenir une euthyroïdie ou une
hypothyroïdie durable. [64]
Chirurgie
Le geste chirurgical consiste en règle générale en une thyroïdectomie totale. Le patient
est opéré alors qu'il est en euthyroïdie, d'où l'importance d'un traitement préalable par
ATS (pendant environ 1 à 2 mois avant l'intervention). Lorsqu'il existe une contre-
indication à l'utilisation des ATS, il est possible d'utiliser l'iode stable ou la
corticothérapie en pré opératoire. La thyroïdectomie est habituellement suivie d'une
hypothyroïdie précoce et définitive indiquant une hormonothérapie substitutive
instaurée dès le lendemain de l'opération.
1.6.1.6.3 Indications
Maladie de Basedow
Les ATS sont le traitement médical de 1ère intention proposé aux sujets jeunes lors d'un
premier épisode de la maladie qu'il y ait ou non des signes oculaires. Le traitement habituel
consiste à prescrire un ATS à une dose d'attaque qui permet en 3 à 6 semaines d'obtenir, en
règle générale, une réduction de l'hyperfonctionnement thyroïdien. À partir de là, deux
solutions sont possibles :
Soit diminuer progressivement la posologie de l'ATS jusqu'à obtention de la dose
minimale assurant la normalisation de T4 et TSH. Dans ce cas, aucune substitution
hormonale n'est nécessaire ;
apparente, soit une rémission transitoire suivie d'une rechute : celle-ci survient
souvent dans la 1re année. Le taux de rechutes serait actuellement en France
d'environ 50 %. En dehors de la grossesse, le carbimazole et le thyrozol sont
généralement les antithyroïdiens de choix. Leur longue demi-vie a l'avantage de
permettre une seule prise quotidienne (par rapport au benzylthio-uracile), leurs
effets secondaires sont limités et leurs modalités de dispensation sont plus simples
que celles du propylthio-uracile.
- Surveillance.
Hyperthyroïdie fruste : La 1ère décision à prendre est de ne pas traiter avec une
surveillance clinique et biologique (3 à 6 mois)
librement la barrière placentaire et la thyroïde fœtale est plus sensible à leur action que
la thyroïde maternelle, alors que le passage transplacentaire de la T4 est, au contraire,
très limité. Les recommandations ont été publiées concernant la conduite et la
surveillance du traitement.
Cardiothyréose [30]
Symptomatique : L’hospitalisation est souhaitable chez les personnes âgées
et/ou à l’état cardiaque précaire.
Dans le cas d’une aggravation d’une insuffisance coronaire, les bétabloquants constituent
une bonne indication.
1.6.1.6.5 Contre-indications
Antithyroïdiens de synthèse : Ils sont formellement contre-indiqués à toute personne
ayant fait une agranulocytose sous ATS ou en cas d’affection hématologique grave
préexistante.
Ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants : certains cancers de la
thyroïde, goitre, maladies graves du sang, insuffisance hépatique grave, allaitement. (63)
Iode radioactif : Il est contre-indiqué au cours de la grossesse et de l'allaitement. Un test
de grossesse préalable ainsi qu'une contraception efficace sont indispensables chez la
femme en âge de procréer.
Chirurgie : Absence d’euthyroïdie, orbitopathie patente, CI à l’anesthésie générale ou à
la chirurgie.
1.6.2 Hypothyroïdies
1.6.2.1 Définition
L’hypothyroïdie peut se définir comme étant une sécrétion insuffisante d’hormones
thyroïdiennes T3 et T4 par la glande thyroïde. Ce défaut de sécrétion peut être dû à une
anomalie de la glande elle-même, auquel cas on qualifie l’hypothyroïdie de primitive ou
périphérique, ou il peut être causé par une anomalie des structures hypothalomo-
hypophysaires intervenant dans l’axe thyréotrope, situation dans laquelle on parle
d’hypothyroïdie secondaire ou centrale. [32]
Cardiovasculaires
Digestifs :
La constipation est un signe cardinal de l’hypothyroïdie. Souvent précoce, parfois
révélatrice, elle est la conséquence du ralentissement de la contractilité avec hypotonie
intestinale. Il en résulte un météorisme abdominal et, dans les formes extrêmes, un iléus
paralytique, une atonie œsogastrique ou un mégacôlon pouvant être associés à une paralysie
vésicale. Une diarrhée paradoxale est possible
Neuro-psychiatriques
- Ralentissement physique : lenteur -asthénie -limitation des activités.
Métabolisme général
- Hypothermie
- Frilosité
- Perte de la sudation
Hypogonadisme multifactoriel
- Aménorrhée secondaire, troubles de la libido, dépilation, infertilité
- Retard mental
- Retard pubertaire
- Visage : - Pâle, rond, bouffi (faciès dit lunaire) - Paupières gonflées - Lèvres épaisses
Infiltration neuromusculaire :
- Syndrome myogène +++ :
- Déficit moteur prédominant aux racines
- Myalgies, crampes
- Pseudo-hypertrophie musculaire.
- Syndrome neurogène périphérique plus rare
Infiltration muqueuse
- Hypoacousie (infiltration de la trompe d'Eustache)
- Ronflements allant jusqu'au syndrome d'apnées du sommeil.
- Macroglossie
- Dysarthrie -voix rauque et grave
Troubles cutanéo-phanériens
Paraclinique [33]
Confirmation
Le diagnostic d'atteinte primitive de la glande thyroïde repose sur une augmentation de la
thyréostimuline (TSH) par levée du rétrocontrôle négatif des hormones thyroïdiennes sur les
cellules thyréotropes hypophysaires. Le diagnostic d'hypothyroïdie primaire repose donc
d'abord sur le dosage de la TSH. Le dosage de thyroxine libre sera fait dans un second temps,
si la TSH est élevée, afin de permettre d'affiner le diagnostic.
Si la T4 libre (FT4) est normale, il s'agit d'une hypothyroïdie fruste ou infra clinique ;
dans ce cas, la TSH est peu élevée, le plus souvent entre 4 et 10 mUI/l.
Si la FT4 est basse, il s'agit d'une hypothyroïdie patente ; la TSH est alors plus élevée,
supérieure à 10 mUI/l.
Chez la femme enceinte, il s’agit d’une hypothyroïdie si la TSH supérieur à 2,5 mUI/L
au premier trimestre, 3mUI/l aux 2e et 3e trimestres.
Retentissement
L'hypothyroïdie peut être associée à une anémie normocytaire et normochrome, plus
rarement macrocytaire. Dans ce dernier cas, l'hypothyroïdie peut révéler une anémie de
Biermer dans le cadre d'une polyendocrinopathie auto-immune. Une anémie de Biermer
doit être suspectée si la macrocytose ne régresse pas avec le traitement de
l'hypothyroïdie.
Des troubles de la coagulation par défaut d'adhésivité plaquettaire ainsi que des
anomalies des facteurs de l'hémostase peuvent également être retrouvés, résolutifs après
traitement de l'hypothyroïdie.
C’est une affection pour laquelle un dépistage systématique est parfaitement justifié. En effet,
la maladie est fréquente et sa prise en charge précoce, à l’aide d’un traitement simple et peu
coûteux, permet d’éviter des altérations importantes du développement cérébral liées à
- Les signes osseux se caractérisent par des os de la base du crâne densifiés, dans la
région occipito-pariétale, on voit de nombreux os wormiens. De face les rebords
orbitaires densifiés donnent un aspect de loup.
- Les os courts sont le siège d’une image en « cocarde » avec un double liseré
périphérique.
Le visage grossier, avec ses grosses lèvres et langue, ses cheveux rares et cassants, son teint
jeune et infiltré.
L’association d’un retard statural et d’une obésité doit faire évoquer une pathologie
endocrinienne.
Les signes neuropsychiques peuvent être en avant, dans les formes typiques on note une
débilité sévère avec un quotient intellectuel situé autour de 50% au moins, aussi des formes
avec simples difficultés scolaires, manque d’idéation et de compréhension. Pour les plus
jeunes, c’est un ralentissement des acquisitions.
Les patients vus à l’adolescence sont impubères, mais ce n’est pas toujours la règle, chez les
plus grandes filles, une grande variété de troubles de règles est possible, dominés par des
métrorragies, des hémorragies génitales peuvent faire découvrir l’hypothyroïdie chez les
filles, aussi des situations paradoxales, avec puberté précoce et une macro orchidie chez le
garçon ont été décrite.
Il existe des formes à localisation cardiaque avec péricardite reconnaissable par la radio de
thorax et l’échographie, une bradycardie, une hypotension sont décrites, d’autres signes
cardiaques cliniques et électro graphiques sont décrites (micro voltage généralisé, trouble de
la conduction, aplatissement de P et de T), ces signes peuvent porter à tort le diagnostic de
cardiopathie congénitale, mais disparaissent sous opothérapie.
Les formes avec expression musculaire sont plus rares que chez l’adulte, l’hypothyroïdie
musculaire pseudo athlétique se voit exceptionnellement.
Les principales manifestations radiologiques chez l’enfant, sont le retard d’apparition des
épiphyses qui sont petits, fragmentés, muriformes, la dysgénésie épiphysaire siège sur la tête
fémorale qui est aplatie et fragmentée (pseudo-ostéochondrite)
Les cols fémoraux sont courts et en coxa-vara, il peut y avoir aussi une dysplasie
métaphysaire.
Quant à la radio du crâne, elle montre une selle turcique distendue, ballonnée, qui peut prêter
confusion avec un adénome hypophysaire.
La mère fournit les hormones thyroïdiennes au fœtus, de façon exclusive lors du premier
trimestre de la grossesse, entraînant une augmentation de la demande de la thyroïde et donc
une augmentation des besoins iodés de la mère.
La clairance rénale iodée de la mère augmente provoquant une fuite urinaire d’iode alors
que la thyroïde fœtale puise ses besoins en iode chez la mère.
Pendant la grossesse, l’augmentation des taux de TBG (synthétisée par le foie) sous l’effet
et des œstrogènes et de la dégradation accrue par les désiodases placentaires ainsi que
l’augmentation du volume de distribution occasionnent une augmentation des besoins en
hormones thyroïdiennes. Cela nécessite donc une augmentation de la synthèse des hormones
thyroïdiennes (en particulier pendant le premier trimestre et sous l’effet de la HCG).
C’est ainsi que les besoins en lévothyroxine des femmes enceintes hypothyroïdiennes
augmentent d’environ 30 à 50 % entre le début et la fin de la grossesse. La lévothyroxine
doit être augmentée dès la septième semaine d’aménorrhée. Les besoins augmentent ensuite
de la 12 à 14 semaine d’aménorrhée et se stabilisent ensuite. Après la délivrance, la patiente
peut revenir aux posologies préconceptionnelles, sauf en cas d’allaitement. Une
hypothyroïdie chez une femme enceinte est associée à une augmentation du risque de fausse-
couche précoce, de complications obstétricales (hypertension artérielle, retard de croissance
intra utérin, accouchements prématurés), et de complications néonatales (anomalies du
développement intellectuel…). Le cerveau fœtal possède des récepteurs aux hormones
thyroïdiennes dès la dixième semaine d’aménorrhée et la thyroïde fœtale devient
fonctionnelle à partir du deuxième trimestre de la grossesse.
Une étude réalisée au Mali a trouvé une fréquence de 8,33%. [72]
Formes compliquées
Coma myxœdémateux [20]
Le coma myxœdémateux est devenu rare en raison de l’efficacité du diagnostic biologique
et du traitement de l’hypothyroïdie.
Il s’agit d’un coma calme associé à une hypothermie, une bradycardie, une bradypnée, une
hypoxémie, une hypotension artérielle avec risque de collapsus.
Des facteurs déclenchants sont souvent identifiés : exposition au froid (survenue hivernale
dans 95 % des cas), infection, stress médical ou chirurgical, médicaments (sédatifs, opiacés,
diurétiques, digitaliques…), hyperhydratation. Le pronostic reste sombre. [68]
Devant une suspicion de coma myxœdémateux, tout comme devant une hypothyroïdie non
compliquée, ayez le réflexe « insuffisance surrénale - syndrome de Schmidt » : un train peut
en cacher un autre et le coma myxœdémateux est une raison largement suffisante à une
insuffisance surrénale pour se décompenser. Donc, on traitera tout coma myxœdémateux
comme s'il s'accompagnait d'une insuffisance surrénale aiguë. [20]
Cardiovasculaires
En cas d’hypothyroïdie, le retentissement hémodynamique est inversé et surtout moins
bruyant, le plus souvent limité à une bradycardie relative, la morbi-mortalité semblant
surtout liée aux modifications vasculaires athérogènes et prothrombotiques consécutives à
la carence en hormones thyroïdiennes alors que l’insuffisance cardiaque et surtout la
fibrillation auriculaire et ses complications thromboemboliques sont au premier plan en cas
d’hyperthyroïdie. [10]
Le fait que l’hypothyroïdie est caractérisée par une diminution du débit cardiaque, une
augmentation des résistances vasculaires périphériques, un rythme cardiaque normal ou
ralenti et par conséquent un risque neurovasculaire plus élevé. [36]
Le syndrome de basse T3 + basse T4 se rencontre dans les situations encore plus sévères,
par inhibition réactionnelle de la sécrétion thyréotrope. Le problème d’une insuffisance
thyréotrope organique peut alors se poser, mais le contexte de rétablir le diagnostic.
Les Ac anti TPO et anti TG sont présents mais dont le taux diminue parallèlement à
l’involution thyroïdienne.
À l’échographie thyroïdienne :
- Thyroïde de volume normal ou atrophique ;
- Hypoéchogène et hétérogène avec fibrose et images pseudo-nodulaires ;
- De contours bosselés, lobulés, festonnés ;
- La vascularisation est augmentée à la phase initiale puis diminuée ensuite ;
- Possible association à des nodules authentiques.
Encore une fois, la scintigraphie est inutile.
Le bilan peut être minimal avec uniquement un dosage de T4L, TSH et anticorps
antithyroperoxidase, complété par un suivi du taux de TSH. En cas de doute il peut être
complété par une échographie et plus rarement par une scintigraphie si une hyperthyroïdie
liée à une maladie de Basedow est suspectée.
Signes cliniques :
- Terrain : origine géographique+++ (Afrique centrale, Népal, Vosges, Auvergne)
- Antécédents familiaux (et régionaux ...)
- Syndrome d'insuffisance thyroïdienne
- Goitre ancien et homogène (mais possibles remaniements nodulaires).
Signes paracliniques :
- Syndrome d'insuffisance thyroïdienne et ses complications
- Baisse de T4 plus importante que la baisse de T3
- lodurie des 24 heures abaissée (mais peut être normale car reflète la prise récente).
La gravité de cette étiologie vient surtout du fait que cette carence en iode peut provoquer
des hypothyroïdies néonatales de pronostic fonctionnel gravissime.
Causes iatrogènes
Traitement par amiodarone [40]
L’amiodarone est un antiarythmique de classe III, fréquemment utilisée dans le traitement
des arythmies cardiaques, en particulier la fibrillation auriculaire, et est également impliquée
dans le maintien d’un rythme sinusal après cardioversion. Il s’agit d’un dérivé
benzofuranique dont la structure chimique, proche de celle des hormones thyroïdiennes
(figure 1), est riche en iode (environ 37% d’iode par milligramme d’amiodarone). Compte
tenu du fait que la dose quotidienne d’amiodarone utilisée varie entre 200 et 600 mg par
jour, et que 10% de la molécule sont déiodinés (transformation en « iode libre »)
quotidiennement au cours de la dégradation, environ 7 à 21 mg d’iode sont relâchés chaque
jour dans la circulation sanguine. Cela correspond à 50-100 fois les besoins journaliers
recommandés (150-200 mg d’iode par jour).
Les données épidémiologiques indiquent que l’hypothyroïdie est plus fréquente dans les
régions avec un apport suffisant en iode, chez les femmes, les personnes âgées et les patients
avec des anticorps anti-TPO positifs (laissant suspecter que l’un des mécanismes
étiologiques pourrait consister en une amplification d’une auto-immunité thyroïdienne
latente). Le principal mécanisme évoqué est la persistance de l’effet Wolff-Chaikoff, dû à
l’absence du phénomène d’échappement, qui serait à l’origine d’une hypothyroïdie
apparaissant le plus souvent dans les dix-huit premiers mois après l’initiation du traitement
d’amiodarone et qui perdure tout au long de celui-ci. Le tableau clinique, peu spécifique, est
similaire à celui d’une hypothyroïdie dite « classique ». Dans de rares cas, on retrouve un
goitre et le coma myxœdémateux reste exceptionnel. De ce fait, le diagnostic doit être
confirmé par un bilan biologique où l’on constate une TSH augmentée ainsi qu’une T4 libre
plus ou moins basse. Face à une hypothyroïdie induite par l’amiodarone, l’attitude
thérapeutique « idéale » serait de suspendre le traitement. En effet, à l’arrêt de l’amiodarone,
60% des patients redeviennent spontanément euthyroïdiens dans les deux à quatre mois,
alors que 40% des patients, dont la majorité a des anticorps anti-TPO positifs, restent
hypothyroïdiens. Toutefois, si l’indication à l’amiodarone persiste compte tenu de la
cardiopathie sous-jacente, celle-ci peut être poursuivie parallèlement à l’introduction d’une
substitution par lévothyroxine. À noter que, compte tenu d’une certaine « résistance » au
traitement, des doses de lévothyroxine plus élevées qu’habituellement sont généralement
nécessaires.
Autres médicaments
- Interféron
L’hypothyroïdie induite par interféron est la plus fréquente des dysthyroïdies induites par
l’interféron, apparaît en moyenne après un an de traitement. Elle est plus fréquente chez les
femmes et chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiaux de thyroïdite auto-
immune. Elle est le plus souvent fruste, c’est-à-dire à expression purement biologique, donc
peu symptomatique. Elle est rarement au premier plan, d’où l’intérêt de la rechercher
systématiquement par un dosage de la TSH [41].
- Lithium
Le lithium est concentré par la glande thyroïde et altère la fonction thyroïdienne selon quatre
mécanismes différents : l’inhibition de la recapture de l’iode, l’inhibition du couplage de
l’iodotyrosine, l’altération de la structure de la thyroglobuline et l’inhibition de la sécrétion
de thyroxine. Les taux sériques de TSH tendent à augmenter pour compenser l’effet
inhibiteur sur la disponibilité de la thyroxine. La plupart des patients sont asymptomatiques
avec un diagnostic uniquement biologique. Actuellement, il n’existe aucune preuve attestant
de la récupération d’une fonction thyroïdienne significativement altérée après l’arrêt d’un
traitement par lithium. Quelques études ont rapporté une augmentation de la thyroxine
jusqu’à sa normalisation avec une diminution de la TSH après l’arrêt du lithium. Les
anomalies thymiques seraient plus difficiles à traiter chez les patients qui présentent une
fonction thyroïdienne dans les limites inferieures de la normale. [42]
- Sunitinib (Sutent®)
Inhibiteur de tyrosine-kinase utilisé comme thérapie ciblée dans les cancers du rein (entre
autres). Il induit une atrophie rapide et quasi-totale de la thyroïde. [20]
Iode radioactif
Le risque d’hypothyroïdie demeure lors d’administration d’iode radioactif. Cette
insuffisance thyroïdienne peut apparaître jusqu’à plusieurs années après le traitement et
s’aggrave progressivement. [42]
La chirurgie
La thyroïdectomie totale entraîne inéluctablement une hypothyroïdie sévère et précoce.
Les symptômes habituellement reportés sont : une asthénie (52 %), des maux de tête (39%)
et des troubles de la fonction sexuelle. (28%) Si la lésion est antéhypophysaire, les causes
peuvent être tumorales, vasculaires ou iatrogènes (chirurgie ou radiothérapie de la région
hypothalamo-hypophysaire, médicamenteuse : inhibiteurs des tyrosines kinases). Si la lésion
est hypothalamique, les causes peuvent être tumorales.
1.6.2.6 Traitement
1.6.2.6.1 But
Assurer un traitement substitutif de l’insuffisance thyroïdienne
Prévenir les récidives et les complications
Traiter les complications
1.6.2.6.3 Indications
Thyroïdite d’Hashimoto
Le traitement repose sur l’administration d’hormone thyroïdienne, à dose substitutive.
Introduit précocement, au stade d’hypothyroïdie subclinique, il contribue à la régression du
volume du goitre. Chez la femme jeune, il est nécessaire d’augmenter la posologie du
traitement dès le diagnostic de grossesse. Il faut se garder des traitements radicaux car
l’évolution est rapide en quelques mois vers l’hypothyroïdie.
Causes iatrogènes
Elles sont en général régressives à l'arrêt du produit en cause (amiodarone, lithium). En cas
d'impossibilité d'arrêt, un traitement substitutif est mis en place et équilibré comme pour une
hypothyroïdie non iatrogène.
Causes centrales
Il est recommandé de corriger une éventuelle insuffisance corticotrope avant de débuter la
substitution hormonale thyroïdienne sous peine de provoquer une insuffisance surrénale
aiguë. Après une première phase d’administration de 50 μg/j de lévothyroxine, la dose est
adaptée par rapport à l’objectif qui est de normaliser la concentration de T4L sans tenir compte
de la TSH qui n’a, ici, aucune utilité dans l’évaluation du statut thyroïdien.
En cas d’hypothyroïdie fruste, si le taux de TSH est supérieur à 10 mUI/L lors de 2 examens
successifs, un traitement par lévothyroxine doit être discuté avec le patient. Le dosage de la
TSH est recommandé 6-8 semaines après le début du traitement par lévothyroxine ou après
tout changement de dose ou de spécialité. [65]
Forme du nourrisson :
La T4 est là encore la thérapeutique de choix. Le traitement doit débuter dans les 2 premières
semaines de vie à la posologie initiale de 7–10 μg/kg/j. Deux semaines sont nécessaires à la
normalisation de la TSH. La posologie est ensuite adaptée en fonction des résultats
biologiques à la fin du 1er mois pour atteindre une posologie efficace de 3 à 5 μg/kg/j, soit
1 gtte de lévothyroxine solution buvable (5 μg/gtte) par kg de poids. Lors de la croissance,
les doses sont de nouveau adaptées et sont en moyenne de 3 μg/kg/j.
Coma myxœdémateux
Le coma myxœdémateux est une urgence thérapeutique. C’est une pathologie rare qui survient
habituellement chez un sujet âgé (surtout féminin) hypothyroïdien non traité ou suite à l’arrêt
du traitement. Il est favorisé par le froid, une infection, une pathologie intercurrente (accident
vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque ou respiratoire, etc.) ou la
prise de certains médicaments (amiodarone, anesthésique, bêtabloqueurs, etc.). Il se traduit
par des troubles des fonctions supérieures (pouvant aller jusqu’au coma calme). Il s’y associe
une hypothermie et une défaillance cardiopulmonaire. Les signes classiques d’hypothyroïdie
peuvent être présents : myxœdème, bradycardie, diminution de la contraction cardiaque,
constipation, voire syndrome occlusif. Sur le plan biologique, l’élévation de la TSH et la
baisse de la T4L s’associe à une hyponatrémie et à une augmentation des enzymes musculaires
(créatines phosphokinases [CPK] et lactodéshydrogénases [LDH]), à une hypoglycémie et à
une anémie.
Les réactions d’hypersensibilité, aux excipients et/ou à la substance active, ont été
rapportées. Les signes et symptômes les plus fréquents sont : urticaire, prurit, angio-
œdème, dyspnée, érythème.
- après ouverture et/ou dilution et/ou reconstitution : le produit doit être utilisé
immédiatement.
2 MATERIELS ET METHODES
2.1 Cadre et lieu d’étude
Notre étude a été réalisée dans le service de Médecine interne du CHU du Point G.
Géographiquement, le CHU est bâti sur 25 hectares de superficie et sur une colline située au
nord de la ville de Bamako, à 8 Kilomètres du centre-ville, opposée à la colline de Koulouba
et sur la route de Kati, rendant ainsi son accès assez difficile. Il compte 17 services (médecine,
plateau technique, imagerie et chirurgie comprise).
C’est dans un contexte considérant la vétusté, l’exigüité de l’ancien service des temps colons
et surtout de l’inadéquation entre l’application des nouvelles compétences médicales requises
et l’existence des plateaux techniques révolus malgré des multiples tentatives de travaux
correctifs mais aussi dans un souci de respect minimum de l’intimité des patients que
l’avènement du nouveau service de Médecine Interne a été plus que salutaire.
Érigé en 2 étages en couleur jaune d’or (synonyme de richesse) et par endroit de couleur verte
sur 685m2x3 de surface avec assez de commodités requises et investit le 2 février 2013 après
2 à 3 ans de fin des travaux de construction pour problème d’équipements, ce service en forme
de cuve (convexe en avant et concave en arrière) est limité au NORD par le central d’épuration
des eaux usées du CHU, au SUD par la route bitumée le séparant des services de pneumologie
et de cardiologie B et menant à la psychiatrie à l’EST, à l’OUEST par le service des Maladies
Infectieuses et le centre de l’association des PVVIH.
Figure 10 : Vue d'ensemble de face convexe - Médecine Interne côté Sud au bord de la route
Le nouveau service de 50 lits avec des salles ayant la particularité d’être dotées en toilettes
internes et modernes sauf 3, comprend 5 unités :
Couloir EST :
8 salles de deuxième catégorie de 2 lits (16 lits) chacune ;
1 salle de réanimation non fonctionnelle de 2 lits ;
1 salle de pansements et des soins en face de cette dernière ;
1 bureau du major à 10 m environ de l’escalier principal ;
1 salle des infirmiers à l’extrême du couloir ;
1 salle des techniciens de surface au début du couloir à 5 m environ de l’escalier ;
1 magasin ;
Couloir NORD :
2 salles VIP fonctionnelles à l’extrême du couloir ;
2 salles de première catégorie ;
1 salle de deuxième catégorie de 2 lits ;
2 salles de troisième catégorie de 3 lits (6 lits) chacune sans toilette interne ;
2 toilettes au début du couloir repartis entre GS et certains malades et leurs
accompagnants ;
Deuxième étage : il comprend deux couloirs
NORD :
3 bureaux de médecins
1 salle des DES
1 salle de troisième catégorie de 3 lits sans toilette interne (non fonctionnelle)
1 salle des internes
2 toilettes repartis entre personnels et certains malades et leurs accompagnants
Une grande salle de conférence en face de l’escalier principal et a mi-chemin entre
les couloirs
EST :
4 bureaux des professeurs avec chacun une salle de consultation
2 bureaux des assistants et praticiens hospitaliers
Une salle de consultation des professeurs
1 bureau du major
1 salle des archives
1 secrétariat
Critères d’inclusion
Il s’est agi des patients hospitalisés ou suivis en consultation externe quel que soit l’âge, le
sexe, l’ethnie et l’origine géographique, hospitalisés, chez qui le diagnostic de dysthyroïdie a
été établi par des examens cliniques et paracliniques.
3 RESULTATS
3.1 Résultats globaux
Durant la période allant du 1er Janvier 2016 au 31 Décembre 2020 soit 5 ans, nous avons
consulté et/ou hospitalisé 8516 patients dans le service de Médecine interne du CHU du Point
G. Parmi ces patients, 337 présentaient une dysthyroïdie ; soit une fréquence hospitalière de
3,95 %.
Ces résultats étaient répartis comme suit : 277 cas d’hyperthyroïdie soit 82,2% et 60 cas
d’hypothyroïdie soit 17,8% avec respectivement une fréquence hospitalière de 3,25% et
0,70%.
La tranche d’âge 41-60 ans représentait 48,1% avec une moyenne d’âge de 43,74 ± 15,14
ans et des extrêmes de 10 et 90 ans.
n = 337
17,8%
82,2%
Féminin Masculin
n = 337
2,1%
97,9%
En n = 337
hospitalisation
17,8%
En ambulatoire
82,2%
* : Arthrose (2), AVC (2), Tuberculose pulmonaire (3), Asthme (1), Gastrite (1), Maladie de Biermer (1),
psychose (1)
Près de 20% des patients étaient hypertendus connus.
Cinq virgule trois pourcent (5,3%) des patients ont subi une thyroïdectomie totale.
* : Dermocorticoïde (1), Halopéridol (1), Bromazépam (1), Non précisé (1), ARV (1).
Douze virgule deux pourcent (12,2%) de nos patients avaient une notion de prise de
carbimazole.
n = 277
Autre* 3,9%
Mains moites 5,9%
Polyphagie 6,2%
Tremblements 7,1%
Thermophobie 7,4%
Agitation 11%
Nervosité 27,9%
Asthénie 30,9%
Insomnie 31,8%
Amaigrissement 54%
Palpitations 56,1%
0 10 20 30 40 50 60
n = 60
12
10 9,8%
8
6,5%
6 5,6% 4,5% 4,2%
4 3,3% 3%
2 1,2% 0,9% 0,6%
0
Sur les 159 patients ayant un IMC calculé, 51,6 % (24,33% du total) avaient un IMC normal
avec un IMC moyen de 22,31 ± 5,63 Kg/m² et des extrêmes de 8,4 et 40,4 Kg/m².
NB : sur les 337 patients, 178 n’avaient pas l’IMC calculé.
n = 213
23,9%
8%
68,1%
Sur les 164 patients ayant subi un examen des yeux, 46,3% (22,55% du total) avaient une
exophtalmie.
100%
80%
60%
0%
Non réalisé Réalisé
n = 153
Pause ausculatoire 1%
Galop 1,3%
Bradycardie 1,3%
Tachycarythmie 1,3%
Tachycardie 8,5%
Normal 28,8%
0 5 10 15 20 25 30
Tableau XXII : Répartition des patients selon les autres examens biologiques
Tableau XXIII : Répartition des patients selon les résultats de la ponction à l’aiguille fine
(PAF) et l’anatomopathologie (Anapath) de la glande thyroïdienne.
Sur les 18 patients qui ont réalisé un examen cytologique, 27,78% ont présenté un adénome
vésiculaire de la thyroïde.
Soixante-trois virgule huit pourcent (63,80%) (215) patients ont réalisé au moins une
imagerie.
Cinquante un virgule soixante-trois pourcent (51,63%) patients ont réalisé une échographie
thyroïdienne (174).
* : Hypertrophie sans nodule (2), Remaniements nécrotiques (2), Hétérogène isthmolobaire (1),
Homogène simple (1), Hypotrophie thyroïdienne (1), Moignon du lobe thyroïdien (1), Plage
hypoéchogène et hétérogène (1), Signes de thyroïdite (1), Thyroïde atrophiée et hypoéchogène (1)
Parmi les patients ayant réalisé une échographie thyroïdienne, 36,21% présentaient un goitre
multinodulaire.
82,20%
n=277
17,80%
n=60
Hyperthyroidie Hypothyroidie
Figure 19 : Répartition des patients selon le type de dysthyroïdie.
Quatre-vingt-deux virgule deux pourcent (82,2%) des patients étaient en hyperthyroïdie
contre 17,8% en hypothyroïdie.
Vingt-quatre virgule neuf pourcent (24,9%) des hyperthyroïdies étaient dues à la Maladie de
basedow.
Parmi les patients en hypothyroïdie, 30% présentaient une hypothyroïdie post thyroïdectomie.
Douze virgule trois pourcent (12,3%) (34) des patients en hyperthyroïdie ont présenté des
complications, dont la cardiothyréose représentait 11,2% (31) et les avortements à répétition
0,7% (2).
Onze virgule soixante-sept (11,67%) (7) des patients en hypothyroïdie ont été compliqués,
dont la cardiothyréose représentait 83,3% (5), l’apnée du sommeil 1,67%, la stérilité 1,67%.
3,86% 0,59 %
4,75% n = 337
11,87%
78,93%
4 COMMENTAIRES ET DISCUSSION
4.1 Limites de notre étude
Certaines données manquantes de l’examen physique.
La collecte rétrospective d’une partie des données de l’étude explique que certains
dossiers consultés soient incomplets.
4.2 Fréquence
Au cours de notre étude nous avons enregistré 337 patients présentant une dysthyroïdie sur
une période de 5 ans sur un total de 8516 patients hospitalisés ou consultés dans le service de
médecine interne ; soit une fréquence hospitalière de 3,95%. Ce résultat est proche de celui
de Garmendia [46] qui a trouvé une fréquence hospitalière de 3,82%.
Sexe : Dans notre étude le sexe féminin représentait 82,2% des cas soit un sex-ratio de
0,22. Ce résultat concorde avec ceux de Hamlaoui [47] et de Zineb (16) qui ont retrouvé
respectivement 81,4 et 87% de sexe féminin.
Cela pourrait s’expliquer par le lieu d’étude, la présence des spécialistes et par l’accès
aux laboratoires se trouvant à Bamako.
L’hypothyroïdie était retrouvée dans 17,8% des cas. Ce résultat diffère de celui de Wemeau
[4] qui a noté une fréquence de 2%.
Sexe : L’hyperthyroïdie notait une nette prédominance féminine à 84,5% soit un sex ratio de
0.18. Ce résultat est conforme à ceux de Mariko [48] et de Bah [9] qui ont trouvé
respectivement un sex ratio de 0,16 et 0,13.
Bah [49] a trouvé une prédominance féminine de 84% qui est comparable à notre résultat.
L’hypothyroïdie est une pathologie moins fréquente, avec une prédominance féminine de
71,7% avec un sex ratio de 0,40, qui est comparable à celui de Ben [50] qui a retrouvé un sex
ratio de 0,37.
Age : L’âge moyen des patients en hyperthyroïdie était de 43 ans avec une prédominance de
la tranche d’âge 40-60 ans. Ce résultat est similaire à celui de Bah [49] avec une moyenne
d’âge de 39,62 ans.
L’âge moyen des patients en hypothyroïdie était de 45,18 ans avec une prédominance de la
tranche d’âge 40-60 ans. Ce résultat est proche de celui de Belhadjsalah [51] qui a retrouvé
l’âge moyen de 43 ans.
Les signes cliniques : Les signes cliniques d’hyperthyroïdie observés étaient : la palpitation,
l’amaigrissement, l’insomnie avec respectivement 56,1%, 54,0 % et 31,8%, comparable à
celui de Yassine [52] qui a retrouvé la palpitation comme signe prédominant dans 57,4% des
cas.
Dysthyroïdies infracliniques
Notre étude avait trouvé 12 cas avec (3,56%) soit une fréquence hospitalière de 0,14% ;
repartis pour 10 femmes et 2 hommes soit un sex-ratio de 0,2% ; un âge moyen de 44,1 ans
avec une prédominance de la tranche d’âge 20-40 ans.
Notre résultat diffère de celui de Bah [9] qui a trouvé 20,8% des cas avec une fréquence
hospitalière de 2,2%.
Alors que Goichot [22] a trouvé l’hyperthyroïdie fruste qui concernait 1 à 2 % de la population
avant l’âge de 50 ans.
Signes biologiques
La TSHus était basse chez tous nos patients en hyperthyroïdie.
Quatre-vingt-quinze virgule trois pourcent (95, 3%) de nos patients en hyperthyroïdie avaient
le taux de FT4 élevé.
Ces résultats sont identiques à ceux de Bah [9] qui a trouvé la TSHus basse chez 100% des
patients en hyperthyroïdie et élevée chez 100% des patients en hypothyroïdie.
Sur les 257 patients ayant réalisé une NFS, 35,02% ont présenté une anémie, ce résultat est
comparable à celui de Hamlaoui [47] qui a retrouvé l’anémie dans 30 à 40% des
dysthyroïdies.
Histologie
Sur les 18 patients qui ont réalisé un examen cytologique, 27,78% avaient un adénome
vésiculaire de la thyroïde.
Darre [54] a retrouvé les adénomes de type vésiculaire dans 52,04% des cas.
Cette différence dans les résultats pourrait s’expliquer par le fait que la majorité de nos patients
n’ont pas réalisé un examen cytologique.
Signes d’imagerie
Le goitre multinodulaire a été trouvé dans 36,21% à l’échographie alors qu’un goitre
hypervascularisé était retrouvé dans 21,26% chez nos patients ayant réalisé une échographie
thyroïdienne.
Emani [55] a trouvé comme aspect échographique dominant, un goitre multinodulaire sans
signes de suspicion de malignité dans 28% des cas.
Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que près de la moitié de nos patients n’ont pas
réalisé l’échographie thyroïdienne.
Étiologies
L’enquête étiologique était minutieuse comprenant un interrogatoire, un examen physique et
des examens complémentaires notamment un bilan immunologique.
Dans notre étude, 24,9% des hyperthyroïdies étaient dues à la maladie de Basedow alors que
le goitre multinodulaire toxique représentait 7,9%. Ce résultat confirme ceux de Bayar [56]
qui a trouvé la maladie de Basedow comme première cause avec 48% des cas suivie du goitre
multinodulaire toxique avec 24% des cas et de Rouf [57] a trouvé la maladie de Basedow
comme première cause dans 53% des cas suivie du goitre multinodulaire toxique dans 36%
des cas.
Parmi les patients en hypothyroïdie, 30% présentaient une hypothyroïdie post thyroïdectomie
pendant que la cause iatrogène (néomercazole) représentait 10%.
Ce résultat est comparable à celui de Bah [9] qui a trouvé l’hypothyroïdie post thyroïdectomie
dans 30,1% des causes d’hypothyroïdie.
Par contre Zoungrana [59] a trouvé l’hypothyroïdie d’origine iatrogène en tête avec 77,5%
des cas suivie de la thyroïdite de Hashimoto dans 9,2% des cas qui représentait la 3ème cause
dans notre étude avec 5% des cas.
Cette discordance dans les résultats pourrait s’expliquer par le fait que la recherche étiologique
est trop limitée dans notre contexte, en raison du cout élevé et le faible plateau technique de
certaines structures.
Complications
La cardiothyréose avec 11,2% a été la complication la plus fréquente de l’hyperthyroïdie dans
notre étude suivie de la stérilité avec 0,7%. Ce résultat est comparable à ceux de Sidibé [60]
qui a trouvé 11% de cas de cardiothyréose et de Koffi [61] qui a trouvé la cardiothyréose chez
10,71% des cas.
Traitement
Hyperthyroïdie
Les ATS étaient utilisés à 98,92% dans le traitement de l’hyperthyroïdie.
Ce résultat est comparable à celui de Yassine [52] chez qui les ATS ont été utilisés comme
traitement médical initial dans 100% des cas et les bêtabloquants dans 25% des cas.
Les hormones thyroïdiennes ont été associées au traitement de l’hyperthyroïdie dans 3,97%
des cas, alors que le lévothyroxine était associé aux ATS chez 1,3% des patients chez Bah
[9], cette différence de résultat peut s’expliquer par le non-respect des rendez-vous par la
plupart de nos patients donc le risque d’hypothyroïdie iatrogène est élevé.
Hypothyroïdie
Les HT étaient utilisées dans 98,33% dans le traitement de l’hypothyroïdie.
Ce résultat est similaire à celui de Bah [9] qui a utilisé la lévothyroxine chez 95,2%.
Les ATS étaient associés au traitement de l’hypothyroïdie dans 11,67% des cas, résultat
différent de celui de Bah [9] qui a utilisé les ATS dans 4,8% des cas qui pourrait également
être expliqué par le non-respect des rendez-vous par la plupart de nos patients.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Conclusion
Cette étude sur les dysthyroïdies qui s’est déroulée du 1 er janvier 2016 au 31 décembre 2020
soit une période de 5 ans au sein du service de médecine interne du CHU Point G à Bamako,
a trouvé une fréquence hospitalière de 3,95%.
Elles ont une nette prédominance dans le sexe féminin avec 82,2% soit un sex ratio de 0,22%.
La tranche d’âge 41-60 ans représentait 48,1% avec une moyenne d’âge de 43,74 ± 15,14 ans
et des extrêmes de 10 et 90 ans. 83,1 % de nos patients étaient mariés. Les patients suivis en
ambulatoire étaient les plus nombreux. Le goitre était le motif fréquent de consultation. Les
signes cliniques sont dominés par la palpitation dans les hyperthyroïdies et les céphalées dans
les hypothyroïdies. Tous nos patients ont bénéficié du dosage de la TSHus, indispensable au
diagnostic des dysthyroïdies, en association avec la mesure de la T4 libre. L’hyperthyroïdie
était la dysthyroïdie la plus fréquente. Les anticorps antithyroïdiens, la scintigraphie et
l’échographie thyroïdienne permettent de rechercher une étiologie aux dysthyroïdies mais
elles n’ont pas été réalisées chez tous nos patients. L’étiologie la plus fréquente des
hyperthyroïdies était la maladie de Basedow alors que l’hypothyroïdie post thyroïdectomie
dominait pour les hypothyroïdies. La cardiothyréose était la complication la plus fréquente
des dysthyroïdies. La prise en charge des hypothyroïdies consiste en un traitement substitutif
par hormones thyroïdiennes à vie et les antithyroïdiens de synthèse en cas d’hyperthyroïdie.
L’évolution était favorable était favorable chez plus de la moitié de nos patients. Une
alimentation riche en iode permet de prévenir certaines formes de dysthyroïdies. Le
diagnostic, la surveillance et si nécessaire la prise en charge précoces, évitent l’évolution vers
des complications graves.
Recommandations
Nous recommandons :
- Multiplier les campagnes de sensibilisation à travers les médias et les réseaux sociaux
sur la connaissance de la maladie et pour la prévention du goitre endémique.
- Maintenir une bonne collaboration entre les différentes disciplines médicales devant
le caractère multidisciplinaire de la pathologie.
- Assurer une bonne éducation thérapeutique aux patients et aux familles afin
d’améliorer l’observance du malade
A la population :
- Consulter devant toute tuméfaction ou une douleur antérocervicale, un retard de
croissance ou pubertaire, un antécédent de dysthyroïdie dans la famille,
- Etre régulier dans le suivi des dysthyroïdies car une bonne prise en charge permet
d’éviter la survenue de complications.
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screening. Endocrinal Metab Clin North Am 1997 ; 26 (1): 189-218.
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ANNEXES
Fiche d’enquête
Numéro d’identification : …
1- Identité
a- Age : …0-20 ans, … 21-40 ans, … 41-60 ans, …, 60 ans et plus
b- Sexe : … c- Etat matrimonial :…………d- Profession : …………
e- Résidence :………… f- Nationalité :………………g- Ethnie :………
-PAF : …………………………………………………………
b- Imagerie
-Echographie thyroïdienne :………..………………………………………
-Scintigraphie thyroïdienne :…………….………..……………
-Echographie cardiaque :…………….……..……………………
-ECG :…………….……..……………………………………………
-Radiographie thoracique de face :…………….………………………………
c- Anatomie pathologie :……………………………………
Diagnostics
a- Positif : 1- Hypothyroïdie……2- Hyperthyroïdie……
b- Etiologique :
-Goitre nodulaire toxique :…………………
- Goitre multinodulaire toxique
-Maladie de Basedow :…………………………
-Thyroïdite :……………………………...............
-Chirurgie de la thyroïde: ………………………………
10- Complications :- Crise aigue Thyrotoxique :…-Cardiothyréose : …
-Coma myxœdémateux :…………..-Autres :……………
11- Traitement
-Hypothyroïdie…………………………………………
-Hyperthyroïdie………………………………………
12- Evolution :
-Favorable :………………………………………………………………
-Non favorable :…………………………………………………………
-Complications :……………………… ………………………………
-Autres :…………………… …………………………………
Fiche signalétique
Résumé
Introduction
La dysthyroïdie fait référence à toutes les affections thyroïdiennes caractérisées par une
sécrétion permanente et désordonnée des hormones thyroïdiennes.
Méthodologie
Il s'agissait d'une étude descriptive avec collecte rétrospective de données qui s'est déroulée
sur une période de 4 ans et 2 mois, allant du 1er janvier 2016 au 29 février 2020 et prospective
sur 10 mois, allant du 1er mars 2020 au 31 décembre 2020, en médecine interne du CHU Point
G. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux et saisies et analysé avec
SPSS.
Résultats
Le but de notre étude était de déterminer la fréquence de la dysthyroïdie dans le service de
médecine interne du CHU Point G. Au cours de cette période, nous avons consulté et/ou
hospitalisé 8516 patients, dont 337 souffraient de dysthyroïdie ; une fréquence hospitalière de
3,95 %.
À la fin de notre étude, 48, 1 % de nos patients avaient entre 41 et 60 ans avec un âge moyen
de 43,74 ± 15,14 ans et des extrêmes de 10 et 90 ans. Elles ont une claire prédominance dans
le sexe féminin avec 82,2 % avec un sex-ratio de 0,22.
La méthode de découverte était soit le goitre (28,2 %), soit des signes cliniques
d'hyperthyroïdie : les palpitations, la perte de poids, l’insomnie avec 56,1 %, 54 %, 31,8 %,
respectivement, ou des signes de l’hypothyroïdie : les céphalées, l’asthénie, la constipation
avec 9,8 %, 6,5 % et 5,6 % respectivement.
Biologie : La TSHus était faible dans toutes les hyperthyroïdies et élevée chez tous les patients
hypothyroïdiens, 95,3 % de nos patients atteints d'hyperthyroïdie avaient des taux élevés de
FT4 et 88,3 % de nos patients sous l'hypothyroïdie avaient des taux bas de FT4.
Sur les 18 de nos patients qui ont effectué un examen cytologique, 27,78 % avaient un
adénome vésiculaire de la thyroïde.
Le signe échographique le plus fréquent était un goitre multinodulaire trouvé chez 36,21 %,
suivi d'un goitre hypervascularisé dans 21,26 %.
Dans les étiologies : 24,9 % des hyperthyroïdies étaient dues à la maladie de Basedow, suivie
de 7,9 % de goitre multinodulaire toxique et dans les hypothyroïdies, 30 % ont subi une
thyroïdectomie, suivi d'une hypothyroïdie post médicamenteuse 10 % (néomercazole).
Onze virgule deux pourcent (11,2 %) des hyperthyroïdies et 8,3 % des hypothyroïdies étaient
compliquées de cardiothyréose, suivie de la stérilité avec 0,7 % et 1,67 % respectivement.
Dans le traitement de l'hyperthyroïdie, l'ATS a été utilisé à 98,92 %, les bêtabloquants 43,68
%.
Les hormones thyroïdiennes ont été associées au traitement de l'hyperthyroïdie dans 3,97 %
des cas.
Le traitement de l'hypothyroïdie consistait une substitution en HT dans 98,33 %, les ATS
étaient associés au traitement de l'hypothyroïdie dans 11,67 % des cas. Le traitement radical
par thyroïdectomie totale est effectué chez 15 patients (4,45 %) des cas.
L’évolution a été favorable dans 78,93 %.
Conclusion
La dysthyroïdie est une maladie courante, principalement chez les femmes quarantenaires.
L’expression clinique est polymorphe. Les causes les plus courantes sont la maladie de
Basedow et la thyroïdectomie. Le traitement consiste en une prise en charge
multidisciplinaire.
Summary
Introduction
Dysthyroidism refers to all thyroid conditions characterised by a permanent secretion disorder
of thyroid hormones.
Methodology
This was a descriptive study with retrospective data collection that took place over a 4 years
and 2 months period from January 1, 2016, to February 29, 2020 and prospective over a 10
months period from March 1, 2020 to December 31, 2020, in the internal medicine department
of the Point G Hospital. Data were collected from medical records and entered and analyzed
with SPSS.
Results
The purpose of our study was to determine the frequency of dysthyroidism in the internal
medicine department of CHU Point G. During this period, we consulted and/or hospitalized
8516 patients, of whom 337 had dysthyroidism; a hospital frequency of 3.95%.
At the end of our study, 48.1% of our patients were between 41-60 years of age with an
average age of 43.74 ± 15,14 and extremes of 10 and 90 years. They have a clear
predominance in the female sex with 82.2% or a sex ratio of 0.22.
The method of discovery was either goitre (28.2%) or clinical signs of hyperthyroidism:
palpitation, weight loss, insomnia with 56.1%, 54%, 31.8%, respectively, or signs of
hypothyroidism: headache, asthenia, constipation with 9.8%, 6.5% and 5.6% respectively.
Biologically: TSHus was low in all hyperthyroidism and high in all hypothyroid patients,
95.3% of our hyperthyroidism patients had high FT4 levels and 88.3% of our patients on
hypothyroidism had low FT4 levels.
Of the 18 of our patients who performed a cytological examination, 27.78% had a vesicular
adenoma of the thyroid.
The most common ultrasound sign was a multinodular goitre found in 36.21% followed by a
hypervascularised goitre in 21.26%.
In aetiologies: 24.9% of hyperthyroidism were due to Basedow disease followed by 7.9% of
toxic multinodular goitre and in hypothyroidies: 30% had post-thyroidectomy hypothyroidism
followed by a 10% iatrogenic hypothyroidism (post-neomercazole).
11.2% of hyperthyroidism and 8.3% of hypothyroidies were complicated by cardiothyreosis
followed by sterility with 0.7% and 1.67% respectively.
Conclusion
Dysthyroidism is a common disease, predominantly in quarantennia women. The clinical
expression is polymorphic. The most common causes are Basedow disease and
thyroidectomy. Treatment is a multidisciplinary management.
SERMENT D’HIPPOCRATE
Je le jure !