08M547
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08M547
UNIVERSITÉ DE BAMAKO
ETUDE DE LA MORTALITE
PERINATALE A LA MATERNITE
DU CHU GABRIEL TOURE DE
BAMAKO
ADMINISTRATION :
DOYEN : ANATOLE TOUNKARA – PROFESSEUR
1er ASSESSEUR : DRISSA DIALLO – MAITRE DE CONFERENCES
2ème ASSESSEUR : SEKOU SIDIBE – MAITRE DE CONFERENCES
SECRETAIRE PRINCIPAL: YENIMEGUE ALBERT DEMBELE – PROFESSEUR
ÂGENT COMPTABLE: Madame COULIBALY FATOUMATA TALL- CONTROLEUR DES FINANCES
1. PROFESSEURS
2. MAITRES DE CONFERENCES
3. MAITRES ASSISTANTS
1. PROFESSEURS
2. MAITRES DE CONFERENCES
3. MAITRES ASSISTANTS
4. ASSISTANTS
1. PROFESSEURS
2. MAITRES DE CONFERENCES
3. MAITRES ASSISTANTS
1. PROFESSEURS
2. MAITRES DE CONFERENCES
3. MAITRES ASSISTANTS
1. PROFESSEUR
2. MAITRES DE CONFERENCES
3. MAITRES ASSISTANTS
4. ASSISTANTS
ENSEIGNANTS EN MISSION
DEDICACES
Je dédis ce travail :
A ALLAH le tout puissant, le très miséricordieux et à son prophète (paix et
salut sur lui) ; pour m’avoir donné la santé et le courage de mener à bien ce
travail.
A mes sœurs et frères : Fatoumata, Je voudrai que vous trouviez dans ce travail, le fruit
Vieux, Amabirè, Oumou, Essougô, des efforts que vous avez consentis à mon égard. Ce
travail est le vôtre, courage et bonne chance ; puisse
Kadi, Modibo et Ténin.
le lien de sang nous uni d’avantage.
REMERCIEMENTS
Mes sincères remerciements :
A tous mes tontons et toutes mes tantes : acceptez le travail de votre fille.
A ma nièce Yaboudou dite Bintou Dolo ma fille chérie, dans l’espoir que tu feras
mieux que nous!
A tous ceux qui me connaissent, qui me sont chers, et que je n’ai pas pu nommer
ici car vous êtes si nombreux, de même à tous ceux qui de près ou de loin ont
participé à la réalisation de ce travail, avec qui j’ai partagé des moments de joie
et de peine, MERCI à tous du fond du cœur.
d’enfants SOS.
♦ Médecin épidémiologiste ;
Gabriel Touré ;
♦ Maître assistant en Gynécologie et d’Obstétrique à la
Cher maître, vous avez dirigé nos premiers pas dans le service, notre
vocabulaire n’est pas assez riche pour qualifier tout l’effort que vous avez
consenti pour la réalisation de ce travail qui est le vôtre. Votre simplicité,
votre compétence et votre très grande expérience en Gynécologie Obstétrique
sont les atouts qui nous ont fasciné et dont nous avons bénéficié au cours
de notre formation, et qui font de vous un Maître auquel nous aimerions tant
ressembler.
Votre caractère sociable fait de vous un homme de classe exceptionnelle,
toujours à l’écoute et à l’attention des autres. Plus qu’un chef, vous êtes
pour nous un frère, un ami.
Cher maître, croyez ici à notre profonde gratitude, nos sincères
reconnaissances et nos remerciements.
Puisse Dieu vous accorde une longue et brillante carrière.
maternelle ;
♦ Point focal de la vision 2010.
Honorable maître, c’est un grand honneur et réel plaisir pour nous de vous
avoir comme directeur de thèse malgré vos multiples occupations.
Votre rigueur, votre souci constant du travail bien fait, votre faculté d’écoute,
votre respect de la vie humaine font de vous un grand maître admiré et
respecté.
Votre grand amour pour la Gynécologie Obstétrique et la qualité de votre
enseignement nous ont beaucoup séduit.
Nous vous souhaitons une longue et heureuse vie.
Veuillez accepter cher maître, l’expression de notre plus haute considération.
ABREVIATIONS
‰ : pour mille
% : pourcentage (ou pour cent)
µg : Microgramme (s)
BCDF : Bruit du cœur fœtal
bpm : Battements par minute.
BIP : Diamètre bi-pariétal
CES : certificat d'études spécialiseés
CIM : Classification Internationale des Maladies
cm : centimètre(s)
Coll : collaborateurs
CPN : consultations prénatales
CU : Contraction Utérine.
DAT : Diamètre abdominal transverse
DPPNI : Décollement prématuré du placenta normalement inséré
ECGF : électrocardiogramme fœtal
EDS-III : 3ème Enquête Démographique et de Santé du Mali.
Exp : expiration
FIGO : Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique
g : gramme(s)
g/dl : gramme(s) par décilitre
h : heure(s)
HRP : hématome rétroplacentaire
HU : hauteur utérine
HTA : hypertension artérielle
IC : intervalle de confiance
INPS : Institut National de Prévoyance Sociale.
Insp : inspiration
Khi2 : Khi deux
LA : Liquide amniotique
MFIU : Mort foetale in utero
mg : milligramme(s)
ml : millilitre(s)
ml/kg : millilitre(s) par kilogramme
mn : minute(s)
MNP : Mortalité néonatale précoce
MPN : Mortalité périnatale
Nbre : Nombre
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
OR : Odds Ratio
p : probabilité
PDE : Poche des eaux
RCF : Rythme Cardiaque Fœtal.
SA : semaine(s) d'aménorrhée
SFA : Souffrance fœtale aiguë
SFC : Souffrance fœtale chronique
SPSS : Statistical Package for Social Sciences
SIDA : Syndrome d’Immunodéficience Acquise.
TA : Tension artérielle
UI Unité Internationale
VCT : Variation à court terme
SOMMAIRE.
Pages
I. INTRODUCTION ......................................................................................1
3.1. Historique……………………………………………………………………………………....5
3.7.5. La parité…………………………………………………………………………………....45
3.9.La couveuse………………………………………………………………………...............56
IV. METHODOLOGIE…...............................................................................58
4.2.Type d’étude………………………………………………………………….………62
4.5.Echantillonnage ……………………………………………………………………62
4.7.1. Support…………………………………………………………………………………….63
4.8.Variables…………………………………………………………………………………64
V. RESULTATS ………………………………………………………………………….72
5.2.3.7. L’ethnie…………………………………………………………………………………...80
5.3.5. La parité…………………………………………………………………………………….83
5.7. L’accouchement…………………………………………………………………….…….…86
Figures
Pages
Figure 1. Définition de la mortalité périnatale ................................................................. 7
Figure 2. Partogramme de l’OMS [WHO. ,1994]……………………………………………………. 8
Figure.3 Différentes rubriques du partogramme utilisées par les sages femmes du Mali ..29
Figure 4. Partogramme niveau cercle/zone sanitaire ..................................................... 31
Figure 5. Cylindre de descente et axe de progression ……………………………………………36
Figure 6. Diamètres céphaliques ................................................................................... 36
Figure 7. Asynclitisme postérieur .................................................................................. 37
Figure 8. Asynclitisme antérieur .................................................................................. 37
Figure10. Descente et rotation en OP ............................................................................ 38
Figure11. Le doigt accentue de la flexion de la tête ......................................................... 39
Figure12. Déflexion de la tête ........................................................................................ 39
Figure13. Suite de la déflexion ....................................................................................... 39
Figure14. Franchissement par la grande circonférence céphalique de l’anneau vulvaire . 39
Figure15. Dégagement de l’épaule et du bras antérieur………………………………........ ….40
Figure16. Dégagement de l’épaule et du bras postérieur. ................................................ 40
Figure17. Evolution de la MP et de ses composantes pendant les 4 ans de l’étude……..... 74
Figure18. Relation entre mortalité périnatale et statut matrimonial……..……………………76
Figure19. Incidence de la mortalité périnatalité parmi les professions……………………….. 78
Figure20. Relation entre mortalité périnatale et mode d’admission……………………………79
Figure21. Incidence de la MP selon le mode d’admission ……………….. ………………………80
Figure22. Relation entre gestité et mortalité périnatale…………………………………………...83
Figure23. Relation entre mortalité périnatale et parité…………………………………………….83
Figure24. Relation entre MP et terme de la grossesse à l’accouchement……………………...87
Figure25. Mortalité périnatale et terme de la grossesse à l’accouchement………………….87
Figure26. Etude dynamique du terme de la grossesse à l’accouchement…………………….89
Figure27. Relation entre mortalité périnatale et poids de naissance…..………………………90
Figure28. Incidence de la mortalité périnatale par tranches de poids………………………...90
Tableaux
Pages
TableauI. Profil biophysique fœtal ou score de Manning ............................................... 18
TableauII. Interprétation du score de Manning (profil biophysique foetal)…………………19
TableauIII. Analyse de la valeur prédictive de la VCT du rythme cardiaque fœtal ........... 21
TableauIV. Interprétation de la VCT du rythme cardiaque fœtal ……………………………..2 1
TableauV. Analyse du RCF et des données de l’analyse de L’ECGF du STAN®…………... 24
TableauVI. Classification du RCF par la FIGO, 1987 modifiée par Rosen….……………....2 6
TableauVII. Le score de Silverman ……………………………..……………………………………54
TableauVIII. Principales variables étudiées………………………………………………………….65
TableauIX. Taux de mortalité périnatale de 2003-2006 ………………………………………72
Tableau X. Taux de mortalité périnatale selon les types de grossesse………………………72
TableauXI. Taux de MPN spécifiques au poids selon le type de grossesse………………….73
TableauXII. Composantes de la mortalité périnatale………..………………………………….. 73
TableauXIII. Répartition des parturientes selon l’âge de la mère………………………………74
TableauXIV. Relation des parturientes selon le statut matrimonial.…………………..….....75
TableauXV. Relation entre provenance et MPN……………………………………….. ……...…76
TableauXVI. Relation entre la profession du conjoint et MPN...……………………………….77
TableauXVII. Relation entre la profession de la mère et la MPN ...................................... 77
TableauXVIII. Relation entre l’ethnie de la mère et mortalité périnatale ........................... 80
TableauXIX. Facteurs de risque liés aux antécédents familiaux ................................... 81
TableauXX. Facteurs de risques liés aux antécédents médicaux ................................. 81
TableauXXI. Facteurs de risque liés aux antécédents obstétricaux ............................... 82
TableauXXII. Facteurs liés au bilan de grossesse.......................................................... 84
TableauXXIII. Facteurs de risque liés aux pathologies de la grossesse (2ème trimestre) .. 84
TableauXXIV. Facteurs de risque liés aux pathologies de la grossesse (3ème trimestre) . 85
TableauXXV. La surveillance prénatale ....................................................................... 85
TableauXXVI. Facteurs de risque intrapartum ............................................................. 86
TableauXXVII. Analyse multivariée : régression logistique (conditionnal forward) ........... 91
TableauXXVIII. Causes de la MPN ................................................................................... 92
TableauXXIX. Répartition des causes de la MPN par année………………………..…………..92
TableauXXX. Compilation d’études sur la MPN au Mali…………………………………………94
TableauXXXI. Compilation d’études sur la MPN en Afrique………………………………….…95
TableauXXXII. Compilation d’études sur la MPN hors de l’Afrique ……….........................96
TableauXXXIII. Fréquence des composantes de la MPN selon la littérature………………...99
I. INTRODUCTION
La grossesse, l'accouchement, et les premiers jours qui suivent la
naissance comportent bien des risques pour un grand nombre de mères et
de nouveau-nés, notamment dans les pays en développement. Ces risques
peuvent aboutir à une morbidité et/ou à une mortalité maternelle et/ou
périnatale [EL Hanafi A 2006].
La mortalité périnatale regroupe la mortinatalité et la mortalité néonatale
précoce. Cependant, elle pose un problème de définition du fait de la
variabilité de la limite inférieure de viabilité du fœtus selon les pays. C’est
dans le souci d’uniformiser ces définitions que l’OMS, a recommandé en
1993 d’enregistrer les enfants de poids au moins égal à 500 g ou à défaut
d’un âge gestationnel au moins égal à 22 SA ou une taille d’au moins 25 cm
[OMS 1993].
Pour les statistiques servant aux comparaisons internationales, il est
recommandé de ne considérer que les fœtus ou enfants pesant 1000 g ou
plus (ou à défaut 28 semaines de grossesse au moins, ou 35 cm de taille au
moins).
Conscients de cette situation, les autorités de notre pays, ont adopté une
stratégie d’intégration du nouveau-né et de la mère dans un paquet commun
parce qu’ils partagent les mêmes causes. C’est ainsi que depuis 1994 un
programme national de périnatalité a été mis en place. Son
opérationnalisation sur le terrain s’est traduit par l’organisation du système
de référence/contre référence avec la prise en charge des urgences
obstétricales comme porte d’entrée. Cette volonté soutenue a conduit en juin
2005 à la décision de gratuité de la césarienne sur toute l’étendue du
territoire national. A cet égard depuis 2001, les services de Gynécologie et
Pédiatrie de l’Hôpital Gabriel Touré ont initié une activité de pédiatrie en
maternité par la présence permanente d’un CES de pédiatrie à la maternité.
Cependant, dans notre pays, l’ampleur du problème et l’importance qu’on lui
accorde contrastent avec le peu de travaux qui lui sont consacrés.
Au niveau national, seul les enquêtes EDS estiment la mortalité périnatale.
Cela n’a d’ailleurs été fait que dans l’EDS-III Mali 2001.
Parmi les études hospitalières, on peut citer ceux de : Coulibaly P M 1986,
Sissoko A 1990, Keita JBM 1992, Montue S C 1998, Coulibaly A 2006,
Téguété A Y D 2006, Diakité A L 2006, Dioni P 2006, Bamba A 2006,
Camara B S 2006, Keita M S 2006, Koita S 2006, Traoré A 2006. Il s’agit
d’études qui ont toutes été réalisées dans les maternités et n’ont pas
concerné les services de pédiatrie. Il en résulte donc une sous évaluation de
cet indicateur.
C’est pour contribuer à réduire cette insuffisance que nous avons initié le
présent travail à l’Hôpital Gabriel Touré espace universitaire, où se trouve la
seule maternité de niveau III et la seule unité de Néonatologie du pays. Les
objectifs assignés étaient :
HYPOTHESES DE RECHERCHE
Les facteurs intrapartum seraient les plus importants dans le déterminisme
d’un décès périnatal dans notre hôpital.
III. GENERALITES
3.1. Historique
Le concept de la mortalité périnatale (mort-né + décès d’enfants de 0-6 jours)
mise en œuvre par Peller en 1948 pour contourner les biais introduits par
des données peu fiables quant à l’état de vitalité de l’enfant à la naissance,
lui confère une certaine importance. Les études sur ce sujet ont été réalisées
le plus souvent à partir des données d’état civil, et des décès fœtaux pris en
compte étaient ceux soumis à la déclaration.
Cet enregistrement ne fera l’objet de dispositions légales qu’à partir du 19ème
siècle et la plupart des pays adopteront le critère durée de gestation et le
seuil de 28 semaines comptées à partir de la date des dernières règles, cette
durée étant considérée comme la limite à partir de laquelle un fœtus était
capable d’une vie indépendante selon le code civil de 1805.
En 1950, le comité d’Experts des Statistiques Sanitaires de l’OMS
recommandait que les statistiques de mortinatalité n’incluent que les morts
fœtales survenues après la 28ème semaine de durée de gestation [O.M.S
1977], réaffirmant ainsi les dispositions prises en 1925 par l’Organisation
d’hygiène de la Société des Nations.
Parallèlement à cette décision, l’OMS reconnaît que la mortalité fœtale
est un problème de première importance dont la portée n’apparaît nullement
dans les chiffres existants officiellement. Au sein de ce comité, des
représentants de la commission nationale Américaine des Statistiques et
Démographie, ont cité les fréquences de décès fœtaux relevés pour l’année
1948 dans la ville de New York. Il ressortait que 67% des décès fœtaux
enregistrés survenaient avant la 20ème semaine de durée de gestation, 12%
entre la 20ème et la 28ème semaine et 18% après la 28ème [O.M.S 1992].
La limite de 20ème semaine de durée de gestation faisait référence au seuil
légal de déclaration des mort-nés dans l’état de New York.
S’appuyant sur cet exemple, l’OMS a préconisé alors une subdivision des
décès fœtaux selon la durée de gestation à laquelle ils surviennent comme
suit :
Facile
• Femme présentant une auto prescription de βhCG positifs ou quantifiés;
• Et/ou une courbe thermique évocatrice avec un décalage ovulaire net,
suivi d’un plateau de plus de 15 jours.
• Et/ou parfaitement bien réglée, avec notion d’aménorrhée secondaire et
date des dernières règles connue de façon précise, signes sympathiques de
grossesse : état nauséeux, somnolence, pollakiurie, seins tendus et
sensibles [Benbassa A et coll. 19961].
Plus difficile
En l’absence des informations précédentes : femme mal réglée, ou date
imprécise des dernières règles, ou saignement chronologiquement anormal :
L’âge gestationnel
La datation du début de la grossesse est très importante : elle permet le
calcul de l’âge gestationnel.
Sur le plan légal : déclaration aux organismes sociaux ; début du congé
prénatal.
Sur le plan médical : cette mesure est indispensable pour les diagnostics de
prématurité, de post-maturité et des pathologies de la croissance fœtale
(l’hypotrophie ou la macrosomie), ainsi que pour établir la plupart des
indications thérapeutiques obstétricales.
L’âge gestationnel s’exprime en semaines d’aménorrhée révolues (SA), à
partir du premier jour des dernières règles normales. Une détermination
imprécise et/ou tardive conduit à des diagnostics erronés ainsi qu’à des
conduites obstétricales inadaptées [Benbassa A et coll. 19961].
Antécédents chirurgicaux :
- Appendicectomie ;
- Césarienne
- Myomectomie ;
- Cure de prolapsus génital.
Antécédents gynécologiques :
Les grossesses survenant après infécondité seront surveillées spécialement
au premier trimestre.
- Antécédents infectieux pelviens, port antérieur d’un DIU chez
nullipare, pathologie tubaire connue.
- Assistance médicale à la procréation (induction ovulaire, IIU, FIV…)
- Endométriose.
- Malformation utérine.
- Fibromyomatose utérine.
Antécédents obstétricaux :
Le maximum de précisions doit être obtenu. Des documents précis tirés des
dossiers antérieurs seront demandés, pour rechercher une cause qui peut
être source de récidive pour les grossesses éventuelles, et pour trouver le
moyen de s’y opposer. On retiendra :
- les fausses couches spontanées ;
- les interruptions volontaires de grossesse ;
- les prématurités ;
- le placenta prævia ;
- la pré-éclampsie ;
- les accouchements dystociques ;
- la mort fœtale in utero ;
- les grossesses gémellaires ;
- L’iso-immunisation ;
- les hémorragies ;
- les infections ;
- l’ictère.
L’examen clinique
L’examen clinique est un acte essentiel qui, pour être efficace, doit être
mené dans de bonnes conditions, en respectant les principes de confort,
d’hygiène et de sécurité. L’examen associe un examen général et un
obstétrical [Blanchard E. et coll. 1996].
L’examen général
• Recherche d’une glycosurie et d’une albuminurie
• Pesée : si possible, toujours sur la même balance. La prise de poids,
qui doit être harmonieuse, ne doit pas excéder 12 kg en moyenne à terme.
• Mesure de la pression artérielle (PA) : à chaque consultation prénatale,
après une phase de repos en position assise. Une systolique à 140mmHg
et/ou une diastolique à 90mm Hg, à 2 reprises, à 6 heures d’intervalle,
est/sont pathologique(s). Une élévation anormale de la PA fera rechercher
systématiquement des signes fonctionnels d’hypertension.
• Inspection générale : elle comprend en particulier, le rapport
taille/poids, l’examen de la peau (lésions et/ou cicatrices), des
conjonctives, des dents et des gencives, la recherche d’une pathologie
veineuse, la mise en évidence d’une myopie, d’une boiterie à la marche.
• Auscultation cardio-pulmonaire : systématique lors de la première
consultation.
• Examen des seins : au moins une fois en début de grossesse, à la
recherche d’une anomalie du mamelon (bout du sein ombiliqué par
exemple), d’une tumeur avec ou sans adénopathie axillaire et d’un
écoulement mammaire ; la surveillance des seins pendant la grossesse fait
partie des mesures générales de prévention et s’inscrit, en outre, dans le
cadre de la préparation et de la prophylaxie de l’allaitement maternel.
L’examen obstétrical
• L’inspection de l’abdomen : à la recherche de cicatrices et avec
observation, suivant le terme, de la forme de l’utérus.
• Palpation abdominale : la patiente est installée en décubitus dorsal,
membres inférieurs étendus, les mains de l’examinateur sont posées à
plat sur l’abdomen et dépriment doucement sa paroi de la pulpe des
Etude de la mortalité périnatale à la maternité du CHU Gabriel Touré de 2003-2006
Thèse de médecine 2006-2008 Aissata Apégné Dolo - 42 -
b- Consultations intermédiaires
Ces consultations ont pour but :
- de vérifier la bonne évolutivité de la grossesse sur le plan clinique,
biologique et échographique.
- de confirmer que « tout se passe bien » en formulant des conseils
adaptés ;
- de prendre des mesures nécessaires si une anomalie est révélée par la
femme ou lors de la consultation.
Mouvements
> 3 mouvements isolés des membres ou du
globaux du
tronc sur une période de 30 minutes.
corps fœtal 2 0
(Les épisodes de mouvements actifs continus
sont considérés comme un seul mouvement).
Risque de
mort
Valeur du
périnatale à
Score de Interprétation Conduite à tenir
une semaine
Manning
sans
intervention
• 10
• 8/10 avec
quantité du
Intervention uniquement
liquide
Risque d'asphyxie sur indication obstétricale.
amniotique
fœtale
normale. 1‰
extrêmement Pas d'indication
• 8/8 si non
faible d'intervention pour
stress test
souffrance fœtale
non réalisé
6/10
avec quantité
Asphyxie fœtale Accouchement pour
du liquide 89‰
probable indication fœtale
amniotique
anormale.
Asphyxie fœtale Accouchement pour
4/10 91‰
probable indication fœtale
Asphyxie fœtale Accouchement pour
2/10 125‰
certaine indication fœtale
Asphyxie fœtale Accouchement pour
0/10 600‰
certaine indication fœtale
3.4.1. CLINIQUE
Elle se fait par :
- L’auscultation régulière du bruit du cœur fœtal, non seulement en
dehors des contractions, mais aussi pendant la contraction durant
laquelle peuvent survenir des ralentissements évocateurs de
souffrance fœtale. Cette surveillance se fera par un stéthoscope
obstétrical de Pinard ou un appareil à ultrason.
- La surveillance du liquide amniotique : l’apparition d’une teinte
verdâtre due à l’émission du méconium est un signe certain de
souffrance fœtale.
Pour apprécier l’évolution du travail, on évalue les conditions obstétricales :
dilatation du col, progression de la tête fœtale, état du fœtus, état des
membranes.
Pour pondérer les symptômes observés, on apprécie l’aspect du liquide
amniotique après la rupture de la poche des eaux : un liquide clair est de
bon pronostic ; l’aspect méconial du liquide est un facteur péjoratif surtout
Etude de la mortalité périnatale à la maternité du CHU Gabriel Touré de 2003-2006
Thèse de médecine 2006-2008 Aissata Apégné Dolo - 52 -
Ces situations signifient qu'il existe une anorexie fœtale justifie la prise
en charge adaptée
RCF
RCF
Événement de intermédiaire RCF anormal RCF préterminal
STAN du (ECGF)
• Elévation
épisodique
• > 0,15 • > 0,10
du rapport
T/QRS
• Élévation de
base du
• > 0,10 • > 0,05
rapport
T/QRS
• Durée • Durée
continue > 5 continue > 2 Accouchement
minutes minutes immédiat.
• Ou > deux • Ou > un
épisodes épisode
d'ondes ST d'ondes ST
• ST
biphasique biphasique
biphasique
de type II ou de type II ou
III III
couplées (se couplées (se
produisent produisent
de manière de manière
successive). successive).
Interprétation
- Si le RCF est normal, le fœtus maîtrise bien la situation : il peut exister
des modifications modérées du segment ST (élévation de T/QRS), ou parfois
des épisodes biphasiques. Ces signes ne sont pas en rapport avec un risque
d’asphyxie fœtale, mais avec une hyperexcitabilité fœtale et une
hyperstimulation de son système sympathique. Ceci est rare.
• 100 - 110
• > 25 bpm
bpm. • Décélération
sans
variable non
accélératio
• 150 - 170 compliquée
ns.
bpm. d'une durée de
• < 5 bpm
RCF < 60.sec et une
pendant >
intermédiaire • Court épisode perte de > 60
40
de bpm.
minutes.
bradycardie.
3.4.3. Le partographe.
Le partographe est un outil qui reflète le panorama fidèle du travail
d’accouchement. C’est sur le partographe que se dessine le partogramme
Le partogramme est l'enregistrement graphique de l'évolution du travail, de
l'accouchement et des données de surveillance maternelle et fœtale qui s’y
rapportent.
Ce document, dont l'utilisation s'est généralisée depuis les années 70, émane
en particulier des travaux de Friedman E A. 1954 sur la physiologie du
travail. Son contenu s'est enrichi au fil de l'évolution des techniques
médicales et thérapeutiques.
Le partogramme permet d'identifier précocement les anomalies du travail, il
facilite la prise de décision et la communication entre les professionnels.
A ce titre, il améliore la prise en charge maternelle et fœtale. Faisant partie
intégrante du dossier médical, la qualité de sa tenue apparaît primordiale à
la fois pour les patientes et les obstétriciens.
Au Mali il existe deux types de partographe selon le niveau des matrones et
des sages femmes. Ces deux partographes ont été élaborés en modifiant
celui de OMS ci-dessous.
AUTRE 9
FACT
--------------- 8
--------------- 7
--------------- 6
5
PHASE
LATENTE
4
accouchement Apgar 1 5 min
mn
2 Non de l’accoucheuse : Cri
1 Date : / / heure ------ h Cœur
--- min
heure ------ h -
-- min
Normal Réf / Evacuation Respiration
Expulsion < 45’ Expulsion > 45’ Réflexe
Eutocique Dystocique coloration
Traitement/soin Total
Heures
TA
BDCF
CU/ 10
PDE
Engagt
Traitt
Traitement
Figure3. Différentes rubriques du partographe utilisé par les sages femmes au Mali.
La construction du partogramme
par voie vaginale sur la joue de l’enfant à naître ; elle permet une
surveillance en continu.
Une SpO2<30% pendant plus de 10 minutes est une indication d’extraction
fœtale sans délai.
1-cylindre de descente
2-plan du détroit inférieur
3- premier axe de descente
4-deuxième axe de descente
5-axe de sortie
1- occipito-frontal
2- sous occipito-frontal
3- sous occipito-bregmatique
l’épaule antérieure.
postérieure.
passent simultanément
DESCENTE ET ROTATION
La tête descend suivant l’axe
ombilico-coccygien de la mère, puis tourne
de 45° de gauche à droite dans l’excavation .
L’occiput arrive ainsi au bord inférieur
de la symphyse, la tête est dès lors
enoccipito-pubienne bien orientée
pour se dégager.
DEGAGEMENT.
Le dégagement n’est possible qu’après le parachèvement des phénomènes de
la période précédente : modifications segmento-cervicales, ovulaires et
mécaniques.
est terminé.
- Le cou
Il est court ; la palpation du muscle sterno-cléido-mastoïdien doit faire
rechercher un hématome, qui se présente sous forme de nodule.
- Le thorax
La respiration est superficielle, régulière avec une fréquence de 50
inspirations par minute avec des variations de 30-70 par minute.
L’auscultation apprécie la symétrie du murmure vésiculaire et le rythme
cardiaque, normalement 130-150 par minute à la naissance.
- L’abdomen
L’abdomen est volontiers légèrement météorisé, facilement dépressible,
Le foie peut déborder le rebord costal de 1 à 2cm.
Le cordon comporte deux artères et une veine, il est coupé à 5cm de
l’ombilic.
Le nouveau-né doit émettre sa première selle dans les 24 premières heures.
C’est un liquide visqueux, noirâtre et collant appelé « méconium ». En cas de
doute, un thermomètre ou une sonde est introduit sur quelques centimètres
dans l’anus pour vérifier qu’il est bien perméable.
- Les organes génitaux
Le clitoris et les petites lèvres chez la petite fille et les bourses chez le petit
garçon sont souvent gonflés.
On s’assure qu’il n’existe pas de malformations génitales comme
l’hypospadias, l’épispadias, l’ectopie testiculaire et d’ambiguïté sexuelle de
type pseudohermaphrodisme.
- Les membres
L’examen a pour but de rechercher :
-les anomalies des doigts surnuméraire et la syndactylie, les pieds bots et les
luxations de hanche,
- comparer la longueur et le volume des membres,
- vérifier la souplesse des articulations.
- Le tonus et la réflexivité
L’examen neurologique est d’une importance capitale, peut être variable,
dépendant de son état de veille, de sa faim et de son instabilité. C’est
pourquoi il devra être répété s’il persiste un léger doute au premier examen.
3.7.5. La parité
Elle a également une influence décisive sur la mortalité périnatale.
Le groupe de très grande multipare sept et plus voit l’enfant mourir quatre
fois plus souvent que les deuxièmes, d’après Blondel B et coll 1985. Le sort
des premiers nés est particulier ; classiquement leur mortalité est supérieure
à celle des enfants de rang II et rang III d’après la même source.
o la prématurité ;
o la détresse respiratoire.
Le repos en est le point essentiel, allant du simple arrêt du travail dans les
formes légères, au repos voire à l’hospitalisation dans les formes graves.
A la surveillance constante du fœtus dans le but de déceler le moment où
son état s’aggrave, s’ajoute le traitement de l’affection causale.
Les essais médicamenteux d’augmentation du débit placentaire ou
d’alimentation intra-utérine du fœtus s’adressent aux formes qui
s’accompagnent d’insuffisance placentaire ; ils n’ont pas encore apporté de
résultats satisfaisants.
La seule thérapeutique efficace reste l’interprétation de la grossesse à
condition que le fœtus ait acquis un degré satisfaisant de maturité.
Le mode d’accouchement dépendra des conditions obstétricales.
- Souffrance fœtale aiguë (SFA)
La souffrance foetale est un état pathologique consécutif à des agressions
diverses mais qui agissent par le même mécanisme : l’hypoxie, c'est-à-dire
l’insuffisance d’oxygénation au niveau des tissus et des cellules fœtales. Elle
est dite aigue en raison de sa durée réduite au cours du travail. Elle peut
être attendue (grossesse à risque élevé, prématurité), redoutée (dystocie
mécanique ou dynamique) ou découverte fortuitement (liquide amniotique
teinté). Elle peut être transitoire et ne pas avoir des conséquences graves.
Elle peut aboutir à la mort fœtale in utero, à la détresse cardio-respiratoire
ou à des lésions qui laissent des séquelles.
Etiologies des SFA
a- Causes pré-placentaires
♦ Hypotension maternelle :
Elle est évidente en cas d’hémorragie comme le placenta prævia, l’hématome
retroplacentaire et la rupture utérine chez la mère, l’hypotension peut se
produire dans d’autres situations très fréquentes.
En décubitus dorsal, la compression de la veine cave inférieure peut
entraîner une hypotension manifeste avec lipothymie chez la mère. Assez
fréquemment elle n’est pas aussi manifeste mais peut entraîner une SFA. Le
mécanisme évoqué est celui de la réduction du retour veineux aux cavités
droites à laquelle s’associe une vasoconstriction artérielle, particulièrement
des vaisseaux utérins, capable elle-même d’entraîner une ischémie
Diagnosti :
Le diagnostic de S.F.A est difficile cliniquement, ce qui explique le recours
à des moyens complémentaires surtout le monitorage du RCF.
a- Signes cliniques
Auscultation des bruits du cœur
Les bruits cardiaques fœtaux s’évaluaient classiquement à l’aide d’un
stéthoscope obstétrical de Pinard. Le rythme était normal entre 120 et 140
battements par minute. Cette méthode avait l’inconvénient d’être parfois
faussement rassurante. Une autre façon d’ausculter les bruits du cœur fœtal
est d’utiliser un électro-cardio-tocographe qui permet de percevoir les bruits
du cœur même pendant les contractions et aussi de préciser s’il se produit
un ralentissement, se prolongeant après les contractions. [Tournaire M et
coll 1976] .Actuellement le meilleur moyen de surveillance du fœtus est le
monitorage fœtal perpartum renouvelé par l’analyse de l’ECGF couplé au
RCF : les ralentissements précoces sont considérés comme normaux, tient
compte de l’anomalie du RCF et des évènements significatifs par le STAN®
[J.M. THOULON, et coll. 2002]
Liquide amniotique méconial
Par ordre de gravité croissante se trouvent :
- la présence de méconium dilué dans l’ensemble du liquide amniotique
qui correspond probablement à un épisode passé de souffrance fœtale
qui n’est pas dangereux lors de la découverte de ce liquide teinté ;
- la présence de méconium non dilué, donc d’émission récente ;
- l’apparition en cours de travail du liquide méconial alors qu’il était
clair témoigne une souffrance fœtale aiguë.
En pratique, la présence du liquide amniotique méconial n’est pas signe
suffisant pour porter une indication d’extraction par césarienne mais doit
inciter à une surveillance continue du travail.
La présence du liquide méconial en elle-même peut entraîner un risque
d’inhalation par le nouveau-né.
- La prématurité
Un prématuré est un enfant né avant le 37 semaines révolues de gestation.
On distingue deux groupes de prématurités : [GRENET P. et coll.]
- la moyenne prématurité : concerne les enfants nés entre 32 et 37 SA
leur avenir est dans l’ensemble excellent.
- La grande prématurité : concerne les enfants de moins de 32 SA dont
la morbidité et la mortalité restent relativement élevées. Dans ce
groupe on distingue également les enfants extrêmement prématurés
ou « prématurissime » (moins de 27 SA) dont les chances de survie
sans séquelles décroissent très vite avec les semaines d’âge
gestationnel. [GRENET P. et coll].
La prise en charge d’un nouveau-né prématuré consiste à :
- faire une évaluation de l’âge gestationnel probable du nouveau-né ;
- déduire de cette évaluation les risques statistiques qui pèsent sur
l’enfant, dans l’immédiat comme dans le futur, en se rappelant qu’ils
sont liés à l’âge gestationnel et non au poids de naissance( faussement
rassurant lorsqu’il est supérieur ou égal à 2500g) ;
- Prescrire la surveillance et ou des traitements adaptés :
o Dépister systématiquement l’infection bactérienne maternofoetale
par la réalisation de prélèvements périphériques (liquide gastrique,
placenta et sites périphériques) à la naissance ;
o La prévention de l’hypothermie, de hypoglycémie, de hypocalcémie
et les principes nutritionnels sont les mêmes que pour les
nouveaux-nés atteints de RCIU ;
o Dépister et traiter l’ictère, dont la fréquence est d’autant plus
grande si l’enfant est prématuré.
La principale complication potentielle en maternité est la survenue d’apnées
idiopathiques du prématuré. Ce sont des arrêts de la ventilation alvéolaire
d’une durée ≥15 secondes et /ou s’accompagne d’une modification de
l’oxygénation sanguine ou d’une bradycardie <100 battements/minutes
[Blond M.H. et coll. 1996].
- La détresse respiratoire
La détresse respiratoire est la cause la plus fréquente de décès dans la
période néonatale. C’est un état d’asphyxie aigue. Elle apparaît après un
intervalle libre dans les heures qui suivent la naissance et s’aggrave
progressivement.
Une détresse respiratoire associe, à des degrés variables: la modification de
la fréquence respiratoire, les signes de lutte et la cyanose.
Les signes de lutte sont cotés par le score de Silverman. Les signes cliniques
sont en fonction de l’étiologie [Blond M.H. et coll. 1996].
Sa cotation horaire par le score de Silverman permet une surveillance
évolutive chiffrée de la détresse respiratoire.
Cotation
Signes 0 1 2
Tirage intercostal Absent Modéré Intense et sus-
Insp. sternal
Entonnoir Absent Modéré Intense
xyphoidien
Balencement Respiration Thorax Respiration
thoraco-abdominal synchrone immobile paradoxale
Battement des ailes Absent Modéré Intense
du nez
Exp. Geignement Absent Audible au Audible à
stéthoscope l’oreille
- L’asphyxie périnatale
L’adaptation cardio-respiratoire est un phénomène physiologique qui permet
au nouveau-né de survivre dans le milieu aérien.
Refroidissement :
L’hypothermie aggrave considérablement les phénomènes cardiovasculaires
par blocage enzymatique et accentue l’acidose métabolique
3.9. La couveuse
La « couveuse » ou incubateur est une grande boite en plastique transparent,
avec une base métallique ; qui est chauffée, dans la quelle il y’a une réserve
d’eau pour maintenir un taux d’humidité constant, pour éviter la
déshydratation du prématuré et pour la prophylaxie de l’hypothermie.
Il y’a deux petites portes de chaque coté, pour que les infirmières puissent
passer les mains pour s’occuper du nouveau-né ; une grande porte pour les
rares fois où on le fait sortir et ré-entrer et cette porte a plein de petits trous
et de petits passages pour laisser passer les câbles, les sondes, etc.
Dans la couveuse, il y a un petit matelas sur un socle en métal, et ce
matelas est inclinable ; on peut laisser surélevé pour éviter les problèmes
digestifs.
On met le nouveau-né sur le dos, mais après quelques jours, on l’alterne :
trois heures sur le ventre, trois heures sur le dos.
Les appareils de surveillance : trois petites électrodes sur le ventre pour
surveiller le rythme cardiaque et la fréquence respiratoire ; une lampe rouge
IV. METHODOLOGIE
4.1. Cadre d’étude
L’étude s’est déroulée dans le district de Bamako ; dans les services de
Gynécologie - Obstétrique et de Pédiatrie du CHU de l’hôpital Gabriel Touré.
Il est situé à l’aile nord de l’hôpital et fait partie du pavillon Bénitiéni Fofana.
L’unique maternité de niveau III du Mali se trouve à l’HGT.
Le service de gynécologie d’obstétrique est dirigé par un professeur titulaire
de gynécologie obstétrique qui est le chef de service, et n’est arrivé qu’en
2002. Le reste du personnel est composé de :
o Trois assistants chefs de clinique.
o Un maître de conférence.
o Six gynécologues obstétriciens.
o Un médecin généraliste.
o Des médecins en spécialisation;
Etude de la mortalité périnatale à la maternité du CHU Gabriel Touré de 2003-2006
Thèse de médecine 2006-2008 Aissata Apégné Dolo - 88 -
4.5. Echantillonnage
Ont été considérées comme naissance les produits de conception dont l’âge
gestationnel est d’au moins 22 SA ou le poids de naissance d’au moins
500grs.
4.7.1. Support
Les données ont été recueillies à partir des dossiers, des registres de la salle
d’accouchement et des registres du compte rendu- opératoire du service de
Gynéco obstétrique, des dossiers et des registres de l’unité de réanimation -
néonatologie.
4.8. Variables
Plusieurs variables ont été mesurées et recodées dans le tableau VIII ci-
dessous :
L’accouchement
C’est l’ensemble des phénomènes qui ont pour conséquence la sortie du
fœtus et des annexes hors des voies génitales maternelles, à partir du
moment ou la grossesse a atteint un âge théorique de 22 SA..
Mort-né
On entend par mort-né tout enfant n’ayant manifesté aucun signe de vie à
la naissance.
Naissances totales
Elle concerne l’ensemble de toutes les naissances comprenant aussi bien les
mort-nés que les naissances vivantes.
Mortalité fœtale
C’est le décès du produit de conception survenant avant la naissance,
indépendamment de la durée de la grossesse.
Mortalité post-néonatale
Elle concerne le décès des enfants survenant entre le 29ème jour et la
première année de vie.
Mortalité infantile
Elle représente le décès des enfants survenant au cours de la première
année de vie (de 0 à 12 mois).
Terme de la grossesse
La détermination du terme a été parfois difficile car la date des dernières
règles n’était pas toujours connue, ce qui nous a amené à privilégier le
résultat de l’échographie précoce chaque fois que cela était disponible.
Accouchement par voie basse
Il regroupe l’ensemble des accouchements par les voies naturelles y compris
les extractions instrumentales et les manœuvres.
Venue d’elle-même
Gestantes ou parturientes ou accouchées admises directement dans le
service sans passer par un autre centre.
Référée
Toutes gestantes adressée par un personnel ou une structure de santé sans
notion d’urgence.
Evacuée
Toute gestante adressée par un personnel ou une structure de santé dans
un contexte d’urgence.
Age élevé
Toute gestante dont l’âge est supérieur ou égal à 35ans à l’admission.
L’adolescente
Toute gestante dont l’âge est inférieur ou égal à 19 ans à l’admission
Bassin
Son appréciation a été exclusivement clinique ; nous ne nous sommes pas
intéressé à la radiopelvimétrie au cours de notre étude.
Bassin généralement rétrécit
Promontoire atteint et les lignes innominées sont suivies dans leur totalité.
Bassin limite
Promontoire atteint mais les lignes innominées ne sont pas suivies au- delà
des deux tiers antérieurs.
Risque
Probabilité pour un individu ou un groupe d’individus d’être atteints ou
d’êtres tués par un phénomène morbide, par un handicape ou par un
accident.
Facteur de risque
Un caractère que possède un groupe d’individus et dont la présence l’expose
d’avantage qu’un autre groupe d’individus comparable mais qui ne le
possède pas, à être atteints ou à être tués par un phénomène morbide, un
handicape, un accident ou un décès.
HTA
Les tensions artérielles systolique supérieure ou égale à 140mm Hg et ou
diastolique supérieure ou égale à 90mm Hg.
RPM
Il s’agit des ruptures des membranes survenant avant tout début de travail.
Ruptures précoces des membranes
Les ruptures des membranes survenues au cours du travail mais avant la
dilatation complète.
Primigestes
Il s’agit des femmes qui sont à leur première grossesse
Multigestes
Les femmes qui ont fait entre 2 et 6 grossesses
Grandes multigestes
Les femmes qui ont fait plus de 6 grossesses
Primipares
Les femmes qui sont à leur premier accouchement
Multipares
Les femmes qui ont fait entre 2 et 6 accouchements
Grandes multipares
Les femmes qui ont fait plus de 6 accouchements.
Le paludisme
Le diagnostic du paludisme était retenu seulement si la GE qui était
systématique en cas de fièvre, retrouvait des plasmodiums.
L’anémie
Le diagnostic de l’anémie était retenu sur la base d’un taux d’hémoglobine
<11g/dl.
L’infection urinaire
Le diagnostic a été retenu cliniquement dans la plupart des cas devant une
douleur pelvienne associée à une pollakiurie, dysurie, brûlure mictionnelle
dans un contexte fébrile, qui faisait demander un ECBU.
Asphyxie
L’hypothèse d’asphyxie a été évoquée devant tout cas de décès précédé des
situations comme : souffrance fœtale aiguë, trouble neurologique lors de la
réanimation, absence de cris pendant la réanimation.
Les infections néonatales
L’hypothèse a été évoquée devant les syndromes infectieux de la mère d’une
part et du nouveau-né d’autre part (hyperthermie aussi bien chez la mère
que chez l’enfant ; la rupture prématurée des membranes ; le liquide
amniotique fétide).
Nombre de mort-nés
TM =------------------------------------------x 1000
Nombre total de naissances.
V. RESULTATS
Pendant la période d’étude, nous avons enregistré 1362 morts périnatales
parmi un total de 10612 naissances. Les taux de mortalité périnatale ont été
ainsi estimés globalement dans un premier temps ; puis en fonction du type
de grossesse.
Indicateurs Valeurs
Le taux de mortalité périnatale des jumeaux est plus élevé que celui des
enfants uniques.
MORTALITE PERINATALE
20 18,1 18,6
16,7
15
10
0
Mortalité périnatale Mortinatalité Mortalité néonatale
précoce
2003 2004 2005 2006
groupe de celles qui ont perdu leur produit de conception pendant la période
périnatale. L’incidence de la mortalité périnatale dans les trois tranches
d’âge est de 12,9% pour les 13 – 19 ans, 12% pour les 20 – 34 ans et 16%
pour les 35ans et plus.
Autres 0 19 (0, 2)
Total 1362 (100) 9250 (100%)
88,8% 89,8%
90%
80%
70%
Fréquences relatives
60%
50%
40%
30%
20% 11,2% 10,0%
10% 0,0% 0,2%
0%
Mariées Célibataires Autres
La survenue de décès périnatal ne semble pas être influencée par le statut matrimonial (P>0,05).
5.2.3.4. Profession
Khi2= 125,264, P= 0,000 Autres*= Marabout, Imam, Homme d’affaire, Etudiant/Elève, Griot, Artiste.
16%
Fréquences de la mortalité périnatale
13,9% 14,1%
14%
12,5%
12%
10% 9,3%
8,6% 8,4% 8,9%
8%
6%
4%
2%
0%
Vendeuses Ménagères Coiffeuses Fonctionnaires Cultivatrices Elèves \ Autres
Etudiantes
Graphique 20. Diagramme en barre étudiant la relation entre mortalité périnatale et mode
d’admission
70% 69,2%
Khi2 = 550,241
P< 0,001
60%
49,5%
50%
Fréqences relatives
38,4%
40%
30%
21,6%
20%
12,1%
9,1%
10%
0%
Autoréfées Référées sans urgences Référées en urgence
Ce graphique permet de constater que dans 1 cas sur deux (49,5%), les
femmes qui ont déploré une mort périnatale avaient été admises en urgence.
Ce taux est de 21,6% pour celles dont le produit de conception a survécu au-
delà de 7 jours après la naissance (P < 0,001). Il n’est donc pas étonnant que
l’incidence la plus élevée soit observée après admission en urgence (graphique
N°19). La référence en urgence se faisait soit des Cscom vers les Csrf, soit du
Csrf vers l’hôpital où, soit directement du Cscom vers l’hôpital.
30%
25,2%
Fréquence de la mortalité périnatale
25%
20%
16,4%
15%
7,5%
10%
5%
0%
Autoréférées Référées sans urgence Référées en urgence
5.2.3.6. L’ethnie
L’ethnie bambara prédomine dans le groupe des femmes qui ont eu une mort
périnatale (P<0,001).
familiaux
HTA 7,8(106/1362) 6,3(586/9250) 1,2 1,0-1,5 4,08 0,043
Drépanocytose 0,9(12/1362) 0,7(67/9250) 1,2 0,6-2,3 0,39 0,530
Diabète 1,9(26/1362) 2,3(209/9249) 0,8 0,6-1,2 0,67 0,412
Autres 1,0(14/1362 1,7(160/9249) 0,6 0,3-1,0 3,62 0,057
Parmi les antécédents familiaux étudiés ici, seul l’antécédent familial d’hypertension
artérielle est significativement associé à la survenu d’un décès périnatal.
foetale
Hellp Syndrome 0,1 (1/1362) 0 (4/9250) 1,7 0,2-15,2 0,2 0,632
multiples
Césarienne 5,5 (75/1362) 7,9 (735/9250) 0,6 0,5-0,9 10,02 0,002
macrosome
MAP 0,4 (6/1362) 0,2 (19/9250) 2,15 0,9-5,4 2,79 0,095
Prématuré
Mort né 8,2(112/1362) 3,5(328/9250) 2,4 1,9 - 3,0 65,34 0,000
5.3.4. La gestité
70%
Khi2=57,469 P<0,001 61,7%
60% 56,4%
Fréquences relatives
50%
40%
27,3% 28,7%
30%
20% 16,3%
9,3%
10%
0%
1 2à6 >=7
5.3.5. La parité
Graphique 23. Relation entre Mortalité périnatale et parité
50%
Fréquences relatives
38,0%
40%
34,1%
30%
20%
10,9%
10% 6,0%
0%
0 1à6 >= 7
Tableau XXIV. Facteurs de risque liés aux pathologies de la grossesse (2ème trimestre)
Tableau XXV. Facteurs de risque liés aux pathologies de la grossesse (3ème trimestre)
5.7. L’accouchement
88,2%
90%
60%
49,0%
50%
40%
28,3%
30%
20% 12,6%
9,6%
3,7% 6,3%
10% 0,4% 1,4%
0,5%
0%
22 SA-27 SA 28 SA-32 SA 33SA-36SA 37SA-41SA >=42
76,6%
80%
70%
60% 53,0%
Fréquences relatives
50%
40%
22,7%
30%
20%
7,6%
5,2%
10%
0%
22 SA - 27 SA 28 - 32 SA 33 - 36 SA 37 - 41 SA >= 42 SA
0,6
0,4
0,2
0,0
20 25 30 35 40 45
Terme de la grossesse à l'accouchement en
semaines d'aménorrhée
90%
81,8%
80% Khi2=2188,32 P< 0,001
70%
Fréquences relatives
60%
50%
40,7%
40%
30%
90%
80,3%
Fréquences de la mortalité
80% Khi2=2150,076
P< 0,001
70% 64,3%
60%
périnatale
50%
37,5%
40%
30%
18,3%
20%
9,6%
6,8%
10%
0%
500 - 999g 1000 - 1499g 1500 - 1999g 2000 - 2499g 2500 - 3999 >= 4000g
Auteurs Pays Localité Période Année Type d’étude Echantillon Type de population TMP
Kéita JBM Bamako 1982-1991 1992 Transversale 10.017naiss Hôpital National du Point 95‰
949 MPN «G»
Bamako 1990 1992 Transversale 6367 naiss. Hôpital Gabriel Touré 72‰
87 MPN
Mali
Bamako 1991 1992 Transversale 4323 naiss Maternité de Hamdallaye 20,12‰
Auteurs Pays Localités Période Anné Type d’étude Echantillo Type de population TMP
e n
Chalumeau M. et coll. RCI Abidjan 1994-1996 2002 Transversale 21557gross Milieu urbain, CS et Hôpitaux 52,3‰
Sénégal Kaolack 1994-1996 2002 Transversale 21557gross Milieu urbain, CS et Hôpitaux 50,1‰
Mauritanie Nouakchott 1994-1996 2002 Transversale 21557gross Milieu urbain, CS et Hôpitaux 42,3‰
Mali Bamako 1994- 1996 2002 Transversale 21557gross Milieu urbain, CS et Hôpitaux 42,3‰
Sénégal St Louis 1994- 1996 2002 Transversale 21557gross Milieu urbain, CS et Hôpitaux 41,3‰
Niger Niamey 1994- 1996 2002 Transversale 21557gross Milieu urbain, CS et Hôpitaux 34,8‰
Burkina Faso Ouagadougou 1994-1996 2002 Transversale 21557gross Milieu urbain, CS et Hôpitaux 32,5‰
Weiner et coll. Kenya Kilifi 1996-1997 2003 Transversale 910 Hôpital du district de Kilifi 118‰
Akpadza K. S.et coll. Togo Lomé 1er-01-90 1996 Transversale 1800 CHR de Sokodé 82,2‰
31-10-90 acchmts
148 MPN
Serdouma .E et coll. RCA Bangui 2000-2001 2004 Transversale 168 cas de Hôpital communautaire de 20,23%
dystocies Bangui
El. Hanafi A. Maroc Rabat 1er-01-03 2006 Transversale 3863 naiss Maternité de l’hôpital 36‰
31-12-03 provincial d’El Kélâa des
Sraghna
Andriamady RCL et Madagascar Antananarivo 1998 1999 Transversale 4315 naiss Maternité de Befelatanana, 11,7%
coll. 504 MPN CHU d’Antananarivo
S. Elamin et coll. Soudan Khartoum Mai - Août 2002 Prospective 2260 naiss Maternité de l’hôpital 8,2%
2000 166 MPN d’Omdurman
McDermott et coll Malawi Mangochi 1987-1990 1996 Transverslae 3866gross Milieu rural du Malawi 68,3‰
Auteurs Pays Localités Période Année Type d’étude Echantillon Type de population TMP
Kusiako T et coll. Bangladesh Matlab 1987-1993 2000 Transversale 3854 Etude des registres 71,4‰
d’accouch
Luginaah I N et Canada Ontario 1988-1995 1999 Transversale 28000 naiss Etude 9,4‰
coll. démographique de la
région centre-ouest
Forssas E et coll. Finlande 1991-1993 1999 Transversale 199291naiss Etude des registres 0,73‰
d’accouch
Grace R. F. et coll. Australie Vanuatu 1982-2001 2004 Transversale Structures 27‰
hospitalières
Sheay W et coll. Etats-Unis New York 1995-1997 2004 Transversale Structures 37%
hospitalières
Tomic V et Galic M Bosnie 1999-2003 2005 Cas-témoin 110 cas vs Hôpital universitaire 14,71
107
Cardoso T et cool. Guyane 1992-1999 2003 Transversale 32279 acchts Etude des registres 18,9‰
française d’accouch
Il ressort des tableaux N°XXX, XXXI, XXXII ci-dessus, des variations plus ou
moins importantes des fréquences de la MPN selon les pays. Le contraste est
plus marqué entre les pays développés et pays en développement (Finlande
0,73‰, Kenya 118‰).
Il existe un problème de définition et de recrutement entre services où entre
pays pouvant conduire à des disparités relativement importantes entre les
taux de mortalité périnatale. Par convention, la mortalité périnatale est le
total des mort-nés et des nouveau-nés qui décèdent pendant la première
semaine de vie. [Blondel B et Bréart G 2004, OMS 2006].
Le choix de la limite inférieure de la mortalité périnatale est un aspect
important de différenciation des études. Par exemple, la plupart des auteurs
africains dans notre revue (Keita J.B.M; Coulibaly P.M. ; Montue S.C. ;
Andriamady R.C.L.; Akpadza K.S.; Jebnoum S. et El. Hanafi) se sont fixés
28 semaines d’aménorrhées comme limite inférieure de l’âge gestationnel.
Des niveaux plus bas sont adoptés dans les pays du nord, par exemple 16
semaines d’aménorrhées en Norvège.
L’OMS a recommandé en 1993 (C.I.M 10ème révision) d’enregistrer les enfants
de poids au moins égal à 500 g ou à défaut d’un âge gestationnel au moins
égal à 22 SA ou d’au moins 25 cm de taille [OMS 1993].
Cependant même à ce niveau tous les pays ne peuvent pas adhérer. Par
exemple, au Mali, il n’existe qu’une seule unité de réanimation - néonatologie
pour relever le défi. Ce déficit en plateau technique influence donc beaucoup
les définitions et dépend du cadre de l’étude. Dans notre revue de
littérature, Kéita J.B.M. ; Coulibaly P.M. ; Andriamady R.C.L.; Akpadza K.S.
ont réalisé leur étude dans une maternité hospitalière tandis que les études
faites par Dermott Mc ; Chalumeau .M ; Montue S.C. ; Wague H. S. ont été
réalisées respectivement en milieu urbain ou rural et centre de santé .
Jebnoum S. et El. Hanafi ont réalisés leurs études au centre de maternité et
de néonatologie ou la prise charge est pluridisciplinaire au sein d’un même
service.
Selon Blondel B, il est important de tenir compte de certains facteurs tel que
le poids de naissance, l’âge gestationnel et certaines caractéristiques
maternelles dans l’analyse de l’évolution de la mortalité périnatale ou dans
Institut Statistique
Québec Québec 2004 3,8‰ 2,8‰
INSEE France 2002 4,9‰ 2,2‰
Le taux de mortinatalité est très élevé dans notre étude du fait du nombre
élevé des grossesses pathologiques et des grossesses à risque et le mauvais
caractère du système de référence/évacuation.
Nous recevons des parturientes d’horizons divers parfois de longues
distances, parfois après avoir transité par plusieurs personnes ou
structures : les unes insuffisamment formées, les autres sous-équipées.
- Le poids de naissance
Dans notre étude, plus le poids de naissance augmente, plus la fréquence de
la mortalité périnatale diminue.
Le risque de mortalité périnatale passe de 80,3% à un poids entre 500-999g
à 64,3% entre 1000-1500g à 37,5% entre 1500-2000g à 18,3% entre 2000-
2500g tandis qu’elle est de 6,8% pour un poids normal. Le faible poids de
naissance est un paramètre très significativement associé à la mortalité
périnatale (OR=7,27, IC= 6,41-8,25).
N’Diaye B. en 1995 dans son étude trouve que la majorité des mort-nés ont
un poids inférieur à 2500g soit 51,1%. Cette fréquence est de 52,2% pour
Cissé C.T. et coll. Quant à Montue S.C. elle rapportait que 40,8% des cas de
décès périnatals avaient un poids inférieur à 2000 grammes. Ces constats
sont corroborés par les travaux de Blondel B. et coll.
Le fort taux de mortalité périnatale associée au petit poids de naissance
suggère un meilleur suivi de la grossesse et une prise en charge adaptée des
pathologies associées à la grossesse.
-La prématurité
Dans notre étude, la prématurité est très fortement associée à la mortalité
périnatale (P<0,001).
Le risque de décès périnatal passe de 76,6% entre 22-27 SA, à 53,0% entre
28-32 SA, à 22,7% entre 33-36 SA, sont des accouchements prématurés
versus 7,6% entre 37-41 SA des accouchements à terme et 5,2% >= 42 SA
des accouchements post-terme. L’influence de la prématurité est plus nette
sur la courbe de Kaplan et Meier sur laquelle on observe une décroissance
abrupte de la courbe du terme de la grossesse le jour de l’accouchement
pour les mères dont le fœtus / nouveau-né est décédé (Test de Log Rank =
567,62, ddl=1, P<0,001).
Cette forte association de la prématurité et de la mortalité périnatale est en
rapport avec les pathologies de la grossesse qui entraînent un arrêt
prématuré de la grossesse dans l’intérêt du fœtus / mère ou pour
Etude de la mortalité périnatale à la maternité du CHU Gabriel Touré de 2003-2006
Thèse de médecine 2006-2008 Aissata Apégné Dolo - 133 -
Cependant dans la plupart des travaux, une proportion non négligeable des
décès périnataux n’ont pas une cause évidente, précise. Cette proportion
varie de 5 à 25%.
L’amélioration des indicateurs de mortalité périnatale passera donc par
l’évaluation de la qualité des soins avec une nécessaire distinction entre les
décès pour lesquels la prévention et les soins médicaux ont une influence
faible et les décès qui seraient dus à des soins insuffisants ou inadaptés.
C’est dans cette optique que Blondel B a préconisé une procédure d’audit qui
consiste à réunir un comité d’experts représentant plusieurs disciplines qui
doit, pour chaque cas de décès, analyser les mécanismes ayant conduit à la
mort et se prononcer sur les anomalies de la prise en charge médicale. De
telles procédures utilisent des approches systématiques pour une étude
approfondie des causes de décès comme la Nordic-Baltic Classification qui
tient compte de l’âge au décès, de l’âge gestationnel et du coefficient d’Apgar
[Langhoff-Ross J. et coll. 1996] ; de même la NICE classification (Neonatal
and Intrauterine Death Classification to Etiology) distingue quelques grandes
catégories de causes de décès (malformations, pathologies maternelles,
complications obstétricales), l’âge au décès et quelques facteurs de risque
majeurs (multiparité, âge gestationnel et retard de croissance) [Zetlin J.et
coll. 1998].
Il s’agit là d’approches qui peuvent être utilisées dans l’audit décès
périnatals que le ministère de la santé du Mali souhaite coupler à l’audit des
décès maternels ; les deux problèmes partageant des facteurs de risque
communs.
Recommandations
Au regard des résultats obtenus, nous préconisons :
Aux autorités sanitaires :
♦ Assurer l’éducation pour la santé, surtout la santé de la
reproduction.
♦ Doter toutes les maternités de matériels nécessaires à la
réanimation du nouveau – né (Oxygène, Aspirateur, insuflatteur)
♦ Assurer la formation continue du personnel.
A la population
♦ Fréquenter régulièrement les consultations prénatales surtout en
cas des grossesses à risque et pathologiques.
♦ Respecter les traitements et les conseils donnés par le personnel de
la santé.
♦ Consulter dès qu’une anomalie se présente au cours de l’évolution
de la grossesse.
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FICHE SIGNALETIQUE
Nom : Dolo
Touré de Bamako
Année : 2008
Le profil des mères a été établi : la plupart des mères victimes de décès
périnataux sont référées en urgences (25,2%), elles sont ménagères (14,1%),
grandes multipares (10,9%), l’âge >=35ans (17,8), résident en périphérie
(6,6%).
SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des maîtres de cette faculté et de mes chers condisciples, devant l’effigie
d’Hippocrate, je promets et je jure au nom de l’Etre suprême, d’être fidèle aux lois de
Admise dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verrons pas ce qui se passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Je le jure !