5-Consommation Et Épargne

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CHAPITRE 5 : CONSOMMATION ET EPARGNE

INTRODUCTION :
Consommation : opération économique lors de laquelle on utilise de manière immédiate des biens ou services
détruit dans le processus
Investissement : utilisation durable des biens à des fin productives

Consommation= fin en soi


-durable : utilisation répétée jusqu’à l’usure (ordis)
-non durables : bien est détruit immédiatement (aliments)
Investissement= moyen dans le but de produire

En CN, différence entre consommation durable et I n’est qu’une question de convention


-pour les ménages : tous les biens achetés sont de la consommation SAUF le logement
-pour les entreprises : tous les services utilisés au moins un an pour la prod sont de l’investissement
Le même bien acheté n’est donc pas considéré pareil pour les deux

CI : dépense de consommation des à des fins productives  pour les entreprises


CF : dépense avec une fin en soi  consommation des ménages

CM : les ménages/entreprises payent + de 50% du cout de prod


CNM : les ménages payent – de 50% du cout de prod

La seule consommation des entreprises est M et I

La consommation est la fonction économique des ménages :


-mesurée par la consommation effective des ménages
-Valeur totale de ce qui est consommé
-1825Mds d’Euros en 2022
-divisé en trois parties :
-1 : consommation finale marchande des ménages (75%)
-2 : production des APU individualisable (22%)
-3 : dépenses individualisables des ISBLSM (3%)
Le revenu qui n’est pas consommé est épargné :
-consommateur ne dépense pas tout son revenu
-épargne : flux de revenu accumulé d’une période à l’autre et alimente un stock (patrimoine des
ménages)
-plusieurs mesures de l’épargne
-Epargne brute : RNB + transfert net- conso totale (en pourcentage du PIB) (22% en
France 2022)
-Epargne nette : Epargne brute -consommation de K fixe
-Taux d’épargne : part du RDB épargné (14% en France en 2022)
L’épargne a été affecté par les crises sanitaires
-RN a baissé de 160 Mds en 2020 moins de consommation et d’épargne épargne a baissé de 90 Mds
-SNF, SF, APU ont désépargné (-50% en moyenne)
-ménages ont sur-épargnés : 19% de tx d’Epargne (fin 2024)
La sur-épargne :
-est calculé en comparaison avec la moyenne des années 2010
-ne diminue à la même vitesse partout
-France et Espagne en ont encore alors qu’elle va disparaitre aux US
Certains pays ont des Tx d’Epargne différents :
-on considère que les institutions sont les mêmes (pas d’incitation différentes)
-à conjoncture économique commune, i y a aussi des différences
Donc, le tx d’Epargne n’est pas déterminé que par les institutions ou la conjoncture économique
-socialisation joue un rôle avec la transmission de normes et valeurs
Nous allons donc voir les caractéristiques éco qui explique l’épargne dans un pays donné mais pas les écarts
entre pays
Cette épargne a pour but de constituer le stock de patrimoine des ménages :
-financier
-immobilier
-re patrimonialisation de l’économie en France depuis les 90’s
-causes :
-finances : la valeur des titres a augmenté
-logements : valeur du logement a augmenté
-conséquences :
-inégalités : selon si on a du patrimoine financier ou si on est propriétaire

I)LES ANALYSES NEOCLASSIQUES ET KEYNESIENNE

A) L’analyse néoclassique intertemporelle

-Intertemporelle : l’individu a le choix de consommer tout de suite ou d’épargner pour consommer à la période
suivante ou même de s’endetter pour consommer plus que son revenu
L’individu est un homo économicus qui a des anticipations parfaites :
-cherche à maximiser son U en consommant tout son revenu sur deux périodes (C1 et C2)
-préfère le présent : les individus sont impatients
-il faut donc récompenser la patience  avec le TIR (Fischer « Théorie de l’intérêt » 1930)
-ce que va rapporter demain, le revenu épargné aujourd’hui
-revenu sur la période 2 (R2) : R 1+r × R 1=R 1(1+ R 1)
-R1 = revenu sur la période 1
-r : TIR
-TIR prend en compte l’inflation
-TIR≠ TIN (écrits sur les contrats)
TIN 1+i
-TIR ¿  1+r =
TIF 1+ π
-intègre donc que le pouvoir d’achat diminue
-grâce au TIN je gagne de l’argent mais j’en perds à cause de l’inflation
Equation du TIR = ( 1+r ) ( 1+ π )=1+i⇔ 1+r + π + πr=1+i ⇔r + π ≈ i⇔ r ≈ i−π
-central dans le choix de l’individu
Quand π >i⇒ r <0 : donc on aura moins demain que ce qu’on a épargné aujourd’hui
Préférence pour le présent de l’individu :
UmC 1
Quand C1= C2  =1+ ρ (taux de préférence pour le présent)
UmC 2
-représente le degré d’impatience du consommateur
-tous les consommateurs n’ont pas le même taux de préférence mais il est forcément >0

ON PEUT REPRESENTER L’ARBITRAGE DES INDIVIDUS AVEC UNE COURBE


DINDIFFERENCE

TMS s’applique : (Hicks)


−dC 2 UmC 1
TMS= =
dC 1 UmC 2

Cette U doit être maximiser sous contrainte :


-l’individu ne peut pas consommer sur les deux périodes + que son revenu des deux périodes
-individu doit avoir tout dépensé à la fin des deux périodes
-contrainte = revenu actualisé pour le consommateur
-si j’épargne tout le revenu à la période R0 j’aurais à la période R1  R 0(1+r )
-revenu d’aujourd’hui en valeur de demain
R1
- R 0= = revenu de demain en valeur d’aujourd’hui (actualisé)
(1+ r )
-avoir 102 demain c’est comme avoir 100 aujourd’hui
-actualiser : exprimer le revenu en valeur d’aujourd’hui
-plus j’observe le revenu dans un avenir lointain, plus il est faible (subjectivement)
Rn
-valeur actualisée de la période n = Ro= n
(1+ r)
-valeur que vont toucher les générations futures nous intéressent peu à cause de ça
La contrainte budgétaire intertemporelle = valeur actualisée du revenu
R2 C2
- R 1+ =C 1+ ⇔ R 1 ( 1+r ) + R 2=C 1 ( 1+r )+C 2⇔ C 2=R 1 ( 1+r ) + R 2− (1+ r ) C 1
(1+r ) (1+r )

TIR détermine la pente de la droite de budget (champ des possibles)


-TIR= −(1+ r)
TIR varie :
-s’il augmente  ordonnée ↗ et abscisse ↘
-rotation autour d’un point fixe (l’agent ne s’endette pas et n’épargne pas)
Si revenu augmente  contrainte se desserre et on consomme plus en période 1 et 2
Le C veut donc maximiser son U :
-équilibre entre contrainte budgétaire et Ci
-le point fixe est à gauche de l’équilibre donc le C s’endette

Pour savoir si un individu s’endette : comparaison ρ / r


-r> ρ individu épargne
-r< ρ  individu s’endette
Pour un même TI, certains agents sont en besoin et d’autres en capacité de financement
-les capacités (créditeurs) financent les besoin (débiteurs)

Impact de la variation de TIR sur la consommation


-si TIR ↘
-effet substitution : on consomme plus aujourd’hui que demain  épargne ↘
-consommation présente : fonction décroissante du TI
-épargne : fonction croissante du TI
-effet revenu : variation de la contrainte
-agent créditeur : contrainte se desserre  consomme + et s’endette +
-agent débiteur : contrainte se serre  épargne plus afin de compenser la baisse de TI
-l’effet total dépend de l’effet qui l’emporte et de l’agent observé
-Fischer lève l’ambiguïté  substitution gagne toujours car épargne est une fonction croissante
du TIR
-détermine ainsi l’offre de capital (Cf Walras)

On peut aussi observer l’impact de l’inflation seule :


-Effet substitution = « fuite devant la monnaie »
-on veut s’en débarrasser donc on dépense tout ce qu’on a pour éviter la baisse du pvr d’achat
-Effet revenu (effet Pigou ou encaisses réelles ) :
-on va plus épargner afin de supporter la hausse des prix à venir
-plus important en France
-années 1980 : l’effet Pigou domine en France ce qui mene à une baisse du taux d’S au profit de
la consommation (forte désinflation

Si on résume ce modèle :
-deux grands déterminants de consommation et épargne
-revenu total : + il est élevé + on consomme
-TIR : + il est élevé + on épargne

B) Le modèle Keynésien et ses reformulations

1)la fonction de consommation keynésienne

Point commun Keynes/Fischer


-consommation dépend du revenu

Ruptures fondamentales :
-1 : Keynes raisonne en macroéconomie
-raisonne sur le RD global et les dépenses de consommation globales sur un pays donné
-2 : TI n’intervient pas dans l’arbitrage S/C
-seul le niveau de revenu détermine ce choix
-TI n’intervient qu’après dans le choix de ce qu’on fait de l’épargne
-placée ou thésaurisée ?
-3 : que va-t-on faire de l’S ?
Fischer : les revenus ont été consommées sur les deux périodes
-S présente = conso future
Keynes : épargner veut juste dire que l’on consomme moins
- « un acte d’épargne individuel signifie une décision de ne pas
diner aujourd’hui mais il n’implique pas nécessairement une
décision de consommation un diner une semaine ou une année
plus tard »
-S est donc une fuite dans le circuit éco pas d’analyses
intertemporelle
-on regarde juste, pour chaque période : la propension à consommer des
ménages
-part des revenus consommés/épargnés sans lien d’une période à l’autre
Définitions :
-propension marginale à consommer (PmC) : variation de la consommation lorsque le salaire varie
d’une unité
dc
- >0
dy
-propension moyenne à consommer (PMC) : part des revenus que représente la consommation en
pourcentage du revenu
C
- <1
Y
S C
-TDE+ PMC = + =1
y Y
Keynes propose des résultats sur l’évolution de ces deux notions :
-analyse du PmC : loi psychologique fondamentale
- « en moyenne la plupart du temps, les hommes tendent à accroitre leur consommation à
mesure que le revenu croit mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du
revenu »
dc
- 0< <1
dy
dc
-hausse du Y  hausse de la Consommation : 0<
dy
dc
-hausse du Y  revenu augmente plus vite que revenu : <1
dy
-on peut donc épargner plus avec ce nouveau Y
-taux de d’S est une fonction croissante du Y

-la PmC est constante pour un ménage mais tous les ménages n’ont pas la même
-chômeurs ont une PmC plus élevée à cause d’un niveau de Y de départ plus faible
-la hausse du taux de S avec le salaire crée une baisse de la PMC :
-allocation du revenu entre S et C dépend de valeur du revenu ( ≠ Fishcer)
Résumé : si Y augmente
-C augmente
-PMC diminue
-30G : l’augmentation du niveau de vie a mené a une hausse de l’S (15-20%)
-taux d’S augmente
Keynes va proposer une fonction pour illustrer : la propension à consommer
d
-C t=c Y t + C0
-C 0 : consommation autonome
-facteurs objectifs et subjectifs jouent un rôle (peu significatifs)
-TI/avarice/ la volonté de laisser un héritage
-niveau minimal que les agents veulent consommer si Y=0
-permet de rendre la PMC décroissante
d
- PMC=
C c Y t +C 0 C0
= =c+
Y Y Y
d
-Y t : Y des ménages à l’instant T (termes de pouvoir
d’achat)
dc
- c : PmC =
dy
-la fonction ne se projette pas dans le futur et dépend du niveau
de Y d’aujourd’hui (Y courant)

t
-si Y> y d alors individu épargne  capacité de financement
t
-si Y< y d alors individu s’endette  besoins de financement (Grèce)

Comment déterminer la C 0 ? :
-on prend les chiffres des années précédentes et on trace la courbe qui correspond selon la fonction de
Keynes  détermine la valeur de C 0
Ainsi, la quantité consommée dépend donc du revenu macroéconomique :
1950-2019 : les dépense en CF ont été multipliés par 7
-corrélation PIB/ pv d’achat et C
Facteurs de l’S sur 2006 -2019 ont été analysés par les chercheurs de la banque de France en 2020
RDB réel en fait partie

2) les estimations empiriques :

D’autre économistes ont testé la validité du modèle de Keynes :


Deux façons de le faire :
-cross section : coupe transversale : on prend une population que l’on divise en groupe à un
instant donné et on observe
-D. Brady et R. Friedman” Savings and the income distribution” (1947)
-ont testé le modèle de Friedman sur 1935
-Quand Y augmente  C augmente effectivement
-PmC dépend effectivement du niveau de richesse
-PMC ne dépend pas du niveau de vie mais de la répartition de ce niveau de vie
-plus il y a de ménages riches dans la région, plus PMC va être haut et
moins on va épargner
-critique de la méthode de Keynes, il fallait faire une approche micro et
pas macro
-time séries : estimations en séries temporelles : on raisonne sur un pays sur le temps
-Kuznets « nation product since 1869 » (1946) : analyse évolution de Y et C aux US
(1869-1938)
-sur des périodes de 15-20 ans le modèle de Keynes est vérifié
-sur le plus long terme : il n’y a pas de consommation autonome
d
-C t=0 ,86 × Y t (PMC=PmC)
-pas pertinent pour Keynes car « sur le long terme nous sommes tous
morts »
Les économistes ont donc proposé des alternatives au modèle de Keynes sans C 0
-vérifié empiriquement :
d
-France depuis 1953 : C t=0,845× Y t

3)L’effet de Cliquet

J. Duesenberry “income Consumption Relations and their implications” (1948)


-à court terme : il y a de la C 0
-les comportements du consommateur sont influencés par la période précédente
-quand le revenu change, les consommateurs n’adaptent pas tout de suite leur consommation
-il regarde le revenu courant (Y t ) et le compare au revenu de référence (Y r )
-l’évolution de la consommation va dans le même sens que l’évolution du revenu mais st
freiné par cet effet de cliquet : C t=c Y t + a ( Y t −Y r ) ⇔ Ct =( c−a ) Y t +a Y r
-a : taille de l’effet de cliquet
-c : PmC
-a Y r =C 0:
-à long terme : les consommateurs s’habituent au nouveau revenu
-Y r =Y t ⇔ Ct =c Y t
-C 0disparait de la fonction
-ces modèles sont dans la lignée de Keynes mais retire la C 0 à long terme
Annés 80 : taux d’S diminue fortement car les ménages doivent puiser dedans pour maintenir leur niveau de
consommation comme avant

Point commun de tous les modèles : C réagit au Y t

II) LE LISSAGE DE LA CONSOMMATION

A) la Théorie du cycle de vie

A partir des 50’s : économistes changent de point de vue sur la question


-les individus veulent avoir une consommation importante mais aussi stable :
-C1=C2 (Fischer)
-lissage de la consommation (ne varie pas avec le revenu courant)
-si revenu trop faible/fort  emprunt/épargne
-logique intertemporelle (anticipation de l’avenir)
-les auteurs postulent donc (comme Fischer) un marché financier parfait (info parfaite)
-individus et préteurs connaissent les revenus futurs (asymétries d’infos ×)  pas de
surendettement ou de problèmes d’accès au crédit
-prix unique  le TI
Cycle de vie : Brumberg et Modigliani « utility analysis and the consumption function » (1954)
-le but du consommateur est d’épuiser sa contrainte tout au long de sa vie
-trois phases : on passe de l’une à l’autre en entrant/sortant dans la vie active

-jeunesse : pas de travail donc Y=0  endettement

-vie active : Y permet de rembourser sa dette puis d’accumuler


du capital

-vieillesse : décroissance de Y + ou – rapide selon le système


-répartition/capitalisation…
- on puise donc dans le patrimoine

Ando et Modigliani “the life cycle hypothesis of Savings” (1963)


-veulent montrer que modèle de Kuznets valables sur le long et court terme
-court terme :
d
-C t=0 ,7 Y t +O ,O 6 W t
-W t = patrimoine à l’instant t
- O ,O 6 W t = C 0
-consommation dépend donc du revenu ET du patrimoine
-long terme :
d
-C t=0 ,86 Y t
-patrimoine dépend du revenu
-plus le revenu est haut, plus le patrimoine est haut
-on peut donc mettre patrimoine et salaire ensemble dans la fonction
-ce modèle est validé empiriquement : France 2011
-individu consomme 20k/an à tous les âges
-Y augmente jusqu’à 50 ans puis descend
-on consomme plus que ce qu’on gagne pendant jeunesse et vieillesse
Déficit du cycle de vie = C-Y
-quand Y= 0  déficit= C
-quand C<Y  je suis en déficit
-taille du déficit a augmenté depuis 1979
-France 2011 : en déficit jusqu’à 26 ans et on y retourne à 59 ans
-France 1979 : sortie du déficit à 22 ans (études plus courtes) et on y entre à 61 ans (retraite
plus tard)
-1979 : 36 ans en déficit
-2011 : 49 ans en déficit
-il faut financer ce déficit
- Brumberg et Modigliani : endettement personnelle (FAUX)
-financé socialement par :
-redistribution horizontale : APU
-assure des allocs familiales
-100% de la C de 0 à 5 ans
-pension de retraites
-100% au-delà de 80 ans
-vient de la cotisation des actifs qui ont un revenu supérieur à leur
consommation
-les parents : une part des revenus vont aux enfants

-on se constitue un patrimoine pour soi mais aussi pour les autres
-l’évolution du patrimoine est conforme au modèle mais elle n’atteint pas 0 en fin de vie car :
-date de sa mort inconnue
-on veut léguer un héritage

Faiblesse du modèle :
-revenu et âge n’expliquent que 50% du patrimoine
-le reste c’est l’héritage
-pas d’épuisement de la contrainte en fin de vie

Toutefois le modèle explique bien la réalité :


-lissage de la C
-explique croissance et décroissance du Y en fonction de l’âge

B) revenu permanent et anticipation adaptatives

Milton Friedman “a theory of consumption function” (1957)


-si consommation est constante, alors elle dépend d’une « variable » qui est elle-même constante
-comment mesurer cette consommation constante ? :
-dépend du revenu permanent (Y p ) : l’intensité du flux constant de revenu ayant la même valeur
actualisée que celle des revenus effectifs sur une période donnée »
-constant et théorique
-calculé à partir des revenus effectifs sur une période T
-méthode de calcul :
-on somme tous les revenus actualisés sur une période T
T
Yt
−∑
t=1 (1+r )t
-on résout alors l’équation d’inconnu

( )
T T
Yt Yp
−∑ ( t ¿ )=∑ t
=W ¿
t=1 ( 1+r ) ( 1+r )
t=1

-on détermine ainsi la valeur de ( Y p ¿


-Friedman fait l’hypothèse que les individus ont des anticipations parfaites
-connaissent le passé, le présent et le futur parfaitement et donc la somme de
Leur revenus courants et peut donc déterminer son revenu permanent
-Friedman veut donc lisser la consommation et doit déterminer la constante qui détermine le
niveau de consommation
-niveau de consommation : C t=α Y p
-0< α ≤1 : car l’individu consomme la même proportion de son Y p
-revient à c (la PmC)
-plus Y t est élevé plus Y p est élevée et plus C t est élevée
Y p est défini de façon théorique :
-le vrai revenu du consommateur= Y t
-il doit donc choisir entre S et C selon le rapport entre Y t et Y p
-si Y t >α Y p S car il consomme moins que Y t
-si Y t <α Y p désépargne car il consomme plus que Y t
-si Y t =α Y p il consomme tout son Y t
-l’S se définit donc avec la différence entre Y t et α Y p
-on peut écrire de façon plus simple le Y p
-le Y p c’est donc le TIR ×la richesse totale (W)
-si l’individu touchait toute sa richesse et la
plaçait au début de sa vie il ne vivrait qu’avec le
revenu de ce placement et pas avec le stock de
richesse placé
-en réalité, il va accumuler toute sa richesse au fil
de sa vie mais connait à l’avance W ce qui lui
permet de déterminer Y p
-cela conduit Friedman a rejoindre la pensée de Fischer :
-C t dépend de Y p qui dépend lui-même de r  C t dépend de r
-différence Fischer/Friedman :
-plus r est haut  plus C est haute donc C’est une fonction croissante de r effet revenu l’emporte donc
-effet de richesse : plus le stock de richesse est haut plus le Y p est haut plus la C est haute

Bilan :
-individu lisse sa richesse selon un Y p qui est l’intérêt de sa richesse
-l’argent épargné/désépargné en fonction de Y t et αY p
-r est déterminant de la consommation  + il est haut + la C est haute
-années 80 : hausse des TI (désinflation) permet une hausse de richesses t de la C

Conséquences :
-politique budgétaire (soutien de la demande) selon Keynes sont inefficaces :
- selon Keynes : quand Y t augmente C t augmente
-selon Friedman : quand Y t augmente  C t se maintient stable car n’évolue pas par rapport à
C t−1 (C t est constante)

Friedman veut donc tester son modèle face à la réalité pour voir s’il est valide
-va donc utiliser le modèle de Kuznets pour tester son modèle
-va devoir améliorer son modèle pour qu’il soit conforme à Kuznets
-va intégrer les anticipations adaptatives :
-l’individu connait le passé mais pas le futur et doit donc à chaque instant recalculer Y p
en intégrant de nouvelles infos
p p
-Y t = β Y t +(1−β )Y t −1
-0 ≤ β ≤ 1
-= la myopie de l’individu
p
-si = 1  Y t = Y t individu dépense que du revenu courant
p p
-si = 0  Y t = Y t −1individu dépense que du revenu permanent lisse
-plus il est proche de Y t  plus l’individu préfère le présent
p p C t −1
-Or C t=α Y p ⟺C t −1=α Y t −1 ⟺ Y t −1=
α
-donc C t=βα Y t +( 1−β)C t−1
-ressemble à Keynes
- βα =PmC
-( 1−β ) Ct −1=C 0
-on retrouve aussi l’idée de Duisenberg : la conso d’hier influe sur celle
d’aujourd’hui
La fonction de Friedman rencontre bien celle de Kuznets :
-à court terme :
-C 0
-à long terme :
-les individus ne font plus d’erreur d’anticipations donc Y t −1=Y t et C t=C t −1

Le modèle de Friedman est donc conforme aux données de Kuznets tout en étant anti-Keynes
-lui servira pour prendre le contrôle du paradigme dominant une fois que le modèle keynésien aura été
démontré dégénérescent.

C) revenus permanents et anticipation rationnelles

Nouveaux classiques : l’individu prend des décisions avec des anticipation rationnelles
-il intègre des anticipations du futur qu’il estime afin de lisser sa consommation

-R. Hall 1978 « Stochastic Implication of the Life Cycle Permanent Income Hypothesis :Theory and Evidence »,
-à chaque nouvelle période, l’individu veut dépenser l’intégralité de son Y p (α =1 ¿et il veut que sa
consommation ne varie pas
p
-il va anticiper en période t le revenu Y t +1et va fixer C t afin de pouvoir consommer autant aujourd’hui
que demain.
-ces anticipation rationnelles sont presque parfaites : il arrive quasiment à chaque fois à savoir ce q’il
gagnera demain SAUF lorsqu’il y a des chocs économiques (ε t (bruit blanc))dont l’espérance est nulle
-C t=E t [ Y t +1 ] +ε
p

-la différence entre C t+ 1et C t et la différence entre Y t +1et E [ Y t +1 ]


p p

-Ct +1 – Ct =Ypt +1 – Et [Ypt +1]=Ypt+ 1 – Ypt+ 1 – εt=– εt .


-dès qu’un agent économique rencontre un choc, il est déstabilisé mais se
restabilise sur la période suivante

R.Barro 1974 “ Are government Bonds Net Wealth ?”


-reprend l’idée des anticipation adaptatives pour critiquer les politiques
budgétaires et le multiplicateur keynésien
-Barro se questionne sur les titres de dette publique
-augmente-t-il la W donc le Y p  donc la C
-penser que oui = errer fondamentale selon Barro
-part d’une situation dans laquelle l’état peut creuser sa dette pour finaner les ménages
-RD augmente et RP diminue
-Or, les agents ayant des anticipations rationelles voient que l’état s’endette et donc qu’il va
devoir augmenter les impôts pour se refinancer  ils épargnent donc pour anticiper la hausse
des impôts pas de relance
Facteurs de la consommation sur 2006-2019 ont été analysés par la Banque de France en 2020
-PO en fait partie

Buchanan 1976 : théorèmes d’équivalence ricardienne (Ricardo Barro)


-une hausse future des impôts demain qui découle d’une hausse de l’endettement publique est égale en
valeur actualisée à une réduction des impôts aujourd’hui ils vont perdre demain ce qu’ils ont gagné
aujourd’hui
-aucune influence sur W donc pas sur C
-argument similaires à Ricardo (1816) :
-baisse des impôts aujourd’hui = hausse demain
-pour Ricardo : purement théorique et ne vas pas arriver
-pour Buchanan : empirique et peut arriver
-1988-1992 : taux d’S passe de 11 à 15% s’explique par une dégradation structurelle des finances
publiques qui mène à une hausse du TxS

Barro : posséder un bon de trésor n’augmente pas notre W puisque cela conduire à une hausse des impots
futurs

D) consommation et incertitude

- dans les anciens modèles : tous les agents écos ont accès à l’emprunt
-si on remet en cause l’information parfaite, les comportement de C et de S changent ce qui conduit à des

 Contraintes de liquidités
-J. Toblin 1971” Wealth, Liquidity and the Propensitiy to consume” (Synthese)
-veut remettre en cause les monétaristes
-imagine que le ménage n’est pas sûr d’avoir accès à l’endettement car les préteur n’ont pas
toutes les informations sur ces derniers
-ménages n’a pas forcément accès au crédit  contraintes de liquidités
-les ménages vont alors devoir adopter une consommation rationnée : la
consommation varie avec le revenu courant (PmC=1)  leur consommation
devient très sensible au revenu
-les ménages pauvres sont ceux qui ont le plus de mal à emprunter et qui
ont donc la PmC la plus forte  si on leur donne 50% de plus de revenu,
ils vont consommer 50% plus  si revenu des pauvres augmente  C
augmente

-M. Flavin 1985” Excess Sensitivity of consumption to current income: liquidity constraint or myopa”
-si consommation des pauvres est sensible au Y t  CDL
-si consommation des riches est sensible au Y t  myopie ( β=1 ¿
-individu regardent que le présent
 L’épargne de précaution
- postulé dans tous les modèles micros : neutralité au risque : toutes les expériences à espérance égales ont la
même utilité
-s’explique par une aversion au risque des ménages qui pèse sur la consommation
-choix des gains certains face aux gains risqués
-plus on est averse au risque, plus l’incertitude pèse sur notre consommation  modifie C et S
-agent averses au risques forment de l’épargne de précaution (buffer stock) en cas de difficulté demain

A. Deaton 1992 « Understanding Consumption »


-met en valeur cette épargne de précaution
-individu ne connaissent pas l’avenir mais savent que si le revenu baisse  risque de CDL
-ils épargnent donc

C.Carroll 1997” Buffer Stocks savings and the Life cycle permanent income hypothesis”
-S de précaution est due au risque de chômage
-afin de maintenir la consommation lisse en cas de perte d’emploi
-Les ménage français sont particulièrement averses au risque
Facteurs de la consommation sur 2006-2019 ont été analysés par la Banque de France en 2020
Taux de chômage en fait partie

C.Anthonin 2019 « économie et statistiques »


-cherche à mesurer le montant de l’épargne de précaution
-incertitude sur le revenu future crée une hausse de 5,4% soit (560euros/an) de S
-épargne de précaution = 6% de l’épargne totale
-pour les ménages avec l’incertitude élevée
-épargne de précaution = 3% du RD (les autres ménages = 1,5%)
-plus la situation est risquée plus on va former une S de précaution

-problème de l’S de précaution cercle vicieux


-hausse du chômage hausse de S de précaution  baisse de la demande  baisse de la production 
hausse du chômage
-il faut donc que le ménage croit en la politique de relance pour qu’elle fonctionne : prophétie autoréalisatrice
Cette incertitude a joué au moment du COVID
-la perte de confiance a crée une hausse de l’S qui a freiné l’économie.

En résumé
-Friedman et CDV : W a un effet positif sur C  effet de richesse
Facteurs de la consommation sur 2006-2019 ont été analysés par la Banque de France en 2020
-revenus financiers en fait partie

-Keynes/Fischer/Toblin revenu courant affecte partiellement la C des ménages


-TIR a un effet ambigu sur la C des ménages
-Fischer substitution//revenu influe sur la C
-Friedman : le TIR augmente la C
-Caroll : Taux de chômage génère S de précaution baisse la C
-Pigou : inflation a un effet négatif sur la C
III) LES GRANDES EVOLUTIONS DE LA CONSOMMATION ET DE LEPARGNE

A) les « lois » de l’évolution de la consommation

Consommation et élasticité du revenu


Ernst Engel (1857) est le premier à faire des recherches sur l’évolution de la consommation et à
chercher une loi générale pour l’expliquer
-classe les dépenses en 8 postes différents et cherchent le lien entre le revenu et la part du
revenu attribué au poste de consommation
-met en évidence une régularité statistique : la part dans le revenu accordée à
l’alimentaire décroit lorsque le revenu augmente
dc /c
-formule de l’elasticité revenu :
dy / y
Carroll Wright se base de ca pour former les 4 lois d’Engels : lorsque le revenu augmente
-la part des dépenses consacrées à l’alimentation diminue
-la part des dépenses de logement reste stable
-la part des dépenses d’habillement reste stable
-la part des dépenses diverses (éducation/ santé/ impôts) augmente
-depuis 1950, la part des biens alimentaires a diminué alors que la part des biens « divers » a
augmenté
Ces résultats ont été formalisées sous la forme d’élasticité revenu : de combien varie la demande lorsque
le revenu varie de 1%)
-permet de faire un classement des biens en fonction de cette élasticité revenue
-(ainsi que des courbes d’Engel)
-1 : les biens normaux :
-élasticité revenu entre 0 et 1 (0<Er<1)
-si Er=1 la consommation est proportionnelle au revenu (évolution
stable) -Si Er<1 la consommation est – que proportionnelle (part de – en
– importante)
-augmentation du revenu augmentation de la C de ces biens
-correspond aux trois premières lois d’Engel
-2 : les bien supérieurs :
-Er>1 la part de ces biens dans le revenu augmente avec le revenu
-correspond à 4eme loi d’Engel
-3 : les biens inférieurs :
-Er<0 on consomme moins ces biens lorsque l’on gagne + d’argent
-élasticité de revenu (rapport de taux de variation) ≠ PmC (rapport de variation)
Consommation et élasticité prix
-élasticité prix est la variation en pourcentage de la demande d’un bien situé à une variation du prix de
Ce bien de 1%
-3 distinction à faire
-1 : en fonction du type de biens : la majorité des biens ont une élasticité-prix négative
(demande fonction décroissante du prix)
-exceptions
1-les bien Giffen qui découlent du paradoxe de Giffen
-1850 : famine en Irlande  hausse des prix ET de la consommation de
patates
-s’explique par chute du revenu et hausse importante du prix des
autres biens
-2 : les biens Veblen dans une situation de consommation ostentatoire
-2 : en fonction de l’horizon d’analyse
-l’élasticité des biens varie entre 0 et – infini
-demande plus élastique à LT qu’a CT
-3 : en fonction du prix des autres biens (=élasticité-prix croisés)
-variation en pourcentage de la demande d’un bien lorsque le prix d’un autre bien varie
de 1%. Cela permet de mettre en évidence l’existence de biens complémentaires
(EPC<0) /substituables (EPC>0)/ indépendants (EPC=0 )

B) L’exemple français

L’évolution de la consommation
2 éléments étudiés :
-la variation du niveau de C
-la variation de la structure de la C
1 : 1950 2019, dépenses de CF des ménages ont été multipliées par 7 en volume,
-depuis 1960
- : corrélation entre évolution du PIB/PA et la C
-Keynes et la sensibilité au revenu courant
-mais C moins volatile que le PIB
-théorie de lissage de la consommation
-évolutions différentes selon les périodes
-1960 chocs pétroliers
Très forte croissance de la C en volume (5% par an)
-1973 évolutions devient beaucoup plus instable
-diminution en volume en 2012/ croissance de 4% en 1999
-C explique 75% de la croissance du PIB entre 1999 et 2007 contre 40% dans les années
80
-« Grand confinement » a provoqué une baisse de la C au profit de S
-les conséquences vont donc dépendre des comportements futurs des ménages

-déterminants des évolutions de la C (2006-2019) ont été analysé par la Banque de France en 2020
-décomposent l’évolution selon :
-RDB réel (Fischer/Keynes)
-la part des PO(Barro)
-les revenus financiers (Friedman et effet de richesse)
-taux de chômage (Caroll)

2 : Evolution de la structure de la consommation


1 : la structure de la consommation effective s’est modifiée
-recul des dépenses de consommation au profit des dépenses individualisables des APU
= hausse du poids des services non marchands
2 : en time séries :
-poids occupés par les différents postes de consommation a aussi évolué depuis 1950 :
-part des biens alimentaires a baissé alors que la part des biens « divers » a augmenté
(santé transport culture) (conformément à Wright)
-part des biens d’habillements a baissé et celle du logement a augmenté (pas conformes
aux lois 2 et 3)
-évolution de l’habillement expliqué par le développement d’une offre à prix
modérés (délocalisations secteur textile, rôle de la grande distribution et soldes).
-évolution du logement expliqué par :
-une hause des prix, liée au fonctionnement du marché (demande élevée
face à offre rare)
-hausse de la qualité de logement
(-50% des logements ont sanitaires et chauffages en 1950 et
+80% l’ont en 2000)
3 : en cross section
-la structure de la consommation dépend du revenu des ménages
-lois d’Engel 1 et 2 sont vérifiées
-part des dépenses d’habillement légèrement plus faibles pour 5eme quintile
4 : existence des inégalités face à la consommation
-en fonction du revenu des ménages :
1er quintile :
Les dépenses pré-engagées représentent 31,5% des dépenses
-5e quintile :
-les dépenses pré-engagées représentent 19% des dépenses
-hausse du prix des biens alimentaires a affecté d’avantage les classes les plus pauvres

 L’évolution de l’épargne
3 périodes principales :
-les 30G :
-hausse du taux d’épargne (1520%)
-due à la hausse importante des revenus (Keynes et la PMC décroissante du revenu)
-cette épargne va dans les investissement immobiliers
-années 80
-baisse du taux d’épargne (21% en 1978  11% en 1987)
-baisse de l’épargne financière
-3 raisons
-la moindre croissance du revenu des ménages conduit à puiser dans l’épargne
-effet Pigou domine effet de substitution
-désinflation affecte positivement le pouvoir d’achat ce qui favorise la C et limite
l’S
-1988-1992
-taux d’S (11%  15%)
-causes :
-comportement ricardiens
-épargne de précaution
-chômage augmente fortement (12,7% en 1996)
-touche toute la population

 L’hétérogénéité des comportements d’épargnes


-taux d’S de 15% mais très disparate selon plusieurs facteurs :
-le revenu
-2017 : 1er quintile =2% d’S et 5e quintile=30% d’S
-le niveau de patrimoine
-plus le patrimoine est haut, moins le ménage épargne
-nécessité d’entretenir le patrimoine et moindre besoin d’une épargne de
précaution
-l’âge
-<30ans : taux d’S = 5% et 50-59 ans : taux d’S= 23%
- le genre
-patrimoine brut moyen des hommes est de 15% plus élevé que celui des femme
-4% pouf l’immobilier
-37% pour les actifs financiers
-causes : inégalités de salaires
-conduisent à taux d’S faible donc moins de patrimoine

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