Marchés Financiers Et Gestion de Portefeuille
Marchés Financiers Et Gestion de Portefeuille
Marchés Financiers Et Gestion de Portefeuille
financiers
&
Gestion de
portefeuille
Partie I
MARCHES
FINANCIERS
Marchés de capitaux : marchés financiers (actions, obligations) + marché du crédit bancaire
Le marché secondaire
La valeur boursière peut être différente de la valeur nominale (valeur de départ) du fait du montant des
dividendes versés qui traduisent la situation économique/financière de l’entreprise.
Le marché secondaire offre un service de liquidité aux investisseurs. En effet, les investisseurs ayant le
titre en portefeuille peuvent le vendre contre de la monnaie.
On y retrouve des banques qui y assurent un rôle de courtier (broker), elles permettent aux investisseurs
d’effectuer leurs transactions d’achats ou de ventes, avec des modalités qui varient selon la nature du
produit (action ou obligation).
Pour les actions, le rôle des banques sera de donner accès à un document central qui s’appelle le carnet
d’ordres. Ce dernier est un tableau qui recense tous les ordres d’achats et de ventes sur une action.
L’intermédiaire boursier qui généralement est la banque touchera des frais de courtage.
Définitions
On appelle VN, la Valeur Nominale d’une action. La Valeur Boursière, elle est la valeur de cotation sur
le marché secondaire.
La cotation résulte de la confrontation des ordres d’achats et des ordres de ventes enregistrés sur le
carnet d’ordres associés à l’action.
Le carnet d’ordres est géré par les organismes de cotation. En France, dans certains pays européens et
aux USA, c’est une société de droit privé qui organise la cotation, le cas de la SBF sur le marché français.
Pour qu’un investisseur ait accès à un carnet d’ordres, il doit avoir au préalable un compte titres chez un
broker.
Ordres de bases
Il existe différentes catégories d’ordres.
Ordre à cours limité
ordre d’achat = quantité + cours limite (pas au-dessus de ce cours limite)
ordre de vente = quantité + cours limite (pas en dessous de cours limite)
Ordre au prix de marché (ordre à la meilleure limite): c’est un intervenant qui va accepter les
meilleures limites, côté achat si c’est un vendeur et la meilleure limite côté vente si c’est un
acheteur. C’est un ordre qui se transforme de fait en un ordre à cours limité.
Ordre à seuil de déclenchement : l’ordre devient actif ou exécutable que si le prix de marché
franchit un certain seuil. Pour exemple, un intervenant qui vient d’acheter le titre d’une société
à 4350 peut passer un ordre de vente avec un seuil de déclenchement à 4300 ; donc en dessous
de son prix d’achat. Son intérêt est de limiter les pertes éventuelles ou de sécuriser des gains.
Cela fonctionne également sur les ordres d’achat
Ordre à plage de déclenchement : l’ordre ne devient actif que si le prix de marché passe, franchit
ou se situe sur un intervalle appelé plage de déclenchement. Pour illustration être vendeur si le
cours passe en dessous de 4350 mais jusqu’à 4320.
Ordre au marché : c’est un ordre qui est prioritaire sur tous les ordres, donc exécuté avant tous
les autres ordres. C’est un ordre qui permet une exécution totale dans quantités demandées à
l’achat ou à la vente, mais sans garantie de prix. L’ordre sera donc exécuté en fonction de la
possibilité de la première ligne du carnet d’ordres, puis de la 2ème et de la 3ème éventuellement.
Règlement de l’opération
Deux possibilités sont offertes pour régler une opération.
Au comptant : Ici le compte liquidités adossé au compte titres de l’investisseur est débité quasi
immédiatement du montant de la transaction.
En différé : Adossé au système de règlement différé (SRD), le règlement de la transaction aura
lieu à la fin du mois boursier, c’est-à-dire à la fin du mois boursier (généralement au 25 du mois).
Le principe est le suivant, on achète aujourd’hui et on paye plus tard. Toutefois, cela est différent
d’une opération à terme puisqu’on est livré directement.
Le règlement se choisit lors du passage de l’ordre.
Les avantages du SRD pour un investisseur
De manière générale, cela procure plus de souplesse aux stratégies d’investissement. On peut investir
pour un montant supérieur aux liquidités détenues par l’investisseur ce qui correspond à une Stratégie
de levier (d’endettement). Les brokers fixent tout de même des limites sur les transactions, on appelle
ça des couvertures de risques. Une couverture est un montant d’achat maximal pour l’investisseur.
Comme exemple, le Montant maximal peut être égal à 2,5 fois liquidités détenues sur le compte titres +
1 fois la valeur des titres en portefeuilles
La Vente à découvert est le fait de vendre des titres que l’on n’a pas encore en portefeuille. Elle permet
de spéculer sur une baisse de l’action d’ici l’échéance, la liquidation.
Exemple de vente à découvert au SRD :
Le 10 du mois : vente de 3 actions FLV à 20000 au SRD
Le 20 du mois : achat de 2 actions FLV à 15000 au SRD
Le 25 du mois (liquidation) : On fait le bilan de ma position
Gain = Quantité *Prix de Vente – Quantité *Prix d’Achat
= 60000 -30000
Gain = 30000
La mise de fonds sur la stratégie de spéculation est nulle.
Utilité de la vente à découvert pour les marchés, l’investisseur et l’économie peut se résumer comme
suit :
Elle favorise la liquidité du marché, c’est-à-dire la facilité à trouver une contrepartie lors d’une
transaction.
Elle favorise l’efficience du marché. Un marché efficient est un marché qui fabrique des bons prix, par
exemple des prix d’actions correspondant à la vraie valeur des entreprises. La vraie valeur des
entreprises serait une valeur en phase avec ses dividendes présents et probables pour le futur. On
considère que la vente à découvert permet de vendre des valeurs surévaluées. Si tout le monde vend
des valeurs surévaluées, ça ramène le prix du marché à prix d’efficience.
Elle peut être responsable de phénomènes de krachs boursiers, qui peuvent être dommageables à
l’économie dans son ensemble. Pour exemple en septembre 2008 aux USA, avec la faillite de Lehmann
Brothers il y a une crainte de contagion aux autres banques de la place, beaucoup de spéculateurs ont
joué sur cette crainte et ont donc spéculé à la baisse sur les autres banques. Si tout le monde vend, les
cours des valeurs s’effondrent. Les autorités américaines (la SEC, équivalent de l’AMF) a suspendu les
transactions concernant les valeurs bancaires.
Soient,
Vn = Valeur nominale du TCN
D : durée en nombre de jours
r : taux d’intérêt (annualisé)
Vr : Valeur de remboursement à l’échéance
Vr = Vn + Vn* r * (D/360) ou Vr = Vn (1 + r * (D/360))
Un achat d’un TCN à un prix bas sur le marché secondaire va entraîner une rentabilité rt élevée,
symétriquement un achat élevé entraîne une rt faible.
r’t : Un taux de référence sur le marché pour des placements de même durée de vie D’, de même risque
de défaut ou sans risque de défaut, de même degré de liquidité.
Le taux de référence du marché s’impose aux investisseurs et donc une grandeur exogène.
Hypothèse fondamentale : rt * H = r’t
Justification de H
Si rt = 0,8% et r’t = 0,5% il y aura un déclenchement de vagues d’achats massifs. Ainsi Pt augmente et rt
baisse jusqu’à rt = r’t, et l’effet contraire en cas de situation inverse.
Par conséquent, c’est un processus d’arbitrage qui ramène rt vers r’t. C’est aussi une absence
d’Opportunité d’Arbitrage (AOA). En effet, si les taux sont équivalents, il n’y a plus d’affaires fructueuses
à effectuer.
rt = r’t cela équivaut à Pt (1+rt (D’/360)) = VR ou Pt = VR / (1+r’t (D’/360))
En somme un TCN est un placement sans risque pour un investisseur si et seulement si, il est gardé
jusqu’à échéance
Soient,
VN : Valeur Nominale ou Valeur à l’émission
T : durée de vie en années
i : taux dit facial ou nominal de l’obligation
C : coupon annuel
C = i * VN
VR : Valeur de Remboursement
En général, on a VR = VN.
On peut avoir VR supérieure à VN : l’émetteur verse une prime de remboursement, bonus donné à
l’investisseur.
R = taux de rendement actuariel de l’obligation
C’est une mesure conventionnelle du taux de rendement annuel de l’obligation acheté à l’émission et
gardé jusqu’à l’échéance. Ce taux de rendement est difficile à calculer car l’investisseur reçoit plusieurs
flux. Il reçoit T coupons et VR à l’échéance.
R se présente comme le taux d’actualisation qui égalise la valeur nominale et la valeur actualisée des
coupons et de VR.
R est donc tel que VN = C/(1+R) + C/(1+R)^2 + ... + C/(1+R)^T + VR(=VN)/(1+R)^T
L’actualisation est faite dans un univers d’intérêts composés
R annule la VAN du placement. Ainsi - VN + C (1+R) + ... + C/(1+R)^T + VR(=VN)/(1+R)^T = O Cela implique
que R est le Taux de Rentabilité Interne (TRI) de l’obligation
Que vaut R s’il n’y a pas de prime de remboursement? R= i. Ainsi si VR est supérieure à VN alors R est
supérieur à i
Dans le cas général où VR est supérieure à VN (prime de remboursement), R est la solution d’une
équation de degré T par rapport à X = 1/(1+R)
R est le taux de rendement annuel de l’obligation si elle est gardée jusqu’à l’échéance (en anglais Yield
to Maturity). Ce taux de rendement actuariel est un taux de type ex-ante : taux de rendement attendu,
espéré par l’investisseur. Ce taux de rendement ex-ante peut être différent du taux de rendement
effectif de l’obligation, que l’on peut qualifier de taux ex-post, rentabilité constatée par l’investisseur sur
son actif au bout de 10 ans.
L’investisseur doit se demander ce qu’il va faire de ses coupons annuels, et plus précisément à quel taux
il va pouvoir réinvestir les différents coupons. Les taux auxquels les coupons seront réinvestis sont
inconnus en début de période. Il existe donc une incertitude sur les taux de réinvestissement des
différents coupons. R, le taux de rendement actuariel, sera égal au taux de rendement effectif ou ex-
post, si tous les coupons seront réinvestis au même taux équivalent à ce taux actuariel de départ.
P’t : Prix plein coupon P’t = Pt + C. C. : Coupon Couru avec CC = i * (NB/365)
On va appeler Rt : le taux de rendement actuariel de l’obligation sur le marché secondaire. Ce taux
actuariel mesure la rentabilité de l’obligation pour un investisseur qui achète l’obligation à la date t et
qui la garde jusqu’à l’échéance.
Rt est tel que : P’t = C/(1+Rt)^1 + C/(1+Rt)^2 + ... + C/(1+Rt)^T’ + VR(=VN)/(1+Rt)T’ = 0; Equation E.
Avec T’ inférieur à T : durée de vie de l’obligation en année pleine. Pt : prix au pied du coupon exprimé
en euros
La cotation au pied du coupon permet de raisonner sur des durées de vie résiduelle en années pleines
(8 ans et demi devient 9 ans), ça permettait une résolution plus simple de l’équation E.
Interprétation de (E) : Le prix de marché Pt influence directement la valeur du taux actuariel Rt.
Si Pt est fort, Rt est faible.
Si Pt est faible, Rt est fort.
Pour aller plus loin dans l’explication du prix Pt :
Rt : le taux de référence du marché à la date t pour des obligations de même durée de vie (D’), de même
risque de défaut, de même degré de liquidité.
Grandeur exogène pour l’investisseur et le market maker.
Hypothèse : absence d’AOA (Absence d’Opportunité d’Arbitrage) implique Rt = Rt. Pt s’ajuste pour avoir
Rt = Rt.
Rt = Rt entraine Pt = C/(1+Rt)^1 + C/(1+Rt)^2 + .. + C/(1+Rt)^T’ + VR(=VN)/(1+Rt)^T’ =0; E’
Ou encore Pt = Somme (T’ ; O=1) C/(1+Rt)^O + VR(=VN)/(1+Rt)^T’
E’ : le prix d’équilibre de l’obligation se présente comme la valeur actualisée des coupons et de VR, le
taux d’actualisation est le taux de référence du marché. Si Rt se met à grimper, le prix de l’obligation va
diminuer et inversement, le risque de taux d’intérêt
Peu risqué car il y a une incertitude sur le taux de réinvestissement des coupons.
L’investisseur qui revend l’obligation avant l’échéance s’expose à une incertitude sur le prix de revente,
cette incertitude traduit principalement un risque de taux d’intérêt. Le prix auquel je vais pouvoir le
revendre dépendra du niveau des taux au moment où je voudrai le revendre
La valeur de l’obligation Pt peut aussi varier en fonction des news sur le risque de défaut, c’est-à-dire
sur la solvabilité de l’émetteur
Partie II
GESTION DE
PORTEFEUILLE
Définition de La Gestion de Portefeuille
La gestion de portefeuille consiste à déterminer les forces, les faiblesses, les opportunités et les
menaces dans le choix de la dette par rapport à l’équité, domestique en opposition à l’international, la
croissance par rapport à la sécurité et beaucoup d’autres compromis rencontrés dans la tentative de
maximiser le rendement et minimiser le risque.
Il existe deux formes de gestion de portefeuille: passive et active. La gestion passive suit simplement un
indice de marché, communément appelé indexation ou investissement indiciel. La gestion active
implique un gestionnaire unique, des co-gestionnaires ou une équipe de gérants qui tentent de battre le
rendement du marché en gérant activement le portefeuille d’un fonds au moyen de décisions
d’investissement fondées sur des recherches et des décisions sur des participations individuelles. Les
fonds fermés sont généralement gérés activement.
Le rendement
Le niveau de rendement recherché dépend du type d’investisseur et de son secteur d’activité.
Dans le cas d’un investisseur individuel le cycle de vie est un déterminant essentiel. Par exemple,
l’entrée dans la vie active correspond à un faible patrimoine financier et à un long horizon de
placement, l’investisseur favorise alors des placements à rendements relative- ment élevés
(quitte à prendre plus de risques) ; par contre, la retraite correspond une phase où l’individu vit
des revenus de ses placements ou de ses fonds de retraite et où son horizon de placement est
relativement court, il favorise alors des placements à rendements réguliers et de faible risque.
Dans le cas d’une institution, la détermination du niveau de rendement à atteindre tient compte
des flux monétaires engendrés par son activité, comme elle tient compte de l’équi- libre
actif/passif. Elle peut dépendre également de l’âge moyen de ses employés.
Le risque
Il peut être défini de manière quantitative en ayant recours à des mesures statistiques telle que l’écart-
type ou les quantiles (notion de valeur à risque V aR). La tolérance pour le risque est en général d’autant
plus grande que la santé financière de l’investisseur est solide et son horizon d’investissement est long.
Notons que pour les investisseurs individuels, des éléments autres que quantitatifs influencent son
attitude vis à vis du risque. Dans la pratique, les gestionnaires de portefeuilles peuvent recourir à des
systèmes de scores attribués à travers des questionnaires pour classer les individus selon leur attitude
par rapport au risque.
avec la variance que l'on calcule de la manière suivante, pour un portefeuille composé de deux
actifs :
avec :
: covariance entre les deux actifs que l'on peut exprimer en
: la variance de l'actif
: la corrélation entre les deux actifs
L'investisseur va alors pouvoir tester différentes combinaisons d'actifs afin d'obtenir le rendement le
plus élevé pour un risque donné. Il lui suffira de choisir des actifs peu ou pas corrélés afin de minimiser
la volatilité du portefeuille.
Placé dans un univers incertain, l’investisseur ne peut pas calculer d’avance la rentabilité, car la valeur
du titre en fin de période est aléatoire, ainsi que dans certain cas, la rémunération perçue durant la
période.
L’investisseur utilise alors, une rentabilité espérée qui est la moyenne des rentabilités possibles
pondérées par leur possibilité de réalisation.
Selon Markowitz :
Les points situés sous la courbe ne doivent pas intéresser les investisseurs
Les points situés sur la courbe sont les portefeuilles recherchés par les investisseurs
Conclusion
Le modèle de portefeuille de MARKOWITZ vise à la constitution rationnelle d'un portefeuille arbitrant
entre les gains et les risques. Il s'agit d'une répartition de portefeuille par une méthode mathématique
assurant : soit le meilleur rendement à risque donné, soit le plus petit risque à rendement donné.
L'étude de MARKOWITZ reste cependant très théorique, car elle prend l'hypothèse que l'on connaît le
couple espérance de gain et risque de chaque titre, information qui ne se trouve évidemment pas telle
quelle dans la presse économique, et qui fait une large part à l'appréciation du gestionnaire. On retrouve
donc en amont la subjectivité qu'on essaie d'éliminer en aval. Au moins a-t-elle eu le mérite de constituer
une première approche de la question.
Par ailleurs, si les concepts de cette analyse en termes de rentabilité et risque ont souvent révolutionné
les méthodes de gestion de portefeuille, plus rares ont été les applications directes et automatiques du
modèle de MARKOWITZ. En fait, il s’agit non pas de mécaniser les décisions de sélection de portefeuille
mais plutôt d’utiliser ce modèle (comme tous les modèles) pour aider les hommes en charge de ce
problème.
Illustration
Si demain vous achetez une action Peugeot, vous ne pouvez en effet pas dire "dans un an, cela m'aura
rapporté 5%". Une technique pour estimer l'espérance et la variance du taux de rendement futur
risqué est de se baser sur la moyenne et la variance des séries chronologiques passées, en supposant
donc une stabilité de la distribution de probabilité des taux de rendement.
Supposons que vous ayez, à l'aide des séries chronologiques, estimer le rendement espéré et le risque
de deux actions du CAC40, par exemple de la Société Générale et de LVMH. Pour le dire avec des
termes mathématiques, vous avez donc désormais l'espérance (rendement espéré) et l'écart-type
(niveau de risque) prévisionnelles du taux de rendement des deux actions.
Par exemple, l'écart-type annuel que vous avez estimé du taux de rendement de la Société Générale
est de 60%, et celui de LVMH de 30%. L'espérance annuelle est de 5% pour Société Générale et de 3%
pour LVMH. Si vous vous constituez un portefeuille composé à 50% d'actions de la SoGé et à 50%
d'actions de LVMH, quel est alors le rendement espéré et le niveau de risque prévisionnel de votre
portefeuille ?
C'est tout simplement la moyenne pondérée des deux actifs, donc pour notre portefeuille une
espérance de 4% et un écart-type de 45%". Bien tenté, mais non... En effet, le rendement d'un
portefeuille est bien égal à la moyenne pondérée des titres qui le composent ; mais cela n'est pas vrai
pour le risque. En finance, la variance d'un portefeuille est définie par ?p2. La variance totale du
portefeuille dépend de la variance individuelle de chacun des titres, mais aussi de leur corrélation. En
effet, supposons que les titres Société Générale et LVMH suivent des trajectoires inverses (corrélation
négative), c'est à dire que lorsque l'action LVMH augmente, celle de la Société Générale a tendance à
diminuer (et inversement). Dans ce cas-là, il est assez simple de comprendre que le risque de votre
portefeuille va fortement diminuer.
La formule exacte du calcul de la variance du portefeuille est donc (avec X1 et X2 la pondération dans
chaque actif, ici 50%, et p la corrélation entre les deux actifs).
Dans notre exemple, si l'on considère une corrélation de +0,5 entre l'action SoGé et LVMH, alors la
variance du portefeuille est égale à 12,37%, soit un écart-type du portefeuille de 35%. Le risque du
portefeuille est donc inférieur à la moyenne pondérée des risques: c'est ce que l'on appelle le gain à
la diversification. L'espérance de rendement ne change pas, mais le risque oui. Et c'est bien ce que
souhaite un investisseur averse au risque : "minimiser son risque pour un niveau de rendement
espéré".
A part si les actifs sont parfaitement corrélés (si p = 1), il est donc possible de diminuer le risque
prévisionnel en diversifiant son portefeuille. En supposant un grand nombre d'actifs financiers et
toutes les combinaisons possibles, il est donc possible de calculer l'espérance et la variance du
rendement prévisionnel d'un très grand nombre de portefeuilles. Chaque portefeuille aura donc des
caractéristiques d'espérance et de variance différentes, en fonction du choix des actifs, des
pondérations et des corrélations entre les actifs. Il est alors possible d'obtenir un graphique
représentant le risque et le rendement de chaque portefeuille, et de déterminer une frontière
d'efficience à partir des portefeuilles dominants/dominés.
Chaque point sur la courbe bleue à partir du point rouge "Portefeuille à variance minimale"
correspond à un portefeuille efficient ; c'est ce que l'on appelle la frontière d'efficience ou frontière
de Markowitz. Si un portefeuille se trouve dans la zone hachurée, il n'est pas efficient car il existe (1)
un autre portefeuille apportant ce même niveau de rendement mais avec un risque plus faible ou (2)
un autre portefeuille apportant un rendement supérieur pour le niveau de risque considéré. Chaque
investisseur peut ensuite choisir n'importe quel portefeuille sur le demi-courbe bleue, en fonction du
niveau de risque qu'il est prêt à supporter ou bien du rendement qu'il espère (maximisation de l'utilité
de l'investisseur).
Par conséquent en tant qu'investisseur individuel, vous avez donc tout intérêt à diversifier
vos placements, afin de vous rapprocher le plus possible du portefeuille ayant le meilleur
ratio risque-rendement selon votre profil d'investisseur (bon père de famille, "risk
lover"...). Si actuellement tout votre argent est investi sur une seule action, alors sachez
qu'il est possible de diminuer votre risque sans diminuer votre rendement espéré,
simplement en diversifiant votre portefeuille. Le modèle présenté ici n'introduit pas la
possibilité d'investir dans un actif sans risque ni la possibilité de prêt et d'emprunt.
Coefficient bêta
Définition du coefficient bêta
La notion de bêta s’est imposée dans la communauté financière au début de la décennie 1970. Elle
exprime la relation existant entre la valorisation d’un titre financier, par exemple une action, et les
fluctuations de son marché de référence. Cet indice est utilisé comme l'indicateur de risque
d'un portefeuille boursier dont la valorisation, outre performance liée à sa composition, évolue aussi
selon sa variance globale (coefficient bêta).
En effet, les titres n’étant pas tous parfaitement corrélés entre eux, il n’y a pas de linéarité entre les
coefficients de pondération des actions composant un portefeuille et le risque total. Par construction, la
moyenne du bêta de l’ensemble des titres est appelé « bêta du marché ». Il est égal à 1.
Dans les grandes lignes, il faut retenir que plus le bêta d’une entreprise est élevé, plus celle-ci amplifie
les tendances de marché (et inversement). Si le bêta est élevé, la promesse de rentabilité de l'action doit
être assez forte pour compenser le surcroît de volatilité du titre et le risque qu'il occasionne.
On distingue trois valeurs de bêta potentielles, le bêta positif, le bêta nul et le bêta négatif.
Bêta positif : Plus le bêta est élevé est plus la valeur est sensible au mouvement de son marché de
référence.
Exemple : si une valeur a un bêta de 1,5 % et que le marché perd 1 %, elle recule de 1,5 %. À l’inverse, si
une valeur à un bêta de 0,8 %, elle ne lâche que 0,8 % si le marché tombe de 1 %.
Les valeurs financières affichent souvent un bêta élevé. À l’inverse, les valeurs de fonds de portefeuille,
peu volatiles, ont un bêta assez faible, qui leur permet de jouer un rôle d’amortisseur.
Bêta nul : Le fait que le bêta soit égal à zéro signifie que l’action n’est pas liée à son marché de référence.
Les mouvements de l’un et de l’autre ne sont pas corrélés.
Bêta négatif : Ce bêta signifie qu’une valeur réagit en inversant l’orientation de son marché de
référence.
Exemple : si le bêta d'une valeur est négatif de - 1,6 %, la valeur fléchit de - 1,6 % si son marché
gagne 1 %, et inversement.
Caractère quantitatif : Si on fait au contraire une étude statistique sur l'âge d'une population, alors là
(ce sont des valeurs numériques) on parle de caractère quantitatif. On distingue deux caractères
quantitatifs distincts :
o Discrète : 16 ans, 17 ans, 18 ans, etc.
o Continue : se sont tout simplement les intervalles : [15; 20[, [20; 25[, [25; 30[, etc.
L'effectif de la valeur xi est le nombre d'individus de la population ayant cette valeur ou appartenant à
cette classe : on le note ni.
L'effectif total N est la somme de tous les effectifs : N = n1 + n2 + ... + nk.
En rangeant les valeurs du caractère dans l'ordre croissant, on peut calculer l'effectif cumulé
croissant en faisant la somme des effectifs de cette valeur et de tous ceux qui la précèdent.
EXEMPLE
Dans une classe de 20 élèves de seconde, voici les notes obtenues au dernier contrôle de maths :
Facile non ? Les effectifs cumulés maintenant. On fait la somme des effectifs de la note + la somme de
des effectifs de toutes les notes qui la précédent. Ce qui nous donne :
REMARQUE
Pour vérifier qu'on ne s’est pas trompé dans le calcul des effectifs cumulés, on vérifie bien que le
dernier effectif cumulé correspond bien au nombre d'individus.
Ici, on retrouve bien 20, le nombre d'élève de cette classe de seconde.
La fréquence d'une valeur est le quotient de l'effectif de la valeur par l'effectif total.
En rangeant les valeurs du caractère dans l'ordre croissant, on peut calculer les fréquences cumulées
croissantes en faisant la somme des fréquences de cette valeur et de tous ceux qui la précèdent. Pour
les fréquences cumulées croissantes, c'est un peu le même principe que pour les effectifs cumulés
croissants.
PETITE REMARQUE
Les fréquences sont comprises entre 0 et 1.
EXEMPLE
On reprend l'exemple précédent et on applique tout simplement la formule des fréquences pour les
calculer.
Et la suite :
REMARQUE
Pareil, pour vérifier qu'on ne s’est pas trompé dans le calcul des fréquences cumulés, on vérifie bien
que la dernière fréquence cumulés vaut bien 1.
Ici, on retrouve bien 1, c'est bon.
La médiane est la valeur du caractère qui permet de partager la population N en deux groupes de
même effectifs. On distingue deux cas : celui d'un caractère quantitatif discret et celui d'un caractère
quantitatif continu.
Cas d'un caractère quantitatif discret :
Si N est impair : la médiane est la valeur du caractère observé au rang (N+1)/2.
Si N est pair : la médiane n'est pas définie, mais on convient de prendre pour médiane la
moyenne des caractères observés au rang N/2 et (N/2) + 1.
Cas d'un caractère quantitatif continu : on construit la courbe des fréquences cumulées et la médiane
est l'antécédent de 0,5.
Je vais vous donner un exemple simple du cas d'un caractère quantitatif discret.
EXEMPLE
Les notes d'un élève de première sont les suivantes : 3, 5, 12, 14 et 18.
On dénombre cinq notes distinctes, donc un nombre impair de notes.
La médiane est donc la valeur du rang 3. En effet, on applique bêtement la formule précédente :
La moyenne arithmétique pondérée, que l'on note , est donnée par la formule suivante :
On va résumer les notes dans l'ordre croissant, l'effectif, l'effectif cumulé et la fréquence dans un
tableau :
Normalement, si vous avez bien compris et bien appris toutes les formules précédentes, vous saurez
sans aucun problème retrouver toutes les valeurs de ce tableau.
Calcul de l'étendue : Je vous rappelle que l'étendue est la différence entre la valeur maximale et la
valeur minimale, soit ici 11 : 18 - 7 = 11.
Calcul du mode : C'est la valeur qui correspond au plus grand effectif, c'est-à-dire ici la note qui a été
obtenue par le plus d'élève. Il s'agit de... 10 ! Oui, 10, obtenue par cinq élèves.
Calcul de la médiane : On a un nombre impair de notes, donc on applique la formule suivante :
La médiane est donc la note obtenue par le 13ème élève. C'est là que va nous servir la ligne des
effectifs cumulés.
On lit aisément que le 13ème élève a eu 10 à son contrôle de maths, la médiane est donc ici de 10.
EXEMPLE
Etude d'une série statistique à caractère continu :
Dans un lycée, nous avons relevé la taille des élèves et les avons regroupées dans le tableau suivant :
Pour les deux définitions qui suivants, on considérera une série statistique (x1, x2, ..., xn) avec ni les
effectifs correspondants à chaque xi et m la moyenne de cette série.
Variance
La variance de la série statistique est :
L'espérance
E(X) = x1.p(X= x1) + x2.p(X= x2) + x3.p(X= x3) + x4.p(X= x4) ........ + xk.p(X= xk)
E(X) = xi.pi
Si l'expérience aléatoire est répétée un grand nombre de fois alors la fréquence de chaque valeur
obtenue tend à se rapprocher de plus en plus de la probabilité qui lui est associée et dans cas la
moyenne (qui peut s'exprimer = xi.fi tend également à se rapprocher et à se confondre avec
l'espérance.
On peut donc interpréter l'espérance comme la valeur moyenne que l'on peut "espérer" obtenir en
répétant une expérience aléatoire un nombre de fois assez grand.
Puisque l'on peut définir une grandeur (l'espérance) comparable à la moyenne on peut également
définir des grandeurs qui en dérivent telles que la variance et l'écart type.
Soit une variable aléatoire de l' espace probabilisé vers (ou un espace mesurable ).
Son espérance est définie par:
Si est une variable aléatoire discrète prenant les valeurs sur un espace de valeurs dénombrables
, et qu'elle a une fonction de masse , l'espérance prend la forme:
C'est notamment le cas quand le nombre de valeurs possibles est fini, par exemple avec
les probabilités . Dans ce cas l'espérance devient:
Dans ce cas la famille est sommable et la convergence absolue assure que la division de la série ne
dépend pas de la manière de numéroter les termes.
Exemple
Exemple de calcul pour la roulette française : en jouant un numéro plein, le joueur a 1 chance sur 37
(les numéros vont de 0 à 36) de repartir avec 35 fois sa mise initiale. Son espérance de gain est donc :
Ce résultat indique qu'en moyenne, il perd 2,7 % de sa mise à chaque partie au profit du casino.
Généralisation: espérance d'une fonction d'une variable aléatoire réelle
X étant une variable aléatoire réelle, une fonction f supposée régulière définit une nouvelle variable
aléatoire notée f(X) dont l'espérance, lorsqu'elle existe, s'écrit en
remplaçant k par f(k) ou x par f(x) dans les formules précédentes (théorème de transfert).
Variable aléatoire discrète:
Interprétation et applications
Espérance mathématique et choix rationnel
Dans certains cas, les indications de l'espérance mathématique ne coïncident pas avec un choix
rationnel. Imaginons par exemple qu'on vous fasse la proposition suivante : si vous arrivez à faire un
double six avec deux dés, vous gagnez un million d'euros, sinon vous perdez 10 000 euros. Il est
probable que vous refuserez de jouer. Pourtant l'espérance de ce jeu vous est très favorable : la
probabilité de tirer un double 6 est de 1/36; on obtient donc :
La variance
La variance V d'une variable aléatoire X est définie par la relation suivante:
V(X) = (x1 - E(X))2 . p1 + (x2 - E(X))2 . p2 + (x3 - E(X))2 . p3 + (x4 - E(X))2 . p4 ......... + (xk - E(X))2 . pk
Tout comme la variance statistique, l'expression de cette variance peut être simplifiée et s'écrire:
Si X est une variable aléatoire, a et b deux réels alors on peut définir une nouvelle fonction aléatoire X'
telle que X'=aX +b (on dit que X' est le résultat de la transformation affine de X).
Dans ce cas:
E(aX + b) = a.E(x) + b
V(aX +b) = a2.V(x)
σ(aX+b) = |a|.σ(X)
Assurance de portefeuille
Le problème de choix de portefeuille a été abordé dans le chapitre précédent dans un cadre statique :
l’investisseur forme un portefeuille financier à l’instant initial t = 0 puis ne réalise aucune transaction
jusqu’à la date terminale t = T. Nous nous intéressons dans ce chapitre à des stratégies dynamiques, c’est
à dire, des stratégies qui impliquent des révisions du portefeuille sur l’horizon de temps [0, T].
La gestion dynamique regroupe une grande variété de techniques et de styles de gestion. Nous nous
concentrons dans ce chapitre sur les stratégies dites d’assurance de portefeuille.
Quel produit permettrait de garantir aux portefeuilles financiers une valeur minimale même dans des
conditions adverses du marché ?
En s’inspirant des travaux de Black et Merton sur l’évaluation d’options, Leland eut l’idée d’adjoindre
des options de vente à un portefeuille de titres afin d’en garantir une valeur minimale ‘en toute
circonstance’, les options pouvant être ‘synthétisées’ à partir d’actions et d’un actif sans risque par des
positions dynamiques adéquates. En 1976, Leland s’associa à Rubinstein pour mettre en place cette
technique sous le nom d’assurance de portefeuille. Par la suite, sont apparues de nouvelles méthodes
de gestion qualifiées de stratégies d’assurance de portefeuille. Elles entrent dans le cadre de la définition
suivante.
On désigne par stratégies d’assurance de portefeuille des stratégies financières dont le but est :
de limiter les pertes en cas de baisse des marchés,
tout en profitant du marché en cas de hausse.
Trois grandes options de stratégies d’assurance de portefeuille :
les stratégies utilisant les options (Option Based Portfolio Insurance - OBPI ),
la méthode du Stop-Loss,
les stratégies à coussin multiple (Constant Proportion Portfolio Insurance - CPPI)