Cours Compta Des sté-UPGC - 23-24
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COURS DE COMPTABILITE
DES SOCIETES
OCTOBRE 2023
PROGRESSION DU COURS :
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 1 : LES
GENERALITES SUR
LES SOCIETES
COMMERCIALES
1- DEFINITION
Selon les articles 4 et 5 du traité de l’OHADA sur les sociétés commerciales et
groupement d’intérêt économique : « la société commerciale est créée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent par un contrat d’affecter à une activité des biens en numéraire, en
nature ou des apports en industries dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de
l’économie qui pourrait en résulter. Les associés s’engagent à contribuer aux pertes dans les
conditions prévues par le présent acte uniforme ».
La société commerciale doit être créée dans l’intérêt commun des associés. Elle peut être
également créée dans le cas prévu par le présent acte uniforme par une seule personne
dénommée <associé unique> par un acte écrit.
2- LE CONTRAT DE SOCIETE
2-1- Les caractéristiques du contrat de société
D’après la définition de la société nous pouvons relever trois caractéristiques principales :
- L’intention de constituer une société : cette intention est appelée « affectio
societatis » c'est-à-dire l’esprit d’équipe ou la volonté explicite de tous ceux qui
veulent s’associer ou de collaborer à la poursuite d’un objet social.
Tous les associés doivent participer à la désignation des gestionnaires, des administrateurs ;
ils doivent contrôler leur gestion et les décisions importantes.
- La mise en commun de certains biens : tous les associés doivent apporter quelque
chose (bien réel ou argent) pour la constitution de la société.
- La recherche de bénéfice ou d’économie et la participation des associés aux
pertes éventuelles : c’est la caractéristique essentielle et obligatoire de la notion de
société. Les règles de répartition des bénéfices doivent être fixées par les statuts. Il
est interdit d’attribuer tout le bénéfice à une seule personne.
Dr. N’ZUE K., Cours de Comptabilité des Sociétés
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CHAPITRE 2 : LA
CONSTITUTION DES
SOCIETES
COMMERCIALES
I- GENERALITES
La constitution des sociétés est l’ensemble des opérations qui donnent à la société une
existence juridique : « chaque associé est débiteur envers la société de tous ce qu’il a promis
de lui apporter en nature, en numéraire ou en industrie ». Les associés réalisent donc des
apports de formes diverses selon le droit des sociétés et le droit fiscal :
1. Les différents types d’apport
1 .1- Définition
L’apport est la participation des différents associés dans la création de l’entreprise. Cette
participation peut être un bien réel, de l’argent ou un savoir-faire.
dû sur les APS est un droit proportionnel appelé droit d’apport dont le taux varie en fonction
de la valeur des apports. Ainsi, lorsque la somme des APS est inférieure à 10millions alors la
société est exonérée du droit d’enregistrement. Si la valeur des APS Є] 10000000 ;
5000000000] alors le taux d’imposition est de 0.3%. Si la valeur des APS Є] 5000000000 ; →
[alors les 5 premiers milliards sont toujours imposés de 0.3% et le reste au taux de 0.1%.
N.B : si les apports comprennent des immeubles (terrain, bâtiment, construction…), il faut
calculer une taxe additionnelle, appelé Taxe de Contribution Foncière (TCF) au taux de 1.2%.
2- Les apports à titre onéreux
Un apport est dit à titre onéreux lorsque sa rémunération est autre que les droits sociaux, il
s’agit de reconnaissance de dettes, de prise en charge d’un passif, remise d’espèce. Les ATO
sont soumis au droit de mutation applicable aux biens apportés (Cf. tableau des ATO en
FISCALITE).
3-Les apports mixtes
Les apports mixtes sont soumis aux régimes des APS pour la partie rémunérée par des droits
sociaux et aux régimes des ATO pour les dettes selon la méthode favorable à l’entreprise.
EXEMPLE :
- La valeur nominale minimale des parts sociales est de 5 000 F : c'est-à-dire la plus
petite valeur d’une part sociale est 5 000 F.
- Tous les apports (en nature et en numéraire) doivent être intégralement libérés.
NB : Ici, il n’y a pas de possibilité de libération partielle des apports en numéraire.
Les apports en numéraire peuvent être déposés directement à la banque sur un compte ouvert
au nom de la société naissante par les associés eux-mêmes ou entre les mains d’un notaire
(Mandataire) qui se chargera de les déposés à la banque au profit de la société.
La SARL doit faire appel à un commissaire aux comptes pour le contrôle de la crédibilité des
comptes si :
- Le capital est supérieur à 10 000 000 F
- Le chiffre d’affaires est supérieur à 250 000 000 F
- L’effectif permanent de l’entreprise est supérieur à 50 personnes
- La valeur totale de l’ensemble des apports en nature est supérieure à 5 000 000 F
2- LA COMPTABILISATION
L’enregistrement comptable se fait en plusieurs étapes :
- La promesse des apports
- La libération des apports
- Règlement des frais ou Versement des fonds par le Mandataire
- Reclassement du capital
La libération intégrale consiste à verser tous les apports promis à la constitution en une
seule fois.
APPLICATION
Soro et Larissa constituent le 01/10/N une SARL par acte sous-seing privé. Le capital de la
société s’élève à 50.000.000 divisé en parts sociales de 5000f.
Soro apporte, le 20/10/N : un fonds de commerce 5.000.000f, un immeuble d’exploitation
15.000.000f, du matériel de transport 3.000.000f, des stocks de marchandises 9.000.000f,
dettes fournisseurs 2.000.000f
Larissa apporte 20.000.000f déposé en banque à la même date. Les frais de constitution
composée de 480.000f de droit d’enregistrement et 236.000TTC des autres frais sont payés
par chèque bancaire le même jour, TVA 18%.
TAF ;
1-Evaluer les apports des associés
2-Passer les écritures de constitution de cette société
3-Quels sont les obligations des SARL en matière de constitution ?
Dr. N’ZUE K., Cours de Comptabilité des Sociétés
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1- GENERALITE
La libération partielle concerne uniquement les apports en numéraire. Elle consiste à
libérer une partie (une fraction) des apports en numéraire et les autres sont libérées plus tard.
𝟏
La fraction minimale à libérer dans ce cas à la constitution est : un quart (𝟒 ) du montant
2- LA COMPTABILISATION
2-1- Lors de la constitution
La comptabilisation respecte les mêmes étapes qu’en cas de libération intégrale :
D=A+B
ou elle peut être libérée en une seule fraction. Quelque soit la fraction utilisée, l’écriture
d’appel et de libération est identique :
- L’appel de la fraction
- La libération de cette faction
- Reclassement du capital
2-2-3-Reclassement du capital
1012 Capital souscrit, appelé, non versé C
1013 Capital souscrit, appelé versé, non amorti C
(Reclassement)
1013 Capital souscrit, appelé versé, non amorti
101 Capital
(Solde du 1013)
1- DEFINITION
Lorsque les actionnaires effectuent des versements supérieurs à la fraction appelée, on
dit qu’ils ont effectué des versements anticipés. L’anticipation n’entraine pas l’augmentation
du capital et le montant des différentes fractions appelées. Le versement anticipé concerne
essentiellement les apports en numéraire.
L’anticipation peut intervenir à la constitution ou lors de l’appel des fractions suivantes
(2ème ou 3ème quart).
Exemple
La SA « SUCCES » est constituée le 1er septembre 2013 avec 1 000 actions de 12 500 F
composées uniquement de numéraire. A cette date le minimum légal a été appelé.
L’actionnaire principal détenteur de 550 actions a versé intégralement ses apports, M.
CHRASSO a versé ¾ de ses 150 actions et M. CISSE a déposé les 2/4 de ses apports
constitués de 50 actions.
Travail à faire :
1- Déterminez les différentes fractions versées par anticipation
2- Calculez le montant des différentes anticipations
2- LA COMPTABILISATION
Les versements anticipés ne modifient pas les étapes des écritures de constitution ou de
l’appel des différentes fractions restantes. Le compte 4616 : <Apporteurs, versements
anticipés> permet d’enregistrer les différents mouvements concernant l’anticipation.
L’écriture intervient au niveau de l’étape de versement à la banque ou chez le notaire.
L’anticipation s’enregistre en deux étapes :
- Lors de l’anticipation
- Lors de la régularisation
2-1- Lors de l’anticipation
Lors de l’anticipation le compte <4616> est crédité du montant de la fraction versée par
anticipation par le débit des comptes 521 ou 4732.
Remarque :
VE : Le montant du versement effectif
FA : Le montant de fraction appelée
VA : Le montant du versement anticipé
VE = FA + VA
521 Banque VR
4616 Apporteurs, versement anticipé VA
4613 Apporteurs, capital appelé non versé FA
(Libération des apports en numéraire)
VR : Le montant du versement réel
VR = FA - VA
Le cas de la défaillance
1- DEFINITION
Il y’a défaillance lorsqu’un actionnaire est incapable de libérer ses actions comme prévu par
les statuts. La défaillance peut intervenir à toutes les étapes d’appel du capital c'est-à-dire
depuis le 1er quart jusqu’au 4ème quart.
En cas de défaillance, les actions du défaillant doivent être vendues à d’autres actionnaires
(nouveau ou ancien) soit :
- A la bourse : si les actions sont cotées
- Aux enchères publiques par un notaire : si les actions ne sont pas cotées.
2- LA COMPTABILISATION
La constatation de la défaillance intervient après la libération de la fraction appelée. La
défaillance peut survenir à la constitution ou lors de l’appel des fractions restantes. En cas de
défaillance la société vend les actions du défaillant pour :
- Récupérer la fraction non libérée par le défaillant
- Imputer des intérêts de retard et les frais de correspondance.
La différence entre le prix de vente des actions et la fraction non payée par le défaillant
augmentée des intérêts et frais est versée au défaillant pour le solde de tout compte.
2-1- Le cas où la défaillance intervient à la constitution
4732 Mandataire-Notaire ME
4613 Apporteurs, capital appelé non versé ME
(Libération de la fraction appelée)
521 Banque ME
4732 Mandataire-Notaire ME
(Dépôt des fonds en banque)
4617 Apporteurs, défaillants MD
4613 Apporteurs, capital appelé non versé MD
(Constatation de la défaillance)
521 Banque V
4617 Apporteurs, défaillants V
(Vente des actions du défaillant)
Résultat A
FV : Le montant des fractions déjà libérées par l’actionnaire défaillant.
Résultat provisoire P
Intérêts de retard -IR
Frais de correspondance -FC
Résultat définitif A
TD
EXERCICE :
La SA « BEDA » a été créée le 01/01/N. Des actionnaires ont effectué des apports en
numéraire qui ont été libérés du minimum légal dès la constitution devant Maître SOUDJANE
notaire. Un actionnaire a effectué un apport en nature représenté par des constructions
estimées à 120.000.000 F et un outillage estimé à 80.000.000 F. La société a appelé le
20/03/N+1, une fraction du capital d’un montant identique à celui appelé lors de la
constitution. Tous les actionnaires se sont libérés par virements bancaires le 30/03/N+1.
Madame ASSITA, souscripteur de 2000 actions s’est libéré de la totalité du solde de son
apport.
De la balance après inventaire au 31/12/N+1, on extrait les renseignements suivants :
1011 Capital souscrit non appelé 300.000.000 F
1013 Capital souscrit appelé versé non amorti 500.000.000 F
109 Actionnaires, capital souscrit non appelé 300.000.000 F
4616 Actionnaires, versement anticipés 40.000.000 F
TAF :
1-Déterminer en donnant toutes les justifications nécessaires :
a- La valeur nominale des actions
EXERCICE
Une S.A au capital de 100.000.000 divisé en actions de nominale 20.000f a été créée le
01/02/N. Il a été exigé les deux premiers quarts à la constitution, à cet effet, M. Sylla titulaire
de 2.000 actions s’est intégralement libéré. Le 01/03/N+1 la SA appel le 3è quart, tous les
actionnaires se libèrent sauf M. Yachine détenteur de 500 actions ; après plusieurs mises en
demeures restés infructueuses, ses actions sont vendues aux enchères publiques à 14.000f
l’unité deux mois après la date limite. La SA lui décompte des intérêts de retard au taux de
12% l’an et des frais de correspondances qui s’élèvent à 15.000f.
Travail demandé :
1-Déterminer le montant du désintéressement.
2-Calculer le résultat de l’actionnaire défaillant.
3-passer les écritures de constitution ainsi que l’appel du 3è quart.
4-Quel est le délai dont dispose la SA pour libérer la fraction du capital non-appelé à la
constitution ?