Montage
Montage
Montage
Opérations de montage :
Scannage (ou palpage) de la monture (Frame scanning) :
Cette opération a pour but de récupérer le contour des cercles de la monture pour pouvoir tailler le verre avec la même
forme. L'appareil de scannage vient soit palper l'intérieur du drageoire pour les montures cerclées, soit palper l'extérieur du
calibre (ou du verre de présentation) livré avec la monture. Le palpage se fait souvent en 3 dimensions de manière à
récupérer autour de 500 à 1024 rayons du contour et la dénivellation liée à la cambrure de la monture. Le palpeur est soit un
appareil séparé relié à un PC désservant plusieurs meuleuses, soit intégré au centreur, soit intégré dans la meuleuse.
Dans le cas de montures cerclées métal, il est fortement conseillé de scanner les deux cotés car les deux cercles ont souvent
des cotes légèrement différentes et pour ce type de monture, il faut une plus grande précision de taillage pour éviter de
précontraindre le verre lorsque l'on referme le tenon.
La calibration du palpeur est un élément essentiel pour obtenir des cotes précises. Il est indispensable de recalibrer l'appareil
si le doigt de palpage a accroché dans un tenon mal serré ou dans le crantage d'un verre de présentation.
Pointage :
Il s'agit de repérer les points de centrage sur les verres. Les verres progressifs, possèdent un marquage mais dans le cas de
verres unifocaux et bifocaux, il faut pointer le centre optique (ou plus précisément, le PRP) avec un frontofocomètre.
Le but est de coller sur le verre un glant en plastique (parfois appelé ventouse), à l'aide
d'un autocollant double-face (pad). Ce glant permettra de maintenir le
verre pendant l'opération de taillage.
On prépare ensuite un glant avec son collant double-face. Dans le cas de verres traités hydrophobes à haut pouvoir glissant,
on ajoute sur chaque face du verre, un autocollant (communément appelé sticker) spécialement adapté à ce type de
traitement dont le but est de limiter le risque que le glant ne glisse sur le verre pendant le taillage. D'autres fabricants de
verres déposent sur chaque face du verre une résine soluble qui réduit temporairement l'effet glissant du traitement (le
temps du taillage) ce qui évite l'emploi du sticker.
On vient ensuite appliquer le glant sur le verre avec le centreur.
L’opération est réalisée sur une meuleuse (Edger). Dans la majorité des cas,
le taillage est obtenu par meulage avec des meules diamantées avec de
différentes tailles de grains en fonction de la matière. Une meule à garins
très fins permet la finition. Pour les verres organiques ou polycarbonate,
certains ateliers de montage industriels utilisent des outils de coupe.
Une fois le débordage effectué, dans le cas de monture à fil nylon, une petite
meule plate vient réaliser un rainurage (groove).
Au final, le bord du verre taillé a une apparence dépolie ce qui n’est pas
toujours très esthétique. Certaines machines sont équipées de disques en
feutre que l’on enduit d’une pâte spéciale permettant de polir la tranche des
verres si on le souhaite. Un véritable aspect brillant n’est souvent obtenu que
par un polissage manuel de la tranche, sur un touret équipé de feutres à
polir.
Dans le cas de montage cerclé, le verre doit être taillé avec précision pour qu’une fois monté il ne subisse pas de contraintes
ou ne bouge pas s’il est trop petit. Avant d’enlever le glant, on peut vérifie généralement si le verre est taillé à la bonne cotes
en l’essayant sur la monture. Si le verre est trop grand, on peut le remettre sur la meuleuse et relancer un cycle de retouche.
Si le verre est trop petit, il est d’usage de mettre dans le drageoir un fil plastique (ou du silicone) qui vient compenser la cote.
Comme ce n’est pas très esthétique on évite que le verre ne soit trop petit pour ne pas avoir à compenser de trop. Une autre
astuce couramment utilisée lorsque le verre est un peu trop petit, consiste à cambrer légèrement la monture ce qui la
resserre sur le verre.
Même si les machines sont de plus en plus précises, on n’obtient pas à tous les coups la cote parfaite, il faut donc bien
connaître sa machine pour ne pas avoir à faire une retouche à chaque verre. Selon le type de verre et le type de monture, un
bon monteur sait quelle correction apporter à sa cote de taillage.
Une des difficultés du taillage est de savoir à quel endroit il faut mettre le biseau, en fonction de l’épaisseur du verre et du
type de monture. Le but est bien sûr de masquer au mieux l’épaisseur du verre. Il faut donc éviter que le verre ne ressorte
trop de la monture et en particulier pas par la face frontale si possible. Les meuleuses proposent donc différentes positions
de biseau dont voici les principales :
– Sur des verres minces au bord on peut utiliser le biseau 1/2-1/2 (au milieu de l’épaisseur du verre).
– Sur des verres pas trop épais, on utilise souvent le biseau 1/3-2/3 (biseau à 1/3 de l’épaisseur à partir de la face frontale).
– Sur des verres pour forts myopes qui on une face frontale très plate et sont très épais au bord, le biseau face avant est
souvent utilisé. On peut cependant être amené à reculer le biseau pour permettre le montage ou une fermeture des
branches si le verre est très épais au bord.
Il faut aussi prendre en compte la base du verre et la base de la monture. Pour cela, les machines proposent souvent un
biseau expert. Pour cela, la machine vient d’abord palper les deux faces au bord du verre pour positionner au mieux le biseau
par rapport à l’épaisseur du verre, sa base et la base monture.
Le choix de la position du biseau nécessite la prise en compte de nombreux facteurs.
Après le débordage, les arrêtes sur les deux faces au bord du verres sont tranchantes et risquent de blesser le porteur. Il est
nécessaire de faire un contr-biseau pour en casser le tranchant. Cette opération peut être réalisée par les machines de
meulage mais beaucoup d’opticiens préfèrent encore le réaliser sur une petite meuleuse à main.
Perçage (Drilling) :
On ne perce essenciellement que les verres organiques ou polycarbonates. L’opticien utilise de petites perceuses équipées de
forets ou d’alésoirs. Le perçage est alors réalisé manuellement ce qui nécessite de bonnes compétences et une certaine
expérience. Une des difficultés est d’obtenir une parfaite symétrie entre les verres droit et gauche. Les ateliers de montage
industriels utilisent des machines automatiques sophistiquées, pilotées par ordinateur.
Montage (Fitting) :
• Sur des montures cerclées métal on ouvre le cercle en dévissant entièrement les vis situées dans les tenon, on insère
le verre puis on remet les vis des tenons. Pour un bon montage, les deux parties du tenon doivent se toucher et le
verre ne doit pas bouger ou tourner dans la monture.
• Sur des montures plastiques, on peut soit clipser le verre à froid, soit chauffer la monture avec une chaufferette,
pour la ramollir légèrement avant de clipser le verre. Noter que toutes les montures plastique ne supportent pas
d’être chauffées. On insère le verre légèrement en force, par la face interne de la monture pour éviter de rayer le
devant de la monture.
• Sur montures à fil nylon, on utilise une languette plastique fine que l’on passe dans le fil pour le tendre autour de la
rainure du verre.
• Sur monture percée, on monte les branches et le nez avec des vis. Pour éviter le contact entre la vis et le verre, on
utilise souvent une petite cheminée en plastique que l’on insère dans chaque trou avant la vis. La principale difficulté
est bien entendu de positionner correctement les verres au moment du serrage des vis.
Pour éviter que les vis ne se desserrent à l’utilisation, il est d’usage de mettre un point de résine (frein à vis) sur chaque vis ou
tout simplement du vernis à ongle sur les montages percés, en particulier sur les verres polycarbonates pour éviter les
problèmes d’étoilage au bord des trous.
Contrôle (Control) :
L’inversion verre droit – verre gauche, le contraxe sont parmi les erreurs les plus courantes. Le contrôle doit donc permettre
de vérifier tous les paramètres du verre et du montage. Les écarts et hauteurs montage sont vérifiés au réglet ainsi que
l’orientation des verres. Il est parfois nécessaire de redresser les verres s’ils on légèrement tournés dans la monture.
Une nouvelle norme ISO « Verres ophtalmiques montés » est en cours de validation. Elle détermine les tolérances à appliquer
sur les verres montés.
Une fois le montage terminé, la monture est souvent légèrement déformée. Cette opération doit permettre de remettre la
monture dans un état standard. Les branches doivent être écartées d’un angle de 5° à 10° et dans un même plan horizontal.
La difficulté est de ne pas abîmer la monture. Lors de la manipulation de montures métal, il faut éviter de forcer sur les
soudures qui peuvent lâcher sous la contrainte, on a aussi le risque d’écailler le revêtement de la monture. Le rhabillage de
montures percé est assez difficile car ce sont des montages fragiles et on risque de casser le verre au niveau des trous (en
particulier sur des verres en CR39). Il faut donc les manipuler avec délicatesse et éviter de forcer sur les points de perçage.
Soit :
A : Largeur du calibre
W : L’angle de cintre (Wrap angle)
E : Demi-écart montage souhaité
N : Largeur du Nez de la monture
B : Base du verre en dioptries
D = E – N/2
R = (Indice – 1) / B
Conclusion :
Le montage est un vrai métier qui fait l’objet de diplômes spécifiques (en dehors du BTS OL) comme le CAP et le BEP
monteur vendeur en optique lunetterie. Il s’appuie sur des compétences acquises par l’expérience et nécessite une certaine
habileté manuelle. Il existe de nombreux types de montures différents pouvant nécessiter chacun une technique particulière.