Cultures Sucrières Mag 1 FR

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Janvier 2018 - N°1-

Le magazine de la Filière Sucrière Marocaine

LA BETTERAVE À SUCRE
La conduite technique
à l’installation de la culture

Mécanisation Protection
Fertilisation
du semis phytosanitaire
Route Principale 3011 , Zone Industrielle Sahel, Had Soualem . Maroc
2 Tél. : +212 5 22 96 34 34 - Fax : +212 5 22 96 34 35 www.zinecapitalinvest.ma
EDITO

Un magazine
Pratique et profitable, spécialisé et utile
Edition spécialisée dans
les cultures sucrières
au Maroc
Chers lecteurs,
Editée par Vous offrir un support d’informations entièrement dédié aux cultures
P. SOLUTIONS sucrières, voilà ce à quoi nous aspirons à travers cette nouvelle édition : Les
Cultures Sucrières Mag.
Dépôt Légal : 2017PE0071
ISSN : 2550-6374
La filière sucrière est une filière stratégique dans l’économie du pays. Elle
regroupe des milliers d’agriculteurs, produit des milliers de tonnes de sucre
Directeur de publication et satisfait des millions de marocains. Le sucre, denrée essentielle dans
EL MAHDAOUI Soumia le régime et les habitudes alimentaires des marocains, provient de deux
Rédacteur en chef sources : l’extraction à partir des plantes sucrières produites localement et
FARHANI Rhita le raffinage du sucre brut importé.

Ingénieurs Rédacteurs Ainsi, vous êtes plus de 80.000 producteurs à travers le royaume qui, avant
MOUSTATIA Hakima de récolter, vous vous employez chaque campagne à semer, irriguer, suivre,
OUAZANI Mustapha entretenir et protéger vos cultures.
Pour cela, nous ne cesserons jamais de vous remercier.
Rédacteur/Traducteur
BELLAGHMOUCH Hajar
Nous visons à travers ce magazine, vous accompagner tout au long de votre
train technique afin de vous apporter une information juste et fiable.
Nos différentes rubriques ont, ainsi été constituées de manière à vous
offrir une plateforme d’actualités et d’articles techniques mais aussi, des
Collaborateurs conseils et des recommandations afin de réussir vos cultures et garantir des
BOURARACH El Hassane rendements meilleurs. Le magazine est aussi une fenêtre pour exprimer vos
EZZAHIRI Brahim préoccupations, vous entendre, partager vos réussites et faire entendre votre
SAHNOUNI Bouchouaib voix.
TANJI Abbès Surtout, n’hésitez pas à nous contacter.

Devant le progrès que connaît la filière, nous estimons que tous les sujets
méritent d’être débattus. C’est pour cette raison que nous vous proposons
dans ce premier numéro dedié à la betterave à sucre, des articles qui traitent
Adresse: des thématiques pratiques et techniques pour l’installation de vos cultures.
Lotissement Abdelmoumen,
69 Lot Ard Sghir, 2ème étage - Du travail et préparation du sol aux techniques du semis et en passant par la
Mohammedia protection des cultures et la fertilisation, notre objectif est simple : éclairer les
producteurs et leurs offrir toutes les informations nécessaires.
Téléphone:
05 22 91 49 11 Si ce magazine est né, c’est par une pure volonté de vous servir, mais
06 61 29 92 36
sans doute aussi avec le soutien des différents opérateurs de la filière et
E-mail: notamment la FIMASUCRE qui œuvre au développement de la filière.
[email protected]
Au-delà d’un magazine, ce sera aussi une vitrine de votre progrès, de vos
réussites, ses tribunes vous sont ouvertes afin d’exposer et de partager vos
points de vue et vos visions.

Si aujourd’hui l’accès à l’information est une exigence,


Tous droits son partage est désormais notre gage.
de reproduction,
même partielle,
strictement reservés sauf accord
Bonne lecture
préalable avec la direction.

La Rédaction
SOMMAIRE

6 A LA UNE
La filière sucrière au Maroc
Un pilier de l’économie nationale
............................................. 6
Le premier Centre de Recherche et Développe-
ment des Cultures Sucrières au Gharb
............................................. 10
FIMASUCRE pilote la Stratégie de Recherche
et Développement des Cultures Sucrières
............................................ 12
La mécanisation de la conduite culturale des
plantes sucrières, se developpe
............................................ 13
La FIMASUCRE et la FNIS
Un partenariat fructueux
............................................ 14
La filière sucrière marocaine s’appuie sur la re-
cherche et le développement pour plus d’excel-
............................................ 16
lence
COSUMAR-AIMCRA
Convention de partenariat
............................................ 17
L’amont agricole, se met au digital ............................................ 18
............................................. 19
La FIMASUCRE met en place
un système de retraite pour les agriculteurs
La COSUMAR récompense
les meilleurs producteurs des cultures sucrières
............................................. 19

20 SEMIS

Semoir de précision:
Réussite du semis et réglages des semoirs
............................................. 20

25 FERTILISATION

Les bases de la fertilisation


de la betterave à sucre
............................................. 25

28 PHYTOPROTECTION

Stratégies de désherbage ............................................. 28


Protection phytosanitaire de la betterave à sucre
au semis et à la levée
............................................. 34

4
Une décennie au service
du développement agricole au Maroc

Association des interprofessions Agricoles,


pour la Concertation, la Coordination
et la Conciliation entre les interprofessions
dans les domaines d’intérêt commun.

Représentation régionale

1- Tanger- Tétouan-Al Hoceima


2- Oriental
3- Fès-Meknès
4- Rabat- Salé -Kénitra
5- Beni Mellal - Khénifra
6- Casablanca- Settat
7- Marrakech – Safi
8- Darâa – Tafilalet
9- Souss- Massa
10- Guelmim -Oued Noun
11- Laâyoune – Seguia Al Hamra
12- Dakhla – Oued Ed Dahab
A LA UNE

La filière sucrière au Maroc


Un pilier de l’économie nationale

La filière sucrière marocaine occupe une place stratégique dans l’éco-


nomie du pays. Le secteur a bénéficié d’importants investissements
publics et privés qui ont conduit, dans un cadre intégré, au développe-
ment de la production locale du sucre couvrant actuellement environ
50% des besoins du pays.

S
ur le plan agricole, le culteurs dans 5 périmètres irri- grée, avec un modèle résiliant
Maroc est l’un des rares gués : Doukkala, Tadla, Gharb, regroupant à la fois l’activité
pays à produire du Loukkos et Moulouya. Les d’extraction du sucre à partir
sucre à partir de la bet- productions potentielles des des plantes sucrières et le raf-
terave et de la canne à sucre, en cultures sucrières se situent finage du sucre brut importé.
plus de l’activité de raffinage. annuellement aux alentours L’industrie sucrière marocaine
Les surfaces agricoles poten- de 4 millions de tonnes de bet- est assurée par 8 unités indus-
tielles de betterave et de canne teraves et près de 1 million de trielles regroupées en 4 sociétés
à sucre représentent respecti- tonnes de canne à sucre. (SUNABEL, SUTA, COSUMAR,
vement : 60.000 et 20.000 ha et Par ailleurs, la filière sucrière SURAC) du Groupe COSUMAR
concernent plus de 80.000 agri- est une filière totalement inté- qui ont des capacités totales de

6
traitement de 43.000 tonnes de profession à obtenir la recon- • L’organisation, le dévelop-
betteraves par jour et de 7.000 naissance officielle du gouver- pement et l’intégration de la
tonnes de cannes par jour. Cela nement en septembre 2016. filière sucrière,
permet de couvrir annuelle-
Elle regroupe tous les acteurs • Le renforcement de la concer-
ment environ 50% des besoins
agricoles et industriels de la tation et de la coordination
nationaux, le solde étant cou-
filière à savoir l’Association entre les différents partenaires
vert par du raffinage de sucre
Professionnelle Sucrière (APS) en vue de développer le secteur
brut opéré à la raffinerie de
qui représente les 4 socié- sucrier sur les plans agricole et
Casablanca.
tés sucrières : COSUMAR, industriel,
Le Maroc est ainsi le 5ème pays SUNABEL, SUTA et SURAC,
producteur sur le continent ainsi que l’Union Nationale des • La défense des intérêts des
africain et constitue avec Associations des Producteurs producteurs et des transforma-
l’Egypte, les deux pays afri- des Plantes Sucrières du Maroc teurs des plantes sucrières,
cains à produire du sucre blanc (UNAPPSM) qui représente les • L’échange des informations
issu de betteraves sucrières. associations régionales des pro- et des expertises scientifiques
ducteurs des plantes sucrières
Aujourd’hui, le royaume dis- et techniques et l’adhésion aux
dans les cinq périmètres irri-
pose d’une capacité de pro- organisations nationales et
gués.
duction de sucre blanc raffiné internationales,
de 1.65 millions de tonnes, en La Fédération est aussi membre
• La réalisation des actions de
dépassement des besoins de la de la COMADER.
recherche et développement,
demande intérieure estimée à
1.25 millions de tonnes. Le sucre • L’encouragement de l’agréga-
blanc raffiné produit répond Missions tion comme mode d’organisa-
aux standards de qualité les Depuis sa création, la FIMASUCRE tion privilégié de l’agriculture
plus exigeants. s’est assignée plusieurs mis- conformément à la législation
sions qui visent: en vigueur.

FÉDÉRATION
INTERPROFESSIONNELLE
MAROCAINE DU SUCRE
Pour renforcer le cadre de
concertation et de coordina-
tion, accroître la productivité
nationale et garantir la péren-
nité de cette activité, la filière
sucrière a opéré d’importantes
réformes sur les plans régle-
mentaire et organisationnel.
Ce qui a conduit, en juin 2007,
à la création de la Fédération
Interprofessionnelle Marocaine
du Sucre (FIMASUCRE). Elle
est d’ailleurs la première inter-

7
A LA UNE

Présence à l’international
De par ses deux entités,
l’UNAPPSM et l’APS, la filière
sucrière marocaine est bien
représentée au niveau interna-
tional. D’une part, l’UNAPPSM
qui est membre de l’AMPBCS
(Association Mondiale des
Planteurs de Betteraves et de
Canne à sucre) a organisé le
Conseil Annuel à Marrakech
en 2012. En mars 2013, le Maroc
a été élu membre exécutif du
Conseil d’Administration de
cette Association. D’autre part,
l’APS représente le Maroc à l’OIS
(Organisation Internationale
du Sucre), organisation dont
elle a assuré la Vice-présidence
en 2009 puis la Présidence
en 2010. D’ailleurs, le 37ème
Conseil de l’OIS a été organisé à
Marrakech en mai 2010.
En partenariat avec l’OIS, l’APS
organise tous les deux ans la
Conférence Internationale du
Sucre-Maroc. La 1ère édition a eu
lieu en 2015, et la seconde édi-
tion en 2017.
Cette ouverture à l’international
s’est concrétisée également par
la conclusion de conventions de
partenariat et d’assistance avec
plusieurs organismes:
• L’eRcane pour le développe-
ment de nouvelles variétés de
canne à sucre adaptées aux
conditions climatiques maro-
caines, ce qui permet l’organi-
sation de missions d’expertise
•L’Institut de Recherche • L’Institut Technique de
dans les deux sens permettant
sur la Betterave en Espagne Betterave en France (ITB), visant
de favoriser les échanges et
(AIMCRA) pour développer des un benchmark en matière des
d’améliorer les performances de
systèmes de pilotage de l’irriga- techniques de production de la
la filière.
tion. betterave à sucre (2013-2015).

8
Un contrat programme
qui cadre la filière
Pour accompagner la filière
sucrière dans sa phase de deve-
loppement et de modernisa-
tion, et en s’inscrivant dans la
dynamique amorcée par le plan
Maroc Vert visant l’améliora-
tion de la productivité et la qua-
lité des cultures sucrières, ainsi
que la compétitivité des unités
de production, le gouverne-
ment et la profession sucrière
ont convenu d’entreprendre mie d’eau, l’amélioration des per- de ses membres.
un vaste programme pour l’ac- formances agronomiques des
compagnement de la filière cultures sucrières à travers une
Développement de la R&D
Dans le cadre de la promotion de
sucrière. Ainsi, deux contrats meilleure conduite technique et
la recherche et développement
programmes ont été conclus la promotion des systèmes de
et le transfert des acquis de la
entre l’Etat et la FIMASUCRE. production permettant la pro-
recherche dans le domaine des
Le premier a couvert la période tection de l’environnement sont
plantes sucrières, la FIMASUCRE
de 2008 à 2013, avant de le renou- également à l’ordre du jour. Sans
et le Ministre de l’Agricul-
veler pour un deuxième contrat oublier finalement, le renforce-
ture et de Pêche Maritime, de
couvrant la période de 2013 ment de l’aspect recherche et
Developpement Rural et des Eaux
jusqu’à 2020. Parmi les princi- développement par la création
et Forêts ont créé un centre de
paux objectifs de ce contrat pro- d’un centre de recherche natio-
recherche et développement des
gramme : nal et la consolidation de la for-
cultures sucrières dans le péri-
mation et le conseil agricole.
• Assurer la pérennité et le déve- mètre du Gharb sur une superfi-
loppement de la filière sucrière La mise en œuvre de ces actions, cie de 40 ha.
marocaine dans sa composante conjuguées au renforcement du
amont agricole et industrielle, soutien de l’Etat aux produc- Aussi, la FIMASUCRE a conclu
teurs des cultures sucrières à tra- plusieurs conventions de par-
• Améliorer les performances et
vers le Fonds de Développement tenariat avec des instituts
la compétitivité de la filière,
Agricole, a permis d’améliorer de recherches et chercheurs
• Poursuivre les efforts entre- les performances agricoles et nationaux (IAV Hassan II, ENA
pris pour la protection de l’envi- l’amélioration des revenus des Meknès,…) et internationaux (ITB,
ronnement et le développement agriculteurs. AIMCRA, eRcane,…) afin d’accom-
durable. pagner la mise en place des pro-
Le programme a beaucoup Actions sociales grammes de recherche et déve-
d’objectifs et prévoit dans un Pour soutenir les agriculteurs loppement. Une autre convention
premier temps, l’extension des en cas de catastrophes natu- signée avec la Fédération
superficies notamment dans relles telles que le gel, les inon- Nationale Interprofessionnelle
les périmètres du Gharb et du dations,… la Fédération a pro- des Semences et Plants (FNIS)
Loukkos dans le cadre de l’amé- cédé à la création d’un fonds visant la mise à la disposition des
nagement de nouveaux péri- de soutien pour les cultures agriculteurs d’un profil variétal
mètres irrigués engagés par sucrières alimenté par ses de betterave à sucre adapté et
l’Etat. La promotion de l’écono- propres contributions et celles performant.

9
A LA UNE

Le premier Centre
de Recherche et Développement des Cultures
Sucrières au Gharb
Dans le but d’améliorer les performances des cultures sucrières,
une convention de partenariat portant sur la période 2010-13, a été
signée entre la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Sucre
«FIMASUCRE» et le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du
Développement Rural et des Eaux et Forêts pour la mise en place d’un
Centre de Recherche et Développement dédié aux Cultures Sucrières
(CRCS) dans le périmètre du Gharb.

L
e centre qui est une Objectifs du CRCS • La production des boutures
première expérience certifiées et performantes de
au Maroc, vise la Pour améliorer les perfor- la canne à sucre en partena-
promotion de la mances des cultures sucrières riat avec le CTCAS (ORMVAG)
recherche sur les cultures à l’échelle régionale et natio-
nale, les objectifs fixés pour • Une plateforme de démons-
de la betterave et de canne à
le Centre de Recherche et tration et de transfert des
sucre dans le but d’améliorer
Développement des Cultures acquis de la recherche aux
la productivité et la rentabi-
Sucrières sont : agriculteurs.
lité des cultures sucrières.
•La conduite des programmes Pour réaliser ces objectifs
Il est établi sur une superfi-
de recherche sur tous les le CRCS a conclu des parte-
cie globale de 40 ha avec une
aspects agronomiques de la nariat avec plusieurs orga-
SAU de 31 hectares. D’autres
betterave et la canne à sucre nismes nationaux et inter-
annexes du CRCS seront
en collaboration avec les nationaux : IAV Hassan
mises en place dans les autres
instituts de recherche natio- II, ENAM, ORMVAG, ITB,
périmètres irrigués.
naux et internationaux AIMCRA, IIRB, eRcane…

10
Semoir des essais de le betrave
Equipements Fonctionnel depuis 2014, ce introduit pour la premier fois
centre a permis à la filière au Maroc
Pour conduire les tra- de tester et répondre à des
vaux de recherche dans problématiques impor-
les meilleures conditions, tantes. Par ailleurs, des
le CRCS est équipé de tous visites d’agriculteurs des
les moyens nécessaires à cinq autres périmètres sont
savoir: organisées périodiquement,
•Système d’irrigation par permettant aux produc-
aspersion avec couverture teurs de cultures sucrières
totale, adapté à la betterave de s‘informer sur les tech-
et la canne à sucre, niques de désherbage, fer-
tilisation et irrigation.
• Bassin de stockage d’eau,
électricité, clôture….,
Trois autres centres sont
• Semoir adapté spéciale-
en cours de réalisation
ment aux essais de la bette-
dans d’autres périmètres.
rave à sucre,
La FIMASUCRE ambi-
• Station agrométérolo- tionne de créer un centre
gique automatique, de recherche pour chaque
• Outils de suivi de la qualité périmètre de production,
de l’eau et de l’état du sol, répondant ainsi aux besoins
spécifiques de chaque péri-
• Salle de réunion et de for- mètres.
mation.

11
A LA UNE

La FIMASUCRE pilote
la Stratégie de Recherche et de Développement des Cultures Sucrières

P
our répondre aux Le désherbage chimique semoirs de précision, les arra-
différentes problé- cheuses, les bineuses, les plan-
Evaluation de l’efficacité des
matiques posées teuses de la canne à sucre…,
matières actives des herbicides
par les agriculteurs, Conventions de partena-
et mise en place d’une straté-
leur apporter des riat
gie de désherbage chimique
solutions adaptées et relever
pour lutter contre les mauvaises Pour accompagner sa straté-
le défi d’amélioration de la
herbes associées à la betterave gie de R&D, la FIMASUCRE a
productivité et de la rentabi-
et la canne à sucre. conclu plusieurs conventions
lité des cultures sucrières, la
FIMASUCRE a mis en place de partenariat avec les orga-
La protection phytosani-
une stratégie de recherche et nismes et instituts nationaux
taire
développement visant l’amé- et internationaux à savoir:
lioration des performances Surveillance de l’état phytosa- Le Ministère de l’Agricul-
de la betterave et de la canne nitaire des parcelles et utilisa- ture de la Pêche Maritime, du
à sucre. tion des meilleurs traitements Développement Rural et des
contre les maladies et ravageurs Eaux et Forêts, les universi-
Les axes de recherche et des cultures sucrières. tés d’enseignement supérieur,
de développement l’AIMCRA, l’eRCANE, …
Par ailleurs, la FIMASUCRE
Cette stratégie a pour principal soutient également une straté- Ainsi, les actions de recherche et
objectif d’introduire et dévelop- gie de lutte intégrée contre la développement mises en place
per de nouvelles technologies maladie de la pourriture raci- dans le cadre de la vision de l’in-
agricoles permettant d’amé- naire de la betterave à sucre, qui terprofession ont considérable-
liorer les performances des peut apparaître et se propager ment contribué à l’amélioration
cultures sucrières. Elle se repose rapidement en fin de cycle. Le des performances en terme du
essentiellement sur les axes sui- champignon responsable « sclé- rendement en sucre à l’hectare
vants: rotium rolfsii » a la capacité de en passant de 7 t/ha en 2006 à 12
Le développement varié- se conserver plus de trois ans t/ha en 2016.
tal de la betterave dans le sol, sous forme de pro-
Cette performance a permis d’at-
pagules dormantes.
Des essais sur les variétés et teindre un taux de couverture
boutures sont mis en place en sucre du pays d’environ 50%
L’irrigation
annuellement dans tous les au titre de la campagne en 2016
périmètres de production pour Choix des meilleures tech- avec une production record du
introduire les variétés les plus niques d’irrigation économes en sucre blanc de 607.000 tonnes.
performantes. eau et mise en place d’un sys-
tème de pilotage de l’irrigation A travers la R&D, la FIMASUCRE
La fertilisation et ses partenaires visent à
des cultures sucrières.
Des stratégies de fertilisation consolider les acquis et ambi-
La mécanisation tionnent d’améliorer davantage
de la betterave ont été dévelop-
pées au niveau des périmètres Introduction et développe- les performances et d’atteindre
de production ainsi que la pro- ment de matériels adaptés aux un rendement de sucre à l’hec-
motion des analyses du sol. cultures sucrières tels que les tare de 17 t/ha à l’horizon 2025.

12
La mécanisation de la conduite culturale des plantes sucrières,
se developpe
La mécanisation des étapes de production des cultures sucrières constitue un levier important
pour le développement des performances agronomiques de la betterave et de la canne à sucre.
La mécanisation de la conduite culturale permet de faire face au risque relatif à la rareté de la
main d’œuvre agricole pouvant affecter la pérennité de l’activité, mais également d’assurer un
approvisionnement régulier et optimisé des sucreries en matières premières de qualité.

L
e groupe COSUMAR, • Subvention du matériel : dos- Périmètre Récolte méca- Récolte méca-
fidèle à son engage- siers présentés et défendus nique 2016-17 nique 2015-16
ment en tant qu’agré- auprès du Ministère de tutelle.
Doukkala 84% 44%
gateur et pilier de la
• Encouragement de la fabrica- Tadla 30% 14%
filière sucrière maro-
tion locale.
caine, poursuit la mise en œuvre Moulouya 100% 97%
de sa stratégie d’optimisation et Assurer une sensibilisation à Gharb 17% 8%
de modernisation de la filière l’égard des agriculteurs
en vue d’atteindre de meilleures Loukkous 1% -
• Journées de démonstration.
performances agricoles et indus- Groupe 50% 30%
trielles et relever le taux de cou- • Etudes sur les bienfaits de l’en- net progrès passants de 30 % en
verture des besoins du pays en fouissement des feuilles dans le 2016 à à 50% en 2017.
sucre. Ainsi, sur le plan agricole le sol.
groupe s’est fortement engagé et Depuis le lancement de son pro-
• Visites de benchmark des pays gramme de promotion, la méca-
a déployé tous les efforts néces- avancés (Espagne).
saires pour la modernisation de nisation a connu un très fort
la production, et notamment en Soutenir les sociétés de presta- développement sur l’ensemble
ce qui concenre le développe- tions agricoles du train technique. Et ces résul-
ment de la mécanisation. tats ne sont que le fruit des
• Encouragement de la création efforts continus déployés par le
Depuis 2006, la COSUMAR et de ces sociétés spécialisées. groupe COSUMAR et ses parte-
ses partenaires ont entrepris un • Préfinancement du matériel naires.
plan d’actions qui vise la pro- technique nécessaire (à hau- S’inscrivant ainsi dans le plan
motion de la mécanisation de la teur de 30 millions de dh/an). d’actions assigné, mulitiples ac-
conduite culturale des plantes
• Formations et visites de tions ont été conduites et réali-
sucrières. En 2012, un bilan a été
benchmark. sées :
dressé ainsi qu’une feuille de
• Création des sociétés de presta-
route ayant pour objectif de : Grâce à ces actions, la mécanisa- tions de service agricoles qui tota-
tion a connu une très forte évolu- lisent aujourd’hui 158 sociétes.
• Mécaniser à 100% le semis, le
tion sur l’ensemble du train tech- • Accompagnement des agricul-
binage et le traitement.
nique des cultures sucrières. Des teurs et des prestataires pour l’ac-
• Mécaniser à hauteur de 72% la résultats satisfaisants ont été quisition du matériel agricole,
récolte de la canne et de la betterave. enregistrés depuis le lancement • Des investissements de l’ordre
Le plan d’actions global suivi de ce programme de promotion. de 30 millions dhs /an,
concerne tous les niveaux : Ainsi, en ce qui concerne la bet- • Révision de la convention avec le
Adapter le matériel aux exi- terave à sucre, la mécanisation Crédit Agricole du Maroc (CAM)
gences locales du semis a connu un bel essor pour le financement du matériel
passant de 55% en 2008 à 100% pour les agriculteurs et les pres-
• Utilisation des machines à en 2017. De même pour le taux tataires,
tambours pour les parcelles de mécanisation de chacune des
pierreuses • Renforcement du parc de la
opérations de binage et traite- récolte et chargement mécanique.
• Améliorations techniques : ment qui a doublé entre 2008 et •Fabrication locale des machines
adaptation de la machine au 2017, passant de 32 % à 65%. de récolte,
type de sol, récupération par- Quant à la mécanisation de la • Création des ateliers au niveau
tielle des feuilles (convoyeurs, …). récolte de la betterave à sucre, des périmètres pour l’entretien
Réduire le coût de la prestation malgré le retard de développe- des machines avec atelier mobile,
ment perçu, elle a enregistré un • Pilotage des machines par GPS.

13
A LA UNE

La FIMASUCRE et la FNIS
Un partenariat fructueux

La FIMASUCRE et la FNIS ont signé une convention de partenariat


qui vise la promotion et le renforcement des actions de la recherche
et développement variétal de la betterave à sucre au Maroc.

L
e partenariat mis • Mettre à la disposition de sucre, FIMASUCRE a intro-
en place depuis 2012 la filière sucrière toutes les duit pour la première fois
entre la FIMASUCRE solutions variétales permet- au Maroc quatre semoirs de
et la FNIS constitue tant de faire face aux diffé- haute technologie et préci-
un cadre de concertation et rentes maladies (rhizomanie, sion, adaptés spécifiquement
de synergie des efforts de re- pourriture, ….). aux essais de la betterave à
cherche et développement sucre à l’instar des instituts
Pour atteindre ces objectifs,
visant l’introduction et le dé- de recherche en France et
La FIMASUCRE et la FNIS
veloppement de variétés per- Espagne.
établissent pour chaque
formantes de la betterave à
campagne agricole un pro-
sucre, adaptées aux condi-
gramme de recherche et dé-
tions marocaines et le trans- Résultats significatifs
veloppement s’articulant au-
fert de toutes nouvelles tech- Les actions de recherche et
tour des plateformes des es-
nologies liées au secteur se- développement mises en
sais variétaux (test des varié-
mencier aux producteurs des place dans le cadre de ce
tés commerciales, comporte-
plantes sucrières. partenariat ont fortement
ment variétal, tolérance des
Cette convention ouvre variétés aux maladies, va- contribué à une améliora-
la voie de la collaboration riétés de type cycle court…), tion significative des per-
entre les deux Fédérations des journées portes ouvertes formances de la betterave à
et permet l’échange des ex- au profit des agriculteurs, sucre, notamment, en termes
périences et des expertises. des journées d’études au ni- de rendement en sucre à
Parmi les principaux objec- veau national et régional, l’hectare, qui est passé de
tifs tracés dans cette conven- des formations au Maroc et 7 t/ha en 2006 à 12 t/ha en
tion : à l’étranger, ainsi que, des vi- 2016.
sites de benchmark aux pays
• Introduire des variétés
producteurs des semences de En s’appuyant sur la R&D, la
de betterave à sucre per-
la betterave à sucre. filière sucrière vise à consoli-
formantes et adaptées aux
der les acquis, améliorer da-
conditions marocaines, Ainsi, dans ce cadre et pour
vantage ses performances et
améliorer les conditions de
• Promouvoir auprès des atteindre, à court terme, un
mise en place des essais va-
agriculteurs l’utilisation des rendement en sucre à l’hec-
riétaux de la betterave à
variétés à fort potentiel, tare de 14 tonnes.

14
Féderation Nationale Interprofessionnelle ‫ﺍﻟـﻔـﺩﺭﺍﻟـﻳﺔ ﺍﻟﻭﻁﻧﻳﺔ ﺍﻟــﺑـﻳـﻧــﻣﻬــﻧـﻳـﺔ‬
des Semences et plants ‫ﻟﻠﺑــــﺫﻭﺭ ﻭ ﺍﻟــــﺷـــﺗـــﺎﺋﻝ‬
Reconnue, conformément à la loi 03-12, interprofession agricole de la filière semencière

Date de création : 2009


Date de Reconnaissance : 15 Mars 2017
- Nombre établissements semenciers : 100 - Capacité de Conditionnement : 2 Millions de Quintaux
- Nombre multiplicateurs :1300 - Reseau de Distrubition : 700 points de Vente

Antennes
1
régionales 3 2

5
4

6 Région Casablanca - Settat


Région Rabat - Salé Kénitra
7 Région Fès - Meknès
Région Béni Mellal - Khénifra
Région Marrakech - Safi
Région de l’Oriental
Région Souss Massa

Plantes sucrière

Légumineuses Céréales à pailles


alimentaires
et fourragères

Oléagineuses
Potagères

Sections
Sectorielles
Pomme de terre
R&D

Maïs et Riz
Stratégie semencière

Homologation et certification

5, Rue Oum Errabii, Appt n°4 - Agdal, Rabat - MAROC - Tél. : +212 5 37 68 35 95 / Fax : +212 5 37 68 35 63 / E-Mail : [email protected] / Site web : www.fnis.ma
A LA UNE

La filière sucrière marocaine


s’appuie sur la recherche et le développement
pour plus d’excellence
La Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Sucre (FIMASUCRE) a or-
ganisé conjointement avec la Fédération Nationale Interprofessionnelle des
Semences et Plants (FNIS), une journée d’étude nationale le 21 mars 2017 à
Rabat, sous le thème «Progrès génétiques, leviers de protection de la bette-
rave à sucre ».

C
ette journée, qui a mêmes conditions de pro-
connu la participa- duction. De même, cette jour-
Recommandations
tion des différents née a permis à travers un A l’issue de cette journée scienti-
acteurs agricoles fique riche et diversifiée, les orga-
benchmark international, de
de la filière sucrière, notam- nisateurs ont relevé quelques
s’informer sur les principaux recommandations:
ment les représentants programmes de recherche,
du Ministère de l’Agricul- • Poursuivre les travaux de
d’innovation et de création
ture, de la Pêche Maritime, recherche agronomique permet-
variétale engagés par les tant la prévention, l’atténuation et
du Développement Rural obtenteurs semenciers pour le renforcement de la protection
et des Eaux et Forêts, les trouver des solutions géné- de la betterave à sucre.
Associations de Producteurs tiques aux différentes mala-
des Plantes Sucrières, les • Constituer un groupe de travail
dies. sur la protection de la betterave à
partenaires institutionnels
sucre en partenariat avec les orga-
de la FIMASUCRE et de la Les différentes interventions
nismes de recherche nationaux
FNIS, les chercheurs natio- partagées lors de cette jour- et internationaux pour renforcer
naux et internationaux et née, ont toutes confirmé que les travaux de recherche et pour
les représentants des socié- dans des conditions pédocli- échanger et partager les expé-
tés semencières de la bette- matiques semblables à celles riences en matière des stratégies
rave à sucre, a été l’occasion du Maroc (tels que le Chili et de préventions.
pour débattre et partager le sud d’Espagne), la culture • Accélérer la R&D par les semen-
les informations et les résul- de la betterave à sucre pré- ciers pour proposer des variétés
tats des expériences dans les sente les mêmes probléma- tolérantes aux maladies, notam-
ment la pourriture racinaire.
pays betteraviers ayant les tiques phytosanitaires.

16
COSUMAR-AIMCRA
Convention de partenariat

Ainsi, un programme de pilotage


de l’irrigation est en phase de
développement et qui permet-
tera de communiquer périodi-
quement, aux agriculteurs, les
doses d’irrigation à apporter à la
betterave à sucre.
Egalement, plusieurs sessions
de formation ont été organi-
sées au profit des techniciens et
agriculteurs de l’ensemble des
périmètres de production de la
betterave sucre et qui ont permis
aux agriculteurs d’optimiser les
irrigations avec une meilleure
Consciente de l’importance de l’irrigation dans l’amélioration valorisation d’eau.
des performances des cultures sucrières au Maroc, COSUMAR Ce partenariat scellé entre les
a signé une convention de partenariat avec l’Institut de deux organismes depuis la cam-
Recherche sur la Betterave à Sucre en Espagne (AIMCRA) pagne 2014/2015, décline pour
portant sur le développement de l’irrigation de la betterave à chaque campagne de nouveaux
sucre. objectifs et de nouveaux pro-
Un programme de recherche est terave à sucre à savoir : les sta- grammes. Il a ainsi, permis à la
mis en place annuellement, il tions agrométéorologiques auto- filière sucrière l’obtention de
porte essentiellement sur l’éva- matiques, les sondes de mesure résultats concluants en matière
luation des techniques d’irriga- de l’humidité du sol, les outils de d’économie d’eau d’irrigation et
tion de la betterave à sucre, le monitoring, … l’amélioration de la productivité
pilotage de l’irrigation qui per- de la betterave à sucre au Maroc.
met d’ajuster les besoins en eau
à partir des données agropédo-
climatiques. Ainsi que, la mise
en place d’un cycle de formation
au Maroc et en Espagne au profit
des équipes de l’amont agricole
portant sur des aspects relatifs
à l’irrigation de la betterave à
sucre.
Dans ce cadre, plusieurs nou-
velles technologies ont été intro-
duites par COSUMAR pour le
pilotage de l’irrigation de la bet-

17
A LA UNE

L’amont agricole,
se met au digital

D
ans sa quête d’in-
novation et de
modernisation de
l’amont agricole, le
groupe COSUMAR a entamé
depuis le début du mois d’oc-
tobre 2017 un nouveau sys-
tème d’information: le projet
SIAM618 (Système d’Infor-
mation Amont Agricole pour
Juin 2018). Il s’agit d’un sys-
tème d’information harmo-
nisé, intégré et évolutif qui
porte l’ensemble des processus
métiers de l’amont agricole.
Ce nouveau système d’informa-
tion permettra de renforcer la
capacité du suivi agronomique
des conseilleurs agricoles auprès
des 80.000 agriculteurs agrégés des sucreries, l’amélioration de sation des activités administra-
et moderniser le pilotage de la la réactivité du processus trans- tives, l’amélioration de la gestion
performance de l’amont agricole, port et l’amélioration de la qua- des bases de données et des sys-
notamment à travers : lité de l’approvisionnement. tèmes de pilotage et la dynami-
sation du processus de prise de
L’amélioration des rende- Le renforcement du suivi décision.
ments productifs financier de l’activité

Par le renforcement de la relation Grace à ce système, le suivi finan- La contribution à l’excellence opé-
et de la satisfaction de l’agricul- cier sera plus performant et per- rationnelle de l’amont agricole
teur, l’amélioration de l’encadre- mettra une meilleure maîtrise du
niveau d’endettement des agri- Dans le cadre de la stratégie mise
ment technique et agronomique en place par le groupe COSUMAR
des agriculteurs et des parcelles, culteurs, la centralisation et le
suivi de la dette antérieure et à l’horizon 2025 « leader@25 », le
l’amélioration des systèmes de projet SIAM618 permettra l’ur-
planification et de suivi de la l’amélioration du recouvrement
de la COSUMAR. banisation et l’homogénéisation
production et le pilotage continu du système d’information de la
des centres de distribution des Des gains de productivité res- COSUMAR, l’amélioration de la
intrants agricoles et prestataires sources humaines sur l’en- connaissance et renforcement
de services agricoles. semble des métiers de l’amont
de la relation avec l’agriculteur, la
agricole
Une meilleure gestion de l’ap- professionnalisation du métier
Le projet SIAM618 développera amont agricole, l’amélioration de
provisionnement
davantage l’activité des conseil- la connaissance des prestataires
Ce système assurera une meil- lers agricoles vers le conseil et fournisseurs et l’uniformi-
leure régulation de l’approvision- agronomique aux agriculteurs, sation des pratiques au sein du
nement par rapport aux besoins l’automatisation et dématériali- Groupe COSUMAR.

18
La FIMASUCRE met en place
un système de retraite pour les agriculteurs
La FIMASUCRE et la du Ministère de l’Agricultu- gner les partenaires agrégés
Caisse Interprofessionnelle re, de la Pêche Maritime, du sur le plan technique, financier
Marocaine de Retraite Développement Rural et des et social.
(CIMR) ont signé le 19 avril Eaux et Forêts, des Présidents
La signature de ce mémoran-
2017 un Mémorandum d’En- des associations régionales des
dum vient également suite
tente (M.E) pour le lance- producteurs des plantes su-
à l’ouverture du régime de la
ment d’une offre spéciale de crières et des représentants des
CIMR à l’adhésion individuelle
retraite, destinée aux agri- filiales du groupe COSUMAR.
des personnes physiques, no-
culteurs agrégés produc- Ce nouveau projet à dimen- tamment les professions libé-
teurs des plantes sucrières, sion sociale vient consoli- rales et travailleurs indépen-
adaptées à leurs attentes. der les efforts déployés par la dants. Il s’agit d’une nouveauté
Ce M.E a été signé en pré- FIMASUCRE à travers ses dif- résultant de l’adoption du nou-
sence du Sectrétaire Général férentes composantes agricoles veau statut juridique de Société
et de hauts responsables et industrielles pour accompa- Mutuelle de Retraite.

La COSUMAR récompense
les meilleurs producteurs des cultures sucrières
Ce prix n’est autre qu’un voyage
pour deux personnes, tous frais
payés, à la Mecque « OMRA».
Ainsi, durant chaque cam-
pagne, une trentaine de produc-
teurs des différents périmètres
de production de betterave à
sucre et de canne à sucre sont
sélectionnés, selon des critères
de rendement et performances
agricoles.
Au total, ce sont une soixan-
taine de personnes (produc-

P
teurs et leurs compagnons) qui
our encourager et récompenser les meilleurs pro- profitent chaque année de cette
ducteurs de la betterave à sucre et la canne à sucre, offre et visitent les lieux sacrés
COSUMAR a mis en place sur les cinq dernières cam- de la Mecque pour accomplir
pagnes agricoles un prix à gagner. l’OMRA.

19
SEMIS

Semoir de précision
Réussite du semis et réglages des semoirs
SAHNOUNI Bouchouaib
Enseignant à l’Institut des Techniciens Spécialisés en Mécanique et en Equipement Rural de Bouknadel
[email protected]

Le semis est une étape très importante pour la culture de la betterave à


sucre qui conditionne par la suite la réussite des opérations de désherba-
ge, de traitement et de récolte. L’objectif étant d’assurer une levée rapide et
homogène des jeunes plantules, le dépôt des graines doit être précis tant en
profondeur qu’en espacement. Tous ces éléments ont une influence sur la
production et la qualité des betteraves.

L’objectif de cet article est de pré- cultures maraîchères et florales. parmi ces opérations on cite :
senter les différents types de se- La classification des semoirs
moirs mono-graines, les modes mono-graines tient compte du a. Préparation du sol
de réglages et d’entretiens néces- mode de distribution des graines Pour réussir un semis de bette-
saires des semoirs ainsi que des (mécanique ou pneumatique). rave et en considérant une coupe
conseils pour la bonne organisa- Les semoirs pneumatiques sont de sol, il est souhaitable d’avoir
les plus répandus en raison de trois zones superposées relative-
tion de l’opération de semis.
leur bonne adaptation à toute ment distincts :
Les semoirs mono-graines ou se-
taille de graines. • Une zone inférieure tassée,
moirs de précision permettent
de disposer les graines une à mais aussi fissurée de manière à
une en ligne avec un espace- Préparation du sol, place- favoriser le développement des
ment régulier préalablement ment, enterrage des graines racines le plus profondément
défini. Ils sont utilisés pour des et réussite du semis dans le sol. La profondeur du
cultures d’inter-rang supérieur à Avant d’entamer l’opération labour dépend du type du sol,
25 cm et nécessitant un dépôt de du semis, il faut bien étudier mais il n’y a aucun intérêt de des-
graines précis, telles que les bet- quelques paramètres et passer cendre au dessous de 20-25 centi-
teraves, le maïs, les haricots, le par quelques étapes pour prépa- mètres, comme on le préconisait
pois, le tournesol ... mais aussi les rer le sol à recevoir les graines, jadis,

20
• Une zone de terre fine, en Fonctionnement des se- disque), une roue avant éven-
contact direct avec la graine, afin moirs mono graines tuellement dotée d’un chasse
de lui conserver son humidité. Ne sont explicités ici que les motte se charge de niveler le lit
• Une zone plus motteuse en semoirs de précision multi-tré- de semences. Aussitôt le dépôt
surface, de façon à limiter la bat- de la graine par le soc effectué,
mies qui sont les plus fréquents:
tance, mais aussi pour faciliter le des rouleaux situés à l’arrière
chaque rang est alimenté en
réchauffement et l’aération du rappuient le sol (pour assurer
graines par une trémie indivi-
sol et aussi une bonne infiltra- un bon contact graine-sol) et
duelle reliée à ses propres or-
tion des eaux. referment le lit de semences, en
ganes de distribution, d’enter- ramenant la terre écartée par le
rage et de rappuyage. chasse-motte. Pour assurer la ré-
b- Examen de la structure du sol
Les graines, stockées dans la gularité de la profondeur de se-
Avant le semis, il est necessaise
trémie, sont déposées à la pro- mis, les éléments semeurs sont
d’effectuer une analyse de la
fondeur désirée dans un sillon reliés au châssis par un paral-
structure du sol pour détermi-
par les organes de distribution lélogramme déformable demeu-
ner le type et la dose d’engrais
(disques alvéolés, injecteurs, rant toujours parallèle au sol.
...) sous l’effet de la gravité ou
c- Vitesse du semis
d’une assistance pneumatique. Les différents types des se-
Elle doit être de l’ordre de 3,5 à 5
Avant l’ouverture du sillon par moirs
km/h
le soc (ou plus rarement par un
1. Semoir à distribution méca-
nique
Figure 1 : Vue d’un élément de semoir monograine pneumatique Pour ce type de semoir, la sélec-
tion des graines est purement
mécanique. En tournant, des
disques (horizontaux, verticaux
ou obliques) munis d’alvéoles
de la taille des graines à semer,
se chargent de graines qu’ils
amènent au niveau du soc où
elles sont relâchées par gravité.
Les distributeurs à disques ver-
ticaux sont les plus fréquents.

2. Semoir à distribution pneu-


matique
Ces types de semoirs sont ac-
tuellement les plus performants.
Figure 2 : Disques de distribution et leurs montages d’un semoir pneumatique Ils conviennent parfaitement à
tous les types de graines et as-
surent l’utilisation d’un pour-
centage cumulé du double et de
manque. Le Mécanisme de dis-
tribution des graines est pure-
ment mécanique et la sélection
des graines est toujours assistée
pneumatiquement selon deux
modes :
• Une distribution par dépres-
sion: les graines sont aspirées
de la trémie par dépression et
plaquées sur les perforations
d’un disque mobile. Lorsque ce

21
SEMIS

(Réussir un bon semis, c’est se mettre dans les meilleures conditions 2. Ecartement des lignes de se-
afin d’obtenir un bon rendement et réaliser l’itinéraire technique dans mis (Interligne)
de bonnes conditions.) Ce réglage s’obtient par le déplace-
ment latéral des bras de fixation
des éléments semeurs sur la barre
d’accouplement du châssis. Par-
fois une règle (planche graduée)
livrée avec le semoir pour réaliser
ce réglage, munie de repères indi-
quant les différents écartements
utilisables. (Pour la betterave à
sucre 50 cm).
Soit :
L réelle : la distance entre les or-
ganes extrêmes écartés au maxi-
mum, avant réglage.
• L effective : la distance entre
les organes extrêmes écartés au
maximum, après réglage.
• Lw de travail : c’est la largeur ef-
disque arrive au niveau du sol, la • Aplombs (transversale et lon-
fective + Interligne.
dépression cesse pour libérer les gitudinale) et les stabilisateurs
graines. • I : c’est l’interligne.
: une fois le semoir attelé, véri-
• Une distribution par surpres- • N I : c’est le nombre d’interligne.
fier que la poutre qui supporte
sion : de l’air sous pression est • N O : c’est le nombre d’organe,
les éléments semeurs est bien sachant que le NO = N I + 1
utilisé pour plaquer les graines horizontale par rapport au sol.
une à une dans les entonnoirs Le cas contraire, ajuster la lon-
périphériques d’un disque ver- L eff = N I * I.
gueur de la barre de troisième L travail = L effective + Interligne
tical en rotation. L’expulsion
point et tendre les stabilisateurs
au point bas est assistée par un
pour que le semoir n’oscille pas Par l’absence de cette planche
doigt éjecteur.
latéralement lors du transport on peut la tracer sur le sol, ou
et penser à les détendre légère- sur une autre planche dont la
Réglages des semoirs mono
ment au semis. longueur est la largeur réelle du
graines
1. L’équipement du tracteur
• Respecter la vitesse de rotation
de la prise de force, préconisée
par le constructeur. Elle doit
être de 540 tr/min ou 1000 tr/min
maximum, suivant le montage
des poulies menantes.
• Vérifier que les longueurs des
chandelles d’attelage du tracteur
sont bien identiques.
• Régler les voies du tracteur en
fonction de l’écartement entre
les rangs de semis. Les roues ne
doivent pas laisser d’empreintes
sur les lignes de semis. Prévoir
des pneus étroits pour les semis
à moins de 45 cm d’écartement.

22
Figure 3 : Exemple de répartition de l’interligne de 50 cm pour la betterave sur une planche
par les organes de recouvrement
graduée qui permettent la fermeture du
sillon.
• Vérifier la pression d’appui des
roues plombeuses.
semoir. les graines. Pour obtenir le ré- • Ajuster la chasse mottes de fa-
On doit ajuster chaque élé- glage voulu, il faut se reporter au çon à écarter les pierres et les
ment semeur de façon à ce que tableau du livret d’utilisation et grosses mottes sans pousser la
chaque soc d’enterrage est placé d’entretien qui donne le nombre terre.
sur chaque repère gradué sur la de graines semées par hectare en • Vérifier les décrottoirs des
planche. (Le milieu de la planche fonction du nombre de trous des roues de plombage et les roues
doit être aligné avec l’axe médian disques de semis, du rapport de porteuses si l’appareil en est
du semoir). vitesse, du diamètre de la roue équipé.
d’entrainement et de l’écarte- • Les organes de recouvrement :
3. Réglages des traceurs ment entre les rangs. Ils doivent être réglés pour que
T = (L effective – voie avant du Attention : pour obtenir un ré- leur position ne perturbe pas le
tracteur) / 2 + Interligne glage précis de la distance entre placement des graines dans le
• Mesure de la voie du tracteur les graines, il faut vérifier la pres- sol.
• Mesure de la largeur effective sion de gonflage des roues por-
• Calcul de la distance T qui sé- teuses et d’entrainements.
il est aussi nécessaire de véri-
Organisation du chantier
pare le traceur de l’élément d’en-
fier l’écartement des graines sur et conseils généraux pour
terrage le plus proche
Au moment du retour on aligne le terrain, puisqu’il peut varier un semis de qualité
la roue avant droite du tracteur en fonction du type de terre, • Conduite du semoir au niveau
sur la ligne marquée par le tra- de l’état du sol et de la vitesse de la parcelle
ceur. d’avancement. Lors de l’utilisation d’un semoir
sur la parcelle, il y a lieu de tenir
4. Réglage de l’espacement 5. Réglage de la profondeur compte d’un certain nombre de
entre les graines (dose de se- du semis et de la mise en terre facteurs essentiels qui sont :
• Elle est ajustable par la posi- - Respecter une vitesse régulière:
mis par hectare) :
tion du soc d’enterrage, des roues la vitesse d’avancement du trac-
Les tableaux fournis par les
avant ou arrière de l’élément se- teur doit être de 3,5 à 5 km/h, tra-
constructeurs ne donnent pas
meur. On peut encore l’ajuster jet rectiligne.
toujours un réglage correct, pour
une semence et un espacement
donnés. En effet de nombreux
facteurs influent fortement sur
le débit réel :
• Le calibrage et l’enrobage ;
• L’état et la pression du pneuma-
tique ;
• La propreté et le taux d’humidi-
té des graines employées ;
• L’usure de la transmission des
mouvements (pneus, vers le
disque de distribution) ;
• La vitesse d’avancement du
tracteur, etc.…
• Densité de semis : C’est la quan-
tité de graines semées /ha. et elle
va dépendre de la distance entre

23
SEMIS

Quelques exemples afin de semer les graines à la bonne profondeur

Figure 4 : La graine n’est pas assez Figure 5 : Graine bien plombée, levée Figure 6 : La graine est trop enterrée. La
enterrée. En conditions climatiques sèches, rapide et homogène hauteur de terre à franchir par le germe est
ces graines attendront les premières pluies trop grande. Le germe risque de s’épuiser
pour pouvoir lever. Ces graines avant de sortir de terre. La levée sera plus
sont aussi plus exposées aux attaques de longue et le risque de blocage par une
mulots. croûte de battance plus importante.

- Les fourrières doivent être assez Tous les éléments ne doivent pas difformes ou cassées et limiter
larges pour permettre une très forcément être réglés à l’iden- ainsi le risque de bouchage d’al-
bonne remise en ligne du semoir tique (par exemple, derrière véoles.
(ne pas oublier que chaque arrêt des pneumatiques larges). Posi- - S’assurer périodiquement du
du semoir provoque un manque de tionner les graines pour qu’elles
débit des éléments de semis, des
semis d’environ 50 cm de longueur. trouvent l’humidité nécessaire à
- Bien régler les traceurs (bien la germination. Les recouvrir de microgranulateurs et des élé-
utiliser) afin d’éviter des che- 2 à 2.5 cm de terre. ments de fertilisation localisée.
vauchements de passage ou de - Semoirs pneumatiques : vé- - Calculer la quantité suffisante
manques. rifier le réglage des sélecteurs de semences, de produit de trai-
- Contrôler l’espacement moyen (manques, doubles). tement et des engrais au moins
entre graines sur le terrain. - Semoirs mécaniques : contrôler pour travailler pour une journée
- Contrôler la profondeur de se- régulièrement et démonter les
selon la superficie.
mis et l’adapter aux conditions. disques pour éliminer les graines
- Il est souhaitable de prévoir
une personne en permanence
sur le semoir. Son rôle est de sur-
veiller, à la place du conducteur
les éléments suivants :
• Le contenu des trémies ;
• Le fonctionnement des or-
ganes distributeurs ;
• La chute libre des graines ;
• Le bourrage des organes d’en-
terrage.
- Appliquer les mesures de sé-
curité relatives à l’utilisation
des semences, des produits de
traitements et des engrais et
conserver les étiquettes des lots
utilisés.

24
FERTILISATION

Les bases de la fertilisation


de la betterave à sucre
Bulletin de Transfert de Technologie en Agriculture N° 75

La betterave à sucre est une plante qui se distingue des autres, par une grande
consommation en éléments minéraux notamment l’azote, le potassium et le
phosphore. En effet, une récolte de betterave à sucre prélève par tonne de ra-
cines 4 à 4,5 kg d’azote, 1,5 à 2,5 kg de phosphore et 6 à 7 kg de potassium. Cepen-
dant, l’enfouissement des feuilles et des collets au sol restitue à ce dernier par
tonne de racines récoltées 1,75 à 2,5 kg d’azote, 0,5 à 1,25 kg de phosphore et plus
de 2,5 kg de potassium. Toutefois, les besoins de la betterave en éléments miné-
raux, dépendent du niveau de production escompté.

La fertilisation azotée de la période de croissance de du meilleur rendement, aussi


La fertilisation azotée joue un la plante, de la dose utilisée, du bien qualitatif que quantitatif.
rôle déterminant dans la pro- mode ainsi que des dates d’ap- Il en ressort que la dose d’azote
duction de la betterave à sucre. port. optimale à recommander aux
Elle a un effet non seulement Afin d’assurer une bonne nutri- agriculteurs n’est pas la même
sur le rendement racine, mais tion azotée de la culture, il est pour tous les périmètres bette-
également sur la qualité tech- nécessaire de connaître le be- raviers. Ceci est lié aux condi-
nologique de la matière récoltée. soin total et le rythme d’absorp- tions pédoclimatiques de chaque
En effet, la fumure azotée fait tion d’azote. Le premier point périmètre. Par ailleurs, la dose
augmenter le poids des racines permet de fixer la dose optimale optimale d’azote dépend de la
et celui du bouquet foliaire, aug- d’azote à apporter, compte tenu durée du cycle, de son emplace-
mente la teneur en éléments des quantités fournies par le ment dans l’année et du précé-
mélassigènes et diminue la te- sol et le second d’en déduire les dent cultural. Cet optimum dé-
neur en sucre extractible. meilleures époques d’apport. pend, également, de l’équilibre
La technique de fertilisation Plusieurs travaux de recherches de l’azote avec d’autres éléments
azotée reste difficile à maîtriser ont été entrepris dans différents fertilisants notamment le potas-
du fait que l’efficacité des en- périmètres betteraviers afin de sium. La dose optimale d’azote à
grais azotés dépend des condi- déterminer la dose optimale recommander est de 240 à 300 U/
tions pédoclimatiques au cours d’azote permettant l’obtention ha dans les Doukkala et Tadla, de

25
FERTILISATION

170 à 290 U/ha au Gharb et de 320


U/ha à la basse Moulouya.
Pour conduire une culture vers
le résultat souhaité aussi bien
en quantité qu’en qualité, il est
nécessaire de moduler les ap-
ports d’azote de manière à opti-
miser la photosynthèse durant
les différentes phases du cycle
végétatif et à réduire les pertes
d’azote par réorganisation et par
lixiviation. Par ailleurs, les dates
d’apport et les fractionnements
doivent être adaptés de façon à
obtenir la meilleure adéquation
disponibilité-besoins. Le frac- d’azote au semis et qui consistent potassium, vu le rôle bénéfique
tionnement des apports azo- à augmenter la fraction apportée de ce dernier dans la transloca-
tés permet de limiter les fortes en fin du cycle sont les plus né- tion des hydrates de carbone de
concentrations de l’azote dans fastes pour la qualité technolo- la partie aérienne vers le pivot
la solution du sol et de retarder gique de la betterave à sucre. et par la suite dans l’édification
sa migration en profondeur. Il de la partie souterraine. C’est
favorise également un meilleur La fertilisation potas- pour cette raison qu’à la récolte,
ajustement des conditions du la grande partie du potassium
sol aux exigences instantanées
sique
La betterave sucrière présente absorbée se trouve au niveau du
des plantes et permet de réduire pivot (2/3). Les exportations de la
des besoins élevés en potassium
le potentiel de lixiviation. betterave peuvent atteindre 800
et en cas de carence en cet élé-
Dans le but de déterminer les Kg de K2O/ha.
ment, le développement de la
meilleurs fractionnements pos-
racine se trouve nettement plus
sibles, plusieurs travaux de re-
affecté que celui de la partie La fertilisation phos-
cherche ont été réalisés par diffé-
rents auteurs et dans différentes
aérienne. La betterave à sucre, phatée
plante productrice d’hydrates Chez la betterave à sucre, la fu-
localités. Ces résultats montrent
de carbone, est en effet sensible mure phosphatée joue un rôle
que dans tous les périmètres
à cet élément étant donné le rôle bénéfique sur la croissance ra-
betteraviers du Maroc, les frac-
qu’il joue dans la synthèse de ces cinaire et sur l’absorption de
tionnements qui consistent à
hydrates de carbone et dans leur l’azote et le potassium. Contrai-
apporter au moins le 1/4 de la
transfert vers le lieu de stockage. rement à l’azote, le phosphore
dose d’azote au semis permettent
Plusieurs travaux de recherches même à des doses élevées, in-
l’optimisation de tous les para-
ont montré que le potassium fluence positivement la teneur
mètres de croissance et de dé-
affecte positivement le rende- en sucre et la pureté du jus en
veloppement et par conséquent
ment racine et la qualité techno- abaissant le taux de l’azote al-
l’optimisation du rendement
logique de la betterave à sucre. pha-aminé dans la râpure. De
aussi bien en racine qu’en sucre.
En effet, le potassium entraîne plus, une bonne alimentation
Par ailleurs, il a été bien montré
une diminution de la teneur de en phosphore permet une meil-
que l’apport d’une forte quan-
sodium et de l’azote alpha aminé leure résistance à la sécheresse
tité d’azote en fin de cycle favo-
dans la râpure, ce qui améliore en favorisant l’implantation
rise l’accumulation des éléments
la teneur en sucre extractible. du système racinaire. Le phos-
mélassigènes dans la râpure et
Les exportations en potassium phore agit également sur les ca-
diminue ainsi la teneur en sucre
sont d’autant plus importantes ractéristiques morphologiques
extractible.
que les rendements racines sont du système racinaire, à savoir
Il en ressort alors que les frac- élevés. En effet, le rendement ra- l’élongation et l’augmentation
tionnements qui n’apportent pas cine augmente avec l’addition du du diamètre moyen des racines.

26
U/ha respectivement au Douk-
kala, au Gharb, au Tadla et à la
basse Moulouya.
Fertilisation boratée
Plusieurs oligo-éléments sont
nécessaires pour le développe-
ment de la betterave à sucre.
Cependant, le bore demeure
l’élément le plus important pour
cette culture. En effet, une ca-
rence en cet oligo-élément pro-
voque l’apparition de la maladie
dite «pourriture du cœur noir»
de la betterave.
Il en résulte par la suite un
mauvais développement du
bourgeon terminal puis sa des-
truction, ce qui engendre une
Les résultats des quelques tra- dose optimale de phosphore
réduction de la productivité,
vaux de recherches conduits au n’est pas la même pour tous les
aussi bien quantitative que qua-
Maroc, dans le but de détermi- périmètres betteraviers. Ceci est
litative de la culture. Un apport
ner la dose de phosphore per- lié à la différence de richesse du
préventif de 2 à 3 kg de bore
mettant l’obtention du meilleur sol en cet élément. La dose re-
par hectare ou une application
rendement en racine et en sucre. commandée est en moyenne de
foliaire à mi-saison peut éviter
Ces résultats montrent que la 83 U/ha, 100 U/ha, 120 U/ha et 160
l’apparition d’une telle carence.

27
PHYTOPROTECTION

Stratégies de désherbage
de la betterave à sucre

Dr. TANJI Abbès


Spécialiste du désherbage

Etant donné la problématique des mauvaises herbes associées à la betterave à


sucre, quatre stratégies de désherbage sont à la disposition des agriculteurs.
Elles reposent essentiellement sur l’identification des mauvaises herbes et leurs
particularités.
La grande sensibilité de la culture à la concurrence des mauvaises herbes, de la
levée à la couverture du sol, implique un bon contrôle de ces adventices pour la
production de la betterave. Il faut bien savoir que la gestion intégrée des mau-
vaises herbes nécessite la rotation des cultures, les labours, le faux semis, ainsi
que l’association du binage aux traitements herbicides.

Cette note décrit les différentes d’une culture de printemps est


stratégies et différentes étapes un bon compromis pour contrer
du désherbage de la betterave à les mauvaises herbes qui lèvent
sucre. en automne comme le ray grass,
les alpistes, les avoines, les char-
La rotation des cultures d’au- dons, les moutardes, les chry-
tomne comme la betterave à santhèmes, etc… Car, le cycle de
sucre avec les cultures de prin- croissance des mauvaises herbes
temps est une pratique qui peut est calé sur celui de la culture
être efficace contre certaines avec qui elles sont associées. La
mauvaises herbes. En diversi- diversification des cultures dans
fiant les dates de semis, le cycle la rotation avec la betterave
des mauvaises herbes associées à permet aussi de repenser l’uti-
Figure 1 : Faux semis et labour visant la
une culture est perturbé. La du- lisation des herbicides en intro- destruction des mauvaises herbes avant le
rée entre deux générations suc- duisant des familles chimiques semis
cessives d’une même mauvaise avec des modes d’action diffé-
herbe va devenir trop longue, cultures, cette technique s’im-
rents, ce qui constitue un point
ainsi le stock de semences dans pose particulièrement en cas de
essentiel pour limiter le risque
le sol va diminuer. La clé d’entrée de résistance. présence de mauvaises herbes
est donc la période de semis. résistantes aux herbicides (cas
L’alternance des cultures évite du ray grass, du coquelicot, du
de favoriser certaines espèces.
Etape 1 : Faux semis chrysanthème, etc…). D’ailleurs,
Par exemple, l’introduction Quelle que soit la rotation des le faux semis est une technique

28
29
PHYTOPROTECTION

Figure 2 : Désherbage chimique après le semis mais avant la levée de la betterave.


Application des herbicides sur un sol finement travaillé et suffisamment humide
Etape 2 : Emploi des her-
commune à toutes les straté- Généralement, le faux-semis ne
bicides
gies de désherbage. Il consiste à modifie pas la composition flo-
1- Traitements de pré-levée
travailler le sol avant de faire le ristique mais diminue la densi- Les traitements de pré-levée
semis et à laisser les semences té de chacune des espèces. En concernent en priorité les par-
de mauvaises herbes germer. Il conséquence, le stock semencier celles fortement infestées en ray
est nécessaire d’avoir des condi- de mauvaises herbes est dimi- grass résistant aux herbicides.
tions favorables à la germination nué et des économies d’herbi- Dans ce cas, une application à
et surtout à la levée des mau- cides sélectifs de la betterave, base de S-métolachlore ou Pro-
vaises herbes et des repousses et même des cultures suivantes, pyzamide, est recommandée. Le
de cultures (pluie ou irrigation si peuvent être réalisées. traitement est à réaliser sur un
nécessaire). Quand les plantules
sont sorties, le sol est de nouveau
travaillé pour préparer le se-
mis ou pour refaire un nouveau
faux-semis, détruisant ainsi les
mauvaises herbes. L’intervalle
de temps entre le premier et le
second travail du sol doit favo-
riser un maximum de levée de
plantules pour ainsi assurer le
succès de la technique.
Même avec l’inconvénient de
retarder le semis de 2 à 4 se-
maines, la technique du faux-
semis permet une réduction de
la densité des mauvaises herbes.

Figure 3 : Cette photo montre une excellente efficacité des herbicides de pré-levée
(à gauche) en comparaison avec la partie non traitée (à droite)

30
Figure 4 : Application des herbicides après la pas été réalisé ou n’a pas donné alisation d’un ou de deux trai-
levée de la betterave et des mauvaises herbes satisfaction sur le ray grass ré- tements avec des mélanges de
sistant aux herbicides, il est pos- produits à des doses faibles en
sol finement travaillé, suffisam-
sible de rattraper avec des trai- adaptant chaque passage à la
ment humide et juste après le
tements de post-levée au stade flore présente dans la parcelle.
semis. Il peut y avoir un risque
plantule des adventices avec En cas de présence de mauves,
de toxicité sur les betteraves
Cléthodime ou Carbétamide. des ombellifères et autres mau-
si l’application des herbicides
En cas de présence du ray grass vaises herbes dicotylédones, l’in-
est retardée (début de germi- sensible aux herbicides et autres
nation des betteraves) ou s’il y tégration de Triflusulfuron-mé-
graminées, plusieurs herbicides thyl dans les programmes de
a une forte pluie ou une irriga- anti-graminées sont disponibles
tion abondante après les traite- désherbage donne de très bons
pour le désherbage de la bette- résultats. La dose préconisée est
ments. Ne jamais traiter sur un rave à sucre en post-levée. Il est
sol sec. de 30 g (de produit commercial)/
possible de choisir, d’appliquer ha par application.
Les herbicides de pré-levée per- un seul produit correctement
mettent à la culture de germer En cas d’absence de mauves et
au stade jeune des adventices (3 des ombellifères, tous les herbi-
et lever dans de bonnes condi- feuilles à début tallage des gra-
tions et sans compétition avec la cides anti-dico de post-levée de
minées) et d’attendre 2 semaines
flore adventice. Si le désherbage la betterave (y compris Triflu-
pour juger l’efficacité des traite-
de pré-levée est réussi, le traite- sulfuron-méthyl) sont valables.
ments.
ment de rattrapage de post-le- Mais, il est nécessaire de traiter
vée peut même être supprimé. des adventices jeunes, et, deux
3 - Traitements de post-levée traitements sont généralement
contre les dicotylédones nécessaires pour une maîtrise
2 - Traitements de post-levée
Contre les mauvaises herbes complète des mauvaises herbes
contre les graminées
dicotylédones, le désherbage avant que la betterave couvre le
Si le traitement de pré-levée n’a de la betterave nécessite la ré- sol entre les lignes.

31
PHYTOPROTECTION

Figure 5 : Arrachage et collecte des mauvaises


herbes en fin de cycle de la betterave pour les
utiliser comme fourrages.

Ne pas oublier d’ajouter un ad-


juvant à la bouillie. Car, l’uti-
lisation des adjuvants en trai-
tement foliaire est l’un des
moyens permettant d’optimiser
l’efficacité des herbicides.
Les adjuvants assurent diverses
fonctions : l’étalement et la
Etape 3 : Binages tion ou la pluie trop tôt après le
rétention de la bouillie, la pé- Après le faux semis (étape 1) binage peut favoriser la reprise
nétration des herbicides, etc…. et l’application des herbicides des mauvaises herbes. L’efficaci-
Mais, ils ont tous le même ob- de pré-levée ou de post-levée té du binage mécanique (c’est-
jectif : maximiser l’efficacité des (étape 2), des opérations de à-dire à tracteur) est variable
produits. Cet objectif est parfois binage peuvent être effectuées selon le type de sol, l’humidité
davantage lié au type de produit une ou plusieurs fois jusqu’à ce du sol, les espèces et le stade
utilisé qu’au volume de bouillie que le couvert végétal ferme des mauvaises herbes, le type et
employé. l’espace entre les lignes. L’irriga- la qualité de l’outil.

Figure 6 : Betterave propre après une lutte intégrée contre

Conclusion
les mauvaises herbes combinant différentes opérations de
désherbage

Le désherbage de la betterave à
sucre ne peut être efficace qu’avec
des stratégies de gestion qui in-
tègrent plusieurs étapes, car au-
cune technique de désherbage ac-
tuellement disponible ne permet de
contrôler complètement les mau-
vaises herbes. Chaque stratégie
proposée a ses avantages et ses in-
convénients, mais la mise en œuvre
de la lutte intégrée contre les mau-
vaises herbes (surtout celles de-
venues résistantes aux herbicides
comme le ray grass, le coquelicot,
le chrysanthème, etc…) est devenue
nécessaire pour la production du-
rable de la betterave.

32
Les 4 Stratégies pour réussir
le désherbage de la betterave à sucre selon la nature des mauvaises herbes

Nature des mauvaises herbes


Ray grass et autres Dicotylédones annuelles Dicotylédones
Ray grass
graminées annuelles avec prédominance annuelles avec absence
résistant aux herbicides
sensibles aux herbicides des mauves et des des mauves et des
Ombellifères Ombellifères
Stratégie 1 Stratégie 2 Stratégie 3 Stratégie 4

Avant le Faire un ou plusieurs faux semis avec possibilité de retarder le semis : pré-irrigation ou pluie pour provoquer la germination des
Etape 1
semis semences d’adventices suivies d’un labour pour détruire les plantules d’adventices avant de faire le semis de la betterave

Après le Traiter avant la levée de la


betterave et du ray grass
semis mais résistant avec l’un des
avant la herbicides suivants :

levée S-métolachlore
ou
Propyzamide

Traiter après Traiter après la levée de la Faire un ou deux traitements Faire un ou deux traitements
la levée de la betterave et du ray grass sen- espacés d’une semaine, après espacés d’une semaine, après la
betterave et du sible avec l’un des herbicides la levée de la betterave et des levée de la betterave et des
ray grass résis- suivants : adventices dicotylédones, avec adventices dicotylédones, avec
tant avec l’un un mélange d’herbicides comme un mélange d’herbicides comme
des herbicides Cléthodime suit : suit :
suivants :
ou Triflusulfuron-méthyl
Cléthodime Cycloxydime Desmediphame + Ethofumesate
+ + Phenmédiphame
Après ou ou Desmediphame + Ethofumesate ou
Fluazifop-P-butyl + Phenmédiphame Ethofumesate + Métamitrone
la levée Carbétamide + Phenmédiphame
Etape 2 ou ou
ou Haloxyfop-R-méthyl ester Ethofumesate + Métamitrone ou
+ Phenmédiphame Ethofumesate
(post- ou
levée) Propaquizafop ou
Métamitrone ou
ou Métamitrone
Quizalofop-P-Tefuryl ou
Ethofumesate ou
ou Ethofumesate + Métamitrone
Tepraloxydime ou
Ethofumesate + Métamitrone

ou
Lenacile

Etape 3 Faire un ou plusieurs binages

33
PHYTOPROTECTION

Protection phytosanitaire
de la betterave à sucre au semis et à la levée

Pr. EZZAHIRI Brahim


Département de Productions,
Protection et Biotechnologies Végétales, IAV Hassan II

La semence et la jeune plantule de la betterave à sucre peuvent Principaux bio agresseurs


être endommagées par différents agents pathogènes et rava- de la betterave à sucre au
geurs. Ce qui fait qu’en plus d’une bonne préparation du sol et d’un semis et à la levée
lit de semences favorable à la germination et à la levée rapide des Agents de fontes de semis
plantules, il est essentiel d’assurer la protection phytosanitaire Les fontes de semis corres-
de la culture pendant les premières phases de son installation. pondent au manque de levée de
C’est ainsi qu’un certain nombre de mesures préventives sont né- la culture de betterave à sucre
cessaires au semis et après la levée pour éviter des pertes dans le et le flétrissement précoce de
peuplement de la culture (Figure 1&2) causées par des problèmes jeunes plantules (Figure 2), causé
phytosanitaires. par différentes espèces de cham-
pignons dont notamment Py-
La réussite de la protection aux gènes et ravageurs de la bette- thium spp, Rhizoctonia solani,
premiers stades de la culture rave à sucre de début de son cy- Phoma betae et Aphanomyces
dépend de la capacité d’antici- cle. Il s’agit essentiellement des cochliodes.
pation et de détection précoce agents des fontes de semis, des Les attaques de ces champi-
des attaques des ennemis de larves de taupins, de l’adulte du gnons sont favorisées par des
la culture, de l’appréciation du cléone mendiant et des larves de conditions de températures ex-
risque et de l’utilisation adé- Prodenia. Par la suite, nous pré- trêmes (chaleur ou froid), l’excès
quate des moyens de lutte essen- sentons une approche raison- d’humidité et la lenteur de la le-
tiellement préventifs. née d’appréciation du risque et vée de la plantule.
Dans ce qui suit nous décrivons l’utilisation appropriée des mé- Ces champignons sont des ha-
les principaux agents patho- thodes de lutte. bitants communs du sol et ont
l’aptitude de se multiplier et
de se conserver de différentes
manières dans le sol: vie sapro-
phyte ou dormante et attaque
d’autres espèces végétales.
Toutes ces propriétés rendent
ces champignons imprévisibles
et justifient bien l’utilisation
systématique de méthodes de
lutte strictement préventives.
Figure 1. Pertes de peuplement de la betterave à sucre causé par des bio
agresseurs du début de cycle de la culture.

34
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PHYTOPROTECTION

Figure 2. Flétrissement et nécrose racinaire de jeunes plantules


de betterave à sucre causés par des champignons responsables de
fontes de semis

Larves de taupins tion aux parties souterraines des ganes hygro-sensibles. Les larves
La culture de betterave à sucre plantes de plusieurs espèces végé- sont très sensibles au déficit hy-
peut faire l’objet d’attaques de tales. Les dégâts les plus impor- grométrique même lorsqu’elles
larves de taupins lors de la phase tants sont occasionnés au maïs et ont le choix entre 99,5% et 100%.
de son installation. Des pullula- à la betterave à sucre. Toutes les conditions qui ont
tions importantes de ce ravageur Les larves de taupins vivent ex- pour conséquence de maintenir la
ont été signalées par le passé dans clusivement dans le sol. Elles me- terre superficielle suffisamment
les périmètres des Doukkala, du surent jusqu’à 20 mm et sont très fraîche sont favorables aux tau-
Gharb et du Tadla. allongées, en forme de ver, recou- pins, soit en diminuant la morta-
Les larves sectionnent les jeunes vert d’une carapace chitineuse an- lité des œufs ou de jeunes larves,
racines ce qui se traduit par un nelée, se durcissant au cours de la soit en permettant aux larves de
flétrissement rapide de la partie croissance. La durée du cycle lar- tout âge de se tenir à une faible
aérienne (Figure 3). Au niveau de vaire des taupins est de 3 à 5 ans et profondeur dans le sol pendant
la parcelle de betterave, les zones les larves peuvent descendre dans une longue période. En deuxième
attaquées apparaissent sous le sol jusqu’à 60 cm de profondeur, lieu, après l’humidité du sol, inter-
forme de plages où la levée est hé- si le sol est bien aéré. vient la température. Ce facteur
térogène sinon absente. En cas de La répartition des larves des tau- conditionne la répartition, l’activi-
forte infestation du sol et une at- pins dans le sol est influencée té et le développement des larves.
taque précoce de la culture de bet- par l’humidité et la température.
terave à sucre, la perte de jeunes Les larves préfèrent les zones les Adulte du cléone mendiant
plantules peut être importante et plus humides d’un même terrain Les adultes du cléone peuvent
peut nécessiter un nouveau semis. et qu’elles peuvent percevoir une attaquer la betterave à un stade
Les larves des taupins sont poly- différence hygrométrique de 8% jeune en entrainant des pertes
phages et s’attaquent sans distinc- d’humidité relative par leurs or- importantes de peuplement ou

36
Figure 2. Flétrissement et nécrose racinaire de jeunes plantules de betterave à sucre
causé par des champignons responsables de fontes de semis

Figure 3. Plantule de betterave à sucre attaquée par une larve de taupins

de feuillage (Figure 4). Ce genre du cléone importante qui n’a pas suite aux pluies automnales. Ces
d’attaque ne peut avoir lieu que été correctement contrôlée la conditions ont été réunies une
lorsque plusieurs conditions campagne précédente. Ensuite, il fois dans les Doukkala pendant
sont réunies. Tout d’abord l’exis- y a la sortie abondante du sol des l’automne de 2007 quand nous
tence d’une population larvaire adultes provenant de ces larves avions assisté à des attaques pré-
coces des
adultes du
cléone qui
ont sévè-
rement ré-
duit le peu-
plement de
la betterave
à sucre
dans plusieurs zones.

Figure 4. Dégâts du cléone mendiant


adulte sur une plante de betterave à
sucre

37
PHYTOPROTECTION

Larves de Prodénia cultures d’été. Après la récolte de taire appropriée des premières
Nous avons assisté ces dernières la betterave à sucre, Prodénia peut phases du cycle de la betterave à
années dans le périmètre des continuer son développement sucre.
Doukkala à des attaques impor- sur d’autres cultures comme la
Le premier niveau d’intervention
tantes de la betterave à sucre au luzerne. C’est alors qu’on peut se
correspond à l’utilisation de se-
début de son cycle par les larves retrouver en septembre avec une
mences traitées aux fongicides et
de Prodenia (Figure 5). Ce rava- population larvaire importante,
le recours à des pratiques défavo-
geur migrateur, favorisé par la menaçant ainsi les semis précoces
rables aux attaques de champi-
chaleur s’installe dans des péri- de la betterave à sucre.
gnons du sol.
mètres irrigués comme Doukkala Le fongicide de base pour le
et Tadla pendant la saison estivale. Lutte contre les bio-agres- traitement des semences est le
En étant polyphage, les larves seurs de la betterave à Thirame. Des fongicides à base
de Prodénia s’attaquent notam- sucre au semis et à la levée d’Hymexazol ou de Tachigaren
ment à la betterave à sucre en fin Il y’a trois niveaux d’intervention
pour élargir la gamme d’activité
de cycle, à la luzerne et à d’autres pour une protection phytosani-
contre les différents agents pa-

Figure 5: Pullulation de larves de Prodénia sur luzerne et attaque de la betterave à sucre en début de cycle

38
thogènes qui peuvent attaquer la zeta-cypermethrine. . de la betterave à sucre la saison
jeune plantule de betterave. précédente et sur la surveillance
Le troisième niveau d’interven-
des sorties automnales éven-
Le deuxième niveau correspond tion correspond à la protection
tuelles de ce ravageur.
à l’anticipation du risque d’at- des jeunes plantules contre les
taque de ravageurs souterrains Quant au risque de Prodénia, on
attaques de ravageurs aériens
notamment les taupins. Cette an- doit surveiller les cultures avoisi-
(cléone adulte, larves de Prodé-
ticipation se base sur l’historique nantes notamment la luzerne et
nia), en se basant sur la détection
de la parcelle et sur le diagnostic les adventices pour la présence
précoce de ces bio agresseurs,
précoce en utilisant des pièges. éventuelles des larves de ce rava-
de l’appréciation du risque et de
Lorsque le risque se présente, on geur au moment du semis de la
l’utilisation adéquate des moyens
procède à l’application d’insecti- betterave à sucre.
de lutte. La détection précoce des
cides granulés au moment du se- Quand un risque d’attaque de
ravageurs se fait par le biais de
mis. betterave à sucre se présente, on
la surveillance et l’utilisation de
Les principales matières actives a recours à l’utilisation des insec-
pièges.
en formulation granulé autorisées ticides appropriés en fonction
contre les taupins sont le chlorpy- Pour le cléone adulte, on se base du ravageur ciblée pour assurer
riphos ethyl, la bifenthrine, la te- sur la situation du ravageur dans la protection préventive de la
fluthrine, la cypermethrine et la la zone au moment de l’arrachage culture.

Conclusion
La betterave à sucre peut être attaquée par divers agents pathogènes et ravageurs
lors des premiers stades de son cycle, dont principalement, les champignons de
fontes semis, les taupins, l’adulte du cléone mendiant et les larves de Prodénia. Le
peuplement, composante importante du rendement, peut être réduit suite à ces
attaques si des mesures préventives ne sont pas prises à temps.
La réussite de la protection de la culture lors de ses premiers stades dépend de
l’anticipation en fonction de l’historique de la parcelle et de la zone, de la capacité
de détection précoce des attaques des ennemis de la culture, de l’appréciation du
risque et de l’utilisation adéquate des moyens de lutte préventifs.
Les mesures de base pour la réussite d’un peuplement homogène de la culture de
betterave à sucre sont le bon choix et la préparation de la parcelle destinée à la
culture de betterave à sucre, l’utilisation de semences traitées aux fongicides, l’ap-
plication d’un insecticide granulé du sol et la surveillance de la culture pendant
les premières phases de son cycle de développement et l’intervention à temps par
un insecticide foliaire.

39
LE GROUPE COSUMAR,
UNE STRATÉGIE RSE PERFORMANTE POUR
LA CRÉATION DE VALEURS PARTAGÉES.
Entreprise citoyenne et responsable, COSUMAR renforce son engagement auprès de l’ensemble
de la chaîne de valeur. Le Groupe se base sur des principes fondamentaux pour définir sa politique
de Responsabilité Sociétale et Environnementale :
• La protection de l’environnement et la bonne gestion des ressources naturelles
• L’accompagnement technique, financier et social de ses partenaires agriculteurs
• La satisfaction de ses clients, de ses partenaires de ses collaborateurs et de la société civile
• La création de valeur et le partage de richesse

CRÉATION PROTECTION DE
L’ENVIRONNEMENT
Ainsi en 10 ans, les émissions
carbone ont été réduites
DE VALEURS ET LA GESTION de 43 % et la consomma-
PARTAGÉES DES RESSOURCES tion d’eau a baissé de 76 %,

POUR NOS COSUMAR positionne preuve de la volonté


la protection de l’environne- de la préservation durable
PARTENAIRES ment et de ses ressources de notre planète.

ET NOTRE naturelles au cœur de sa


Démarche RSE
ÉCOSYSTÈME stratégie de développement
durable. Le Groupe place en en faveur de la qualité
outre l’efficacité énergétique La politique qualité et sécu-
et la durabilité parmi ses rité est au cœur de la stra-
préoccupations et s’engage tégie de COSUMAR. Cette
à adopter une conduite démarche responsable
exemplaire a fin de maîtriser assure, dans des conditions
les impacts environnemen- de travail optimales, la
taux de ses activités. production d’un produit
Les sites industriels du sain et à la hauteur des
Groupe assurent une exigences des consomma-
production respectueuse teurs. Les différentes certifi-
de l’environnement. cations obtenues témoignent
Ils prennent l’engagement des efforts déployés par
d’appliquer les critères en- le Groupe en matière de
vironnementaux dans leurs respect de l’environnement
opérations quotidiennes. et du Développement Durable.
ACCOMPAGNEMENT SATISFACTION
DES PARTENAIRES AGRICOLES DES PARTIES PRENANTES
Dans ses relations avec ses 80 000 partenaires Bien-être des collaborateurs
agriculteurs, COSUMAR agit de façon concertée Composante fondamentale au sein de la
et responsable tant sur le plan technique stratégie de développement de l’entreprise,
que financier ou social. Sa démarche vise à les ressources humaines bénéficient d’avantages
créer plus de richesse et de valeur pour toute privilégiés. A cet effet, COSUMAR veille
la filière et son environnement. Ainsi, grâce au bien-être et à l’épanouissement de ses
à l’amélioration des performances et de collaborateurs et de leurs familles
l’attractivité économique des cultures sucrières,
le revenu des agriculteurs a enregistré ces Développement socio-éducatif
dernières années une évolution moyenne COSUMAR s’investit dans de nombreuses
de 10 % par an. actions de développement socio-éducatif
à travers des partenariats avec des ONG
nationales telles que l’Heure Joyeuse,
Al Jisr, Injaz Al Maghrib entre autres, mais
aussi de grandes écoles marocaines.

Groupecosumar

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